
Académie de Rouen Juin 2010 Économie gestion
Chaque idée doit nécessairement être passée au révélateur de la grille multicritère QQQCOP afin
d’éviter de possibles hors sujet. Mais surtout, le candidat doit être imprégné de l’idée que toutes
les connaissances dont il a besoin ne relèvent pas d’un seul chapitre mais de plusieurs répartis
entre les programmes de première et de terminale ! À ce niveau, chacun doit bien réaliser que
l’exigence de transversalité s’impose. Les connaissances ne sont que des outils au service
d’une démarche intellectuelle.
Ainsi, le sujet « …vous vous interrogerez sur les effets d'une politique de réduction des
prélèvements obligatoires » peut faire référence aux parties du programme suivantes :
Programme de 1ère :
1.3 Une économie de marché régulée. (Rôle des marchés et de l’État. Problématique de
coordination et de régulation).
2.1 L’E et l’offre sur le marché de produits. (Choix de meilleure combinaison productive pour
profit et pérennité).
2.2 Les ménages et la D de produits
(Pour conso ou épargner, revenus redistribués s’ajoutent aux revenus primaires).
2.3 Le marché des produits. Sens et portée de l’étude (une modification des conditions initiales
conduit à un nouvel équilibre et se traduit par modification prix).
2.4 Le marché du travail. (Choix d’entrer ou de rester en activité).
3.2 Correction des inefficacités du marché.
Programme de Terminale :
3.2 La régulation de l’activité économique. Sens et portée de l’étude (la politique conjoncturelle
de croissance se donne pour objectif d’obtenir un lissage de l’évolution de la production)
Étape n°3 : La construction de l’argumentaire
Peut-on encore parler de plan ? Il y a débat sur la question. Si le plan s’entend forcément par un
découpage systématique du développement en 2 ou 3 parties elles-mêmes subdivisées, alors non.
En tout cas, pas systématiquement. Bien sûr, certains sujets suggèrent un plan « classique »
(quelles sont les causes de l’inflation, comment peut-on lutter contre ?) mais il n’y a aucune raison
d’être prisonnier de cette logique ! De nombreuses sources documentaires (« discours officiels »,
« articles de presse », « reportages d’investigation »…) parviennent à leur objectif (convaincre) en
tissant une trame logique dans l’enchaînement des arguments, sans s’imposer de cadre formel. La
seule logique qui tienne, c’est la cohérence, c’est-à-dire le lien unissant chaque argument et
permettant de démontrer son point de vue. Ainsi, une succession de paragraphes peut constituer
un plan. Là encore, tout au long de l’année, il faut passer davantage de temps avec les élèves
pour étudier un texte de nature économique ou juridique, observer son découpage, repérer ses
idées forces, la logique de sa construction.
Ainsi, si nous reprenons le sujet portant sur l’opportunité de la réduction des prélèvements
obligatoires, on pourrait dégager 3 voire 4 axes argumentatifs :
1èr axe argumentatif : À quoi sert l’argent public ? (Aspect incontournable des prélèvements
obligatoires). Les prélèvements obligatoires=43,3% du PIB en France en 2008. L’argent public
sert à financer des services indispensables au bon fonctionnement d’une société développée :
éducation, recherche, environnement, sécurité… Quant à la protection sociale obligatoire, en
assurant un revenu aux retraités et aux chômeurs, en finançant les dépenses de santé, elle assure
l’indispensable cohésion sociale. Donc, le débat ne porte pas seulement sur l’impact des
prélèvements obligatoires sur la croissance, mais tourne autour de la question de l’équité et de la
solidarité nationale. On peut à ce niveau évoquer la mise en valeur de la notion d’épargne de
précaution (en l’absence de sécurité sociale) nuisible à la croissance…
Corinne LAIRD - Professeur certifié d'économie gestion
Samuel LEVESQUE - Professeur agrégé d’économie gestion - 4 / 12 -