
52 L'insulinothérapie dans le diabète de type 2
dilapider les deniers des organismes payeurs, qu’ils soient publics ou privés.
Dans ces conditions, le rapport bénéfi ce/coût est un leitmotiv qui revient de
manière récurrente quand un patient diabétique nécessite une auto- surveillance
glycémique.
L’HbA1c
Depuis la mise au point de son dosage en 1978 [172] , l’HbA1c est considérée
comme le «gold standard» de la surveillance des états diabétiques [6,7,37] . Ce
dosage paraît aujourd’hui d’une telle banalité que l’on fi nit par oublier toutes
les étapes qui ont mené à l’obtention d’un dosage fi able.
Le succès de l’HbA1c en tant que marqueur de l’équilibre glycémique est
lié au fait qu’il intègre l’exposition totale au glucose sur une période de trois
mois [6,158-160] , et que son dosage trimestriel est indépendant de l’horaire
du prélèvement, puisque le taux de l’HbA1c n’est pas infl uencé par la proximité
d’une prise alimentaire. Toutefois, les subtilités sur sa signifi cation exacte restent
parfois peu connues et mal appréhendées, y compris par les médecins qui lisent
les résultats et les biologistes qui pratiquent son dosage de manière régulière.
Un rappel paraît donc nécessaire. Ceci est d’autant plus vrai que les résultats
donnés sous la forme d’un pourcentage auquel nous nous étions habitués, vont
progressivement évoluer vers un autre mode d’expression. En effet, sous la pres-
sion des instances internationales, les résultats devront bientôt être fournis en
millimoles par mole [160] .
Notre souhait, qui sera certainement partagé par beaucoup de médecins,
est que les deux expressions, l’ancienne en pourcentage et la nouvelle en
millimoles par mole, puissent cohabiter sur les comptes-rendus des labora-
toires. Ceci permettrait d’éviter qu’une nouvelle confusion n’apparaisse alors
que tout le monde s’était approprié le mode traditionnel d’expression en
pourcentage.
De nombreuses méthodes ont été utilisées pour le dosage de l’HbA1c et il y
a souvent une confusion entre hémoglobine glyquée et HbA1c. L’hémoglobine
glyquée regroupe toutes les formes d’hémoglobines qui ont été soumises au
phénomène de glycation, c’est-à-dire à la fi xation d’un sucre simple (glucose,
fructose) ou d’un dérivé de sucre simple (glucose 6-phosphate, fructose 1,6
diphosphate) sur un ou plusieurs acide(s) aminé(s) (valine, lysine) situé(s) en
un point quelconque des chaînes alpha ou bêta de l’hémoglobine. L’HbA1c
est une forme moléculaire bien spécifi que, caractérisée par la fi xation d’une
molécule de glucose à l’extrémité NH2 (résidu valine) de la chaîne bêta de
l’hémoglobine [173] .
La méthode de référence la plus classique pour mesurer l’HbA1c est la chro-
matographie liquide de haute performance (HPLC). C’est cette technique qui
a été utilisée en premier dans l’étude DCCT ( Diabetes control and complications
trial ) [174] et qui a été ultérieurement prise comme référence dans l’étude
UKPDS [1] . Pour homogénéiser les résultats à travers le monde et dans tous les
laboratoires, un programme de standardisation, désigné sous le terme de NGSP
( National glycohemoglobin standardization program ) fut lancé quelques années
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