Inter
Environnement
Wallonie
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N°150
13/09/2004
M oT E U R !
Mobilité, Territoire, Energie: Usages Rationnels!
Hebdomadaireke
•Rédaction : Sophie Bronchart, Pierre Courbe, Sophie Dawance, Anne Depiesse, Thibaud de Menten,
Véronique Paternostre, Patricia Taelman, Stephan Vis.
•Relecture et mise en pages: Alain Geerts
•Hebdomadaireke des acteurs associatifs intéressés par les problématiques de l’énergie et de la mobilité.
•Infos, suggestions et commentaires à s.rouard@iewonline.be
Les CC en Belgique (1°
« «Bruxelles, 2 août 2044, 7h du
matin. La chaleur écrasante est tou-
jours là. L’ozone aussi. Le comité de crise
s’est encore réuni cette nuit. L’armée devrait
aider la Protection civile et les pompiers.
L’état d’urgence est prolongé. La sécheresse
dure depuis la fin mai, les cultures irri-
guées depuis une vingtaine d’années ne le
sont plus. Cinq agriculteurs se sont suici-
dés devant le 16 rue de la Loi avant-hier.
La puissance de la centrale électrique au
gaz-vapeur de Tihange a dû être réduite
car la Meuse est trop basse, et les éoliennes
tournent au ralenti, faute de vent. Il n’a
pas encore été possible de réparer les voies
du TGV Paris-Berlin qui a déraillé près
de Louvain il y a une semaine, faisant 52
morts et 234 blessés à cause de rails défor-
més par la chaleur. Les scouts aident à hy-
drater les personnes âgées dans les homes, les
climatiseurs ne fonctionnent que 3 heures
par jour, faute d’électricité. Il ne reste plus
de place que dans la morgue improvisée
dans les entrepôts frigorifiques d’Anvers.
Ceux qui sont partis en vacances en Nor-
vège n’osent pas revenir, malgré l’appel de
la FEB à reprendre le travail pour sauve-
garder la compétitivité des entreprises bel-
ges. La Banque centrale européenne a dû
soutenir massivement l’euro face au yuan
chinois, car les prévisions économiques sont
sombres pour tout l’Ouest de l’Europe suite
à la crise climatique. L’Office des étrangers
est débordé par l’afflux d’Egyptiens suite à
l’invasion de la moitié du Delta du Nil par
la Méditerranée, dont le niveau continue
à monter. Et la guerre de l’eau entre la
Turquie et la Syrie s’est encore aggravée.
Il y a tout de même une bonne nouvelle
: GlaxoSmithKline-Novartis-Nestlé-Suez
vient d’annoncer la mise au point d’un
vaccin contre le virus du Nil occidental,
qui avait emporté le roi William d’An-
gleterre il y a cinq ans. Mais tout devrait
bientôt aller mieux : lors de la réunion
spéciale du G15 de la semaine prochaine,
la présidente américaine devrait annoncer
que 12 sous-marins sont prêts à aller ense-
mencer l’Océan austral avec du fer pour
essayer d’accroître d’urgence l’absorption
de CO2. Elle a aussi annoncé que les 4x4
urbains ne pourraient plus consommer plus
de 18 litres au cent. »
Certes, cette introduction futuriste est
un peu forcée, comme l’admet d’ailleurs
l’auteur, le professeur de climatologie
Jean-Pascal van Ypersele. Mais dans le
corps de l’étude «Impacts des change-
ments climatiques en Belgique» réalisée
par l’Université Catholique de Louvain
(UCL), chaque affirmation est solide-
ment étayée et précise -dans les limites
du possible- sur ce qui attend la Belgi-
que si la lutte contre les changements cli-
matiques n’est pas prise à bras le corps.
Exemple: Avant l’ère industrielle, la
concentration de CO2 dans l’air était de
quelque 280ppm (parties par million, en
volume). Avec notre combustion inten-
sive de combustibles fossiles, le niveau
est déjà à 370 aujourd’hui (+34%). Un
doublement de la concentration de CO2,
tel que prévu pour la fin du siècle par les
modèles climatiques moyens, renverrait
les hêtres vers des contrées plus froides,
vers l’est et le nord. En 2100, plus de hê-
tres en forêt de Soignes ? C’est le pari que
fait malheureusement –sans s’en réjouir!-
le climatologue.
Cette étude, demandée par Greenpeace,
était nécessaire. Ce qui est indispensable
c’est enfin d’agir: mettre en œuvre Kyoto
sans rechigner et sans échappatoires. Puis
aller bien au-delà. Nous n’avons pas de
planète de rechange, comme le rappelle
l’étude. L’étude est disponible sur le site
www.climate.be/impacts
À suivre, la semaine prochaine…
Les CC en Europe.
Si l’étude belge ne vous convainquait pas,
l’Agence Européenne de l’Environnement
vient également de publier un rapport
très complet et détaillé sur l’évolution
du climat en Europe et son impact dans
différents domaines sensibles. Le rapport
examine l’état du changement climatique
et ses impacts sur base de 22 indicateurs
qui relèvent de huit grandes catégories:
atmosphère et climat; glaciers, neige et
glace, systèmes marins ; écosystèmes ter-
restres et biodiversité; eau; agriculture;
économie et santé humaine. La quasi
totalité des indicateurs fait apparaître
une tendance claire, et des impacts qui
ont déjà été observés. Ainsi, on constate
que la concentration de CO2, principal
gaz à effet de serre, dans la basse atmos-
phère atteint aujourd’hui son maximum
depuis au moins 420.000 ans et dépasse
de 34% son niveau d’avant la révolution
industrielle. Et l’augmentation s’accélère
depuis 1950. On constate également
que l’Europe se réchauffe plus vite que
la moyenne globale. Tempêtes, inonda-
tions, sécheresses et autres événements
climatiques extrêmes deviennent claire-
ment de plus en plus fréquents. Depuis
1980, près de deux événements catastro-
phiques sur trois sont directement attri-
buables à ces phénomènes qui ont doublé
au cours des années 1990 par rapport à
la décennie précédente, engendrant des
pertes économiques qui atteignent désor-
mais, toujours selon le rapport de l’AEE,
les 11 milliards d’US$ par an.
Mais, souligne encore le rapport, les 22
indicateurs ne présentent qu’un éventail
limité des conséquences potentielles du
changement climatique. Dans d’autres
domaines, les données disponibles en
Europe ne permettent pas objectivement
d’imputer les évolutions observées aux
changements climatiques.
Le rapport de l’AEE peut être téléchargé
sur le site de l’AEE
Source : Actualités Info-Energie - Sep-
tembre 2004. Abonnez-vous sur www.
energie.wallonie.be
Kyoto, si cher que ca ?
Et si les Etats-Unis ratifiaient –et res-
pectaient- leur engagement de Kyoto…
combien leur en coûterait-il ? En 1990,
les émissions de gaz à effet de serre des
Etats-Unis s’élevaient à quelques 6 mil-
liards de tonnes équivalent CO2. En
2000, elles dépassaient les 7 milliards.
Pour 2010, les prévisions s’élèvent à plus
de huit milliards. L’objectif américain de
–7% entre 1990 et la période 2008-2012
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