SEQUENCE N°4 : Lecture de Frankenstein de Mary Shelley
Texte 4 : épilogue
situation : Il s'agit de la dernière lettre de Walton, redevenu narrateur après la fin du récit de Frankenstein. La
série des meurtres est achevée. Frankenstein est mort, et Walton a pris la décision de rentrer en Angleterre et
donc de renoncer à son projet scientifique. Le monstre apparaît une dernière fois au pied de son créateur dont
il pleure la perte.
I. Des répétitions obsédantes
1. Répétition des principales étapes de la narration
– c'est encore une scène de confrontation entre créateur et créature
– le monstre parle à nouveau de Félix et Clerval, de son errance dans la nature...
– il revient sur les thèmes de la chute, de la solitude, de la vegeance...
2. Répétition de la structure rhétorique du discours du monstre
– il revient sur sa bonté antérieure et insiste sur le fait que sa méchanceté est la conséquence de ses
malheurs (argumentation rousseauiste)
– il affirme également qu'il est coupable, qu'il incarne le mal suprême (pensée de Sade)
Les deux argumentations sont juxtaposées et paraissent incohérentes.
II. L'enchevêtrement mythique
1. Prométhée
Le motif du feu apparaît sans cesse dans ces dernières lignes (à relever). Mais il est impossible de dessiner
une morale claire à ce roman, qui n'est pas un apologue : le monstre semble condamner les lumières, et donc
la recherche scientifique (cf. départ de Walton vers l'Angleterre), mais cela contredit les paroles de
Frankenstein mourant. De plus, le monstre fait l'éloge paradoxal de Frankenstein, et donc, à traver lui, du
scientifique.
2. Le bûcher
On peut penser à Hercule, héros de la mythologie grecque qui périt sur le bûcher qu'il a lui-meêm élevé pour
échapper à la brûlure du poison.
On peut penser aussi à Isaac, qu'Abraham devait sacrifier pour obéir à Dieu. Mais ici le père, Frankenstein,
est mort : il ne peut donc pas accomplir le sacrifice.
3. L'ange déchu
Le monstre reprend la comparaison avec l'ange déchu, Satan. Mais il excuse son créateur. On assiste à une
sorte de conversion du monstre, qui devient presque une figure du Christ, puisque tous ont « péché contre
lui », et qu'il envisage de sauver l'humanité en acceptant la mort.
III. La dérobade du sens
1. L'apologie du suicide
Ce passage reprend l'une des oeuvres le splus célèbres du romantisme allemand, que le monstre a lue chez les
Lacey, Les Souffrances du jeune Werther (Goethe), roman dans lequel le personnage principal justifie le
suicide philosophiquement avant de passer là l'acte.
On peut relever des images romantiques dans ce texte, sur la nature et les sensations par exemple.
Ainsi, on peut dire que tout le roman pourrait représenter le long apprentissage de la mort et l'acceptation de
celle-ci.
2. La découverte de la mort et de l'indicible
Le thème principal de ces pages est en effet la mort. La vision qui est ici proposée contraste avec le discours
de l'Eglise : la résurrection n'es tpas envisagée avec certitude. C'est bien plutôt l'interrogation, l'hésitation,
bref l'indicible qui sont privilégiés.