La Ville, aujourd`hui et demain - UNESDOC

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la ville
aujourd'hui
et demain
Le temps des peuples
32 Thaïlande
Sur le modèle très réussi du système chinois
Architectes « aux pieds nus »
des médecins « aux pieds nus » (habitants
de zones rurales reculées qui sont formés
d'habitat qu'on rencontre dans les villages
ou à la périphérie des villes. En Thaïlande,
les architectes « aux pieds nus » de Baan
pour dispenser des soins élémentaires), plu¬
sieurs pays envisagent actuellement de for¬
Nong Pai (« Le village de bambou ») ont
recours aux techniques traditionnelles de la
mer des architectes « aux pieds nus » qui
aideront à résoudre les gros problèmes
vannerie pour fabriquer les murs et les
volets d'un jardin d'enfants.
le Courrier
Une fenêtre ouverte sur le monde
Le Courrier du mois
Mars 1985
38e année
CE numéro du Courrier de l'Unesco est consacré à l'un des
problèmes les plus graves de notre époque : l'explosion
urbaine et ses conséquences pour l'avenir.
En l'an 2000, plus de la moitié de la population de la planète sera
concentrée dans les villes, où se poseront d'énormes problèmes de
logement, de transport, de ravitaillement, de scolarité, d'hygiène et
de sécurité. Le phénomène de la croissance urbaine touche principa¬
lement les pays en développement : le caractère dramatique qu'y
prend l'expansion démesurée des concentrations urbaines ferait
presque oublier le dépeuplement et la détérioration de certains
quartiers du centre des villes des pays industrialisés. Alors que leurs
infrastructures ne parviennent déjà plus à satisfaire aux besoins de
leurs populations actuelles, les villes du tiers monde continuent
d'exercer un effet magnétique sur les habitants des régions rurales
qui les entourent, et reçoivent un afflux massif de nouveaux arri¬
vants. D'abord attirés par les lumières de la ville, ceux-ci se heurtent
bien vite à l'amère réalité des bidonvilles, où ils doivent mener une
lutte désespérée pour la survie. Certaines de ces questions et d'au¬
tres aspects des crises que traversent les grandes métropoles du
Photo Unesco/Jean-Claude Bernath
monde sont évoqués dans l'article intitulé « La ville, aujourd'hui et
demain », qui s'inspire des conclusions d'un colloque international
tenu à Paris en octobre 1984 avec la participation de plus de 800 per¬
sonnes venues de 70 villes différentes.
Les conséquences d'une croissance démographique et urbaine
accélérée sont beaucoup mieux perçues depuis que s'est tenue à
4
Bucarest en 1974, sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies,
« Habitat de demain »
Un concours mondial des jeunes. architectes
une première Conférence mondiale de la population, suivie en 1984
d'une seconde Conférence, qui s'est réunie à Mexico pour procéder
4
à la révision et à l'évaluation du Plan d'action mondial sur la popu¬
L'espace urbain et architectural
par Kenzo Tange
lation adopté à Bucarest. L'apport de l'Unesco à la Conférence de
Mexico consistait notamment en une étude, Unesco, population et
8
. développement, dont nous publions ici quelques extraits particuliè¬
« Habitat de demain »
Dix projets du monde entier
rement intéressants.
Près du tiers de ce numéro est consacré à la présentation des pro¬
18
jets primés au concours mondial des jeunes architectes organisé par
La ville de l'an 2000
par Oscar Niemeyer
l'Unesco sur le thème « Habitat de demain » à l'occasion de l'An¬
née internationale de la jeunesse. Les maquettes de ces projets figu¬
20
reront à l'Exposition internationale de Tsukuba, qui aura lieu au
Les métamorphoses du Caire
par Hassan Fathy
Japon du 17 mars au 16 septembre de cette année. Le jury du con¬
cours était présidé par Kenzo Tange et la présentation des projets
primés s'ouvre sur un article où ce grand architecte et urbaniste
22
L'Unesco et la sauvegarde du Vieux Caire
24
La ville, aujourd'hui et demain
30
L'homme et le citadin
japonais se penche sur les idées et les théories qui durant un demi
siècle ont façonné son
Deux autres articles de ce numéro" sont dus à des architectes de
renommée internationale : Oscar Niemeyer, qui a conçu les princi¬
paux bâtiments de Brasilia, la capitale du Brésil, et dont la vision
de la ville de l'an 2000 réserve une large place à la culture et aux loi¬
31
sirs dans la vie urbaine ; et Hassan Fathy, un grand architecte égyp¬
tien, qui trace pour nous les contours du Caire de demain.
L'avenir de l'architecture de terre
par Jean Dethier
Enfin, Jean Dethier, un architecte belge et un spécialiste de la
2
construction en terre crue, entrevoit une solution à la crise du loge¬
Le temps des peuples
THAÏLANDE : Architectes « aux pieds nus »
ment dans la modernisation des techniques de construction à base
de ce matériau disponible partout en abondance.
Notre couverture : détail du dessin de Tomás Pérez de la Partilla (Espagne),
l'une des
sélectionnées du Concours mondial de dessins d'enfants
organisé en 1979 à l'occasion de l'Année internationale de l'enfant (voir
légende de la couverture de dos).
Rédacteur en chef : Edouard Glissant
Photo Unesco/Jean-Claude Bernath
Italien
Turc
Macédonien
Finnois
Une édition trimestrielle
Hindi
Ourdou
Serbo-Croate
Suédois
en braille est publiée
Tamoul
Catalan
Slovène
Basque
Persan
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Chinois
en français, en anglais,
en espagnol et en
Allemand
Hébreu
Coréen
Bulgare
coréen.
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Néerlandais
Kiswahili
Grec
Japonais
Portugais
Croato-Serbe
Cinghalais
Mensuel publié en 31 langues
par l'Unesco, Organisation
des Nations Unies pour l'éducation,
Français
Anglais
Espagnol
la science et la culture
Russe
7, place de Fontenoy,
75700 Paris.
ISSN 0304-3118
N" 3 420 F
i
1985 - OPI - 85 - 3 -
^
^p^
Un concours mondial
des jeunes architectes
DANS le cadre de l'Année internationale de la jeunesse,
l'Unesco a lancé, en collaboration avec l'Union interna¬
tionale des architectes, un concours mondial des jeunes
architectes sur le thème « Habitat de demain ». 72 pays ont
annoncé leur participation en organisant chacun un concours
national pour sélectionner 5 projets parmi des
présen¬
tées par des étudiants et des architectes de moins de 35 ans.
Chaque projet devait être présenté sur deux panneaux de
700 x 1 000 mm et exprimer comment le candidat conçoit un
modèle d'habitation enraciné dans le contexte socio-culturel de
son pays, en harmonie avec son environnement et assimilant les
acquis de la science et de la technologie.
En mai 1 984, un jury composé de huit personnalités s'est réuni
au siège de l'Unesco à Paris pour choisir 10 lauréats parmi les
concurrents sélectionnés dans les concours nationaux. Selon le
règlement du concours, les projets gagnants seront réalisés en
maquette pour figurer dans le « Pavillon de la Paix mondiale
Famille des Nations Unies » à l'Exposition internationale de Tsu-
kuba (Japon), qui doit se tenir du 1 7 mars au 1 6 septembre 1 985.
Le thème principal de cette exposition sera « La maison et son
environnement
Science et technologie au service de l'homme
chez lui ». Avec la participation de Japan Airlines, les 1 0 lauréats
se verront offrir par l'Unesco un séjour de deux semaines à
Tokyo pour visiter « l'Expo Tsukuba'85 ». (Dans le cas d'une
uuvre collective, un représentant choisi par l'équipe bénéficiera
de l'invitation).
Dans son appréciation des projets, le jury a noté que « le con¬
cept du futur et la notion du "demain" diffèrent selon le contexte
socio-culturel et économique... Beaucoup d'architectes recon¬
naissent qu'il est déjà difficile de concevoir un habitat contempo¬
rain qui corresponde pleinement aux besoins et aux aspirations
des femmes et des hommes d'aujourd'hui. D'autre part, on doit
reconnaître que l'habitat de demain se construit aujourd'hui
avec les connaissances conceptuelles et techniques de notre
époque et que dans beaucoup de pays cet habitat ne peut être
que l'adaptation d'une partie plus ou moins importante du parc
immobilier existant.
« Les nombreux projets reçus... montrent une grande diversité
des préoccupations selon les pays. Outre les projets purement
utopiques ou les projets qui relèvent du rêve, un grand nombre
de plans font preuve d'un réalisme certain et montrent que les
jeunes architectes sont non seulement préoccupés par l'intégra¬
tion du projet dans son environnement mais également par son
insertion sociale. Par ailleurs, nombreux sont les plans qui met¬
tent en évidence que la formation des architectes s'est fortement
diversifiée au cours des dernières années et que beaucoup
d'écoles dans les pays en développement font aujourd'hui
preuve d'une grande autonomie intellectuelle et se montrent par¬
faitement conscientes des spécificités du contexte socio-culturel
du pays ou de la région dans lesquels les architectes sont appe¬
lés à opérer. »
Les projets primés sont présentés de la page 8 à la page 17
et précédés, ci-contre, d'un texte où Kenzo Tange, président du
jury, expose ses conceptions d'architecte et d'urbaniste. Les
citations faites dans ces projets sont tirées des textes présentés
par les candidats eux-mêmes.
L'espace urbain
par Kenzo Tange
LORSQUE je fus diplômé de l'Univer¬
sité en 1938, l'architecture moderne
était déjà en proie aux pièges du
formalisme. Le mouvement moderne, qui
se nommait lui-même rationalisme ou fonc¬
tionnalisme, avait rejeté toutes les tradi¬
tions, tous les styles du passé et était dominé
par l'idée que « la boîte blanche »
qui
n'est en fait qu'un simple point de départ
était le but à atteindre. Toute négation du
passé était intégrée sans résistance. Moi, je
ne pouvais m'empêcher de penser que l'ar¬
chitecture perdait ainsi de sa vitalité. J'étais
alors fortement influencé par Le Corbusier,
qui me semblait être le seul à placer son tra¬
vail au niveau de l'art architectural.
J'étais aussi très attiré par l'architecture
de la Renaissance et par Michel-Ange.
L'étude de Michel-Ange me permit de
comprendre la grandeur de la Grèce et de la
Rome antiques. Je m'intéressais particuliè¬
rement à une collection d'immenses dessins
ainsi qu'apparut le concept de typologie des
fonctions.
De toutes ces demandes et fonctions arbi¬
traires, nous dégageons celles qui paraissent
les plus humaines, les plus essentielles, les
plus orientées vers l'avenir : accompagnée
d'un contenu métaphysique, la typologie
des fonctions atteint alors la dimension du
symbole.
Mon travail sur Hiroshima m'avait per¬
mis de développer certains concepts mettant
en jeu les relations entre l'architecture et la
ville. Le Centre et le Parc de la Paix étaient
devenus
le
c
de
la
ville-mémorial
d'Hiroshima...
Je pris alors conscience de la nécessité
d'ajouter un élément supplémentaire aux
quatre fonctions définies dans la Charte
d'Athènes*, et susceptible de conférer à la
ville un caractère d'entité et de centralité.
Cet élément fut le « noyau urbain », con¬
Entrée et jardins du sanctuaire d'Ise, au Japon.
cept structurel, permettant de doter les vil¬
les, comme pour Hiroshima, d'une entité
organique. Je compris qu'en termes de lieux
de rencontres des habitants, l'architecture
et architectural
devait dépasser le point de vue fonctionnel
pour aboutir à des concepts plus généraux.
Clairement conscient du rôle de l'infor¬
mation dans notre société, je commençais à
pressentir que l'espace urbain et architectu¬
ral, auparavant ouvert, aéré, exerçait en fait
une force d'attraction. J'avais de plus en
plus le sentiment que les espaces que j'avais
interprétés précédemment comme étant
représentant des agoras et des forums. A la
même époque, je me passionnais pour l'ar¬
chitecture japonaise classique et surtout
pour le Temple d'Ise
qui me semblait être
brute. Mais si, pour moi, la tradition agis¬
long de l'élaboration et de la conception des
créés par Yécartement des objets physiques,
exerçaient au contraire une force qui faisait
adhérer ces objets. J'arrivais, peu à peu, à
un prototype de l'architecture japonaise
projets, elle n'apparaissait pas en tant que
telle dans le résultat final. Cette prise en
d'adhérence réellement active. Cette certi¬
compte de la tradition était liée au dessin du
tude détermina une évolution fondamentale
projet, bien que notre méthodologie revêtit
dans ma manière de penser l'architecture et
une dimension différente.
l'urbanisme.
et pour le Palais de Katsura.
En 1946, je fus appelé à m'occuper du
plan pour la reconstruction d'Hiroshima.
Cette expérience se révéla pour moi d'une
importance primordiale, me permettant
alors d'entrevoir la difficulté d'ancrer l'ar¬
chitecture contemporaine dans la réalité
japonaise, derrière laquelle nous pouvions
discerner encore le poids de la tradition.
sait comme un catalyseur, stimulant le déve¬
loppement de mes idées et présente tout au
Tout d'abord, il fallait adopter une posi¬
tion critique vis-à-vis du fonctionnalisme. Il
existe dans un bâtiment autant de fonctions
différentes que d'usagers. Il convenait donc
de tenir compte de la totalité de ces fonc¬
tions, définies d'ailleurs arbitrairement.
considérer
l'espace
comme
une
énergie
L'espace, lui-même, transmet des messa¬
ges aux hommes. En termes linguistiques, la
structure établit la grammaire des messages.
Elle est le réseau des moyens par lesquels les
hommes peuvent communiquer entre eux.
Nous parvenions à la conclusion qu'il est
Dans le cas d'un hôtel de ville, par exem¬
impossible de comprendre un bâtiment, un
s'amplifiait. Mon intérêt pour la tradition
ple, il est clair que l'on doit faire face à tou¬
Yayoi, base de la société aristocratique, le
céda alors à celui que je portai à la tradition
tes sortes de demandes imposées par le
groupe de bâtiments ou un espace urbain,
sans introduire le concept de structure dans
A cette époque, le débat sur la tradition
maire, les conseillers, le personnel, les visi¬
Jomon, d'essence populaire. En quelque
teurs... Etant donné cette variété, savoir
sorte, la culture Yayoi pourrait être consi¬
quelle est la fonction véritable d'un hôtel de
dérée comme apollinienne ou raffinée, et la
ville devient d'une importance primordiale
culture
dans une approche méthodologique. C'est
Jomon
comme
dy'onisiaque
ou
notre réflexion.
La proposition de réorganisation structu¬
relle contenue dans notre plan pour Tokyo
en 1960 était un premier pas vers une appro¬
che structurelle et non plus fonctionnelle.
Nous tentions, dans ce plan, de saisir la
structure de Tokyo, en termes de mobilité et
de communications. A partir de là, nous
proposions une réorganisation structurelle
faisant de la forme centripète et fermée de
la ville une structure linéaire, ouverte et
extensible.
De cette approche naquit le concept d'axe
urbain, concept qui a maintenant acquis
une certaine universalité. Dans le plan pour
Tokyo, l'axe urbain apparaissait non seule¬
ment comme une structure physique, mais
aussi comme une structure symbolique.
Dans les années 1970, des situations de
crise rendirent plus aiguës encore la com¬
plexité et la diversité des choses. Politi¬
quement, le monde devait faire face à des
tensions entre l'Est et l'Ouest, le Nord et
le Sud. Tous les éléments des problèmes à
traiter étaient à ce point liés les uns aux
autres, que des solutions indépendantes à
des problèmes isolés devinrent impossibles.
Comprendre la réalité devenait une entre¬
prise
difficile,
nécessitait
une
approche
multi-dimensionnelle des problèmes. Pen¬
sés
auparavant
en
termes
d'équations
linéaires, les problèmes devaient être réso¬
lus
désormais
par
dimensionnelles.
des
équations
Certains
multi-
prétendaient
même qu'aucune approche n'était parfaite¬
ment acceptable. Ils décidèrent d'abandon¬
ner le champ de cette réflexion et de le
contourner en parlant de la diversité des cri¬
tères de valeurs.
Mais, ce qui, à mon sens, émergeait de
tout cela, n'était pas la diversité. C'était
plutôt la confusion.
Dans de telles périodes, on a tendance à
égarer l'architecte dans les méandres, les
complications de la société de l'informa¬
tion. Sentant alors qu'il n'a plus personne à
qui se fier, sinon lui-même, il revient à une
esthétique hautement individuelle. Histori¬
quement, dans les périodes de fin de siècle,
les hommes ont ainsi tendance à placer
toute leur foi dans la seule beauté, à devenir
des esthètes qui,
peu capables de juger
quelle sorte de beauté convient, recherchent
toute
chose
nouvelle
ou
inhabituelle.
Ils
sont persuadés qu'afin de s'exprimer au
sein de cette multiplicité de valeurs, il est
Vue partielle du couvent de Notre-Damede-la-Tourette (1957-1959) construit en
France par l'architecte français d'origine
suisse
Charles
Edouard Jeanneret-Gris
dit Le Corbusier (1887-1965), dont les
conceptions influencèrent Kenzo Tange.
On
reconnaît
dans
cette
réalisation
le
goût de Le Corbusier pour les effets plas¬
tiques et la liberté avec laquelle il traita le
béton : celui-ci est laissé à l'état brut et
garde l'empreinte
coffrage.
des
planches
du
i
Cet ensemble architectural situé à Riyad,
en Arabie Saoudite, a été entrepris en
1976 par Kenzo Tange pour abriter le
siège de la Fondation du roi Faysal ibn
Jp
9
Abd al Aziz. Les bureaux de la Fondation
sont situés dans les deux tours triangulai¬
res, au premier plan. Ce vaste ensemble
comprend notamment une mosquée, une
bibliothèque, une école religieuse et un
bâtiment d'habitation. Des formes géo¬
métriques simples ont été partout
adoptées.
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Kenzo Tange réussit à fondre les formes
de l'architecture moderne et celles de la
tradition populaire japonaise, dont l'un
des plus anciens exemples est le sanc¬
tuaire shinto d'Ise, probablement bâti au
7' siècle. Ci-contre, le temple intérieur du
sanctuaireou naigu. Les pavillons de bois
qui le composent représentent l'évolu¬
tion savante des modestes maisons pay¬
sannes primitives. Montés sur pilotis, ils
portent un toit de chaume à forte pente
que couronne un important appareil
faîtier.
Le Akasaka Prince Hotel de Tokyo, une
tour de 40 étages aux ailes déployées, qui
a été construite par Kenzo Tange. Les
premiers plans de cet hôtel de 1 000
* -*>
chambres furent réalisés en
1972 et la
construction achevée en 1982. Bien que
les façades soient partiellement revêtues
d'aluminium, l'emploi de verre réfléchis¬
sant produit l'effet de légèreté et de
transparence voulu par l'architecte.
essentiel de créer quelque chose de diffé¬
rent. C'est ainsi que j'interprète les tentati¬
ves du post-modernisme, apparu dans les
années 70 comme une antithèse de l'archi¬
tecture moderne.
L'architecture
moderne
se
définit,
je
pense, par deux périodes. Dans la première,
elle s'est adaptée à la société industrielle.
Dans
la
seconde,
où
nous
sommes
aujourd'hui, elle doit s'adapter à la société
de l'information.
La première période
de
l'architecture
moderne était celle des projets de Le Corbu¬
sier et Walter Gropius, expressions de la
société industrielle, qui revêtaient chacun la
marque unique de ces Maîtres de l'architec¬
ture. Mon propre travail n'a d'autre inten¬
tion que de répondre à la question : que
devrait être l'architecture de la société de
l'information ?
Je ressens comme une évidence le fait que
l'architecture moderne est entrée dans sa
seconde période. Bien que je ne sois pas
friand du terme de post-modernisme, il
représente des moyens et un vocabulaire
visuel nouveaux qui contribueront peut-être
à l'élaboration d'un nouveau langage, pour
l'âge architectural à venir.
Je ne pense pas, cependant, que le post¬
modernisme puisse devenir l'expression de
la société de l'information.
Découvrir
le
langage
architectural
et
urbain propre à convenir à cette nouvelle
société, tel est l'objet de ma recherche.
©
* La Charte d'Athènes,
élaborée
par' le quatrième
Congrès international d'architecture mondiale (CIAM)
en 1933, traitait de ce qui apparaissait alors comme les
quatre fonctions majeures de la ville : le logement, les
loisirs, le travail et les transports.
KENZO TANGE, du Japon, est un architecte
et urbaniste de renommée internationale. Le
début de sa carrière fut marqué par la création
du Centre de la Paix à Hiroshima 11951-1 956).
Parmi ses réalisations les plus récentes, il faut
citer le « Akasaka Prince Hotel » à Tokyo et le
Siège de la Fondation du roi Faysal à Riyad, en
Arabie Saoudite (voir nos photos). En 1984,
Kenzo
Tange a été élu à l'Académie des
Beaux-Arts de l'Institut de France, à Paris.
L'article publié ici est tiré de son discours de
réception.
A -
Dix projets
du monde entier
ARGENTINE
^
*
ARCHITECTES
Bibiana A. Ponzini
v/
Eduardo A. González
Susana N. Nari
Eduardo H. Piaggio
-
Roberto O. Monteverdi
Les fortes crues du Río Paraná font réguliè¬
rement des centaines de milliers de sans-
abri, en majorité parmi des populations qui
vivent de la chasse et de la pêche. Nom¬
r
r
h
'l
éÊÊÊ^
breux sont ceux qui ne peuvent pas revenir
au bord du fleuve pour y reprendre leur vie
habituelle et doivent loger dans des abris
« provisoires », où leur situation est déplo¬
rable. Ce projet préconise une solution
urgente à ce problème, afin que les person¬
\Ji
1.
*"^
nes touchées puissent rentrer chez elles et
reprendre leur activité, mais à un degré
d'organisation supérieur, de type collectif,
reposant
sur
un
mode
d'habitation
qui
bénéficierait de tous les avantages de la
technique moderne et conserverait en
même temps l'essentiel de ses caractères
traditionnels. Il s'agit donc de construire en
bordure du fleuve des habitations dotées de
toutes
les
installations
nécessaires
et
d'équipements tels que des chambres à biogaz, des éoliennes, des fours à charbon,
etc.
Bâties
seront
à
sur
l'abri
pilotis,
des
ces
crues.
Les
habitations
matériaux
employés sont ceux que l'on trouve sur
place : bois, paille, osier, sable, etc.
-
M
-"
#V
1
RSS
DE
BIELORUSSIE
ARCHITECTES
Valéry G. Keskévitch
Nicolas A. Pouchkov
Le projet a pour cadre la Polésie, contrée
marécageuse qui couvre près d'un tiers du
territoire de la Biélorussie. Son objectif est
de créer « une structure écologique de type
agro-industriel,
Incorporant
harmonieuse¬
ment des unités d'habitation, de logement
et d'entretien, et équipée d'un système
énergétique
autonome
fonctionnant
sur
l'énergie solaire, éolienne, hydraulique,
ainsi que sur la biosynthèse. La khata biélo¬
russe traditionnelle (maison paysanne en
bois) a servi de modèle pour la cellule d'ha¬
bitation.
Les
matériaux
de
construction
sont produits à partir de résidus industriels
et agricoles... Chaque cellule d'habitation
est dotée d'une vaste terrasse ».
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CUBA
ARCHITECTES
Jorge Tamargo González
Alberto Rodríguez Alvarez
Andrés Hernández Jiménez
Marisela Biebla Aguiar
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Ce projet se propose de préparer la commu¬
nauté rurale de base aux transformations en
cours ou à venir d'une société socialiste en
progression constante sur le plan social,
technique,
économique
et
culturel...
Au
terme de cette évolution, « les différences
entre la ville et la campagne auront été en
grande partie effacées. Les habitants des
zones rurales seront des techniciens, des
professionnels ou des ouvriers hautement
qualifiés. L'ensemble du système culturel
leur sera parfaitement accessible et ils pren¬
dront une part active à la vie sociale, politi¬
que, culturelle et aux loisirs ».
Le projet
envisage des unités de 2 à 5 000 habitants
de manière à enrayer la tendance actuelle à
la formation de conurbations. La technolo¬
gie mise en
mettre
aux
devra être simple et per¬
intéressés
de
construire
eux-
mêmes leur habitat. Les matériaux seront
essentiellement ceux obtenus sur place. La
structure
urbaine
devra
être
dynamique
pour pouvoir évoluer avec le temps et selon
les
besoins.
La
communauté
rurale
sera
dotée d'installations lui permettant de tirer
de l'énergie du biogaz,
du rayonnement
solaire et de la force éolienne, et disposera
d'un verger communal destiné à sa propre
consommation.
10
FRANCE
ARCHITECTES
Pierre Alain Uniack
Christian Menu
Christophe Daguin
Ewa Struzynska
Le projet Aquapole est une « mégastructure
pour une ville de la mer ». Cette unité flot¬
tante et mobile est à la fois un outil d'exploi¬
tation
des
richesses
marines et une
cité
autonome conçue pour 1 0 000 habitants et
leurs familles en fonction des impératifs du
milieu. Aquapole se consacre, entre autres,
à l'aquaculture, la conchyliculture, l'exploi¬
tation des nodules polymétalliques et des
hydrocarbures, le dessalement de l'eau de
mer, la pétrochimie,
recherche.
la métallurgie et la
Cette structure tubulaire tridi¬
mensionnelle est composée de 8 pyramides
doubles. Sept d'entre elles reçoivent en leur
partie supérieure un quartier d'habitation
regroupant environ 3 000 personnes, qui
sont réparties dans des îlots plus réduits,
véritables villages dotés des services, équi¬
pements de loisirs et commerces nécessai¬
res. Des panneaux captant l'énergie solaire
sont intégrés aux structures d'habitation.
La circulation se fait également sur trois
niveaux : sur des noeuds secondaires des¬
servis par le réseau principal d'Aquapole
(aérotrains, tubes élévateurs, héliports), se
greffe un ensemble d'ascenseurs et de pla¬
teformes mobiles donnant accès aux « vil¬
lages ». Afin de résister à la salinité du
milieu marin, sont surtout utilisés des maté¬
riaux de synthèse (résines, fibres optiques,
fibres de carbone).
11
INDONESIE
ARCHITECTES
Arig Hidayat
Hendro Sangkoyo
Ce projet offre un modèle de développe¬
ment pour les villages de pêcheurs de la
baie de Serui, dans l'Irian Jaya en Indoné¬
sie. La plupart des membres de ces petites
communautés côtières en difficulté survi¬
vent grâce à une économie de subsistance
et sont considérés comme des marginaux
que l'on tente de replacer ailleurs ou de per¬
suader de prendre d'autres emplois.
Les
architectes ont prévu des structures grou¬
pées sur pilotis comportant des unités d'ha¬
bitation, des viviers, une école profession¬
nelle, un marché, ainsi que des coopérati¬
ves et des bâtiments administratifs. « Il est
évident que pour les habitants de Serui,
l'habitat de l'avenir ne saurait prendre la
forme de mégastructures répondant aux
données économiques et sociales des pays
développés.
Plus important encore, tout
progrès réalisé dans l'expression de l'envi¬
ronnement physique (c'est-à-dire dans l'ex¬
pression architecturale) devra s'inscrire
dans le cadre d'un développement commu¬
nautaire
multidimensionnel.
Aussi,
l'ex¬
pression architecturale proposée ici pour la
baie de Serui pourra être modifiée selon la
configuration d'une autre localité dont les
conditions économiques et sociales sont
différentes. »
12
JAPON
ARCHITECTES
Munetoshi Kawaguchi
Ryoko Kawaguchi
Ce projet d'une « communauté agricole de
banlieue » a pour ambition de créer un lien
entre les collectivités rurales et urbaines, et
de mettre à profit les techniques de pointe
tout en
respectant
structure
le milieu
principale,
de
naturel.
forme
La
linéaire,
' regroupe des unités de logement, un insti¬
tut
de
formation
et
un
complexe
agro¬
industriel. Les logements des agriculteurs
se situent de part et d'autre d'un « couloir
collectif »
au
rez-de-chaussée
d'un
bâti¬
ment de trois étages. D'autres bâtiments
abritent les élevages de visons, de poulets
et de lombrics. A gauche du bâtiment prin¬
cipal, des bassins circulaires permettent la
culture des jacinthes d'eau et des chlorelles
(algue verte d'eau douce). Les bâtiments
communautaires sont entourés de champs
et de vergers. L'énergie produite est d'ori¬
gine solaire et éolienne, ou tirée du méthane
obtenu par fermentation des déchets et de
la biomasse. Le cours d'eau (à droite) et le
réservoir
(en
haut,
à
droite)
offrent
un
espace pour les loisirs, ainsi qu'un habitat
pour les espèces sauvages. Ils permettent
également
citadins
d'éviter
peuvent
les
inondations.
Les
s'associer aux travaux
menés dans la ferme expérimentale en fin
de semaine et durant les vacances. Les agri¬
culteurs vendent le surplus de leur produc¬
tion sur un marché ouvert le dimanche.
13
MEXIQUE
ARCHITECTE
José de Arimatea Moyao López
Le projet « Habitat rural modulaire » envi¬
sage de regrouper les petites aggloméra¬
tions rurales dispersées, tout en préservant
le caractère traditionnel de la vie dans les
campagnes, par la création de cellules de
16 a 20 unités d'habitation, abritant un
nombre égal de familles. La conception des
cellules est inspirée des habitudes de voisi¬
nage au Mexique, où les habitations sont
regroupées d'ordinaire autour d'une cour
centrale.
Les
cellules
modulaires
ont
la
forme d'ailes de moulin et présentent des
accès séparés pour les hommes et pour les
bêtes. Un noyau d'installations sanitaires
sera placé au centre de chaque cellule et
son fonctionnement sera assuré par des
techniques écologiques, permettant de tirer
parti de l'énergie solaire et éolienne, ou de
la pluie... De plus, grâce à la mise en place
d'un système coopératif, la construction de
ces cellules modulaires pourra être réalisée
à bas prix. Enfin; la réunion de plusieurs cel¬
lules permettra de former des quartiers.
14
NIGERIA
ARCHITECTES
A. Duncan Ereomjuwa
O. Sobóla Olusegun
E. Ndem Bassey
D.A. Adaramola Japhet
Ce projet a pour objet la réhabilitation de
Jenta Adamu, une zone située à la périphé¬
rie de la ville de Jos. « Cette zone est consi¬
dérée comme un bidonville car elle s'est for¬
mée spontanément, comme une sorte d'ex¬
croissance de Jos, et semble obéir davan¬
tage aux lois traditionnelles de la croissance
urbaine qu'aux règles préétablies d'un plan
directeur ». La majeure partie de sa popula¬
tion
appartient
aux
ethnies
haoussa
et
birom. Aussi, le projet tire-t-il son inspira¬
tion de l'ancienne tradition haoussa, qui
veut que la communauté s'organise autour
de
deux
pôles
principaux
qui
communi¬
quent l'un avec l'autre ; ces deux pôles, qui
étaient dans le passé le marché et le palais,
sont en l'occurrence le point de conver¬
gence des activités sociales et économi¬
ques (comme le centre communautaire), et
celui
des activités
éducatives
(centre
de
formation professionnelle, espaces de loi¬
sirs, etc.), lesquels se trouvent reliés par
une rue piétonnière. Les unités d'habitation,
(pour une population de 2 736 personnes)
sont des groupes de petites maisons en bri¬
ques construites autour du cikin gida, une
cour
intérieure
servant
à
de
multiples
usages.
15
URSS
ARCHITECTES
Alexander Zusik
Sergueï Ryspekov
Anatoly Zagrudny
Tatyana Ryspekova
;
Ce projet consiste à créer un ensemble
d'habitations pour 40 familles d'anciens
nomades kirghiz installées au bord du lac
Issyk-Koul, en République socialiste soviéti¬
que de Kirghizie. « Le passage des Kirghiz
nomades à la vie sédentaire a introduit de
nombreux changements dans le mode de
vie de la famille et du clan, ainsi que dans les
loisirs et les formes traditionnelles de com¬
munication. Néanmoins, la cohabitation de
trois générations sous le toit familial reste
une coutume vivace... Le plan du complexe
d'habitations
respecte
l'organisation
du
campement nomade kirghiz, qui exige que
les yourtes (tentes de peau) soient dispo¬
sées en fer à cheval... Par ailleurs, le village
sédentaire
traditionnel
d'Asie
centrale
a
servi de prototype pour l'utilisation des dif¬
férents niveaux... Les habitations qui épou¬
sent les plis du relief à la façon d'un tapis
sont traversées par trois rues couvertes où
se succèdent les commerces et les établis¬
sements de services, et où a été prévue une
maison de thé. »
16
LE VILLAGE DES FLEURISTES AUX
'ALENTOURS DU HO TÂY (LAC DE L'OUEST) À HANOI
VERS LE XI . SIÈCLE . AUX ALENTOURS DU HO TÄV
DANS LES
BANLIEUX NORD ET NORD -EST DE THANG LONG .CAPITAL ROYAL.
SURGISSAIENT DES VILLAGES . SPÉCIALISÉS
EN
DIVERSES
BRANCHES DE L'HORTCULTURE ET DE L'ARTISANAT LA
FLORI¬
CULTURE Y JOUAIT UN RÔÏE HONORABLE
CAR ON AIME
LES FLEURS. OU SE TROUVENT PARTOUT
AUX
JOURS DE FÊTE . AUX MARIAGES . AUX FUNÉRAILLES A L'OCCA¬
SION DU TÊt( NOUVEL AN LUNAIRE) ON
CRÉE DES MARCHÉS
SPONTANÉS DE FLEURS DANS LES RUELLES DE HANOI
LA FLORICULTURE DEMANDE DE ,,TECHNOJES,,MINUTEUSES ET
DÉLICATES. MAE LES CAPRCES DU CLIMAT RESTENT
NUISSLES
LA CHALEUR DE LETE.LE FROC DE
NORD-EST
EN
! THÀNG
LONG
LA
TOUJOURS
MOUSSON
HIVER...
1010
if*,«.*
REPUBLIQUE
Le projet de reconstruction d'un village
lacustre des environs de Hanoi spécialisé
SOCIALISTE
dans la floriculture tient compte de la tradi¬
tion tout en tirant profit des techniques
DU
VIETNAM
ARCHITECTES
modernes de culture en serre et d'utilisation
de l'énergie géothermique. Le plan prévoit
un ensemble d'unités d'habitation familia¬
Nguyen Hoang Ha
les, dotées chacune d'un jardin, ainsi qu'un
Le Thi Dim Dung
marché aux fleurs. « Chaque unité servira à
Huang Dinh Tuan
la fois au logement et à la floriculture... Le
rez-de-chaussée
sera
aéré
et
communi¬
quera de plain-pied avec le jardin. Des cloi¬
sons amovibles en bambou ou en osier per¬
mettront d'isoler la pièce intérieure durant
la saison froide. Cet espace sera réservé
aux activités culturelles, sociales et écono¬
miques, ainsi qu'à la détente et aux loisirs.
Les pépinières... se situeront également à
ce niveau. La salle de séjour et les chambres
à coucher composeront le premier étage.
Les combles seront aménagés en serres
pour la culture des fleurs fragiles ou le trai¬
tement des semis. »
17
La ville de l'an 2000
par Oscar Niemeyer
L'EVOLUTION des villes a toujours
ont disparu, grignotés par l'extension des
été le résultat du progrès, des avan¬
commerces nés de la multiplication des
cées de la technique, des nouveaux
besoins quotidiens.
moyens de communication, mais aussi de
l'indifférence des hommes.
Les nouveaux moyens de production et
de transport, les nouvelles activités urbaines
Dans les villes anciennes, tout était plus
facile. La vie y était plus naturelle et la soli¬
et
comme une zone urbaine en osmose avec
la nature, la croissance démesurée de
darité plus grande. Et puis, les petites places
ques et trépidantes, mais où il ne subsiste .
Säo Paulo a pratiquement éliminé tous
où tout le monde se retrouvait, les ruelles
plus
les espaces verts. Ci-dessous, la tour
Coàn, qui y fut construite par Niemeyer.
étroites bordées de marchés animés et les
jadis.
A la différence de Brasilia, qui fut conçue
quartiers résidentiels noyés sous la verdure
surtout
la
révolution
industrielle
ont
transformé les villes en métropoles dynami¬
rien
de
l'indispensable intimité
de
Les villes existent depuis des millénai¬
res... Certains des problèmes que nous y
affrontons aujourd'hui se posaient peut-
être déjà aux habitants de Ninive ou Babylone, et sans aucun doute à ceux de Rome et
d'Alexandrie. Cependant, les métropoles
étaient alors si rares qu'on peut dire qu'elles
constituent véritablement un phénomène
contemporain. Ainsi, dans On the Populousness of the Ancient Nations, le philoso¬
phe David Hume (1711-1776) soutenait,
comme un
ville
ne
fait
d'expérience,
compterait
à
qu'aucune
l'avenir
plus
de
700 000 habitants: Pour sa part, William
Pelter était persuadé que Londres attein¬
drait au maximum 5 millions d'habitants.
Plus réaliste, Jules Verne (1828-1905) ima¬
ginait des villes pouvant avoir jusqu'à 10
millions d'habitants. Or, la croissance
démographique des villes a dépassé aujour¬
d'hui toutes ces prévisions.
Les maisons familiales ont été remplacées
par des immeubles pouvant loger 200 per¬
sonnes, les rues ont été envahies par les voi¬
tures et les passants, la densité démographi¬
que des concentrations urbaines s'est accrue
de façon incontrôlée et des problèmes de
circulation, de bruit et même de sécurité ont
commencé de s'y poser avec acuité.
De grandes artères, des viaducs et des
passages à niveaux ont entaillé le tissu
urbain, laissant d'inévitables cicatrices, et
l'homme s'est trouvé menacé d'asphyxie
par
sa
propre
imprévoyance,
perdu
et
ignoré au milieu des masses anonymes.
Devenus trop exigus, les anciens espaces
urbains ont été livrés à la démolition par le
pouvoir immobilier. Alignant d'énormes
constructions, celui-ci a défiguré le paysage
avec la même indifférence pour l'homme
que pour la nature.
L'unité que présentaient autrefois les vil¬
les a été rompue par l'implacable monoto¬
nie
des
cubes
de
verre
de
l'architecture
rationaliste.
Telle est l'explication qu'il est aujour¬
d'hui convenu de donner du phénomène de
la croissance urbaine, en passant presque
toujours sous silence l'odieuse discrimina¬
tion sociale qu'il recouvre. Seuls les pays
qui ont aboli la propriété foncière ont pu
offrir de nouvelles formules. En revanche,
les mêmes erreurs continuent d'être commi¬
ses dans toutes les villes occidentales, qui
sont accaparées sans vergogne par les
riches, les pauvres se trouvant relégués dans
de misérables baraquements de la périphérie.
18
« ... Ce sera une ville verticale, où les dis¬
tances seront réduites, ce qui répond à sa
vocation
première. »
Dessin
de
O.
Niemeyer.
Du projet de « Cité industrielle » conçu
consacrer, conscients et solidaires, à la lutte
préserver dans les villes modernes, victimes
en 1907 par l'architecte et urbaniste français
politique et crier notre indignation et notre
du progrès et de l'incompréhension des
Tony Garnier, à la « Charte d'Athènes »
révolte ?
hommes. La ville de l'avenir ne sera pas
(voir note de la page 7) publiée en 1933 par
les Congrès internationaux d'architecture
moderne, d'innombrables schémas urbains
ont été envisagés, mais tous, y compris celui
que propose la Charte d'Athènes, sont
aujourd'hui fortement contestés. Les solu¬
tions qui s'imposent doivent être plus cohé¬
rentes et plus humaines, afin que l'on puisse
rendre les rues aux piétons, redonner à la
trame urbaine son unité organique et éviter
conçue pour la machine mais, tout au con¬
Mais nous pouvons toujours rêver un peu
et dire modestement comment nous imagi¬
nons cette ville du futur. Commençons par
préciser qu'elle ne devrait pas, à notre sens,
traire, pensée exclusivement pour l'homme,
qui pourra la parcourir à pied d'un bout à
l'autre, comme il le faisait autrefois.
ces villes
Ce sera donc une ville verticale, où les dis¬
médiévales qui aujourd'hui encore nous
tances seront réduites, ce qui répond à sa
tranquillité et les dimensions
attirent tant, mais simplement en retenir la
humaines,
vocation première. La densité de la popula¬
tion y sera fixée à l'avance, afin d'éviter ces
deux qualités essentielles que l'on n'a pas su
explosions urbaines qui ont défiguré les
se tourner vers le passé,
vers
cités du monde entier. Pour permettre aux
que ne se créent de grandes zones désertes et
abandonnées
en
dehors
des
heures
piétons d'y circuler librement, les véhicules
de
automobiles seront laissés en stationnement
travail.
dans des parcs de la périphérie ayant direc¬
Les spécialistes de l'urbanisme discutent
tement accès aux différents secteurs de la
à en perdre haleine des problèmes des gran¬
des villes, à propos desquels ils ne ménagent
ville, y compris au centre urbain, où seront
placés les bâtiments administratifs, les
pas leurs critiques : pollution, abus du pou¬
bureaux et les commerces. Les secteurs des¬
voir immobilier, densités insupportables,
tinés à la santé, à la culture, à l'éducation et
distances excessives entre les lieux de travail
enfin au logement s'échelonneront, selon la
et de résidence, etc. Mais dès qu'il s'agit des
logique de l'organisation urbaine, du centre
fa'velas (bidonvilles), des enfants qui traî¬
à la périphérie.
nent dans les rues, de l'ouvrier qui quitte sa
Cette ville sera multipiiable. Une série de
maison à l'aube pour n'y revenir qu'à la
villes sur ce modèle seront réparties le long
nuit sans jamais voir ses enfants, le débat
d'un axe, séparées les unes des autres par
est tout de suite éludé, comme s'il s'agissait
d'immenses
là de choses naturelles et acceptables.
espaces
verts
réservés
à
la
détente et aux loisirs. Parallèlement à elles,
Dans un contexte social aussi défavora¬
des zones seront consacrées à l'agriculture,
ble, il est impossible de construire la ville de
à la recherche scientifique et aux grandes
l'an 2000. Telle qu'on l'envisage aujour¬
industries.
d'hui, celle-ci ne ferait que reproduire
de
manière plus esthétique, peut-être
les dis¬
criminations et les injustices
monde
du
Telle est la formule que nous proposons.
Il s'en présentera certainement beaucoup
Devenir un véritable service pour tous les ©
capitaliste.
Que faire dans ce
pourrions-nous,
nous
cas ? Comment
autres
Latino-
américains, sur qui pèsent encore les privilè¬
ges archaïques que s'est octroyés la bour¬
geoisie, concevoir la ville de l'avenir, qui ne
peut avoir pour cadre qu'une société sans
classes, juste et solidaire ?
Comment pourrions-nous imaginer cette
usagers ou bien cultiver le mirage d'un
environnement toujours meilleur, réservé 1
à une fraction toujours plus restreinte de
la population mondiale, voilà l'alternative
à laquelle se trouve confrontée l'architec¬
ture moderne et que ce dessin de Le Cor¬
busier pose en ces termes : Le désastre
contemporain, ou la liberté de l'organisa¬
tion spatiale ?
ville idéale alors que nous ployons toujours
sous le joug des dictatures et les chaînes de
la servitude, et que les privilèges, le régime
de la propriété foncière et l'autoritarisme
nous privent de tout moyen d'agir ? Com¬
ment tracer les contours de cette ville du
futur alors que la misère nous accable de
plus en plus et que l'injustice nous contraint
d'abandonner les tables de dessin pour nous
s
d'autres, mais nous estimons que c'est dans
cette
ville
de
petites
dimensions,
plus
intime, plus humaine, que l'homme retrou¬
vera un jour la solidarité perdue et le
charme de la vie urbaine d'autrefois, dont il
a toujours conservé la nostalgie.
OSCAR NIEMEYER, du Brésil, est l'un des
plus grands représentants de l'école moderne
d'architecture de l'Amérique latine. Sa con¬
tribution à l'édification de Brasilia, la nouvelle
capitale du Brésil, lui valut une renommée
mondiale. En 1956, le président nouvellement
« Cette ville sera multipiiable. Une série
de villes sur ce modèle seront réparties le
long d'un axe... Parallèlement à elles, des
zones seront consacrées à l'agriculture, à
la recherche scientifique et aux grandes
industries. » Dessin de O. Niemeyer.
élu, Juscelino Kubitschek, lui confia la réalisa¬
tion des bâtiments officiels. A la demande de
Niemeyer, un concours national fut ouvert
pour le plan d'urbanisme de Brasilia, qui fut at¬
tribué
à
l'architecte
Lucio
Costa,
l'ancien
maître de Niemeyer.
Agriculture
Recherche scientifique
Industries
Villes
tb6
Les métamorphoses
du Caire
Un séminaire consacré à l'un des problèmes
par Hassan Fathy
QUE
les plus préoccupants qui se posent actuelle¬
ment aux pays du monde en développement
demain ?
Le développement de la ville moderne date
Question d'autant plus stimulante
sera
Le
Caire
de
du 19e siècle. Peu à peu, à mesure que l'on
pour le chercheur que Le Caire est
parvenait à régulariser le cours du Nil et à
s'est
l'exemple typique de la plupart des maux dont
assécher ses abords marécageux, la ville gagna
tenu au Caire du 11 au 15 novembre 1984.
souffrent actuellement de nombreuses villes
Ce séminaire de cinq jours intitulé L'Ex¬
du monde arabe.
vers l'ouest jusqu'à occuper complètement
l'espace compris entre la citadelle et le fleuve.
En même temps, la construction de quartiers
la croissance accélérée des villes
pansion des mégalopoles : Comment faire
face au développement urbain du Caire,
était
le
neuvième
séminaire
international
parrainé par la Fondation Agha Khan, qui
a créé en 1976 un prix d'architecture afin
« de favoriser la prise de conscience de la
vigueur et de la diversité de la culture islami¬
que qui, combinée à un usage judicieux des
technologies modernes, débouchera sur une
architecture mieux adaptée au monde isla¬
mique de demain ». Le présent article s'ins¬
pire de la remarquable communication pré¬
sentée à ce séminaire par l'architecte égyp¬
tien Hassan Fathy, lui-même lauréat du prix
En effet, l'agglomération cairote se trouve
aujourd'hui confrontée à d'énormes problè¬
mes dans pratiquement tous les domaines de
l'urbanisation : congestion du trafic, crise du
logement, insuffisance des transports publics,
absence de tout centre digne de ce nom, pénu¬
rie d'infrastructures administratives convena¬
blement situées, etc. Surtout, la ville souffre
d'un syndrome d'aliénation et de dépersonna¬
lisation, les responsables de la planification
urbaine et de l'architecture ayant emprunté à
La construction de ponts fut le signal de l'ur¬
banisation de la rive occidentale avec la créa¬
tion des quartiers de Zamalek, Al-Awqaf et
Madinat-al-Muhandisin (ville des ingénieurs),
qui prolongeaient la zone construite jusqu'au
désert occidental mais empiétaient aussi sur les
terres agricoles qui alimentaient en légumes les
marchés du Caire.
l'Occident des modèles inadaptés, qui ont
La pression démographique se traduisit par
compromis le développement naturel de la cité
un développement de l'agglomération le long
en harmonie avec son environnement.
d'un axe nord-sud donnant au plan de la ville
en 1980. Le compte rendu des travaux du
séminaire paraîtra cette année dans la série
Le surpeuplement actuel, qui risque encore
Transformation de l'architecture dans le
de s'aggraver dans un proche avenir, exige la
monde islamique que publie la Fondation
création
Agha Khan.
s'ajouter à l'agglomération existante pour en
d'une
doubler
encore,
ville
nouvelle
pratiquement
quelques
la
questions
qui
viendra
superficie.
Là
essentielles
se
posent. Pour commencer, comment choisir le
une physionomie très étirée. En même temps,
le centre se déplaçait vers l'ouest, perpendicu¬
lairement à cet axe principal de prolifération
du tissu urbain, ce qui ne correspondait guère
aux conditions optimales d'un fonctionne¬
ment efficace ; d'où le chaos et la congestion
du trafic.
site de cette ville nouvelle ? Quel plan d'urba¬
Vers l'est, les constructions ont buté sur les
nisme adopter ? Et quel style architectural ?
escarpements du Moqattam et les baraque¬
Le site de la ville historique a changé plu¬
sieurs fois au cours des âges. Fustat, noyau du
Caire actuel, a été fondée au début de la
période islamique par Amr ibn al-As, qui y
construisit son palais et une mosquée en 643.
Deux siècles plus tard, en 872, Ahmad ibn
Tulun, constatant que ce palais était devenu
trop petit pour son administration et sa nom¬
breuse suite, édifia à son tour un vaste palais
dans un nouveau quartier, au pied de la colline
où sera érigée plus tard la citadelle, et distribua
toutes les terres environnantes à ses officiers et
courtisans. Ce nouveau quartier, baptisé alQata'i, ou lotissements, s'étendait du palais
jusqu'au fleuve. En 875, Ibn Tulun construisit
également la fameuse mosquée qui porte son
nom.
ments militaires ; les abords orientaux de la
ville jusqu'au canal du Suez sont donc restés
vacants et pourraient constituer le site du nou¬
veau Caire. La meilleure solution consisterait
en effet à développer la ville future vers l'est
lé long d'un axe qui la relierait à la vieille ville.
La Cité Nasr, construite à partir de 1958 à
l'est du Caire, permet de se faire une idée de
ce que cela pourrait donner. La route Saleh
Salem, qui mène à l'aéroport, aurait pu cons¬
tituer la grande artère vitale du projet si on
avait vu suffisamment large au moment de sa
conception pour permettre la construction de
bâtiments administratifs et commerciaux, de
voies de communication ordinaires et rapides,
de parcs à voitures, etc. Malheureusement,
elle a été conçue comme une simple rue, et au
moment de l'édification de la Cité Nasr, des
En 971 enfin, après l'invasion de l'Egypte
constructions anarchiques ont proliféré vers
par les Fatimides, le général Jawhar, com¬
l'est, justement à l'emplacement théorique de
mandant des troupes victorieuses, fonda une
la nouvelle ville et de son axe principal.
cité entourée de remparts plus au nord pour
son maître le calife fatimide Al-Mu'izz. Pre¬
nant possession de la ville pour en faire sa
capitale dynastique, le calife lui donna le nom
qu'elle devait conserver jusqu'à nos jours :
Àl-Qahirah (« la victorieuse »), autrement dit
Le Caire.
La ville couvrait alors une superficie de
quelque 150 hectares, mais en peu de temps,
sous le règne du calife Al-Hakim, la popula¬
tion atteignit 100 000 habitants et Le Caire
commença à s'étendre au nord et au sud.
20
modernes à l'européenne déplaçait le centre de
la ville de Muski à Al-Khadra et Qasr-an-Nil.
D'ailleurs, la Cité Nasr n'a pas été conçue
comme partie intégrante du Grand Caire. Il
devient urgent de tracer les plans de la ville
future dans cette zone géographique, d'en
définir le style architectural et d'empêcher la
construction de tout bâtiment qui ne répon¬
drait pas aux normes du site ou à sa concep¬
tion architecturale.
La planification de la future ville du Caire
pourrait s'inspirer d'une conception modu¬
laire favorisant un développement organique
et écologiquement équilibré de façon que cha¬
A l'époque médiévale, Le Caire atteignit
que quartier, ou unité modulaire, de la plus
son apogée sous les Mamelouks. Au milieu du
petite à la plus grande, dispose d'infrastructu¬
14e siècle, ses quelques 500 000 habitants en
res correspondant au nombre de ses habitants.
faisaient la plus importante ville d'Afrique,
Les unités de base pourraient regrouper une
Vue de la zone 2.
mais aussi d'Europe et du Levant, en même
centaine de personnes, riveraines d'une même
(Voir article p. 22).
temps que le centre intellectuel de l'Islam.
rue ; on passerait ensuite à des unités de 500
personnes qui devraient disposer d'une épice¬
rie et d'une aire de jeux pour les enfants ; une
troisième catégorie de modules regroupant un
millier de personnes devrait disposer d'une
école primaire. Quant aux modules numéro
Construite vers 1170 (an 566 de l'hégire)
par Salah al-Din al-Ayyubi (Saladin), le
fondateur de la dynastie ayyubide, la cita¬
tecture qui n'auraient jamais pu se développer
delle domine du haut d 'une saillie des col¬
notre héritage culturel. Ces normes aliénantes
quatre, comptant de 5 à 10 000 habitants, ils
lines al-Muqattam la partie historique de
la ville du Caire. Ses éléments les plus
constitueraient
intéressants sont les murailles, les tours
de
véritables
ensembles
urbains disposant d'une école secondaire,
et la mosquée de Nasr Mohammed.
d'un marché, de bâtiments administratifs, tels
si nous avions su nous mettre à l'écoute de
notre environnement naturel en respectant
nous furent imposées dans le passé par des
puissances étrangères ; on peut y voir aussi
une des retombées du bouleversement histori¬
que, culturel et économique lié à la révolution
industrielle européenne.
que banques, bureaux de poste, etc.
Un exemple frappant du caractère aliénant
En comptant 100 personnes pour 4 000 m2,
chaque habitant de s'exprimer individuelle¬
de la conception architecturale et de la planifi¬
chacun de ces modules numéro quatre devrait
ment tout en respectant l'harmonie esthétique
cation des villes arabes modernes est l'aban¬
occuper
une
superficie
de
quelque
360 000 m2. Cet ordre de grandeur permet¬
trait à la majorité des habitants
enfants des
de l'ensemble. Cette diversité dans l'harmonie
don de la maison arabe traditionnelle, tournée
pourrait donner aux différentes unités archi¬
vers l'intérieur, où les pièces de séjour donnent
tecturales ainsi créées le rythme d'un mouve¬
sur la cour avec sa fontaine de marbre, ses
ment de sonate.
arbres et ses buissons aromatiques qui rafraî¬
écoles primaires et secondaires, ménagères,
public assistant aux réunions sportives et
autres manifestations publiques
de vaquer
à leurs occupations à pied, ce qui permettrait
de réduire d'au moins 80 % le trafic automo¬
On dit souvent que l'architecture constitue
l'un des éléments le plus important de la cul¬
ture, si l'on entend par culture un dialogue
chissent l'air et préservent une intimité dont la
famille arabe est particulièrement jalouse ; à
l'opposé, on a favorisé un type d'architecture
harmonieux entre la nature et l'homme sou¬
tournée vers l'extérieur, où les pièces habitées
donnent sur une rue goudronnée, bruyante et
Avec les modules numéro cinq (50 000 per¬
cieux de satisfaire ses besoins spirituels et
matériels. Le meilleur moyen de mesurer la
sonnes) et six (1 million de personnes et plus),
valeur artistique d'un projet est de se poser
Le nouveau Caire de demain pourrait être
on passe de la métropole à la mégalopole.
cette question : cherche-t-il à satisfaire les
une réalisation architecturale comparable aux
Les urbanistes modernes s'efforcent d'éloi¬
besoins psychobiologiques de l'homme ou
plus belles réussites de l'urbanisme mondial.
gner des piétons le gros de la circulation auto¬
répond-il à une autre finalité ? Si le but pre¬
mier est bien de servir l'homme, alors on peut
Mais si l'on parvient à concilier dans cette ville
en débattre. Mais si l'objectif visé est d'une
moderne et celles de l'identité arabe, elle cons¬
autre nature, politique ou économique par
exemple, alors toute discussion préalable est
tituera en tous cas un modèle pour l'ensemble
bile à l'intérieur de l'agglomération.
mobile. Pour ce faire, un boulevard périphéri¬
que devrait permettre aux automobilistes de
pénétrer à l'intérieur des zones résidentielles
par des rues sans issue, qui desserviraient uni¬
quement les riverains, et de laisser leur véhi¬
cule dans un parc à voitures central.
nouvelle
les
caractéristiques
de
la
ville
du monde arabe et islamique.
superflue.
Il nous reste à définir le type d'homme pour
Pour que Le Caire de demain soit à l'échelle
qui nous entendons planifier et concevoir Le
humaine, on pourrait prendre comme unité de
base les modules numéro quatre. Et pour que
Caire de demain et à connaître ses exigences
spirituelles et matérielles en matière de loge¬
l'homme continue à s'identifier à son environ¬
empestée par les gaz d'échappement.
ment
avant
d'entreprendre
la
conception
HASSAN
FATHY,
architecte
et
urbaniste
égyptien, a consacré sa vie au développement
de techniques permettant une construction
économique et adaptée aux besoins du tiers
nement urbain, on pourrait prévoir des rues
architecturale et le plan d'urbanisme. Cela
monde. En 1946, il commença à travailler au
sinueuses, dont les perspectives linéaires n'ex¬
céderaient pas 50 m, comme dans les villes
arabes traditionnelles. Ainsi, la rue jouerait le
même rôle de régulateur de température que la
entraîne des recherches spécifiques. Du point
nouveau village de Gourna, près de Louxor en
de vue de la culture et de la'civilisation arabes,
Egypte. Avec son architecture d'une grande
nous devons faire face à un phénomène d'alié¬
beauté utilisant la terre crue et inspirée des
cour traditionnelle des maisons arabes ; en
même temps, l'architecture des maisons serait
suffisamment diversifiée pour permettre à
nation, si courant dans les pays arabes en
traditions locales, ce village apparut comme
matière d'urbanisation.
une solution révolutionnaire. Fathy a exposé
ses conceptions de l'architecture, de la con¬
Les villes arabes modernes ont adopté des
normes étrangères de planification et d'archi
struction économique et coopérative dans son
livre Construire avec le peuple (1970).
21
L'Unesco et la sauvegarde du Vieux Caire
L'INSCRIPTION en 1979 de la vieille
ville du Caire sur la Liste du patri¬
moine
mondial,
au
titre
de
la
Convention de l'Unesco pour la protection
du patrimoine mondial, culturel et naturel,
a confirmé la valeur universelle de la par¬
tie historique de cette ville. Néanmoins, la
préservation de plus de 600 bâtiments
classés, dans une ville en pleine expan¬
sion dont la population passera probable¬
ment de 12 à 16 ou 20 millions d'ici à l'an
2000, pose des problèmes considérables.
En février 1980, à la demande du gou¬
vernement égyptien, l'Unesco a décidé
d'envoyer au Caire une mission chargée
d'établir un rapport sur la marche à suivre
pour sauvegarder la vieille ville. Les mem¬
Vue de la zone 6.
bres de cette mission se sont rendus à
L'équipe a proposé que deux mesures
plusieurs reprises sur les lieux entre les
prioritaires soient envisagées pour le sec¬
teur à l'étude. La première est une
mois de février et d'août 1980.
L'équipe a concentré son étude sur un
secteur d'environ 3,5 km2 (voir plan), con¬
tenant 450 bâtiments classés. Elle a pu
constater que les ressources prévues
pour l'entretien de ces monuments histo¬
riques étaient tout à fait insuffisantes vu
l'ampleur des problèmes posés. Les ruel¬
les
médiévales
sont
inextricablement
mesure d'ordre général consistant à réno¬
ver les logements, restreindre le volume,
le nombre et la vitesse de circulation des
véhicules
autorisés
dans
le
secteur
et
améliorer l'entretien des chaussées, le
nettoyage des rues et la collecte des
ordures.
première,
réglementer la construction,
remettre en état les sites et les édifices
existant, développer et améliorer les ser¬
vices sociaux de quartier.
Les six groupes de monuments ont été
choisis pour former d'éventuelles zones
de conservation et de restauration. Prati¬
quement équidistants les uns des autres,
ils se succèdent des portes septentriona¬
les de la vieille ville à la Mosquée Ibn
Tulun (voir dessin), chacun étant concen¬
et des petits commerçants traditionnels,
Sur un plan plus spécifique, l'équipe a
proposé dans son rapport l'adoption d'ur¬
gence d'un programme quinquennal por¬
tant sur six zones prioritaires contenant
des groupes de monuments. Dans cha¬
et les édifices menacent ruine, à cause de
cune de ces zones, une action immédiate
rents, ces groupes de monuments ont été
espacés de façon que leur réhabilitation
produise le maximum d'effets sur l'en¬
leur vétusté, du manque d'entretien et
des ravages que provoque l'élévation du
niveau de la nappe phréatique.
doit
semble du centre de la vieille ville.
embouteillées,
des
industries
et
des
entreprises mal assorties à ce cadre y ont
été implantées au détriment des artisans
être
engagée
pour
restaurer
les
monuments et leur affecter de nouveaux
usages compatibles avec leur vocation
tré dans une même rue sur un périmètre
d'environ 250 m. Tout en étant très cohé¬
Ces
six
zones
prioritaires
située
dans
sont
les
suivantes :
Zone
un :
le
shari'
(rue)
Secteur d'étude englobant
Mu'izz-li-Din-Allah, le clur fatimide du
les six zones de conservation prioritaires
Caire, à l'emplacement des anciens
palais fatimides qui furent remplacés par
d'autres bâtiments importants sous les
Ayyubides (1171-1250) et les Mamelouks
(1390-1517). Du point de vue historique,
cette zone témoigne de l'essor de la typi¬
que mosquée-maoYasa (école coranique),
flanquée du mausolée de son fondateur.
Les structures d'importants bâtiments
publics et commerciaux y subsistent
encore, souvent cachées par les devantu¬
Cimetière
res des magasins. En raison de la proxi¬
mité du Khan Al Khalili et du shari' Al-
Azhar, ce secteur est très touristique et
donne, grâce à son exceptionnel patri¬
moine architectural, un parfait aperçu du
Caire islamique.
Zone
deux :
située
sur
le
shari'
Al-
Gamaliya, l'une des rues les plus belles et
les plus homogènes du Vieux Caire.
Allant de Bab-el-Nasr (une porte de la
ville) au tombeau de Hussein, elle tra¬
verse du nord au sud la vieille ville fati¬
A
/ \y
Vieux Caire '
i
C
s
O
1Km
Plan schématique
de la partie historique du Caire.
22
mide et contient de superbes wakalas
(bâtiments donnant sur une cour et occu¬
pés au rez-de-chaussée par des échop¬
pes surmontées de locaux d'habitation),
ainsi que des sabil-kuttabs (bâtiments
d'une seule pièce avec au centre une fon¬
taine publique que surplombe une galerie
où on enseigne aux enfants à réciter le
Coran). Cette rue constitue également le
pôle d'attraction des quartiers résiden¬
tiels adjacents, qui y ont accès par de
nombreuses voies latérales.
Zone trois : entourant la Ghourlya, cette
zone contient les bâtiments élevés par le
sultan mamelouk Al-Ghoury et plusieurs
souks (marchés) traditionnels. Ceux-ci
s'étendaient au départ vers le sud, du
shari' Muski jusqu'au complexe Mu'ayyad
(Zone quatre), et étalent coupés par le
shari' Al-Azhar. Vers l'est, près du shari'
Hammam Al-Masbaha, se trouve un mar¬
ché aux légumes qui attire la clientèle des
quartiers environnants. Encore plus loin à
l'est, à la bordure de cette zone, la Mos¬
quée Al-Azhar est à la fois un grand centre
touristique et religieux.
Zone quatre : centrée sur Bab Zuweila,
la porte de l'enceinte de la ville fatimide
qui permet le passage au sud vers les
quartiers extérieurs aux murailles. Cette
porte marque dans la vieille ville le début
d'un
ensemble
architectural
unique,
regroupé le long d'un axe qui va du petit
espace dégagé devant la porte jusqu'à la
rue couverte des tisseurs de tentes. Cette
zone souffre de l'intense circulation auto¬
mobile qu'entraînent les activités indus¬
trielles du voisinage et on y trouve de
nombreux îlots délabrés et abandonnés.
Elle n'en demeure pas moins un centre
vital pour la partie sud de la ville fatimide.
Zone cinq: le long du shari' Ba AlWazir, une section de la rue qui joint Bab
Zuweila à la citadelle et qui est elle-même
une ramification du principal axe nord-sud
du Caire islamique. Cette rue a bien
mieux conservé son caractère et ses acti¬
vités traditionnelles que l'axe qui s'étend
au sud de Bab Zuweila. Plusieurs mos¬
quées et mausolées datant de l'époque
des Mamelouks, ainsi que quelques
beaux
bâtiments
résidentiels
anciens
A la suite des conclusions de la mission
la crise du logement, quelque 500 000
envoyée
personnes
au
Caire
(voir
ci-contre),
vivent dans les cimetières,
dont les structures subsistent encore, en
l'Unesco chargea en 1982 l'architecte Jim
font une zone de réhabilitation potentielle¬
Antoniou de « délimiter dans le plan de
Ces cimetières contiennent quelques-uns
ment Importante. Elle comprend égale¬
sauvegarde les zones de conservation
pour les secteurs de al-Fustat, du Vieux
Caire, de la Citadelle et des cimetières
des plus beaux mausolées et monuments
nord et sud » (voir plan page 22). En rai¬
son de la pression démographique et de
des Mamelouks burjites (1382-1517 de
ment de nombreux ensembles
résiden¬
tiels modernes, ainsi qu'un vaste espace
ouvert aux formes irrégulières situé der¬
rière la Mosquée Bleue, qui fait office de
centre pour la jeunesse. La circulation y
est moins intense que dans d'autres sec¬
teurs, bien que de grands autobus desser¬
vant cette ligne y provoquent souvent des
embouteillages.
autour des tombes et dans les caveaux.
du monde islamique. Ci-dessus, le cime¬
tière nord, où se trouvent les tombeaux
l'ère chrétienne/785-924 de l'hégire).
Bab Zuweila, la porte sud de la ville
fatimide (zone 4).
Zone six : le long de la rue qui va de la
Mosquée Ibn Tulun à la citadelle, se suc¬
cèdent de beaux bâtiments de l'époque
des Mamelouks et des Ottomans. Cette
zone est traversée par le grand axe nordsud qui mène de Bab Zuweila au cime¬
tière de Saida Nafisa, et dispose de possi¬
bilités d'extension. C'est celle qui a leplus souffert du changement et de la pro¬
motion immobilière, la rue Saliba étant
devenue une très grosse artère.
à
zñ,
Ce texte est tiré du rapport technique intitulé
Conservation de la vieille ville du Caire qu'a
établi la mission envoyée par ¡'Unesco dans
cette ville. Les dessins qui en illustrent le texte
sont de Jim Antoniou, le directeur local du pro¬
->
Ä
.
jet, qui est également l'auteur de Islamic Cities
and Conservation (Les villes islamiques et leur
conservation), publié par ¡'Unesco en 1982.
23
;
La ville
¡
Les problèmes et l'avenir des grandes
métropoles mondiales, tel fut le thème
débattu par les huit cents participants d'un
symposium
international,
« Metropolis
84 », organisé à l'initiative du conseil régio¬
nal d'Ile-de-France et qui a eu lieu à Paris
du 10 au 12 octobre 1984. Le compte rendu
des débats, dont cet article est tiré, a paru
dans les Cahiers de l'I.A. U.R.I.F. (Institut
d'aménagement
et
d'urbanisation
de
la
région d'Ile-de-France), Paris, n° 74. Il
reprend les quatre thèmes principaux du
symposium : démographie et urbanisation,
mutations économiques et technologiques,
transports, culture et cadre de vie.
,
, E 1900 à 1975 le nombre des villes
millionnaires a décuplé, celui des
villes de plus de 5 millions d'habi¬
tants a été multiplié par 20. Au cours de la
même période, la population totale des 25
plus grandes villes a plus que quadruplé et
sera multipliée par 8 ou 10 en l'an 2000.
Leur taille moyenne passera ainsi de 2 à 16
millions d'habitants et elles regrouperont
pratiquement 6 % de la population mon¬
V-r
\
diale et 12 % de la population urbaine. En
:
l'an 2000, plus de la moitié des 25 villes de
plus de 10 millions d'habitants et près de la
moitié des villes de plus de 4 millions d'ha¬
bitants seront situées en Asie.
L'universalisation de l'urbanisation est
un fait nouveau. Pour la première fois dans
l'histoire de l'humanité, le monde comptera
vers l'an 2000 plus d'urbains que de ruraux.
Si l'on qualifie de métropoles les agglomé¬
rations dépassant le million d'habitants,
celles-ci
rassembleront
alors
60 %
de
la
population urbaine, soit plus d'un milliard
et demi d'individus.
Autre changement, l'universalisation de
l'urbanisation va s'accompagner d'un bas¬
culement du poids respectif des métropoles
du tiers monde et des pays développés. Cel¬
les
des
pays
industrialisés
stagnent
ou
régressent (Londres a perdu 2 millions d'ha¬
bitants en 40 ans) ; celles des pays en déve¬
loppement connaissent une très
forte
expansion. En 1975, il y avait 262 millions
de personnes dans les métropoles des pays
développés contre 244 millions dans celles
Avant l'an 2000, pour la première fois
dans l'histoire, les villes compteront plus
d'habitants que les campagnes. Les cita¬
dins (qui seront plus de 1,5 milliard),
vivront pour la plupart dans des conurba¬
tions de plus d'un million d'habitants.
L'encombrement
des
villes
est illustré
par cette vision de la foule compacte qui
se presse dans une rue de Tokyo. En
1980, Tokyo et sa région regroupaient,
avec leurs 28,9 millions d'habitants, le
quart de la population japonaise.
aujourd'hui
et demain
du tiers monde ; vers l'an 2000, ces derniè¬
res compteront 914 millions d'habitants,
plus du double des 444 millions prévus pour
les métropoles des pays développés.
Cette
évolution
démographique
et
urbaine va se dérouler dans un contexte de
crise économique. Le déséquilibre dans la
répartition des populations va donc s'ac¬
compagner d'un écart grandissant dans la
répartition des richesses. Et cela dans un
monde de plus en plus unifié par l'accroisse¬
ment des facilités de transports, la multipli¬
cation des échanges commerciaux, la per¬
méabilité des frontières et des cultures à la
diffusion de l'information.
L'augmentation de la mobilité des hom¬
mes y est inéluctable, d'une région à l'autre,
d'un pays à l'autre, d'un continent à l'au¬
tre, sous l'effet de l'attrait qu'exerceront,
par delà les barrières dressées aujourd'hui
aux frontières, les potentialités
réelles ou
supposées
des métropoles. L'exemple de
la Californie, qui agit vis-à-vis de l'Améri¬
que latine comme un puissant aimant, est
peut-être prémonitoire.
Dans les métropoles des pays développés,
en faible croissance ou en perte de popula¬
tion, l'enjeu aujourd'hui réside dans la revi¬
talisation des activités, la mise en valeur du
patrimoine, la lutte contre la dévalorisation
de certains quartiers, avant leur transfor¬
mation en ghettos, l'optimisation de l'utili¬
sation des infrastructures existantes.
Au contraire, les métropoles des pays en
développement cherchent à contrôler leur
croissance démographique, à organiser les
extensions urbaines, à combler leur déficit
en équipements et services et à absorber
de
façon
productive
la
main-d'
disponible.
Les responsables des métropoles des pays
en développement sont confrontés à des
problèmes de croissance alarmants par leur
rapidité.
Les
agglomérations
urbaines y
ont, en moyenne, des taux de croissance qui
se situent entre 5 °Io et 7 % l'an, ce qui
entraîne leur doublement tous les 15 ans.
C'est par centaines de milliers que se comp¬
tent, chaque année, les populations nouvel¬
les (350 000 au Caire, 300 000 à Bangkok,
750 000 à Mexico), et par milliers d'hectares
les surfaces soustraites à l'agriculture, sou-
Problème réservé d'abord aux pays qui
ont les premiers fait un usage massif des
véhicules automobiles, les encombre¬
ments de la circulation urbaine sont deve¬
nus également une préoccupation crois¬
sante dans de nombreuses villes du tiers
monde. Des embouteillages gigantes¬
ques se produisent régulièrement dans
les rues de Lagos, Bangkok et Säo Paulo
(ci-contre). Faute d'un nombre suffisant
d'infrastructures pour répondre aux
besoins actuels, les villes des pays en
développement sont confrontées aujour¬
d'hui à une demande croissante de trans¬
ports publics de la part d'un nombre
immense d'usagers aux faibles revenus.
vent dans les secteurs agricoles les plus
riches du pays.
Tous les éléments dont on dispose mon¬
NeVM
trent que cette croissance rapide va se pour¬
suivre durant de nombreuses années.
population
rurale
représente
15-20 m-
La
encore
aujourd'hui des effectifs considérables. Son
paulo
taux de natalité, plus fort que celui des vil¬
les, y génère une croissance démographique
bien supérieure à ce que l'agriculture peut
pS**fi*
intégrer (1,5 % l'an selon les experts). Si la
natalité est plus faible dans les villes, pour
des raisons culturelles, la mortalité y est
V°S ^
de Janeiro
20 m-
beaucoup plus faible encore. La croissance
naturelle de la population urbaine est de ce
fait plus rapide que celle de la campagne,
comme en témoignent les exemples mexi¬
cains, indiens ou chinois.
Face à cela, nombre de pays et de métro¬
poles s'attachent par tous les moyens à con¬
trôler la croissance métropolitaine : politi¬
que
démographique
et
encouragement
national à la dénatalité dont la Chine donne
l'exernple le plus frappant, promotion des
activités agricoles et développement d'acti¬
vités connexes dans les bourgs ruraux, déve-
_ loppement des villes de taille intermédiaire.
« N»'eS
Tout le monde s'accorde à penser cepen¬
dant
que
la
croissance
métropolitaine
demeurera, pendant plusieurs décennies, à
un niveau analogue à celui que l'on connaît
IW
aujourd'hui. Les responsables des métropo¬
2025
les du tiers monde devront donc prévoir et
16 "i
\\
organiser l'accueil de ces flux imposants
d'habitants nouveaux.
complémentaires :
création
de
zones de développement, de quartiers nou¬
veaux, de villes nouvelles ; extension des
réseaux
d'infrastructure,
industrialisée
ou
Bueno* ^
etc.
auquel on sait réaliser de telles opérations et
celui qui serait nécessaire du fait de la pous¬
sée démographique. A cela s'ajoute le pro¬
blème du faible niveau de solvabilité des
populations, que la crise actuelle ne fait
qu'accentuer.
Les métropoles des pays en développe¬
ment sont confrontées à un accroisse¬
ment démographique d'une ampleur sans
précédent.
développement économique, et donc l'em¬
Ci-dessous, immeubles en
construction à Abidjan, capitale de la
Côte d'Ivoire. La population de la ville,
ploi,
estimée en 1982 à deux millions d'habi¬
Partout est mis en avant le fait que le
ne
progresse
C'est
au
pas
au
travers
rythme
des
des
difficultés
d'emploi, de la pauvreté, que les métropoles
du tiers monde offrent l'image la plus dou¬
loureuse, depuis l'inquiétude du travailleur
dont le prix du logement rogne de plus en
plus le budget, jusqu'à l'angoisse de ceux
qui se savent irrégulièrement installés.
L'emploi est le défi numéro 1. C'est en
même temps la voie vers une solution de
tous les problèmes évoqués, qu'ils se mani¬
festent dans la métropole ou ailleurs.
A cela s'ajoute le coût élevé de l'urbanisa¬
tion dans
les
agglomérations "de grande
taille. Dans les pays en développement, les
ressources
nationales
sont
limitées.
Et
il
n'est pas facile de définir une politique
urbaine qui permette un développement
satisfaisant des métropoles sans hypothé¬
quer le développement économique et social
du pays dans sa totalité.
Les métropoles des pays développés ont
connu, au cours de ce siècle, des phases de
croissance rapide que la plupart des respon¬
sables ont tenté de juguler par des mesures
diverses.
La
situation
est
bien
différente
aujourd'hui, et si certaines agglomérations
progressent encore (Los Angeles, Moscou,
Madrid),
d'autres
semblent
stabilisées
SUITE PAGE 29
26
\VSp
construction
auto-construction,
Mais il existe un décalage entre le rythme
besoins.
lsâo
\\
Les solutions retenues sont diverses, et
souvent
a
tants, double tous les sept ans.
1984
L 'explosion urbaine
dans le monde
Selon les prévisions actuelles de L 'Orga¬
nisation des Nations Unies, en 2025 il y
aura 93 métropoles de plus de 5 millions
d'habitants.
Pointillés : métropoles des pays développés
Traits
continus :
métropoles
des
pays
en
développement
1984
34 métropoles de plus de cinq millions
d'habitants
Carte et graphique reproduits avec l'aimable autorisation de
National Geographic Magazine, Washington, D.C
Graphiques produits par le Laboratoire de cartographie élec¬
tronique de la National Geographic Society.
Cane établie par Daniela Collins â partir des données de la
Division de la population de l'Organisation des Nations Unies.
Recherches : Susan B. Malcolm et Barbara W. McDonnell.
Population en milliards d'habitants
Pays en développement
Pays développés
Schéma de la croissance démographique
dans les pays industrialisés (à gauche) et
les pays en développement (à droite). Les
pourcentages du nombre de citadins
apparaissent en gris, ceux des habitants
laire, mais la population totale s'est pres¬
que stabilisée et ne fera sans doute plus
que progresser légèrement, passant de
1,2 milliard à 1,4 milliard en 2025. Dans le
tiers monde, les chiffres doubleront pres¬
des zones rurales en couleur. Dans les
que, atteign n? ç 8 milliards d'habitants,
pays industrialisés, le pourcentage des
premiers a augmenté de façon spectacu
localisés
surtout
dans
les
zones
urbaines.
27
Des nattes et des sacs de toile offrent un
abri de fortune à ces Immigrants installés
devant des tours d'habitation à Bombay.
Comme beaucoup de villes du tiers
monde qui connaissent une croissance
rapide, Bombay, qui possède un parc
immobilier vétusté et insalubre, subit une
crise aiguë du logement : 84 % des loge¬
ments n 'ont qu 'une pièce et 52 % d'entre
eux sont occupés par six personnes au
moins. On a constaté que même les loge¬
ments les moins chers n'étaient accessi¬
bles qu 'à 40 % de la population de la ville.
Celle-ci reçoit tous les jours 500 nou¬
veaux arrivants. SI ce rythme se main¬
tient, l'Organisation des Nations Unies
estime que d'Ici à l'an 2000, le Grand
Bombay comptera plus de 17 millions
d'habitants.
Les coupoles et les flèches de l'église de
Salnt-Baslle-Ie-Bienheureux dominent la
Place Rouge, au cpur de Moscou. La
conurbation de Moscou comprend la ville
même (qui compte actuellement 8,3 mil¬
lions d'habitants) et sa banlieue (4,2 mil¬
lions d'habitants). Le développement de
la ville est régi par des plans directeurs
s 'étendant sur 20 à 25 ans. La population
s'accroît en moyenne de 90 000 person¬
nes par an, mais cette croissance est
ralentie par les restrictions Imposées à la
création de nouvelles zones d'emploi.
L'un des graves problèmes auxquels se
heurtent actuellement les grandes métro¬
poles est de parvenir à la décentralisation
et à une plus grande participation sociale
à la gestion urbaine. Ci-contre, l'Univer¬
sité nationale autonome de Mexico, ville
dont la population s'augmente chaque
année du nombre
750 000 personnes.
28
impressionnant
de
SUITE DE LA PAGE 26
(ITle-de-France, la Randstad Holland), ou
se dépeuplent (Londres, New York, Bruxel¬
les). La limitation recherchée est atteinte, et
pourtant
persiste
une
certaine
insatisfaction.
une citadelle isolée.
les, régionales, fédérales, nationales, il est
Elle entretient des échanges multiples avec
les régions environnantes. Même quand elle
perd des habitants, la métropole continue
d'en accueillir des dizaines, des centaines de
organisme statique,
clair que partout la région urbaine doit être
C'est que, même lorsque la population
des agglomérations ne progresse plus, voire
régresse, l'espace occupé, lui, ne cesse de
milliers. Des échanges intenses et perma¬
s'étendre, jusqu'aux limites de l'acceptable
lation diminuer
notamment
en
ce
qui
réseaux et les équipements
concerne
les
dans le con¬
texte économique que nous connaissons
nents se produisent en son sein : certaines
parties de l'agglomération voient leur popu¬
les centres souvent
alors que d'autres progressent. C'est pour¬
quoi l'extension urbaine et le réaménage¬
ment des centres sont souvent des problè¬
mes à affronter simultanément.
aujourd'hui.
Dans le même temps, sous l'effet de la
La diversité des situations autorise-t-elle
crise, les problèmes qualitatifs se multi¬
des réponses communes ? Les différences
plient :
démographiques, sociales, économiques et
mutations
socio-professionnelles
liées aux tranformations industrielles, pau¬
périsation croissante de larges fractions de
la population métropolitaine et développe¬
ment des problèmes sociaux qui s'appellent
délinquance, drogue, criminalité. La multi¬
culturelles sont évidentes entre les conti¬
nents. Au surplus, chaque situation con¬
crète, fruit d'un site et d'une histoire, est
unique.
Un point essentiel est celui de la faisabi¬
lité technique, culturelle et financière des
diverses politiques urbaines. L'expérience
mondiale nous montre bien ce qui différen¬
cie les expériences réussies des échecs : ce
n'est pas la qualité urbanistique ou esthéti¬
que des projets, leurs qualités intrinsèques,
mais leur adéquation à un contexte local
technique, administratif et financier. Dans
ce domaine, d'immenses progrès sont à
faire, que la crise économique comme la fai¬
ble solvabilité des populations urbaines du
tiers monde ne rendent que plus nécessaires.
C'est pourquoi la participation des
citoyens aux choix d'aménagement est par¬
tout mise en avant. La rapidité de la crois¬
sance, la diversité des cultures, l'impor¬
l'échelon métropolitain s'im¬
tance des populations concernées, la com¬
plication du nombre des démunis est un
signe de mauvaise santé de la société tout
pose de plus en plus comme un niveau privi¬
plexité des procédures sont autant d'obsta¬
légié de réflexion et d'intervention. Si les
cles qui restent à surmonter pour assurer
entière. Dans la ville, ces populations vulné¬
contours de la métropole restent flous et
rables se concentrent, accentuant les strati¬
évolutifs,
une réelle participation des citoyens... et les
meilleures chances de succès aux opérations
fications sociales dans l'espace.
action avec celle des collectivités communa
Pourtant
l'expérience
accumulée
au
cours des 50 dernières années a permis de
dégager une « technique urbaine » qui fait
l'objet d'un assez large consensus. Mise en
euvre, sous des formes variées, dans la plu¬
part des pays, ses traits principaux sont :
le polycentrisme. L'idée s'est imposée
que l'organisation urbaine ne peut reposer
que sur un réseau de centres hiérarchisés,
démultipliant les services offerts aux habi¬
tants ; en témoignent les expériences de
l'Ile-de-France, de la Randstad Holland, de
Londres ou de Los Angeles ;
la notion de discontinuité. Les coupures
vertes permettent de briser la continuité
d'une urbanisation en nappe que tous les
pays refusent désormais ; Montréal, Los
Angeles, Moscou, Bruxelles, Copenhague,
l'Ile-de-France,
la Randstad Holland en
donnent des exemples variés ;
l'importance de la réhabilitation. Elle
apparaît comme un facteur essentiel d'un
meilleur enracinement de la population ;
l'optimisation des opérations d'aména¬
gement. Leur taille s'est considérablement
amenuisée,
permettant
d'introduire
des
techniques d'intervention plus fines et, par
conséquent, plus adaptées, plus humaines
et mieux intégrées au cadre urbain ;
le souci des économies d'énergie. Après
le tournant des années 70, il a modifié les
perspectives de l'urbanisation ; une disper¬
sion excessive s'avère coûteuse : axes privi¬
légiés, pôles de rabattement, regroupement
des services sont autant de thèmes qui gui¬
dent l'aménagement aujourd'hui.
L'expérience permet aussi de dégager la
grande complexité des phénomènes métro¬
politains. La grande métropole n'est pas un
Après avoir connu des périodes de crois¬
sance rapide au cours de ce siècle, beau¬
coup de métropoles des pays industriali¬
sés semblent voir aujourd'hui leur popu¬
lation stagner ou même diminuer. Lon¬
dres, ci-contre, est l'une des grandes vil¬
les qui connaissent un recul démographi¬
que. Le Grand Londres a perdu quelque 2
millions d'habitants en 40 ans (8,6 millionsen 1939 contre 6,7 millions en 1981).
Selon les prévisions, ce dépeuplement se
poursuivra, mais dans des proportions
moindres.
Partout,
appréhendée dans son ensemble.
si celle-ci doit conjuguer son
futures.
L'homme et le citadin
L'HOMME est de plus en plus un cita¬
din. Alors qu'en 1960 environ un
tiers de la population mondiale
vivait dans des villes de moyenne Impor¬
tance et de grandes métropoles, cette
proportion devrait atteindre environ 50 %
à la fin du siècle. Par ailleurs, la taille de
ces grandes métropoles augmente elle
aussi. En 1950, ¡I n'y avait que six agglo¬
mérations urbaines de plus de 5 millions
d'habitants ; aujourd'hui il y en a 26 et à
la fin du siècle il pourrait y en avoir 60,
dont 48 situées dans des pays en dévelop¬
pement. C'est dans les grandes villes que
les problèmes de croissance démographi¬
que prennent des proportions effrayan¬
tes : la population urbaine du tiers monde
augmente au rythme de 3,6 % par an,
presque deux fois plus vite que la popula¬
tion en général et certaines métropoles se
développent trois ou quatre fois plus rapi¬
dement, quelques-unes à un rythme de
plus de 10% paran.
Les conséquences sont énormes pour
les pays du tiers monde qui devront assu¬
rer
services
de
base,
alimentation
et
emploi à une population au moins deux
fois plus nombreuse que celle qui réside
actuellement dans
les
zones
urbaines.
Beaucoup de métropoles connaissent
déjà bien ce problème (mais peu d'entre
visant à identifier ce qui rend les systèmes
urbains vulnérables à mesure qu'ils évo¬
luent et exposer, dans leurs grandes
lignes, divers moyens d'accroître leur
résistance et leur capacité d'adaptation
aux changements.
Tenant compte d'une des principales
recommandations du Plan d'action
les
politiques relatives à la répartition de la
population doivent être Intégrées aux poli¬
tiques
économiques
et sociales
l'Unesco rattache de plus en plus ses tra¬
vaux de recherche dans le domaine des
migrations aux perspectives plus larges
du développement national. Cette recher¬
che vise surtout à étudier les variations
des structures migratoires et leurs cau¬
ses, ainsi que leurs conséquences pour
les zones d'origine et de destination des
migrants. Elle étudie les interactions entre
environnement rural et urbain et leur inci¬
dence sur la croissance et les change¬
ments démographiques dans diverses
régions. La migration a des conséquen¬
ces complexes sur la vie et le bien-être
des migrants et de leurs familles ainsi que
de leurs communautés d'origine et d'ac¬
cueil. Les récentes études, par pays,
effectuées par l'Unesco portent sur des
périodes et des lieux très variés : migra¬
tions vers la ville de Mexico de 1930 à
elles disent l'avoir résolu de façon satisfai¬
1970, trois siècles de mobilité spatiale en
sante) : à Säo Paulo et à Mexico par
exemple la population augmente déjà
France, migrations internes en Inde et
croissance des villes moyennes au
Nigeria.
d'un demi-million d'habitants par an. On
estime que le transport jusqu'à Mexico
des quantités d'eau supplémentaire dont
elle aura besoin d'Ici à l'an 2000 nécessi¬
tera autant d'électricité qu'en consom¬
ment actuellement les immeubles de la
La recherche que l'Unesco a faite sur la
dynamique des migrations a mis en relief
la complexité des facteurs « négatifs » et
« positifs » dans les mouvements migra¬
toires des travailleurs et de leurs familles.
ville, ce qui est un exemple extrême de
l'ampleur du problème. Le fait qu'un à
La densité de population des terres, la
pression de la densité potentielle, le degré
deux tiers des habitants de la plupart des
de
grandes villes du tiers monde vivent dans
des colonies de squatters sans eau ni ser¬
vices de base,
aggrave encore la
régime foncier et les modes d'utilisation
situation.
Souvent, les programmes destinés à
améliorer les conditions de vie dans les
différents secteurs urbains sont planifiés
et exécutés indépendamment les uns des
autres, si bien que leurs avantages s'an¬
nulent parfois.
Les responsables de la planification
des grandes villes modernes sont donc
confrontés à des problèmes d'une com¬
plexité considérable. Comme l'indique la
commercialisation,
les
formes
de
de la main-d' uvre, les techniques agri¬
coles, la réforme du régime foncier et les
services sociaux et économiques dont
bénéficient les campagnes sont autant de
facteurs qui influent directement sur le
processus de l'exode rural et risquent de
prendre encore plus d'importance à l'ave¬
nir, la croissance démographique des
zones rurales marginales contribuant à
aggraver, en un cercle vicieux, la dégra¬
dation de l'environnement.
Recommandation 39 des Nations Unies
politiques
concernant la poursuite de l'exécution du
Plan d'action mondial sur la population,
adopté à Bucarest en 1974, il faut de plus
en plus étudier l'urbanisation dans le con¬
texte de plans de développement et de
stratégies d'investissement d'ensemble
devraient être élaborées dans le contexte
« en vue... de réduire le taux élevé de
migration vers les capitales et autres
grands centres urbains, de développer les
villes de moyenne importance et de
réduire les disparités entre les zones rura¬
les et urbaines et entre les régions ».
Mieux comprendre le processus d'ur¬
banisation est l'un des objectifs du pro¬
gramme de l'Unesco dans ce domaine.
Lors d'une récente réunion d'experts, on
a approuvé un programme commun
30
matière
ments et des interventions bien pensées
dans la région d'origine ont de meilleures
chances de réussite que le contrôle de la
migration ou des mesures prises dans la
seule région d'accueil.
Les travaux de recherche de l'Unesco
font également apparaître que dans le
tiers monde la planification ne tient, le
plus souvent, pas compte de la com¬
plexité des relations entre les pôles d'at¬
traction urbains et les zones rurales envi¬
ronnantes. A mesure qu'elles grandis¬
sent, les villes en arrivent à dépendre de
régions de plus en plus éloignées pour
leur approvisionnement en eau, en éner¬
gie, en produits alimentaires et en maté¬
riaux
de construction
et
le surcroît de
demande ainsi créé entraîne souvent la
dégradation de terres voisines et plus éloi¬
gnées par surexploitation. On peut aussi
agir auprès du public et des responsables
locaux et régionaux des zones rurales et
urbaines qui ignorent ou méconnaissent
presque totalement les causes et les con¬
séquences des migrations. L'Unesco s'in¬
téresse de plus en plus à ce domaine de
l'information et de la communication en
matière de migration.
Bien que les migrations entre régions
rurales soient plus répandues et plus
importantes qu'on ne le pensait il y a seu¬
lement quelques années
en Inde par
exemple on sait maintenant qu'elles
représentent environ 70 % de tous les
mouvements migratoires
c'est l'impor¬
tant afflux de population vers les villes et
grandes métropoles du tiers monde qui
préoccupe le plus les gouvernements.
L'Unesco appelle également l'attention
sur la nécessité de faire participer la popu¬
lation à l'amélioration de l'habitat urbain
car la société peut souvent résoudre ellemême ses problèmes de développement :
les habitants peuvent faire beaucoup de
choses eux-mêmes avec un soutien exté¬
rieur minime. Des « architectes aux pieds
L'idée clé qui ressort des travaux de
l'Unesco dans ce domaine est que les
en
cipaux éléments du processus de déve¬
loppement. Si toutefois elle se produit
dans un vide politique, elle peut avoir de
graves conséquences et rendre les servi¬
ces de base plus difficiles à assurer. Les
gouvernements devraient s'en rendre
compte et élaborer leurs plans et politi¬
ques en conséquence. Les études de
l'Unesco indiquent que des encourage¬
de
migration
nus » capables de résoudre un grand
nombre de problèmes des bidonvilles
après avoir reçu une formation simplifiée
seraient une solution possible. Ces per¬
de plans généraux de développement et
que ces plans et politiques devraient avoir
pour objectifs d'abolir les disparités entre
villes et campagnes, de créer davantage
de petites villes pour détourner la popula¬
tion des grandes villes et servir de pôles
d'attraction pour le développement rural,
ainsi que d'Inclure dans les programmes
de développement rural une forte compo¬
sonnes seraient en mesure de résoudre
sante sociale et la fourniture des services
ques simples pour mieux utiliser les res¬
de base.
sources locales.
Dans bien des pays, la migration
interne est un élément indispensable à
l'établissement et au maintien d'un équili¬
bre entre les divers secteurs productifs de
l'économie et, en tant que tel, un des prin
des problèmes fondamentaux de voies
d'accès, d'approvisionnement en eau, de
drainage, de construction de logements et
de bâtiments communautaires tels que
des
écoles.
Issues de
la communauté
même, elles seraient à même de mobiliser
le soutien de celle-ci et d'indiquer à ses
membres comment se servir de techni¬
Ce texte est tiré de l'étude Unesco, population
et développement, rédigée à l'occasion de la
Conférence internationale sur la population
(Mexico, 6-13 août 1984).
L'avenir de l'architecture
de terre
par Jean Dethier
SI l'on veut esquisser de façon réaliste
Depuis
quelques
années,
l'Unesco
a
Immeubles d'habitation
entièrement en
un panorama international des prin¬
contribué à valoriser ce patrimoine univer¬
terre crue de la ville de Shibam, dans la
cipales tendances nouvelles de l'ar¬
sel trop souvent méconnu en proposant le
vallée du Wadi Hadramaout, en Républi¬
que démocratique populaire du Yémen.
chitecture et de l'habitat appelées à marquer
classement
la fin de ce siècle, il est indispensable d'évo¬
trouve des bâtiments en terre crue telles que
Cette cité, édifiée aux environs du 4' siè¬
quer un domaine qui connaît désormais un
Ouro Prêto au Brésil, Sanaa au Yémen ou
développement significatif et rapide :
Shibam au Yémen démocratique.
cle, est l 'un des plus remarquables témoi¬
gnages de l'art et de l'architecture yémé-
la
construction en terre crue.
Si, pour faire face aux défis et aux enjeux
de notre temps, cette technologie moderni¬
sée est plus que jamais d'actualité, son his¬
toire, en revanche, est très ancienne.
de
villes
admirables
où
l'on
nites. Ses immeubles en terre crue ont
Si ce savoir-faire empirique propre aux
été construits entre le 16' et le 20' siècle.
sociétés pré-industrielles a donné lieu aux
En décembre 1984, le Directeur général
de ¡'Unesco a lancé deux appels à la soli¬
darité internationale pour la sauvegarde,
d'une part, de Shibam, inscrite depuis
1982 sur la Liste du patrimoine mondial,
ainsi que du Wadi Hadramaout, et, d'au¬
tre part, de Sanaa, capitale au passé mil¬
lénaire de la République arabe du Yémen.
quatre coins du monde à des exemples
remarquables d'architectures domestiques
ou
monumentales depuis des siècles,
la
science moderne a toutefois cherché, dès ses
Depuis l'invention des villes, il y a 10 000
ans, les hommes ont utilisé ce matériau pour
origines, à rationaliser et à améliorer ces
édifier des cités entières : palais et temples,
techniques et leurs possibilités.
églises ou mosquées, entrepôts et châteaux,
Le
premier
grand pionnier de cette
fut l'architecte
français
enceintes fortifiées ou orgueilleux monu¬
modernisation
ments. Depuis la fameuse Muraille de Chine
François Cointeraux (1740-1830). Dès 1787,
bâtie en terre sur de longs tronçons il y a
il invente divers procédés permettant de
plus de 20 siècles, jusqu'aux maisons urbai-.
nés ou rurales les plus modestes ou les plus
« stabiliser » la terre pour la rendre plus
prestigieuses, sur tous les continents et sous
tous les climats, sous toutes les latitudes et
que et plus assimilable aux courants de la
dans quasi toutes les cultures et civilisations
pré-industrielles, on a fait usage de ce maté¬
riau, apparemment si humble, et disponible
sur la majorité de la surface terrestre. Il a su
s'amorce au Siècle des Lumières, avec ses
Boullée
Il y a déjà deux siècles, Cointeraux inven¬
prouver la diversité de ses usages, l'extraor¬
(1728-1799). Théoricien, praticien et péda¬
gogue éclairé, Cointeraux publie de nom¬
tait ainsi l'architecture moderne en terre.
dinaire multiplicité des formes et des fonc¬
tions qu'il peut assumer. Il a su aussi prou¬
ver sa force et sa solidité quand on l'utilisait
correctement à cette fin architecturale.
résistante sur le plan mécanique ou chimi¬
création
architecturale
moderne
qui
contemporains aussi célèbres que les archi¬
tectes visionnaires Claude Nicolas Ledoux
(1736-1806)
ou
Etienne
Louis
ses plans, on édifiera pendant près d'un siè¬
cle des usines et des écoles, les bâtiments
publics les plus divers aussi bien que des
habitats en tous genres : châteaux aristocra¬
tiques
ou
demeures
bourgeoises,
cités
ouvrières ou immeubles urbains de cinq
étages.
En France, dans la région de Grenoble et de
breux ouvrages qui connaîtront une grande
Lyon où il habitait, il subsiste aujourd'hui,
diffusion
l'Europe,
en parfait état, de multiples témoignages de
jusqu'aux Amériques et en Australie. Selon
son talent créatif qui complètent les diverses
à
travers
toute
31
Vaste demeure moderne en
terre crue
construite en 1980 près de Louxor, en
Egypte, par l'architecte français Olivier
Sednaoui.
formes
d'un
patrimoine
d'architectures
actualiser. Sa démarche théorique et prati¬
que, philosophique et militante, fera de lui
le premier gourou d'une architecture démo¬
médiaire entre la technologie lourde, chère
et complexe des pays industrialisés et les
dépassées.
région est ainsi une sorte de vaste « musée
cratique spécifiquement adaptée aux réali¬
tés culturelles et économiques d'un pays du
de plein air » des architectures en terre les
tiers monde.
populaires traditionnelles, rurales et urbai¬
nes, construites en terre depuis des temps
immémoriaux. Au coeur de l'Europe, cette
plus anciennes et les plus modernes aussi.
Mais malgré les apports importants de ces
techniques
traditionnelles,
archaïques
et
Dès 1972, les crises énergétiques et écono¬
miques internationales ont imposé une révi¬
sion urgente des modes de pensée et d'ac¬
Mais en France comme ailleurs, les usa¬
architectes et de bien d'autres à travers le
tion tant pour les pays nantis que les pays
ges de la terre vont connaître dès le début du
monde, le sort de la construction en terre
démunis. Subitement on réclamait des solu¬
20e siècle un déclin progressif face à l'irré¬
durant les années 50 et 60 restait marginal et
sistible
maté¬
précaire par rapport aux systèmes domi¬
riaux industrialisés : ciment et béton, bri¬
nants de la pensée et de la production. En
tions de remplacement notamment pour
économiser de l'énergie dans le secteur du
bâtiment qui en consomme une large part
ques cuites ou aciers. Il faudra attendre des
cite un retour aux usages de la terre crue. Ce
cette période d'euphorie économique en
Occident et d'euphorie politique dans
divers pays du tiers monde qui accédaient
alors à l'indépendance, nombreux étaient
fut le cas en Europe pendant et après cha¬
les partisans d'un « progrès à tout'prix » :
cune des deux guerres mondiales. Des dizai¬
nes de milliers de logements furent ainsi,
ils méprisaient et rejetaient a priori les pos¬
sibilités d'un emploi officiel de la terre
groupe international d'architectes et d'ingé¬
surtout en Allemagne, édifiés durant les
comme matériau de construction.
nieurs avait pressenti cette inéluctable évo¬
ascension
commerciale
des
situations violentes de crise pour qu'une
rupture de production de ces matériaux sus¬
années 20 puis pendant les années 40. C'est
au cours des années 40 également que cer¬
« tous azimuts » et de la technologie lourde
moderne vont
concevoir des projets en
que tant de pays non encore industrialisés
terre :
Lloyd
prenaient aussi comme principal ou unique
modèle de développement économique,
technique et culturel.
Wright
(1867
ou
1869-1959) aux Etats-Unis et Le Corbusier
(1887-1965) en France.
A la même époque, cette démarche des
architectes trouve ses premiers échos en
dehors des pays industrialisés. En 1943, un
les
matériaux
usuels
de
construction
ciment, béton, acier et même briques cuites
étaient par essence très énergivores.
Dès le début des années 70, un petit
lution. Discrètement, ils avaient commencé
C'était l'âge d'or du « style internatio¬
nal » en architecture, de l'industrialisation
tains grands « ténors » de l'architecture
Frank
dans chaque pays. On découvrait alors que
d'élaborer d'autres solutions en fondant au
sein de l'école d'architecture de Grenoble
une association sans but lucratif : le groupe
« Craterre ». Il se fixe un triple but.
D'abord, étudier de façon scientifique, sans
préjugés, et moderniser toute la gamme et
toute la filière de la construction en terre
Depuis lors, pour bien des raisons, déci¬
pour la rendre opérationnelle, fiable et éco¬
deurs et planificateurs sont devenus plus
nomique dans le cadre des exigences actuel¬
réalistes et plus nuancés. A divers mythes du
développement ont succédé des doutes puis
des recherches plus réalistes de solutions
les et futures. Ensuite, participer directe¬
ment à des opérations de construction en
terre aussi bien en Europe que dans le tiers
Belge Michel Luyckx tandis qu'en Egypte
moins grandioses, moins « passe-partout »
monde pour démontrer pratiquement de
Hassan Fathy entame une longue marche
et plus adaptées aux réalités locales. La
nouvelles façons d'aborder la. question du
culturelle qui, durant 40 ans, va l'amener à
notion de « technologie appropriée » à un
logement ou des équipements publics. Sur
redécouvrir les traditions millénaires de la
contexte spécifique est apparue comme celle
la base de cet équilibre entre la recherche et
terre dans son pays, à les réhabiliter et à les
de « technologie intermédiaire »
ses applications, créer enfin un enseigne-
très rationnel et imposant hôpital régional
est construit à Adrar, en Algérie, par le
inter
L 'adobe et le pisé
Il existe à travers le monde une ving¬
taine de techniques traditionnelles de
construction en terre crue. Mais on distin¬
Carte montrant les principales régions du
monde où l'usage de la construction en
terre crue correspond à une tradition
locale. Au total, un milliard et demi de
personnes, soit 30 % de la population
mondiale, habitent dans des construc¬
©
a
C
tions en terre crue. Dans les pays en
développement ce type d'habitat est celui
de 50 % de la population : la majorité de
la population rurale et au moins 20 % des
m
citadins.
32
gue deux principaux procédés de murs
porteurs en terre crue : la brique en
adobe (mot d'origine arabe ou berbère,
assimilé en espagnol et transmis aux
Amériques où il est aussi utilisé en
anglais) et le mur en pisé de terre (mot
français apparu à Lyon en 1562 et repris
dans de nombreuses langues).
La brique traditionnelle d'adobe est
moulée à la main dans un cadre en bois où
l'on tasse un mélange de terre, d'eau et
de paille hachée, puis séchée au soleil. La
fabrication moderne des adobes se fait en
préparant un mélange approprié de terre,
d'eau et d'un stabilisant (par exemple un
très faible pourcentage de ciment : 2 à
3 %). Ce mélange est ensuite fortement
comprimé dans des presses mécaniques
qui produisent beaucoup plus vite des
adobes beaucoup plus performantes et
robustes.
Le pisé traditionnel consiste à compri¬
mer de la terre mélangée d'eau et de
paille hachée dans des coffrages en bois
mobiles placés de part et d'autre du mur
à élever (de 40 cm d'épaisseur au mini¬
mum). Cette technique a été aussi moder¬
nisée en remplaçant, dans le mélange de
terre, la paille par un faible dosage de
« stabilisant » et la compression manuelle
au pilon par un damage pneumatique.
La
réactualisation
de
l'architecture
en
terre crue connaît une grande vogue aux
Etats-Unis. Dans la banlieue d'Albuquer¬
que, au Nouveau-Mexique, le quartier de
« La Luz », achevé en 1975, groupe 100
logements ultra-modernes. Les murs, en
briques d'adobe enduites, sont ceinturés
dans leur partie haute par une armature
de béton qui se prolonge en dalle de toi¬
ture.
Cette
réalisation
de
l'architecte
américain Antoine Predock est déjà clas¬
sée dans son pays comme monument
historique.
ment de niveau universitaire et spécialisé
qui faisait défaut partout et combler ainsi
0T
[phim«i
TS
<Mtnrn *p uwî
e*»
un redoutable vide en matière de formation.
Profitant de cette triple dynamique,
l'école d'architecture de Grenoble devenait,
dès le début des années 80, la seule au
.vu*.
MMT
m
monde à dispenser un tel enseignement,
ouvert aux architectes et ingénieurs de tous
r^^
pays. Ainsi prenait forme un premier outil
de réflexion et de travail réaliste pour abor¬
TF
der l'avenir de la construction économique
qui est désormais confronté à une double
conjoncture :
Il
1 1
d'une part, la très rapide
1
croissance de la demande urbaine et rurale
1
1
1
piU-
en logements ultra-économiques dans le
tiers monde (les seuls besoins de l'Afrique
urbaine d'ici à quinze ans sont estimés à 50
1
millions de logements) ; de l'autre, la crise
économique qui s'aggrave dans nombre de
blissements scolaires pour lesquels on pour¬
ces
rait adopter cette technologie.
pays
par
un
endettement
extérieur
énorme.
Partant à la fois du constat de la réussite
Face à ce dilemme, le recours au matériau
terre permet notamment d'éviter des impor¬
tations de matériaux onéreux (ou d'énergie
pour les produire localement).
L'option
terre permet d'envisager un développement
« auto-centré » sur les propres ressources
économiques et naturelles, culturelles et
et de l'intérêt international suscité par cette
première expérience d'habitat en terre, les
auteurs
du
projet
envisagent
désormais
d'élargir cette démarche en lançant en
France un deuxième projet plus ambitieux
et
plus
structuré
pour répondre
à
une
demande croissante dans ce domaine.
humaines du pays ou de la région concer¬
nés. Un transfert approprié de technologies
C'est ainsi que doit se mettre en place
L 'architecte français François Cointeraux
(1740-1830) fut le premier à moderniser
les techniques de construction en terre
crue et lutta toute sa vie pour la défense
et la diffusion de cette forme d'architec¬
ture. Il conçut des maisons d'habitation
urbaines et rurales aussi bien que des
bâtiments à usage agricole ou industriel.
Ci-dessus, trois types de logements
construits en France au 19' siècle « pour
diverses classes sociales » d'après les
plans de Cointeraux.
modernes de la terre permet de passer direc¬
cette année (autour de Craterre et en asso¬
tement des techniques archaïques aux pro¬
ciation avec divers partenaires scientifiques,
cédés les plus performants tout en inté¬
grant, si on le souhaite, le principe de
l'auto-construction des logements.
techniques, universitaires et culturels), un
dans cette région, un important colloque
international, appelé provisoirement « Le
« Institut international de la construction
sommet de la terre », qui se propose notam¬
en terre ». Il devra amplifier ses actions
ment d'établir un bilan sérieux des vérita¬
selon quatre axes privilégiés : la recherche,
bles
enjeux
politiques,
économiques,
' sociaux, techniques et culturels de la cons¬
Depuis quelques années, on observe un
changement notoire d'attitude des publics
et des décideurs à l'égard des atouts de ce
matériau si souvent victime, jusque-là, de
préjugés défavorables, voire hostiles. Chan¬
gement que confirment le succès internatio¬
nal d'une exposition comme « Des architec¬
tures de terre ou l'avenir d'une tradition
millénaire » (conçue par le Centre de Créa¬
tion Industrielle à Paris en 1981) ou la cons¬
truction en France d'un quartier expérimen¬
tal d'habitat unique en son genre, dans la
les applications pratiques, l'enseignement
universitaire et l'information. Cette straté¬
truction en terre dans le monde.
gie correspond exactement aux actions
réclamées en « urgente priorité » lors du
accueillera à Beijing un autre séminaire
Avant cela, en novembre 1985, la Chine
vote des résolutions finales du « Premier
international qui fera déjà le point des mul¬
colloque international sur la construction
en terre » organisé à Bruxelles, en décembre
1984, sous l'égide des Nations Unies.
tiples recherches récentes auxquelles ce
pays, comme tant d'autres, accorde désor¬
Un deuxième quartier pourrait être édifié
en terre à l'Isle d'Abeau pour accueillir le
mais une attention vigilante.
Ces bilans et perspectives seront indis¬
pensables pour marquer de façon opéra¬
futur Institut qui serait complété par une
« Université de la terre », une « Ambas¬
tionnelle et réaliste 1'« Année internationale
ville nouvelle de l'Isle d'Abeau (à Villefontaine, près de Lyon).
sade de la terre », un « Musée des architec¬
les Nations Unies pour 1987.
L'intérêt suscité par cette dernière réali¬
sation a amené de nombreux experts et tech¬
niciens à venir d'Europe et d'Asie, d'Afri¬
que ou des Amériques à l'Isle d'Abeau pour
analyser in situ les possibilités d'extrapola¬
tions dans leurs pays respectifs. En novem¬
bre 1984, l'Unesco a organisé sur place,
avec Craterre, un séminaire d'une semaine
de l'habitat et des sans-abri » décrétée par
tures de terre », un hôtel et divers logements
individuels et collectifs. La nature de cet
ensemble permettrait d'offrir une large
gamme de variations architecturales et
JEAN
DETHIER,
architecte
et
urbaniste
urbaines, techniques et fonctionnelles avec
belge, est architecte-conseil et réalisateur
d'expositions d'architecture au Centre Geor¬
ges Pompidou à Paris. Particulièrement atta¬
le matériau terre.
ché
Ce projet devrait être édifié d'ici à l'été
1987. C'est à cette date que la France a
à
l'avancement
et
à
la
diffusion
des
connaissances sur les architectures de terre, il
est devenu un expert international en commu¬
nication dans ce domaine. Il est notamment
pour un groupe d'architectes et de décideurs
de six pays d'Afrique et du Moyen-Orient
prévu, à l'initiative du « Plan construc¬
tion »
un organe de recherche et d'expé¬
l'auteur du livre et de l'exposition « Des archi¬
confrontés à la nécessité de construire très
rimentation du ministère de l'Urbanisme et
millénaire » diffusés à travers le monde en plu¬
économiquement un grand nombre d'éta-
du Logement
sieurs langues et versions.
d'organiser avec l'Institut,
tectures de terre ou l'avenir d'une tradition
33
Deux nouvelles éditions
I nesco"
Kurireñ
du Courrier de ¡'Unesco
Nous avons le plaisir d'annoncer le lance¬
ment de deux nouvelles éditions du Cour¬
rier de l'Unesco, l'une en suédois, l'autre
en
basque.
L'édition
en
suédois
est
publiée, sous les auspices de la Commis¬
sion nationale de Suède pour l'Unesco,
par
Nordan,
à
Stockholm.
Le
premier
numéro a paru en janvier 1 985. L'édition
en basque est publiée par le Département
de la culture du gouvernement basque, à
San Sebastián (Espagne). Le premier
numéro a paru en février 1 985. Avec ces
deux nouvelles éditions, le Courrier de
l'Unesco paraît désormais en 31 langues,
sans
compter l'édition trimestrielle
en
braille.
$own£v4jtm*s fpzùvjttacU väUci
Lectures
Le guide des égarés (3 volumes)
Le monde du bouddhisme
Les marches de la faim
Traité de théologie et philosophie par Moïse
sous la direction de Heinz Bechert
L'aide alimentaire en question
ben Maimoun dit Maïmonide
et Richard Gombrich
par Pascal Erard, Frédéric Mounier
Ed. Maisonneuve & Larose, Paris, 1981
Ed. Bordas, Paris, 1984
La découverte/Maspéro, Paris, 1984
Fastueuse Afrique
Les ¡taliques/l'art
Le tiers monde peut se nourrir
Angela Fisher
Sabatino Moscati
Rapport du Club de Rome
Sté nouvelle des Editions du Chêne
Weber diffusion, Paris, 1984
Ed. Fayard, Paris, 1984
Paris, 1984
Le corps peint
Venise
par Fernand Braudel
Ed. Arthaud, Paris, 1984
de langue française
Ed. d'Art Albert Skira, Genève, 1984
par Adrien Huannou
Les 36 eskimos de l'Ile aux
L'architecture des gares
La littérature béninoise
par Michel Thévoz
Mouettes
Ed. Karthala, Paris, 1984
africain
Michel Ragon
par Jean-François Le Mouël
par M.C. et E. Ortigues
Ed. Denoël, Paris, 1984
Ed. Berger-Levrault, Paris, 1984
Ed. l'Harmattan, Paris, 1984
H Hadrien et l'architecture romaine
La santé dans le tiers monde
Des sciences de la nature
par Henri Stierlin
par Claire Brisset
aux sciences de l'Homme
Ed. Payot, Paris, 1984
La Découverte/Maspéro, Paris, 1984
par Jacques Gadille et Régis Ladous
Librairie philosophique J. Vrin, Paris, 1984
Illustration-histoire d'un art
La ville en Afrique noire
Texte de Michel Melot
par Jean-Marc Ela
Ed. d'Art Albert Skira, S.A. Genève, 1984
Ed. Karthala, Paris, 1983
et les légendes des photos sont de la rédaction. Enfin, les
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Unesco, PUB/C, 7, place de Fontenoy, 75700 Paris.
Belgique : Jean de Lannoy, 202, avenue du Roi,
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Edition kiswahili : Domino Rutayebesibwa
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Rédacteur en chef adjoint : Olga Rodel
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Secrétaire de rédaction : Gillian Whitcomb
Edition chinoise : Shen Guofen (Pékin)
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Edition anglaise : Howard Brabyn (Paris)
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Edition russe : Nikolai Kouznetsov (Paris)
Edition finnoise : Marjatta Oksanen (Helsinki)
Edition arabe : Sayed Osman (Paris)
Edition suédoise : Inger Raaby (Stockholm)
Edition allemande : Werner Merkli (Berne)
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52 francs.
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volets à l'ordre de : l'Unesco.
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Edition grecque : Nicolas Papageorgiou (Athènes)
Edition cinghalaise : S.J. Sumanasekera Banda
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Editions braille : Frederick H. Potter (Paris)
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Edition française : Neda el Khazen
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Edition anglaise : Roy Malkin
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Edition espagnole : Jorge Enrique Adoum
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Documentation : Christiane Boucher
Edition néerlandaise : Paul Morren (Anvers)
Illustration : Ariane Bailey
Edition portugaise : Benedicto Silva (Rio de Janeiro)
Maquettes : Georges Servat
Edition turque : Mefra llgazer (Istanbul)
Promotion-diffusion : Fernando Ainsa
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Projets spéciaux : Peggy Julien
l'opinion de leurs auteurs et non pas nécessairemei
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Edition catalane : Joan Carreras i Marti (Barcelone)
Toute la correspondance concernant la Rédaction doit
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être adressée au Rédacteur en Chef.
34
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la
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Les
titres
des
Un patrimoine pour tous
Album en couleur.
Les 57 premiers sites figurant sur la liste du
patrimoine mondial illustrés par des
Les principaux sites naturels,
photographies en couleur et décrits par un texte
culturels et historiques dans le monde
explicatif.
Vestige rare, représentatif de l'histoire de notre
planète, fruit extraordinaire d'une de ses
innombrables cultures, chaque site témoigne de
P^^^PV
l'évolution de l'humanité et de la nature, et
X
ce titre
à
a une valeur universelle.
L'Unesco, après en avoir établi l'inventaire,
euvre à leur sauvegarde qui nous concerne tous.
PATRIMOINE
France : En vente dans les librairies universitaires
ou à la Librairie de l'Unesco, 7, place de
POUR TfiPî 1
Fontenoy, 75700 Paris et par correspondance en
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mandat ou CCP 3 volets libellé à l'ordre de
-i
V
l'Unesco.
Autres pays : Consulter notre agent de vente (voir
liste).
1984, Unesco
22 x 30 cm
141 p.
illustré en couleur
ISBN 92 3 202025 4
Prix : 120 FF
LES PRINCIPAUX SITES NATURELS, CULTURELS ET HISTORIQUES DAMS LE MONDE
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GABON. Librairie Sogalivre, à Libreville, Franceville ; -Librairie
PAYS-BAS. Keesmg Boeken B V , Joan Muyskenweg, 22,
RÉP. FED. D'ALLEMAGNE. Mr. Herbert Baum Deutscher
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GRÈCE. Librairie H. Kauffmann, 28, rue du Stade, Athènes ;
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ARGENTINE. Librería El Correo de la Unesco EDILYR S R L.
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Tucumán 1685 1050 Buenos Aires
and Son, 75, Hermou Street, P.O
Varsovie
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Box 73, Thessalonique ,
AUTRICHE. Gerold and Co , Graben 31, A-1011 Wien
Commission nationale hellénique pour l'Unesco, 3 rue
BELGIQUE. Jean de Lannoy, 202, Avenue du Roi, 1060
Akadimias, Athènes
Bruxelles, CCP 000-0070823-1 3. , N V
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PORTUGAL. Dias & Andrade Ltda
ROUMANIE. ARTEXIM, Export/Import, Piata Scienten n° 1,
guinéenne pour l'Unesco, B P
RÉP. POP. DU BÉNIN. Librairie nationale, B P. 294 Porto
HAÏTI. Librairie A la Caravelle, 26, rue Roux, B P. 111, Port-au-
Novo ; Ets Koudjo G. Joseph, B P
Prince
964, Conakry.
HAUTE-VOLTA. Lib
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Catholique « Jeunesse d'Afrique ». Ouagadougou
Janeiro RJ
HONGRIE. Kultura-Buchimport-Abt., P O B
Attie B P. 64, Ouagadougou
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IRAN. Commission nationale iranienne pour l'Unesco, 1 188
Enghlab Av., Rostam Give Building, Zip Code 13158, P O
763, Yaounde ; Commission nationale de
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S W.8. 5 DT ; Third World Publications, 151 Stratford Road,
Birmingham B II IRD
Quatre-Vents, 91, rue Blanchot-avenue Georges Pompidou, B P.
Librairie de l'Unesco, Palais populaire de la culture, 1000 Sofia
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Box 33-16, 70005 Bucarest
SÉNÉGAL. Librairie Clairafnque, B P. 2005, Dakar Librairie des
149-H-1389,
CAMEROUN. Librairie des Editions Clé, B P
1501, Yaounde ,
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ROYAUME-UNI. H M
BRÉSIL. Fundaçao Getulio Vargas, Editora-Divisao de Vendas,
BULGARIE. Hemus, Kantora Literatura, bd Rousky 6, Sofia
Livrana Portugal, rua do
Carmo, 70, Lisbonne.
RÉP. POP. REV. DE GUINÉE. Commission nationale
Keesmg, Keesinglaan 2-18,21000 Deurne-Antwerpen
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SUÈDE. Svenska FN- Forbundet, Skolgrand 2, Box 150-50.
S-10465 Stockholm ; Wennergren-Williams AB Box
11365-4498, Teheran
IRLANDE. The Educational Co
Yaounde ; Líbrame « Aux messageries », avenue de la Liberté,
Wal kin stow n, Dublin 12
B P. 5921, Douala ; Librairie « Aux frères réunis », B P. 5346,
Crofton Terrace, Dun Laoghaire Co., Dublin.
SUISSE. Europa Verlag, 5, Ramistrasse, Zurich, CH 8024
Douala
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Buma Kor and Co , Bilingual Bookshop, Mvog-Ada,
of Ir
Ltd , Ballymount Road
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B P. 727, Yaounde , Centre de diffusion du livre camerounais,
Road, Tel Aviv 61000
12 236
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ITALIE. Licosa (Librería Commissionaria Sansoni, S p A ) via
Montreux, Neuchâtel et Zurich
CANADA. Editions Renouf Limitée, 2182, rue Ste. Catherine
Lamarmora, 45, Casella Postale 552, 50121 Florence
SYRIE. Librairie Sayegh Immeuble Diab, rue du Parlement, B P
Ouest, Montréal, Que H3H IM7
JAPON. Eastern Book Service, Inc
CHINE. China National Publications Import and Export
Bunkyo-ku, Tokyo 1 13
TCHAD. Librairie Abssounout, 24, av
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LIBAN. Librairie Antoine, A. Naufal et frères, B P. 656,
8 P.388, N'Djamena
COMORES. Librairie Masiwa 4, rue Ahmed Djoumoi, B P. 124,
Beyrouth
TCHÉCOSLOVAQUIE. S N T L., Spalena 51, Prague 1
Moroni.
LUXEMBOURG. Librairie Paul Brück, 22, Grande-Rue.
Ve Smekach 30, P O Box 790, 111-27 Prague 1. Pour la Slovaquie
RÉP. POP. DU CONGO. Librairie Maison de la presse,
Luxembourg ; Service du Courrier de l'Unesco, 202 avenue du
seulement
B P
Roi, 1060 Bruxelles - CCP 26430-46
Box 88, Beijing
2150, Brazzaville ; Commission nationale congolaise pour
37-3 Hongo 3-chome
MADAGASCAR. Toutes les publications . Commission
RÉP. DE CORÉE. Korean National Commission for Unesco,
nationale de la Rép. dem
P 0
331, Antananarivo
de Madagascar pour l'Unesco, B P.
MALI. Librairie populaire du Mali, B P
Nationale Ivoirienne pour l'Unesco, B P
MAROC. Librairie « Aux belles images », 282, avenue
28, Bamako
CUBA. Ediciones Cubanas O'Reilly N° 407, La Habana
Mohammed-V, Rabat ; Librairie des Ecoles, 12, avenue Hassan
DANEMARK. Munksgaard Export, OG Tidssknftservice, 35
II, Casablanca , Commission nationale marocaine pour l'Unesco
Norre Sogade, DK-1970 Kobenhavn K.
19, rue Oqba, B P
EGYPTE (RÉP. ARABE D'). National Centre for Unesco
MAURICE. Nalanda Co
Publications, N° 1, Talaat Harb Street, Tahrir Square, Le Caire
MAURITANIE. Grahcoma, 1, rue du Souk X, avenue Kennedy,
ESPAGNE. MUNDI-PRENSA Libros S A., Castelló 37. Madrid 1,
Nouakchott.
Ediciones LIBER, Apartado 17, Magdalena 8, Ondárroa
MEXIQUE. Librería El Correo de la Unesco, Actipán 66, Colonia
(Viscaya)
del Valle, Mexico 12 DF.
DONAIRE, Aptdo de Correos 341, La Coruña , Librería
Al- Andalus, Roldana, 1 y 3, Sevilla 4
Librería CASTELLS,
Charles de Gaulle,
Alfa Verlag Publishers, Hurbanovo nam
Artia,
6, 893 31
TOGO. Librairie Evangélique, B P
Pasteur, B P
378, Lomé ; Librairie du Bon
1 164 , Lomé, Librairie universitaire, B P
3481,
Lomé
CÔTE-D'IVOIRE. Librairie des Presses Unesco, Commission
2871, Abidjan
704, Damas
Bratislava.
l'Unesco, B P. 493, Brazzaville
Box central 64, Séoul
Librairie Payot aussi à Lausanne, Bâle, Berne, Vevey,
420, Rabat Agdal
Ltd , 30, Bourbon Street, Port-Louis
MONACO. British Library, 30, bd
TRINITÉ-ET-TOBAGO. Commission Nationale pour l'Unesco,
18 Alexandra Street, St. Clatr, Trinidad, W I.
TUNISIE. Société tunisienne de diffusion. 5, avenue de
Carthage, Tunis ; Société chérifienne de distribution et de
presse, Sochepress, angle rues de Dînant & St
Saens, B P
683,
Casablanca 05
TURQUIE. Haset Kitapevi A S , Istiklâl Caddesi, N° 469, Posta
Kutusu 219, Beyoglu, Istambul
U.R. S. S. Mejdunarodnaya Kniga, Moscou, 121200
des Moulins, Monte-Carlo.
URUGUAY. Edilyr Uruguaya, S A. Maldonado, 1092.
Ronda Universidad 13, Barcelona 7
MOZAMBIQUE. Instituto Nacional do livro e do Disco (INLD),
Montevideo
ÉTATS-UNIS. Unipub, 1 180 Ave. of the Americas, New York,
Avenida 24 de Julho, 1921 r/c e 1* andar, Maputo.
YOUGOSLAVIE. Mladost, Mica 30/11, Zagreb ; Cankarjeva
N.Y., 10036
NIGER. Líbrame Mauclert, B P. 868, Niamey
Zalozba, Zopitarjeva 2, Lubljana , Nolit, Terazije 13/VIII, 1 1000
FINLANDE. Akateeminen Knrjakauppa, Keskuskatu 1, 00100
NORVÈGE. Johan Grundt Tanum, P O B. 1177 Sentrum, Oslo
Belgrade.
Helsinki Suomalainen Kirjakauppa Oy, Koivuvaraan Kuja 2,
1 ; Narvesen A/S Subscription and Trade Book Service 3, P O B
RÉP. DU ZAIRE. La librairie. Institut national d'études
01640 Vantaa 64
6125 Etterstad, Oslo 6 ; Universitets Bokhandelen,
politiques, B P. 2307, Kinshasa
FRANCE. Librairie Unesco, 7, place de Fontenoy, 75700 Pans ;
Universttetssentret, Postboks 307 Blindem, Oslo 3
Rép. du Zaïre pour l'Unesco, Ministère de l'Education nationale,
et grandes librairies universitaires
NOUVELLE-CALÉDONIE. Reprex SARI, B P. 1572. Nouméa.
B P
32, Kinshasa
Commission nationale de la
« Comment je vivrai en Van 2000 »
Tel était le thème du Concours mondial de dessins
d'enfants qui fut organisé en 1979 par l'Unesco.
l'Unicef et le Haut commissariat des Nations Unies
pour les réfugiés à l'occasion de l'Année interna¬
tionale de l'enfant et auquel participèrent près
d'une centaine de pays. Plus de 600 000 .uvres
furent soumises à l'approbation du jury. Celles qui
furent sélectionnées firent l'objet d'une exposition
qui fut présentée à Paris. Montréal. New York et
Genève avant d'être mise en circulation dans les
Etats membres de l'Unesco. Les sept dessins figu¬
rant sur cette page furent tous sélectionnés pour ce
concours : le numéro deux reçut l'un des dix pre¬
miers prix.
/
\ .^r¡JmÍmt
1. Nare Ismaïla.
11
ans.
Burkina Faso (ancienne
Haute-Volta).
2. Claudia Chesi. 9 ans.
Autriche.
3. Maria Martha.
12 ans.
Argentine.
4.
Rose Micallef.
10 ans.
Malte.
5. Kazi Zinat Hoque. 6 ans.
Bangladesh.
6. Katarzyna Zielenda. 8 ans.
Pologne.
7. Rima Salam.
Se:
11
ans. Liban.
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