
156 | La Lettre du Cancérologue • Vol. XX - n° 2 - février 2011
SOINS DE SUPPORT
EN ONCOLOGIE
clavières bilatérales, thromboses caves supérieures,
métastases et lymphangites cutanées étendues
ainsi que certains cancers bilatéraux (6, 7).
Il existe 2 techniques d’implantation : la ponction
percutanée et la dénudation chirurgicale. La pose
doit s’effectuer au bloc opératoire ou dans une
salle réservée spécifiquement à cet usage par un
opérateur entraîné à la pose, dans des conditions
d’asepsie chirurgicale, de préférence sous guidage
échographique, et sans antibioprophylaxie.
Avant la sortie du patient du bloc opératoire, le
“poseur” doit vérifier l’existence d’un reflux sanguin
et rincer la CCI avec du sérum physiologique afin
de s’assurer de la perméabilité du système. Une
radiographie pulmonaire doit être réalisée en fin
d’intervention pour vérifier la bonne position du
cathéter à la jonction de l’oreillette droite et de
la veine cave supérieure, et éliminer un risque de
pneumothorax.
L’infirmière pourra utiliser la CCI dès la pose ou
dans les jours qui suivent.
La carte d’identification du matériel posé précisant
le numéro du lot sera ensuite remise au patient (un
exemplaire reste dans son dossier et un autre est
transmis à la pharmacie). Un carnet de surveillance
lui est également remis. Une démarche éducative
adaptée au patient ou à ses proches est entreprise.
Formation,
information, protocoles
et évaluation
Sont recommandés (5) :
➤l’existence de protocoles écrits, communs dans
un même réseau de soins, régulièrement révisés,
portés à la connaissance du personnel soignant qui
les applique, et dont l’observance est évaluée ;
➤la formation du personnel à la pose, à la mani-
pulation et à l’entretien des cathéters ;
➤
la surveillance continue des infections associées
aux cathéters vasculaires et leur recensement.
Pour la protection du personnel, il est impératif de :
➤
prévenir la transmission d’agents infectieux
véhiculés par le sang ou les liquides biologiques du
patient ;
➤
respecter les précautions générales d’hygiène, en
particulier d’effectuer une friction hydro-alcoolique
avant tout soin ;
➤
mettre à disposition du matériel sécurisé pour
éviter les accidents d’exposition au sang.
Mesures d’asepsie (encarts 1 et 2) :
Il est recommandé que le personnel soignant porte
des gants stériles lors du montage des lignes de
perfusion, lors de la pose de l’aiguille de Huber et
lors de la réfection du pansement.
Il est également indiqué que le personnel soignant
et le patient portent un masque. Si le patient est
neutropénique, le personnel soignant doit porter une
surblouse (ou casaque) sur une tenue professionnelle
propre et une coiffe couvrante.
Il convient d’assurer le respect du système clos, en
limitant les connexions et les robinets, en regroupant
les manipulations, en ne reconnectant jamais une
ligne de perfusion débranchée.
Il convient d’utiliser préférentiellement des aiguilles
de Huber de 22 Gauges de type II (munies d’un
prolongateur) avec connecteur de sécurité intégré
(à septum préfendu).
La longueur de l’aiguille doit être adaptée à la
profondeur de la chambre et à la corpulence du
patient.
Il est recommandé de n’utiliser que des seringues
d’un volume supérieur ou égal à 10 ml pour éviter
toute hyperpression qui pourrait endommager la
CCI.
Le site de l’insertion de l’aiguille doit être protégé
par un pansement stérile, occlusif, au mieux trans-
parent, semi-perméable.
L’aiguille est changée tous les 8 jours, ainsi que
le pansement, à moins qu’il ne soit souillé ou
décollé.
La ligne principale est changée toutes les 96 heures.
Il n’existe pas de niveau de preuve permettant de
recommander un rinçage à l’héparine. Au regard
du risque infectieux lié à la manipulation d’une
voie veineuse centrale, un entretien du dispositif
veineux implantable (DVI) en intercure ou à l’issue
du traitement n’est pas préconisé. Une simple
surveillance clinique (signes infectieux et thrombo-
tiques) reste nécessaire. Cependant, une vérifi cation
du système est souhaitable tous les 3 à 4 mois
afi n de rechercher une éventuelle thrombose du
cathéter, une désinsertion chambre-cathéter, un
pinch-off (syndrome de la pince costo-claviculaire)
avec migration d’un “morceau” de cathéter dans les
cavités cardiaques, un manchon de fi brine.
Principales complications
Malgré une bonne observation des recommandations
sur la pose et l’utilisation des CCI, des complications
peuvent survenir (encart 3).
• Rinçage en 3 poussées
• Rotation de l’aiguille
sur 360° durant le rinçage
• Retrait de l’aiguille
tout en injectant pour
maintenir une pression
positive
• Éliminer immédiatement
l’aiguille dans
un collecteur en laissant
dans le cathéter
une colonne de sérum
physiologique
• Poser un pansement
stérile et occlusif
pendant 1 heure
Encart 1.
Retrait de l’aiguille.
• Présence d’un refl ux
veineux
• Absence de douleur
à l’injection
• Bon débit de perfusion
libre
• Injection à la seringue
aisée
Encart 2. Indicateurs
de bon fonctionnement
(l’absence d’un de ces
4 critères impose une
vérification immédiate
du système).
• Hématome de la loge
opératoire
• Pneumothorax
• Hémothorax
• Ponctions artérielles
• Embolie gazeuse
(exceptionnelle :
15 cas/7 000)
•
Pinch-off
ou syndrome de
la pince costo-claviculaire
• Thromboses
• Infections
• Extravasations
Encart 3. Complications
lors de la pose ou de l’uti-
lisation des CCI.