la greffe - Rein

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DOSSIER GREFFE RENALE
La greffe
à partir de donneur vivant
La loi relative à la bioéthique révisée en 2011 (1)
élargit les possibilités de don d’organes du vivant. Il
s’agit d’une avancée majeure qui devrait contribuer
à développer ce type de don qui n’a été à l’origine que
de 9,8% des transplantations rénales en 2010 dans
notre pays.
Dr Marie France
Mamzer Bruneel
Hôpital Necker
I- Quels sont les avantages et
les inconvénients d’une greffe
à partir de donneur vivant pour
les donneurs et les receveurs ?
I.1 - Avantages et inconvénients pour
le receveur
La greffe à partir de donneur vivant est le meilleur traitement de
l’insuffisance rénale « terminale »,
lorsqu’elle est possible. Elle ne présente que des avantages pour le
receveur. La transplantation rénale
améliore la qualité de vie et la survie
des patients insuffisants rénaux. La
transplantation à partir d’un donneur
vivant permet de maitriser le délai
d’accès à la transplantation. Elle peut
être organisée et réalisée avant que
le receveur ait dû débuter la dialyse
si le donneur s’est manifesté tôt. La
transplantation est alors dite « préemptive ». Dans tous les cas, l’intervention d’un donneur vivant permet
de programmer la greffe en tenant
compte des contraintes et disponibilités de toutes les personnes concernées (donneur, receveur, équipe de
greffe), contrairement aux transplantations à partir de donneurs décédés
qui ne peuvent être réalisées qu’en
urgence. Par ailleurs, les conditions
du prélèvement sont très bonnes et
le délai entre le prélèvement et la
greffe est réduit au maximum, ce qui
favorise la récupération rapide d’une
fonction rénale de bonne qualité.
Enfin, si le donneur est un frère ou
une sœur totalement compatible, ce
qui arrive une fois sur quatre au sein
d’une fratrie, le besoin en traitement
immunosuppresseur est plus faible
et les résultats à long terme meilleurs. Aujourd’hui, environ 3/4 des
greffons prélevés chez des donneurs
vivants sont encore fonctionnels au
bout de 10 ans.
I.2 - Avantages et inconvénients pour
le donneur
Une personne en bonne santé peut
vivre normalement avec un seul rein,
ce qui permet de se porter volontaire
pour donner un rein à l’un de ses
proches. Le prélèvement est néanmoins un acte chirurgical qui comporte des risques liés à l’anesthésie,
à l’acte opératoire et à ses suites. Ils
sont limités et bien identifiés. Ce sont
surtout des douleurs de la cicatrice
(22%), des infections urinaires (4%),
une hypertension artérielle nécessitant un traitement (2%), ou des complications pulmonaires ou pleurales
(1,2%). D’après les données de suivi à
long terme, publiées dans la littérature
médicale internationale, la recherche
d’albumine dans les urines devient
positive chez 10 à 20% des donneurs,
habituellement sans conséquence
pour le fonctionnement du rein restant. L’hypertension artérielle est plus
fréquente chez les donneurs les plus
âgés, comparés aux personnes du
même âge, sans incidence sur leur
espérance de vie. Les calculs rénaux,
les traumatisme ou les tumeurs du
rein ne sont pas plus fréquents chez
les donneurs de rein, mais ils sont
plus complexes à gérer après le don,
en situation de rein unique. Malgré ces
possibles inconvénients, les donneurs
témoignent d’une bonne qualité de vie
après le don, comme en témoigne une
enquête réalisée par l’Agence de la
biomédecine et le service d’épidémiologie du CHU d’Angers récemment(2).
Enfin depuis la révision de la loi de
bioéthique qui interdit toute discrimination fondée sur la prise en compte
d’un don d’organe comme facteur
dans le calcul des primes et des prestations d’assurance, les donneurs
vivants ne devraient plus être confron-
tés à des refus d’assurance ou à des
surprimes en raison de leur don(1).
II- La greffe à partir de
donneur vivant est-elle
toujours possible ?
II.1. Qui peut recevoir :
La greffe de rein avec donneurs
vivants concerne des personnes
atteintes d’insuffisance rénale dite
« terminale ». Il s’agit du dernier
stade de l’insuffisance rénale chronique, qui aboutit à la perte de l’autonomie rénale et met en danger
la vie de la personne à court terme
en l’absence d’un traitement de
suppléance rénale. Une évaluation
médicale rigoureuse est nécessaire
pour vérifier l’absence de contreindication à la greffe. Le patient doit
ensuite obligatoirement être inscrit
sur la liste nationale d’attente gérée
A. Franski
mars -septembre 2012 - Reins-Échos n°12 /// 9
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