Revue de presse Un beau ténébreux De Julien Gracq Mise en scène : Matthieu Cruciani Photo : Jean-Louis Fernandez Création du 5 au 9 janvier 2016 à La Comédie - CDN de Saint-Etienne Production : The Party, La Comédie - CDN de Saint-Etienne, CDN Dijon-Bourgogne, CDN de Haute-Normandie UN BEAU TENEBREUX - 2016 Julien Gracq / Matthieu Cruciani BILAN DES PARUTIONS ET DIFFUSIONS SUPPORT JOURNALISTE TYPE Patrick Sourd Aïnhoa JeanCalmettes Dominique Darzacq Evelyne Trân Cécile Strouk Dashiell Donello Véronique Hotte Critique Critique DATE DE PARUTION PRESSE ÉCRITE NATIONALE Les Inrockuptibles Mouvement Web Théâtre Blog Le Monde Rue du Théâtre Mediapart Hotello Mouvement - Agenda Scène Web Mai 2016 26/03/2016 Critique Critique Critique Critique Critique Avant Papier Avant-papier 30/01/2016 11/01/2016 10/01/2016 09/01/2016 08/01/2016 Mai 2016 02/01/2016 Antonio Mafra Laurence Veullein Gilette Duroure Florence Barnola Florence Barnola Marie Carrière Florence Barnola Critique Critique Critique Avant-papier Avant-papier Avant-papier Avant-papier Avant-papier 05/03/2016 13/02/2016 06/01/2016 Janvier 2016 Janvier2016 Janvier 2016 25/12/2016 Mars 2016 Arnaud Laporte Interview 08/02/2016 Julien Trambouze Agenda 05/01/2016 Journal 07/01/2016 Journal Reportage (26 minutes) 07/01/2016 Stéphane Capron PRESSE ECRITE REGIONALE Le Tout Lyon Affiches Le Dauphiné Libéré La Tribune / Le Progrès Le Petit Bulletin Lever de rideau Loire Magazine L’Essor de la Loire 491 RADIO Le coup de fil de La Dispute – France Culture France Bleu TÉLÉVISION TL7 Françoise Boissonnat Chantale Joassard TL7 – Côté Scène Chantale Joassard France 3 Loire 02/02/2016 Presse Nationale Critiques le feu sous les planches Narcisse et Goldmund Panorama de découvertes théâtrales, Théâtre en mai poursuit son soutien à la jeune création. Le renouvellement des formes et le dialogue constant avec les autres disciplines articulent un programme au plus brûlant de notre monde. de Simon Pineau, Camille Roy et Paul Schirck Un beau ténébreux de Matthieu Cruciani PIEUX OU JOUISSEUR : ITINÉRAIRE D’UNE ÉMANCIPATION. UN ANGE DE PASOLINI PERTURBE LA LANGUEUR D’UNE PLAGE BRETONNE. I Associer le thème de Mutter, du groupe allemand de heavy-metal Rammstein, aux ambitions spirituelles de l’œuvre romanesque d’Hermann Hesse est une des réjouissantes mises en perspective proposées par Simon Pineau, Camille Roy et Paul Schirck. Une manière d’actualiser le débat incarné par les héros de Narcisse et Goldmund : l’un consacrant son existence de dévot à une quête spirituelle ; l’autre se revendiquant des plaisirs d’un parcours dionysiaque. L’occasion de faire le point sur la place à accorder à la croyance dans la construction de soi, en regard de la confrontation à l’expérience de vivre, qui permettent à chacun d’inventer sa propre morale. Patrick Sourd l y a un certain romantisme à explorer et enchaîner ainsi les mises en scène d’œuvres romanesques. Après Melville, Goethe et Selby, le metteur en scène stéphanois Matthieu Cruciani plonge dans la langue ouvragée et dense, cryptique parfois mais prodigieusement détaillée, de Julien Gracq. C’est à l’hôtel des Vagues, donnant sur une plage bretonne, que se déploie au cœur de l’été et de l’ennui l’une des œuvres majeures du poète : Un beau ténébreux, paru en 1945. Couleurs pastel et pulls en mohair, cocktails et délicieuses baignades, oisiveté lascive et golf trépidant, la petite société estivante est dérangée dans le fil de son insouciance par l’arrivée inopinée d’un couple étrange et sentant le soufre : Dolorès et Allan. Qui est cet homme semblant séduire tous ceux qu’il croise ? On pense évidemment au héros de Théorème de Pasolini, mais en plus bavard… La mise en scène de Cruciani, aux accents rohmériens, dévide cette intrigue noire en de longs épisodes phrasés, savourant chaque instant de la poétique de Gracq. Manuel Vallade excelle en figure pasolinienne, et Pierre Maillet éclaire de son espièglerie cette inquiétante et obsédante histoire. Et là, sur cette plage, s’étale toute la vacuité et l’indécence humaine que porte haut la petite bourgeoisie, telle que la décrit Julien Gracq dans son sublime roman. Jean-Louis Fernandez les 24 et 26 mai à 14 h 30, le 25 à 19 h, le 27 à 18 h 30 et le 28 à 21 h, Bourse du travail Hervé Pons les 27 et 28 mai à 21 h et le 29 à 16 h, salle Jacques-Fornier 8 les inrockuptibles théâtre en mai théâtre en mai les inrockuptibles 9 MOUVEMENT 26 MARS 2016 © Jean-Louis Ferandez. CritiquesThéâtre Faust à la plage Matthieu Cruciani En adaptant Un beau ténébreux, Matthieu Cruciani est le premier à porter l’écriture de Julien Gracq à la scène. Initié par l’auteur lorsqu’il était en camp de travail, et achevé en 1942, ce texte d’une beauté fulgurante met en jeu les désirs de transcendance d’individus oisifs. Et offre par là une étrange résonnance au contexte politique actuel. Par Aïnhoa Jean-Calmettespublié le 26 mars 2016 Compagnie The Party Intrigue qui tient à un fil, roman laboratoire qui vient se questionner lui-même, langue d’une virtuosité presque effrayante, monologues infinis sur d’obscurs sujets : il fallait un peu de culot pour s’attaquer à Gracq même pour un metteur en scène habitué à l’exercice de l’adaptation romanesque (1). « Je vais m’en prendre plein la gueule. On va appeler ça "pour un théâtre réactionnaire" ou "pour un théâtre muséal". » laissait entendre Matthieu Cruciani en 2013, à propos de ce projet. Trois ans plus tard, force est de constater que, sous couvert d’inactualité classique, la pièce - en questionnant le besoin d’absolu dans une société qui en manque - percute l’actualité brûlante. À première vue, il est possible d’en douter. Années 1920, dans un hôtel du littoral, une micro société bourgeoise se forme le temps de la saison estivale. Ce qu’il se passe : rien. Parties de tennis, bains de mer, joutes verbales… interprétés avec brio par des comédiens de haute volée, tous les personnages essaient de briller pour mieux cacher leurs brèches et la conscience aiguë qu’ils ont de leur vacuité. Gérard (Sharif Andoura) par exemple, frustré de n’être qu’un commentateur de l’actualité littéraire ; Chrystelle (Clara Bonnet) qui raconte à qui veut l’entendre son goût des révélations et son insatisfaction à l’égard de sa vie. Ces jeunes mariés, trop démonstratifs de leur bonheur pour ne pas éveiller le soupçon. L’arrivée du messie Ça aurait pu continuer comme ça, sur un fil, mais sous le visage d’Allan (Manuel Vallade) et de sa fiancée Dolorès (Pauline Panassenko), le miracle tant attendu survient. Qu’a-t-il de plus, ce beau ténébreux pour fasciner à ce point tout ce petit monde ? Cela tient-il de lui, ou de ceux qui le regardent ? Matthieu Cruciani s’interroge : « C’est une communauté qui a l’air de convention, mais elle devait bien avoir une faille en plus, une attente en plus, pour qu’ils versent tous comme ça dans une fascination pour quelqu’un qui ne fait rien ! Allan et Dolorès tombent sur un terreau favorable… » Photo : Jean-Louis Fernandez. Toujours est-il que, de façon palpable, cette nouvelle présence recouvre l’atmosphère de quelque chose de mystérieux, si ce n’est de mystique. Le marivaudage perd sa légèreté, les flux de parole se densifient. Et si le sens des dialogues et des monologues se soustrait toujours un peu plus à l’entendement, l’idée qu’un secret se cache au fond du texte devient, elle, de plus en plus présente. Il ne reste alors qu’à s’accrocher à la matière sonore et rythmique de la langue. Un état de torpeur s’instaure. « Il me semblait passionnant de mener cette expérience avec le public, l’amener à lâcher prise dans la saturation et la disproportion. Le faire basculer dans une écoute plus musicale et plus énergétique. » explique Matthieu Cruciani. Là est la grande intelligence de sa mise en scène : doser les effets scéniques avec une précision minutieuse pour que le verbe, toujours, reste le personnage principal. L’humour qui parfois se dessine, comme la scénographie, les effets de lumière ou la musique n’ont pas pour fonction de divertir du texte. Ils viennent lui donner un espace de résonnance et le faire respirer dans les moments où il risquerait d’asphyxier le spectateur. Mourir pour ses idées On accepterait de se perdre encore un peu dans cette overdose textuelle, mais au pic de l’intrigue, un tournant s’opère. Quelque chose s’adoucit, le jeu des acteurs gagne en simplicité, un vrai rapport s’instaure enfin entre les personnages et les raisons de la fascination se dévoilent. Jean-Louis Fernandez. Personnage faustien sur le point de s’ôter la vie, Allan ne tient son pouvoir que de la présence de la mort qui flotte autour de lui. Et Gracq d’ouvrir soudain des pistes que Matthieu Cruciani analyse, à la lumière du contexte post-13 novembre : « Nous sommes dans une société qui a du mal à penser qu’on pourrait se suicider pour une idée. Par désarroi économique ou manque d’espoir, peut-être. Mais on passe à côté de quelque chose de fou si on ne se pose pas la question du suicide par conviction. » Et sans doute, la question que l’on pose alors au metteur en scène est-elle révélatrice de ce point aveugle : « Mais il passe à l’acte au moment où aller au bout n’a plus de sens ! » « Il n’y a plus de sens que le sens d’aller au bout. » On connaît le prix de ce sens-là. 1. Matthieu Cruciani a adapté, entre autres, Last Exit to Brooklyn de Shelby jr, Moby Dick ou encore Rapport sur moi de Grégoire Bouillier. Un beau ténébreux de Julien Gracq, mes Matthieu Cruciani (Cie The Party), a été créé à la Comédie de Saint-Etienne, puis présenté à Rouen et au théâtre des Ateliers, Lyon. Du 27 au 29 mai au Théâtre Dijon Bourgogne (festival Théâtre en mai). Pays : France Périodicité : Quotidien Paris OJD : 38184 Date : 01 FEV 16 Page de l'article : p.22 Journaliste : Marina Da Silva Page 1/1 Tous droits réservés à l'éditeur SAINT-ETIENNE 0834186400503 RUE DU THÉÂTRE.EU 10 JANV. 2016 Un beau ténébreux Scandale Julien Gracq sur scène? Il aura fallu attendre 2016 et l’audace de Matthieu Cruciani et de sa compagnie The Party pour que cet exploit ait lieu. Le Centre national dramatique de SaintÉtienne accueille une première historique en adaptant l’une des œuvres de celui qui refusa un jour le Goncourt : 'Un beau ténébreux'. Un Beau ténébreux, c’est l’histoire d’un “couple royal” qui planifie sa mort en plein mois d’août au Grand Hôtel des Vagues, en Bretagne. Plus particulièrement, celle d’un homme, Allan, dont la folle logorrhée fascine : il obsède les esprits, les captive, les manipule dans des accès jouissifs de domination absolue. Son égotisme n’a d’égal que l’héroïsme d’un acte morbide qui envenime peu à peu l’atmosphère. La bande de joyeux et triviaux lurons qui gravite autour de lui va passer d’une joie simple à l’hébétude la plus totale. Cette histoire est racontée par Gérard, un narrateur omniscient qui décrit non sans ironie l’histoire de ce scandale. Lui-même se retrouve pollué, devenant un personnage à part entière de ce conte maléfique. Le texte est rythmé par de longs monologues existentiels. Lorsque les personnages communiquent entre eux, c’est plus pour exprimer leurs propres maux que pour échanger. Chacun vit dans son monde, incapable de le relier à celui de l’autre. Adapter une telle écriture sur scène relève donc de l’exploit. Déjà, parce que montrer du Gracq sur scène est une première historique en France et dans le monde. Ensuite, parce que l’écriture est en tout point littéraire : dense, complexe et introspective. Le tour de force du metteur en scène Matthieu Cruciani est de transformer un texte à ce point cérébral en un objet vivant. Pendant 2h20, une galerie de huit personnages - trois femmes, cinq hommes - se démène pour composer une pièce dynamique, relevée par une scénographie qui alterne entre clairobscur et une ambiance électro-rock. Sur cette scène où trônent une grande table, quelques chaises et des rochers, le récit se meut en un haletant roman noir, où les entrées et sorties sont justement dosées et où les dialogues s’imposent comme de véritables conversations. Outre la qualité du travail de réécriture mené par Matthieu Cruciani, chapeau bas à l’ensemble des comédiens pour la qualité de leur diction et de leurs échanges, soutenus du début à la fin. Pour la qualité de leur écoute aussi, dans un choix de mise en scène chorale. Mention spéciale aux deux comédiens principaux, très convaincants dans leur genre : Gérard, interprété par Sharif Andoura, se distingue par une voix profondément animée et par une occupation à-propos de l’espace ; Allan, joué par Manuel Vallade, saisit par un regard fiévreux et des mouvements de corps nerveux. Sans oublier les rôles féminins et notamment celui de la femme du ténébreux, Pauline Panassenko, alias Dolorès, d’une élégance retenue, et d’une vacancière, Emilie Capliez, alias Irène, d’une séduisante légèreté. Déjà connu pour ses adaptations de Fassbinder et de Bégaudeau, Matthieu Cruciani livre une proposition finement tressée qui - et on l’en remercie - donne envie de (re)découvrir l’auteur méconnu du Rivage des Syrtes. Cécile Strouk Ruedutheatre.eu – 10 janvier 2016 THÉÂTRE AU VENT / BLOG- LE MONDE.FR 11 JANV. 2016 Un beau ténébreux de Julien Gracq / Matthieu Cruciani / Cie The Party à la COMEDIE DE SAINT ETIENNE du mar. 5 au ven. 8 janvier / 20 h Cet écrivain énigmatique, Julien GRACQ dont le nom résonne dans la bouche de façon ensoleillée et montante comme un chemin de montagne à parcourir, est un véritable compagnon de voyages. Le titre de son roman « Un beau ténébreux » dont il commença l'écriture en 1941 alors qu'il était prisonnier dans un camp, opère comme une apparition, et c'est dans notre imaginaire, Julien Gracq lui même qui surgit. Dans un hôtel en bordure de mer appelé banalement « Les Vagues » de jeunes vacanciers riches, dégagés de toute préoccupation matérielle ou professionnelle, se trouvent livrés à eux mêmes. Jacques le narrateur s'ennuie, les états d'âme de la jeune bande ne suffisent plus à occuper son esprit . L'arrivée d'un couple extraordinaire, selon lui, vient mystérieusement jeter le trouble dans cet hôtel calme et sans histoires. C'est la forte personnalité d'Allan dont les propos ont les accents ténébreux d'un Lautréamont, d'un Rimbaud ou de Byron qui déroutent les vacanciers et notamment Jacques fasciné par la beauté de l’épouse d'Allan, Dolorès. Tout le monde s'inquiète de la raison de leur présence dans un lieu si paisible. Le roman a l'étoffe d'une véritable tragédie sauf que contrairement aux tragédies raciniennes ou cornéliennes, la fatalité n'est pas mise en cause. Nous le saurons, le couple a rendez vous avec la mort parce que les deux époux se sont promis de se suicider. Personne ne le sait mais quelque chose transpire du comportement de couple qui trouble le narrateur au plus profond de lui même. Parole de jeune, rêve exalté. Parce qu'il a décidé de mourir, Allan a pu croire que s’ouvrait devant lui la possibilité de tout vivre en toute liberté . Ce ne sera pas le cas parce que son secret se révèle trop lourd, donnant une importance à la mort que les autres ne peuvent entendre. Défi orgueilleux de celui qui lève son verre à la vie, à la mort. Allan n'est pas un kamikaze, mais il croit peser le prix de la vie en affrontant la mort. Le prix, c'est aussi le regard des autres, leur suspicion, leur incompréhension, leurs peurs, leur amour ou leur haine. Dans ce roman où l’œil semble vouloir toujours toucher les silences, il y a les traversées fulgurantes des monologues des personnages qui éclaboussent comme de hautes vagues, trahissant la jeunesse des protagonistes, celle de Christel, fragile parce que trop ardente, celle de Dolorès trop belle, celle d'Allan, exalté, celle de Jacques trop curieux. La force incantatoire des monologues et dialogues du texte, nous la découvrons de façon tout à fait inattendue grâce à l'adaptation et mise en scène de Matthieu CRUCIANI. C'est une révélation d'éprouver que la langue de Gracq si poétique et réfléchie à la fois, puisse, incarnée par de grands comédiens, révéler sa puissance émotionnelle. Les mots chez Gracq sont pleins, tels quels ils traversent les corps, ils ont été traversés par eux, ils sont ouverts aux sortilèges de Rimbaud qu'évoque le narrateur. Sortilèges et fantômes, toute cette nuit fabriquée par les songes sont-ils ceux que renvoient les paysages mouvants, sombres, inquiétants , très suggestifs, en fond de scène tels des paraphrases des âmes tourmentées de ces jeunes gens. THÉÂTRE AU VENT / BLOG - LE MONDE.FR 11 JANV. 2016 A dessein, la scénographie est dépouillée, juste quels bancs de sable, des tables et des chaises, tant il est vrai qu'il n'ait pas besoin de se substituer à l'imaginaire de Gracq qui découle de sa langue propre. Gracq dût être « un beau ténébreux » à sa façon, invisible, élégante, mais jamais sournoise. Dans ce spectacle, toute l'équipe rend hommage de façon vibrante à un auteur réputé difficile, mettant en lumière, l'éclat de son style. Jeunesse insolente aux portes de la nuit, instinct de vie et de mort à la fois. Jolie gamme de mélancolie exaltée et pénétrante aussi captivante qu'une vague qui avance. Il s'agit d'émotions presque convulsives, sortilège d'une eau qui n'est jamais endormie chez Gracq et sur laquelle marchent radieusement les interprètes Sharif ANDOURA, Clara BONNET, Manuel VALLADE, Emilie CAPLIEZ, Frédéric de GOLDFIEM, Pierre MAILLET, Maurin OLLES, Pauline PANASSENKO. Remercions les ! Théâtreauvent – 11 janvier 2016 Evelyne Trân WEB THEATRE 31 JANV. 2016 Un Beau ténébreux de Julien Gracq Un pari gagné haut la main Astre singulier au ciel des Lettres, Julien Gracq (1910-2007) de glorieuse réputation mais mauvais coucheur, s’est toujours tenu à distance du charivari enfiévré de ce qu’il appelait la « bourse aux valeurs ». Avant d’être un écrivain dont on parle, il voulait être celui qu’on lit. Celui-là pour qui « le public, ce sont ces petites lampes anonymes qui s’allument après le repas du soir » comme il le définit dans La Littérature à l’estomac un court opus au vinaigre sur les mœurs littéraires du temps. L’écrivain qui, fâché d’avoir vu sa pièce Le Roi pêcheur boudé par la critique refusa d’être « goncourisé » pour son roman Le Rivage des Syrtes est plus connu que son œuvre. C’est que Julien Gracq, dont la plume aime à s’égarer sur les terres limitrophes du surréalisme et des songes n’est pas de ceux qui se lisent d’une traite. Avec lui, il faut savoir prendre son temps, revenir en arrière, faire des pauses pour savourer l’étincelant du style, la profondeur de l’écriture. C’est dire que mettre sur la scène les personnages du roman de Gracq Un Beau ténébreux relève du pari à haut risque mais gagné avec doigté par Matthieu Cruciani qui en assure l’adaptation et la mise en scène . Ce roman paru en 1945 trouve son parfait résumé dans la bouche même de son héros : « Il n’est pas bon de laisser la mort se promener trop longtemps à visage découvert, elle éveille la mort encore endormie au fond des autres ». L’histoire -racontée par l’un d’eux, Gérard, occupé d’une étude sur Rimbaud mais que la littérature fatigue et qui tient son journal,- est celle d’un petit groupe d’estivants élégants et désœuvrés qui passent leurs vacances dans une petite station balnéaire bretonne au Grand Hôtel des vagues « où leur rumeur parvient comme une rumeur d’émeute ». On se baigne, joue au tennis, aux échecs, on discute sans vraiment échanger, bref on tente d’échapper à l’ennui et même on songe à partir lorsqu’apparaît « une chose plus confondante que l’harmonie des sphères, un couple royal ». Brusquement l’atmosphère change, personne ne songe plus à partir, chacun comme aimanté par ce couple magnifique. Allan, beau ténébreux à la brillante éloquence, et Dolorès vont exercer une irrésistible attraction et provoquer « une hémorragie intarissable de rêve ». Leur présence autour de laquelle rôdent le mystère et le pressentiment de noirs desseins chamboule les têtes et les cœurs, détraque les pendules mais on fait comme si rien ne devait bouger excepté le rythme des marées. A l’occasion du bal costumé qui marque la fin de la saison estivale, la petite bande passera de l’insouciance à la sidération absolue en découvrant qu’à l’instar des « Amants de Montmorency » d’Alfred de Vigny « c’était pour mourir qu’ils étaient venus là ». Dans la scénographie de Marc Laîné tout à la fois concrète et allusive où autour d’une vaste table encombrée de bouteilles cohabitent tout à la fois la lande confuse, le hall de l’hôtel et le fracas des vagues, Matthieu Cruciani ne cherche pas à faire le malin avec Julien Gracq, mais à être au plus près d’une écriture d’une densité vertigineuse. Son adaptation attentive à suivre les mouvements du roman fait judicieusement alterner dialogues et monologues et imprime à sa mise en scène un mouvement choral où s’entrechoquent le réel et le surréel, suggère des atmosphères où affleurent les ombres d’Edgard Poe et de Maeterlinck que Julien Gracq appréciait tout particulièrement WEB THEATRE 31 JANV. 2016 Pour faire passer de la page au plateau ce roman où s’imbriquent d’une même main les bourrasques du vent et les palpitations d’âme, l’ironie lucide et les divagations, le metteur en scène a réuni une équipe de comédiens à sa main et dans l’ensemble assez bien ajustés à son propos avec une mention toute particulière pour Sharif Andoura, Gérard ambigu, juge et partie, et Pauline Panassenko, Dolorès toute d’élégants mystères. Dans une lumière (Bruno Marsol) dont les variations, de plein soleil en clair-obscur, épousent toutes les humeurs, celles du ciel breton et des esprits et une ambiance sonore électro-rock (Clément Vercelletto) qui pour inattendue qu’elle soit colle comme une évidence, Matthieu Cruciani donne tout son jus à ce conte funèbre éclaboussé de vie et se fait judicieux passeur d’une œuvre qu’il donne envie de revisiter ou de découvrir, ce qui n’est pas rien. Créé à la Comédie de Saint Etienne le spectacle est à voir actuellement en tournée. Un Beau ténébreux de Julien Gracq. Adaptation et mise en scène Matthieu Cruciani avec Sharif Andoura, Clara Bonnet, Emilie Capliez, Frédéric de Goldfiem, Pierre Maillet, Maurin Olles, Pauline Panassenko, Manuel Vallade ( 2h 20) Centre dramatique national de Caen : 2 et 3 février tel 02 35 03 29 78 Le Dôme Théâtre à Alberville tel 04 79 10 44 80 Les Ateliers à Lyon 04 78 37 46 30 Dijon Festival en mai tel 03 80 30 12 12 Web Théâtre – 30 janvier 2016 Dominique Darzacq HOTELLO 31 JANV. 2016 Un beau ténébreux de Julien Gracq, mise en scène de Matthieu Cruciani Un beau ténébreux de Julien Gracq, mise en scène de Matthieu Cruciani Les œuvres de Julien Gracq fraient avec le principe du palimpseste qui superpose des textes divers du XIX é siècle, Poe, Wagner, Balzac, Vigny … Le palimpseste se présente comme une vaste répétition, une reprise, une renaissance recouvrant des textes effacés et transformés qui ressurgissent autrement à chaque roman. Un beau ténébreux (1945), deuxième roman après Au Château d’Argol (1939), accède au rang de palimpseste, ne serait-ce que par la désignation emblématique des noms des personnages. Le narrateur et auteur du journal intime dans le roman, Gérard, anagramme d’Edgar, renvoie à Nerval et à Poe, et Dolores à « Our Lady of Pain » de Swinburne. Le couple mythique de l’intrigue, qui exerce attrait, séduction et fascination, avec Allan le ténébreux et la belle Dolorès, revêt les costumes sombres et un rien gothiques des Amants de Montmorency du poème d’Alfred de Vigny, ces deux jeunes amoureux célèbres qui décident ensemble d’en finir avec la vie. L’écriture singulière de Gracq travaille sur la fuite du temps, sur les saisons qui passent – entre le blé jaune d’été et les feuilles rougeoyantes d’automne -, des sensations passéistes et mélancoliques de luminosité et de couleurs changeantes. Dans la mise en scène adaptée du roman par Matthieu Cruciani, la scénographie de Marc Lainé se révèle plutôt judicieuse avec ses dunes de sable jetées sur le plateau et sa lande sèche dont les roseaux se penchent sous le vent, ses tables blanches de fêtes nocturnes tardives, son rideau de scène et son théâtre d’ombre, ses apparitions et ses disparitions, enfin ses rochers simulés près de l’écran de la vidéo de Jean-Antoine Raveyre qui fait se fracasser les vagues bretonnes d’une mer à vent fort et agitée. Sous un dais de lumière, réceptacle céleste privilégié de variations climatiques marines – plage, mer et nuages grondants dans le firmament -, les changements gracquiens d’éclairage et de tonalité dues à Bruno Marsol font rage sur la scène en même temps que dans la mémoire du narrateur et de ses acolytes pour un bonheur tout juste perçu, un sentiment existentiel sombrant aussitôt dans la perte. Le souvenir a des vertus salvatrices dans l’éloge même de l’enfance et de la jeunesse enfuie, une vie insaisissable à peine entrevue et aussitôt passée. Lors de vacances prolongées, une petite bande d’amis se retrouve en Bretagne, sur la plage de Kérantec, à l’Hôtel des Vagues qui « appareille comme un navire pour la traversée de l’été ». Les jeunes gens sont vifs et enthousiastes, les scènes s’enchaînent dans l’énergie, entrelacées grâce aux interventions du narrateur (Sharif Andoura) qui raconte les faits et les atmosphères tout en jouant avec brio sa partition d’acteur. Pour le metteur en scène, Un beau ténébreux est le roman de celui qui n’a rien à perdre, celui qui « libre de tout… se découvre maître de tout. » Beau parleur, le héros se laisse observer, tentateur et figure du Mal, tel que le jeune homme de Théorème de Pasolini qui sème le trouble alentour. Il s’est gagné des amitiés fanatiques et désintéressées qui dureront la vie entière, détenant le pouvoir de pousser sans effort les idées et les choses au pire, le pouvoir de « détraquer » la vie. Christel, séduite par ce personnage lointain et énigmatique, n’a nulle prise sur lui, et Clara Bonnet dans le rôle joue un peu trop la jeune fille plutôt qu’elle ne l’est tout simplement. Le rôle-titre d’Allan est interprété par Manuel Vallade, mal assuré parfois mais pas toujours, et dont la voix peut dépasser les intentions dans une nervosité et une colère exacerbées. Les rôles sont difficiles, il faut parfois se laisser être sans jouer trop. Pauline Panassenko pour Dolorès et Émilie Capliez pour Irène sont justes et vraies. Il n’est pas facile de donner vie à cette écriture mais le pari est tenu, et la représentation qu’on croyait impossible invite le spectateur à pénétrer et à contempler depuis l’hôtel mythique d’une jeunesse perdue cette « plage noble, mélancolique et glorieuse, les vitres du fond de mer toutes à la fois incendiées par le soleil couchant comme un paquebot qui s’illumine. » Un rêve devenu théâtre. Véronique Hotte MÉDIAPART 09 JANV. 2016 Un beau ténébreux de Julien Gracq « Un beau ténébreux », le roman de Julien Gracq, adapté pour la première fois au théâtre par Matthieu Cruciani, à La Comédie de Saint-Étienne jean-louis-fernandez Dans le roman de Julien Gracq, Un beau ténébreux, la vie laisse son empreinte dans le sable d’un pays de légende, à la marée du temps d’un soleil couchant ; point d’arrivée d’un voyage sans retour. Sur les côtes de Kérantec, la mer, la mer toujours recommencée comme poétisait Paul Valery*. Une mer musicienne qui fait danser les ajoncs, aux notes des vagues, dans le vent baryton. C’est dans cette ambiance bretonne que de riches estivants passent leurs vacances, au Grand Hôtel des Vagues. Ces jeunes oisifs trompent l’ennui entre la baignade en mer, le badminton, le golf, et les soirées dansantes au casino. Un couple mystérieux, Dolorès et Allan, arrive peu après. À la façon des Amants de Montmorency du poème d’Alfred de Vigny** ; ils vont révéler, à cette jeunesse, un conte séduisant et terrible. Matthieu Cruciani ose rendre visible au théâtre l’adaptation du roman de Julien Gracq Un beau ténébreux. Il nous donne ses raisons et nous avertit que : « Porter un roman de Gracq à la scène ne peut être innocent ni naïf ». Si, comme on peut le lire dans la note d’intention, les choses se font, dans la nature et l’homme, via la perversité, la question de cette déviance doit se poser. Il ajoute : Ce que je cherche n’est ni mélancolie, ni nostalgie. C’est, par exemple, tenter de comprendre cette poussée de désir, cette étonnante vivacité, cette liberté de pensée, de forme, ce sourire d’après la catastrophe qui a jailli dans l’immédiate après-guerre, en 1945, quand paraît Un beau ténébreux. Il y aurait donc dans l’écriture de Gracq un pouvoir émancipateur, une puissance structurante du rêve, du mystère. En portant un texte non théâtral au théâtre, le metteur en scène cherche le rêve actif. Du désir et de la vitalité dans le corps et BLOG MÉDIAPART 09 JANV. 2016 l’esprit. Deux heures de vie pour parler plus simplement. Le programme est ambitieux. Mais rêvons-nous vraiment ? Le temps est-il appréhendé sous tous ses angles ? Pour voir le roman se muer en théâtre, il faudrait rendre la littérature à la vie justement. Or, cette vie « rêvée » est entravée de mots loin de l’image que projette le rêve. Les projections d’une vidéo ne suffissent pas. C’est dans les corps, les situations et les actions que cela est possible théâtralement parlant. Dans ce que nous voyions, le texte de Gracq se bat contre le théâtre. Lire Gracq n’est pas un ennui ou un travail. Ses livres se dévorent. Nous dévorent. Si, comme le dit fort justement Matthieu Cruciani, le roman nous dévore, l’adaptation scénique qu’il nous propose fait un rejet dramaturgique. L’alchimie scènes monologues ne fait pas un rêve actif ; même si le théâtre apparaît dans les partitions jouées. Cela tient plutôt d’un tour de magie où nous verrions le truc. L’histoire ensuite, étrange et comme suspendue, reste toujours dynamique, haletante, passionnante. C’est tout à la fois une tragédie grecque, un drame intimiste, un puissant opéra, un conte diabolique et un roman hanté. Certes, mais une tragédie n’est-elle pas terreur et pitié ; où la catharsis agit sur le public ? Nous n’avons pas vu, hélas, sur le théâtre ce que le roman nous donne à imaginer. Le puissant opéra, le drame intimiste, le conte diabolique en devenant théâtre a perdu de ce que promet le roman hanté. Peut-être que l’invitation à l’onirisme a trompé ce qui se regarde aisément, mais ne fait pas rêver. Pour cette adaptation Matthieu Cruciani retrouve ses artistes associés : Émilie Capliez, Pierre Maillet et Sharif Andoura. La distribution a des hauts et des bas. Manuel Vallade n’a pas toute la maitrise d’un beau ténébreux qui n’a rien à perdre. Son jeu nerveux et trop en force va contre la séduction et la passion que devrait susciter Allan. Clara Bonnet cherche bien trop loin, l’interprétation de la jeune fille qu’elle est. Sharif Andoura incarne avec brio le narrateur et son rôle. Émilie Capliez a trouvé la simplicité de la jeune mariée troublée. Pauline Panassenko, quant à elle, n’a rien à changer au mystère et à l’aura qu’elle donne à la belle Dolores. Malgré l’argumentation réservée, ce « beau ténébreux » ne doit pas être boudé. Ne serait-ce que pour l’audace du pari. Médiapart – 9 janvier 2016 Dashiell Donello Presse Nationale Avant-papiers MOUVEMENT MAI 2016 SCÈNE WEB.FR 02 JANV. 2016 Un beau ténébreux de Julien Gracq par Matthieu Cruciani Après Melville, Bouillier, Goethe, Selby, etc., Matthieu Cruciani poursuit son exploration des écritures romanesques. Il se penche aujourd’hui sur l’ouvrage d’un des rares auteurs publiés de son vivant par la « Bibliothèque de la Pléiade », Julien Gracq. Inspirée par le romantisme allemand et le surréalisme, l’écriture de Gracq a pour particularité de débusquer le poétique dans les paysages, les situations, les figures et de le faire valoir dans une prose littéralement somptueuse. Paru en 1945, Un beau ténébreux met en scène un petit groupe d’estivants fortunés qui passe ses vacances au Grand Hôtel des Vagues, quelque part en Bretagne. Entre légèreté et ennui, ces jeunes gens meublent leur oisiveté par la baignade, le golf, des soirées de bal et de casino. Mais l’arrivée d’un couple énigmatique va déclencher un maelström dans cette petite communauté. Sur fond de roman noir et de romances amoureuses, le Grand Hôtel des Vagues prend alors des accents kubrickiens… Qui est cet Allan qui semble séduire tous ceux qu’il croise ? Et pourquoi lui et son envoûtante maîtresse Dolorès se sont-ils donnés rendez-vous précisément ici ? Drame intimiste, puissant opéra, tragédie grecque autant que conte diabolique, Un beau ténébreux ne cesse de nous surprendre. Matthieu Cruciani transmue ce roman en une pièce songe, musicale et très visuelle. Il retrouve pour cette nouvelle production nombre de fidèles collaborateurs parmi lesquels Émilie Capliez, Pierre Maillet et Sharif Andoura. C’est la première fois que Julien Gracq est adapté au théâtre. Création à La Comédie de Saint-Étienne × du mar. 5 au sam. 9 janvier 2016 2 et 3 février 2016 × Centre dramatique national de Haute-Normandie, Rouen 10 février 2016 × Le Dôme Théâtre, Scène conventionnée l’Albertville du 10 au 13 mars 2016 × Les Ateliers, Lyon – en coréalisation : Célestins, Théâtre de Lyon, Théâtre Nouvelle Génération – Centre dramatique national Festival Théâtre en mai × édition 2016, Théâtre Dijon Bourgogne – Centre dramatique national Scène Web – 2 janvier 2016 Stéphane Capron Presse Régionale Critiques Date : 05 MARS 16 Page de l'article : p.28 Journaliste : A.M. Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 4467 427175c355007c0332394aa4630285320aa6bb4f01126a5 Page 1/1 LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ 13 FEV. 2016 LA TRIBUNE / LE PROGRÈS 06 JANV. 2016 LA TRIBUNE / LE PROGRÈS 15 DEC. 2015 Presse Régionale Avant-papiers L'ESSOR DE LA LOIRE Pays : France Périodicité : Hebdomadaire OJD : 4009 Date : 25 DEC 15 Journaliste : F.B. Page 1/1 LE PETIT BULLETIN JANV. 2016 Un beau Ténébreux Pourquoi chroniquer un ouvrage paru en 1945 ? Parce que le 2e roman de Julien Gracq fait l’objet pour la première fois d’une adaptation théâtrale, et de plus par une compagnie stéphanoise, The Party. Un beau ténébreux, c’est le récit apparemment d’une bourgeoisie insouciante et oisive, rentière, pour qui le temps des vacances s’expand, qui pique nique sur la plage, joue au casino, badine, intellectualise et attend qu’un événement brise son ennui… Bien loin de nos préoccupations actuelles. Cette "société" là paraît désuète mais l’était sans doute tout autant au sortir de la Seconde Guerre mondiale. L’auteur ne date pas le prologue de son narrateur, lui aussi écrivain, qui suspend le siècle, le XXe, et laisse au lecteur le choix de la décennie. Cette histoire assez viscontienne, pourrait prendre place avant la première guerre mondiale, un groupe d’estivants passe le temps dans un hôtel au bord d’une plage bretonne quand un couple au charisme magique fait son apparition. Le talent de Gracq exprime davantage que les vicissitudes d’un groupe de nantis désoeuvrés en vacances. L’écriture, élitiste, demande un effort au lecteur pour y entrer, elle est abrupte pour l’œil, habitué à une littérature contemporaine plus libérée. Les longues descriptions, les sentiments et élans amoureux dont l’analyse est plus intellectuelle qu’organique, responsabilise le lecteur qui devient un observateur méticuleux. Comment alors adapter ce type d’œuvre sur une scène de théâtre ? La réponse à ce challenge risqué le 5 janvier prochain. Un beau ténébreux de Julien Gracq aux éditions José Corti. Adapté par la compagnie the Party à la Comédie de Saint-Etienne du 5 au 9 janvier. Le Petit Bulletin – 8 janvier 2016 Florence Barnola LEVER DE RIDEAU 2015 / 2016 LOIRE MAGAZINE JANVIER 2016 Date : MARS 16 Page de l'article : p.12 Pays : France Périodicité : Mensuel Page 1/1 CONTACTS THE PARTY Association Loi 1901 N° Siret : 529 906 703 000 25 APE : 9001Z N° Licence : 2-1045137 / 3-1045138 Siège social : 17 rue Etienne Dolet 42000 Saint-Étienne Adresse administrative :Chez le Bureau Éphémère - 6, place Colbert 69001 Lyon ____________________________________________________________________________ Direction artistique : Matthieu Cruciani, metteur en scène : 00 33 (0)6 10 77 57 89 [email protected] Direction administrative : Stéphane Triolet, administrateur de production 00 33 (0)6 13 46 25 37 [email protected] Diffusion/production : Claire Leconte, chargée de production [email protected] 00 33 (0)6 82 33 06 40