SEQUENCE N°4 : Lecture de Frankenstein de Mary Shelley
Texte 1 : La création du monstre
situation : c'est le passage le plus célèbre du roman, le premier rédigé par Mary Shelley à la suite
d'un cauchemar. Dans la version définitive, il se situe au chapitre 5 et répond à une attente. Le
monstre se trouve en effet présenté à travers sa création. Cela dit, une importance aussi grande,
voire plus grande, est accordée au créateur. Le concept de création (scientifique, divine, littéraire) se
trouve donc au centre de ce passage.
I. La création rend problématique la relation entre créateur et créature
1. Un lieu commun du roman gothique
Le roman gothique, à la mode à la fin du XVIIIe et au début du XIXe en Angleterre, est un genre
destiné à faire peur.
=> étudier le cadre spatio-temporel (nuit, pluie, novembre, chambre...)
=> mettez en évidence le goût pour l'horrible (vers, linceul, cadavre, cauchemar...)
2. La naissance du monstre, ou le passage de la chose à l'être
Le passage merpet la description du monstre, moment très attendu.
=> lien avec le décor (couelurs blanc/noir/jaune)
=> beauté et laideur, traits humains et inhumains
=> noter le passage, dans le texte anglais (que vous pouvez apporter pour l'épreuve) du pronom
neutre « it » au pronom masculin « he »
3. La créature comme double du créateur
Cependant la description du monstre occupe relatievment peu d'espace dans le roman. Le passage
semble en effet plutôt centré sur le créateur.
=> les deux se trouvent entre vie et mort
=> les deux ont des membres convulsés
II. La création est un défi
1. La figure de Prométhée, ou la mise en cause de la création scientifique
Prométhée est, dans la mythologie grecque, un titan qui vola le feu de Zeus pour l'offrir aux
hommes et qui fut puni pour cela (condamné à se voir dévoré le foie éternellement).
Il symbolise le progrès technique et scientifique.
Ici la métaphore du feu est présente à travers l'étincelle, et c'est globalement une mise en cause de la
démesure du scientifique qui cherche à remédier au problème de la mort.
2. La reprise de la Bible, ou la réflexion sur la création divine
On a ici une relecture de la Genèse, où Dieu crée l'homme en le façonnant dans la terre et en le
nommant. Ici la création est achevée (le monstre ne reçoit pas de nom) et le créateur s'enfuit devant
sa créature.
3. La difficulté à écrire, ou la création littéraire en question
Mary Shelley écrit un roman romantique, pour dénoncer l'idéal classique, selon lequel l'oeuvre doit
être belle, uni, bien proportionnée. Le monstre est aussi une métaphore du roman lui-même, fait de
morceaux disparates. De plus Le narrateur insiste sur sa difficulté à décrire et à raconter : il met en
évidence l'échec du récit autant que celui de sa créature.