Suivi des décisions et résolutions adoptées par - unesdoc

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Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE A LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
Le présent rapport a pour objet d'informer les membres du Conseil exécutif des
progrès réalisés dans le suivi des décisions et résolutions adoptées par le Conseil
et la Conférence générale à leurs sessions antérieures.
La Partie I contient des informations sur les questions relatives au programme ciaprès :
A.
Rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action pour les petits États
insulaires en développement (PEID)
B.
Projet final d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO pour faire
face au changement climatique
C.
Contribution de l’UNESCO aux travaux de la 22e Conférence des
Parties (COP-22) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC)
D.
Contribution du Programme hydrologique international (PHI) à la
mise en œuvre des conclusions des 21e et 22e Conférences des
Parties (COP-21 et COP-22)
E.
Rapport sur la mise en œuvre de la Stratégie de renforcement de
l’action de l’UNESCO en matière de protection de la culture et de
promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé
F.
Décisions et activités récentes des organisations du système des
Nations Unies intéressant l'action de l'UNESCO
G.
Suivi de la situation en République autonome de Crimée (Ukraine)
H.
Rapport du Comité consultatif international sur l’examen du
Programme Mémoire du monde
I.
La sécurité des journalistes et la question de l’impunité
201 EX/5
Conseil exécutif
Deux cent-unième session
Partie I (A)
PARIS, le 21 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE A LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
A. Rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action pour les petits États
insulaires en développement (PEID)
Le présent document est soumis en application des décisions 196 EX/5.I.B,
197 EX/5.I.D, et 199 EX/5.I.A priant la Directrice générale de faire rapport au
Conseil exécutif à sa 201e session sur les progrès accomplis dans la poursuite
de la mise en œuvre du Programme d'action pour le développement durable
des petits États insulaires en développement (PEID).
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au paragraphe 14.
201 EX/5 Partie I (A)
A.
Rapport sur la poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action pour les petits États
insulaires en développement (PEID)
(Suivi des décisions 196 EX/5.I.B, 197 EX/5.I.D, 199 EX/5.I.A)
CONTEXTE
1.
Les Modalités d'action accélérées pour les PEID (Orientations de SAMOA), le document final
de la troisième Conférence internationale sur les PEID (Sommet Barbade + 20), fournissent un cadre
complet et renouvelé pour le développement durable dans les PEID. Elles reposent sur le constat
que bien qu’ayant accompli des progrès considérables dans de nombreux domaines au cours des
dernières décennies, les PEID continuent de former toujours l’un des groupes de pays les plus
vulnérables au monde. Les PEID restent exposés à de multiples défis et contraintes sur la voie de
la réalisation du développement durable tels que l’exposition à des chocs extérieurs, économiques
ou environnementaux, et à la marginalisation due en partie à leur éloignement, entre autres facteurs.
Ce document encourage la communauté internationale à prendre d’autres mesures pour
accompagner les PEID sur la voie du développement durable.
2.
L’UNESCO a été parmi les premières organisations du système des Nations Unies à prendre
des mesures concrètes pour traduire les priorités des Orientations de SAMOA en un plan d’action
conforme à son mandat. Ce rôle précurseur est reconnu dans le récent « Examen global de l’appui
du système des Nations Unies aux petits États insulaires en développement : conclusions finales »
(JIU/REP/2016/7) réalisé par le Corps commun d'inspection (CCI) suite aux résolutions 69/288 et
70/202 de l’Assemblée générale 1.
3.
Le Plan d’action pour les PEID a été élaboré à la demande des États membres (résolution
37 C/1 (V) sur le Renforcement de la stratégie de l’UNESCO relative aux petits États insulaires en
développement). Le projet de plan d’action présenté au Conseil exécutif à sa 196e session
(document 196 EX/5 Partie I (B)) a reçu un accueil favorable. Suite à la décision 196 EX/5.I.B, la
Directrice générale a également présenté à la 197e du Conseil exécutif un rapport sur les Activités
en faveur des PEID dans le Programme et budget 2014-2017 de l’Organisation, y compris une
analyse des ressources supplémentaires nécessaires (documents 197 EX/5 Partie I (D) et
197 EX/5.INF).
4.
Le Conseil exécutif a pris note de ces informations complémentaires et a prié la Directrice
générale de lui présenter, pour adoption à sa 199e session, la version finalisée du Plan d’action pour
les PEID, accompagnée d’une stratégie de mise en œuvre (décision 197 EX/5.I.D). Le Secrétariat a
révisé le projet de Plan d’action dans le but de le renforcer en associant des objectifs à des actions
spécifiques. Il a également mis au point une stratégie de mise en œuvre pour le Plan d’action finalisé
en ciblant les activités à mener dans le cadre du 38 C/5 ainsi qu’une stratégie visant à mobiliser des
fonds extrabudgétaires pour les PEID. Le Plan d’action pour les PEID finalisé a été approuvé par le
Conseil exécutif à sa 200e session (199 EX/5.INF.Rev. Partie I), de même que la première phase de
sa mise en œuvre.
5.
En outre, conformément à la décision 197 EX/5.I.D, la Directrice générale a demandé à
l’Institut de statistique de l’UNESCO (ISU) de ventiler ses données de terrain afin de contribuer à
des indicateurs de développement relatifs aux PEID. L’objectif est de permettre de mieux
comprendre les effets du classement des PEID en diverses catégories afin d’obtenir une
représentation plus fidèle des fragilités de ces pays en termes de limites de taille et de ressources,
d’économies d’échelle, d’endettement, de chocs économiques extérieurs, d’isolement et de
1
Les conclusions de l’examen devraient être étudiées par la Deuxième Commission lors de la
72e session de l’Assemblée générale sous la forme d’un addendum au Rapport annuel du Secrétaire
général sur le « Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en
développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en
œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en
développement ».
201 EX/5 Partie I (A) – page 2
fréquence des catastrophes naturelles. L’ISU a présenté un rapport d’avancement préliminaire à la
200e session du Conseil exécutif ainsi qu’un document d’information (200 EX/5.INF). Ce rapport
analyse la situation actuelle des PEID et les fragilités, les problèmes et les besoins qui leur sont
propres dans les domaines de l’éducation et de l’alphabétisation, de la science et de l’innovation, et
de la culture. Un rapport d’avancement complet sera présenté au Conseil exécutif à sa 202e session,
comme demandé dans la décision 200 EX/5.I.A.
6.
En outre, conformément à la décision 197 EX/5.I.D, le Secrétariat a créé dans SISTER pour
le 38 C/5 un label spécial pour identifier les plans de travail qui « bénéficient directement aux PEID »
dans la catégorie « Stakeholders and Scope ». Ce label permet de rapidement rechercher toutes
les activités inscrites dans le 38 C/5 qui bénéficient directement aux États membres des PEID.
Progrès accomplis dans la poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action pour les PEID
7.
Le présent rapport répond aux décisions 197 EX/5.I.D et 199 EX/5.I.A par lesquelles le Conseil
exécutif priait la Directrice générale de lui faire rapport à sa 201e session sur les progrès accomplis
dans la poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action pour les petits États insulaires en
développement. Le Plan d’action pour les PEID constitue la contribution initiale de l’UNESCO à la
mise en œuvre des Orientations de Samoa. Il couvre la période de la Stratégie à moyen terme de
l’Organisation (2014-2021). Ce premier rapport concerne les résultats escomptés du 38 C/5 pour
2016. Pour la première fois et à la demande du Conseil exécutif, des cibles propres aux PEID ont
été identifiées dans SISTER pour chaque résultat escompté pertinent du 38 C/5, conformément aux
domaines prioritaires définis dans le Plan d’action. On dispose ainsi d’une image plus précise et
complète des efforts engagés par l’Organisation pour contribuer au développement durable dans
les PEID.
8.
À partir des données sur les PEID renseignées dans SISTER pour le 38 C/5, la présente
annexe fournit un récapitulatif des principaux progrès accomplis dans les cinq domaines prioritaires
du Plan d’action pour les PEID sous forme textuelle. Un état plus détaillé pour chaque résultat
escompté concerné, assorti de cibles propres aux PEID, peut être consulté en ligne à l’adresse
http://www.unesco.org/new/en/sids-report-2016/. Le rapport en ligne suit le format du tableau
présenté dans le document 199 EX/5.INF.Rev., qui précise pour chaque résultat escompté
concerné, les indicateurs de performance, les cibles du 38 C/5 avec leurs éléments propres aux
PEID, et les progrès préliminaires accomplis en 2016. Ces progrès reposent à la fois sur le
programme ordinaire et sur les fonds extrabudgétaires.
9.
En plus des progrès accomplis dans chaque domaine programmatique, l’Organisation a
également mis à profit les synergies entre les grands programmes, ainsi que l’intervention au niveau
des politiques et des communautés, pour faire progresser la mise en œuvre du Plan d’action pour
les PEID. Son aptitude à jeter des ponts entre les priorités scientifiques, éducatives, sociales et
culturelles constitue l’un des principaux atouts de la collaboration stratégique de l’Organisation entre
ses secteurs. Le partage des bonnes pratiques entre les institutions concernées du système des
Nations Unies, la coopération avec les partenaires régionaux et nationaux et les importants apports
de la part des réseaux existants ont joué un rôle décisif dans la mise en œuvre du Plan d’action de
l’UNESCO pour les PEID. Une approche multipartite et multidisciplinaire, reliant les communautés
vulnérables avec les décideurs, les scientifiques avec les citoyens, l’échelon local avec le niveau
mondial, a également largement contribué à l’avancement de sa mise en œuvre.
10. Des synergies intersectorielles ont permis, entre autres, d’améliorer la résilience des
communautés dans les PEID, face au changement climatique et aux catastrophes naturelles, par
des stratégies de lutte et d’adaptation élaborées et ajustées grâce à l’océanographie, au programme
Sandwatch, à l’EDD, au développement social, aux politiques scientifiques, à la gestion durable de
l’eau douce, ainsi qu’à la préservation de la biodiversité, du patrimoine culturel matériel et immatériel,
et l’utilisation des TIC pour le partage des connaissances. Elles reposent sur un large éventail de
champs d’expertise technique et sur les expériences antérieures des précédents exercices
biennaux.
201 EX/5 Partie I (A) – page 3
PROCHAINES ÉTAPES
11. Ce rapport présente les principaux progrès accomplis dans la première phase de la mise en
œuvre du Plan d’action pour les PEID. Les priorités du Plan d’action continueront d’être mises en
œuvre pendant toute la durée du biennium, et les PEID continueront d’être proposés en tant que
groupe prioritaire dans le projet de 39 C/5 qui sera présenté à la Conférence générale à l’automne
prochain.
12. Dans le domaine du changement climatique, il convient de noter que les Fidji ont été désignées
pour présider la Conférence 2017 des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC COP-23) qui sera organisée par le Secrétariat de la CCNUCC
à Bonn (Allemagne), du 6 au 17 novembre 2017. L’UNESCO continuera à répondre, dans le cadre
de son mandat, aux défis qui pèsent sur les PEID et améliorera sa collaboration au plan international
pour une mise en œuvre effective et un impact mondial ainsi que sur le terrain.
13. L’UNESCO continuera également de contribuer activement au Plan d’action à l’échelle du
système des Nations Unies pour les PEID, au Programme de développement durable à l’horizon
2030, au cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, aux résultats de
la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques, entre autres.
Projet de décision
14.
Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter la décision ci-après :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant ses décisions 196 EX/5.I.B, 197 EX/5.I.D et 199 EX/5.I.A,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (A) et son annexe,
3.
Rappelant le statut particulier de groupe cible prioritaire dans sa Stratégie à moyen terme
pour 2014-2021 (37 C/4) conféré par l’Organisation aux petits États insulaires en
développement (PEID),
4.
Se félicite du rapport de la Directrice générale sur les progrès accomplis dans la
poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action pour les États insulaires en
développement (PEID) et prend note de son contenu ;
5.
Encourage les États membres à apporter des contributions volontaires pour la poursuite
de la mise en œuvre du Plan d’action pour les PEID et à améliorer encore la coordination
de la coopération technique bilatérale ;
6.
Prie également la Directrice générale de rendre compte des progrès accomplis dans la
poursuite de la mise en œuvre du Plan d’action pour les PEID dans les rapports
statutaires de l’Organisation sur l’exécution du programme.
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe
ANNEXE
PRINCIPAUX PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA PREMIÈRE PHASE DE MISE EN ŒUVRE
DU PLAN D'ACTION POUR LES PETITS ÉTATS INSULAIRES EN DÉVELOPPEMENT (PEID)
DANS LE CADRE DU 38 C/5
En ce qui concerne la priorité 1 relative au renforcement des capacités insulaires en vue d’un
développement durable par l’éducation et le renforcement des capacités humaines et
institutionnelles, les progrès suivants ont été enregistrés :
Les capacités nationales des PEID ont été renforcées pour l’élaboration et la mise en œuvre de
politiques et de plans dans le cadre de l’apprentissage tout au long de la vie ; en particulier, un
examen des politiques a été mené à Saint-Kitts-et-Nevis et un autre lancé aux Bahamas. Un soutien
a également été apporté à Haïti pour la conception et la mise en œuvre d’un système d'information
sur la gestion de l'éducation (SIGE). L’UNESCO aide les PEID à élaborer des politiques et des plans
directeurs nationaux relatifs aux TIC dans l’éducation en organisant des ateliers nationaux suivis
d’avis techniques sur la finalisation des politiques ; les Fidji, la Jamaïque, Maurice et les Seychelles
ont récemment bénéficié de ces soutiens et ont élaboré leurs politiques et leurs plans directeurs. La
politique jamaïcaine relative aux TIC dans l’éducation a été approuvée par le gouvernement. Avec
l’appui de l’UNESCO, le Gouvernement de la Jamaïque a adapté le Cadre de compétences des
enseignants en matière de TIC (ICT-CFT) de l’Organisation en 2016 et prévoit de l’appliquer dans
les établissements de formation des enseignants du pays.
Les capacités des PEID ont été renforcées en vue d’élaborer et de mettre en œuvre des politiques
visant à transformer l’EFTP. Notamment, Sainte-Lucie a mis en place une nouvelle politique dans
ce domaine, inspirée d’une analyse de sa politique d’EFTP menée avec l’appui de l’UNESCO qui
sera publiée en février 2017. De plus, par le biais de l’UNESCO-UNEVOC, un programme phare
d’encadrement de l’EFTP a été mis en place pour favoriser une meilleure compréhension et une
mise en œuvre stratégique institutionnelle du Programme de développement durable à l'horizon
2030, en particulier de l’ODD 4, conformément à la Stratégie de l’UNESCO en faveur de l’EFTP
(2016-2021). Vingt-deux cadres moyens et supérieurs de l’EFTP de 19 pays, notamment la Barbade,
les Fidji et la Jamaïque, ont été formés. Ce programme a renforcé les capacités d’encadrement et
de gestion des participants. De plus, cinq centres UNEVOC participent à la mise en œuvre de
programmes de renforcement des capacités en faveur des cadres, enseignants et formateurs de
l’EFTP dans l’ensemble des trois domaines prioritaires de la Stratégie de l’EFTP. Quatre de ces
programmes ont été pleinement mis en œuvre et 83 enseignants et formateurs ont été formés en
Asie-Pacifique, notamment aux Fidji et à Kiribati.
L’UNESCO apporte également un soutien technique en vue de renforcer la formation et le
perfectionnement professionnel des enseignants dans les PEID. En particulier, l’UNESCO a aidé
Cuba et la République dominicaine à évaluer et revoir leurs normes relatives aux enseignants sur la
base de la Stratégie régionale sur les enseignants de l’UNESCO, ce qui a débouché sur une série
de recommandations à l’intention des décideurs ; ces recommandations sont actuellement adaptées
au contexte éducatif national des deux pays. De plus, l’UNESCO fournit son appui à la formation
des enseignants aux Fidji, à Samoa, dans les Îles Salomon et à Vanuatu, dans le but d’accroître le
nombre d’enseignants dotés des qualifications requises pour enseigner. En deux ans, plusieurs
ateliers de formation sur les normes professionnelles et les cadres de compétences, ainsi que sur
la formation continue des enseignants, ont soutenu le travail des enseignants, des chefs
d’établissement et des responsables de l’éducation.
L’UNESCO aide les PEID à mettre en œuvre le Programme d'action global pour l'EDD comme
moyen d'assurer le suivi de la Décennie des Nations Unies pour l'éducation au service du
développement durable : 250 écoles du réSEAU de 25 pays, dont trois PEID (République
dominicaine, Cabo Verde et Haïti), ont participé à l’élaboration et à la mise en œuvre de plans
d’action globaux sur l’EDD à l’école, ciblant en particulier le changement climatique. L’UNESCO a
organisé une formation internationale de formateurs à l'approche globale du changement climatique
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe – page 2
(21-23 novembre 2016, Dakar (Sénégal)) pour 40 coordonnateurs de projet et modérateurs scolaires
nationaux. Une deuxième formation suivra en mars 2017. Les établissements de formation des
enseignants de Maurice participent à un programme de renforcement des capacités en vue
d’intégrer l’EDD dans leur formation initiale et continue au niveau secondaire. Des jeunes de dix
PEID ont été choisis pour participer à un programme de formation à l’exercice de responsabilités en
matière d’EDD. Plusieurs PEID participeront à des séances de renforcement des capacités en vue
d’intégrer l’EDD et les ODD à l’échelle locale.
En ce qui concerne la priorité 2 visant à accroître la résilience des PEID face à la gestion
durable de l’environnement, des océans, des eaux douces et des ressources naturelles, les
principaux progrès sont les suivants :
Les politiques de STI, l’interface science-politiques et l’engagement auprès de la société, y compris
les groupes vulnérables, ont été consolidés, en particulier grâce au renforcement des capacités en
2016 pour permettre aux Bahamas de développer et renforcer la mise en œuvre de leur politique en
matière de STI. Pour mémoire, au cours du précédent exercice biennal, Curaçao et le Guyana
avaient également bénéficié de l’aide de l’UNESCO pour l’élaboration et la mise en œuvre de leur
politique en 2015. De plus, des discussions préliminaires sur une proposition de projet régional
d’élaboration d’une politique des STI pour les Tonga, Samoa, Vanuatu, la Nouvelle-Calédonie et
Kiribati ont été amorcées en 2016. Au niveau régional, en Amérique latine et dans les Caraïbes,
l’UNESCO a organisé en septembre 2016 le Forum ouvert sur les sciences CILAC, à Montevideo,
qui a proposé un programme stratégique en faveur des STI aux gouvernements, universités,
entreprises scientifiques et organisations de la société civile, conforme aux priorités établies dans le
Programme de développement durable à l’horizon 2030. En Afrique occidentale, les capacités des
participants de Cabo Verde ont été renforcées en matière d’élaboration et de gestion des politiques
de STI lors d’une réunion de spécialistes en septembre 2016 à Dakar. De plus, une activité sur le
thème de l’innovation et de la création et de la promotion d’entreprise de la Stratégie mondiale pour
la jeunesse en Afrique occidentale – Sahel a été organisée en juin 2016 à Cabo Verde.
Dans le domaine de la recherche et de l’enseignement en sciences fondamentales, les capacités
humaines et institutionnelles ont été renforcées, grâce à des synergies au sein du réseau
d’institutions partenaires de l’UNESCO. À cet égard, en collaboration avec l’Université de Maurice,
une conférence régionale a été organisée dans ce pays en février 2016 dans le but de s’assurer que
les sciences fondamentales et appliquées soient accessibles à tous, grâce à un enseignement des
sciences par l’expérimentation peu coûteux et facile à reproduire. Une conférence de suivi sera
organisée en février 2017. Un soutien a été apporté à Cabo Verde dans l’organisation des
olympiades nationales de mathématiques et dans la mise en œuvre d’un programme d’études
universitaires en sciences fondamentales au service du développement. Une assistance a été
fournie à Saint-Kitts-et-Nevis, Sainte-Lucie et Trinité-et-Tobago pour la mise en place et
l’élargissement du programme mondial de microscience de l’UNESCO. En collaboration avec le
Département Afrique, le PISF élabore actuellement un modèle microscientifique pour les pays
lusophones d’Afrique (PALOP), dont bénéficieront Sao Tomé-et-Principe et Cabo Verde.
Concernant la promotion de l’utilisation et de l’application des énergies renouvelables, l’examen des
technologies existantes et l’échange de bonnes pratiques et d’expériences sur les technologies et
politiques en matière d’énergies renouvelables en Asie du Sud-Est, l’UNESCO a renforcé deux
institutions régionales, à savoir le Centre de l’ASEAN et le Réseau pour le développement durable
en Asie du Sud-Est (SEASN). Les écoles africaines de l’UNESCO sur les politiques et stratégies en
matière d’énergies renouvelables ont formé des participants de Sao Tomé-et-Principe. Grâce à une
collaboration avec le Centre international de mathématiques pures et appliquées (CIMPA), plus de
22 écoles axées sur la recherche et l’innovation ont été mises en place, qui ont formé plus d’un
millier de jeunes scientifiques, dont 200 originaires des PEID. Au cours de l’exercice biennal
précédent, Cuba a bénéficié du soutien de l’UNESCO pour l’organisation de la 14e édition du prix
Carlos J. Finlay en microbiologie ; le pays en bénéficiera encore pour la 15e édition en 2017.
L’UNESCO s’emploie à renforcer son programme pour les STEM, le PISF jouant le rôle d’une plate-
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe – page 3
forme stratégique ; l’accent mis sur la formation des enseignants, sur les pays d’Afrique et les pays
les moins avancés profitera aux PEID à l’échelle mondiale.
Dans le domaine de l’étude scientifique des processus océaniques et côtiers, la COI a recentré ses
programmes océanographiques afin de mieux sensibiliser ses États membres et de mobiliser leurs
capacités scientifiques, de façon à relever les défis définis dans les ODD, les Orientations de Samoa,
le Cadre d'action de Sendai et l’Accord de Paris sur les changements climatiques. Le Réseau
mondial d'observation de l'acidification de l'océan (GOA-ON, 330 membres de 67 pays), piloté par
la COI, permet aux États membres de mieux suivre l’acidification de l’océan et favorise l’observation
de ses effets sur la vie marine. Son plan de mise en œuvre actualisé, comprenant des directives
chimiques et physiques actualisées pour les observations de l’acidification de l’océan, est toujours
en préparation et sera publié en juin 2017. Soixante-sept pays y ont contribué, notamment les Fidji,
les Palaos et Samoa. Un Réseau de suivi de la concentration en oxygène dans l’océan mondial
(GO2NE) a été créé pour soutenir la recherche sur la désoxygénation des océans, et des
scientifiques des PEID en font partie. Afin d’évaluer les effets du changement climatique et les
tendances mondiales du phytoplancton dans l’océan, plus de 300 séries chronologiques ont été
analysées, réparties entre les océans Arctique, Atlantique Nord, Atlantique Sud, Antarctique, Indien,
Pacifique Sud et Pacifique Nord, pour le phytoplancton et le zooplancton, couvrant plus de cinq
écosystèmes marins comparables et y compris des données recueillies dans les PEID.
Dans le cadre de la résilience côtière et de l’éducation au changement climatique, dans les PEID
couverts par l’AIMS, et ceux des Caraïbes et du Pacifique, les capacités des enseignants et des
groupes communautaires ont été renforcées pour intégrer le changement climatique dans les
programmes d’enseignement formel et informel par le biais des sessions de formation de l’UNESCO
sur l’éducation au changement climatique en classe et à l'extérieur de la classe. L’élargissement du
projet Sandwatch a également été assuré dans le cadre d’une action spécifique à l’appui du
déploiement international de la base de données mondiales de Sandwatch en tant qu’outil
« scientifique citoyen » de suivi des effets du changement climatique sur les régions côtières.
Les risques et les effets des tsunamis et autres aléas liés aux océans, les mesures d’adaptation au
changement climatique et d’atténuation de ses effets et les politiques en faveur d’écosystèmes
océaniques sains ont été au premier plan des activités des PEID menées avec le soutien de la COI.
Par exemple, la COI a associé 14 PEID des Caraïbes à l’harmonisation et à la normalisation des
systèmes d’alerte rapide aux tsunamis. De plus, ces pays sont très actifs lors des exercices annuels
CaribeWave, au cours desquels les services de suivi et d’alerte sont testés. Ces 14 PEID des
Caraïbes et quatre PEID du Pacifique Sud-Ouest (Îles Cook, Îles Salomon, Tonga et Vanuatu) ont
bénéficié de formations régionales ou nationales en vue de mettre en place ou de revoir leurs
procédures opérationnelles normalisées (SOP) relatives aux tsunamis. L’installation de nouvelles
stations de surveillance à Aruba, en Jamaïque et à Sainte-Lucie ont contribué à renforcer les
capacités de surveillance du niveau de la mer dans les Caraïbes, en ce qui concerne les tsunamis
et autres risques côtiers. Une solution a été récemment trouvée pour poursuivre le travail mené par
le Système d'alerte aux tsunamis dans les Caraïbes, avec l’aide du Gouvernement de la Barbade et
une contribution volontaire du Gouvernement des Pays-Bas au Compte spécial de la COI.
Dans le domaine de la protection et de la gestion durable des ressources océaniques et côtières, le
projet LME/LEARN du FEM – destiné à produire, échanger et partager des connaissances entre les
projets et praticiens des grands écosystèmes marins du FEM et les initiatives côtières et marines
connexes – a débuté par un atelier de lancement et la première réunion de son Comité directeur,
organisée à l’UNESCO en mars 2016. Le projet a abouti à son résultat le plus visible, à savoir la
réunion de la 18e Consultation annuelle sur les grands écosystèmes marins, en décembre 2016.
Cette rencontre a rassemblé un nombre record de 128 participants originaires de 52 pays, dont trois
PEID.
Le Rapport mondial sur les sciences océaniques est envisagé comme une source de connaissances
qui aidera les États membres, les gouvernements nationaux et locaux, les instituts universitaires et
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe – page 4
de recherche, ainsi que les organisations internationales et les donateurs, à prendre des décisions
éclairées concernant la situation de la recherche, de l’investissement et de la productivité dans le
domaine des sciences océaniques. Le processus de rédaction touche à sa fin. Un questionnaire a
été envoyé à tous les États membres de la COI et 34 d’entre eux y ont répondu, dont moins de 20 %
étaient issus de PEID. Le Comité de rédaction interdisciplinaire et international a été constitué et
s’est réuni du 24 au 26 mai à Elseneur (Danemark) ; il a passé en revue cinq chapitres du projet et
pointé les données qui y faisaient défaut. Son contenu et ses grandes lignes sont en accord avec
les principaux piliers du développement durable. Une deuxième réunion du Comité de rédaction a
été organisée par la Corée en novembre 2016.
La coopération mondiale en sciences géologiques s’est élargie, en particulier par la promotion de
l’éducation aux sciences de la Terre en Amérique latine en 2016. Un appel à candidatures a été
lancé en vue de trouver des spécialistes en la matière, et plusieurs candidats ont été retenus, y
compris dans des PEID (Belize, Cuba, Jamaïque, Saint-Kitts-et-Nevis et Sainte-Lucie) ; ils vont aider
à finaliser un questionnaire sur ce thème qui sera envoyé dans toute la région. À sa première réunion
en février 2016, le Conseil du PICG est convenu de financer 4 nouveaux projets et 16 projets
existants. De plus, 6 projets ont été reconduits sans financement. Si aucun des responsables de
projet n’est originaire des PEID, les participants aux projets incluent Cuba, la République
dominicaine, la Jamaïque, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, Singapour, le Timor-Leste et Vanuatu ;
25 % des 142 responsables de projet sont des femmes.
Les petits États membres insulaires en développement ont réduit leur vulnérabilité et amélioré leur
résilience face aux risques naturels en renforçant leurs capacités en matière de réduction des
risques de catastrophe, en particulier grâce à la mise en œuvre de la méthode d’évaluation
multirisques UNESCO-VISUS pour la sécurité des écoles, qui aide les décideurs à choisir sur quoi
axer leurs efforts et leurs interventions de réduction des risques, compte tenu des ressources et
éléments scientifiques disponibles. Cette méthode est actuellement mise en place dans 100 écoles
dans le nord d’Haïti. De plus, une boîte à outils sur les pertes et dommages a été mise au point ;
elle vise à rassembler des données de référence sur les pertes et dommages subies par les secteurs
de l’agriculture et du tourisme dans un certain nombre de PEID du Pacifique. À l’avenir, cette boîte
à outils pourra être élargie à d’autres secteurs. La sensibilisation a également progressé grâce à
des manifestations telles que la session d’information sur la méthode VISUS destinée aux États
membres du GRULAC. Les capacités ont été renforcées par la formation de plus de 40 spécialistes
de 13 pays des Caraïbes à diverses problématiques techniques relatives à la réduction des risques
de catastrophe pour le secteur de l’éducation, notamment l’évaluation des infrastructures
essentielles.
Le Réseau mondial des réserves de biosphère (WNBR) de l’UNESCO, un réseau de sites
d’apprentissage du développement durable, compte 669 réserves de biosphère, dont 16 sites
transfrontières, dans 120 pays ; 20 réserves de biosphère se situent dans des PEID, dont celle de
La Hotte en Haïti, qui a rejoint le Réseau en 2016.
Un programme de recherche visant à promouvoir la science de la durabilité et le développement
durable est actuellement mené dans trois réserves de biosphère situées dans des PEID :
Macchabée-Bel Ombre à Maurice, Principe à Sao Tomé-et-Principe et Sainte-Marie à Saint-Kitts-etNevis.
Les États membres, notamment les PEID, continuent de bénéficier d’une aide pour améliorer la
gouvernance des eaux souterraines à l’échelle locale, nationale et transnationale. Dans le cadre du
Programme d'évaluation des eaux transfrontalières (TWAP), 42 PEID ont bénéficié d’une évaluation
spécifique des eaux souterraines. En outre, neuf PEID (Cuba, Haïti, République dominicaine,
Jamaïque, Bahamas, Sainte-Lucie, Trinité-et-Tobago, Maurice et Cabo Verde) bénéficient d’un
élargissement du soutien institutionnel aux systèmes de suivi des sécheresses. Par ailleurs, Cuba,
Haïti, la République dominicaine, la Jamaïque, les Bahamas, Sainte-Lucie et Trinité-et-Tobago ont
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe – page 5
reçu une formation sur les pénuries d’eau. De plus, Sainte-Lucie a bénéficié d’une formation sur la
qualité de l’eau.
En ce qui concerne la priorité 3 visant à aider les PEID à gérer les transformations sociales
et à promouvoir l’inclusion et la justice sociales :
Des progrès ont été accomplis dans le renforcement des capacités des décideurs, des organisations
de la société civile et d’autres acteurs majeurs dans les PEID en vue de concevoir et de mettre en
œuvre des propositions novatrices pour l’élaboration de politiques publiques en faveur de l’inclusion
sociale et du dialogue interculturel. Cela passe par la participation de l’UNESCO aux travaux du
Groupe mondial interinstitutions sur la migration, la contribution aux réunions de ses responsables,
un travail conceptuel sur les principes et les cadres, des déclarations conjointes de plaidoyer et des
rapport d’études, et la présence à des conférences et des tables rondes sur l’intégration de la
migration dans le Programme 2030. La Conférence intitulée Associer les hommes et les garçons à
la réalisation de l’égalité des genres en Amérique latine et dans les Caraïbes a été organisée par
Cuba et la Jamaïque et a accueilli des participants de ces deux pays. La cérémonie de remise du
Prix international José Martí 2016 de l’UNESCO a été organisée le 28 janvier à Cuba.
L’UNESCO soutient la formulation, la révision et la mise en œuvre de politiques et de législations
axées sur la jeunesse, avec la participation des jeunes à différents niveaux, à Cabo Verde, à Cuba,
en Guinée-Bissau, au Timor-Leste, en Haïti et à Saint-Kitts-et-Nevis. D’autres activités relatives à la
jeunesse sont menées dans les PEID, notamment une initiative sur les violences liées au genre en
milieu scolaire à Samoa, mise en œuvre grâce au renforcement des capacités et à l’élaboration de
programmes médiatiques par des étudiants en journalisme. Un projet de recherche axé sur la
jeunesse aux Tonga et un réseau à Cabo Verde, entre autres pays, a été mené pour mettre en
pratique les connaissances et les compétences acquises à l’occasion d’une formation sur la gestion
de l’innovation et le développement de l’entrepreneuriat.
La recherche sur les violences liées au genre en milieu scolaire dans le Pacifique a fait l’objet d’une
campagne de promotion en vue d’améliorer les politiques et de sensibiliser davantage aux violences
liées au genre dans le système éducatif (avec la participation d’universités, d’enseignants, de chefs
d’établissement et de ministères). Élaboré conjointement avec l’Institut de l’éducation de l’Université
du Pacifique Sud aux Tonga, le mandat d’un projet de recherche portait sur une étude de la
documentation existante dans le domaine des violences liées au genre en milieu scolaire dans le
Pacifique et aux Tonga et sur l’élaboration d’instruments d’enquête. Le projet mené dans les îles
principales de Tongapatu et Vava’u s’appuiera sur un échantillon de 250 informateurs constitué
d’étudiants, de parents et d’enseignants. En plus d’apporter des éléments concrets sur la situation
des violences liées au genre en milieu scolaire aux Tonga, ces recherches devraient déboucher sur
des recommandations stratégiques en vue de renforcer les politiques de lutte contre ces violences.
Elles représentent une contribution concrète de l’UNESCO à la mise en œuvre des objectifs du
Programme de développement durable à l’horizon 2030 dans la région Pacifique. L’accent sera mis
sur les défis liés à deux ODD : l’ODD 5 : « Parvenir à l’égalité des sexes et autonomiser toutes les
femmes et les filles » et l’ODD 16 : « Promouvoir l’avènement de sociétés pacifiques et inclusives
aux fins du développement durable, assurer l’accès de tous à la justice et mettre en place, à tous
les niveaux, des institutions efficaces, responsables et ouvertes à tous ».
Dans le domaine de l’éducation physique, des sports et de la lutte contre le dopage, 20 pays de la
région Pacifique sur 24 ne disposent toujours pas d’une politique du sport. À la suite d’un atelier
qu’elle a organisé en 2015, l’UNESCO a conçu avec l’Organisation des comités nationaux
olympiques d'Océanie l’initiative du Pacifique en faveur du sport, Pacific Sport Compass,
officiellement approuvée par la 4e réunion des Ministres du sport du Pacifique à Port Moresby
(Papouasie-Nouvelle-Guinée), en juillet 2015. Cette initiative est actuellement mise en œuvre avec
succès dans la région.
Par les domaines cibles de la politique sportive et de l’enseignement du sport, cette initiative offre
un processus structuré pour nouer un partenariat entre les acteurs du sport et la communauté du
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe – page 6
développement dans son ensemble, pour faire en sorte que le sport contribue activement au bienêtre des peuples du Pacifique et à la mise en œuvre des ODD dans la région. Grâce à une petite
réserve de fonds d’amorçage, le Secrétariat du Forum des Îles du Pacifique a élaboré une
proposition de financement à l’intention de l’Union européenne pour soutenir l’initiative. Les Fidji font
partie des cinq pays pilotes où les directives de l’UNESCO à l'intention des décideurs en matière
d’éducation physique de qualité sont déployées et expérimentées dans le cadre d’une coopération
entre l’UNESCO, l’OMS, le Comité national olympique et le Ministère de l’éducation.
En 2016, dans le cadre de l’application de la Convention internationale contre le dopage dans le
sport, les Bahamas, la Barbade, Cuba, la Grenade, le Guyana et Singapour ont mis en œuvre des
projets avec l’aide du Fonds anti-dopage en vue de renforcer les capacités nationales et régionales
en matière de lutte contre le dopage. En outre, en novembre 2016, le Comité d'approbation du Fonds
a approuvé des initiatives soumises par les Bahamas, les Fidji et la Jamaïque, en vue d’une mise
en œuvre en 2017.
En ce qui concerne la priorité 4 visant à préserver le patrimoine culturel matériel et immatériel
et promouvoir la culture pour favoriser le développement durable des îles, des progrès
importants ont également été accomplis, notamment :
S’agissant de la mise en œuvre de la Convention de 1972, un PEID l’a ratifiée. Quatre PEID parties
à la Convention ont constitué ou révisé des listes indicatives et trois ont présenté des dossiers de
candidature répondant aux exigences requises. Huit PEID ont demandé l’assistance internationale
du Fonds du patrimoine mondial. Un PEID a bénéficié d’un appui pour la transposition des
dispositions de la Convention dans les lois et les politiques nationales. Les effectifs ont été renforcés
dans 13 sites du patrimoine mondial localisés dans des PEID, le tourisme durable étant
particulièrement ciblés dans deux de ces sites. Deux sites situés dans des PEID ont contribué à
l’essor du tourisme durable. Un site du patrimoine mondial marin localisé dans un PEID a révisé son
plan de gestion, et des solutions et des bonnes pratiques ont été échangés par des gestionnaires
de 6 sites du patrimoine mondial marin localisés dans un PEID. Deux partenariats de conservation
ont été mis en place dans des PEID. Une étude sur le processus en amont a été lancée début 2017
en vue d’élaborer des propositions harmonisées pour sa mise en œuvre, en particulier pour répondre
aux besoins de PEID. Enfin, des jeunes de 10 PEID des Caraïbes ont participé au « Projet des
jeunes du patrimoine mondial sur la biodiversité marine et le changement climatique ». Plusieurs
PEID ont participé aux réunions des organes directeurs de la Convention.
S’agissant de la Convention de 1970, 6 PEID ont été soutenus dans la transposition de ses
dispositions et 8 ont bénéficié de campagnes de sensibilisation. Plusieurs PEID ont participé aux
réunions des organes directeurs de la Convention ainsi qu’au Comité intergouvernemental pour la
promotion du retour de biens culturels à leur pays d’origine ou de leur restitution en cas
d’appropriation illégale.
S’agissant de la Convention de 2001, un PEID l’a ratifiée et transposée dans son droit national. Le
Conseil consultatif scientifique et technique a envoyé une mission scientifique pour assister Haïti
dans la préservation et la gestion du patrimoine culturel subaquatique. Un projet d’assistance a été
mené à Cuba. Plusieurs PEID ont participé aux réunions des organes directeurs de la Convention.
S’agissant de la Convention de 2003, 6 PEID ont bénéficié d’un soutien dans la transposition des
dispositions de la Convention dans les lois et les politiques nationales. Sept PEID ont ratifié la
Convention pendant la période considérée. Cinq rapports périodiques sur la mise en œuvre de la
Convention au niveau national ont été présentés aux PEID parties à la Convention et 3 ont été
examinés par le Comité. En outre, les ressources humaines et institutionnelles destinées au
patrimoine culturel immatériel ont été renforcées dans 13 PEID. Plusieurs PEID ont participé aux
réunions des organes directeurs de la Convention.
S’agissant de la Convention de 2005, deux PEID l’ont ratifiée. Cinq PEID ont demandé un
financement du Fonds international pour la diversité culturelle. Trois PEID ont adopté des politiques
201 EX/5 Partie I (A)
Annexe – page 7
nationales (les Seychelles, Maurice et la Barbade) favorisant la diversité des expressions culturelles,
y compris les biens, services et activités culturels. Un PEID (le Samoa) a bénéficié d’une assistance
pour la transposition de la Convention dans la politique culturelle nationale. Un PEID (Cuba) a
présenté son rapport quadriennal. Plusieurs PEID ont participé aux réunions des organes directeurs
de la Convention.
En ce qui concerne la priorité 5 visant à améliorer la connectivité, la gestion de l’information
et le partage des connaissances, les progrès suivants ont été accomplis :
En avril 2016, l’UNESCO a lancé une campagne de sensibilisation dont l’objectif était de montrer
tout le potentiel des médias dans les périodes d’épidémies et de crises, en particulier pour contenir
la propagation du virus Zika en Amérique latine et dans les Caraïbes. Des messages radiophoniques
d’information et de prévention produits par l’UNESCO en collaboration avec l’IFRC et l’OMS ont été
mis en ligne pour être téléchargés, partagés et diffusés gratuitement par des stations de radio
publiques, privées et communautaires. Ces messages étaient destinés à informer le public sur les
risques associés au virus et à promouvoir des comportements prophylactiques. Suite à l’épidémie
du virus Zika en Amérique latine et dans les Caraïbes, l’UNESCO a organisé un atelier à Panama
(République du Panama) sur le thème de la coopération et des relations entre les médias et les
organisations humanitaires dans les situations de catastrophe et d’urgence.
Dans le domaine des médias communautaires, 32 stations de radio menacées de disparition ont
renforcé leurs capacités pour assurer la pérennité des résultats obtenus pendant la première phase
du projet. Au moins 800 stations ont diffusé les messages radiophoniques sur le virus Zika dans
l’ensemble de la région Amérique latine et Caraïbes.
Des acteurs locaux dans les États membres ont encouragé le développement des médias dans le
cadre du Programme international pour le développement de la communication (PIDC). La
60e réunion du Bureau du PIDC s’est tenue les 17 et 18 mars 2016. Sur la centaine de propositions
de projets reçues, 59 répondaient aux critères de qualité définis par le PIDC et ont été présentées
au Bureau pour examen. Cinquante et un projets ont finalement été retenus dans 46 pays, pour un
montant total de 721 000 dollars des États-Unis. Les projets approuvés se répartissent comme suit :
17 en Afrique, 5 dans la région des États arabes, 17 dans la région Asie-Pacifique, 11 dans la région
Amérique latine et Caraïbes et 1 projet de portée internationale. En ce qui concerne les PEID en
particulier, un montant total de 96 000 dollars des États-Unis à titre de soutien aux projets a été
approuvé pour les pays suivants : Samoa, Timor-Leste, Maldives, République dominicaine, Cuba,
Jamaïque, Vanuatu, Nouvelle-Calédonie, Îles Solomon et Papouasie-Nouvelle-Guinée. Cela
représente 39 000 dollars de plus que la somme prévue de 60 000 dollars des États-Unis.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (B)
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
B.
Proposition finale d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO
pour faire face au changement climatique
Conformément à la résolution 38 C/21 et à la décision 200 EX/5.I.C,
la Directrice générale soumet au Conseil exécutif une proposition
finale d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au
changement climatique.
Toutes les propositions contenues dans le présent document qui
pourraient avoir des incidences financières et administratives seront
présentées dans le cadre du Projet de programme et de budget pour
2018-2021 (39 C/5).
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 16.
201 EX/5 Partie I (B)
B.
Proposition finale d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face
au changement climatique
(Suivi des décisions 197 EX/45 et 200 EX/5.I.C, et de la résolution 38 C/21)
I.
INTRODUCTION
1.
Dans sa résolution 38 C/21, la Conférence générale a invité la Directrice générale à présenter
au Conseil exécutif, à sa 200e session, une proposition d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO
pour faire face au changement climatique, compte dûment tenu des conclusions de la COP-21. Afin
de donner suite à cette résolution, la Directrice générale a soumis une telle proposition dans le
document 200 EX/5 Partie I (C).
2.
À l’issue de l’examen de ce document, le Conseil exécutif, à sa 200e session : (a) a remercié
la Directrice générale de sa proposition ; (b) a invité la Directrice générale à refléter, selon qu’il
conviendra, les résultats de la COP-22 dans la Stratégie actualisée de l’UNESCO pour faire face au
changement climatique ; et (c) a prié la Directrice générale de lui présenter, à sa 201e session, un
projet final d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement climatique,
tenant dûment compte des discussions tenues à sa 200e session (cf. décision 200 EX/5.I.C). On
trouvera ainsi la proposition finale (ci-après dénommée « Stratégie de l’UNESCO ») en annexe du
présent document.
II.
ÉDITION 2016 DE LA CONFÉRENCE DES NATIONS UNIES SUR LES CHANGEMENTS
CLIMATIQUES
3.
L’édition 2016 de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques
(COP-22) relevant de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC), s’est tenue à Marrakech (Maroc) du 7 au 18 novembre 2016.
Axée sur l’accélération de l’action mondiale face aux changements climatiques, au lendemain de
l’entrée en vigueur rapide de l’Accord historique de Paris adopté lors de la COP-21, la COP-22 a
permis d’aboutir, parmi les résultats les plus importants, à une décision fixant l’échéance de la
finalisation du manuel opérationnel de l’Accord de Paris au plus tard à 2018 1. Pour une présentation
détaillée des résultats de la COP-22 et des contributions de l’UNESCO à cet égard, voir les
documents 201 EX/5 Partie I (C) (« Contribution de l’UNESCO aux travaux de la 22e Conférence
des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP-22) »)
et 201 EX/5 Partie I (D) (« Rapport concernant la contribution du Programme hydrologique
international (PHI) à la mise en œuvre des conclusions des 21e et 22e Conférences des Parties à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP-21 et COP-22) »).
4.
L’Accord de Paris vise à renforcer la riposte mondiale à la menace du changement climatique,
dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté, notamment : (a) en
contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en dessous de 2° C par
rapport aux niveaux préindustriels, et en poursuivant l’action menée pour limiter l’élévation de la
température à 1,5° C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela réduirait
sensiblement les risques et les effets du changement climatique ; (b) en renforçant les capacités
d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique et en promouvant la résilience à ces
changements et un développement à faible émission de gaz à effet de serre, d’une manière qui ne
menace pas la production alimentaire ; (c) en rendant les flux financiers compatibles avec un profil
d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient au
changement climatique.
1
Décision -/CMA.1 Questions se rapportant à la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
http://unfccc.int/resource/docs/2016/cma1/fre/l03f.pdf
201 EX/5 Partie I (B) – page 2
5.
On notera que chaque Partie à l’Accord de Paris est tenue d’établir, de communiquer et
d’actualiser les contributions déterminées au niveau national successives qu’elle prévoit de réaliser,
et de prendre des mesures d’atténuation internes en vue de réaliser les objectifs desdites
contributions. Suite à l’entrée en vigueur de l’Accord et aux avancées réalisées, lors de la COP-22,
sur tous les aspects relatifs à sa mise en œuvre opérationnelle, il est à prévoir que les contributions
déterminées au niveau national joueront un rôle déterminant dans les modalités d’application de la
CCNUCC dans les années à venir. Par conséquent, il a été jugé indispensable de leur accorder
toute l’attention nécessaire dans la Stratégie actualisée de l’UNESCO pour faire face au changement
climatique.
6.
En mettant l’accent sur les contributions déterminées au niveau national, la Stratégie de
l’UNESCO satisfait à trois conditions importantes. En effet, elle : (a) appuie la mise en œuvre de la
CCNUCC et de son Accord de Paris, et en respecte les principes ; (b) cible les priorités nationales ;
et (c) met en place les éléments qui faciliteront la coopération, le bon rapport coût-efficacité et les
synergies entre l’UNESCO et les autres organismes du système des Nations Unies.
III.
COLLABORATION AU SEIN DU SYSTÈME DES NATIONS UNIES DANS LE DOMAINE
DES CHANGEMENTS CLIMATIQUES
7.
Le Corps commun d’inspection (CCI) du système des Nations Unies a entrepris en 2015
(JIU/REP/2015/5) une étude des activités et des ressources consacrées à la lutte contre les
changements climatiques dans le système des Nations Unies, dans l’objectif de définir des mesures
que les organismes pourraient prendre pour renforcer l’impact de leur action en intensifiant la
coopération, en créant des synergies et en assurant le suivi des activités menées et de l’utilisation
des ressources qui y sont affectées 2.
8.
Le CCI a formulé deux recommandations intéressant directement le présent document.
Recommandation 1 : Les chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies devraient
soumettre aux organes directeurs de ceux-ci une stratégie de lutte contre les changements
climatiques à long terme, applicable à l’échelle du système et conforme aux résultats de la
21e session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques, et les prier de l’adopter et de fournir l’appui nécessaire à sa bonne mise
en œuvre, afin de parvenir à des résultats provisoires mesurables d’ici à 2020 ; Recommandation 2 :
Les organes directeurs des organismes des Nations Unies dont les domaines d’activité́ présentent
des liens directs ou indirects avec la question des changements climatiques devraient approuver et
appuyer la participation de ces organismes à une stratégie de lutte contre les changements
climatiques applicable à l’échelle du système et conforme aux résultats de la 21e session de la
Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.
9.
Conformément à la recommandation 2 du CCI, le Conseil exécutif est invité à appuyer et
approuver la participation de l’UNESCO à une stratégie de lutte contre les changements climatiques
à l’échelle du système des Nations Unies.
10. En ce qui concerne la recommandation 1, le Conseil des chefs de secrétariat des organismes
des Nations Unies pour la coordination (CCS) est pleinement conscient de l’importance d’une
véritable collaboration au sein du système des Nations Unies dans le domaine des changements
climatiques. À sa session du printemps 2016, il a adopté une série de principes fondamentaux
communs pour une approche à l’échelle des Nations Unies en matière d’action climatique (voir
encadré 1), en vue de faciliter et d’orienter la définition d’une stratégie à l’échelle du système, et de
nourrir et renforcer le soutien collectif du système à l’action menée dans le cadre de la CCNUCC (y
compris de l’Accord de Paris), ainsi que du Programme de développement durable à l’horizon 2030 3.
2
3
https://www.unjiu.org/fr/reports-notes/JIU Products/JIU_REP_2015_5_French.pdf
http://www.unsceb.org/CEBPublicFiles/Common Core Principles for a UN System-wide Approach to
Climate Action-ODS_0.pdf
201 EX/5 Partie I (B) – page 3
Ces principes fondamentaux sont dûment reflétés dans la Stratégie de l’UNESCO et aideront à
orienter la mise en œuvre ce celle-ci.
Encadré 1 – Principes fondamentaux communs pour une approche à l’échelle des
Nations Unies en matière d’action climatique
A. Favoriser et faire progresser le développement durable pour tous, en conformité
avec les normes communes du système des Nations Unies
B. Faciliter une action climatique intégrée qui porte à leur maximum les synergies et
les bienfaits réciproques à tous les niveaux du Programme de développement
durable à l’horizon 2030
C. Faire progresser et intensifier l’action ambitieuse et transformative qui est menée
pour faire face aux changements climatiques
D. Donner la priorité à la collaboration interinstitutions et à l’action conjointe afin
d’obtenir des répercussions collectives plus importantes
E. Renforcer la capacité du système des Nations Unies de répondre rapidement aux
besoins des États membres face aux changements climatiques
F.
Fonder l’action du système des Nations Unies en matière climatique sur les
meilleures conclusions scientifiques, données et connaissances climatologiques
G. Établir et renforcer les partenariats, y compris avec des acteurs non
gouvernementaux
H. Veiller à ce que chacune des entités du système des Nations Unies rende des
comptes sur l’action en matière climatique
(Source : Annexe VI du document CEB/2016/4, non disponible en français.)
IV.
PROPOSITION D’ACTUALISATION DE LA STRATÉGIE DE L’UNESCO POUR FAIRE
FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
11. Le document 200 EX/5 Partie I (C). replace dans son contexte la proposition préliminaire de
stratégie actualisée qui a été faite et en donne le fondement rationnel. La proposition finale figurant
à l’annexe du présent document intègre quant à elle les conclusions des débats de la 200e session
du Conseil exécutif et de la COP-22 ; elle souligne l’importance des contributions déterminées au
niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris et se réfère davantage aux principes
fondamentaux communs pour une approche à l’échelle des Nations Unies en matière d’action
climatique. Elle fait en outre le lien de manière plus systématique avec les sections du Projet de
document 39 C/5 ayant trait à l’action climatique. Le Projet de 39 C/5 étant encore susceptible d’être
débattu par le Conseil exécutif à sa 201e session, il sera peut-être nécessaire, pour harmonisation,
de répercuter les éventuels changements qui y seraient apportés sur la Stratégie de l’UNESCO.
12. L’objectif de la Stratégie est de permettre aux États membres de prendre d’urgence des
mesures pour lutter contre le changement climatique et ses effets par l’éducation, les sciences, la
culture, et l’information et la communication, conformément à leurs contributions déterminées au
niveau national, en application de l’Accord de Paris adopté par la COP-21 et dans le cadre général
du Programme 2030 et de l’ODD 13 qui y est défini.
13. Afin d’atteindre cet objectif, la Stratégie de l’UNESCO sera mise en œuvre à travers les actions
et activités décrites dans le document 39 C/5 de l’UNESCO qui satisferont à un ensemble de
principes et de critères généraux. Ces actions et activités devraient en particulier :
(a)
répondre aux besoins des États membres s’agissant de réaliser leurs contributions
déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris, ainsi que l’ODD 13
201 EX/5 Partie I (B) – page 4
du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans le contexte général
défini par les documents 37 C/4 et 39 C/5 ;
(b)
mettre à profit les programmes, stratégies et plans d’action pertinents de l’UNESCO, les
appuyer et être compatibles avec eux ;
(c)
faire mieux prendre conscience du caractère intersectoriel et interdisciplinaire du
changement climatique en tant qu’enjeu s’inscrivant dans le cadre global du
développement durable tout en prenant appui sur les points forts et les priorités de
chacun des grands programmes de l’Organisation ;
(d)
privilégier les activités susceptibles d’être développées à plus grande échelle de façon
à assurer une combinaison homogène, cohérente et structurée des ressources
ordinaires et extrabudgétaires ;
(e)
ménager des synergies avec l’ensemble du système des Nations Unies sur la base d’une
série de principes fondamentaux communs pour une approche à l’échelle des Nations
Unies en matière d’action climatique.
14. En accord avec la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO pour 2014-2021 (document 37 C/4),
les actions de l’UNESCO visant à faire face au changement climatique seront axées sur les pôles
thématiques suivants :
A.
Aider les États membres à élaborer et mettre en œuvre des programmes et des
politiques d’éducation et de sensibilisation du public au changement climatique
B.
Promouvoir la coopération interdisciplinaire sur les connaissances et la recherche
scientifique relatives au climat aux fins de l’adaptation au changement climatique et de
l’atténuation de ses effets
C.
Promouvoir la diversité des expressions culturelles et la préservation du patrimoine
culturel aux fins de l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses
effets
D.
Soutenir un développement social inclusif, favoriser le dialogue interculturel et
promouvoir les principes de prise en compte systématique de l’éthique et de l’égalité des
genres en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses
effets.
15. Dans chacun de ces pôles thématiques, priorité sera donnée aux actions en faveur de l’Égalité
des genres, de l’Afrique, des PEID et de la participation des jeunes. Toutes les actions devront en
outre, en tant que de besoin, suivre et appuyer les principes définis dans les plans d’action, politiques
et accords mis au point ou adoptés par l’UNESCO, tels que le Plan d'action de l’UNESCO pour les
petits États insulaires en développement, le Programme LINKS et le Cadre d'action de Sendai pour
la réduction des risques de catastrophe.
Décision proposée
16. Compte tenu de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter le projet de
décision ci-après :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant ses décisions 197 EX/45 et 200 EX/5.I.C, et la résolution 38 C/21,
2.
Soulignant l’importance de l’Accord de Paris pour guider les actions de l’UNESCO
concernant le changement climatique,
201 EX/5 Partie I (B) – page 5
3.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (B),
4.
Remercie la Directrice générale de la proposition finale de Stratégie actualisée de
l'UNESCO pour faire face au changement climatique, compte dûment tenu des
conclusions de la COP-22 ;
5.
Adopte la Stratégie actualisée de l'UNESCO pour faire face au changement climatique,
telle qu’elle figure à l’annexe du document 201 EX/5 Partie I (B) ;
6.
Prie la Directrice générale de présenter à la Conférence générale, pour qu’elle
l’approuve à sa 39e session, la Stratégie actualisée de l'UNESCO pour faire face au
changement climatique, telle qu’elle figure à l’annexe du document 201 EX/5 Partie I (B) ;
7.
Invite la Directrice générale à promouvoir une véritable collaboration au sein du système
des Nations Unies dans le domaine des changements climatiques, conformément à la
recommandation 2 formulée par le Corps commun d’inspection (CCI) dans son étude
des activités et des ressources consacrées à la lutte contre les changements climatiques
dans le système des Nations Unies (JIU/REP/2015/5), et à fonder cette collaboration sur
les principes fondamentaux communs pour une approche à l’échelle des Nations Unies
en matière d’action climatique adoptés par le Conseil des chefs de secrétariat des
organismes des Nations Unies pour la coordination (CEB/2016/4) ;
8.
Invite tous les États membres à s’engager pleinement aux côtés du Secrétariat de
l’Organisation, au Siège et dans les unités hors Siège, afin de mettre en œuvre de
manière concrète la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement climatique
– notamment, selon qu’il conviendra, en ce qui concerne la définition et la réalisation de
leurs contributions déterminées au niveau national dans le cadre de l’Accord de Paris de
la CCNUCC ;
9.
Encourage les États membres qui sont en mesure de le faire à apporter un soutien
financier extrabudgétaire volontaire en vue de permettre l’intensification de l’action de
l’Organisation dans le domaine du changement climatique, l’accent étant mis en
particulier sur l’Afrique, les PEID et l’Égalité des genres ;
10.
Prie la Directrice générale de rendre compte succinctement, dans les rapports statutaires
qu’elle présentera au Conseil exécutif à sa session du printemps 2020, des progrès
réalisés dans la mise en œuvre de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au
changement climatique.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe
ANNEXE
STRATÉGIE DE L’UNESCO POUR FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
(2018-2021)
CHANGEONS LES ESPRITS, PAS LE CLIMAT
L’ÉDUCATION, LA SCIENCE, LA CULTURE, LA COMMUNICATION ET L’INFORMATION
POUR UN DÉVELOPPEMENT DURABLE
Table des matières
Introduction
Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement climatique
I.
Objectif
II.
Principes et critères généraux régissant les actions de l’UNESCO
III.
Pôles thématiques d’action prioritaire
IV.
A.
Aider les États membres à élaborer et mettre en œuvre des programmes et des
politiques d’éducation et de sensibilisation du public au changement climatique
B.
Promouvoir la coopération interdisciplinaire sur les connaissances et la recherche
scientifique relatives au climat aux fins de l’adaptation au changement climatique et de
l’atténuation de ses effets
C.
Promouvoir la diversité culturelle et la sauvegarde du patrimoine culturel aux fins de
l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets
D.
Soutenir un développement social inclusif, favoriser le dialogue interculturel et
promouvoir des principes de prise en compte systématique de l’éthique et de l’égalité
des genres en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique et l’atténuation
de ses effets
Le changement climatique au sein des priorités globales et des groupes cibles prioritaires de
l’UNESCO
IV.1 Priorité globale Égalité des genres
IV.2 Changement climatique et priorité globale Afrique
IV.3 Le changement climatique dans le plan d’action de l’UNESCO pour les PEID
IV.4 La jeunesse – un acteur à part entière pour comprendre le changement climatique et y
faire face
V.
Modalités de mise en œuvre
VI.
Enveloppe budgétaire
VII.
Communication et sensibilisation
VIII. Évaluation et suivi
Tableau : Aperçu schématique de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement
climatique (2018-2021)
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 2
Introduction
1.
Agir en faveur du climat est essentiel pour parvenir à un développement durable et
transformateur. C’est aussi une excellente occasion de tirer parti de mutations sociales souhaitables
qui favoriseront l’inclusion et la justice sociale tout en sauvegardant les systèmes climatiques et
écologiques dont nous dépendons. Il est grand temps de réorienter nos technologies, nos sciences,
nos finances et notre ingéniosité pour transformer nos économies, garantir l’égalité et favoriser un
avenir durable pour tous, notamment les jeunes, les femmes et les minorités ethniques et
autochtones. Il faut pour cela que les gouvernements, les organisations internationales, le secteur
privé et la société civile montrent la voie à suivre et que les groupes les plus touchés s’impliquent
activement.
2.
Dans son cinquième Rapport d’évaluation, le Groupe d’experts intergouvernemental sur
l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies souligne que l’influence de l’homme sur le climat est
clairement établie, que les émissions anthropiques de gaz à effet de serre sont les plus élevées
jamais observées et que les changements climatiques récents ont eu de vastes répercussions sur
les systèmes humains et naturels 4.
3.
En 2015, la communauté internationale est parvenue à un accord historique sur le changement
climatique à Paris, lors de la 21e Conférence des Parties (COP-21) à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). La même année, les gouvernements
ont adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030, ainsi que 17 Objectifs de
développement durable (ODD), dont l’ODD 13, qui appelle les États membres à prendre d’urgence
des mesures pour lutter contre les changements climatiques et leurs répercussions.
4.
L’Accord de Paris, entré en vigueur le 4 novembre 2016 5, représente une avancée majeure
dans le cadre de la CCNUCC. Il vise à renforcer la riposte mondiale à la menace des changements
climatiques, dans le contexte du développement durable et de la lutte contre la pauvreté,
notamment en : (a) contenant l’élévation de la température moyenne de la planète nettement en
dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et en poursuivant l’action menée pour limiter
l’élévation de la température à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels, étant entendu que cela
réduirait sensiblement les risques et les effets du changement climatique ; (b) renforçant les
capacités d’adaptation aux effets néfastes du changement climatique et en promouvant la résilience
à ces changements et un développement à faible émission de gaz à effet de serre, d’une manière
qui ne menace pas la production alimentaire ; (c) rendant les flux financiers compatibles avec un
profil d’évolution vers un développement à faible émission de gaz à effet de serre et résilient au
changement climatique 6.
5.
Aux termes de l’Accord de Paris, chaque Partie établit, communique et actualise les
contributions déterminées au niveau national successives qu’elle prévoit de réaliser. Les Parties
prennent des mesures internes pour l’atténuation en vue de réaliser les objectifs desdites
contributions. Cela implique une approche ascendante des efforts pour contenir l’augmentation
moyenne de la température du globe et renforcer les capacités d’adaptation. Les Parties à l’Accord
font périodiquement le bilan de sa mise en œuvre afin d’évaluer les progrès collectifs accomplis
dans la réalisation de son objet et de ses buts à long terme. Le premier bilan mondial devrait être
effectué en 2023 et tous les cinq ans par la suite. La 22e Conférence des Parties (COP-22) de la
CCNUCC (7-18 novembre 2016, Marrakech, Maroc) a réalisé d’importantes avancées en vue de la
4
5
6
http://www.ipcc.ch/report/ar5/index_fr.shtml
Au 20 janvier 2017, 126 des 197 États parties à la CCNUCC avaient ratifié l’accord.
http://unfccc.int/paris_agreement/items/9444.php
La décision portant adoption de l’Accord de Paris (décision 1/CP.21), contenue dans le document
FCCC/CP/2015/L.9/Rev.1, ainsi que le texte authentique de l’Accord de Paris, sont disponibles dans
les six langues officielles de l’ONU aux adresses suivantes :
et
http://unfccc.int/documentation/documents/advanced_search/items/6911.php?priref=600008831
http://unfccc.int/paris_agreement/items/9444.php
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 3
mise en œuvre de l’Accord de Paris 7. Le GIEC établira un rapport spécial sur les conséquences d’un
réchauffement planétaire supérieur à 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils
connexes d’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre, qui doit être publié en 2018,
ce qui permettra l’organisation d’un « dialogue de facilitation » entre les Parties en vue d’un bilan
préliminaire des progrès accomplis au titre de l’Accord de Paris 8.
6.
La Conférence générale de l’UNESCO, à sa 38e session, a invité la Directrice générale à
soumettre au Conseil exécutif, à sa 200e session, une proposition d’actualisation de la Stratégie de
l’UNESCO pour faire face au changement climatique, compte dûment tenu des conclusions de la
COP-21 (résolution 38 C/21, Contribution de l’UNESCO à la lutte contre le changement climatique).
En conséquence, la Directrice générale a soumis au Conseil exécutif, dans le document
200 EX/5 Partie I (C), une proposition d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face
au changement climatique. Tout en accueillant la proposition avec satisfaction, le Conseil exécutif a
invité la Directrice générale à lui présenter, à sa 201e session, un projet final reflétant les résultats
de la COP-22 et tenant compte des discussions qui ont eu lieu à sa 200e session (réf : décision
200 EX/5.I.C).
STRATÉGIE DE L’UNESCO POUR FAIRE FACE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE (2018-2021)
7.
Sous le slogan « Changeons les esprits, pas le climat », les contributions de l’UNESCO visant
à repenser la durabilité à l’échelle mondiale comprennent un large éventail d’actions relevant de son
mandat, qui reflètent le caractère multidimensionnel des défis liés au climat et des solutions
d’atténuations et d’adaptation correspondantes. Dans le but de mettre à la disposition des États
membres les connaissances, les données et les services d’information relatifs au climat qui
permettront de faire évoluer les mentalités en faveur d’une durabilité accrue, les actions entreprises
par l’UNESCO pour faire face au changement climatique seront élaborées et mises en œuvre par
l’intermédiaire de ses différents secteurs, de ses bureaux hors Siège, des sites désignés par elle,
de ses centres de catégories 1 et 2 et de ses chaires et réseaux, et seront menées en étroite
synergie avec l’ensemble du système des Nations Unies.
I.
OBJECTIF
8.
Étant entendu que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
est le principal mécanisme international intergouvernemental de négociation de l’action à mener à
l’échelle mondiale en la matière, l’objectif de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au
changement climatique (ci-après nommée la « Stratégie de l’UNESCO ») est de permettre aux États
membres de prendre des mesures d’urgence pour lutter contre le changement climatique et ses
effets par l’éducation, les sciences, la culture, et l’information et la communication, conformément à
leurs contributions déterminées au niveau national respectives dans le cadre de l’Accord de Paris
adopté par la COP-21 ainsi que dans le contexte général du Programme de développement durable
à l’horizon 2030 et de l’ODD 13 qui y est défini.
9.
En ciblant un large éventail de parties prenantes – parmi lesquelles les décideurs et les
responsables de l’élaboration des politiques, les régions et les communautés, le secteur privé, les
milieux universitaires, les ONG, les jeunes et les simples citoyens – l’UNESCO atteindra cet objectif
en mettant à profit son expertise dans ses domaines de compétence et en s’appuyant sur les
enseignements de son expérience selon une approche comprenant les trois volets suivants :
7
8
Décision -/CMA.1 Questions se rapportant à la mise en œuvre de l’Accord de Paris.
http://unfccc.int/resource/docs/2016/cma1/fre/l03f.pdf
Pour plus d’informations concernant ce rapport, voir : http://www.ipcc.ch/report/sr15/. Le « dialogue de
facilitation » est évoqué au paragraphe 20 de la Décision 1/CP.21 Adoption de l’Accord de Paris
(FCCC/CP/2015/10/Add.1).
http://unfccc.int/resource/docs/2015/cop21/fre/10a01f.pdf
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 4
II.
1.
Production (ou coproduction) et diffusion de connaissances dans un esprit d’ouverture ;
2.
Prestation de services relatifs au climat 9 ;
3.
Conseils stratégiques.
PRINCIPES ET CRITÈRES GÉNÉRAUX RÉGISSANT L’ACTION DE L’UNESCO
10. La présente Stratégie sera mise en œuvre à travers les actions et activités décrites dans le
document 39 C/5 de l’UNESCO qui satisferont à un ensemble de principes et de critères généraux.
Ces actions et activités devront en particulier :
III.
(a)
répondre aux besoins des États membres pour la réalisation des objectifs de leurs
contributions déterminées au niveau national en vertu de l’Accord de Paris et de
l’ODD 13 du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dans le cadre
général des documents 37 C/4 et 39 C/5 ;
(b)
mettre à profit les stratégies et plans d’action programmatiques et prioritaires de
l’UNESCO en la matière, les appuyer et être compatibles avec eux ;
(c)
faire prendre conscience du caractère intersectoriel et interdisciplinaire du changement
climatique en tant qu’enjeu s’inscrivant dans le cadre global du développement durable,
tout en s’appuyant sur les points forts et les priorités de chacun des grands programmes
de l’Organisation ;
(d)
privilégier les activités susceptibles d’être développées à plus grande échelle, de façon
à assurer une combinaison homogène, cohérente et structurée de ressources ordinaires
et extrabudgétaires ;
(e)
ménager des synergies avec l’ensemble du système des Nations Unies, fondées sur un
ensemble de principes fondamentaux communs, pour une approche à l’échelle des
Nations Unies en matière d’action climatique.
PÔLES THÉMATIQUES D’ACTION PRIORITAIRE
11. Conformément à la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO pour 2014-2021
(document 37 C/4), les actions menées par l’Organisation pour faire face au changement climatique
cibleront les pôles thématiques énumérés ci-après. Au sein de chacun d’entre eux, la priorité sera
accordée aux actions en faveur de l’Égalité des genres, de l’Afrique, des PEID et de la participation
de la jeunesse (voir également la section IV). Toutes les actions menées devront aussi être dûment
conformes et adaptées aux plans d’action, aux politiques et aux accords pertinents élaborés ou
entérinés par l’UNESCO, comme par exemple le Plan d’action de l’UNESCO pour les PEID, sa
politique d’engagement auprès des populations autochtones, ou encore le Cadre d’action de Sendai
pour la réduction des risques de catastrophe.
A.
Aider les États membres à élaborer et à mettre en œuvre des programmes et des
politiques d’éducation et de sensibilisation du public au changement climatique
12. L’éducation et la sensibilisation permettent la prise de décisions éclairées, jouent un rôle
essentiel dans le renforcement des capacités des communautés en matière d’adaptation au
changement climatique et d’atténuation de ses effets, et donnent aux femmes et aux hommes
les moyens d’adopter des modes de vie durables. L’éducation au changement climatique fait
9
Par services relatifs au climat, il faut entendre ici les données et informations rassemblées et présentées
de façon à répondre aux besoins présents exprimés par les parties prenantes et aux besoins futurs
anticipés par elles en ce qui concerne leurs efforts d’adaptation au changement climatique et
d’atténuation de ses effets.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 5
partie du programme Éducation en vue du développement durable (EDD) de l’UNESCO. En
2014, l’UNESCO a lancé le Programme d’action global pour l’EDD, qui assure officiellement le
suivi de la Décennie des Nations Unies pour l’EDD, au sein duquel le pôle thématique du
changement climatique occupe une place centrale.
13. Dans le cadre de l’Alliance des Nations Unies pour l’éducation, la formation et la
sensibilisation du public aux changements climatiques, l’UNESCO continuera de soutenir et
d’orienter les pays pour les aider à respecter les engagements qu’ils ont pris au titre de l’Accord
de Paris et de l’article 6 de la CCNUCC sur l’éducation. L’UNESCO aidera les écoles, y compris
les écoles associées de l’UNESCO (réSEAU) et les instituts de formation, à la mise en œuvre
de l’éducation au changement climatique au moyen d’une approche à l’échelle de l’école. Des
ressources pédagogiques dédiées, telles que le cours en ligne intitulé « Change in the
classroom: UNESCO course for secondary teachers on climate change education for
sustainable development » (Traiter le changement climatique en classe : cours de l’UNESCO à
l’intention des enseignants du secondaire sur l’éducation au changement climatique pour le
développement durable) ainsi que de nombreux autres outils portant sur l’éducation au
changement climatique continueront d’être librement accessibles sur le site du centre d’échange
d’information de l’UNESCO sur l’EDD.
14. L’UNESCO favorisera les approches intersectorielles reliant l’enseignement et la formation
techniques et professionnels (EFTP) aux autres ODD pour aider les États membres à assurer une
transition sans heurt vers des économies vertes et numériques et, de manière plus générale, vers
le développement durable. L’Organisation adoptera de nouvelles lignes directrices sur le
développement des compétences vertes, visant à permettre aux États membres de tirer parti du
processus de transition vers une économie plus verte et à faible émission de carbone, de créer des
emplois décents à grande échelle et de promouvoir l’inclusion sociale. Conformément au
Programme d’action global pour l’EDD, l’action de l’UNESCO en faveur du renforcement des
capacités institutionnelles et professionnelles aidera les États membres à rendre l’EFTP plus vert
en procédant à une transformation institutionnelle globale, qui consiste à renforcer les capacités des
dirigeants, des responsables de l’éducation et des enseignants afin de les aider à mettre en œuvre
des réformes systémiques visant à intégrer les concepts de durabilité dans l’EFTP. Pour mener à
bien cet axe de travail, le Centre international UNESCO pour l’enseignement et la formation
techniques et professionnels (UNEVOC) élaborera des directives adaptées et intégrera des
formations au sein de son programme d’encadrement de l’EFTP.
15. En renforçant les capacités des journalistes et des médias radiotélévisés dans le domaine du
changement climatique, l’UNESCO sensibilisera davantage l’opinion publique aux dérèglements
climatique et aux solutions d’adaptation qui s’offrent aux États et aux communautés. Cela contribue
également à informer le public des initiatives – ou de l’absence d’initiatives – menées par les
gouvernements et les entreprises pour faire face à ces menaces. À cette fin, la publication intitulée
Le changement climatique : Guide à l’intention des journalistes, qui a déjà été utilisée lors des
formations organisées dans le cadre de la COP-21 à Paris et de la COP-22 à Marrakech, sera
pleinement mise à profit.
16. Le cours en ligne ouvert à tous de l’UNESCO intitulé « Climate Justice: Lessons from the
Global South » (Justice climatique : les leçons des pays du Sud ») contribuera également à
améliorer la sensibilisation du public.
17. Plus généralement, la liberté d’expression, l’accessibilité et l’ouverture en matière de savoirs
et d’informations, les technologies de l’information et de la communication (TIC), l’existence de
médias publics, privés et communautaires libres, en ligne comme ailleurs, sont essentiels au
renforcement de l’action climatique.
18. Dans le cadre du Projet de 39 C/5, l’UNESCO prévoit de soutenir les efforts entrepris par les
États membres pour offrir aux apprenants, tout au long de leur vie, les connaissances, les
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 6
compétences, les valeurs, les attitudes et les comportements qui leur sont nécessaires pour
promouvoir le développement durable et s’engager en tant que citoyens du monde responsables.
Pour cela, l’Organisation aidera les pays à intégrer le développement durable, y compris les
questions liées au changement climatique, dans leurs politiques éducatives, leurs programmes
scolaires, la formation de leurs enseignants et l’évaluation de leurs élèves (GP I, ER 6).
19. En outre, l’UNESCO prévoit de renforcer les capacités des médias indépendants (GP V, ER 3),
l’utilisation innovante des TIC au service du développement durable (GP V, ER 4) et les capacités
des États membres pour favoriser la création de sociétés du savoir au service du développement
durable, y compris en ce qui concerne le changement climatique, par le biais de la mise en œuvre
des conclusions du Sommet mondial sur la société de l’information (GP V, ER 6).
B.
Promouvoir la coopération interdisciplinaire sur les connaissances et la recherche
scientifique relatives au climat aux fins de l’adaptation au changement climatique et de
l’atténuation de ses effets
20. L’UNESCO favorisera le renforcement continu de la base de connaissances interdisciplinaire
sur le changement climatique, notamment par la production et l’utilisation de données, d’informations
et d’alertes précoces rationnelles et objectives, pour améliorer la résilience des États membres face
aux dérèglements climatiques grâce à des politiques nationales et locales d’adaptation, d’atténuation
et de gestion des risques en la matière, conformément à leurs contributions déterminées au niveau
national. À cet effet, des actions dans le domaine des sciences de la durabilité favorisant la
recherche sur le changement climatique seront entreprises, ainsi que des évaluations et des activités
de suivi, notamment dans le cadre de collaborations entre les différentes capacités de l’UNESCO
dans le domaine des sciences exactes et naturelles, des connaissances locales et autochtones, des
systèmes écologiques et socioculturels, de la culture, de l’éducation et de la communication et de
l’information.
21. L’UNESCO proposera et appuiera la fourniture de données et l’offre de services d’informations
relatives au climat – notamment dans le domaine de la sécurité de l’eau, des sciences de la terre,
de la biodiversité et des océans – dans le cadre de son Programme hydrologique international (PHI),
de son Programme international de géosciences (PICG), de son Programme sur l’Homme et la
biosphère (MAB), de son Programme Gestion des transformations sociales (MOST), de son Projet
Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS), de son Secteur de la communication et de
l’information et de sa Commission océanographique intergouvernementale (COI).
B1.
Océan et climat
22. La COI de l’UNESCO favorise le développement des sciences de la mer, de l’observation des
océans et du renforcement des capacités pour suivre le rôle clé des océans dans le système
climatique et prévoir les changements les concernant. Ouvrant la voie à des stratégies efficaces
d’adaptation et d’atténuation, la COI s’intéresse aux effets les plus néfastes du changement
climatique tels que l’acidification, la hausse des températures et la désoxygénation des océans,
l’élévation du niveau de la mer, les variations de précipitations ou les changements observés dans
la biodiversité marine. Les services fondés sur la science proposés par la COI aident les États, en
particulier les pays côtiers et les PEID, à devenir plus résilients face au changement climatique.
23. La COI restera à la pointe des priorités nouvelles de la recherche sur les effets du changement
climatique sur les océans, sur l’atténuation des effets du changement climatique grâce à la
conservation et la restauration des écosystèmes côtiers et marins comme les mangroves et les
marais salants – le fameux « carbone bleu » – et sur la contribution globale des océans au service
de la réalisation des ODD relatifs à la conservation des océans et de la lutte contre le changement
climatique.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 7
24. Grâce à la plate-forme internationale « Océan et Climat », la COI aidera la communauté
océanographique à éclairer les débats organisés dans le cadre de la CCNUCC sur l’interaction vitale
entre le climat et les océans.
25. Dans le cadre du Projet de 39 C/5, l’UNESCO – à travers la COI – prévoit d’aider les États
membres à développer et à mettre en œuvre des politiques fondées sur la science pour accroître la
résilience et l’adaptation au changement climatique, en contribuant au renforcement de leurs
capacités institutionnelles et techniques. L’Organisation envisage aussi de contribuer à faire mieux
connaître les nouvelles problématiques relatives au changement climatique et aux océans,
notamment en ce qui concerne les processus océaniques nécessaires à l’adaptation au changement
climatique, les normes et les méthodes pour observer l’acidification des océans et les écosystèmes
à carbone bleu, et l’amélioration de la compréhension du fonctionnement des écosystèmes marins
et des effets du changement et de la variabilité sur les services écosystémiques (COI, ER 1).
B2.
L’eau et le climat
26. Le changement climatique entraînera la réduction des ressources en eau douce et un
accroissement de la concurrence pour l’accès à celles-ci. Le Programme hydrologique international
(PHI) de l’UNESCO favorisera la coopération scientifique et le développement des sciences
citoyennes pour évaluer et surveiller l’évolution des ressources en eau, sensibiliser les décideurs
aux risques associés et aux mesures permettant de s’y préparer, et renforcer leurs capacités dans
ce but. Il proposera également des services hydroclimatiques en développant et en appliquant, dans
les régions vulnérables et soumises au stress hydrique, des outils et des méthodes visant à définir
des mesures d’adaptation et à réduire les effets des sécheresses et des inondations, ainsi qu’en
encourageant la mise au point d’applications Web et mobiles permettant de surveiller les
précipitations et l’état des glaciers. Il développera en outre la gestion durable des eaux souterraines,
en tenant compte des changements climatiques et des effets humains associés. L’initiative
internationale sur la qualité de l’eau (IIWQ) facilitera les débats scientifiques et politiques concernant
les effets du changement climatique sur la qualité des ressources en eau de la planète. Le PHI
encouragera la gestion durable des ressources en eau au sein des établissements humains et
travaillera en coopération avec l’Alliance des mégapoles pour l’eau et le climat. À travers son réseau
mondial de sites de démonstration pour l’écohydrologie, le PHI promouvra l’utilisation de processus
naturels existants en tant qu’outils au service d’une gestion améliorée des écosystèmes liés à l’eau
à différentes échelles. Il favorisera la durabilité et la paix en mettant en avant la diplomatie de l’eau
dans la gestion des ressources en eau transfrontières. Le Programme mondial pour l’évaluation des
ressources en eau (WWAP) de l’UNESCO coordonnera l’élaboration du Rapport mondial sur la mise
en valeur des ressources en eau des Nations Unies, qui fournit une évaluation de l’état des
ressources en eau douce de la planète et des outils pour promouvoir leur gestion durable.
27. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO prévoit d’aider les États membres à renforcer
leurs réponses et leur résilience face aux défis en matière de sécurité de l’eau liés au changement
climatique aux niveaux local, national et régional, en vue de la réalisation des ODD et des cibles liés
à l’eau (GP II, ER 4).
B3.
Biodiversité et climat
28. Le changement climatique aura des conséquences néfastes sur la biodiversité, alors même
que celle-ci joue un rôle important dans l’adaptation et la résilience à ce phénomène ainsi que dans
l’atténuation de ses effets. Le Programme sur l’Homme et la biosphère (MAB) de l’UNESCO sera le
fer de lance de l’action interdisciplinaire relative aux services écosystémiques et à la conservation
et à l’utilisation durable de la biodiversité – notamment dans les forêts, dont l’influence sur le climat
mondial est capitale. Alliant sciences naturelles, sciences sociales, économie et éducation pour
améliorer les moyens de subsistance des populations et sauvegarder les écosystèmes naturels et
gérés, le Programme MAB œuvrera en faveur de l’adaptation au changement climatique et de
l’atténuation de ses effets en favorisant le recours à des approches intégrées, multidisciplinaires et
participatives parmi les réserves de biosphère.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 8
29. Les sites désignés par l’UNESCO – et notamment le Réseau mondial des réserves de
biosphère (669 sites répartis sur 120 pays), les 147 biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial
au titre de la valeur de leur biodiversité, aux termes de la Convention du patrimoine mondial de 1972,
ou encore les géoparcs mondiaux UNESCO – forment un réseau unique et précieux de sites qui
sont autant de plates-formes de promotion des approches innovantes visant à améliorer la
conservation de la biodiversité tout en faisant face au changement climatique, dans un contexte
général de développement durable.
30. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO aidera les États membres à renforcer la
gestion de leurs ressources naturelles en vue de la réalisation des ODD en lien avec le Programme
MAB et des cibles relatives à la biodiversité et à la résilience face au changement climatique (GP II,
ER 6), ainsi qu’à développer l’utilisation des réserves de biosphère et/ou des géoparcs mondiaux
UNESCO en tant que réseau global d’observatoires de la résilience au changement climatique et
aux risques naturels, en faisant appel aux sciences citoyennes (GP II, ER 7).
B4.
Réduction des risques de catastrophe
31. Les liens qui existent entre le changement climatique et la réduction des risques de
catastrophe montrent combien il est nécessaire de développer la résilience des communautés face
au changement climatique et aux phénomènes climatiques extrêmes par le biais d’une planification
systématique et du renforcement des capacités, ainsi qu’en tenant compte de l’égalité des genres.
L’UNESCO aidera les États membres à fournir des structures destinées à renforcer la coopération
dans les domaines du partage de connaissances, de l’aide à la décision et de l’éducation aux fins
de la préparation aux catastrophes et de l’atténuation de leurs effets, et à soutenir la poursuite du
développement des réseaux de réduction des risques et des systèmes d’alerte aux aléas (tels que
les ondes de tempête, les tempêtes, les inondations, les glissements de terrain et les sécheresses).
L’action de l’UNESCO dans ce domaine appuiera le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des
risques de catastrophe.
32. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, et outre les actions relatives au résultat escompté 4 du
grand programme II et au résultat escompté 1 de la COI (voir plus haut), l’UNESCO aidera les États
membres à renforcer la gestion de leurs ressources géologiques et des risques liés aux aléas
géologiques en vue de la réalisation des ODD et des cibles correspondants, notamment l’ODD 13
(GP II, ER 5).
B5.
Science, technologie et innovation
33. En tant que moteurs essentiels du développement durable, la science, la technologie et
l’innovation jouent un rôle crucial dans la lutte contre le changement climatique et l’atténuation de
ses effets. L’UNESCO aidera les États membres à créer un environnement favorable au
développement de systèmes et de politiques scientifiques, technologiques et d’innovation (STI)
complets et au renforcement des capacités institutionnelles et humaines dans le domaine de la STI
et de l’ingénierie en lien avec la lutte contre le changement climatique. En somme, les programmes
de l’UNESCO seront conçus comme des plateformes de diffusion au service de plusieurs
conventions internationales, et notamment de la CCNUCC, de l’Accord de Paris conclu au titre de
celle-ci, et de l’ODD 13.
34. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO, ses centres de catégorie 2, ses chaires
UNESCO, son PISF et ses partenaires, collaboreront avec les États membres pour renforcer les
capacités institutionnelles et humaines dans le domaine des sciences et de l’ingénierie, y compris
dans le domaine du changement climatique (GP II, ER 2).
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 9
B6.
Sciences sociales et humaines
35. Les réponses au changement climatique entraînent d’importantes transformations dans les
sociétés qu’il est important de comprendre et de soutenir grâce aux sciences sociales et humaines,
dans le cadre plus large de la science de la durabilité. Le programme MOST invitera les États
membres à élaborer des réponses socialement inclusives aux défis liés au climat, ainsi qu’à
collaborer étroitement avec les acteurs de la recherche, en s’appuyant sur l’interdisciplinarité, pour
mettre au point des concepts et des méthodes adaptés à l’ère de l’Anthropocène.
36. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, et conformément à la stratégie du Programme MOST,
l’UNESCO collaborera avec les États membres pour renforcer les capacités en matière de recherche
et de politiques portant sur les dimensions sociales et humaines du changement climatique et pour
encourager des politiques d’adaptation inclusives qui tiennent compte des contextes nationaux et
de leurs particularités (GP III, ER 1 et 2).
B7.
Savoirs locaux et autochtones
37. L’importance des savoirs autochtones dans la lutte contre le changement climatique, et en
particulier dans l’adaptation à celui-ci, est au cœur de l’Accord de Paris. En tant qu’acteur clé des
Nations Unies dans ce domaine, et conformément à sa politique d’engagement auprès des peuples
autochtones, l’UNESCO poursuivra la coopération engagée de longue date avec ces derniers et
avec les instances concernées – telles que la CCNUCC, le GIEC et l’OMM – sur les bonnes
pratiques et les méthodes permettant d’intégrer les savoirs autochtones aux évaluations et aux
politiques.
38. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO renforcera la reconnaissance et la
mobilisation des savoirs locaux et autochtones à l’échelle mondiale, pour répondre au changement
climatique. L’Organisation développera également des partenariats élargis au sein du système des
Nations Unies et consolidera les processus intergouvernementaux clés en matière de changement
climatique, en mettant l’accent sur les régions vulnérables en la matière telles que l’Afrique
subsaharienne, les PEID et l’Arctique (GP II, ER 3).
B8.
Technologies de l’information et de la communication
39. Dans tous les domaines susmentionnés, l’UNESCO favorisera l’accès universel à l’information
et au savoir ainsi que leur préservation, notamment grâce aux TIC. Dans le contexte du Projet de
39 C/5, l’UNESCO favorisera les solutions ouvertes et inclusives et encouragera l’utilisation
innovante des TIC au service du développement durable, y compris en ce qui concerne l’accès aux
connaissances scientifiques et le changement climatique (GP V, ER 4).
C.
Promouvoir la diversité culturelle et la sauvegarde du patrimoine culturel aux fins de
l’adaptation au changement climatique et de l’atténuation de ses effets
40. L’UNESCO reconnaît et fait valoir l’importance des savoirs et de la diversité culturels. Le
patrimoine culturel et la diversité sont en effet des moteurs essentiels pour la transformation et la
résilience des sociétés, lesquelles sont nécessaires pour faire face au changement climatique et
promouvoir le développement durable.
41. L’UNESCO continuera à soutenir les États parties à ses conventions dans le domaine de la
culture – et notamment ceux qui sont particulièrement vulnérables aux conséquences néfastes du
changement climatique – en renforçant leurs capacités de sauvegarde du patrimoine, tant naturel
que culturel et matériel qu’immatériel, et en appliquant des mesures préventives et correctives pour
combattre les effets du changement climatique sur leur patrimoine, telles que les activités de
sensibilisation, le partage d’informations, de bonnes pratiques, d’expériences et d’enseignements
tirés, ou encore le développement de projets pilotes visant à renforcer l’adaptation et la résilience
au changement climatique, ainsi que l’atténuation de ses effets.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 10
42. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO prévoit d’aider les États membres à inclure
systématiquement des mesures relatives au développement durable – et au changement
climatique – dans la conservation et la gestion des biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial
au titre de la Convention de 1972 (GP IV, ER 1), ainsi que dans les politiques et programmes en
faveur de la sauvegarde du patrimoine culturel dans les situations d’urgence, notamment aux fins
de la préparation et du relèvement (GP IV, ER 5). L’UNESCO aidera en outre les États membres à
intégrer la culture à leurs plans, leurs politiques et leurs programmes au service de la réalisation
des ODD (GP IV, ER 8).
D.
Soutenir un développement social inclusif, favoriser le dialogue interculturel et
promouvoir des principes de prise en compte systématique de l’éthique et de l’égalité
des genres en ce qui concerne l’adaptation au changement climatique et l’atténuation
de ses effets
43. Les sciences sociales et humaines nous permettent de mieux comprendre les défis actuels
tels que le changement climatique, et nous aident à y répondre de manière plus efficace. L’UNESCO
soutiendra le développement durable et inclusif, encouragera le dialogue interculturel et aidera les
États membres à placer les droits de l’homme, l’égalité des genres et les comportements éthiques
au cœur des évolutions sociales, scientifiques et technologiques qui transforment nos sociétés
contemporaines, toujours plus complexes et diverses, notamment en raison du dérèglement
climatique. Privilégiant la formulation de conseils stratégiques et le renforcement des capacités,
l’UNESCO soutiendra directement les efforts fournis par les États membres dans le cadre de
l’Accord de Paris et en vue de la réalisation de l’ODD 13. L’Organisation mettra particulièrement
l’accent sur l’adaptation au changement climatique avec une contribution importante de l’éthique,
s’appuyant sur la préparation d’un projet de déclaration universelle de principes éthiques relatifs au
changement climatique et sur l’action menée depuis dix ans par la Commission mondiale d’éthique
des connaissances scientifiques et des technologies sur ces questions.
44. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO soutiendra le renforcement, au sein des États
membres, de la formulation de politiques publiques relatives au climat s’appuyant sur des données
scientifiques, des connaissances fondées sur les sciences humaines, ainsi que sur l’éthique et les
cadres relatifs aux droits de l’homme (GP III, ER 1). L’Organisation favorisera également le
développement des capacités institutionnelles et humaines à tous les niveaux pour générer, gérer
et appliquer des connaissances pertinentes dans le domaine du changement climatique, aux fins
d’un développement inclusif et équitable fondé sur les valeurs éthiques et les droits de l’homme
(GP III, ER 2). En ce qui concerne l’égalité des genres, l’UNESCO intégrera systématiquement des
considérations en la matière à l’ensemble de ses actions contre le changement climatique et
garantira le respect de la parité entre les sexes dans les processus décisionnels, afin de veiller à ce
que les perspectives féminines et masculines soient prises en compte dans les solutions élaborées
pour promouvoir un développement équitable et durable.
IV.
LE CHANGEMENT CLIMATIQUE AU SEIN DES PRIORITÉS GLOBALES
ET DES GROUPES CIBLES PRIORITAIRES DE L’UNESCO
IV.1 Priorité globale Égalité des genres
45. Comme le Groupe d’expert intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) l’a déjà
indiqué en 2001, « les incidences de l’évolution du climat ne seront pas les mêmes selon les régions,
les générations, les classes d’âge, les classes sociales, les groupes de revenus, les activités
professionnelles et les sexes » (GIEC, 2001). Les problèmes sexospécifiques en cause sont
notamment les suivants : (i) en raison du rôle qui leur est attribué dans la société et de la
discrimination et de la pauvreté qui les frappent, les femmes sont différemment et plus gravement
touchées par le changement climatique et son incidence sur l’agriculture, ainsi que par les
catastrophes naturelles et les migrations qu’il engendre ; (ii) elles sont largement sous-représentées
dans les processus de décision relatifs au changement climatique, aux émissions de gaz à effet de
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 11
serre et aux activités d’adaptation et d’atténuation ; (iii) il existe un déséquilibre important entre
hommes et femmes en ce qui concerne les émissions de carbone et, par là même, l’empreinte
carbonique due à la production économique et au mode de consommation des hommes et des
femmes.
46. Les femmes subissant de manière disproportionnée les effets de la pauvreté, elles souffrent
également davantage lorsque des conditions climatiques capricieuses provoquent des sécheresses
ou des inondations sur les terres marginales ou dans les zones urbaines très peuplées, où la
pauvreté se ressent le plus. Si des données concrètes mettent en évidence la vulnérabilité des
femmes au changement climatique, il n’est par ailleurs plus à démontrer que ces dernières
contribuent de façon importante à aider leurs familles et leurs communautés à s’adapter au
changement climatique et à en atténuer les effets. À l’échelle mondiale, ce sont les femmes qui
s’occupent très majoritairement des tâches agricoles, veillent aux ressources du ménage et
dispensent les soins à leur famille. Ce sont également elles qui ont piloté – et qui continuent de le
faire – nombre de mesures parmi les plus novatrices pour faire face aux problèmes
environnementaux. Sur le plan local, elles apportent des formes particulières de capital social
permettant d’atténuer les effets des changements subis par l’environnement, de s’adapter à ces
changements et d’y faire face, en s’organisant activement pendant et après les catastrophes pour
aider leurs familles et leurs communautés.
47. Les femmes sont également les mieux placées pour induire des changements dans les
comportements afin d’améliorer la gestion des risques de catastrophes, ainsi que pour participer aux
efforts à mener après les catastrophes et pour les diriger. Elles sont également capables d’analyser
les risques et les vulnérabilités à partir de leur propre point de vue et de contribuer de façon notable
à la création et au contrôle de systèmes d’alerte rapide. Leurs connaissances en matière de mesures
d’adaptation (traditionnelles et spécifiques à leur milieu) constituent une ressource importante pour
l’éducation au service du développement durable. Les femmes étant des agents du changement
efficaces dans le domaine du dérèglement climatique et de l’atténuation des effets de celui-ci, ainsi
que dans celui de l’éducation au service du développement durable, le renforcement de leurs
capacités pour répondre à l’évolution du climat est un domaine d’action primordial. Leur accès aux
ressources ainsi que leur participation aux processus de décisions et d’élaboration des politiques
relatives au changement climatique sont essentiels pour identifier leurs besoins et leurs priorités
spécifiques, ainsi que pour tirer le meilleur parti de leurs connaissances et de leur expertise, y
compris en ce qui concerne les pratiques traditionnelles.
48. Les femmes et les hommes n’ont pas le même accès aux informations de sensibilisation du
public, et notamment aux systèmes d’alerte rapide. Ces problèmes d’ordre sociétal et culturel
doivent être pleinement pris en compte afin de garantir un accès vraiment universel à l’information,
en particulier si l’on souhaite renforcer l’égalité entre les sexes dans ce domaine crucial.
49. L’UNESCO s’emploiera donc à sensibiliser l’opinion aux sexospecificités de l’adaptation au
changement climatique et de l’atténuation de ses effets, notamment par la collecte et l’utilisation de
données ventilées par sexe, ainsi que par le recensement des profils d’émission sexospécifiques et
des différences entre les capacités et les stratégies d’atténuation et d’adaptation.
50. Comme cela a déjà été mentionné plus haut, dans le pôle thématique prioritaire D, l’UNESCO
veillera à ce que les considérations liées à l’égalité des genres soient systématiquement intégrées
à l’ensemble du processus de mise en œuvre de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au
changement climatique, et s’assurera notamment du respect de la parité entre les sexes dans les
processus décisionnels.
51. S’appuyant sur les informations figurant dans le Rapport mondial sur les sciences océaniques,
dont la publication est prévue en 2017, la COI fournira des données concernant le ratio
hommes/femmes parmi les chercheurs dans les différents domaines des sciences océaniques, y
compris ceux travaillant sur la question du changement climatique. Ces données serviront de
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 12
référence pour établir les indicateurs de performance de l’exercice biennal et les objectifs de la
prochaine période quadriennale.
52. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO favorisera les politiques liées au changement
climatique prônant l’égalité des genres et veillera à contribuer de manière systématique et intégrée
à l’égalité des genres et à l’autonomisation des femmes au travers de son action de lutte contre le
changement climatique (priorité globale Égalité des genres, ER 1). L’Organisation encouragera
également l’augmentation de la participation des femmes aux processus décisionnels relatifs au
changement climatique, aux émissions de gaz à effet de serre et aux activités d’adaptation et
d’atténuation.
IV. 2 Changement climatique et priorité globale Afrique
53. Reconnaissant la menace que représente le dérèglement climatique pour le bien-être futur de
la population, les écosystèmes et le développement socioéconomique en Afrique, et conscient de la
vulnérabilité des systèmes économiques et productifs africains à la variabilité et au changement
climatiques, comme des faibles capacités de réaction et d’atténuation du continent dans ce domaine,
l’UNESCO s’emploiera – outre sa contribution directe à la base de connaissances régionale – à
renforcer l’éducation, les activités de sensibilisation et l’élaboration de politiques relatives au
changement climatique dans les pays africains. Une attention particulière sera portée au
développement de politiques scientifiques et technologiques, comme indiqué dans la contribution
de l’UNESCO au Plan d’action consolidé de l’Afrique dans le domaine de la science et la technologie.
54. Pour appuyer les stratégies d’adaptation le long de la côte de l’Afrique de l’Ouest, le
Programme de gestion intégrée des zones côtières de la COI actuellement en cours tiendra compte
de la dimension humaine. Cet exemple de prise en compte de la dimension sociale et politique dans
les projets scientifiques actuellement menés dans la région est appelé à se généraliser.
55. La COI continuera de développer les capacités de ses États membres en Afrique en
encourageant l’innovation et l’apprentissage, en facilitant le transfert de techniques marines et en
fournissant des conseils scientifiques sur les politiques à mener en vue d’instaurer une gouvernance
et une gestion intégrée des océans.
56. Dans le domaine de l’eau, le Programme hydrologique international de l’UNESCO conduit
actuellement, dans toutes les régions du continent, des projets portant sur la production de données
et le renforcement des capacités à l’appui de la gestion de l’eau dans des conditions climatiques
difficiles. Le PHI étudie également les effets des changements observés à l’échelle mondiale sur les
bassins fluviaux et les ressources en eaux souterraines, mettant l’accent sur les aquifères
transfrontières et les systèmes d’eau souterraine, le renforcement des capacités de résistance aux
catastrophes climatiques (inondations et sécheresses) et les besoins en eau urbaine. Parmi ces
projets, figure la première évaluation pluridisciplinaire jamais réalisée des ressources en eaux
souterraines de 199 aquifères transfrontières, ainsi que le développement et la mise en œuvre d’un
projet expérimental de surveillance de la sécheresse en Afrique qui assure, quasiment en temps
réel, un suivi de la situation hydrologique en surface à l’aide d’une modélisation fondée sur un
système de détection à distance, pour améliorer le renforcement des capacités et l’adaptation au
changement climatique.
57. Les réserves de biosphère africaines – en particulier celles situées en Afrique centrale et dans
le bassin du Congo – feront l’objet de projets pilotes visant à réduire les émissions dues au
déboisement et à la dégradation des forêts (REDD+), l’objectif étant d’atténuer les effets du
changement climatique.
58. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO contribuera, dans le cadre de sa priorité
globale Afrique, à faire connaître les défis multidimensionnels liés au changement climatique. À ce
titre, la biodiversité et les questions environnementales dans le contexte des économies vertes et
bleues seront également prises en considération. Des cadres de coopération transfrontaliers,
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 13
proposant des outils de gestion adaptés et concertés, seront établis pour les principaux bassins
hydrologiques africains et en vue de l’utilisation durable des écosystèmes partagés entre États (GP II,
ER 4). Une attention particulière sera apportée au lancement d’initiatives conjointes entre les
détenteurs de savoirs autochtones et les scientifiques, afin qu’ils produisent ensemble des
connaissances permettant de relever les défis du changement climatique mondial (GP II, ER 3).
L’UNESCO, dans le cadre de sa priorité globale Afrique, fera également la promotion des bassins
ou des cadres de coopération hydrographiques ou hydrogéologiques, des initiatives transfrontalières
pour des réserves de biosphère, des sites du patrimoine mondial ou des géoparcs mondiaux
UNESCO – soutenues par un processus de concertation et de coordination au sein d’un cadre de
coopération et de gestion approprié – et d’ateliers visant à renforcer les capacités, la compréhension
et le respect mutuels entre les détenteurs de savoirs autochtones et les scientifiques, en particulier
les spécialistes du changement climatique (GP II, ER 4).
IV.3
Le changement climatique dans le plan d’action de l’UNESCO pour les PEID
59. Dans un environnement mondial en constante mutation, notamment à cause du changement
climatique, les petits États insulaires en développement (PEID) se trouvent en grande difficulté en
raison de leur dépendance continue vis-à-vis des ressources naturelles, afin d’assurer la sécurité
alimentaire, la santé et les moyens de subsistance de leurs habitants. Le passage du cyclone Pam
en 2015 à Vanuatu et, plus récemment, celui du cyclone Winston aux Fidji ont mis en évidence ces
difficultés. Les conséquences du changement environnemental qui touche la planète entière
(inondations côtières entraînées par l’élévation du niveau de la mer, sécheresses, phénomènes
climatiques extrêmes, expansion urbaine ou industrielle, établissement de zones protégées)
exacerbent les rivalités pour l’accès à la nourriture, à l’eau et aux terres disponibles – qui sont autant
de ressources déjà rares – donnant lieu à des situations conflictuelles au niveau local. Toutes ces
raisons font la particularité des difficultés auxquelles doivent faire face les PEID et placent leurs
populations dans une situation de très grande vulnérabilité.
60. Ces inquiétudes spécifiques concernant les PEID ont été réitérées par la communauté
internationale à l’occasion de la troisième Conférence internationale sur les PEID (qui s’est tenue à
Apia, Samoa, en septembre 2014), du Programme 2030 et de la 21e Conférence des Parties à la
CCNUCC. Les résultats de ces manifestations ont contribué à façonner le Plan d’action de
l’UNESCO pour les PEID, qui s’inscrit sur le long terme et que le Conseil exécutif a approuvé en
2016, à sa 199e session.
61. Le Plan d’action de l’UNESCO consacré aux PEID propose un ensemble d’objectifs et de
mesures de suivi pour répondre aux vulnérabilités propres à ces États et aux difficultés bien
particulières auxquelles ils doivent faire face. Il témoigne de l’engagement de l’UNESCO en faveur
de la mise en œuvre des Modalités d’action accélérées des PEID (Orientations de Samoa) et reflète
les propositions contenues dans le Programme 2030, notamment les ODD correspondants et leurs
cibles spécifiques, ainsi que les conclusions de l’Accord de Paris. Le Plan d’action reprend en effet
de nombreux articles des Orientations de Samoa, en particulier celui intitulé Changement
climatique (paragraphes 31 à 46), et reflète la plupart des ODD ainsi que plusieurs de leurs cibles
spécifiques, notamment l’ODD 13.
62. Le Plan d’action se concentre sur cinq domaines prioritaires et vise à développer les capacités
humaines et institutionnelles des PEID par le biais de l’éducation et du renforcement des capacités,
ainsi qu’à améliorer la résilience et la durabilité de leurs écosystèmes. Il a également pour objectif
de favoriser la transformation, l’inclusion et la justice sociale dans les PEID, d’y préserver le
patrimoine culturel et naturel – matériel ou immatériel –, d’y promouvoir la culture au service du
développement durable et d’y améliorer la connectivité, la gestion de l’information et le partage des
connaissances. Il mobilise les compétences pluridisciplinaires de tous les secteurs de programme
de l’Organisation, en vue de répondre aux vulnérabilités propres à ces États et aux difficultés
particulières auxquelles ils doivent faire face, notamment en raison du changement climatique. Dans
le cadre du Plan d’action, l’UNESCO travaillera en collaboration avec les PEID et leurs
communautés pour garantir la gestion durable des ressources et du patrimoine naturels terrestres
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 14
et marins – aux niveaux régional, national et local – et l’adaptation des individus, des communautés
et des États aux changements climatiques et environnementaux ainsi qu’aux risques naturels, et
pour renforcer la préparation et les réponses aux catastrophes naturelles et à leurs conséquences
sur les populations.
63. Le projet Sandwatch figure parmi les actions proposées pour réduire la vulnérabilité des îles
et développer leur résilience face aux changements environnementaux planétaires. Par son
approche MAST (mesurer, analyser, partager et agir) élargie, participative et intégrée, faisant appel
à la science citoyenne, le projet Sandwatch aide les communautés et les décideurs à anticiper les
risques et à concevoir ensemble des solutions potentielles d’adaptation, afin de renforcer leurs
capacités de résilience et de contribuer au processus d’évaluation mondiale.
64. Dans les régions de PEID, le PHI soutiendra le développement d’outils d’évaluation des
ressources en eau douce – de surface et souterraine – fondés sur les données. Le PHI continuera
de fournir des services hydroclimatiques ainsi que des outils de suivi et d’alerte rapide en matière
de sécheresse et d’inondations, et poursuivra l’évaluation multidisciplinaire des eaux souterraines,
actuellement menée dans 42 petits États insulaires. Le Programme renforcera l’éducation et la
sensibilisation à l’eau dans les PEID à tous les niveaux, en formant les chercheurs, les
professionnels et les décideurs et en mettant en place une plate-forme d’échange d’informations au
sein des réseaux régionaux et mondiaux en vue d’améliorer la gestion des ressources en eau dans
ces pays, tout en tenant compte des effets prévus du changement climatique sur ces ressources.
65. L’engagement de la COI en faveur des PEID sera orienté par son Plan d’action pour ces
derniers, ainsi que par la Stratégie adoptée en juin 2016 par ses États membres en réponse aux
Orientations de Samoa. Elle mettra l’accent sur la mise en place d’actions menées par les PEID euxmêmes, portant sur les systèmes d’alerte rapides aux risques côtiers, le développement de leurs
capacités dans le domaine des sciences et des technologies océanographiques, et le renforcement
de la coopération en matière d’évaluation des effets de l’acidification des océans.
66. Le Cadre d’action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030 insiste
sur la coopération internationale, régionale, sous-régionale et transfrontalière et préconise une
approche préventive plus large privilégiant davantage la dimension humaine. Il définit sept objectifs
mondiaux, parmi lesquels la nécessité de considérablement accroître l’aide aux pays en
développement afin de compléter l’action qu’ils mènent à l’échelle nationale et de garantir l’accès
aux dispositifs d’alerte rapide multirisque et aux informations et évaluations relatives au risque de
catastrophe d’ici à 2030. Le système d’alerte aux aléas de la COI répond parfaitement aux exigences
du Cadre d’action de Sendai et s’avère particulièrement utile dans le cas des PEID et des pays
côtiers de basse altitude.
67. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO renforcera la surveillance et la résilience
environnementales, notamment grâce à la science citoyenne et à l’enseignement des sciences,
comme en témoignent les programmes de renforcement du suivi communautaire des changements
environnementaux, y compris du changement climatique (GP II, ER 3).
IV.4 La jeunesse – un acteur à part entière pour comprendre le changement climatique
et y faire face
68. Les effets du changement climatique concernent de nombreux secteurs et affectent l’ensemble
des populations dans leurs vies de tous les jours, en particulier les jeunes. Les conséquences
environnementales, sociales et économiques de ce phénomène ont des répercussions sur l’accès
des jeunes à une eau douce et à une alimentation saine et en quantité suffisante, ainsi que sur leur
éducation, leur santé, leurs logements, leur travail et leur niveau de vie en général. Le changement
climatique accroît également la pauvreté et les phénomènes migratoires, entraînant des difficultés
d’inclusion sociale pour les jeunes migrants.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 15
69. La jeunesse incarne le présent et le futur de notre planète. On compte actuellement 1,8 milliard
de jeunes âgés entre 10 et 24 ans dans le monde. Jamais les jeunes n’ont été aussi nombreux et,
dans de nombreux pays, ils composent la majorité de la population. La jeunesse d’aujourd’hui n’a
jamais été aussi instruite et sensibilisée aux questions sociales et environnementales. Elle a le
pouvoir de changer les sociétés pour les acheminer vers un avenir résilient au changement
climatique. La jeunesse doit donc jouer un rôle de premier plan dans la compréhension du
changement climatique et dans l’élaboration de solutions pour y faire face.
70. Conformément à sa Stratégie opérationnelle pour la jeunesse 2014-2021, l’UNESCO affirmera
le rôle des jeunes dans la conduite du changement, mettant à profit leur énergie et leurs idées pour
répondre à la crise climatique. L’Organisation mobilisera ses réseaux de jeunesse, et notamment
de jeunes scientifiques, pour promouvoir l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de
ses effets en favorisant leur participation – en tant que détenteurs de savoirs, innovateurs et
leaders – aux processus d’élaboration des politiques ainsi qu’aux campagnes d’éducation et de
sensibilisation du public. La priorité sera particulièrement accordée au renforcement des capacités
des jeunes, afin d’en faire les forces vives actuelles et futures du développement durable et de
l’économie et de la croissance vertes. Ces actions permettront non seulement de faire face au
changement climatique sur le long terme, mais aussi de répondre aux principales préoccupations
concernant l’employabilité des jeunes et leurs moyens de subsistance, et renforceront leur inclusion
et leur prise en compte en tant qu’acteurs clé du développement de nos sociétés.
71. Dans le contexte du Projet de 39 C/5, l’UNESCO encouragera les actions, les initiatives les
organisations et les réseaux développés par les jeunes des deux sexes, depuis le niveau local
jusqu’au niveau mondial, pour faire face aux défis du changement climatique (GP III, ER 3).
V.
MODALITÉS DE MISE EN ŒUVRE
72. La Stratégie sera mise en œuvre au travers d’actions entreprises dans le cadre des grands
programmes de l’Organisation et de coopérations intersectorielles et entre programmes qui
mobiliseront le Siège et les Bureaux hors Siège de l’UNESCO et seront organisées par l’Équipe
spéciale intersectorielle de l’UNESCO sur le changement climatique. À cette fin, les sites désignés
par l’UNESCO (réserves de biosphère, géoparcs mondiaux UNESCO et sites du patrimoine mondial)
seront largement mis à profit.
A.
Les programmes internationaux et intergouvernementaux de l’UNESCO, la COI, ainsi que
leurs réseaux et partenaires
73. Les programmes scientifiques internationaux et intergouvernementaux (MAB, PHI, PICG,
PISF, LINKS et MOST), ainsi que la COI, participeront pleinement à la mise en œuvre de la Stratégie,
notamment au moyen d’activités conjointes spécialisées. Au travers de ces programmes, l’UNESCO
mobilisera également la communauté universitaire internationale autour d’actions communes
portant sur le changement climatique.
B.
Coopération avec les organismes des Nations Unies, notamment avec la CCNUCC et les pays
hôtes de la COP
74. La Stratégie sera mise en œuvre en synergie avec les organisations partenaires des Nations
Unies, en évitant les risques de chevauchement et en conformité avec les principes fondamentaux
communs pour une approche à l’échelle des Nations Unies en matière d’action face au changement
climatique (voir Encadré 1). L’UNESCO devra également mettre à profit les éventuelles opportunités
de partenariats avec le Secrétariat de la CCNUCC, en vue d’actions d’intérêt commun dans le cadre
de la mise en œuvre de la Stratégie.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 16
Encadré 1. Principes fondamentaux communs pour une approche à l’échelle des
Nations Unies en matière d’action face au changement climatique*
A. Soutenir et promouvoir le développement durable inclusif pour tous, conformément
aux normes et règles communes des Nations Unies
B. Favoriser l’action intégrée pour le climat, qui optimise les synergies et les
cobénéfices à travers l’ensemble du Programme de développement durable à
l’horizon 2030
C. Promouvoir et amplifier des actions ambitieuses et transformatrices dans le domaine
du changement climatique
D. Hiérarchiser les collaborations interinstitutions et les actions conjointes pour un
impact collectif plus important
E. Renforcer la réactivité du système des Nations Unies à l’égard des besoins des États
membres en matière changement climatique
F. Fonder les actions du système des Nations Unies dans le domaine du changement
climatique sur les meilleures recherches scientifiques, données et connaissances en
la matière
G. Développer et renforcer les partenariats, y compris avec des acteurs non étatiques
H. Engager la responsabilité à l’échelle du système des Nations Unies en matière
d’action climatique
*
Ces principes figurent dans l’annexe VI du Rapport du Comité de haut niveau sur les programmes
(HLCP), présenté au Conseil des chefs de secrétariat des organismes des Nations Unies pour la
coordination (CCS), à sa 31e session (document CEB/2016/4).
http://www.unsceb.org/CEBPublicFiles/Common%20Core%20Principles%20for%20a%20UN%20Syst
em-wide%20Approach%20to%20Climate%20Action-ODS_0.pdf
75. Après les premiers succès engrangés dans le cadre de la COP-20, la COP-21 et la COP-22,
l’UNESCO – au travers de l’initiative de partenariat de « l’UNESCO pour la COP » – poursuivra sa
coopération avec les pays hôtes de la COP en faveur de la mobilisation et de la participation des
milieux scientifiques et éducatifs, des médias, du secteur privé et du grand public, afin de renforcer
la sensibilisation au changement climatique et les actions entreprises dans ce domaine en prévision,
au cours et à la suite des Conférences des Parties à la CCNUCC.
C.
Sites désignés par l’UNESCO (patrimoine mondial, réserves de biosphère, géoparcs
mondiaux UNESCO)
76. De par leur valeur emblématique, les sites classés au patrimoine mondial, les réserves de
biosphère désignées par l’UNESCO et les géoparcs mondiaux UNESCO constituent une plateforme très utile pour la mise en œuvre de la Stratégie. Ils permettent en effet l’échange d’informations
portant sur les processus de suivi, d’atténuation et d’adaptation en cours d’utilisation et
d’expérimentation et contribuent à la sensibilisation du public aux effets du changement climatique
sur les sociétés humaines et la diversité culturelle, sur la biodiversité et les services écosystémiques
et sur le patrimoine mondial naturel et culturel. Répartis dans différentes régions, zones climatiques
et écosystèmes à travers le monde, les sites désignés par l’UNESCO font office, à l’échelle mondiale,
d’observatoires de terrain des effets du changement climatique, et permettent la collecte et la
diffusion d’informations en la matière. Des études sont actuellement menées dans plusieurs d’entre
eux, dont les résultats contribuent à la mise au point de mesures appropriées d’adaptation et
d’atténuation. Parmi elles figurent la promotion d’applications durables des technologies relatives
aux énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique et du partage des bonnes pratiques
associées, sous réserve de l’obtention de financements additionnels et conformément aux différents
instruments normatifs.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 17
77. L’UNESCO aide ses États membres – en tant que dépositaires souverains de ces sites – dans
leurs efforts pour concevoir des solutions de développement durable grâce au renforcement de leurs
capacités, formuler des réponses aux nouveaux défis de conservation posés par le changement
climatique, élaborer des politiques innovantes, mettre au point des stratégies de gestion adaptées,
et reconnaître l’importance des communautés résilientes et des systèmes de zones protégées qui
contribuent à la sauvegarde de l’environnement mondial et des sociétés humaines menacés par le
changement climatique.
78. Enfin, en contribuant à unir de façon efficace les efforts menés dans le cadre de l’Accord de
Paris et de l’Agenda 2030, et en établissant des synergies entre ces derniers et d’autres conventions
de l’UNESCO relatives à la culture, les sites désignés par l’UNESCO offrent à l’Organisation un net
avantage comparatif au sein du système des Nations Unies.
D.
Centres et chaires UNESCO
79. Toutes les chaires UNESCO et tous les centres UNESCO de catégories 1 et 2 concernés par
le changement climatique seront encouragés à participer à la mise en œuvre de la Stratégie.
E.
Commissions nationales pour l’UNESCO
80. La réussite de la Stratégie dépendra in fine de la mobilisation des acteurs et des parties
prenantes au niveau national. C’est pourquoi les commissions nationales pour l’UNESCO et les
comités nationaux en lien avec les programmes intergouvernementaux de l’Organisation, de même
que les délégations permanentes auprès de l’UNESCO, ont un rôle important à jouer dans la mise
en œuvre de la Stratégie, notamment au travers de projets financés dans le cadre du Programme
de participation de l’UNESCO.
F.
Autorités municipales et régionales
81. D’ici à 2030, plus d’un milliard de personnes habiteront dans une centaine de villes de très
grande taille et 60 % de la population mondiale vivra en zone urbaine. D’après les projections, la
croissance démographique des prochaines décennies sera plus importante dans les centres urbains,
particulièrement en Afrique. Les autorités municipales et régionales entreprennent de plus en plus
d’initiatives innovantes dans le domaine du changement climatique et de la durabilité.
Prochainement, dans le cadre de la Stratégie, l’UNESCO développera ou renforcera des
mécanismes destinés à établir des partenariats efficaces avec plusieurs de ces autorités. Parmi ces
partenariats figure l’Alliance des mégapoles pour l’eau et le climat.
G.
ONG, jeunesse réSEAU
82. L’UNESCO, par le biais de son Comité de liaison ONG-UNESCO, de ses réseaux de jeunesse
et de son Réseau du système des écoles associées de l’UNESCO (réSEAU), ouvrira le dialogue
avec la communauté mondiale des ONG, de la jeunesse et des établissements scolaires autour de
questions d’intérêt commun en lien avec les actions de promotion de la mise en œuvre de la
Stratégie.
H.
Secteur privé
83. Compte tenu du rôle absolument déterminant du secteur privé face aux défis actuels et futurs
en matière de changement climatique et de développement durable, l’UNESCO cherchera à nouer
ou à maintenir des partenariats solides avec des acteurs du secteur privé ainsi qu’avec des
organisations interprofessionnelles des secteurs de l’industrie, du commerce et de la finance
concernés par ces questions et reconnus pour leurs actions dans ce domaine.
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 18
I.
Équipe spéciale intersectorielle de l’UNESCO sur le changement climatique
84. L’Équipe spéciale de l’UNESCO sur le changement climatique a été créée par la Directrice
générale en vue de faciliter la coopération et la coordination intersectorielles dans le cadre de la
mise en œuvre de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement climatique et des
activités de suivi qui y sont associées. L’Équipe spéciale, conduite par le Sous-Directeur général
pour les sciences exactes et naturelles (ADG/SC), bénéficie du soutien de deux coprésidents (l’un
provenant du SC/MAB et l’autre du SHS). Elle veille également à la coordination, à la cohérence et
aux synergies avec l’ensemble du système des Nations Unies dans le domaine du changement
climatique, notamment avec la CCNUCC et le GIEC, et contribue aux efforts de mobilisation de
ressources visant à développer les actions de l’UNESCO pour faire face au changement climatique.
VI.
ENVELOPPE BUDGÉTAIRE
85. Les ressources financières requises pour la mise en œuvre de la Stratégie seront estimées et
incluses dans le 39 C/5. La mise en œuvre effective de la Stratégie actualisée devrait dépendre en
grande partie de la disponibilité de ressources extrabudgétaires. Par conséquent, la Stratégie choisit
de systématiquement mettre l’accent sur les activités pouvant être intensifiées, afin de pouvoir
associer ressources ordinaires et extrabudgétaires de façon suivie, cohérente et structurée.
L’Organisation redoublera d’efforts pour accroître le nombre de donateurs et développer de
nouveaux partenariats stratégiques. À ce titre, des efforts sont actuellement menés pour renouveler
l’accréditation de l’Organisation auprès du Fonds pour l’adaptation et du Fonds vert pour le climat.
Étant donné que, parmi les États membres, de nombreux pays en développement, et tout
particulièrement les plus vulnérables d’entre eux, auront besoin de financements conséquents pour
mener à bien leurs efforts d’atténuation du changement climatique et d’adaptation aux effets de
celui-ci, l’UNESCO s’attachera à servir d’intermédiaire désintéressé afin d’aider les États membres
à obtenir des financements, tels que ceux offerts par le biais du Fonds pour l’adaptation 10 et du
Fonds vert pour le climat évoqués plus haut 11.
VII.
COMMUNICATION ET SENSIBILISATION
86. Les actions entreprises pour mettre en œuvre la Stratégie devront comporter des éléments de
communication et de sensibilisation. Ces éléments devront être pleinement conformes à l’énoncé
de mission de la Stratégie, intitulé « Changeons les esprits, pas le climat », ainsi qu’à ses objectifs.
Les plates-formes Web de l’UNESCO et les réseaux sociaux seront mis à contribution pour appuyer
la Stratégie, notamment par le biais de la préparation d’une base de messages et de ressources
graphiques, qui seront mis à disposition des États membres et des partenaires de l’Organisation
dans le cadre de la mise en œuvre de la Stratégie. Une brochure spécialement consacrée aux
actions de l’UNESCO dans le domaine du changement climatique et destinée au grand public sera
élaborée et régulièrement mise à jour.
VIII. ÉVALUATION ET SUIVI
87. La mise en œuvre de la Stratégie fera l’objet d’un suivi et de rapports réguliers dans le cadre
des rapports statutaires périodiques aux organes directeurs. Une évaluation de la mise en œuvre
de la Stratégie sera réalisée, en coopération avec le Service d’évaluation et d’audit de l’UNESCO
(IOS).
10
11
L’UNESCO adhèrera aux stratégies et aux directives fonctionnelles du Fonds pour l’adaptation
(https://www.adaptation-fund.org/apply-funding/policies-guidelines/).
L’UNESCO adhèrera aux politiques et aux normes d’accréditation du Fonds vert pour le climat
(http://www.greenclimate.fund/partners/accredited-entities/get-accredited).
201 EX/5 Partie I (B)
Annexe – page 19
Tableau : Aperçu schématique de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au changement
climatique (2018-2021)
Objectif
Permettre aux États membres de prendre des mesures d’urgence pour lutter contre le changement climatique et ses effets par l’éducation, les sciences,
la culture, et l’information et la communication, conformément à leurs contributions déterminées au niveau national respectives dans le cadre de
l’Accord de Paris adopté par la COP-21 ainsi que dans le contexte général du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’ODD 13
qui y est défini.
Principes et critères régissant
l’action de l’UNESCO
A. Répondre aux besoins des États
membres pour la réalisation des
objectifs de leurs contributions
déterminées au niveau national en
vertu de l’Accord de Paris et de
l’ODD 13 du Programme de
développement durable à
l’horizon 2030, dans le cadre général
des documents 37 C/4 et 39 C/5
Priorités
E. Ménager des synergies avec
l’ensemble du système des Nations
Unies, fondées sur un ensemble de
principes fondamentaux communs,
pour une approche à l’échelle des
Nations Unies en matière d’action
climatique
Résultats
Impact
Les États
membres prennent
des mesures
d’urgence pour
lutter contre le
changement
climatique et ses
effets par
l’éducation, les
sciences, la
culture, et
l’information et la
communication,
conformément à
leurs contributions
déterminées au
niveau national
respectives dans
le cadre de
l’Accord de Paris
adopté par la
COP-21
Conformément aux
objectifs de l’Accord de
Paris adopté par la
COP-21, la Stratégie
contribuera à renforcer
la riposte mondiale à la
menace des
changements
climatiques en
contenant l’élévation de
la température de la
planète nettement en
dessous de 2 degrés
Celsius par rapport aux
niveaux préindustriels et
en poursuivant l’action
menée pour limiter
l’élévation des
températures à
1,5 degrés Celsius. La
Stratégie contribuera
également à renforcer la
capacité des États
membres à faire face
aux effets du
changement climatique.
Égalité des
genres
Afrique
D. Privilégier les activités
susceptibles d’être développées à
plus grande échelle, de façon à
assurer une combinaison homogène,
cohérente et structurée de
ressources ordinaires et
extrabudgétaires
Contributions
A. Aider les États
membres à élaborer et
mettre en œuvre des
programmes et des
politiques d’éducation et
de sensibilisation du public
au changement climatique
B. Mettre à profit les stratégies et
plans d’action programmatiques et
prioritaires de l’UNESCO en la
matière, les appuyer et être
compatibles avec eux
C. Faire prendre conscience du
caractère intersectoriel et
interdisciplinaire du changement
climatique en tant qu’enjeu
s’inscrivant dans le cadre global du
développement durable, tout en
s’appuyant sur les points forts et les
priorités de chacun des grands
programmes de l’Organisation
Pôles thématiques
d’action prioritaire
PEID
Jeunesse
B. Promouvoir la
coopération
interdisciplinaire sur les
connaissances et la
recherche scientifique
relatives au climat aux fins
de l’adaptation au
changement climatique et
de l’atténuation de ses
effets
C. Promouvoir la diversité
culturelle et la sauvegarde
du patrimoine culturel aux
fins de l’adaptation au
changement climatique et
de l’atténuation de ses
effets
D. Soutenir un
développement social
inclusif, favoriser le
dialogue interculturel et
promouvoir des principes
de prise en compte
systématique de l’éthique
et de l’égalité des genres
en ce qui concerne
l’adaptation au
changement climatique et
l’atténuation de ses effets
Production (ou
coproduction)
et diffusion de
connaissances
Prestation de
services relatifs
au climat
Conseils
stratégiques
Modalités de mise en œuvre
Conformément à la Stratégie à moyen terme de l’UNESCO pour 2014-2021 (document 37 C/4) et au Projet de 39 C/5 pour 2018-2012 (par
exemple : GP I : ER 6 ; COI-ER ; GP II : ER 2-7 ; GP III : ER 1-3 ; GP IV : ER 1, ER 5, ER 8 ; GP V : ER 3-4, ER 6 ; Priorité globale Égalité des genres :
ER 1), la Stratégie sera mise en œuvre au travers d’actions entreprises dans le cadre des grands programmes de l’Organisation et de coopérations
intersectorielles et entre programmes (MAB, PHI, PICG, PISF, LINKS et MOST), ainsi que par la COI, qui mobiliseront le Siège et les bureaux hors
Siège de l’UNESCO et seront organisées par l’Équipe spéciale intersectorielle de l’UNESCO sur le changement climatique. Les sites désignés par
l’UNESCO, ainsi que les centres et chaires de l’UNESCO seront largement mis à profit. La collaboration sera également renforcée avec les États
membres – y compris avec les commissions nationales pour l’UNESCO –, les autorités régionales et municipales, les organismes des Nations Unies –
notamment avec la CCNUCC et les pays hôtes de la COP –, ainsi qu’avec les ONG et le secteur privé.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (C)
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
C.
Contribution de l’UNESCO aux travaux de la 22e Conférence
des Parties (COP-22) à la Convention-cadre des Nations
Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
Conformément à la décision 200 EX/29, la Directrice générale
présente un rapport sur la contribution de l’UNESCO aux travaux
de la 22e session de la Conférence des Parties (COP-22) à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (CCNUCC).
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 12.
201 EX/5 Partie I (C)
C.
Contribution de l’UNESCO aux travaux de la 22e Conférence des Parties (COP-22) à la
Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC)
(Suivi de la décision 200 EX/29)
I.
Contexte
1.
La Conférence 2016 des Nations Unies sur les changements climatiques, organisée au titre
de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), s’est tenue
à Marrakech (Maroc) du 7 au 18 novembre 2016 1. Suite à la rapide entrée en vigueur de l’Accord
historique conclu à Paris à la COP-21, la COP-22 a visé à accélérer l’action menée dans le monde
en faveur du climat 2.
2.
Organisée sous l’égide de S.M. le Roi Mohammed VI du Maroc, la Conférence de Marrakech
sur le changement climatique a accueilli quelque 22 500 participants, dont près de
15 800 fonctionnaires, 50 présidents, premiers ministres et vice-présidents, ainsi que 110 ministres
et chefs de délégation. Étaient également présents environ 5 400 représentants d’organisations et
d’institutions des Nations Unies, d’organisations intergouvernementales et d’ONG, ainsi que quelque
1 200 membres des médias.
3.
L’UNESCO a assisté à la Conférence en tant qu’observateur. Sa délégation à la COP-22 était
dirigée par la Directrice générale, appuyée de l’ADG/SC, qui coordonne l’Équipe spéciale de
l’UNESCO sur le changement climatique, et de l’ADG/IOC. Représentant tous les secteurs de
programme, la COI, ERI et le Département Afrique, la délégation de l’UNESCO à la COP-22
comprenait du personnel du Siège, ainsi que des bureaux hors Siège de Rabat, du Caire et de
Jakarta.
4.
Les Parties à la Conférence de Marrakech sur le climat ont adopté 35 décisions (25 décisions
au titre de la COP-22, 8 au titre de la CMP-12 et 2 au titre de la CMA-1). Plusieurs nouvelles
initiatives importantes ont également été lancées à la COP-22 3.
1
2
3
Outre la 22e session de la Conférence des Parties (COP-22) à la CCNUCC, il s’est également tenu, à
la Conférence de Marrakech sur les changements climatiques, les sessions suivantes : 12e session de
la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP-12) ;
première session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris
(CMA-1) ; 45e session de l’Organe subsidiaire de conseil scientifique et technologique (SBSTA-45) ;
45e session de l’Organe subsidiaire de mise en œuvre (SBI-45) ; deuxième partie de la première session
du Groupe de travail spécial de l’Accord de Paris (APA-1-2). Programme complet de la conférence :
http://unfccc.int/meetings/marrakech_nov_2016/meeting/9567.php.
L’Accord de Paris conclu à la COP-21 est entré en vigueur le 4 novembre 2016. Au 9 janvier 2017,
122 des 197 Parties à la Convention l’avaient ratifié (http://unfccc.int/paris_agreement/items/9485.php).
Les Parties à la Conférence de Marrakech sur le climat ont adopté 35 décisions (25 au titre de la COP22, 8 au titre de la CMP-12 et 2 au titre de la CMA-1). Il a notamment été décidé de rédiger le manuel
opérationnel ou règlement de l’Accord de Paris d’ici à 2018 ; de résoudre les questions de financement
à long terme ; de conseiller le Fonds vert pour le climat et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) ;
de charger le Fonds pour l’adaptation de servir l’Accord de Paris ; d’améliorer l’efficacité du Programme
de travail de Doha sur l’article 6 de la Convention (éducation, formation et sensibilisation du public) ;
d’appuyer le plan de mise en œuvre du Système mondial d’observation du climat ; de poursuivre et
d’améliorer le Programme de travail de Lima sur le genre ; d’approuver le plan de travail quinquennal
du Mécanisme international de Varsovie relatif aux pertes et préjudices liés aux incidences des
changements climatiques ; d’intensifier la mise au point et le transfert de technologies climatiques au
moyen du Mécanisme technologique ; et de lancer un processus de détermination des informations à
fournir conformément à l’article 9.5 de l’Accord de Paris (communications financières biennales des
pays développés). Toutes les décisions sont disponibles à l’adresse http://unfccc.int/2860.php#auv
Parmi les nouvelles initiatives importantes lancées à la COP-22, on peut citer le « Partenariat NDC »,
qui vise à aider les pays à mettre en œuvre les contributions déterminées au plan national
(http://newsroom.unfccc.int/fr/actualit%C3%A9s/les-pays-sassocient-pour-les-plans-daction-climatnationaux/ ), et le « Partenariat de Marrakech pour une action mondiale contre le changement
201 EX/5 Partie I (C) – page 2
5.
Les conclusions de la Conférence de Marrakech sur le climat sont prises en compte, selon
qu’il convient, dans l’avant-projet d’actualisation de la Stratégie de l’UNESCO pour faire face au
changement climatique (document 201 EX/5 Partie I (B)).
6.
À la fin de la Conférence, Patricia Espinosa, Secrétaire exécutive de la CCNUCC, a exprimé
son sentiment d’appréciation et de satisfaction à l’égard de la COP-22, déclarant : « Je tiens à rendre
hommage au Gouvernement marocain et au Président de la Conférence, M. Salaheddine Mezouar,
pour leur succès remarquable. La COP-22 a été ce qu’elle devait être, une COP d’action qui a
accéléré les progrès réalisés dans le cadre de l’Accord de Paris au niveau de la finance, de nouvelles
initiatives, de l’ambition et de la solidarité entre les nations et les continents » 4.
II.
L’Initiative de partenariat de l’UNESCO pour la COP, contribution de l’UNESCO
à la COP-22
7.
L’Initiative de partenariat de l’UNESCO pour la COP a pour but de promouvoir la collaboration
entre l’UNESCO et les pays hôtes de la COP pour intensifier la sensibilisation au changement
climatique et l’action menée dans ce domaine avant, pendant et après les COP de la CCNUCC.
Lancée aux COP-20 (Lima) et 21, l’Initiative procède, pour ce faire, en mobilisant les communautés
scientifique, éducative, médiatique et privée ainsi que le public en général sur des thèmes et des
questions clés de la COP (conférences, expositions, publications, médias et formations, par
exemple). Elle est coordonnée par l’Équipe spéciale de l’UNESCO sur le changement climatique.
8.
On trouvera, en annexe au présent document, des informations détaillées sur la contribution
globale de l’UNESCO aux travaux de la COP-22, contribution qui a compris un grand nombre
d’actions et de manifestations, dont plusieurs ont été organisées en étroite coopération avec le
Maroc, pays hôte de la COP-22, dans le cadre de l’Initiative de partenariat. Conformément à la
décision 200 EX/30, le document 201 EX/5 Partie I (D) présente un rapport distinct sur la contribution
du PHI à la mise en œuvre des conclusions de la COP-22.
9.
Dans la période qui a précédé la COP-22 et pendant la conférence, l’UNESCO a plaidé en
faveur d’une action climatique forte, notamment en ce qui concerne l’éducation et la sensibilisation
du public, le rôle fondamental de l’océan, les PEID, l’impact critique du changement climatique sur
les ressources en eau, la nécessité de fonder les décisions, politiques et mesures climatiques sur
une base scientifique solide, y compris les sciences naturelles, sociales et humaines, en tenant
dûment compte de l’importance des savoirs traditionnels, des peuples autochtones, de l’éthique, de
l’égalité des sexes et des jeunes. L’UNESCO met particulièrement l’accent sur la priorité globale
Afrique, amplifiée par le fait que la COP-22 s’est tenue sur le continent africain et que le pays hôte,
le Maroc, a promu la COP-22 en tant que COP pour l’Afrique. Les sites de l’UNESCO (biens du
patrimoine mondial, réserves de biosphère et géoparcs) ont également été préconisés comme
laboratoires utiles pour une action climatique globale et multipartite sur le terrain.
4
climatique », qui encadrera solidement la façon dont la CCNUCC catalysera et appuiera l’action
climatique
des
Parties
et
des
non-Parties
pendant
la
période
2017-2020.
(http://unfccc.int/files/paris_agreement/application/pdf/marrakech_partnership_for_global_climate_acti
on.pdf).
Communiqué
de
presse
de
la
CCNUCC,
Marrakech,
18
novembre
2016.
http://newsroom.unfccc.int/fr/actualit%C3%A9s/cop22-communique-presse-de-cloture/ . Pour une
présentation et une analyse détaillées de la Conférence, établies par les services de la communication
de l’IIDD, voir http://www.iisd.ca/climate/cop22/enb/.
201 EX/5 Partie I (C) – page 3
10. En ce qui concerne l’issue des débats que l’UNESCO a tenus à la COP-22, il se dégage
quelques points saillants (voir également l’annexe) :
• La COP-22 a été la première COP à laquelle une Journée de l’océan a été officiellement
incluse dans le Programme d’action mondial de la CCNUCC. La COI a co-organisé cette
manifestation de haut niveau d’un jour et a, avec ses partenaires, publié le rapport « Toward
a Strategic Action Roadmap on Oceans and Climate: 2016 to 2021 ».
http://www.unesco.org/new/en/media-services/singleview/news/the_ocean_center_stage_at_the_un_cop22_climate_talks_a_stra/
• La COP-22 a également été la première COP à mettre l’accent sur l’eau dans le cadre de
la solution aux changements climatiques. L’UNESCO a été la seule institution des Nations
Unies représentée à une manifestation de haut niveau organisée le 9 novembre 2016 dans
le cadre du Programme d’action mondial pour le climat, présentant ses travaux sur la
gestion des ressources en eau dans le contexte du changement climatique.
• L’UNESCO a lancé la version française de sa publication « Eau, mégapoles et changement
global ».
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002457/245766f.pdf
• Lancement d’iRain, nouvelle application mobile qui promeut la science citoyenne et aide à
gérer l’eau.
http://en.unesco.org/news/irain-new-mobile-app-promote-citizen-science-and-supportwater-management
• L’UNESCO a lancé deux nouvelles publications : « PLANET: Education for environmental
sustainability and green growth » (PLANÈTE : L’éducation au service de la viabilité de
l’environnement et d’une croissance verte), du Rapport mondial de suivi sur l’éducation
(GEM), et « Action for Climate Empowerment: Guidelines for accelerating solutions through
education, training and public awareness » (Action pour l’autonomisation face au
changement climatique : directives pour accélérer l’élaboration de solutions par l’éducation,
la formation et la sensibilisation du public), document d’orientation destiné aux
responsables de l’élaboration des politiques, élaboré en collaboration avec la CCNUCC.
http://www.unesco.org/new/fr/education/resources/online-materials/singleview/news/un_climate_summit_says_education_primes_societies_for_global/
• La Directrice générale a présenté l’exposition de photos « Green Citizens » de l’UNESCO,
qui montre de remarquables projets d’EDD mis en œuvre dans le monde. L’exposition
itinérante était présente à l’aéroport de Marrakech Menara jusqu’à la fin de novembre 2016,
et le sera dans d’autres aéroports marocains jusqu’en mars 2017.
http://fr.unesco.org/news/exposition-unesco-green-citizens-entame-son-tour-du-maroc
• En étroite coopération avec le Maroc, la Directrice générale a appelé l’attention sur
d’importantes questions liées au genre, ainsi que sur les effets du changement climatique
sur le patrimoine immatériel et l’artisanat.
http://www.unesco.org/new/en/media-services/singleview/news/women_provide_key_solutions_to_climate_change_challenges_and/
• Appel de Tanger à utiliser les réserves de biosphère comme observatoires du changement
climatique et laboratoires de développement durable dans les régions arabe et africaine.
http://www.unesco.org/new/fr/rabat/about-the-office/singleview/news/appel_de_tanger_pour_une_initiative_des_reserves_de_biosph/
• Lancement de l’initiative « Oasis durables ».
http://andzoa.ma/fr/2016/11/15/cop22-presentation-de-linitiative-oasis-durables-par-m-leministre-de-lagriculture/
201 EX/5 Partie I (C) – page 4
• Signature d’un mémorandum d’accord entre l’UNESCO et le Conseil national des droits de
l’homme du Maroc.
http://www.unesco.org/new/fr/rabat/about-the-office/singleview/news/signature_dune_convention_cadre_de_partenariat_unesco_c/
• Présentation du Rapport mondial sur les sciences sociales 2016.
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002459/245995f.pdf
• Un nouveau document d’orientation sur l’évaluation des risques liés au changement
climatique a été publié pendant la COP-22 par le Conseil consultatif scientifique du
Secrétaire général de l’ONU.
http://en.unesco.org/news/risk-management-approach-needed-fulfill-promise-parisclimate-agreement
III.
Vers la COP-23
11. Il a été annoncé, à la COP-22, que les Fidji présideraient la Conférence des Nations Unies sur
les changements climatiques de 2017 (COP-23), qui se tiendra au Secrétariat de la CCNUCC, à
Bonn (Allemagne), du 6 au 17 novembre 2017. L’on s’attend à ce qu’en tant que Président de la
COP-23, les Fidji appellent particulièrement l’attention sur les importants problèmes auxquels les
PEID sont confrontés dans le contexte du changement climatique. L’Équipe spéciale de l’UNESCO
sur le changement climatique a déjà approché, dans le cadre de son Initiative de partenariat, les
Fidji et l’Allemagne, pays hôte du Secrétariat de la CCNUCC, pour des consultations préliminaires.
IV.
Décision proposée
12. Compte tenu de ce qui précède, le Conseil exécutif pourra souhaiter prendre la décision
suivante :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant la décision 200 EX/29,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (C),
3.
Remercie la Directrice générale de la contribution que l’UNESCO a apportée aux travaux
de la COP-22 ;
4.
Prend acte de la précieuse contribution du Maroc au succès de la COP-22 ;
5.
Prend note avec satisfaction de la collaboration efficace qui s’est mise en place entre le
Maroc et le Secrétariat de l’UNESCO avant et pendant la COP-22 ;
6.
Invite la Directrice générale à approcher les Fidji, organisateur et Président de la
Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques de 2017 (COP-23), qui
se tiendra au Secrétariat de la CCNUCC, à Bonn (Allemagne), du 6 au 17 novembre
2017 ;
7.
Recommande de tenir dûment compte, dans les activités que l’UNESCO mènera en
rapport avec la COP-23, des problèmes liés au changement climatique auxquels les
PEID sont confrontés ;
8.
Prie la Directrice générale de faire rapport sur les futures contributions que l’UNESCO
apportera aux conférences des Nations Unies sur les changements climatiques dans le
cadre de l’actualisation de sa Stratégie d’action contre le changement climatique.
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe
ANNEXE
INFORMATIONS DÉTAILLÉES SUR LA CONTRIBUTION DE L’UNESCO À LA COP-22
1.
La présente Annexe contient des informations détaillées relatives aux activités de l’UNESCO
au cours de la phase préparatoire et pendant toute la durée de la COP-22 organisée suivant le mot
d’ordre général « Changeons les esprits, pas le climat – L’éducation, la science, la culture, la
communication et l’information pour un développement durable ». Ce document contient des liens
permettant d'accéder à des informations complémentaires ainsi qu’aux pages Web consacrées à la
participation de l’UNESCO (http://fr.unesco.org/cop22) et de la COI (http://fr.unesco.org/node/
265595) à la COP-22. Une présentation générale des actions menées par l’UNESCO pour faire face
au changement climatique est disponible en ligne sur une page dédiée (http://fr.unesco.org/
themes/faire-face-au-changement-climatique) ainsi que dans la brochure de 2016 sur l’UNESCO et
le changement climatique (http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002459/245977f.pdf).
I.
Événements organisés en amont de la COP-22
2.
Les principaux événements organisés par l’UNESCO ou avec la participation de l’Organisation
en amont de la COP-22 étaient les suivants :
• Semaine africaine sur le thème « La femme africaine face aux défis climatiques », Siège
de l’UNESCO, 23-27 mai 2016.
L’édition 2016 de la Semaine africaine « La femme africaine face aux défis climatiques »,
a débuté le lundi 23 mai 2016 à l’UNESCO en présence de la Princesse du Maroc, Son
Altesse Royale Lalla Hasnaa, marraine de l’événement, du Président du Groupe africain et
Ambassadeur de la République rwandaise auprès de l’UNESCO, S. E. M. Jacques Kabalé,
du Directeur général adjoint de l’UNESCO, M. Getachew Engida, et du Sous-Directeur
général pour l’Afrique, M. Firmin Edouard Matoko.
http://www.unesco.org/new/fr/africa-department/resources/africadepartment/news/launch_of_africa_week_2016_at_unesco_headquarters/
• Atelier de l’UNESCO sur « La science et la connaissance au service des ODD à l’horizon
2030 dans la région arabe », Le Caire, Égypte, 25-26 mai 2016.
Cet atelier a rassemblé des experts issus de dix pays arabes, quatre organisations
régionales, deux institutions scientifiques nationales œuvrant dans le domaine des
sciences, des technologies et de l’information, des sociétés savantes et de l'économie du
savoir, et de trois bureaux régionaux d’agences des Nations Unies. L’objectif principal était
de formuler une vision conjointe et les grandes lignes d’un plan directeur pour l’activation
et le déploiement efficaces de la science et des connaissances au service des ODD,
notamment en ce qui concerne le changement climatique, dans la région arabe.
http://www.wfeo.org/unesco-workshop-science-knowledge-advancing-2030-sdgs-arabregion/ (en anglais seulement)
• Journée mondiale de l'océan 2016 à l’UNESCO, Paris, 8 juin 2016.
L'édition annuelle de la Journée mondiale de l’océan à la COI de l’UNESCO est devenue
une journée symbolique pour réunir les États membres, la communauté scientifique et la
société civile afin d’aborder les nombreux défis inhérents à la santé de l’océan et celle du
climat terrestre. Au cours de la Journée mondiale de l’océan 2016, axée sur le thème
« Océan sain, planète saine », la COI organise des tables rondes, des expositions, un
Campus UNESCO pour les jeunes, ainsi que la conférence scientifique à la mémoire de
Roger Revelle, dédiée cette année à la question de l’acidification de l’océan. L’objectif de
la Journée était de poursuivre le mouvement lancé par les récents accords internationaux
– notamment le Programme de développement durable à l’horizon 2030 et l’Accord de Paris
– en vue de la COP-22 à Marrakech.
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/prizes-andcelebrations/celebrations/international-days/world-oceans-day-2016/
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 2
• Événement parallèle sur « Les services climatologiques pour la gestion durable de l'eau »
organisé par le PHI en collaboration avec l’OMM dans le cadre du Forum politique de haut
niveau sur le développement durable, le 15 juillet 2016 aux Nations Unies, à New York.
L'événement a rassemblé des experts, des décideurs et des praticiens pour discuter des
progrès et des défis dans l'utilisation des données, ainsi que des progrès technologiques et
scientifiques à l'appui de la mise en œuvre et du suivi des ODD liés à l'eau.
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/allevents/?tx_browser_pi1%5BshowUid%5D=40397&cHash=20e246f922
• MedCOP Climat 2016, Tanger, Maroc, 18-19 juillet 2016.
La MedCOP a réuni des représentants de pays méditerranéens, du secteur privé, de la
société civile, ainsi que des organisations régionales et internationales, y compris le Bureau
de l’UNESCO à Rabat, dans l’objectif de mettre en valeur les initiatives existantes en lien
avec l'action climatique dans la région et de formuler des idées innovantes par des
associations de réseaux de sociétés à l’échelle locale, nationale et régionale.
http://medcopclimat.com/fr
• Première réunion du Groupe d’experts ad hoc (GEAH) pour l'élaboration du texte
préliminaire d’une déclaration non contraignante sur les principes éthiques en rapport avec
le changement climatique, Rabat. Maroc, 20-24 septembre 2016.
Conformément à la résolution 38 C/42, une déclaration sur les principes éthiques en rapport
avec le changement climatique ayant pour but de compléter les instruments de référence
existants doit être préparée en coopération avec la Commission mondiale d'éthique des
connaissances scientifiques et des technologies (COMEST), en consultation avec les États
membres et en prenant en considération l’issue des négociations menées dans le cadre de
la COP 21 et de la COP-22. Grâce à l'invitation généreuse du Gouvernement du Royaume
du Maroc, la première réunion du GEAH a eu lieu à Rabat du 20 au 24 septembre 2016,
avec le soutien marqué de la Commission nationale marocaine pour l'éducation, la culture
et les sciences. Au cours de cette réunion, le GEAH a élaboré un projet initial de texte
préliminaire de la déclaration.
http://www.unesco.org/new/fr/media-services/singleview/news/member_states_invited_to_comment_on_first_draft_of_the_decla/
• Conférence internationale sur le thème « Face au changement climatique, un nouveau
temps du politique ? », Marrakech, Maroc, 18-20 octobre 2016.
L'événement, organisé par l’Académie du Royaume du Maroc et la Fondation de l'écologie
politique (France), a impliqué des personnalités de haut niveau du Comité de pilotage de la
COP-22 au Maroc ainsi que M. Nicolas Hulot, Président de la Fondation Hulot (France).
L’UNESCO a pris part activement à la présentation et aux discussions portant sur le projet
initial de texte préliminaire d’une déclaration non contraignante sur les principes éthiques
en rapport avec le changement climatique. Cet événement a constitué une belle opportunité
d'échanger sur le projet de Déclaration avec certains acteurs de la société civile
internationale sur le terrain.
http://www.fondationecolo.org/activites/evenements/Colloque-COP22-a-Marrakech
• 7e atelier régional sur le « Renforcement des capacités des décideurs face au changement
climatique dans la région arabe », Rabat, Maroc, 25-29 septembre 2016.
Cet atelier a été organisé par le biais d’un partenariat entre la Commission économique et
sociale pour l'Asie occidentale (CESAO) des Nations Unies, la Ligue des États arabes
(LEA), le Bureau régional pour l’Asie occidentale du Programme des Nations Unies pour
l'environnement (PNUE) et le Bureau régional de l’UNESCO pour la science dans les États
arabes (Bureau de l’UNESCO au Caire) et le Ministère des affaires étrangères du Maroc.
L'atelier a étudié les implications de l’Accord de Paris, les impacts du changement
climatique dans la région arabe, l'accès aux financements et aux transferts de technologie,
l’intégration du changement climatique dans les stratégies de gestion des ressources en
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 3
eau, et le nexus eau-alimentation-énergie dans l’optique du développement durable pour
faire face au changement climatique dans la région.
https://www.unescwa.org/events/climate-change-negotiations-arab-7th-training (en anglais
seulement)
Forum WaterLinks 2016 – Séminaire de haut niveau sur les mégapoles, l’eau et le
changement climatique organisé par WaterLinks et le PHI, Manille, Philippines,
5 octobre 2016. Le Forum WaterLinks 2016 a réuni pendant deux jours des opérateurs, des
services publics, des décideurs politiques, des leaders d'opinion, des fournisseurs
technologiques et des parties prenantes des secteurs de l'eau, de l'assainissement et des
eaux usées des milieux urbains principalement à travers l'Asie et le Pacifique. Il a ainsi
constitué une opportunité pour générer des solutions pratiques, cultiver des innovations et
inspirer des synergies pour faire face aux défis actuels et futurs dans les activités liées à
l'eau en Asie, et en particulier les défis découlant des risques climatiques et des
incertitudes.
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/allevents/?tx_browser_pi1%5BshowUid%5D=40928&cHash=334f83b4dd
• Première rencontre du Programme hydrologique international (PHI) et du Programme sur
l’Homme et la Biosphère (MAB) de l’UNESCO dans la région Afrique et États arabes : vers
la COP-22 et la réalisation des objectifs du développement durable, Tanger, Maroc,
18-20 octobre 2016.
Cette rencontre a réuni plus de 100 participants issus de 18 pays de la région Afrique et
États arabes, y compris des gestionnaires des réserves de biosphère, des points focaux du
Programme hydrologique international (PHI), des membres de la communauté scientifique,
et des représentants des autorités locales et de la société civile. L’Appel de Tanger pour
une initiative des réserves de biosphère en tant qu'observatoire du changement climatique
et laboratoire de développement durable dans la région Afrique et États arabes a été adopté
à l’issue de cette rencontre et présenté lors d’un événement parallèle à la COP-22.
http://www.unesco.org/new/fr/rabat/about-the-office/singleview/news/appel_de_tanger_pour_une_initiative_des_reserves_de_biosph/
• Lancement de la publication « Eau, mégapoles et changement global » à la Conférence
Habitat III, Quito, Équateur, 19 octobre 2016.
L’UNESCO a procédé au lancement de cette publication sur les mégapoles, l’eau et le
changement climatique, qui aborde les défis auxquels nous sommes confrontés et les
meilleures pratiques qui peuvent être reproduites dans le cadre de la gestion des
ressources en eau, ainsi que la pression supplémentaire exercée par le changement
climatique sur la nécessité de fournir les services de base à des millions de personnes.
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002457/245766f.pdf
• Changement climatique et résilience aux catastrophes urbaines : session de l'UNESCO,
l'OMM et l’UNU lors de la Conférence Habitat III. Quito, Équateur, 20 octobre 2016.
Le risque de catastrophe progresse dans les villes en raison de la convergence de deux
grandes tendances globales : l’urbanisation et le changement climatique. Cet événement
organisé en marge de la Conférence a fourni un aperçu de l’état de l’art ainsi qu’une
réflexion consacrée aux solutions issues de la connaissance sur l’amélioration de la
résilience urbaine et la réduction des risques urbains liés aux aléas naturels et climatiques.
http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/allevents/?tx_browser_pi1%5BshowUid%5D=41006&cHash=4768870087
• Lancement du cours gratuit en ligne ouvert à tous (MOOC) « Climate Justice: Lessons from
the Global South », créé par l’UNESCO. Ce cours aborde certaines des problématiques
majeures liées aux dimensions éthiques du changement climatique, en tirant en particulier
les leçons des problèmes rencontrés et des modèles de résilience mis au point par les
secteurs marginalisés de la société dans ce qu’on appelle les « pays du Sud ».
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 4
https://www.futurelearn.com/courses/climate-justice (en anglais seulement)
• Conférence internationale sur les savoirs autochtones et les changements climatiques,
Marrakech, Maroc, 2-3 novembre 2016.
Organisée par le forum virtuel Climate Frontlines (En première ligne du changement
climatique) de l’UNESCO, le CNRS, le Comité de coordination des peuples autochtones
d'Afrique (IPAAC), le Centre international des peuples autochtones pour la recherche
politique et l'éducation (TEBTEBBA), cette conférence a rassemblé certains des experts
mondiaux les plus reconnus issus des peuples autochtones ainsi que des chercheurs et
des représentants gouvernementaux. Les intervenants ont fourni des témoignages sur la
lutte des communautés locales contre les risques exacerbés par le changement climatique,
leurs efforts d’adaptation, mais aussi les contraintes et limites auxquels ils font face. Ils ont
également présenté des études de cas mettant en valeur la capacité de renouvellement de
la compréhension, de la résilience et de la résistance qu’apportent ces savoirs locaux et
autochtones.
http://fr.unesco.org/events/savoirs-autochtones-changements-climatiques
• Sommet pour la Conscience Climat. Fez, Maroc, 3 novembre 2016.
Sous le patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le Sommet, organisé par le Conseil
économique, social et environnemental du Maroc (CESE), avait pour but de contribuer à
poser les bases d’une nouvelle conscience écologique. Le Sommet a rassemblé un certain
nombre de responsables religieux et de penseurs ; l’UNESCO y était représentée par sa
Sous-Directrice générale pour le Secteur des sciences exactes et naturelles (ADG/SC),
Flavia Schlegel.
II.
Événements et activités pendant la COP-22
3.
La délégation de l’UNESCO à la Conférence de Marrakech sur les changements climatiques
a assisté aux sessions formelles de négociation qui se sont déroulées dans la « zone bleue » de la
COP-22 en tant qu’observateur en prêtant une attention particulière aux points en rapport avec les
mandats de l’Organisation. De plus, l’UNESCO a activement organisé, participé et assisté à un
grand nombre d'événements parallèles dans la zone bleue, ainsi que dans la zone verte de la COP22 consacrée à la société civile, qui est ouverte à l’ensemble des délégués à la COP-22 et au public
en général. Plusieurs événements ont également été organisés dans une zone plus vaste au sein
de Marrakech.
4.
Dans le cadre de l’approche coordonnée et unifiée des Nations Unies pour les COP à la
CCNUCC, l’UNESCO a assisté à plusieurs réunions de coordination des Nations Unies pour la COP22, présidées par le Secrétariat de la CCNUCC, et a contribué à l’organisation du stand d’exposition
conjoint situé dans la zone bleue sur l'éducation et la sensibilisation du public en ciblant l’Objectif de
développement durable 4 sur l'éducation de qualité. Les publications de l’UNESCO en rapport avec
le changement climatique ont également été mises à disposition sur une clé USB rassemblant des
documents provenant d’un grand nombre d’organes des Nations Unies, distribuée à l’occasion des
événements de la COP-22.
II.I
Pavillon de l’UNESCO à la COP-22
5.
Pendant toute la durée de la COP-22, l’UNESCO avait son propre pavillon dans l’espace
réservé à la société civile dans la zone verte, affichant le mot d’ordre de l’Organisation : « Changer
les esprits, pas le climat – L’éducation, la science, la culture, la communication et l’information pour
un développement durable ». L’UNESCO était la seule agence des Nations Unies à disposer d’un
pavillon dans cette zone dédiée à la société civile et également le seul organe à organiser chaque
jour une série de débats et conférences tout au long de la journée. Le pavillon de 100 m² de
l’UNESCO à la COP-22 a été érigé sur un espace au sol de 100 m² gracieusement alloué à
l’UNESCO par les organisateurs hôtes de la COP-22. Il a été équipé d’installations multimédia qui
en ont fait un espace et une opportunité uniques permettant à une grande diversité d'acteurs tels
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 5
que des experts de l’UNESCO, des représentants d’autres agences des Nations Unies, des
partenaires de l’UNESCO, des représentants de la société civile et le public en général, notamment
des classes d'élèves au grand complet, de se rencontrer pour échanger sur les problématiques
majeures en rapport avec le changement climatique.
6.
Le pavillon de l’UNESCO a également accueilli plusieurs débats de haut niveau et réunions
bilatérales impliquant des hauts responsables de l’UNESCO, parmi lesquels la Directrice générale
de l’Organisation. Au nombre de ces visiteurs de haut rang du Pavillon de l’UNESCO figuraient :
Son Altesse Royale la Princesse Lalla Hasnaa du Maroc, Présidente de la Fondation Mohammed VI
pour la protection de l’environnement ; M. Salaheddine Mezouar, Ministre des Affaires étrangères et
de la coopération du Maroc et Président désigné de la COP-22 ; M. Driss El Yazami, Président du
Conseil national marocain des droits de l’homme (CNDH) et du Conseil de la communauté
marocaine à l’étranger (CCME) et Membre du Comité national de pilotage de la COP-22 au Maroc
en charge de la Société civile ; Mme Fatema Marouane, Ministre de l’artisanat et de l’économie
sociale et solidaire du Maroc ; S. E. Mme Zohour Alaoui, Ambassadeur, Déléguée permanente du
Maroc auprès de l’UNESCO ; M. Dwight L. Bush Sr., Ambassadeur des États-Unis au Maroc ; et
M. Sydney Alexander Samuels Milson, Ministre de l’environnement et des ressources naturelles du
Guatemala.
7.
Le programme mis en œuvre au Pavillon de l’UNESCO a été coordonné par l’équipe spéciale
de l’UNESCO sur le changement climatique. Les activités spécifiques se déroulant au Pavillon
étaient organisées par les Secteurs et les Bureaux concernés et selon des « journées thématiques »,
synchronisées dans la mesure du possible avec les journées thématiques adoptées pour l’ensemble
des événements parallèles à la COP-22, selon les modalités présentées dans le tableau 1.
Tableau 1. Journées thématiques au Pavillon de l’UNESCO à la COP-22
Novembre
7
8
9
10 (matin)
10 (après-midi)
11
12
14
15
16
II.II
II.II.A
Thème
Savoirs locaux et autochtones
Sites désignés par l’UNESCO
Eau
Océan
Réduction des risques de catastrophe
Sciences sociales et humaines
Petits États insulaires en développement
(PEID)
Éducation et sensibilisation du public
Égalité entre les sexes
Afrique
Présentation des activités de l’organisation au pavillon de l’UNESCO a la cop-22,
lors d'autres événements de la cop-22 et dans la ville de Marrakech
Savoirs locaux et autochtones
8.
En amont de la COP-22, le Programme Systèmes de savoirs locaux et autochtones (LINKS)
de l’UNESCO et le CNRS, en partenariat avec le Comité IPAAC et le Centre TEBTEBBA, ont
organisé les 2 et 3 novembre 2016 une Conférence internationale d’experts sur les savoirs
autochtones et les changements climatiques (voir ci-dessus).
9.
Le 7 novembre, des intervenants ont été conviés au Pavillon de l’UNESCO par l’ADG/SC pour
y partager les messages clés de la conférence. Tirant les leçons de l’expérience dans l’ensemble
des Nations Unies, les intervenants du premier panel ont présenté leurs perspectives sur la façon
d’intégrer les savoirs autochtones au mandat de la CCNUCC, en particulier dans le contexte des
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 6
consultations en cours en vue de l'établissement d’une plate-forme autochtone. La participation des
populations autochtones a été considérée comme un facteur clé de leur autonomisation, et les
intervenants ont également recommandé un ensemble d'activités diverses susceptibles d’entrer
dans le cadre de cette plate-forme.
10. Les panels suivants étaient dédiés à l’implication des savoirs autochtones en matière
d'adaptation et d’atténuation. Tout en soulignant les contributions des savoirs autochtones, les
études de cas présentées ont reflété la diversité de ces systèmes de connaissances adaptés à un
milieu et la façon dont ils complètent les approches scientifiques occidentales pour la mise en place
d’une résilience et d’un développement basé sur l’autodétermination au sein des communautés les
plus affectées par le changement climatique.
http://www.unesco.org/new/en/natural-sciences/about-us/singleview/news/indigenous_peoples_we_must_work_together_to_address_climate/ (en anglais
seulement)
II.II.B
Sites désignés par l’UNESCO
11. Les sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, les réserves de biosphère
et les géoparcs mondiaux, par leur caractère iconique, constituent des plates-formes utiles pour
appliquer et tester les mesures de surveillance, d’atténuation et d'adaptation au changement
climatique, et pour sensibiliser à l’impact du changement climatique sur les sociétés humaines, la
diversité culturelle, la biodiversité, les services fournis par les écosystèmes, et le patrimoine naturel
et culturel mondial. Les impacts des changements climatiques sont visibles dans différents climats,
écosystèmes et régions du monde et affectent d’ores et déjà de nombreux sites désignés par
l’UNESCO. Certaines communautés travaillent sur place à l'élaboration de méthodes innovantes
pour faire face au changement climatique, tandis que la résilience et les systèmes de gestion
traditionnels de certaines autres communautés peuvent constituer une source d’inspiration. En tant
qu’observatoires des changements climatiques, de nombreux sites désignés par l’UNESCO
contribuent également à l’élaboration de solutions d’atténuation, y compris par le biais de la
promotion des économies vertes et de l’utilisation durable des sources d’énergie renouvelables.
12. Organisées par la Division des sciences écologiques et des sciences de la Terre de l’UNESCO
et son Secrétariat pour le Programme MAB, en coopération avec le Centre du patrimoine mondial,
les sessions qui se sont tenues au Pavillon de l’UNESCO durant la journée thématique du
8 novembre, dont le discours d’ouverture a été prononcé par l’ADG/SC, ont permis de réfléchir à la
façon dont les sites désignés par l’UNESCO pouvaient soutenir la mise en œuvre de l’Accord de
Paris et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 au moyen d'actions concrètes
sur le terrain.
https://en.unesco.org/sites/default/files/unescosites_10nov2016.pdf (en anglais seulement)
13. Plusieurs autres événements de la COP-22 étaient également consacrés aux sites désignés
par l’UNESCO, en particulier l'événement parallèle sur le thème « Les réserves de biosphère :
observatoire du changement climatique et laboratoire du développement durable » organisé au
Pavillon du Maroc à la COP-22. L’Appel de Tanger pour une initiative des réserves de biosphère en
tant qu'observatoire du changement climatique et laboratoire de développement durable dans la
région Afrique et États arabes a été lancé dans le cadre de cet événement avec la participation de
l’ADG/SC.
http://www.unesco.org/new/fr/rabat/about-the-office/singleview/news/appel_de_tanger_pour_une_initiative_des_reserves_de_biosph/
14. La cérémonie qui s’est tenue le 17 novembre à l’Institut Cervantès de Marrakech a constitué
un autre de ces événements, avec la présentation par l’Espagne et la Fondation Abertis du Centre
international de l'UNESCO pour les réserves de biosphère de la Méditerranée, situé dans le château
de Castellet, près de Barcelone.
http://www.fundacioabertis.org/en/the-abertis-foundation-has-presented-its-unesco-centre-formediterranean-biosphere-reserves-in-marrakech/ (en anglais seulement)
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 7
II.II.C
Eau
15. Le cinquième rapport d'évaluation du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du
climat (GIEC) a déclaré que, selon les projections, le changement climatique au cours du XXIe siècle
conduira à un appauvrissement significatif des ressources renouvelables en eau de surface et en
eau souterraine dans la plupart des régions subtropicales arides, ce qui exacerbera la concurrence
intersectorielle autour des ressources hydriques. Dans beaucoup de régions, la modification du
régime des précipitations ou de la fonte des neiges et des glaces perturbe les systèmes
hydrologiques et influe sur la qualité et la quantité des ressources hydriques.
16. Le Programme hydrologique international (PHI) de l’UNESCO a organisé une série complète
d'événements lors de la COP-22 pour fournir des informations et des ressources techniques
concernant ses travaux dans le domaine de l’eau et du changement climatique (voir également le
document 201 EX/5 Partie I (D)).
17. Le 9 novembre 2016, le PHI a co-organisé un événement de haut niveau dans le cadre de
l’Agenda de l’action climatique globale (GCAA), qui a rassemblé des représentants
gouvernementaux et des acteurs non étatiques afin d'évaluer les progrès effectués depuis la
COP-21 et de renforcer la coopération pour faire face aux problématiques liées à l’eau et au climat.
Des discours d’ouverture ont été prononcés par M. Abdeladim Lhafi, Commissaire général de la
COP-22, Mme Flavia Schlegel, Sous-Directrice générale de l’UNESCO, Mme Hakima El Haite,
championne marocaine du climat, Mme Charafat Afailal, Ministre Déléguée du Maroc chargée de
l’Eau, et le Conseil mondial de l’eau.
18. Au cours de la Journée de l’eau au Pavillon de l’UNESCO le 9 novembre, une place
particulière a été réservée à l’utilisation des nouvelles technologies pour soutenir l’engagement des
parties prenantes pour faire face aux impacts du changement climatique sur les ressources en eau.
Par exemple, le lancement de l'application iRain, premier système mondial de surveillance des
précipitations en temps réel par les utilisateurs, a eu lieu au Pavillon de l’UNESCO et une session a
été dédiée à l’initiative HOPE, la Plateforme d'experts sur les logiciels libres dans l'hydrologie de
l’UNESCO. Les mégapoles, l’égalité entre les sexes et l’eau ont également occupé une place
centrale dans les débats.
19. Parmi les autres événements notables figurent notamment les suivants : Favoriser l’ODD 8 :
Création d'emplois innovants et rôle des jeunes professionnels du secteur de l'eau (8 novembre) ;
Mettre les connaissances scientifiques sur l’eau et le climat au service d’une planification et une
prise de décision éclairées, avec la participation d’un représentant du Rapport mondial de suivi sur
l’éducation (GEM) au sujet de l’importance de l’éducation dans le renforcement des capacités des
jeunes professionnels du secteur en la matière (8 novembre) ; Améliorer l’implication des acteurs
dans la prise de décisions pour lutter contre les inondations et sécheresses extrêmes consécutives
au changement climatique (8 novembre) ; Événement consacré à l’eau dans le cadre de l’Agenda
de l’action climatique globale (GCAA), avec la participation de la Directrice générale (9 novembre) ;
Cérémonie de signature de la déclaration entre l’Alliance des mégapoles pour l’eau et le climat, le
Réseau international des organismes de bassin (RIOB) et l'Alliance des entreprises pour l'eau et le
changement climatique (9 novembre) ; et l’événement organisé par UN-WATER : Les services
hydro-climatiques pour tous (9 novembre).
https://en.unesco.org/cop22/water-climate-day (en anglais seulement)
II.II.D
Océans
20. L'importance de l’océan dans le climat mondial ne doit pas être sous-estimée. Il absorbe une
part significative du carbone et une part considérable de l’excès de chaleur de la planète. Le
réchauffement de l'atmosphère et l'augmentation de la concentration des gaz à effet de serre exerce
néanmoins une pression énorme sur la capacité de l’océan à réguler le climat.
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 8
21. Les sessions organisées par la COI au Pavillon de l’UNESCO étaient axées sur la restauration
des écosystèmes du carbone bleu, la réduction des risques et le sauvetage des vies mises en
danger par les aléas en milieux côtiers et océaniques dans le contexte du changement climatique.
Les discours d’ouverture de la Journée de l’océan qui s’est tenue au Pavillon de l’UNESCO ont été
prononcés par le Secrétaire exécutif de la Commission océanique intergouvernementale et le SousDirecteur général de l’UNESCO, M. Vladimir Ryabinin.
22. Pendant toute la durée de la COP, la CIO a participé à un certain nombre d'événements
majeurs rappelant l’importance de l’océan, tels que : Journée d’action « Océan » à la COP-22
(12 novembre) ; Intégrer le carbone bleu dans les contributions nationales de l’Accord de Paris.
Carbone bleu des écosystèmes côtiers (8 novembre) ; Journée « Earth Information Day » consacrée
à l’observation du climat (8 novembre) ; Changer les mers et océans à travers le monde :
implications pour l’atténuation et l’adaptation (9 novembre) ; ODD 14 : Océans : Solutions
scientifiques pour atteindre les objectifs d’adaptation et d’atténuation (9 novembre) ; Renforcer la
résilience et les mesures d'adaptation avec des co-bénéfices en matière d’atténuation dans la mer
Rouge et le golfe Persique (10 novembre) ; Forum océan et climat : mobilisation d’intervenants
multiples en faveur de l’océan et du climat (11 novembre) . Un point de vue africain : changer
l’océan, les impacts sur la société, la nécessité de solutions, de gestion et de mise en œuvre
(11 novembre) ; ODD 17 : La science pour une atténuation informée et des choix d’adaptation
(11 novembre) ; Éviter le franchissement de points de non-retour pour les océans et les pôles
– Revoir à la hausse les ambitions en vue des dialogues de facilitation de 2018 (11 novembre).
https://fr.unesco.org/node/265596
II.II.E
Réduction des risques de catastrophe
23. Les catastrophes sont souvent consécutives à des risques naturels et résultent de la
conjonction d’une série d’aléas, de conditions de vulnérabilité et d’une capacité ou de mesures
insuffisantes pour réduire les conséquences potentiellement néfastes des aléas. La réduction des
risques de catastrophe désigne le concept et l’entreprise de réduction des risques de catastrophe
par le biais d’efforts systématiques visant à analyser et réduire les facteurs à l’origine des
catastrophes. Le changement climatique est considéré comme un facteur aggravant les risques de
catastrophe à l’échelle du globe.
24. L’UNESCO a organisé deux sessions relatives à la réduction des risques de catastrophe au
cours de la journée consacrée à ce thème au Pavillon de l’UNESCO le 10 novembre pour présenter
des initiatives concrètes, les enseignements tirés et les enjeux restant à relever ainsi que pour
étudier des solutions plus efficaces pour l’harmonisation des mesures en matière d’adaptation au
changement climatique et de réduction du risque de catastrophe à travers la science et la
technologie.
25. La première session avait pour thème principal « Science, technologie et élaboration de
politiques pour la réduction des risques de catastrophe et l’adaptation au changement climatique –
liens essentiels pour une harmonisation des politiques complète et efficace ». Cette session a donné
lieu à des développements et des débats sur la façon dont la science et la technologie peuvent
optimiser leur impact sur la réduction des risques et des pertes liés aux catastrophes et sur
l’adaptation au changement climatique dans un contexte d’harmonisation continue des politiques.
La seconde session portait sur le thème « Réduction des risques de catastrophe et adaptation au
changement climatique dans les sites désignés par l’UNESCO » et s’est axée sur la question du
renforcement des capacités de plus de 2 000 sites désignés par l'UNESCO, et plus généralement
des espaces protégés, pour assurer leur préservation face aux aléas naturels.
https://en.unesco.org/sites/default/files/flyer_of_drr_session1_10nov2016.pdf. (en anglais
seulement)
https://en.unesco.org/sites/default/files/flyer_of_drr_session2_10nov2016.pdf (en anglais
seulement)
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 9
II.II.F
Sciences sociales et humaines
26. Pour garantir sa réussite, toute transition visant à transformer la société mondiale en faisant
face au changement climatique sur la base des principes de l’équité et de la justice sociale doit
conférer aux êtres humains, et en particulier aux hommes et femmes les plus vulnérables, une place
centrale. Pour cela, la réflexion et les débats politiques doivent veiller à ce que les dimensions
sociales du changement climatique soient adéquatement reflétées dans les programmes de
politiques publiques en lien avec le changement climatique à l'échelle mondiale. Dans ce but,
l’UNESCO a organisé une journée complète d'événements consacrés aux sciences sociales et
humaines le 11 novembre 2016. L’objectif spécifique était de présenter les dimensions sociales du
changement climatique à un public international, de souligner les interconnexions entre le
changement climatique et le développement social, et de promouvoir la sensibilisation au caractère
pluridimensionnel du changement climatique.
27. Les discussions des panels qui se sont réunis tout au long de la journée au Pavillon de
l’UNESCO ont porté sur des domaines clés des sciences sociales et humaines vis-à-vis du
changement climatique. Ces domaines incluaient des problématiques tels que le plaidoyer en faveur
de l’égalité et de la justice sociale, les fondements scientifiques de la durabilité, les principes
éthiques du changement climatique, la co-production de connaissances pour la transformation
sociale, les aspects philosophiques et sociaux du changement climatique, et les villes résilientes, le
changement climatique et les migrations. Au sein de ces panels, la participation du public, en
particulier des étudiants et des jeunes, a été significative, ce qui a donné de la visibilité à plusieurs
plates-formes clés coordonnées par SHS telles que le Programme pour la gestion des
transformations sociales (MOST), la Commission mondiale d'éthique des connaissances
scientifiques et des technologies (COMEST) et la Coalition internationale de villes inclusives et
durables (ICISC). Des experts de renom ont participé aux panels en tant que représentants du
Conseil consultatif scientifique du Secrétaire général de l’ONU (UN-SAB), du Centre africain pour la
politique en matière de climat (CAPC), de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) des
Nations Unies, de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), du Haut-Commissariat
des Nations Unies pour les réfugiés (UNHCR), du Programme des Nations Unies pour
l'environnement (PNUE) ainsi que de plusieurs universités et organismes de recherche.
28. La journée thématique consacrée aux sciences sociales et humaines prévoyait notamment la
présentation du Rapport mondial sur les sciences sociales 2016, du « Manuel de philosophie : une
perspective Sud-Sud » de l’UNESCO, et du cours gratuit en ligne ouvert à tous (MOOC) sur la justice
climatique, premier jamais organisé par le Secteur SHS. Le riche programme de la journée
comprenait aussi la cérémonie de signature d’un mémorandum d’accord entre le Conseil national
marocain des droits de l’homme (CNDH) et le Bureau de l’UNESCO à Rabat, représenté par M. Driss
El Yazami, Président du Conseil national marocain des droits de l'homme et Membre du comité de
pilotage de la COP-22, responsable du dialogue de la société civile, et M. Salah Khaled, responsable
du Bureau de l’UNESCO à Rabat.
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/SHS/pdf/cop22_shs_programme_fr.pdf
II.II.G
Petits États insulaires en développement
29. Les petits États insulaires en développement (PEID) sont particulièrement vulnérables au
changement climatique global, à la variabilité du climat et à l’élévation du niveau de la mer. Le Plan
d’action de l’UNESCO pour les PEID, adopté en 2016, reprend les « Orientations de Samoa » et les
intègre dans l’ensemble des programmes de l’Organisation. Ce Plan d’action exprime aussi la
contribution de l’UNESCO en réponse au changement climatique, pour renforcer la capacité des
PEID face aux situations d’urgence dues aux catastrophes naturelles.
30. La Section des petites Îles et des savoirs autochtones de l’UNESCO a organisé une série de
débats sur le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID) et le
changement climatique au Pavillon de l’UNESCO le 12 novembre. Cette journée a été organisée
dans le cadre du Plan d'action 2016-2021 de l’UNESCO pour les PEID. À travers ce Plan d'action,
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 10
l’Organisation s’engage à poser des bases solides pour le renforcement de la résilience et de
l’autonomie des PEID. Différentes agences régionales et internationales, des ONG, des experts et
des représentants gouvernementaux ont été invités à mettre en place un dialogue transdisciplinaire
pour veiller à ce que les voix insulaires s’exprimant sur des thématiques en rapport avec le
développement et l’environnement soient entendues et deviennent des catalyseurs de l’action sur
le terrain.
https://fr.unesco.org/events/journee-thematique-petites-iles-etats-insulaires-cop22
II.II.H
Éducation et sensibilisation du public
31. L’éducation joue un rôle prépondérant dans la sensibilisation et la promotion du changement
des comportements pour l'adaptation et l’atténuation du changement climatique. Elle contribue au
renforcement des capacités d’atténuation et d'adaptation au changement climatique des
communautés en permettant aux individus de prendre des décisions éclairées. Le rôle critique de
l'éducation dans les réponses apportées au changement climatique a été clairement reconnu dans
l’Accord de Paris.
32. La COP-22 a constitué une opportunité de veiller à ce que l’éducation au changement
climatique soit mise en pratique. Le Secteur de l’éducation de l’UNESCO a saisi cette occasion
d’organiser une grande série d’événements pendant la journée thématique sur l’éducation à la COP22 de la CCNUCC, notamment au Pavillon de l’UNESCO, le 14 novembre. Les événements qui ont
eu lieu au Pavillon étaient notamment des petites tables rondes sur l’EDD mises en place par le
personnel de l’UNESCO et des intervenants clés du Programme d’action global pour l’EDD et du
Réseau du système des écoles associées de l’UNESCO (réSEAU). Les sujets abordés étaient
notamment le rôle des enseignants et des étudiants, l'éducation relative à l’eau et l’enseignement et
la formation techniques et professionnels (EFTP) « verts ».
33. Les principaux événements notables organisés en marge, dont plusieurs étaient le fruit d’une
collaboration étroite avec d’autres partenaires des Nations Unies, étaient les suivants : Panel de
haut niveau en présence de la Directrice générale et d’un représentant du Rapport mondial de suivi
sur l’éducation (GEM) sur le thème « Éducation – Un facteur clé pour intensifier l’action face au
changement climatique » (14 novembre) ; Table ronde sur « Le développement durable commence
avec les enseignants » (14 novembre) ; Événement parallèle sur « Ne laissons personne à la traîne
en matière d’éducation au changement climatique » (14 novembre). L’UNESCO sera également
présente sur le stand commun des Nations Unies pour l’Objectif de développement durable (ODD) 4
sur l’éducation de qualité, géré conjointement par les partenaires des Nations Unies membres de
l’Alliance des Nations Unies pour l'éducation, la formation et la sensibilisation au changement
climatique.
https://fr.unesco.org/events/journee-thematique-education-cop-22-climat
http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002464/246479f.pdf
34. Une conférence de presse a également été tenue au début de la Journée de l’éducation de la
COP-22, le 14 novembre, afin de lancer officiellement la publication du Rapport mondial de suivi sur
l’éducation (GEM) : PLANET: Education for environmental sustainability and green growth (en
anglais seulement). Parmi les intervenants lors de la conférence de presse figuraient Nick Nuttall,
porte-parole de la CCNUCC, Manos Antoninis, analyste principal de politiques du Rapport mondial
de suivi sur l’éducation (GEM), Tariq Al Olaimy, coordinateur national du Mouvement des Jeunes
arabes pour le climat et le Docteur Ghaith Fariz, directeur du Bureau régional pour la science dans
les États arabes et Bureau multipays pour l’Égypte, la Libye et le Soudan de l’UNESCO.
II.II.I
Égalité entre les sexes
35. Le but de la Journée de l’égalité entre les sexes qui a été organisée le 15 novembre au Pavillon
de l’UNESCO à la COP-22 et dont le discours d’ouverture a été prononcé par la Directrice générale
et l’ADG/SC, était de refléter la vision et l’action de l’Organisation au niveau mondial ainsi que celles
d’autres institutions au niveau local afin de promouvoir le rôle clé des femmes et des jeunes filles
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 11
dans la lutte contre le changement climatique, par le biais de la recherche et de l'action des
communautés.
36. Reconnaissant le fait que les femmes sont sous-représentées dans la recherche scientifique
et dans les solutions scientifiques et technologiques essentielles dans la lutte contre le changement
climatique et en faveur du développement durable, et conscient du fait que l’implication des femmes
au sein des communautés est crucial dans la mesure où elles sont elles-mêmes sévèrement
touchées par le changement climatique, en particulier dans les zones rurales et désavantagées, le
Secteur des sciences exactes et naturelles de l’UNESCO a organisé un panel de haut niveau sur le
thème « Femmes, sciences et changements climatiques ».
37. Le panel a mis en avant le partenariat solide et efficace avec la Fondation L'Oréal dans le
contexte du Programme pour les femmes et la science de l’UNESCO et souligné le succès de cette
initiative. Parmi les participants au panel de haut niveau sur le thème « Femmes, sciences et
changements climatiques » se trouvait le professeur Rajaa Cherkaoui El Moursli, Lauréate du Prix
L'Oréal-UNESCO pour la région Afrique et États arabes en 2015.
http://www.unesco.org/new/fr/natural-sciences/priority-areas/gender-and-science/for-women-inscience-programme/2016-awards/
38. Le 16 novembre, la Directrice générale a pris part au Sommet des femmes leaders et de la
transformation globale qui s’est tenu dans le cadre de la COP-22 à Marrakech. Le Sommet a été
organisé sous le patronage de Sa Majesté le Roi Mohamed VI avec la participation de la Présidente
des Îles Marshall, S. E. Hilda Heine, première femme de la région Pacifique à être élue présidente,
d’Helen Clark, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), et de Mary
Robinson, ancienne Présidente d’Irlande et fondatrice de la Fondation Mary Robinson pour la justice
climatique.
http://www.unesco.org/new/en/media-services/singleview/news/women_provide_key_solutions_to_climate_change_challenges_and/ (en anglais
seulement)
39. Les autres événements organisés par l’UNESCO mettant l'accent sur la question de l'égalité
des sexes étaient notamment l'événement organisé par le PHI au Pavillon de l’UNESCO sur le
thème « Eau, égalité des sexes et changement climatique » (9 novembre) ; et l'événement parallèle
sur le thème « L’impact du changement climatique sur les femmes et les jeunes filles en Afrique »
(au cours de la Journée de l’Afrique, voir ci-dessous).
II.II.J
Afrique
40. La COP-22 devant être « la COP de l’Afrique », il était naturel que l’UNESCO, au vu de
l’importance de sa Priorité Afrique, souligne les défis et les actions en rapport avec le changement
climatique à l’échelle du continent au Pavillon de l’UNESCO lors de la COP-22. Le Département
Afrique de l’UNESCO a mis ses compétences au service de cet objectif et a organisé une table
ronde au Pavillon de l’UNESCO sur le thème « Changement climatique : quels impacts pour
l’Afrique ? » le 16 novembre. La table ronde a permis aux panélistes spécialistes du changement
climatique et au public d’exposer et de discuter des problématiques ayant un impact direct sur le
continent africain, notamment : Enjeux des négociations de la COP-22 pour le continent africain ; La
raréfaction de l’eau et son assainissement en Afrique ; L’impact du changement climatique sur les
océans et les écosystèmes africains ; L’utilisation des énergies vertes en Afrique ; L’impact du
changement climatique sur les femmes et les jeunes filles en Afrique.
http://www.unesco.org/new/fr/africa-department/cop-22/
II.II.K
Région arabe
41. Plusieurs événements en rapport avec la région arabe ont également été organisés par les
Bureaux de l’UNESCO au Caire et à Rabat : Événement parallèle au Pavillon de l’UNESCO sur
l’initiative « Ressources en eau non conventionnelles » de la région (9 novembre) ; Intégration du
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 12
changement climatique dans les stratégies de gestion des ressources en eau et les plans d’action
dans la région arabe (9 novembre) ; Éducation relative à l’eau dans la région arabe (14 novembre) ;
Panels techniques et de haut niveau sur les impacts du changement climatique dans la région arabe
et les initiatives d’adaptation et d'atténuation (15 novembre).
II.II.L
Patrimoine immatériel
42. Outre leur place proéminente lors de la journée consacrée aux sites désignés par l’UNESCO
le 8 novembre, un certain nombre de problématiques culturelles ont été mises en avant au Pavillon
de l’UNESCO, en particulier celles en rapport avec le changement climatique et le patrimoine
immatériel. Les événements organisés comprenaient notamment une session de présentation des
résultats d’une étude sur le changement climatique, le patrimoine immatériel et l’artisanat le
16 novembre par le Bureau de l’UNESCO à Rabat en présence de Mme Fatema Marouane, Ministre
de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire du Maroc.
II.II.M
Radio Climat
43. Avec le soutien du Secteur de la communication et de l’information de l’UNESCO, la Radio
Climat, média communautaire mettant en valeur les jeunes, a diffusé ses programmes depuis la
zone Société civile de la COP-22 pendant toute la durée de la Conférence. Véritable succès, la
Radio Climat a accueilli plus de 150 invités et a diffusé en direct pendant plus de 90 heures, dont
7 heures de couverture sans interruption et en direct de la « Marche pour le climat » le 13 novembre.
Plus de 200 reportages furent produits, ainsi que 48 bulletins d’informations. La Radio Climat a
fonctionné en tant qu’agence de presse au service des radios communautaires dans le monde et
comme radio FM locale. Dix-huit jeunes journalistes venus du Moyen-Orient et d’Afrique ont produit
des informations en arabe, en langue amazighe, en anglais et en français. En amont et pendant la
COP-22, les jeunes journalistes venus d’Algérie, Angola, Cameroun, Jordanie, Israël, Maroc,
Palestine, Rwanda et Tunisie ont été formés par l’Association mondiale des radiodiffuseurs
communautaires (AMARC) et le Forum des Alternatives sur la base des publications majeures de
l’UNESCO en rapport avec le changement climatique. Ces publications sont les suivantes :
• Le changement climatique en Afrique : Guide à l’intention des journalistes
• Teaching Journalism for Sustainable Development: New Syllabi (en anglais seulement)
La Directrice générale était au nombre des personnes interrogées.
http://www.unesco.org/new/fr/communication-and-information/resources/news-and-in-focusarticles/all-news/news/community_led_climate_radio_puts_young_voices_on_air_at_cop2/
II.II.N
Exposition « UNESCO GREEN CITIZENS : les éclaireurs du changement »
44. « UNESCO GREEN CITIZENS : les éclaireurs du changement » est une exposition destinée
à rendre hommage aux hommes et aux femmes qui, partout dans le monde, donnent vie à des
projets d’éducation au développement durable. Lancée au cours de la COP-22 en présence de la
Directrice générale, l’exposition a été présentée au sein de l’aéroport de Marrakech Menara en
novembre 2016 et ensuite dans plusieurs autres aéroports du pays (jusqu’en mars 2017).
http://fr.unesco.org/events/exposition-unesco-green-citizens-eclaireurs-du-changement-1
II.II.O
Implication du secteur privé
45. Le monde des affaires et le secteur privé étaient bien représentés dans les différentes zones
de la COP-22. La délégation de l’UNESCO a saisi les opportunités qui se présentaient pour
participer à des débats et des échanges d’informations avec les entreprises fortement engagées en
faveur du climat. Elle a notamment pris part à des discussions avec des représentants de l’Agence
marocaine de l’énergie solaire (MASEN), qui supervise la centrale solaire Noor, située près de
Ouarzazate, dans la réserve de biosphère de l’UNESCO des Oasis du sud marocain.
http://www.masen.ma/fr/cop22/
201 EX/5 Partie I (C)
Annexe – page 13
III.
Contributions de l’UNESCO au déroulement de la COP-22 – Conclusion
46. Dans le cadre de ses mandats, et dans l’esprit du mot d’ordre général « Changeons les esprits,
pas le climat », l’UNESCO a déployé des efforts substantiels en soutien à la COP-22. Les
contributions de l’UNESCO étaient en accord avec celles de la CCNUCC, des partenaires au sein
des Nations Unies et du pays hôte de la COP-22, le Maroc, avec lequel l’UNESCO a établi une
collaboration solide et privilégiée dans le cadre de l’initiative de partenariat UNESCO pour la COP
(U4C). Bien que le rôle, la fonction et le mandat de l’UNESCO ne prévoient pas son implication
formelle dans les négociations de la COP, cela relève de la mission et de la responsabilité des États
membres Parties à la CCNUCC. L’UNESCO a rempli une fonction importante en contribuant à
l’amélioration des connaissances sur le climat et de la sensibilisation du public à l’échelle mondiale,
ce qui est crucial afin de garantir l’efficacité de la prise des décisions et de l’élaboration des
politiques.
47. La valeur des contributions de l’UNESCO ne découle pas uniquement de son expertise
spécialisée, mais également de sa capacité à fournir des perspectives et des recommandations
interdisciplinaires couvrant un vaste éventail de disciplines qui ont toutes un rôle à jouer pour évaluer
et relever les défis actuels et futurs en rapport avec le changement climatique. Cette valeur semble
de plus en plus reconnue et appréciée par la CCNUCC, ses Parties et les acteurs concernés dans
le monde entier.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (D)
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
D.
Contribution du PHI à la mise en œuvre des conclusions de
la COP-21 et de la COP-22
Conformément à la décision 200 EX/30, la Directrice générale
présente ci-après un rapport concernant la participation du
Programme hydrologique international (PHI) de l’UNESCO à la
22e Conférence des Parties (COP-22) à la Convention-cadre des
Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) qui
s’est déroulée au Maroc du 7 au 18 novembre 2016, ainsi qu’un
rapport sur la création d’un compte spécial pour le PHI.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 19.
201 EX/5 Partie I (D)
D.
Contribution du PHI à la mise en œuvre des conclusions de la COP-21 et de la COP-22
(Suivi de la décision 200 EX/30)
INTRODUCTION
I.
Participation du Programme hydrologique international (PHI) de l’UNESCO
à la COP-21 et à la COP-22
1.
La sécurité de l’eau est une priorité pour l’UNESCO comme le révèle l’accent mis par la
huitième phase du PHI sur le thème « Sécurité de l’eau : réponses aux défis locaux, régionaux et
mondiaux ». Les changements climatiques représentent une menace pour la sécurité de l’eau car
ils s’accompagnent d’une augmentation de l’intensité et de la fréquence des inondations et des
sécheresses, exerçant une pression sur la disponibilité et l’utilisation des ressources et mettant en
péril les moyens de subsistance de milliards de personnes. Le PHI fournit et diffuse les données et
les informations disponibles concernant l’état, la disponibilité et l’utilisation des ressources en eau
douce, aidant ainsi les responsables politiques à prendre des décisions éclairées concernant le
changement climatique. D’autre part, le Programme fournit aux États membres la base de
connaissances scientifiques et les outils nécessaires pour accroître la résilience des systèmes
naturels et humains, en particulier des communautés vulnérables, face aux changements
climatiques. Les paragraphes ci-après présentent les principales activités mises en œuvre par le
PHI pour appuyer les conclusions de la COP-21 et de la COP-22.
2.
Dans le cadre de la COP-21, le PHI, ARCEAU-IdF (l’Association des acteurs de l’eau de la
région parisienne) et l’ICLEI (l’Association mondiale des gouvernements locaux pour le
développement durable) ont organisé au Siège de l’UNESCO la Conférence internationale intitulée
« Eau, mégapoles et changements mondiaux ». À l’issue de cet événement, une déclaration a été
publiée sur l’importance de la mise en place d’une Alliance des mégapoles pour l’eau et le climat en
tant que plate-forme de coopération internationale destinée à améliorer le dialogue concernant
l’adaptation aux effets du changement climatique sur la gestion des ressources en eau dans les
mégapoles, ou sur la limitation de ces effets.
3.
En juin 2016, le Conseil intergouvernemental du PHI a approuvé l’Alliance des mégapoles
pour l’eau et le climat en tant qu’initiative du Programme, lequel devrait donc héberger son
secrétariat.
4.
À l’occasion de la COP-21, le PHI et le Service mondial de surveillance des glaciers ont lancé
l’application mobile « Glacier » afin de donner des informations sur la fonte des glaciers à travers le
monde. Ce système met des données et des chiffres rigoureusement scientifiques sur l'évolution
des glaciers à la disposition des décideurs aux niveaux gouvernemental et intergouvernemental, et
sensibilise en outre le grand public.
5.
L’Accord de Paris est le principal résultat de la COP-21. Cet accord reconnaît, entre autres
aspects, « qu’il importe de veiller à l’intégrité de tous les écosystèmes », y compris des écosystèmes
aquatiques. Depuis la COP-21, dans le cadre du système des sites de démonstration
écohydrologique du PHI (23 au total, dont 3 en Afrique, http://ecohydrology-ihp.org/demosites/),
l’UNESCO a habilité plus de 300 experts, dont 32 % de femmes, à pratiquer des évaluations
économiques des services écosystémiques.
6.
Afin d’accroître la visibilité de l’action du PHI, sur la base des conclusions de la COP-21, un
article intitulé « Strengthening drought risk management and policy: UNESCO International
Hydrological Programme’s case studies from Africa and Latin America and the Caribbean »
(Renforcer la gestion des risques de sécheresse et les politiques en la matière : études de cas
d’Afrique, d’Amérique latine et des Caraïbes par le Programme hydrologique international de
l’UNESCO) a été publié. Il présente notamment le système de surveillance des sécheresses et des
inondations en place dans des centres régionaux d’Afrique, et qui bénéficient à 13 pays d’Afrique
201 EX/5 Partie I (D) – page 2
de l’Ouest et 8 pays d’Afrique de l’Est. L’installation du système progresse et devrait bénéficier à
12 pays d’Afrique australe.
7.
Le PHI a pris part à l’initiative internationale #WaterisClimate afin de joindre ses forces à celles
d’autres parties prenantes internationales dans le but d’attirer l’attention sur les questions liées à
l’eau lors des discussions tenues sur le changement climatique pendant la COP-21 et
ultérieurement. L’initiative #WaterisClimate a permis aux organisations relevant ou non du système
des Nations Unies et œuvrant dans le domaine de l’eau d’élaborer des messages unifiés sur l’eau
et le changement climatique. Au sein de la communauté internationale – composée des
scientifiques, des responsables politiques et des parties prenantes – il est désormais admis que
l’eau en tant qu’élément de liaison, et non en tant que secteur, peut jouer un rôle majeur en offrant
de nombreuses solutions au problème du changement climatique.
8.
Pour la première fois dans le contexte de la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC), la COP-22 a consacré une journée spéciale aux questions
relatives à l’eau. Cette journée a été l’occasion de réunir les acteurs de ce domaine à Marrakech
(Maroc) et de présenter des solutions en matière d’adaptation aux effets du changement climatique
et d’aide à la mise en œuvre de l’Accord de Paris. L’initiative #WaterisClimate et les alliances de
parties prenantes mises en place lors de la COP-21, telles que celle des mégapoles, ont aidé à
organiser cette journée.
9.
La contribution du PHI à l’organisation de la COP-22 a permis à l’UNESCO d’améliorer les
synergies entre ses activités de suivi d’autres objectifs convenus au niveau international, dont le
Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015-2030, le Programme
de développement durable à l'horizon 2030 ou l’Accord de Paris conclu au titre de la CCNUCC, et
les documents d’orientation stratégique internes, tels que le Plan d’action de l’UNESCO pour les
PEID (2016) et la Stratégie opérationnelle pour la priorité Afrique (2014-2021). Elle a également
permis de faire connaître les activités menées par l’UNESCO dans le domaine de l’eau et du
changement climatique à l’ensemble de la société. Au total, le PHI a organisé trois événements dans
la zone bleue officielle des Nations Unies de la COP-22, cinq dans la zone verte des parties
prenantes, et 11 au pavillon de l’UNESCO situé dans la zone réservée à la société civile. Ces
événements ont réuni 400 à 500 scientifiques, ministres, acteurs des secteurs public et privé, élus,
représentants d’ONG et d’institutions internationales, de chaires UNESCO et de centres de
catégorie 2 liés à l’eau. Ces événements ont servi à sensibiliser et à donner des informations sur les
thèmes du PHI tels que la qualité de l’eau, l’eau et la jeunesse, l’eau et la question du genre, ou le
réseau hydrologique de l’UNESCO. Des centaines d’exemplaires de différents supports de
communication, incluant des livres, des brochures, des tracts et des prospectus, ont été distribués
en plusieurs langues dans les zones bleue et verte.
10. L’événement phare de la journée de la COP-22 consacrée à l’eau a été la réunion de haut
niveau organisée le 9 novembre 2016 dans la zone bleue dans le cadre du programme mondial
d’action en faveur du climat. La séance d’ouverture a inclus des discours de M. Abdeladim Lhlafi,
Commissaire de la COP-22, de Mme Hakima El Haite, Ministre marocaine de l’environnement et
championne du climat, Mme Charafat Afailal, Ministre déléguée marocaine chargée des questions
liées à l’eau, et M. Altinbilek Dogan, Vice-Président du Conseil mondial de l’eau. Au cours de cette
réunion, la création d’alliances a été considérée comme l’une des principales réalisations de la
COP-21 dans le domaine de l’eau. Cela avait déjà été reconnu par Mme Ségolène Royal, Ministre
française de l’environnement lors de la Semaine mondiale de l’eau en août 2016 en Suède. Les
alliances créées sont les suivantes : l’Alliance des entreprises pour l’eau et le climat, l’Alliance des
mégapoles pour l’eau et le climat, le Réseau international des organismes de bassin et l’Alliance
pour le dessalement de l’eau. Elles renforceront la coopération pour relever les défis liés à l’eau et
au climat.
11. Lors de la COP-22, le PHI, l’ICLEI, le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de
l’agglomération parisienne (SIAAP) et ARCEAU ont présenté la publication « Eau, mégapoles et
changements mondiaux » en anglais, en français et en espagnol au pavillon de l’UNESCO.
201 EX/5 Partie I (D) – page 3
12. Un deuxième événement de haut niveau organisé dans le cadre de la COP-22 a offert une
occasion unique de réunir ces alliances, dans le but de garantir l’élaboration d’initiatives et de projets
communs aux fins de l’amélioration des synergies et de l’intégration transsectorielle dans la gestion
des questions liées à l’eau et au changement climatique. En particulier, elles contribueront à garantir
la prise en considération de la question de l’eau dans les sommets, négociations, mécanismes de
financement et actions liés au climat, à échanger des enseignements et de bonnes pratiques, et à
mettre en évidence et soutenir de nouvelles actions. Une première consultation sur les modalités de
coopération entre les alliances a été tenue au Siège de l’UNESCO le 10 février 2017 et a permis
d’engager des discussions sur la voie à suivre.
13. Dans un document final de la COP-22, il était appelé à mettre en œuvre « un plan d’action
prioritaire sur l’eau pour la résilience climatique, incluant le développement de connaissances, le
renforcement de l’aide à la décision et la mise en place de systèmes d’information dans le domaine
de l’eau ». À cette fin, le PHI a mis au point et lancé avec succès le 31 janvier 2017 le Système de
réseau d’information sur l’eau (PHI-WINS), plate-forme open source destinée à servir d’outil d’aide
à la décision en ligne et de référence mondial sur les informations et les données relatives à l’eau
pour les États membres. Le PHI-WINS fournit des données géographiques numériques sur l’état
des ressources en eau aux niveaux mondial, régional, national et local ; facilite la collaboration
interdisciplinaire et le partage de connaissances entre acteurs du secteur de l’eau ; et facilite la
création de réseaux professionnels et le mentorat entre acteurs du secteur de l’eau. Le Système
permet aux utilisateurs de superposer plusieurs cartes produites à l’aide d’informations de
l’UNESCO, par exemple le Réseau mondial des réserves de biosphère du Programme sur l’Homme
et la biosphère, les géoparcs mondiaux UNESCO, les sites du patrimoine mondial, et ainsi de passer
d’approches sectorielles à des approches plus globales.
14. Au cours de la COP-22, le PHI et le Centre d’hydrométéorologie et de télédétection (CHRS)
de l’Université de Californie ont lancé conjointement une nouvelle application mobile (iRain)
fournissant des données obtenues par télédétection concernant les précipitations, données
essentielles pour planifier les ressources en eau et se préparer aux inondations et sécheresses.
15.
L’Annexe fournit une liste complète d’événements organisés par le PHI lors de la COP-22.
II.
Activités prévues
16. Le PHI continuera d’aider les États membres à mettre en œuvre l’Accord de Paris et les
conclusions de la COP-22 et jouera un rôle actif dans le cadre de la COP-23 et de ses conclusions.
En particulier, le PHI et l’Alliance des mégapoles collaboreront avec les autres alliances pour mettre
en œuvre au moins un projet commun en 2017, incluant la mise en place du système WINS. En
outre, le PHI poursuivra son action de prévision des inondations et des sécheresses et visera à
élargir le système des sites de démonstration écohydrologique au profit d’un plus grand nombre de
pays en habilitant une masse critique d’experts tout en se concentrant sur les États membres
africains.
17. La contribution future du PHI à la lutte contre le changement climatique apparaît dans la
version actualisée de la Stratégie de l'UNESCO pour faire face au changement climatique pour
2018-2021, ainsi que dans le résultat escompté 4 du grand programme II dans le Projet de 39 C/5.
III.
Rapport concernant la création d’un compte spécial
18. En application de la résolution XXII-7 du Conseil intergouvernemental du PHI, le Secrétariat
du Programme, en concertation avec le Bureau de la planification stratégique (BSP), a préparé la
mise en place d’un compte spécial qui sera utilisé dans la mise en œuvre de projets/activités relevant
du mandat du PHI, ainsi que de l’ODD 6 (garantir l’accès de tous à l’eau et à l’assainissement et
assurer une gestion durable des ressources en eau) et des cibles d’autres ODD concernant l’eau,
telles que la cible 11.5 sur les catastrophes liées à l’eau. Ces activités viseront à faciliter la
coopération internationale et à renforcer les capacités humaines tout en relevant les défis
201 EX/5 Partie I (D) – page 4
concernant la qualité de l’eau et la gestion des eaux usées, la pénurie d’eau et l’utilisation efficiente
de l’eau, la gestion intégrée des ressources en eau, et la protection et la restauration des
écosystèmes liés à l’eau. Le compte permettra de financer les nouvelles activités et celles en cours
comme demandé par les États membres pour les sujets susmentionnés. Le compte a été approuvé
et créé par la Directrice générale en février 2017.
IV.
Décision proposée
19. Compte tenu de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision
libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant sa décision 197 EX/45, ainsi que la résolution 36 C/21, concernant l’action de
l’UNESCO dans la lutte contre le changement global et en particulier contre le
changement climatique,
2.
Prenant note avec satisfaction des résolutions XXII-7 et XXII-9 du Conseil
intergouvernemental du Programme hydrologique international (PHI), qui encouragent
la Directrice générale à poursuivre les actions de l’UNESCO, mettant à profit le caractère
interdisciplinaire propre au mandat de l’Organisation, pour relever les défis du
changement climatique, sur la base des réflexions, prospections et anticipations menées
par les États membres dans le domaine de l’eau,
3.
Rappelant sa décision 200 EX/30 dans laquelle il priait la Directrice générale de lui faire
rapport sur la participation du Programme hydrologique international (PHI) à la
22e Conférence des Parties (COP-22) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les
changements climatiques (CCNUCC), ainsi que de créer un compte spécial pour le PHI,
4.
Rendant hommage et exprimant sa gratitude aux gouvernements français et marocain
pour l’organisation réussie des 21e et 22e Conférences des Parties à la Convention-cadre
des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), respectivement, et pour
le soutien qu’ils ont apporté à la mise en place d’une journée consacrée à l’eau lors de
ces deux événements,
5.
Prenant acte de la contribution du Programme hydrologique international (PHI) à la mise
en œuvre des conclusions des 21e et 22e Conférences des Parties (COP-21 et COP-22)
à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC),
6.
Accueille avec satisfaction la création par la Directrice générale d’un compte spécial pour
le Programme hydrologique international (PHI) ;
7.
Appelle les États membres à apporter des contributions volontaires, financières ou en
nature, à l’appui de l’action menée par le Programme hydrologique international (PHI)
de l’UNESCO dans les domaines du changement climatique et de la gestion des
ressources en eau ;
8.
Invite le Directeur général à lui faire rapport, à sa 204e session, sur le suivi par le
Programme hydrologique international (PHI) des 21e et 22e Conférences des Parties
(COP-21 et COP-22), ainsi que sur la participation du Programme à la 23e session de la
Conférence des Parties (COP-23) qui se tiendra les 13 et 14 novembre 2017 à Bonn
(Allemagne).
201 EX/5 Partie I (D)
Annexe
ANNEXE
Liste des manifestations du PHI lors de la COP-22
Horaire
15 h 00 –
16 h 30
17 h 00 –
18 h 30
17 h 00 –
18 h 30
Rôle de
l’UNESCO
Organisation
chef de file
Organisation
chef de file
Organisation
partenaire
Organisation
chef de file
19 h 00 –
21 h 00
10 h 00 –
10 h 20
Organisation
chef de file
Organisation
partenaire
10 h 00 –
10 h 35
10 h 20 –
11 h 00
Organisation
chef de file
Organisation
chef de file
11 h 00 –
11 h 40
Partenaire
8 novembre
Centre d’hydrométéorologie,
WWAP, FREEWAT, Initiative
HOPE, ECHN-AIH, AIH,
ONU-Habitat, USGS, WRC
OMM, PFE, IRD, BRGM,
IRSTEA, OIEau, AFD, SIAAP
et IM2E
SIWI, AGWA,
#ClimateIsWater
Activité
Promouvoir l’ODD 8 : création
d’emplois innovants et rôle des
jeunes professionnels de l'eau
Connaissances scientifiques sur
l’eau et le climat pour une
planification et une prise de
décision avisées
Miser sur l’eau et l’engagement
multipartite pour la bonne mise en
œuvre de l’Accord de Paris
Renforcer la participation des
parties prenantes à la prise de
décision pour lutter contre les
inondations et les sécheresses
extrêmes, qui sont des effets du
changement climatique
Association internationale de
l’eau (IWA)
Coorganisateurs :
Institut international
d'hydrologie de Stockholm
(SIWI), Conseil mondial de
l'eau (CME)
Journée de l’eau et du climat – COP-22
9 novembre
ND
Lancement de la journée
thématique sur l’eau : The Water
rooms
CCNUCC, Ministère
L’eau dans le cadre du
marocain de l’énergie, des
Programme d’action mondiale
mines, de l’eau et de
pour le climat : présentation
l’environnement, Ministère
– ouverture et présentation du
français de l’environnement,
« Livre bleu sur l’eau et le
de l’énergie et de la mer,
climat »
Business Alliance for Water
and Climate (Alliance des
entreprises pour l’eau et le
climat), RIOB et Conseil
mondial de l'eau (CME)
Participation des parties
prenantes à la réduction des
risques de crue soudaine
Centre d'hydrométéorologie
Lancement de l’application IRain :
et de télédétection (CHRS)
utilisation des observatoires
de l’Université de Californie à terrestres et des sciences
Irvine ; Centre international
citoyennes
pour la gestion intégrée des
ressources en eau
(ICIWaRM)
201 EX/5 Partie I (D)
Annexe – page 2
Horaire
Rôle de
l’UNESCO
Organisation
partenaire
11 h 25 –
12 h 15
11 h 40 –
12 h 20
12 h 40 –
13 h 20
13 h 20 –
14 h 00
Organisation
chef de file
Organisation
chef de file
Organisation
chef de file
Organisation
chef de file
14 h 00 –
14 h 40
15 h 00 –
15 h 40
15 h 40 –
16 h 20
16 h 00 –
17 h 00
16 h 20 –
17 h 00
17 h 20 –
18 h 00
18 h 00 –
18 h 40
Organisation
chef de file
Organisation
chef de file
Partenaire
CCNUCC, Ministère
marocain de l’énergie, des
mines, de l’eau et de
l’environnement, Ministère
français de l’environnement,
de l’énergie et de la mer,
Business Alliance for Water
and Climate (Alliance des
entreprises pour l’eau et le
climat), RIOB et Conseil
mondial de l'eau (CME)
ND
Consortium FREEWAT
Parlement mondial de la
jeunesse pour l’eau
Agence du bassin
hydraulique de la Moulouya
au Maroc
Conseil arabe de l'eau ;
CLEQM (Centre relatif à l’eau
de l’UNESCO) Égypte ;
Chaire UNESCO sur la
durabilité, Université
polytechnique de Catalogne,
Espagne ; Alliance for Global
Water Adaptation
(AGWA)/Eau Vive, France
Chaire UNESCO « Eau,
femmes et pouvoir de
décision », Maroc
Conseil arabe de l’eau
Organisation
chef de file
ICLEI ; SIAAP ; RIOB,
Business Alliance
Organisation
chef de file
Conseil arabe de l’eau
Organisation
chef de file
Les Gouvernements locaux
pour le développement
durable (ICLEI) ; SIAAP;
ARCEAU Île-de-France
Organisation
chef de file
Chaire UNESCO « Eau,
femmes et pouvoir de
décision », Côte d’Ivoire
Activité
L’eau dans le cadre du
Programme d’action mondiale
pour le climat : présentation –
« Progrès réalisés concernant
les initiatives lancées lors de la
COP-21 »
Promouvoir la création d’emplois
innovants : Initiative HOPE
Logiciel à code source ouvert et
gratuit pour la gestion des
ressources en eau : plate-forme
FREEWAT H2020
Synergies de la jeunesse, eau et
climat
Changement climatique et qualité
de l’eau : établir l’interface
science-politiques
Eau, genre et changement
climatique
Intégrer le changement climatique
dans les stratégies et les plans
d’action relatifs à la gestion des
ressources en eau
Signature de la déclaration entre
l’Alliance des mégalopoles, le
RIOB et la Business Alliance
Initiative régionale sur les
ressources en eau non
conventionnelles
Les mégalopoles et l’eau face au
changement climatique,
présentation de la publication :
« Eau, mégalopoles et
changement global »
Le genre comme outil de gestion
pour la pérennité des ressources
en eau potable dans les villages
201 EX/5 Partie I (D)
Annexe – page 3
Horaire
18 h 30 –
20 h 00
Rôle de
l’UNESCO
Organisation
chef de file
Partenaire
ONU-Eau
Activité
ONU-Eau : ODD 6 : services
hydroclimatiques pour tous
10 novembre
10 h 00 –
12 h 00
Organisation
partenaire
OCP
Sécurité de l’eau et changement
climatique, organisé par le
groupe OCP lors de la COP-22
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (E)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais/français
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
E.
Rapport sur la mise en œuvre de la Stratégie de
renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de
protection de la culture et de promotion du pluralisme
culturel en cas de conflit armé
Le présent document est soumis à l’examen du Conseil exécutif
en application de la résolution 38 C/48, par laquelle la Stratégie
de renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de
protection de la culture et de promotion du pluralisme culturel en
cas de conflit armé a été adoptée, ainsi que de la décision 200
EX/5 (I, F, 2).
Le document présente un rapport sur les progrès réalisés dans
la mise en œuvre de la Stratégie depuis la 200e session du
Conseil exécutif. L’annexe I contient le projet révisé de plan
d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie, et l’annexe II une
proposition concernant les modalités pratiques de la mise en
œuvre d’un mécanisme d’intervention et de mobilisation rapides
d’experts nationaux.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 28.
201 EX/5 Partie I (E)
E.
Rapport sur la mise en œuvre de la Stratégie de renforcement de l’action de
l’UNESCO en matière de protection de la culture et de promotion du pluralisme
culturel en cas de conflit armé
(Suivi de la résolution 38 C/48 et de la décision 200 EX/5 (I) (F))
I.
Contexte
1.
À sa 38e session, la Conférence générale a adopté la résolution 38 C/48 concernant une
Stratégie de renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de protection du patrimoine culturel
et de promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé.
2.
Cette résolution invitait la Directrice générale à œuvrer en coordination avec les États
membres et les acteurs concernés pour élaborer un plan d’action afin d’affiner davantage la
Stratégie et de la mettre en œuvre conformément au mandat de l’UNESCO (paragraphe 2) ; elle
invitait les États membres à soutenir l’élaboration du plan d’action pour la mise en œuvre de la
Stratégie, par l’élaboration de mécanismes de réponse et de mobilisation rapides d’experts
nationaux, et par des contributions au Fonds d’urgence pour le patrimoine (paragraphe 3) ; elle
invitait également la Directrice générale à étudier, en collaboration avec les États membres, les
modalités pratiques de la mise en œuvre d’un tel mécanisme d’intervention et de mobilisation
rapides d’experts nationaux (paragraphe 4).
3.
Après qu’un rapport sur la mise en œuvre de la Stratégie et un plan d’action à cette fin lui ont
été présentés à sa 200e session, le Conseil exécutif a prié la Directrice générale, dans sa décision
200 EX/5 (I) (F) (2), de poursuivre la mise en œuvre de la Stratégie et de lui rendre compte, à sa
201e session, des progrès accomplis à cet égard ainsi que des incidences financières et
administratives attendues sur le 39 C/5.
4.
Par sa décision 200 EX/5 (I) (F) (2), le Conseil exécutif a également prié la Directrice générale
« d’engager des consultations ouvertes et transparentes avec les États membres concernant le plan
d’action proposé et de lui soumettre, à sa 201e session, une version révisée dudit plan ». Pour
garantir la consultation de la totalité des États membres, le projet de plan d’action et la proposition
de mécanisme de réponse rapide ont été mis à la disposition des États membres afin de recueillir
leurs observations par voie électronique.
5.
Au cours du processus de consultation, les États membres ont insisté sur la nécessité que
l’ensemble des activités prévues dans le plan d’action ainsi que la création du mécanisme de
réponse rapide envisagé soient mises en œuvre en totale conformité avec les règles et règlements
des Nations Unies, et cet aspect a effectivement été amélioré. Les consultations ont permis
d’aborder un certain nombre de problèmes liés aux activités prévues dans le plan d’action et au
mécanisme de réponse rapide, grâce auquel l’UNESCO, à l’aide d’une liste de spécialistes du
patrimoine, peut prêter son concours à la protection et la sauvegarde du patrimoine culturel face aux
menaces susceptibles d’apparaître en situation d’urgence. Dans ce cadre, les experts peuvent être
déployés seuls ou par équipes, y compris sur la base d’accords spécifiques conclus entre l’UNESCO
et les gouvernements.
6.
Conscients que de nombreuses activités menées en réponse à un conflit armé sont également
adaptées aux situations de crise liées à des catastrophes naturelles, et que les catastrophes
naturelles et les conflits armés sont souvent des phénomènes interdépendants qui se renforcent
mutuellement, les États membres ont demandé que le plan d’action porte également sur les
catastrophes naturelles. En effet, l’UNESCO reçoit de plus en plus de demandes formulées par des
États membres à la suite de catastrophes naturelles ayant endommagé leur patrimoine culturel. Les
réponses apportées par l’Organisation aux catastrophes naturelles survenues en Haïti et au Népal
ces dernières années, ainsi que dans de nombreux autres pays, et son expérience en la matière se
sont révélées extrêmement utiles pour maintenir la résilience de ces sociétés. De la même manière,
les mesures destinées à protéger le patrimoine pris pour cible sont complémentaires des mesures
201 EX/5 Partie I (E) – page 2
préventives de protection dans les pays touchés par une catastrophe. Toutes ces activités font partie
intégrante de la réponse globale apportée par l’UNESCO aux situations de crise et d’urgence.
7.
Les conclusions des consultations tenues entre le 28 octobre 2016 et le 9 janvier 2017, ainsi
que dans le cadre d’une réunion d’information, et toute révision du plan d’action et de la proposition
de mécanisme de réponse rapide qui en découlerait, sont présentées dans les annexes I et II.
II.
Rapport sur les progrès accomplis
8.
Depuis la 200e session du Conseil exécutif, des efforts importants ont été déployés pour
poursuivre et intensifier la réponse de l’UNESCO face aux conflits en Iraq, en Libye, en Syrie, au
Mali et au Yémen au niveau national, par l’action opérationnelle, au Siège ainsi que dans le cadre
d’actions de sensibilisation internationales. Les activités entreprises aux côtés de divers partenaires
sont conformes aux deux principaux objectifs de la Stratégie, comme suit.
II.A
Renforcer la capacité des États membres à prévenir, atténuer et surmonter la perte de
patrimoine et de diversité culturels faisant suite au conflit
9.
Concernant l’Iraq, l’UNESCO a dressé une liste des sites/monuments/institutions importants
du patrimoine culturel en collaboration avec le Ministère iraquien de la culture, au vu des opérations
militaires menées à l’intérieur et autour de Mossoul. En octobre 2016, la liste et les coordonnées
géographiques des sites ont été communiquées aux Forces de sécurité iraquiennes ainsi qu’aux
pays membres de la Coalition anti-EIIL, afin qu’ils les intègrent dans leurs listes de cibles interdites
(« no-strike lists »). En outre, une mission d’évaluation rapide a été effectuée le 14 décembre 2016
sur le site archéologique de Nimrud, dans le Gouvernorat de Ninive, par le Bureau de l’UNESCO en
Iraq et le Conseil national iraquien des antiquités et du patrimoine (SBAH), avec la participation du
Conseil provincial de Ninive. La mission a identifié un certain nombre de mesures de sauvegarde
d’urgence à adopter afin d’éviter de nouvelles pertes. Une deuxième mission a été effectuée le
2 février 2017 sur le site du patrimoine mondial d’Assour, en présence d’un représentant de haut
niveau du Gouvernement iraquien. Les conclusions de ces deux missions ont été utilisées lors d’une
conférence internationale de coordination sur la sauvegarde du patrimoine culturel dans les zones
libérées d’Iraq, tenue les 23 et 24 février 2017 au Siège de l’UNESCO.
10. Le Bureau de l’UNESCO en Iraq a mené plusieurs activités de renforcement des capacités.
Dans le cadre du projet financé par le Japon pour la conservation préventive des collections de
musée et des sites du patrimoine culturel de l’Iraq exposés à un risque imminent, un atelier de
formation sur l’évaluation des risques pour les collections de musée, la préparation à ces derniers
et la mise en place de plans d’urgence pour les musées a été organisé du 9 au 13 octobre 2016, en
partenariat avec le programme ATHAR du Centre international d’études pour la conservation et la
restauration des biens culturels (ICCROM) à Sharjah. Les directeurs, conservateurs et membres du
personnel des musées du SBAH y ont participé. Par ailleurs, un atelier de formation sur la
documentation aérienne et terrestre, la photogrammétrie et les techniques de modélisation en 3D a
été organisé à Bagdad du 5 au 9 novembre 2016. Des activités d’étude, de documentation et de
suivi ont été mises en œuvre dans des sites archéologiques de Samarra, dont des biens du
patrimoine mondial, ainsi qu’à Bagdad.
11. Dans le cadre de la campagne #UnisPourLePatrimoine, et avec le soutien du Ministère
norvégien des affaires étrangères, le Bureau de l’UNESCO en Iraq a lancé le 28 octobre 2016 une
application mobile pour enfants, sous forme de jeu vidéo, qui célèbre la diversité culturelle et vise à
sensibiliser à l’importance de protéger le patrimoine iraquien. En outre, afin de mettre en avant le
succès de la restitution d’objets pillés à l’Iraq, le Bureau a produit une série de matériels de
communication, notamment des affiches, des cartes postales et des brochures. Le jeu mobile a été
distribué à des élèves lors de la première Journée du jeu autour du patrimoine culturel, organisée le
24 novembre 2016 dans le camp de déplacés de Harshm, à Erbil. La projection de l’un des clips
vidéos produits dans le cadre du projet, suivie d’une discussion avec les enfants sur leur patrimoine
et ce qu’il signifie pour eux, figurait au programme. Le 2 décembre 2016, à l’occasion de la Journée
201 EX/5 Partie I (E) – page 3
internationale pour la tolérance, la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) et le
Bureau de l’UNESCO en Iraq ont organisé une manifestation multimédia et un concert pour la paix
et l’unité au monument aux martyrs de Bagdad.
12. Concernant la Syrie, l’UNESCO a conduit une mission d’urgence à Alep du 16 au 19 janvier
2017, afin d’effectuer une évaluation préliminaire de l’ampleur des dommages causés au site du
patrimoine mondial de l’ancienne ville d’Alep et de la situation des établissements d’enseignement
de la ville. L’équipe de l’UNESCO a fait savoir que de graves dommages avaient été causés à la
Grande Mosquée des Omeyyades, à la citadelle, aux mosquées, églises, souks, khans, madrasas,
hammams, musées et autres édifices historiques importants de la ville. D’après l’évaluation
préliminaire, environ 60 % de l’ancienne ville d’Alep ont été gravement endommagés, et 30 %
entièrement détruits. La mission a relevé l’incroyable résilience des habitants ainsi que les efforts
déployés par les professionnels du patrimoine pour prendre des mesures d’atténuation pendant le
conflit et des mesures d’urgence pendant la phase de redressement (évaluations des dommages,
gestion des décombres, etc.). Au cours de plusieurs réunions de travail avec le Conseil de la ville
d’Alep, la Direction générale des antiquités et des musées de la Syrie (DGAM) et des ONG, les
mesures d’urgence ont été examinées afin de déterminer et coordonner les mesures de suivi à
mettre en place. Par ailleurs, la mission s’est rendue à Homs et a évalué les mesures de
réhabilitation prises par le site du patrimoine mondial de l’ancienne ville de Damas, en particulier le
souk, à la suite de deux incendies (avril et novembre 2016).
13. Il convient également de noter les progrès de la mise en œuvre du projet de sauvegarde
d’urgence du patrimoine culturel syrien financé par l’Union européenne (UE) et les Gouvernements
de Flandre et d’Autriche, effectuée en partenariat avec l’ICCROM et le Conseil international des
monuments et des sites (ICOMOS). À la suite de l’incendie survenu en avril 2016 dans le quartier
d’al-Asrooniya à Damas, une réunion de coordination pour l’ancienne ville de Damas a été organisée
avec toutes les parties prenantes les 14 et 15 novembre 2016 au Bureau de l’UNESCO à Beyrouth.
En outre, du 29 novembre au 31 décembre 2016, l’UNESCO a travaillé avec la société ICONEM et
la DGAM du Gouvernorat de Homs (Syrie) à l’élaboration d’une documentation en 3D et d’une
analyse structurelle du site du patrimoine mondial du Crac des Chevaliers. Un atelier d’assistance
technique sur les mesures de consolidation d’urgence pour les sites du Crac des Chevaliers, de
Palmyre et de l’ancienne ville de Damas a été organisé par l’UNESCO et la DGAM du 10 au
12 décembre 2016 au Bureau de l’Organisation à Beyrouth.
14. Plusieurs activités de renforcement des capacités ont également été mises en œuvre dans le
cadre du projet financé par l’UE. Du 19 au 23 septembre 2016, le Bureau de l’UNESCO à Beyrouth
a organisé une formation sur la sauvegarde et la numérisation des documents historiques et des
archives en Syrie en partenariat avec l’Institut archéologique allemand (DAI). Un atelier informatique
sur le stockage et la gestion des données, également organisé en partenariat avec le DAI, a eu lieu
du 4 au 13 octobre 2016, et un atelier sur les systèmes d’information géographique (SIG) s’est tenu
du 14 au 25 novembre 2016. Le Bureau de l’UNESCO à Beyrouth, le DAI et le Centre arabe pour
l’architecture se sont associés pour organiser un atelier sur la documentation et l’évaluation des
dommages, du 24 octobre au 4 novembre 2016 et du 20 novembre au 3 décembre 2016.
15. Concernant le patrimoine culturel immatériel syrien, une étude pilote a été réalisée entre
septembre et novembre 2016 auprès des Syriens déplacés afin de mieux comprendre l’évolution du
rôle et de la fonction du patrimoine vivant dans le contexte du déplacement, son potentiel pour la
résilience et l’édification de la paix, les nouvelles menaces pour sa viabilité, ainsi que les moyens
par lesquels les communautés tentent de répondre à ces menaces et continuent de pratiquer et
transmettre ce patrimoine.
16. Pour aider les professionnels et les institutions de la culture en Libye, la capacité du
Gouvernement libyen d’assurer la conservation des momies soustraites aux fouilles illicites a été
renforcée en soutenant la participation de quatre experts du Département des antiquités à un atelier
dédié, organisé au Caire (Égypte) du 9 au 13 octobre 2016. Une assistance internationale d’un
montant de 50 000 dollars relative à des mesures d’urgence a été octroyée par le Comité pour la
201 EX/5 Partie I (E) – page 4
protection des biens culturels en cas de conflit armé au titre du Fonds pour la protection des biens
culturels en cas de conflit armé, qui relève de la Convention de 1954. Cette assistance internationale
a pour objet de renforcer la protection de l’oasis al-Gaghbub, des musées al-Gaygab et Gasr Libya
et de l’oasis de Koufra.
17. Face à la crise au Yémen, le Bureau de l’UNESCO à Doha a organisé une réunion d’experts
en systèmes d’information géographique en partenariat avec l’Organisation générale des antiquités,
des musées et des manuscrits du Yémen (GOAM) et l’Université d’Oxford les 12 et 13 octobre 2016
à Sharjah, afin de mettre en place une plate-forme de gestion du patrimoine culturel liée à un
système d’information géographique pour y intégrer les matériels collectés par le biais de
l’Observatoire du patrimoine culturel yéménite et de l’application mobile d’évaluation rapide. Une
réunion technique sur les SIG, les musées et la sensibilisation à la sauvegarde du patrimoine culturel
yéménite a été organisée à Venise les 19 et 20 décembre 2016 pour donner suite aux décisions
prises lors de la réunion de Sharjah. Des experts de différentes missions archéologiques au Yémen,
du British Museum et de l’Université d’Oxford ont pris part à cette réunion. Les participants ont
convenu de contribuer à une plate-forme commune de gestion du patrimoine dans le cadre du projet
« Archéologie en péril au Moyen-Orient et en Afrique du Nord » et d’organiser une exposition sur
l’ensemble des missions archéologiques menées au Yémen. En outre, l’UNESCO a communiqué
les coordonnées actualisées d’un certain nombre de biens culturels aux membres de la coalition et
à leurs forces armées. Le Bureau de l’Organisation à Doha continue de fournir un appui à ce projet
concernant la documentation des objets du musée Mukalah, endommagé pendant le conflit en
cours, ainsi que la fourniture du matériel et des équipements de conservation nécessaires pour les
stocker de manière adéquate.
18. Concernant le Mali, la porte sacrée de la mosquée de Sidi Yahia à Tombouctou, qui témoigne
de traditions culturelles datant du XVe siècle de l’ère chrétienne, a été officiellement réinstallée le
19 septembre 2016 lors d’une cérémonie organisée par la communauté locale. Elle avait été retirée
et endommagée le 2 juillet 2012 par les extrémistes armés qui occupaient la ville. La restauration et
la réinstallation de ce symbole ancien de protection de la ville ont été effectuées par des menuisiers
locaux, avec le soutien de l’UNESCO. Les 16 et 17 novembre 2016, les forces armées maliennes
ont été réunies au Musée national du Mali à Bamako pour assister à un atelier de l’UNESCO sur la
mise en œuvre de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens culturels en cas
de conflit armé. Trente représentants de l’armée, des services de sécurité, des douanes et de la
police nationale et locale du Mali ont été formés aux mesures préventives, aux situations d’urgence
et à la sécurité des musées. Cet atelier a conduit à une réflexion sur la nécessité d’intégrer des
protocoles et stratégies relatifs à la protection du patrimoine culturel à tous les niveaux de la chaîne
de commandement. À l’occasion de la 11e Réunion du Comité pour la protection des biens culturels
en cas de conflit armé (Paris, 8-9 décembre 2016), la protection renforcée a été octroyée au
Tombeau des Askia, qui est ainsi devenu le premier site d’Afrique inscrit sur la Liste des biens
culturels sous protection renforcée. Lors de cette réunion, une assistance internationale d’un
montant de 35 000 dollars a également été octroyée au Mali au titre du Fonds pour la protection des
biens culturels en cas de conflit armé, en vue de la mise en œuvre de mesures de sauvegarde
destinées à protéger son patrimoine culturel. L’accent a été mis, en particulier, sur l’adoption d’une
législation pénale nationale relative à la mise en œuvre du chapitre IV du Deuxième Protocole de
1999 de la Convention de 1954, et sur la formation des forces armées maliennes à la protection des
biens culturels en cas de conflit armé.
II.B
Intégrer la protection de la culture dans l’action humanitaire, les stratégies de sécurité
et les processus de construction de la paix
19. Dans le cadre de la Convention de 1954, une table ronde de haut niveau sur le thème « Cibler
le patrimoine : à la recherche de nouveaux paradigmes – sauver le patrimoine par le dialogue » a
été organisée le 5 décembre 2016 au Siège de l’Organisation par l’UNESCO et la délégation
permanente de l’Azerbaïdjan, abordant notamment les moyens de renforcer la protection du
patrimoine culturel par l’échange et la sensibilisation. Le Manuel militaire sur la protection des biens
culturels en cas de conflit armé, publié par l’UNESCO avec le soutien de l’Institut international de
201 EX/5 Partie I (E) – page 5
droit humanitaire (Sanremo, Italie) et financé par la République d’Azerbaïdjan, a été lancé à cette
occasion. En outre, le personnel de l’UNESCO a participé à une réunion consultative de l’OTAN sur
les bonnes pratiques en matière de protection du patrimoine culturel dans le domaine de la
cartographie militaire, tenue à New York (États-Unis d’Amérique) du 31 août au 3 septembre 2016.
Pour y donner suite, le personnel de l’UNESCO a assisté à la conférence internationale de l’OTAN
sur la protection du patrimoine culturel dans les opérations militaires dirigées par l’OTAN qui a eu
lieu à Sanremo (Italie) du 6 au 8 décembre 2016. L’objectif de cet événement était d’affiner le projet
de rapport du Programme de l’OTAN sur la science au service de la paix et de la sécurité concernant
les bonnes pratiques en matière de protection du patrimoine culturel dans les opérations militaires
de l’OTAN.
20. Dans le domaine de la lutte contre le trafic illicite, l’UNESCO a transmis son deuxième rapport
sur la mise en œuvre des résolutions 2199 et 2253 du Conseil de sécurité de l’ONU à l’Équipe
d’appui analytique et de surveillance des sanctions des Nations Unies le 9 décembre 2016. Ce
rapport d’analyse repose essentiellement sur les informations fournies par les États membres de
l’UNESCO. Le Bureau de l’Organisation à Beyrouth s’est associé à INTERPOL lors d’une
conférence tenue les 14 et 15 décembre 2016 pour évaluer la mise en œuvre de la résolution 2199
du Conseil de sécurité de l’ONU, relative à la protection du patrimoine culturel au Moyen-Orient. Des
membres du personnel du Bureau de l’UNESCO au Caire et du Secrétariat de la Convention de
1970 ont participé en qualité de formateurs à un atelier sur la lutte contre le financement du
terrorisme par le trafic illicite de biens culturels, organisé à Beyrouth du 21 au 23 janvier 2017 par
l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) pour sensibiliser le personnel du
système judiciaire iraquien à ce problème. Le 16 novembre 2016, le Bureau de l’UNESCO au Caire
et le Bureau régional de l’ONUDC ont donné une présentation conjointe sur la lutte antiterroriste et
la lutte contre le trafic illicite de biens culturels devant la Ligue des États arabes. En outre, des
membres du personnel de l’UNESCO ont participé à une journée d’étude sur le trafic illicite de biens
culturels comme source de financement du terrorisme et des groupes armés, organisée le
28 novembre 2016 par la Commission belge francophone et germanophone pour l’UNESCO.
21. Concernant le patrimoine culturel immatériel, le Comité intergouvernemental de sauvegarde
du patrimoine culturel immatériel a examiné un point relatif au patrimoine culturel immatériel dans
les situations d’urgence lors de sa 11e session, tenue à Addis-Abeba (Éthiopie) du 28 novembre au
2 décembre 2016. Le Comité a reconnu qu’en situation d’urgence, le patrimoine culturel immatériel
pouvait être directement atteint et menacé, mais aussi constituer un moyen de résilience et de
redressement. Il a souligné que les conflits armés, les catastrophes naturelles et les populations
déplacées devaient recevoir une attention égale compte tenu de l’actualité de ces phénomènes dans
plusieurs régions du monde. Il a également souligné que cette réflexion devait s’inscrire dans la
réflexion globale menée sur l’application de la Stratégie pour le renforcement de l’action de
l’UNESCO en matière de protection du patrimoine culturel et de promotion du pluralisme culturel en
cas de conflit armé, tout en reconnaissant que l’approche à adopter pour le patrimoine culturel
immatériel devait se distinguer de celle du patrimoine bâti. Le Comité a encouragé le Secrétariat à
améliorer la collecte des connaissances et à acquérir de l’expérience sur le rôle des communautés
à la fois dans la sauvegarde de leur patrimoine culturel immatériel menacé dans les situations
d’urgence et dans la mobilisation de ce patrimoine comme outil de préparation, de résilience, de
réconciliation et de redressement, ainsi qu’à présenter des exemples d’une telle mobilisation à sa
prochaine session. En outre, il a été proposé de poursuivre l’examen des modalités opérationnelles
de la mise en œuvre des principes de la Convention de 2003 dans les situations d’urgence lors la
12e session du Comité, en 2017. Par ailleurs, la mise en œuvre de deux projets soutenus par le
Fonds pour la sauvegarde du patrimoine culturel immatériel au titre du mécanisme d’aide d’urgence,
au Mali (307 307 dollars) et en Côte d’Ivoire (299 972 dollars), s’est poursuivie en mettant l’accent
sur l’établissement d’inventaires par les communautés dans les régions touchées par un conflit
comme moyen de promouvoir et faire respecter des identités inclusives et pluralistes.
22. Au Siège, une réunion technique a été organisée le 13 décembre 2016 pour aborder les
exigences fonctionnelles et relatives aux données d’une possible boîte à outils sur les données liées
201 EX/5 Partie I (E) – page 6
à la préparation et aux réponses aux situations d’urgence, à établir sur la base d’une version adaptée
du logiciel ARCHES.
II.C
Sensibilisation et information
23. La Directrice générale, poursuivant son action de sensibilisation internationale pour la
protection du patrimoine culturel en cas de conflit armé, a participé à divers événements :
manifestations publiques au Metropolitan Museum of Art de New York (20 septembre 2016) ; réunion
de clôture de haut niveau sur le thème « La protection du patrimoine culturel : un impératif pour
l’humanité » au Siège des Nations Unies (22 septembre 2016) ; conférence devant la Société royale
d’Édimbourg (30 novembre 2016) ; conférence internationale sur la protection du patrimoine culturel
dans les zones de conflit organisée sous le patronage de l’UNESCO à Abou Dhabi (2-3 décembre
2016) ; inauguration de l’exposition « Sites éternels » (14 décembre 2016) ; colloque sur les atteintes
au patrimoine culturel organisé conjointement par la présidence chypriote du Comité des ministres
du Conseil de l’Europe (CoE) et le Secrétaire général du CoE à Strasbourg (France, 13 janvier
2017). Des représentants d’organisations internationales et de gouvernements ainsi que des experts
universitaires ont examiné les moyens de renforcer la coopération visant à protéger le patrimoine
culturel de la destruction et du trafic illicite, notamment par le crime organisé et les groupes
terroristes. Enfin, la Directrice générale a participé à deux manifestations dans le cadre du Forum
économique mondial à Davos (18 janvier 2017).
24. Le Sous-Directeur général pour la culture a participé au Conseil « Éducation, jeunesse, culture
et sport » de l’Union européenne (22 novembre 2016), où il a présenté une vue d’ensemble des
projets opérationnels menés par l’UNESCO en réponse aux conflits.
25. La Directrice générale a continué de condamner les destructions du patrimoine culturel et de
rappeler leurs obligations internationales aux parties à des conflits dans un certain nombre de
déclarations publiques concernant l’Iraq (17 octobre et 25 novembre 2016), la Syrie (14 juillet 2016
et 20 janvier 2017) et le Yémen (3 et 23 septembre 2016).
26. Dans le cadre de la campagne #UnisPourLePatrimoine, l’UNESCO a publié en ligne, le
22 novembre 2016, un clip vidéo intitulé « La valeur du patrimoine » produit par le Bureau de
l’Organisation à Beyrouth. Par ailleurs, l’UNESCO a organisé une exposition et une conférence sur
le thème « Le patrimoine mondial du Yémen : archéologie, art et architecture » à Venise (Italie) du
20 octobre au 16 décembre 2016. Elle a fait office de partenaire de communication pour l’exposition
« Sites éternels », organisée par la Réunion des musées nationaux au Grand Palais à Paris du
9 décembre 2016 au 14 janvier 2017, et lui a accordé son patronage.
II.D
Fonds d’urgence pour le patrimoine
27. En 2016 et 2017, le Fonds d’urgence pour le patrimoine, fonds multidonateurs pour la
protection du patrimoine dans les situations d’urgence créé en 2015, a reçu des contributions d’un
montant total de 2 313 523 dollars, provenant notamment du Qatar, de la Norvège, des Pays-Bas,
du Luxembourg, de Monaco, de l’Estonie, de la Slovaquie et de l’Andorre ainsi que de particuliers.
Des activités en matière de préparation et de réponse aux situations d’urgence et d’information sur
ces dernières ont été mises en œuvre au Myanmar, en Équateur, en Syrie, en Haïti, au Yémen, en
Libye et en Afghanistan. Les contributions au Fonds d’urgence pour le patrimoine ont eu un effet de
catalyseur grâce auquel des financements supplémentaires « indirects » ont été mobilisés, à savoir
des financements reçus pour mettre en œuvre des activités relatives aux situations d’urgence mais
non attribués directement au Fonds (en raison de sa nature de mécanisme de financement commun
qui ne permet pas d’affecter les contributions à des fins spécifiques). On peut citer par exemple
l’aide de 1,2 million de dollars fournie par l’Union européenne, le financement d’un poste
d’administrateur auxiliaire (classe P-2, pour deux ans) par la Suisse et la contribution de
120 000 euros de l’Espagne.
201 EX/5 Partie I (E) – page 7
III.
Décision proposée
28. À la lumière de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision
libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant la résolution 38 C/48 ainsi que ses décisions 199 EX/5 (I) (D) et
200 EX/5 (I) (F) (2),
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (E) et ses deux annexes,
3.
Se félicite des progrès accomplis dans la mise en œuvre de la Stratégie de renforcement
de l’action de l’UNESCO en matière de protection de la culture et de promotion du
pluralisme culturel en cas de conflit armé, adoptée par la Conférence générale à sa 38e
session ;
4.
Se félicite également des possibilités offertes par les États membres en matière de
coordination et de consultation en lien avec le plan d’action grâce à trois réunions
intersessions, deux réunions d’information, trois réunions du groupe des amis de la
campagne #UnisPourLePatrimoine, un questionnaire en ligne et une consultation par
écrit, ainsi que dans le cadre des instruments normatifs relatifs à la culture des organes
directeurs de l’UNESCO ;
5.
Prend acte et se félicite du plan d’action et de la proposition concernant les modalités
pratiques de mise en œuvre d’un mécanisme de réponse rapide, tels qu’ils figurent
respectivement aux annexes I et II du document 201 EX/5 Partie I (E) ;
6.
Estime que le plan d’action, reproduit à l’annexe I du document 201 EX/5 Partie I (E),
devrait être considéré comme un document appelé à évoluer, qui sera ajusté et enrichi
au fil du temps, en coordination et en consultation avec les États membres concernés,
en fonction de l’évolution des besoins et de la situation sur le terrain ;
7.
Note que les activités prévues dans le plan d’action contribuent directement au
renforcement des conventions de l’UNESCO relatives à la culture et seront menées en
stricte conformité avec les règles des Nations Unies pertinentes, avec l’accord exprès
des États territoriaux concernés, et conformément aux dispositions pertinentes du droit
international ;
8.
Reconnaît que de nombreuses activités prévues dans le plan d’action sont également
adaptées aux situations de crise liées à des catastrophes ;
9.
Décide, par conséquent, de prendre en considération les situations de crise et d’urgence
liées à des catastrophes naturelles dans le plan d’action et d’en rendre compte dans son
titre, sa note introductive et, comme il conviendra, les activités pertinentes ;
10.
Appelle tous les États membres à soutenir la mise en œuvre de la Stratégie de
renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de protection de la culture et de
promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé et de son plan d’action,
notamment en versant à titre volontaire des contributions additionnelles au Fonds
d’urgence pour le patrimoine, ainsi qu’en fournissant des contributions en nature, le cas
échéant ;
11.
Prie la Directrice générale de lui rendre compte, à sa 202e session, de la mise en œuvre
de la Stratégie de renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de protection de la
culture et de promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé, y compris son
mécanisme de réponse rapide.
ANNEXE I
Plan d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie pour le renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de protection du
patrimoine culturel et de promotion du pluralisme culturel en temps de conflit armé et pour la protection de la culture dans les
situations d’urgence liées aux catastrophes naturelles
NOTE : Les activités incluses dans ce Plan d’action font référence aux deux objectifs principaux ainsi qu’à tous les domaines d’action prioritaires de la Stratégie
pour le renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de protection du patrimoine culturel et de promotion du pluralisme culturel en temps de conflit armé,
adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO lors de sa 38e session (résolution 38 C/48). Le Plan d’action s’applique également aux situations d’urgence liées
aux catastrophes naturelles, reconnaissant qu’une grande partie des activités prévues en son cadre sont aussi pertinentes aux crises et situations d’urgence
associées aux risques naturels et induits par l’homme et que ce type de catastrophes et les conflits armés interagissent souvent et se renforcent mutuellement.
Les activités sont regroupées en fonction de leur priorisation en court terme, moyen terme et long terme – le long terme s’étendant jusqu’à la fin de la durée
prévue de la Stratégie (c.à.d. jusqu’à 2022). Les coûts estimés sont approximatifs et devront être confirmés ou adaptés selon les besoins concrets et les
conditions spécifiques de mise en œuvre. Il est également précisé en vert, orange ou rouge, si le financement des activités est totalement, partiellement, ou non
couvert.
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I
Objectif 1 :
Renforcer la capacité des États membres à prévenir, atténuer et surmonter la perte de patrimoine et de diversité culturels faisant suite aux conflits
1
§§20,
25
Court terme
Développement d’outils de formation et mise en œuvre de formations concernant la protection des biens
culturels et le trafic illicite d’objets culturels pour les organes chargés de l’application des lois, le secteur
juridique, les forces armées et les unités spécialisées au niveau national
Cette activité sera basée sur le matériel pilote en cours d’élaboration et prendra également en compte la
coopération en cours avec l’Institut international pour l’unification du droit privé (UNIDROIT), l’Organisation
internationale de police criminelle (INTERPOL), l’Organisation mondiale des Douanes (OMD), l’Office des Nations
unies contre la Drogue et le Crime et les forces de police spécialisées ainsi que le Comité international du bouclier
bleu, y compris dans le cadre de la mise en œuvre des Résolutions 2199 (2015) et 2253 (2015) du Conseil de
sécurité des Nations unies. Dans le cadre de la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de
conflit armé et de ses deux (1954 et 1999) Protocoles, seront développés des boîtes à outils, des manuels et du
matériel facile d’usage ainsi que d’autres éléments pour renforcer les connaissances et les capacités de militaires,
des douanes et de la police pour protéger les biens culturels, en coopération avec les gestionnaires du patrimoine
et les communautés locales. En outre, par le développement de matériel et la fourniture de formations sur mesure,
cette activité accroîtra les connaissances en matière de prévention du trafic illicite et des outils internationaux
pertinents, particulièrement la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher
l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, et développera les capacités de
professionnels juridiques, notamment de juges, procureurs et avocats, ainsi que de gestionnaires du patrimoine,
agents d’application des lois, fonctionnaires, acteurs du marché de l’art, police, douanes et du secteur de la finance.
Seront utilisées des formations en ligne et d’autres méthodes innovantes pour faciliter la durabilité de cette action.
Idéalement, ces activités seront entreprises dans au moins 5 pays prioritaires, avec leur accord. Cette activité est
étroitement liée à l’activité 25.
400 000
Redressement
Réponse
Financement
obtenu
Préparation
Activité
Coûts
estimés ($)
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 2
#
§ dans
38C/49
2
§20
Formation d’aide d’urgence
Sur la base de la formation internationale du Centre international d’études pour la conservation et la restauration
des biens culturels (ICCROM) « L’aide d’urgence au patrimoine culturel en temps de crise », ainsi que les
expériences positives acquises par le programme de l’UNESCO en Libye, cette activité comprendra des cours
pratiques au niveau local en évacuation, protection, sauvegarde et recouvrement de patrimoine culturel en
situation d’urgence en partenariat avec l’ICCROM. Elle inclura également une formation pratique concernant la
promotion de la sécurité des artistes. Idéalement, ces cours bénéficieront à au moins 8 pays prioritaires, avec leur
accord. Par ailleurs, une boîte à outil d’aide d’urgence (applications, infographies, vidéos, etc.) sera développée
pour l’évaluation rapide de dommages, qui sera testée dans ces 8 pays et par la suite mise à disposition plus
largement à travers le monde aux professionnels du patrimoine et aux autorités. Les guides pour les musées du
Programme de sensibilisation au patrimoine mobilier de l’UNESCO seront également diffusés largement.
3
§20
Coûts
estimés ($)
Financement
obtenu
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
400 000
Développement d’outils d’inventaire, de suivi et d’évaluation pour la collecte, la documentation et le
250 000
partage d’événements touchant le patrimoine sous toutes ses formes, en faisant usage des technologies de
l’information et de la communication (TIC) et des réseaux sociaux.
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 3
Ceci comprendra une réunion de coordination sur les technologies déjà identifiés par l’UNESCO avec les acteurs
pertinents, ainsi que l’identification des besoins et des possibilités. Sur cette base, une approche méthodologique
sera proposée et des outils concrets développés afin de mieux préparer aux urgences et contribuer à la
réhabilitation et la transition à la suite de crises ou situations d’urgences, comme prévu dans les activités 8, 10, 11,
13, 15 et 23. L’activité inclura, entre autres, des modèles innovants pour des bases de données du patrimoine
– matériel et immatériel -, faisant usage du « crowd-sourcing », des réseaux sociaux, des applications mobiles, de
l’imagerie satellite, ainsi que le renforcement des systèmes de bases de données des polices et acteurs concernés
par la prévention des pillages et de l’étude des itinéraires de trafic, y compris par la surveillance d’internet. Ces
outils seront testés dans au moins 3 pays, et ensuite mis à plus large disposition. Ils pourraient être utilisés,
conjointement avec d’autres outils existants, dans le cadre de l’activité 13.
4
§20
Évaluation des risques et plans d’urgences pour les régions à risque
Un outil complet pour l’analyse et l’évaluation des risques du secteur culturel concernant la préparation et la
réponse aux urgences, y compris l’identification des lacunes et des opportunités, sera développé et testé dans 3
pays prioritaires. Des stratégies et plans d’urgences sur mesure seront développés sur cette base en consultation
avec des pays, afin de mitiger les risques pour la culture et saisir les opportunités offertes afin d’exploiter son
potentiel pour la résilience et la stabilité. La coopération du Conseil international des musées (ICOM), l’ICCROM et
du Comité international pour la préparation aux risques du Conseil international des monuments et des sites
(ICOMOS-ICORP) sera demandée pour la mise en œuvre de cette activité.
5
§§21, Campagne pour la ratification mondiale des Conventions de l’UNESCO
23, 25, En consultation avec les Organes directeurs pertinents des conventions culturelles de l’UNESCO, cette campagne
inclura l’organisation et la participation à des forums internationaux, comme la Cérémonie des Traités de 2017,
34
ainsi que des initiatives diplomatiques spécifiques par pays. Un tel plaidoyer sensibilisera les États aux avantages et
à l’importance de ratifier et mettre en œuvre, en temps de paix et par les mesures juridiques et institutionnelles
appropriées au niveau national, les traités pertinents contenant des normes internationales telles que les
Conventions culturelles de l’UNESCO et la Convention UNIDROIT de 1995, et promouvra la Déclaration universelle
des Droits de l’Homme et d’autres instruments pertinents. Une attention particulière sera portée aux régions aux
faibles taux de ratification, particulièrement de la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas
de conflit armé et ses deux Protocoles (1954 et 1999) et de la Convention de 1970 concernant les mesures à
prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens
culturels. Cette initiative continuera à promouvoir le respect, par toutes les parties du droit international
humanitaire (DIH) concernant la protection des biens culturels en temps de conflit armé ainsi que le droit
international pertinent pour les situations de crises et d’urgences en général, et s’appuiera sur les partenariats avec
le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et le Bureau de la Rapporteure spéciale dans le domaine des droits
culturels.
300 000
75 000
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Réponse
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 4
#
6
§§22,
25, 36
Renforcement de la campagne #Unite4Heritage, en faisant usage de médias internationaux, régionaux, et
nationaux ainsi que des réseaux sociaux
Coûts
estimés ($)
Financement
obtenu
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
275 000
Sur la base des résultats de la campagne mondiale #Unite4Heritage, jusqu’ici majoritairement concentrée sur les
réseaux sociaux et adressée aux jeunes du Moyen-Orient, sera développé du matériel de communication à travers
des partenariats innovants et des initiatives créatives. Celui-ci adoptera une échelle plus mondiale, afin de favoriser
des récits alternatifs à la haine et utiliser le patrimoine pour promouvoir la tolérance et la compréhension mutuelle.
Il visera des pays n’étant pas directement affectés par le conflit armé, et impliquera les industries du tourisme, des
médias, des arts, et autres, ainsi que les musées et collectionneurs privés, afin d’élargir la portée de la campagne
tout en promouvant ses valeurs clés de pluralisme culturel et d’appréciation du patrimoine, matériel et immatériel,
dans sa diversité, y compris concernant les problématiques du pillage et du trafic illicite. En coopération avec les
États membres et leur commission nationale pour l’UNESCO.
7
§24
Revue complète des cadres juridique et politique des refuges pour les biens culturels
75 000
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 5
Sur la base d’une évaluation des besoins effectuée en consultation avec les États membres, et afin de répondre au
manque actuel de cadre juridique et politique pour la mise en œuvre de refuges pour les biens culturels telle que
prévue par la Convention de La Haye de 1954, une évaluation juridique complète concernant leur mise en place et
leur opérationnalisation sera entreprise. Seront également examinés des cas d’études, desquels seront tirées des
leçons, justifications légales et bonnes pratiques, y compris concernant les modalités de restitution. Sur la base du
travail réalisé par l’Association de droit international et d’autres initiatives comme celle lancée à Abou Dhabi, y
compris les bases légales existantes fournies dans le Règlement d’exécution de la Convention de 1954 pour la
protection des biens culturels en cas de conflit armé et dans la Convention de 1970 concernant les mesures à
prendre pour interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens
culturels, ces résultats seront ensuite rassemblés dans des directives dédiées, non contraignantes, qui incluront des
principes et exigences minimales pour l’accueil temporaire d’objets du patrimoine mobilier évacués dans le cadre
de situations de crises et d’urgences, dans le respect des législations nationales et des Conventions internationales
applicables, et en particulier la Convention de La Haye de 1954 et ses deux Protocoles. Cette activité est
étroitement liée à l’activité 16.
8
§24
Mesures de premiers secours et de mitigation
Cette activité pourrait prévoir des mesures de premiers secours et de mitigation comme l’évaluation rapide de
risques, la gestion des décombres, la sécurisation de sites affectés, la stabilisation structurelle d’urgence de
monuments endommagés, la création d’inventaires d’urgence et le sauvetage d’objets culturels ainsi que leur
conservation, et le renforcement de la sécurité de musées et de sites, en consultation avec les pays hôtes. Dans
toute la mesure du possible, une composante de renforcement de capacités visant le personnel local sera intégrée
dans cette activité.
9
§24
Création et gestion d’un Mécanisme de réponse rapide
Sur la base des dispositions de la 38C/Résolution 48 (§§ 3 et 4), et de la force opérationnelle d’urgence « Unis pour
le patrimoine » créée par l’Italie, cette activité comprendra des consultations préparatoires avec des partenaires
opérationnels de l’UNESCO potentiels, des experts en patrimoine, des réseaux de connaissances et universitaires,
ainsi que des États membres contributeurs de ressources humaines ou financières, la création et le maintien d’une
base de données d’experts, l’organisation de formations d’initiation et d’approfondissement pour les experts
présélectionnés de la base de données, ainsi que le déploiement de missions d’évaluation rapide et de conseil afin
de soutenir les autorités nationales dans les pays concernés, selon les besoins et avec leur accord. Cette activité et
ses modalités de mise en œuvre sont détaillées dans l’Annexe II.
10 §26
Formulation et coordination des efforts internationaux pour la réponse d’urgence par pays
Conformément à son mandat, l’UNESCO continuera d’assurer la coordination technique de tous les acteurs
concernés, y compris les institutions et organisations culturelles régionales pertinentes, afin de formuler des Plans
d’action d’urgence pour la sauvegarde de la culture dans les pays affectés, ainsi que pour la mise en œuvre des
Plans d’action nouveaux et existants, en vue d’évaluer leur progrès, identifier les défis potentiels et déterminer les
réponses appropriées.
1 000 000
400 000
350 000
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Réponse
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 6
#
11 §§27,
28
12 §§30,
33
Développement de plans de redressement
Lorsque la sécurité le permet, cette activité sera mise en œuvre conjointement avec les autorités et les acteurs
concernés dans au moins 3 pays du Moyen-Orient afin de planifier la réhabilitation ou la restitution du patrimoine
ainsi que le développement du paysage urbain historique environnant dans des lieux choisis et d’intégrer ces efforts
dans le cadre de stratégies de consolidation de la paix et de réconciliation. Elle comprendra tout travail préparatoire
nécessaire, tel que la collecte de documentation, la réunion des acteurs, et la planification. Cette activité
constituera les fondations pour la mise en œuvre à moyen et long terme de programmes pour la réhabilitation et la
préservation du patrimoine culturel, également sous réserve des conditions de sécurité.
Évaluations des besoins pour le relèvement et la consolidation de la paix (RCPCA) et après catastrophe
(PDNA)
Coûts
estimés ($)
Financement
obtenu
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
300 000
350 000
Dans le cadre d’exercices des Nations Unies de RCPCA et de PDNA (« Post-Disaster Needs Assessment »), cette
activité vise à renforcer leur composante culture et à former le personnel de l’UNESCO, d’ONG du secteur culturel
et les fonctionnaires concernés en matière de méthodologie et de mise en œuvre, par 5 ateliers régionaux dédiés,
ainsi qu’à appuyer la participation de l’UNESCO, en ce qui concerne la culture, dans environ 3-4 PDNAs et 2 RCPCAs
par an.
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 7
13 §20
Moyen terme
Documentation préparatoire, évaluation des risques et plans d’urgence pour le patrimoine
Cette mesure préventive prévoit l’inventorisation et la documentation, y compris le développement d’inventaires
par les communautés (notamment du patrimoine immatériel), dans des pays affectés par les situations de crises ou
d’urgences ou à risque, avec l’accord de l’Etat concerné. Ceci inclura également l’élaboration de listes de sites et
emplacements culturels importants afin de soutenir les forces armées dans le développement de plans d’endroits à
ne pas attaquer (« no-strike lists »). Dans au moins 3 pays prioritaires, ces activités comprendront le développement
d’inventaires et de la documentation correspondante du patrimoine matériel et immatériel (ces pays recevront
également la formation d’aide d’urgence prévue sous l’activité 2), y compris par l’utilisation de la numérisation,
scans 3D et autres méthodes liées, telles que celles développées dans le cadre de l’activité 3. Elles présenteront
également des outils tels que l’Object ID pour le patrimoine mobilier comme mesure de prévention, promu par
l’UNESCO et l’ICOM, ainsi que le développement de plans complets de préparation aux risques pour les sites, les
institutions culturelles, et la promotion de la sécurité des artistes. Cette activité est liée à l’activité 25.
350 000
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Réponse
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 8
#
14 §§22,
36
Apprendre par le patrimoine : promouvoir le pluralisme culturel et renforcer l’engagement de la jeunesse
autour de la culture
Financement
obtenu
1 200 000
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 9
Cette activité contribuera au projet plus large « Apprendre par le patrimoine : renforcer l’engagement de la
jeunesse », et particulièrement concernant la promotion, par des activités éducatives, y compris informelles, du
pluralisme culturel et du respect pour le patrimoine culturel, dans le but de construire des sociétés plus tolérantes
et inclusives et de contribuer à la prévention de l’extrémisme violent. Sur la base du Programme « Le patrimoine
mondial aux mains des jeunes », et conjointement avec les secteurs de l’éducation, de la communication et de
l’information, ainsi que des sciences sociales et humaines de l’UNESCO, les partenaires appropriés, et les projets
NET-MED Youth et Jeunesse 2.0, le projet vise au développement d’un programme complet pour l’éducation sur le
patrimoine, avec la perspective à long terme de renforcer la protection du patrimoine sous toutes ses formes, de
faciliter l’accès au patrimoine par les jeunes générations pour le développement de leurs identités, y compris par
l’histoire et la commémoration. Ceci contribuera à un apprentissage meilleur par deux étapes liées : 1) au niveau
mondial, l’UNESCO développera un « kit de ressources pour les enseignants sur l’utilisation du patrimoine sous
toutes ses formes dans l’éducation » ; 2) au niveau local, des pays pilotes utiliseront ces ressources afin de former
une équipe de facilitateurs, qui travailleront ensuite avec des institutions de formation d’enseignants pour
développer des ressources éducatives adaptées (matériaux de formation d’enseignants, plans de cours, curriculum
et contenus) afin de s’adapter à leurs contextes respectifs. Dans les pays touchés par des crises ou situations
d’urgences, cette activité inclura la collaboration avec des acteurs locaux opérant dans les camps de réfugiés et de
déplacés, notamment des sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge, et tout particulièrement
ceux en charge des espaces d’accueil pour les enfants et d’autres efforts destinés aux enfants et aux jeunes. Cette
activité sera étroitement liée à l’activité 27 et sera concentrée dans un premier temps sur la crise des réfugiés
syriens.
Coûts
estimés ($)
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
15 §24
Création d’un Observatoire mondial du patrimoine culturel pour le suivi et la documentation de pillages de 400 000
et dommages aux sites du patrimoine culturel
Cette activité sera basée sur l’expérience de l’Observatoire syrien financé par l’UE et visera, avec l’accord des États
membres concernés, à rassembler de manière systématique des données fiables et vérifiées sur les dommages, la
destruction, le pillage et le trafic de biens culturels, avant, pendant et après le conflit, essentielles pour définir des
mesures prioritaires de mitigation, assurer le respect de la diversité culturelle, religieuse et ethnique, prévenir des
pertes supplémentaires et initier la planification de redressement à long terme. Sur la base des données collectées,
des rapports réguliers analyseront les faits sur le terrain. En partenariat avec UNOSAT et d’autres projets de
recherche pertinents, des données et la documentation concernant les pillages du et dommages au patrimoine
culturel, composantes essentielles afin d’évaluer la pertinence et l’envergure de mécanismes juridiques, seront
également rassemblées en parallèle du développement de systèmes et d’outils visant à maximiser la valeur de ces
efforts de documentation pour la justice de transition. Cette activité sera testée dans 3 pays prioritaires, avec leur
accord, et élargie à l’échelle mondiale par la suite. Elle soutiendra la mise en œuvre de l’activité 23.
16 §24
Facilitation de la mise en place de refuges pour les biens culturels
Sur la base de l’activité 7 et dans le respect des législations nationales et des Conventions internationales et accords
applicables, en particulier la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et
dans la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher l’importation,
l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels, cette activité facilitera, si et quand demandé
par les pays concernés, l’évacuation temporaire de biens culturels de sites, musées, et autres dépôts culturels vers,
en priorité, des refuges nationaux ou - quand l’option nationale n’est pas faisable - à l’étranger. Elle facilitera
également, si et quand demandé par les pays concernés, la création de refuges nationaux. À cette fin, l’UNESCO
apporterait, à la demande des pays concernés, son soutien en facilitant les contacts entre les pays d’origine et
d’accueil, par l’élaboration d’accords, y compris les modalités de restitution, et, si requis, la mise à disposition de
coordination et de soutien technique pour le transfert et la protection de collections.
500 000
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Réponse
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 10
#
17 §§22,
28
Projets de redressement des communautés locales
18 §22
Création culturelle pour l’inclusion sociale et des sociétés en paix
Dans la mesure du possible, il est proposé de mettre en œuvre un nombre d’initiatives de réhabilitation ou de
redressement de la culture, par et sous la responsabilité des communautés locales, à leur demande et en
coordination avec les autorités nationales de l’État membre en question. Ce type d’efforts visera, par la
réhabilitation culturelle, matérielle et immatérielle, et lié aux efforts plus larges de consolidation de la paix, à
réconcilier les communautés, soutenir le dialogue, promouvoir le développement durable et contribuer à renforcer
les conditions préalables à l’intégration locale dans les communautés hôtes ou au retour. Cette activité est
complémentaire à l’activité 11, dans le cadre des efforts de redressement plus larges.
Ceci comprendra la collaboration avec des artistes et le secteur des arts du spectacle à la suite de crises ou
situations d’urgences et avec des communautés de déplacés dans au moins 5 pays, afin de renforcer l’inclusion
sociale et le développement durable, en tant que facteur facilitant d’autres activités liées aux efforts de transition
et de consolidation de la paix. La coopération d’ONG actives dans ce domaine sera recherchée. Cette activité est
liée aux activités 11 et 17.
Coûts
estimés ($)
Financement
obtenu
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
300 000
150 000
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 11
19 §§20, Évaluation et continuation d’activités du court terme
1 875 000
21, 23, Suite à une évaluation, certains éléments (p. ex. formations, sensibilisation, plaidoyer, etc.) des activités 1, 2, 4, 5, 6,
24, 25, 8, 9, 10, 11 et 12 du court terme seront continués dans le moyen terme également.
26, 27,
28, 30,
33, 34,
36
Long terme
20 §19
Renforcer les synergies entre les Conventions
Sur la base des initiatives en cours au sein des mécanismes statutaires concernés, cette activité prévoit d’effectuer
une étude afin d’analyser, en consultation avec les acteurs pertinents, notamment les organes directeurs des
Conventions et les mécanismes associés, les lacunes et les opportunités, en particulier liées à la protection de la
culture dans les crises ou situations d’urgence, associées à toutes les Conventions et à leurs synergies potentielles.
Ceci visera à proposer des moyens de renforcer l’efficacité des mécanismes de reporting et de suivi des
Conventions, ainsi que l’institutionnalisation de la Réunion des Présidents des Comités des Conventions culturelles
de l’UNESCO et des réunions conjointes des Bureaux des organes de suivi des Conventions.
21 §§20,
21, 22,
23, 24,
25, 26,
27, 28,
30, 33,
34, 36
Évaluation et continuation d’activités du court et moyen terme
Suite à une évaluation, certains éléments (p. ex. formations, sensibilisation, plaidoyer, etc.) des activités 1, 2, 4, 5, 6,
8, 9, 10, 11 et 12 du court terme et des activités 13, 14, 15, 16, 17 et 18 du moyen terme seront continués dans le
long terme également.
100 000
3 025 000
Redressement
Financement
obtenu
Réponse
Coûts
estimés ($)
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 12
#
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
Objectif 2 :
Intégrer la protection de la culture dans l’action humanitaire, les stratégies de sécurité et les processus de construction de la paix
en faisant participer les acteurs concernés en dehors du domaine de la culture
Court terme
22 §§25,
33
En consultation avec les Organes directeurs de la Convention de 1970 concernant les mesures à prendre pour
interdire et empêcher l’importation, l’exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels et dans le
cadre de la mise en œuvre des Résolutions 2199 (2015) et 2253 (2015) du Conseil de sécurité des Nations unies qui
condamnent les destructions du patrimoine culturel iraquien et syrien et décident que tous les États membres
doivent prendre les mesures voulues pour empêcher le commerce des biens culturels de ces pays, cette activité
vise à renforcer la coopération en cours avec INTERPOL, l’Organisation mondiale des Douanes, l’ONUDC, UNIDROIT,
des unités de polices nationales spécialisées, des initiatives de recherche, des réseaux universitaires et d’autres
partenaires de l’UNESCO, y compris du secteur culturel tels que l’ICOM, pour la prévention du trafic illicite, le suivi,
le contrôle, l’authentification, la saisie, la conservation et la restitution d’objets volés et exportés illégalement, y
compris le développement conjoint d’outils et de politiques nationales et internationales et à encourager la
conclusion d’accords bilatéraux pour l’import, l’export et le retour de biens culturels. Une attention particulière va
être accordée au marché de l’art, y compris en ligne. Cette activité est étroitement liée aux activités 1, 3, 6, 7, et 16.
Coopération et échange d’informations avec la Cour pénale internationale (CPI)
À la demande de la CPI dans le cadre d’enquêtes concernant des attaques présumées contre le patrimoine culturel,
l’UNESCO pourrait accepter de coopérer avec la CPI, au cas par cas, en fournissant des informations factuelles et de
la documentation appropriées en sa possession, sous sa garde ou sous son contrôle.
250 000
100 000
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 13
23 §29
Coopération renforcée pour la lutte contre le trafic illicite
24 §§33,
34
Coopération et échange d’information avec le Conseil des Droits de l’Homme et la Rapporteure spéciale
des Nations unies dans le domaine des droits culturels
Afin d’intégrer la culture dans les politiques des Droits de l’Homme, cette activité pourrait inclure la recherche,
l’évaluation et le développement de directives non contraignantes basées sur la pratique effective d’États, ainsi que
l’organisation d’événements spéciaux de plaidoyer dans le cadre du Conseil des Droits de l’Homme et en
coopération avec la Rapporteure spéciale des Nations unies dans le domaine des droits culturels, ainsi que
l’exploration de possibilités de coopération avec d’autres Rapporteurs spéciaux, y compris le Rapporteur spécial des
Nations unies pour les formes contemporaines de racisme, discrimination raciale, xénophobie et d’intolérance liée.
Elle pourrait également comporter la coopération avec le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations
unies pour la prévention de génocides concernant le développement d’outils d’alerte précoce de possibles
génocides qui prendraient en compte les violations de droits culturels et les attaques contre la culture.
150 000
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Réponse
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 14
#
25 §§33,
35
Intégration de la protection du patrimoine culturel dans les opérations de maintien de la paix des Nations
unies (y compris parmi leurs composantes civiles et de police) et les missions politiques spéciales des
Nations unies, lorsque leur mandat inclut la protection du patrimoine culturel
Financement
obtenu
400 000
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 15
Cette activité comprendra des actions de formation et de sensibilisation, sur la base des expériences de
collaboration de l’UNESCO avec la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au
Mali (MINUSMA), et avec d’autres missions de maintien de la paix des Nations unies au Liban, en Haïti et en
République démocratique du Congo (RDC), ainsi que du travail du Comité international du Bouclier bleu et du CICR,
et des matériaux pilotes développés (activité 1). Ceux-ci seront adaptés aux spécificités des forces de maintien de la
paix des Nations unies, dans le respect des normes et des principes de la Charte des Nations unies, et qui incluent la
protection du patrimoine culturel dans leur mandat. Ces modules de formation seront testés dans des initiatives de
renforcement de capacités pilotes en coopération avec le Département des Opérations de maintien de la Paix
(DOMP) et l’Institut des Nations unies pour la formation et la recherche (UNITAR). Elles visent à renforcer, au sein
du personnel des missions, y compris de police, la sensibilisation aux principes de base du DIH concernant la
protection des biens culturels, et en général à l’importance de la culture et du patrimoine culturel et à la nécessité
de les sauvegarder.
Par ailleurs, également sur la base de la collaboration passée avec la MINUSMA, cette activité comprendra
l’échange d’information (p. ex. pour le développement par des forces armées de « no-strike lists ») et le conseil sur
la protection des biens culturels, ainsi que, si et quand expressément prévu dans leur mandat tel que déterminé par
le Conseil de sécurité des Nations unies et à la demande de ce dernier, la coopération avec les missions de maintien
de la paix sur le terrain pour la protection des biens du patrimoine mondial culturel et naturel, par le déploiement
d’experts techniques UNESCO en coordination avec le DOMP et le commandement de mission. Cette activité est
étroitement liée aux activités 1 et 13.
Coûts
estimés ($)
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
26 §§33,
34
27 §§33,
34
Moyen terme
Intégration de la culture dans les efforts d’assistance humanitaire liés au déplacement de populations
Ceci comprendra des travaux de recherche, du matériel promotionnel, des évaluations, le développement de
directives, des formations et l’organisation d’événements spéciaux avec les agences des Nations unies concernées
(Comité permanent interorganisations, l’Office du Haut Commissaire des Nations unies pour les réfugiés,
l’Organisation internationale pour les migrations) et une sélection d’acteurs humanitaires aux niveaux mondial et
local. La priorité sera donnée au déplacement et à la migration concernant l’accès à la culture dans les situations de
déplacement, y compris par le développement d’outils dédiés (comme le tableau matriciel des personnes déplacées
de l’OIM) en vue de leur intégration dans des communautés d’accueil ou la réintégration. Dans le cadre d’un effort
pilote concentré sur les réfugiés syriens, des évaluations seront faites concernant la sauvegarde et l’importance du
patrimoine culturel immatériel pour la résilience des communautés pendant les crises humanitaires et situations
d’urgence, visant au développement d’outils concrets. Cette activité sera étroitement liée à l’activité 14.
Intégration de la culture dans les efforts de consolidation de la paix
Dans le cadre de la révision récente de l’architecture des Nations unies pour la paix, comme décidé par l’Assemblée
générale des Nations unies, cette activité visera à intégrer une composante culture dans les politiques et outils
utilisés par les acteurs des Nations unies impliqués dans des efforts de consolidation de la paix. Ceci comprendra de
la recherche, le développement de matériels promotionnels et de guides, par exemple pour des conseillers du
Département des affaires politiques des Nations unies et le personnel du Bureau d’appui de la consolidation de la
paix ; l’inclusion de la culture dans des outils d’évaluation de vulnérabilités (comme l’Analyse de conflit et de
développement (CDA) récemment élaborée par le Groupe de travail des Nations unies sur la transition) ;
l’organisation de réunions thématiques (par exemple dans le cadre des sessions de la Commission de consolidation
de la paix) ; et finalement l’élaboration de propositions de projets qui pourraient être soutenus par les mécanismes
de financement de consolidation de la paix, comme la création de « parcs de paix » ou des « sites de conscience ».
Ceci sera fait à échelle mondiale, et sujet à la disponibilité de fonds, testé dans au moins 5 pays en coopération avec
les acteurs humanitaires concernés.
200 000
200 000
Financement
obtenu
Redressement
Coûts
estimés ($)
Réponse
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 16
#
28 §§33,
35
Zones culturelles protégées
Sur la base légale de la Convention de 1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et de son
Second Protocole (1999) et du DIH pertinent, ainsi que sur le droit d’initiative octroyé à l’UNESCO dans ce cadre,
cette activité explorera, à travers des consultations avec le Département des affaires politiques et le Département
des opérations de maintien de la paix des Nations unies, le cadre juridique pour la possible création de zones
culturelles protégées - des sites importants du patrimoine culturel clairement identifiés et protégés du conflit sur la
base d’un accord mutuel entre les forces militaires opérant dans la région concernée -, ainsi que les modalités
pratiques de mise en œuvre sur le terrain, y compris par les partenaires de l’UNESCO tels que le CICR, tout en
prenant en compte les particularités de tout cas et en accord avec le cadre juridique national pour la protection des
biens culturels. La création en elle-même de Zones culturelles protégées requerrait l’accord de toutes les parties à
un conflit.
29 §§25, Évaluation et continuation d’activités du court terme
29, 33, Suite à une évaluation, certains éléments (p. ex. formations, sensibilisation, plaidoyer, etc.) des activités 22, 23, 24,
34, 35 25 et 26 du court terme seront continués dans le moyen terme également.
30 §§25,
29, 33, Suite à une évaluation, certains éléments (p. ex. formations, sensibilisation, plaidoyer, etc.) des activités 22, 23, 24,
34, 35 25 et 26 du court terme et des activités 27 et 28 du moyen terme seront continués dans le long terme également.
Financement
obtenu
40 000
850 000
1 200 000
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 17
Long terme
Évaluation et continuation d’activités du court et moyen terme
Coûts
estimés ($)
Redressement
Activité
Réponse
§ dans
38C/49
Préparation
#
General
31 §51
Gestion et promotion du Fonds d’urgence pour le patrimoine
Ceci comportera le développement de procédures et de mécanismes d’évaluation, la coordination de la mise en
œuvre d’activités, le reporting ainsi que des initiatives pour la levée de fonds et la communication. Ces activités
pourraient inclure la préparation de matériel promotionnel, l’organisation de réunions d’information ainsi que le
développement et le maintien d’une page web complète - au sein du site de l’UNESCO - sur le programme
comprenant des informations à jour sur les activités en court, ainsi que la prise de contact proactive avec de
potentiels donateurs des secteurs public et privé.
300 000
Ressources humaines (6 ans)
1 (P3) Chargé de projet - Coordination du Fonds d’urgence pour le patrimoine et du Mécanisme de
réponse rapide (CLT/HER/EPR)
1 103 976
1 (P2) Chargé de projet associé - Développement et mise en œuvre de partenariats et outils innovants
(CLT/HER/EPR)
936 000
1 (P1/P2) Chargé de projet associé - Recherche, gestion des connaissances et communication
(CLT/HER/EPR)
725 976
1 (P2) Chargé de projet associé - 1970 (CLT/HER/MHM)
936 000
1 (P2) Chargé de projet associé - 1954 (CLT/HER/CHP)
936 000
1 (P2) Chargé de projet associé - 1972 (CLT/HER/WHC/ARB)
936 000
1 (P3) Chargé de projet - Bureau de Bagdad
1 350 000
1 (P3) Chargé de projet - Bureau de Beyrouth
1 350 000
1 (P3) Chargé de projet - Libye
1 350 000
SOUS-TOTAL
24 914 976
Redressement
Financement
obtenu
Réponse
Coûts
estimés ($)
Activité
Préparation
§ dans
38C/49
201 EX/5 – Partie I (E)
Annexe I – page 18
#
201 EX/5 Partie I (E)
Annexe II
ANNEXE II
Proposition pour la création et la gestion d’un mécanisme pour l’intervention
et la mobilisation rapides d’experts nationaux (Base de données « Unite4Heritage »)
Introduction
Dans son paragraphe 3, la résolution 48 adoptée par la Conférence générale lors de sa 38e session
(résolution 38 C/48) appelle les États membres à définir des mécanismes pour la mobilisation rapide
d’experts nationaux comme moyen de soutenir l’élaboration du Plan d’action pour la mise en œuvre
de la Stratégie pour le renforcement de l’action de l’UNESCO en matière de protection du patrimoine
culturel et de promotion du pluralisme culturel en cas de conflit armé. Son paragraphe 4, par ailleurs,
invite la Directrice générale à étudier, en collaboration avec les États membres, les modalités
pratiques d’une mise en œuvre d’un tel mécanisme d’intervention et de mobilisation rapides
d’experts nationaux.
Le Secrétariat salue les suggestions, commentaires et bonnes pratiques de qualité partagés par les
États membres dans le cadre des consultations entreprises. Les commentaires reçus soulignent le
besoin d’évaluer attentivement les implications variées de nature juridique et financière. Dans
l’élaboration approfondie du concept pour la création et la gestion d’un mécanisme pour l’intervention
rapide et la mobilisation d’experts nationaux, le Secrétariat étudiera ces questions avec soin.
Ce document décrit comment un tel mécanisme pourrait être mis en place au sein de l’UNESCO,
sur la base des consultations préliminaires avec les États membres ainsi que des partenaires
potentiels.
Création et fonctionnement d’un mécanisme de réponse rapide
L’UNESCO peut déployer le mécanisme de réponse rapide à la demande des autorités nationales
et en pleine consultation avec elles. Ce mécanisme complémente, selon les besoins, les
mécanismes existants de l’UNESCO, tels que les missions liées à la mise en œuvre ou l’exécution
de la Convention du patrimoine mondial. Afin d’assurer l’efficacité et l’efficience de la réponse, le
mécanisme proposé pour l’intervention rapide d’experts nationaux devrait reposer sur une base de
données créée par l’UNESCO, comprenant des experts présélectionnés, issus de domaines liés à
la protection et à la sauvegarde de la culture, prêts à être déployés. Dans ce cadre, les experts
pourraient également être déployés, individuellement ou en équipe, sur la base d’accords
spécifiques entre l’UNESCO et des gouvernements.
Les experts de la base de données seront amenés à porter leur concours à la protection et la
sauvegarde du patrimoine culturel à risque dans des situations d’urgence liées aux conflits et/ou aux
catastrophes naturelles. Pour ce faire, leur assistance pourrait être requise à toute étape de la
gestion de crise, c’est-à-dire avant, pendant ou après, et contribuer à la préparation, la réponse
d’urgence et aux initiatives de redressement.
Les experts, une fois déployés, porteront leur concours à la protection et la sauvegarde du
patrimoine culturel en appliquant leur expertise professionnelle technique ou juridique, mais ne
seront pas impliqués dans les actions liées à l’application de la loi et au maintien de la sécurité (par
exemple en assurant la protection physique de personnes, d’un site ou musée).
Les experts de la base de données pourraient être amenés à intervenir dans les activités suivantes,
entre autres :
201 EX/- Partie I (E)
Annexe II – page 2
• l’évaluation rapide de dommages et autres besoins liés au patrimoine culturel et en ligne
avec les législations nationales pertinentes, et l’identification de mesures de sauvegarde
d’urgence ;
• le soutien technique dans la mise en œuvre de mesures de sauvegarde d’urgence, y
compris la documentation, la stabilisation de structures à risque, le recouvrement et la mise
à l’abri de collections, le transport de biens culturels mobiles à risque vers des refuges, le
conseil juridique ;
• le développement de capacités, y compris par la formation de personnel d’autorités
nationales, d’ONG et de bénévoles ;
• des services de conseil juridique auprès des autorités nationales en matière de
renforcement de protection de biens culturels ;
• des activités liées à la culture en soutien aux personnes déplacées internes et aux réfugiés,
telles que le soutien psychosocial, des programmes éducatifs, y compris la formation
professionnelle, etc.
Des profils prédéterminés seront établis avec le soutien d’un comité consultatif créé à cette occasion
et impliquant les partenaires institutionnels de l’UNESCO comme l’ICOM, l’ICCROM, l’ICOMOS et
le Comité international du bouclier bleu. Les candidatures seront ensuite analysées sur la base de
ces profils. Les compétences désirées ne seront pas limitées aux connaissances et aptitudes dans
un domaine spécifique lié à la protection de la culture, mais incluront également la capacité à
travailler dans un environnement multiculturel dans des situations d’urgence comprenant des défis
sécuritaires, le cas échéant. Il sera également veillé à la diversité des profils, aux nationalités, à
l’expérience régionale, aux compétences linguistiques et au genre. Par ailleurs, les principes
humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance opérationnelle, adoptés par
les Nations Unies, seront appliqués dans la sélection et le déploiement des experts. Au sein de
l’UNESCO, cette base de données serait gérée par l’Unité de préparation et réponse aux urgences
du Secteur de la culture.
Les experts sélectionnés seront intégrés à la base de données et il leur sera demandé de garantir,
et reconfirmer tous les deux ans, leur disponibilité à être déployés dans un temps limité et à mettre
à disposition leurs services, y compris dans des zones en situation critique. Une fois sélectionnés,
les experts devront suivre des formations d’initiation et d’approfondissement, éventuellement basées
sur des pratiques existantes. Celles-ci auront pour but de leur apporter toute information nécessaire
au contexte dans lequel ils seront déployés, en particulier les modalités institutionnelles et de
sécurité, mais aussi les mécanismes liés à la culture auxquels ils pourraient être amenés à
contribuer, telles que l’évaluation des besoins en situations après catastrophe (PDNA) pour la
culture. Par ailleurs, comme de coutume pour tous les experts de l’UNESCO, les experts inclus dans
la base de données devront valider et maintenir à jour les cours de formation en ligne des Nations
Unies concernant la sécurité. Ils recevront également des instructions spécifiques relatives au pays
dans lequel ils seront déployés. La qualité de leurs contributions aux missions sera évaluée à l’issue
de ces dernières, en vue d’un futur redéploiement au nom de l’UNESCO.
La décision de déployer un ou plusieurs experts sera prise par le Secrétariat de l’UNESCO en
concertation avec l’État membre concerné, comme cela correspond aux pratiques courantes pour
toute mission technique entreprise par l’UNESCO en réponse à une urgence liée à la protection du
patrimoine culturel. Le Secrétariat fera rapport sur les déploiements de réponse rapide dans le cadre
de ses rapports aux organes directeurs concernant la mise en œuvre du Plan d’action.
Le déploiement des experts de la base de données sera sujet à l’octroi d’une habilitation de sécurité
par le Département de sûreté et de sécurité des Nations Unies (DSS) et nécessitera la formalisation
de questions juridiques et administratives, conformément aux procédures des Nations Unies. Les
201 EX/- Partie I (E)
Annexe II – page 3
différentes modalités (présentées dans le tableau ci-dessous) dépendent de la durée, de la source
de financement, ainsi que de l’organisme organisant le déploiement. Dans tous les cas, les experts
déployés devront signer avec l’UNESCO un contrat individuel à définir et auront, pendant leur
mission, le statut d’« experts UNESCO », et non de personnel de l’Organisation.
MÉCANISME
DE RÉPONSE
RAPIDE
Type de
partenariat
Déploiement direct
Expert
individuel
Déploiement indirect
Gouvernement
Gouvernement
Partenaire en
attente externe
Modalité
Contrat de
opérationnelle consultant OU
ordre de
mission
Accord de prêt
+ contrat de
prêt individuel
Accord de
partenariat en
attente externe 1+
« Engagement »
individuel
Accord de
partenariat en
attente externe +
« Engagement »
individuel
Dépenses de
déploiement
UNESCO
Gouvernement
OU
Gouvernement
(salaires) et
UNESCO
(mission)
Gouvernement
UNESCO OU
Partenaire en
attente externe
OU les deux
Organisation
du
déploiement
UNESCO
UNESCO
Gouvernement
Partenaire en
attente externe
Les experts de la base de données pourraient également être déployés dans le cadre de missions
des Nations Unies, dirigées par le Département des opérations de maintien de la paix des Nations
Unies (DOMP) ou le Département des affaires politiques des Nations Unies, dont le mandat inclurait
la protection du patrimoine culturel et qui demanderait à l’UNESCO d’apporter son appui à la mise
en œuvre de cet aspect particulier du mandat. Dans ce cas, et sur la base des termes de références
de la mission des Nations unies en question, l’UNESCO pourrait définir des modalités spécifiques
avec le DOMP ou le Département des affaires politiques des Nations Unies, dans le cadre
desquelles les experts de la base de données coopéreraient avec la mission des Nations unies pour
protéger le patrimoine culturel et/ou naturel. Un tel accord nécessiterait des accords spécifiques
formels entre l’UNESCO et le DOMP ou le Département des affaires politiques des Nations Unies,
en conformité avec les règles et procédures en vigueur et en consultation avec les autorités du pays
concerné. Les termes de l’accord dépendraient de plusieurs facteurs, y compris l’envergure du
travail, la présence d’un bureau de l’UNESCO dans le pays hôte du quartier général de la mission
des Nations Unies et la disponibilité de fonds pour soutenir le déploiement des experts. La
contribution des experts de l’UNESCO pourrait comporter la formation et la sensibilisation du
personnel de la mission (notamment militaire et de police) en rapport avec la protection du
patrimoine ; le renforcement des capacités des autorités nationales et des communautés locales ;
et le soutien technique pour l’évaluation et des mesures urgentes de protection et de sauvegarde.
La mission des Nations Unies, comme cela a été le cas pour la MINUSMA au Mali, pourrait
1
Les partenaires en attente externe (« Stand-by Partners ») sont des organisations qui gèrent des bases
de données de personnel qualifié pouvant être déployé rapidement dans des bureaux hors-siège à la
demande de l’UNESCO. Les procédures y relatives sont précisées dans un manuel en ligne, disponible
en anglais uniquement :
http://www.unesco.org/new/fileadmin/MULTIMEDIA/HQ/BSP/pdf/standby_partnerships.pdf
201 EX/- Partie I (E)
Annexe II – page 4
contribuer en assurant la logistique et le soutien de sécurité, ainsi que le suivi de la situation relative
au patrimoine culturel, par son personnel militaire ou de police.
La création et l’opérationnalisation de la base de données nécessiteraient des ressources
importantes pour l’UNESCO, sur une base structurelle et permanente. Dans l’idéal, celles-ci
devraient être prévues dans le programme régulier et le budget de l’Organisation, a minima pour
maintenir ses capacités pour la gestion de la base de données. Les contributions extrabudgétaires,
néanmoins, seront également critiques pour assurer un impact optimal de ce mécanisme sur le
terrain. Les donateurs intéressés pourraient contribuer au Fonds d’urgence pour le patrimoine ou
par des fonds en dépôt dédiés.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (F)
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l’ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
F.
Décisions et activités récentes des organisations du système
des Nations Unies intéressant l’action de l’UNESCO
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 8.
201 EX/5 Partie I (F)
F.
Décisions et activités récentes des organisations du système des Nations Unies
intéressant l’action de l’UNESCO
(Suivi des décisions 124 EX/6.1 et 167 EX/4.2)
1.
En 2016, l’UNESCO a participé activement, selon qu’il convenait, aux réunions et sommets de
haut niveau du système des Nations Unies, ainsi qu’aux manifestations organisées en marge de
ceux-ci – autant d’occasions qu’elle a saisies pour faire entendre les messages et priorités de
l’Organisation. On citera notamment : la 71e session de l’Assemblée générale des Nations Unies ;
la 31e session du Conseil des droits de l'homme (février 2016) ; la 60e session de la Commission de
la condition de la femme (mars 2016) ; la réunion de coordination annuelle de l’Équipe spéciale de
lutte contre le terrorisme (CTITF) (mars 2016) ; le Sommet mondial sur l’action humanitaire
(mai 2016) ; la célébration du 15e anniversaire du Pacte mondial des Nations Unies (juin 2016) ; le
Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisé par l’ECOSOC (juillet
2016) ; la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements
climatiques (COP-22) (Marrakech, Maroc, novembre 2016) ; l’Examen approfondi de haut niveau à
mi-parcours de la mise en œuvre du Programme d’action d’Istanbul en faveur des pays les moins
avancés (Antalya, Turquie, mai 2016) et l’Exposition mondiale sur le développement Sud-Sud
(octobre-novembre 2016).
2.
L’UNESCO a régulièrement contribué, à la demande, aux rapports du Secrétaire général de
l’ONU, ainsi qu’à d’autres documents et/ou publications pertinentes du système des Nations Unies,
dont les rapports intitulés « Point annuel sur les objectifs de développement durable » et « Rapport
sur les objectifs de développement durable ». Comme prescrit, l’UNESCO a présenté à l’Assemblée
générale des rapports détaillés sur les points de l’ordre du jour pour lesquels l’Organisation est dotée
d’un mandat ou d’une responsabilité́ spécifique. Ainsi, les rapports ci-après ont été ou seront
examinés et ont servi de fondement à certaines résolutions de l’Assemblée générale des Nations
Unies à sa 71e session :
• Rapport sur l’alphabétisation, enjeu vital : définir les futurs programmes d’action et rapport
sur l’enseignement de la démocratie.
• Rapport sur la mise en œuvre de l’Année internationale de la lumière et des techniques
utilisant la lumière (2015).
• Rapport intitulé « Les programmes de communication pour le développement dans le
système des Nations Unies ».
• Rapport du Secrétaire général sur la promotion d’une culture de paix, du dialogue, de
l’entente et de la coopération entre les religions et les cultures au service de la paix.
3.
Au moment de la rédaction du présent rapport, l’Assemblée générale a adopté, à sa
e
71 session, les résolutions ci-après qui font référence à des programmes de l’UNESCO et/ou
confient une ou plusieurs tâches spécifiques à l’Organisation :
– Examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du
système des Nations Unies (A/RES/71/243). Dans cette résolution le système des
Nations Unies pour le développement et ses entités sont mentionnés comme un tout, sans
distinction entre les fonds, programmes et institutions spécialisées (ce qui n’était pas le cas
dans les résolutions précédentes) ; il y est plus souvent question des « mandats et rôles de
chacune » des entités, ainsi que des « ressources et [des] compétences propres à chacune
d’entre elles ». L’Assemblée générale demande aux entités du système des Nations Unies
pour le développement « d’intégrer les objectifs de développement durable dans leurs
documents de planification stratégique et dans leurs activités à tous les niveaux, en étroite
consultation avec [leurs] organes directeurs [respectifs] », pour présentation à ceux-ci en
vue de leur approbation. L’élimination de la pauvreté « doit rester la principale priorité ». On
201 EX/5 Partie I (F) – page 2
notera que l’UNESCO œuvre déjà à la mise en œuvre de cette résolution, en particulier en
ce qui concerne l’intégration du Programme de développement durable à l’horizon 2030,
les méthodes de travail des organes directeurs, la gestion et la budgétisation axées sur les
résultats, le budget intégré, le dialogue structuré sur le financement et la participation aux
mécanismes du système des Nations Unies au niveau des pays (pour plus de détails, voir
le document 201 EX/5.INF).
– Enseignement de la démocratie (A/RES/71/8). En s’appuyant sur le rapport pertinent
établi par l’UNESCO (cf. paragraphe ci-dessus), l’Assemblée « engage» les organismes
des Nations Unies, notamment l’UNESCO, « à intensifier leur action en faveur des valeurs
que sont la paix, les droits de l’homme, la démocratie, le respect de la diversité́ religieuse
et culturelle et la justice par l’enseignement », et les invite à « apporter les compétences et
les moyens nécessaires à l’élaboration de programmes et de supports pédagogiques au
service de la démocratie ». Elle « prie le Secrétaire général, avec le concours de la
Directrice générale de l’UNESCO, de lui rendre compte à sa 73e session, dans l’un des
rapports qu’il est tenu de lui présenter, de l’application de la présente résolution ».
– Coopération entre l’Organisation des Nations Unies et le Conseil de l’Europe
(A/RES/71/17). L’Assemblée « prend note de la coopération existant entre le Conseil de
l’Europe et l’[UNESCO] […] dans le domaine de l’éducation, et souhaite qu’elle se
développe en restant axée sur le rôle de l’éducation dans la création de sociétés justes et
humaines, où la participation est la règle et où l’individu et la société sont à même
d’entretenir un dialogue interculturel, et sur la promotion de la diversité des expressions
culturelles ». Elle « se félicite de la coopération entre le Conseil de l’Europe et [plusieurs
organismes des Nations Unies dont l’UNESCO] pour l’organisation du premier Forum
mondial sur les politiques relatives à la jeunesse, qui s’est tenu en Azerbaïdjan en octobre
2014, et encourage ces organismes à poursuivre leur coopération pour promouvoir la mise
en œuvre de l’Engagement de Bakou en faveur de politiques relatives à la jeunesse afin
de contribuer à l’application du Programme d’action mondial pour la jeunesse ». Enfin, elle
« prend note du Mouvement contre le discours de haine, campagne de la jeunesse contre
les discours de haine en ligne et pour les droits de l’homme lancée par le Conseil de
l’Europe, et encourage l’UNESCO à continuer de coopérer avec le Conseil sur ce thème ».
– Le droit des aquifères transfrontières (A/RES/71/150). L’Assemblée « salue les efforts
déployés par le Programme hydrologique international […] afin que les États membres
appellent davantage l’attention sur le projet d’articles sur le droit des aquifères
transfrontières et en améliorent la compréhension, notamment en organisant une série de
stages de formation sur son application, ainsi qu’en dressant un inventaire des systèmes
aquifères transfrontières à travers le monde et en les évaluant » et « invite le Programme
hydrologique international […] à poursuivre sa collaboration en continuant d’apporter son
assistance technique et scientifique avec l’assentiment de l’État bénéficiaire et dans le
cadre de son mandat ».
– Le sport, moyen de promouvoir l'éducation, la santé, le développement et la paix
(A/RES/71/160). « Constatant le rôle de l’UNESCO […], des déclarations qu’elle a
adoptées, ainsi que de la convocation de la sixième Conférence, qui se tiendra à Kazan
(Fédération de Russie) en [juillet] 2017 », « prenant acte de la version révisée de la Charte
internationale de l’éducation physique, de l’activité physique et du sport, proclamée par la
Conférence générale de l’[UNESCO à sa 38e session] en novembre 2015 », et « prenant
note de la proclamation par UNESCO, à la 38e session de sa Conférence générale, du
20 septembre comme Journée internationale du sport universitaire », l’Assemblée
« engage les États membres qui ne l’ont pas encore fait à envisager de signer et de ratifier
la Convention relative aux droits de l’enfant et les Protocoles facultatifs y afférents, la
Convention relative aux droits des personnes handicapées et la Convention internationale
contre le dopage dans le sport, d’y adhérer et de les appliquer ».
201 EX/5 Partie I (F) – page 3
– L'alphabétisation, enjeu vital : définir les futurs programmes d'action (A/RES/71/166).
« Prenant note avec intérêt du rapport de la Directrice générale de l’UNESCO »,
l’Assemblée « prie l’Organisation […] de continuer à jouer son rôle de coordonnateur et de
catalyseur en appliquant les recommandations de l’Alliance mondiale pour l’alphabétisation
et en continuant, en collaboration avec ses partenaires, d’aider les États membres à
renforcer leurs capacités concernant l’élaboration des politiques, l’exécution des
programmes, le suivi et l’évaluation, les échanges d’informations et de connaissances sur
les politiques, les programmes et les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs de
développement durable relatifs à l’alphabétisation, notamment la cible 4.6 concernant
l’alphabétisation des jeunes et des adultes, ainsi qu’à créer des synergies entre l’Alliance
mondiale et d’autres initiatives, y compris le Partenariat mondial pour l’éducation des filles
et des femmes et le Réseau mondial des villes apprenantes ».
– Droit des peuples autochtones (A/RES/71/178). L’Assemblée « proclame l’année 2019,
dès le 1er janvier, Année internationale des langues autochtones […] et invite l’UNESCO,
en collaboration avec d’autres organismes compétents, dans la limite des ressources
disponibles, à jouer le rôle de chef de file lors de cette Année internationale ».
– Les technologies de l’information et de la communication au service du
développement (A/RES/71/212). « Prenant note du Forum de suivi du Sommet mondial
sur la société de l’information, organisé chaque année conjointement par l’Union
internationale des télécommunications, la CNUCED, l’Organisation des Nations Unies pour
l’éducation, la science et la culture et le Programme des Nations Unies pour le
développement », l’Assemblée « décide de ne plus prier le Secrétaire général, agissant en
consultation avec la Directrice générale de l’UNESCO, de lui rendre compte tous les deux
ans de l’application de la résolution 50/130 ».
– Journée de la gastronomie durable (A/RES/71/246). L’Assemblée « invite l’UNESCO
ainsi que l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture à faciliter la
célébration de la Journée de la gastronomie durable en collaboration avec d’autres
organismes des Nations Unies compétents ».
– Promotion du dialogue, de l’entente et de la coopération entre les religions et les
cultures au service de la paix (A/RES/71/249). Prenant « acte de la campagne Unis pour
le patrimoine », l’Assemblée salue « le rôle de chef de file que l’UNESCO joue dans le
domaine du dialogue interculturel » et l’invite à poursuivre son action en ce sens dans le
cadre de la Décennie internationale du rapprochement des cultures. En outre, elle « invite
les États membres et les organisations intergouvernementales et non gouvernementales
compétentes à mener des activités à l’appui du Plan d’action pour la Décennie
internationale du rapprochement des cultures (2013-2022) ».
– Suite donnée à la Déclaration et au Programme d’action en faveur d’une culture de
paix (A/RES/71/252). L’Assemblée souligne, entre autres, le rôle de chef de file que joue
l’UNESCO dans la promotion d’une culture de paix et de non-violence. Elle félicite par
ailleurs l’Organisation « d’avoir renforcé l’action qu’elle mène pour mobiliser l’ensemble des
parties prenantes en faveur d’une culture de paix, qu’elles appartiennent ou non au système
des Nations Unies ».
– Les océans et le droit de la mer (A/RES/71/257). Cette résolution se réfère à la
Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’UNESCO et à la
Convention de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique. En particulier,
l’Assemblée « demande aux États qui ne l’ont pas encore fait d’envisager de devenir parties
à cet instrument » et « remercie les organisations qui ont contribué au premier cycle du
Mécanisme [de notification et d’évaluation systématiques à l’échelle mondiale de l’état du
milieu marin, y compris les aspects socioéconomiques], dont l’UNESCO » ; enfin, elle
« invite la COI de l’UNESCO [et les autres organisations compétentes des Nations Unies],
201 EX/5 Partie I (F) – page 4
selon qu’il conviendra, à contribuer à la mise en œuvre du deuxième cycle du Mécanisme
[…] ».
4.
On mentionnera également les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies ciaprès, particulièrement pertinentes au regard du mandat de l’UNESCO : Protection des enfants
contre les brimades (A/RES/71/176) ; Lutte contre la glorification du nazisme, du néonazisme et
d'autres pratiques qui contribuent à alimenter les formes contemporaines de racisme, de
discrimination raciale, de xénophobie et de l'intolérance qui y est associée (A/RES/71/179) ; Lutte
contre l'intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la discrimination, l'incitation à la
violence et la violence fondés sur la religion ou la conviction (A/RES/71/195) ; Le droit à la vie privée
à l'ère du numérique (A/RES/71/199) ; Décennie internationale d’action sur le thème « L’eau et le
développement durable » (2018-2028) (A/RES/71/222) ; Réduction des risques de catastrophe
(A/RES/71/226).
5.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a adopté, à ses 31e, 32e et 33e sessions, les
neuf (9) résolutions ci-après, qui font référence à l’action de l’UNESCO et/ou lui confient des tâches
spécifiques :
– Promotion de l’exercice des droits culturels par tous et respect de la diversité
culturelle (A/HRC/RES/31/12). « Notant les déclarations sur la diversité culturelle et la
coopération culturelle internationale adoptées dans le cadre du système des Nations
Unies, en particulier la Déclaration des principes de la coopération culturelle internationale
et la Déclaration universelle sur la diversité culturelle adoptées par la Conférence générale
de l’UNESCO en 1966 et en 2001, respectivement », et « relevant avec satisfaction
l’augmentation du nombre d’États parties à la Convention sur la protection et la promotion
de la diversité des expressions culturelles », le Conseil « rappelle que, comme il est énoncé
dans la Déclaration universelle sur la diversité culturelle, nul ne peut invoquer la diversité
culturelle pour porter atteinte aux droits de l’homme garantis par le droit international, ni
pour en limiter la portée ».
– Liberté de religion ou de conviction (A/HRC/RES/31/16). Le Conseil « souligne qu’il
importe de poursuivre et de renforcer le dialogue sous toutes ses formes, notamment entre
les individus de différentes religions ou convictions et au sein de ces groupes, et en
l’ouvrant plus largement à tous, notamment aux femmes, afin d’encourager la tolérance, le
respect et la compréhension mutuelle, et prend note avec satisfaction des différentes
initiatives à cet égard, notamment de l’Alliance des civilisations et des programmes menés
par l’UNESCO ».
– L’éducation et la formation aux droits de l’homme (A/HRC/RES/31/21). Le Conseil
« salue le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme et l’UNESCO pour
les efforts qu’ils déploient en vue de faire progresser l’éducation et la formation aux droits
de l’homme dans le monde, y compris en favorisant la mise en œuvre au niveau national
du Programme mondial d’éducation dans le domaine des droits de l’homme, en apportant
un appui en matière de méthode et de formation, en fournissant une assistance au
renforcement des capacités et une assistance technique, et il les exhorte à amplifier la
collaboration avec les États, sur demande, en vue de renforcer leurs capacités en matière
d’éducation et de formation aux droits de l’homme ». Il « encourage le Haut-Commissariat,
en coopération avec l’UNESCO, à soutenir la mise en œuvre du Programme de
développement durable à l’horizon 2030, notamment la cible 7 de son objectif 4 ». Il
« apprécie le travail accompli par […] l’UNESCO en vue de recueillir ou d’élaborer des
matériels pédagogiques sur l’éducation et la formation aux droits de l’homme, y compris
par le canal des centres régionaux, et d’assurer l’accès aux ressources pédagogiques en
ligne, y compris [par l’intermédiaire de] son mécanisme d’échange d’informations sur
l’éducation à la citoyenneté mondiale », et « encourage le Haut-Commissariat et
l’UNESCO à continuer à collecter des matériels pédagogiques sur l’éducation et la
201 EX/5 Partie I (F) – page 5
formation aux droits de l’homme et à y donner accès, y compris en recourant à des platesformes en ligne et aux technologies de l’information et de la communication ».
– Lutte contre l’intolérance, les stéréotypes négatifs, la stigmatisation, la
discrimination, l’incitation à la violence et la violence visant certaines personnes en
raison de leur religion ou de leurs convictions (A/HRC/RES/31/26). « Saluant le rôle
moteur joué par l’UNESCO en faveur du dialogue interculturel », le Conseil « considère
que le débat d’idées public et ouvert et le dialogue interconfessionnel et interculturel aux
niveaux local, national et international peuvent compter parmi les meilleures protections
contre l’intolérance religieuse et jouer un rôle positif dans le renforcement de la démocratie
et la lutte contre la haine religieuse ».
– Moyens de garantir l’exercice du droit à l’éducation par toutes les filles sur un pied
d’égalité (A/HRC/RES/32/20). « Notant avec satisfaction le Forum mondial sur l’éducation
de 2015, organisé par l’UNESCO […], et la Déclaration intitulée « Éducation 2030 : Vers
une éducation inclusive et équitable de qualité et un apprentissage tout au long de la vie
pour tous » qui y a été adoptée, et Prenant note avec satisfaction des travaux réalisés par
tous les organes compétents, [notamment l’UNESCO] […], pour promouvoir l’exercice du
droit à l’éducation par les filles, le Conseil « réaffirme qu’il importe, pour intégrer davantage
le droit à l’éducation des filles dans les activités opérationnelles du système des Nations
Unies, de renforcer le dialogue entre l’UNICEF, l’UNESCO, le Rapporteur spécial sur le
droit à l’éducation, et d’autres partenaires attachés à la poursuite des objectifs de
l’éducation des filles ».
– Le droit à l’éducation (A/HRC/RES/32/22). Faisant référence, dans le préambule à cette
résolution, à la Convention de l’UNESCO concernant la lutte contre la discrimination dans
le domaine de l’enseignement, le Conseil « salue […] la contribution de l’UNICEF, de
l’UNESCO et d’autres organismes compétents à la réalisation des objectifs de l’Éducation
pour tous et des Objectifs du Millénaire pour le développement relatifs à l’éducation ».
– Déclaration sur le droit à la paix (A/HRC/RES/32/28). Le Conseil déclare que « l’ONU et
les institutions spécialisées, en particulier l’UNESCO, devraient prendre des mesures
durables pour mettre en œuvre la présente Déclaration ».
– Sécurité des journalistes (A/HRC/RES/33/2). « Saluant l’action importante que mène
l’UNESCO en faveur de la sécurité des journalistes et prenant note avec intérêt de ses
publications de 2015, intitulées Tendances mondiales en matière de liberté d’expression et
de développement des médias et Building Digital Safety for Journalism, [le Conseil] invite
les institutions des Nations Unies […] et les États membres […] à continuer de coopérer
pour promouvoir la sensibilisation et pour mettre en œuvre le Plan d’action des Nations
Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité et, à cette fin, demande
également aux États de coopérer avec les organismes des Nations Unies compétents, en
particulier l’UNESCO ». Il invite en outre les États « à échanger les informations dont ils
disposent sur l’état d’avancement des enquêtes menées au sujet des attaques et actes de
violence visant des journalistes et, notamment, à répondre aux demandes faites par
l’UNESCO, au moyen du mécanisme géré par son Programme international pour le
développement de la communication ».
– Droits culturels et protection du patrimoine culturel (A/HRC/RES/33/20).
« Reconnaissant le rôle important de l’UNESCO, de l’ONUDC, de l’Organisation mondial
des douanes et de l’Organisation internationale de police criminelle dans l’action menée au
niveau international pour combattre et prévenir l’endommagement ou la destruction, et le
pillage, la contrebande et le vol et le trafic illicite organisés des biens culturels, et réintégrer
les biens endommagés […], [le Conseil] « recommande une coopération renforcée au
niveau international en vue de prévenir et de combattre le pillage, la contrebande et le vol
et le trafic illicite organisés des biens culturels et de restituer les biens culturels volés, pillés
201 EX/5 Partie I (F) – page 6
ou trafiqués à leurs pays d’origine, et invite les États à prendre des mesures à cet égard
au niveau national pour exploiter efficacement à cette fin les outils et les bases de données
opportuns conçus sous l’égide de l’UNESCO [et des autres organisations compétentes],
dans le cadre de leurs mandats respectifs ».
Autres manifestations et décisions pertinentes
6.
Le 29 juin 2016, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2295 sur la situation
au Mali, par laquelle il « autorise la MINUSMA à utiliser ses capacités existantes afin de concourir
[…] à l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel au Mali [en aidant] les autorités maliennes à
protéger les sites culturels et historiques du pays contre toutes attaques, en collaboration avec
l’UNESCO ».
7.
Le 12 décembre 2016, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution 2322 sur les
menaces contre la paix et la sécurité internationales résultant d’actes de terrorisme, par laquelle il
« engage les États à promouvoir, y compris sur demande, avec le concours de l’Office des Nations
Unies contre la drogue et le crime et en collaboration étroite avec l’UNESCO et INTERPOL, une
coopération en matière judiciaire et répressive pour prévenir et combattre, sous toutes ses formes
et tous ses aspects, le trafic de biens culturels et les infractions connexes dont tirent ou pourraient
tirer profit les terroristes ou groupes terroristes ».
Décision proposée
8.
Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Ayant examiné les documents 201 EX/5 Partie I (F) et 201 EX/5.INF, qui présentent un
aperçu des décisions et activités récentes des organisations du système des Nations
Unies intéressant l’action de l’UNESCO,
2.
Prend note de son contenu, et encourage la Directrice générale à maintenir le rôle de
chef de file et les fonctions de coordination de l’UNESCO au sein du système des
Nations Unies pour ce qui est des questions relevant de son mandat.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (G)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
G.
Suivi de la situation en République autonome de Crimée
(Ukraine)
Les présentes informations sont communiquées en vertu de la
décision 200 EX/5.I.H relative au suivi de la situation en République
autonome de Crimée (Ukraine). Y figurent notamment un examen des
mesures que l’UNESCO prend et prévoit de prendre dans ses
domaines de compétence ; les informations que la délégation
permanente de l’Ukraine a fournies le 23 février 2017 au Secrétariat
sur les derniers événements survenus en République autonome de
Crimée et dans la ville de Sébastopol (Ukraine) dans les domaines de
compétence de l’UNESCO ; et les informations fournies par les
partenaires institutionnels de l’UNESCO, à savoir le HautCommissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, l’Organisation
pour la sécurité et la coopération en Europe par le biais de sa
Représentante pour la liberté des médias, le Conseil international des
monuments et des sites et Amnesty International.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 19.
201 EX/5 Partie I (G)
G. SUIVI DE LA SITUATION EN RÉPUBLIQUE AUTONOME DE CRIMÉE (UKRAINE)
(Suivi de la décision 200 EX/5.I.H)
I.
CONTEXTE
1.
Conformément à la décision 200 EX/5.I.H relative au suivi de la situation en République
autonome de Crimée (Ukraine), la Directrice générale a continué de recueillir des informations
relevant de ses domaines de compétence auprès d’organisations internationales, tant au sein
qu’hors du système des Nations Unies, ainsi qu’auprès d’organisations non gouvernementales
(ONG) qui disposent d’informations récentes sur ladite situation.
2.
Pour appliquer cette décision, le Secrétariat a passé en revue les mesures que l’UNESCO
prend et prévoit de prendre dans ses domaines de compétence. En outre, il a adressé à la délégation
permanente de l’Ukraine une lettre lui demandant de fournir, s’agissant des domaines de
compétence de l’Organisation, des renseignements sur l’évolution récente de la situation qui prévaut
en République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol (Ukraine).
3.
Du fait de leur rapport avec les domaines de compétence de l’UNESCO et des relations de
partenariat qu’elles entretiennent avec l’Organisation, la Directrice générale a prié certaines
organisations de lui fournir, sur la situation qui prévaut en République autonome de Crimée (Ukraine),
des informations récentes relevant desdits domaines. Ces organisations étaient le HautCommissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, le Bureau du Commissaire aux droits de
l’homme du Conseil de l’Europe, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE)
par le biais de sa Représentante pour la liberté des médias, le Conseil international des monuments
et des sites (ICOMOS) et Amnesty International (partenaire officiel de l’UNESCO doté du statut
d’association).
4.
La Directrice générale a régulièrement consulté le Président du Conseil exécutif, ainsi que les
États membres, sur la suite à donner à la décision du Conseil. Des consultations régulières ont
également eu lieu entre le Sous-Directeur général pour les relations extérieures et l’information du
public et l’Ambassadeur et Délégué permanent de l’Ukraine, ainsi qu’avec les États membres. En
outre, les Secrétariats des Conventions pertinentes de l’UNESCO ont été saisis des décisions du
Conseil exécutif, afin que leurs organes directeurs respectifs l’examinent en tant qu’organes
souverains distinctifs présidés par des États membres.
5.
Du 4 au 6 décembre 2016, le Sous-Directeur général adjoint pour les relations extérieures et
l’information du public a entrepris une visite à Kiev afin d’aborder avec les autorités ukrainiennes les
paramètres éventuels d’une « activité de surveillance directe » par le Secrétariat dans le cadre du
suivi de la situation en République autonome de Crimée (Ukraine). Cette activité compléterait les
mécanismes de surveillance indirecte instaurés depuis juin 2015 par le Secrétariat avec l’appui des
partenaires institutionnels. Les discussions se sont déroulées dans une atmosphère de confiance
mutuelle et ont permis d’attester de l’importance et de l’enjeu que revêt la tâche à accomplir. En
effet, le Secrétariat n’avait encore jamais été chargé de suivre une situation aussi complexe dans
tous ses domaines de compétence.
6.
À l’avenir, la Directrice générale continuera de renforcer le partage d’informations et les
échanges réguliers avec les partenaires institutionnels de l’Organisation afin d’assurer le suivi assidu
des événements dans les domaines de compétence de l’UNESCO. Cela inclura l’organisation au
Siège de l’UNESCO, en amont de la 201e session du Conseil exécutif, d’une réunion d’information
avec les États membres sur l’évolution de la situation en République autonome de Crimée (Ukraine)
dans les domaines de compétence de l’Organisation. Y seront invités les partenaires institutionnels
de l’UNESCO dont les activités possèdent un rapport avec les domaines de compétence de
l’Organisation et qui entretiennent des relations de partenariat avec cette dernière.
201 EX/5 Partie I (G) – page 2
II.
COMPTE RENDU DES MESURES PRISES OU QU’IL EST PRÉVU DE PRENDRE
EN CE QUI CONCERNE LA RÉPUBLIQUE AUTONOME DE CRIMÉE (UKRAINE)
7.
Toutes les actions de l’UNESCO ont été guidées par la résolution relative à l’intégrité
territoriale de l’Ukraine, que l’Assemblée générale des Nations Unies a adoptée le 27 mars 2014 et
dans laquelle elle « affirme son attachement à la souveraineté, à l’indépendance politique, à l’unité
et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine à l’intérieur de ses frontières internationalement reconnues ».
8.
Comme cela a été signalé dans le document 199 EX/5 (I) au titre du grand programme I,
quatre écoles et établissements appartenant au Réseau du système des écoles associées de
l’UNESCO (réSEAU) sont situés en République autonome de Crimée (Ukraine) : le gymnasium n° 9
de la municipalité de Simferopol, l’école secondaire n° 14 délivrant les diplômes I à III de Simferopol,
l’école secondaire Alexandre Pouchkine de Hourzouf et le lycée n 1 de Sébastopol. Le Secrétariat
n’a reçu, de la part du Coordinateur national, aucun rapport d’activité récent pour ces écoles et
établissements, qui n’ont pas été actifs dans le cadre du réSEAU.
9.
Le 19 décembre 2012, l’Ukraine a ratifié la Convention concernant la lutte contre la
discrimination dans le domaine de l’enseignement. L’Ukraine n’a pas présenté de rapport national
sur les mesures prises pour mettre en œuvre celle-ci lors des trois dernières consultations
organisées entre 1995 et 2013. Au 26 janvier 2017, l’Ukraine n’avait pas participé à la
9e consultation des États membres sur cette Convention (2016-2017), ni soumis son rapport national
dans ce cadre.
10. Le Programme international de géosciences (PICG) comptait un projet se rapportant à la
République autonome de Crimée (Ukraine), intitulé « De la mer Caspienne à la mer Méditerranée :
changement environnemental et réponse humaine pendant le quaternaire » (2013-2017) et mené
par la Directrice du Département de géologie physique et marine de l’Université
nationale I. I. Metchnikov d’Odessa. Dans le cadre de ce projet, une conférence plénière a eu lieu
en Géorgie (2-9 octobre 2016) sous l’égide de l’Académie géorgienne des sciences de l’Université
d’État Ilia et de l’Avalon Institute of Applied Science (Canada). Le projet du PICG n’entretien plus
aucun lien avec la République autonome de Crimée (Ukraine).
11. Deux Centres nationaux de rassemblement de données océanographiques sont sis à
Sébastopol (Ukraine) et participent à l’Échange international des données et de l’information
océanographiques (IODE) de la Commission océanographique intergouvernementale (COI) :
(i) l’Institut O. O. Kovalevski de biologie des mers du sud (IBSS) et (ii) l’Institut d’hydrophysique
marine de l’Académie nationale des sciences d’Ukraine. Les sites Internet des deux Instituts ont été
fermés. Ils sont cependant toujours mentionnés sur la page Internet de l’IODE répertoriant les
centres de données (http://www.iode.org/datacentres). En outre, les archives de l’IBSS et les
Archives marines d’Europe centrale et orientale (CEEMaR), qui étaient auparavant situées au sein
de l’ancien YugNIRO de Kertch (Ukraine) et contribuaient au projet OceanDocs, ont été fermées.
12. Comme cela a été signalé précédemment au titre du grand programme III, le Centre
international pour l’enfance (ARTEK), situé à Hourzouf, en République autonome de Crimée
(Ukraine), est devenu un centre de catégorie 2 placé sous l’égide de l’UNESCO en juillet 2007. Le
Centre avait pour but de promouvoir, chez les jeunes, l’apprentissage de la vie en communauté, la
tolérance, la compréhension et la connaissance des différents peuples, cultures, coutumes et
traditions à travers l’éducation artistique et la créativité. L’accord avec l’UNESCO a pris fin en
juillet 2013 et peut être renouvelé conformément à la Stratégie globale intégrée concernant les
instituts et centres de catégorie 2 placés sous l’égide de l’Organisation. Aucune mesure n’a été prise.
13. Au titre du grand programme IV, le Centre du patrimoine mondial continue de surveiller l’état
de conservation du bien du patrimoine mondial que constituent la Cité antique de Chersonèse
Taurique et sa chôra, situées en République autonome de Crimée (Ukraine). Les partenaires de
l’UNESCO, dont les Organisations consultatives du patrimoine mondial, l’ICOMOS et le Centre
international d’études pour la conservation et la restauration des biens culturels (ICCROM), n’ont
201 EX/5 Partie I (G) – page 3
rédigé aucun rapport faisant état de menaces pesant sur sa valeur universelle exceptionnelle.
Plusieurs questions spécifiques de conservation avaient déjà été recensées et étudiées lorsque le
bien avait été évalué et inscrit sur la Liste du patrimoine mondial en 2013.
14. Suite aux préoccupations exprimées par les autorités ukrainiennes en ce qui concernait l’état
de conservation de ce bien et aux décisions passées du Conseil exécutif qui invitaient les organes
directeurs de l’UNESCO à évaluer la situation qui prévalait en Ukraine dans ses domaines de
compétence, un rapport sur l’état de conservation a été examiné par le Comité du patrimoine
mondial à sa 40e session, organisée à Istanbul du 10 au 20 juillet 2016. Le Comité, dans sa
décision 40 COM 7B.62, a exhorté toutes les parties actuellement concernées par l’état de
conservation du bien à s’abstenir de toute action qui pourrait l’endommager et à remplir leurs
obligations issues du droit international en prenant toutes les mesures possibles pour le protéger. Il
a en outre prié l’État partie d’inviter, dès que la situation le permettrait, une mission conjointe de suivi
réactif du Centre du patrimoine mondial et des Organisations consultatives à visiter le bien pour en
évaluer l’état de conservation. Par la suite, le Mandat a été rédigé par le Centre du patrimoine
mondial et transmis pour examen à l’ICOMOS et l’ICCROM, en leur qualité d’Organisations
consultatives. L’invitation de l’État partie nécessaire pour mener cette mission n’avait pas été reçue
au moment de la préparation du présent rapport.
15. Les préoccupations exprimées par les autorités ukrainiennes à propos des dommages causés
par une tempête à l’état de conservation de l’ensemble des monuments de la forteresse de Soudak
datant du VIe au XVIe siècle, site inscrit sur la Liste indicative de l’Ukraine en 2007, font l’objet d’un
suivi du Secrétariat, en concertation avec l’ICOMOS. Le Centre du patrimoine mondial n’a reçu
aucune information spécifique au sujet des menaces qui pourraient peser sur d’autres sites inscrits
sur la Liste indicative de l’Ukraine situés en Crimée (Ukraine).
16. En ce qui concerne le patrimoine culturel en général, le Secrétariat n’a reçu aucune information
selon laquelle des biens culturels immobiliers et mobiliers de Crimée (Ukraine) auraient subi des
dommages ou des destructions, contrevenant aux dispositions de la Convention de La Haye de
1954 pour la protection des biens culturels en cas de conflit armé et de son premier Protocole de
1954. La situation à cet égard continue d’être surveillée par le Secrétariat en coopération avec ses
partenaires, en particulier le Comité international du Bouclier bleu et ses membres, INTERPOL,
l’Organisation mondiale des douanes et le Conseil international des musées (ICOM).
17. En ce qui concerne de possibles pillages, fouilles illégales et trafic illicite de biens culturels, y
compris par l’exportation frauduleuse, la 4e session du Comité subsidiaire de la Réunion des États
parties à la Convention de 1970 qui s’est déroulée du 26 au 28 septembre 2016 a examiné, à la
demande de l’Ukraine, une affaire relative à des tableaux provenant de la Galerie d’art nationale
Aïvazovski à Théodosie (Ukraine) et exposés à la Galerie d’État Tretiakov à Moscou (Fédération de
Russie). L’Ukraine a affirmé qu’aucune autorisation d’exportation n’avait été délivrée par ses
autorités nationales. La Fédération de Russie a indiqué que des accords avaient été signés avec la
Galerie d’art nationale Aïvazovski et que les tableaux seraient rendus à la fin de l’exposition.
18. Au titre du grand programme V, le Secrétariat a continué d’entretenir des contacts avec des
organisations gouvernementales internationales, telles que l’OSCE, ainsi qu’avec des ONG, pour
traiter de questions relatives à la liberté d’expression et à la sécurité des journalistes en Ukraine et
dans la région. Des contacts ont été maintenus avec la Fédération internationale des journalistes et
la Fédération européenne des journalistes, ainsi qu’avec les syndicats nationaux de journalistes de
la région.
201 EX/5 Partie I (G) – page 4
III.
INFORMATIONS FOURNIES PAR LA DÉLÉGATION PERMANENTE DE L’UKRAINE
SUR LES DERNIERS ÉVÉNEMENTS SURVENUS DANS LES DOMAINES
DE COMPÉTENCE DE L’UNESCO
Suivi de la situation en République autonome de Crimée (Ukraine) (Suivi des décisions
194 EX/32, 195 EX/5.II.E, 196 EX/5.II.B, 197 EX/5.II, 199 EX/5.I.E et 200 EX/5.I.H)
Les informations ci-après ont été fournies par la délégation permanente de l’Ukraine à la demande
de la Directrice générale de l’UNESCO.
Les présentes informations, ainsi que les fiches d’information fournies précédemment par l’Ukraine
à la demande de la Directrice générale et de sa propre initiative de 2014 à 2017, font partie intégrante
de la base de données constamment mise à jour sur la situation qui prévaut en République
autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol (Ukraine), données recueillies par des institutions
publiques et non gouvernementales ukrainiennes en collaboration avec les entités et missions
internationales de suivi.
L’Ukraine se félicite de la résolution 71/205 de l’Assemblée générale des Nations Unies, « Situation
des droits de l’homme dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol (Ukraine) »,
adoptée le 19 décembre 2016. Ce document crucial cerne clairement la situation dans une partie de
l’Ukraine, à savoir la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol, condamne
l’occupation temporaire de la Crimée par la Fédération de Russie et réaffirme la non-reconnaissance
de cette annexion.
Dans cette résolution, l’Assemblée générale des Nations Unies se félicite que les organisations
internationales et régionales s’efforcent toujours d’aider l’Ukraine à promouvoir, à protéger et à
garantir les droits de l’homme, et constate avec préoccupation que les mécanismes régionaux et
internationaux de surveillance des droits de l’homme et les organisations non gouvernementales de
défense des droits de l’homme ne disposent pas d’un accès sûr et sans entrave en Crimée.
Ainsi, l’Assemblée générale demande instamment à la Fédération de Russie de garantir aux
mécanismes internationaux de surveillance des droits humains l’accès sans entrave à la péninsule
temporairement occupée afin qu’elles puissent, conformément à leur mandat, suivre la situation et
établir des rapports à ce sujet. Cela fournit à l’UNESCO, qui fait partie intégrante du système des
Nations Unies, des indications claires et un outil puissant pour exécuter pleinement le mécanisme
de surveillance directe de la situation des droits humains dans la péninsule, dans les limites du
mandat de l’Organisation.
Informations sur les dernières évolutions de la situation en République autonome de Crimée
(Ukraine) conformément aux décisions relatives au suivi de la situation en République autonome
de Crimée (Ukraine) adoptées par le Conseil exécutif de l’UNESCO de sa 194e à sa 200e session
Aperçu de la situation des droits humains en Crimée, et plus particulièrement des droits
des minorités, dans le cadre du mandat de l’UNESCO, de la liberté d’expression et de la
sécurité des journalistes
La nouvelle détérioration de la situation des droits des minorités en Crimée caractérise le mépris
croissant pour les droits humains et les libertés fondamentales affiché depuis l’occupation de la
péninsule par la Fédération de Russie.
La législation restrictive russe qui régit les droits civils et politiques a été étendue à la Crimée,
restreignant les libertés fondamentales de réunion, d’expression, d’association, d’accès à
l’information et de religion. Cela a eu un effet dévastateur sur les droits de tous les Criméens, en
particulier de ceux qui se sont opposés et ont résisté à l’occupation. La Fédération de Russie
s’emploie à « évincer » de la péninsule toute personne qui condamne publiquement les actions
201 EX/5 Partie I (G) – page 5
illégales du Kremlin, rejette l’adoption forcée du passeport russe et tente de préserver sa langue et
son identité religieuse et culturelle.
L’écrasante majorité des Tatars de Crimée, population autochtone de la péninsule, qui se sont
opposés à l’occupation et ont organisé des actions civiles pour défendre leurs droits, ont
régulièrement subi des représailles de la part du régime d’occupation ainsi que des formations dites
d’autodéfense de Crimée et d’autres groupes paramilitaires locaux contrôlés par les autorités russes.
Ils sont l’objet de perquisitions, d’interrogatoires et de détentions illégaux ainsi que de disparitions
forcées. Ces actes s’inscrivent dans une campagne d’intimidation et de persécution. À ces fins, les
autorités russes ont souvent recours à de fausses accusations reposant sur la législation russe
relative « à l’extrémisme et au terrorisme ». De plus, en violation du droit international et des droits
humains fondamentaux, la législation pénale russe a été utilisée rétroactivement pour persécuter
des militants de la société civile et des membres du Mejlis.
Depuis janvier 2016 seulement, l’organisme public « Centre de ressources des Tatars de Crimée »
a recensé 15 violations de la liberté de mouvement, 20 violations de la liberté de croyance,
7 violations de la liberté de réunion pacifique, 14 violations de la liberté de pensée et d’expression,
25 violations des droits culturels et religieux des populations autochtones et des minorités nationales,
67 violations du droit à un procès équitable et à l’aide juridictionnelle, 11 violations relatives à des
transferts illégaux de prisonniers politiques (citoyens ukrainiens) de Crimée, 6 violations du droit à
la protection de la santé et aux soins médicaux ainsi que 21 violations du droit de propriété. Rien
qu’au cours de la période considérée, les autorités d’occupation de la Crimée ont, de façon illégale,
conduit 112 interrogatoires, mené 91 perquisitions et procédé à 107 détentions.
Quant aux Ukrainiens de souche, ils font également l’objet de graves discrimination et persécution
politique, surtout lorsqu’ils expriment des vues favorables à l’Ukraine ou leur identité ukrainienne
(parler ukrainien, célébrer des fêtes ukrainiennes ou porter des symboles ukrainiens). Les
défenseurs des droits humains ont également enregistré une répression systématique de tous les
Criméens qui s’identifient à l’État ukrainien indépendamment de leur origine ethnique.
Sur fond de violations flagrantes des droits humains en Crimée, les autorités d’occupation suscitent
l’animosité interethnique en généralisant le recours à un langage intolérant et haineux, y compris à
travers les médias pro-russes et dans le discours des fonctionnaires. Certains individus et groupes
qui représentent des minorités sont également souvent étiquetés, dans les médias, comme étant
« déloyaux » à la Fédération de Russie.
Le régime d’occupation fait largement pression sur les médias indépendants pour étouffer toute
tentative de remettre en question la légitimité de l’occupation ou de diffuser des informations
partiales sur la situation des droits humains dans la péninsule.
Dès les premiers jours, les autorités d’occupation ont interdit les stations ukrainiennes de
radiotélédiffusion et lancé des attaques contre les journalistes indépendants et les stations locales
de radiotélédiffusion qui émettaient des voix dissidentes. La chaîne de télévision et de radio
Chernomorskaya, le Centre des journalistes indépendants, la principale chaîne de télévision tatare,
ATR, le journal du Mejlis, Avdet, et l’Agence de presse criméenne ont été les cibles, de la part des
paramilitaires « d’autodéfense de Crimée » et des autorités d’occupation, d’attaques contre des
journalistes, d’intimidations, de perquisitions, de saisies, d’arrestations et de fermetures. Après
l’annexion de la Crimée, les autorités d’occupation ont poursuivi les médias indépendants, les
journalistes, les blogueurs et même les résidents ordinaires qui s’exprimaient sur différents réseaux
sociaux.
Un autre obstacle majeur à l’activité des médias indépendants a été délibérément créé par
l’introduction de l’obligation, pour les opérateurs de médias de la péninsule, de se réenregistrer. À
ce jour, seuls quelque 230 opérateurs de Crimée et de Sébastopol ont franchi la procédure que les
autorités d’occupation ont imposée selon leurs propres règles, soit 8 % des 3 121 médias
auparavant enregistrés dans la péninsule selon la législation ukrainienne. Cela signifie que tous les
201 EX/5 Partie I (G) – page 6
autres ont dû cesser leurs activités, jugées non conformes à la procédure édictée par les autorités
russes, faute de quoi ils pourraient être poursuivis en justice. L’accréditation n’est accordée par le
« Parlement » de Crimée qu’aux journalistes qui possèdent un passeport russe. En outre, les
autorités n’expliquent généralement pas les motifs de refus de réenregistrement, se référant aux
dispositions relatives à la protection de la vie privée et des données personnelles. La sécurité des
médias et des journalistes qui n’ont pas reçu l’approbation des autorités d’occupation n’est
aucunement garantie.
En refusant de réenregistrer des médias tatars aussi populaires que les chaînes de télévision ATR
et Lale, les stations de radio Meydan et Leader, l’Agence de presse criméenne, le journal Avdet et
le site Internet 15 minutes, les autorités d’occupation ont non seulement restreint la liberté des
médias et l’accès à l’information, mais aussi privé la communauté tatare de Crimée de sources
indispensables d’information objective.
Les Ukrainiens de Crimée ne peuvent regarder la télévision ukrainienne que par satellite. Il n’existe,
en ukrainien, qu’un programme de 13 minutes diffusé deux fois par semaine sur la télévision gérée
par les autorités locales. Le seul journal en ukrainien, Krymská Svitlytsia, financé par le
Gouvernement ukrainien, a été fermé.
Il n’existe, en Crimée, pas une seule station de radio qui soit libre de diffuser sous la même forme
qu’avant l’annexion de la péninsule. Une situation identique persiste dans le domaine de la presse
écrite. Aucun journal ou magazine ukrainien n’est autorisé en Crimée. Parallèlement, les médias
russes publics ou progouvernementaux ne rencontrent aucun problème ni pour être réenregistrés,
ni pour être consultés.
Les restrictions drastiques imposées aux médias, ainsi que les violations flagrantes des droits des
journalistes, leur harcèlement et les arrestations illégales sont devenus une pratique courante des
autorités russes dans la péninsule de Crimée. L’endommagement et la confiscation de matériel,
l’utilisation de la force et de la détention illégale par les forces d’autodéfense, les licenciements
illégaux, les interrogatoires par des agents du FSB en rapport avec des accusations fabriquées
« d’extrémisme », l’interdiction d’entrée en Crimée, les poursuites infondées, les saisies de biens et
autres mesures sont autant de brimades infligées aux journalistes. Nombre d’entre eux ont été
contraints de cesser leur activité professionnelle ou de fuir la péninsule pour éviter des ennuis.
Les actions des unités paramilitaires dites d’autodéfense sont largement utilisées pour intimider les
« dissidents » et sont l’une des principales sources de violation des droits humains en Crimée. Ces
groupes accompagnent souvent leurs actions d’insultes et de menaces, mais aussi de détentions
arbitraires et de passages à tabac des « indésirables », y compris les représentants des médias. La
légalisation de leurs activités par la loi fédérale russe intitulée « De la milice nationale, armée
territoriale du peuple de la République de Crimée » n’a fait qu’aggraver la situation.
Dans ces circonstances, la diffusion de produits d’information ukrainiens dans la péninsule n’est
possible que par le satellite et l’Internet. Dans le même temps, l’infrastructure Internet actuelle de la
péninsule est entièrement remplacée par des moyens de communication fournis et contrôlés par la
Fédération de Russie. Suite aux instructions données par le Premier Ministre russe, D. Medvedev,
de placer l’Internet de Crimée sous le contrôle de l’État et sur décision du ministère des
Communications, l’entreprise d’État Rostelecom a entrepris de construire, à travers le détroit de
Kertch, une ligne à fibre optique qui remplacera la connexion fournie par l’Ukraine continentale et
créera toutes les conditions techniques d’un contrôle illimité du contenu des communications Internet.
Ainsi, les informations diffusées sur le réseau Internet criméen sont non seulement soumises à des
restrictions draconiennes, mais aussi filtrées matériellement : l’accès à la péninsule de toute
ressource Internet indésirable est bloqué.
201 EX/5 Partie I (G) – page 7
Pendant la période d’occupation, des statistiques concernant les violations de la liberté des médias
ont été recueillies :
- Pour la période de septembre 2014 au 30 décembre 2016, 69 affaires de pressions
directes exercées par les services russes de sécurité intérieure sur les médias, journalistes
et blogueurs criméens ont été signalées, notamment :
• 22 perquisitions ;
• 12 affaires de détention illégale ;
• 15 accusations infondées d’infractions pénales ou administratives ;
• 4 affaires d’agression physique sur des journalistes ou des rédacteurs ;
• 2 affaires d’obstruction aux activités des médias par des formations paramilitaires ;
• 4 affaires de menaces contre des journalistes et de menaces de destruction
d’information ;
• 11 autres affaires d’obstruction des activités des médias (interdiction de filmer édictée
par le FSB, saisie forcée de matériel des médias, interdiction d’entrer en Crimée et
obstruction physique aux activités des médias par des agents de polices locaux) ;
• 23 affaires d’interdiction directe de visite auprès d’institutions et d’entreprises
appartement à l’État ou au gouvernement, de refus de couverture médiatique
d’événements officiels et de refus de mise à disposition d’informations non soumises à
un régime de diffusion restreinte.
- 8 affaires d’ingérence des autorités locales dans la politique éditoriale des médias
indépendants criméens ont également été déclarées, dont :
• 1 affaire d’imposition de listes thématiques obligatoires pour le contenu des informations
diffusées ;
• 5 affaires de demandes infondées de retrait ou de réfutation d’articles ;
• 2 affaires de licenciement injustifié.
Les quelques exemples énumérés ci-dessous illustrent la façon dont le régime d’occupation a traité
la question des droits humains en République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol
(Ukraine) pour la période d’octobre 2016 à février 2017 (informations recueilles par le Centre
d’information sur les droits humains, humanrights.org.ua). Ils ne constituent qu’un échantillon des
dizaines de violations des droits humains perpétrées par les autorités d’occupation, dont la majorité
n’est pas consignée en l’absence de surveillance permanente et indépendante dans la péninsule.
Le 4 octobre 2016, Aleksey Nazimov, rédacteur en chef du quotidien Tvoya Gazeta à Alouchta,
ainsi que le caméraman Andrey Oblezov, ont été arrêtés par le Bureau régional du Service fédéral
de sécurité (FSB) pour la Crimée et Sébastopol, sur de fausses accusations de « corruption et
extorsion », et le reporter est accusé d'avoir servi d'intermédiaire dans une affaire de pot-de-vin. Il
est de notoriété publique en Crimée que A. Nazimov et son équipe médiatique ont couvert
l'ensemble des questions locales de manière honnête et impartiale, et là est la véritable raison de
cette détention. A. Nazimov a poursuivi ses activités médiatiques par le biais de publications en ligne
à la suite de la suppression de l'édition papier de son journal en 2015 et des pressions continuelles
exercées par les autorités d'occupation. Le 22 octobre 2016, la soi-disant « Cour suprême de
Crimée » a rejeté un appel de A. Nazimov, et ce dernier est resté en détention provisoire jusqu'au
201 EX/5 Partie I (G) – page 8
6 janvier 2017. Selon le rédacteur en chef du quotidien Tvoya Gazeta, trois semaines après le début
de sa détention, il n'y avait eu aucune activité notable d'enquête de la part des « organes judiciaires ».
Dans le même temps, le procureur, tout en se prononçant en faveur d'une prolongation de la
détention de Nazimov, a indiqué qu’« étant rédacteur en chef d'un outil médiatique, il peut affecter
l'opinion publique ».
Le 5 octobre 2016, un groupe de personnes armées et masquées ont perquisitionné le domicile de
Suleiman Kadyrov, un activiste tatar de Crimée. Il a été découvert par la suite que cette perquisition
avait été menée sur ordre du juge Igor Rodionov, sur la base de soupçons « d'appels à la nonreconnaissance des frontières de la Fédération de Russie », ce qui est en réalité une interprétation
déformée du soutien apporté par S. Kadyrov à la résolution pertinente A/RES/68/262 de l'AGNU du
27 mars 2014.
Le 11 octobre 2016, l'équipe de rédaction du site Web Novosti Sevastopolya a reçu une lettre du
Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l'information et des médias
de masse (Roskomnadzor), dans laquelle ce dernier lui demandait de retirer l'article consacré aux
résidents d'une maison de Sébastopol, qui s'étaient activement opposés à des tentatives de
construction illégale menaçant d'endommager un site historique. Le Roskomnadzor menaçait de
bloquer le site Web si l'article n'était pas retiré. L'équipe de rédaction a commenté cette situation :
« Bien évidemment, nous avons effacé l'article. Il ne reste plus qu'à regretter qu'il n'y ait pas
d'autorité pour surveiller les activités des agents de l'État et des services de police, qui poussent les
citoyens à prendre des mesures radicales pour combattre l'injustice ». Le site Web considère cette
lettre comme un outil de censure.
Le 28 octobre 2016, lors de la cérémonie de pose de la première pierre d'une dzhami (mosquée de
congrégation) à Simferopol, les représentants du muftiat et des autorités locales d'occupation ont
interdit à l'équipe de tournage du Club des Tatars de Crimée d'accéder au lieu de cette manifestation.
On leur a dit que l'équipe n'avait pas l'autorisation de filmer la cérémonie parce que « la séquence
pourrait être utilisée par ATR », la chaîne des Tatars de Crimée transférée à Kiev suite à l'interdiction
de ses activités en Crimée. Il est utile de noter que le Club des Tatars de Crimée est un portail Web
créé en tant que source d'informations importantes sur la vie des Tatars de Crimée, leurs coutumes
et leurs traditions. Ce portail a été créé sous l'égide du studio de production Qara Deniz par d'anciens
employés du holding médiatique des Tatars de Crimée ATR susmentionné.
En octobre 2016, la journaliste Marina Reznikova a été licenciée de la section criméenne de la
publication « Rossiyskaya Gazeta » (« Journal russe »). La raison de ce renvoi, selon ses collègues,
était la vidéo qu'elle avait réalisée à propos de la luxueuse villa de l'actuel « chef » de la Crimée
Sergey Aksionov. Une autre raison de cette privation d'emploi, selon des militants des droits de
l'homme, est la participation de la journaliste à plusieurs campagnes de sensibilisation sur la
protection des espaces verts de l'artère principale de Simferopol. On a également signalé des
pressions exercées sur d'autres membres de cette campagne qui s'opposait à l'abattage d'arbres,
et notamment sur les journalistes Oleh Kryuchkov, Dmytro Zhmutskyi, Maksym Hroznyi.
Le 1er novembre 2016, « la juge » de la soi-disant « Cour suprême de Crimée » Natalia Terentyeva
a confirmé les accusations du « tribunal » local de Simferopol à l'encontre du blogueur Oleksiy
Shestakovych concernant un post publié en 2010 sur les réseaux sociaux. Il est accusé de
« violation de l'article 20.29 du Code administratif de la FR (production et possession de matériels
extrémistes) ». Le tribunal a ignoré le fait que cette vidéo a été publiée en 2010, et qu'elle n'a été
ajoutée, rétroactivement, à la liste des matériels extrémistes qu'après l'occupation de la Crimée par
la Fédération de Russie.
Le 3 novembre 2016, le Comité d'enquête du FSB a engagé des poursuites pénales contre Aleksey
Amelin, Directeur général des sociétés Grand Media, Promedia et Nika Media, qui toutes sont bien
connues pour leur absence de soutien à une campagne de propagande anti-ukrainienne en Crimée.
Les prétendues « raisons » de l'arrestation de A. Amelin seraient « le pot-de-vin qu'il a versé à
l'officier du Service fédéral de supervision des communications, des technologies de l'information et
201 EX/5 Partie I (G) – page 9
des médias de masse (Roskomnadzor) à des fins de dissimulation et d'exonération de sa
responsabilité administrative, et d'obtention de conseils concernant le moyen d'éviter d'être tenu
responsable de violations de la loi constatées dans les activités de ses sociétés ».
Le 7 novembre 2016, Nedim Khalilov, coordonnateur du « Mouvement de résistance des Tatars de
Crimée », a été expulsé de force de la péninsule sur décision de la soi-disant « Cour suprême de
Crimée ». N. Khalilov a été placé dans un camp de filtrage, d'où il a ensuite été expulsé vers
l'Ouzbékistan. Pour résumer, en février 2016, Nedim Khalilov avait déposé une requête auprès du
« Tribunal central de Simferopol » demandant que soient reconnues comme illicites et illégales les
actions des autorités d'occupation, ainsi que du Président russe Vladimir Poutine, visant à annexer
la Crimée. Dans sa requête, Khalilov demandait qu'un statut spécial soit accordé aux Tatars de
Crimée et qu'ils soient reconnus comme le peuple autochtone de la Crimée.
Le 23 novembre 2016, alors qu'une nouvelle audience de l’« Affaire du 26 février » (célèbre procès
monté de toutes pièces contre des activistes tatars de Crimée qui s'étaient opposés à l'agression et
à l'occupation russes en organisant un grand rassemblement à Simferopol le 26 février 2014) allait
débuter au « Tribunal central de district » de Simferopol, le journaliste de Radio Svododa Anton
Naumliuk a tenté d'y pénétrer avec un appareil photo, mais les huissiers lui ont barré le passage.
Plus tard, les mêmes personnes ont tenté de l'empêcher d'entrer dans la salle d'audience, ignorant
les demandes des proches des accusés et l'existence de places libres. Après l'audience, Naumliuk
a filmé un entretien avec l'avocat Edem Semedliaev, ainsi que la scène du fourgon s'éloignant avec
les prisonniers. Un des huissiers a menacé l'avocat : « Si cette vidéo paraît sur Internet, le journaliste
ne sera plus jamais admis dans la salle d'audience ».
Le 28 novembre 2016, on a signalé que Sergey Psarev, un blogueur de Yalta, avait été menacé de
mort, ainsi que son fils de 3 ans, parce qu'il avait publié une vidéo concernant l'affaire de la
construction sur la rue du Partisan Krasnykh qui menace l'état de conservation des bâtiments
historiques adjacents du vieux centre-ville. Le blogueur indiquait qu'il avait prévenu la police pour
que leurs auteurs soient identifiés et poursuivis, mais que cela n'avait été suivi d'aucune réaction.
Le 3 décembre 2016, Dmitry Polonskiy, le soi-disant « Ministre de la politique intérieure, de
l'information et de la communication de la République de Crimée », a annoncé que la diffusion des
médias ukrainiens serait suspendue en Crimée, car elle ne s'était pas conformé à la législation russe.
Ces commentaires accompagnaient le début de la construction d'une tour de télécommunications
près du village de Chongar dans la région de Kherson, en Ukraine. Cette tour doit assurer la diffusion
des émissions de radio et de télévision dans les zones méridionales de la région de Kherson et en
Crimée. « Nous disposons de moyens techniques suffisants pour empêcher les diffusions non
autorisées par la législation russe en République de Crimée », a déclaré le « Ministre ».
Le 7 décembre 2016, un acte d'accusation a été officiellement remis au journaliste Mykola Semena
par les enquêteurs de la Crimée. Semena était faussement accusé d'avoir lancé des appels à violer
l'intégrité territoriale de la Fédération de Russie. Emil Kurbetdinov, l'avocat de Semena, a indiqué
que son dossier pénal contenait près de six volumes.
Pour résumer, le journaliste ukrainien Mykola Semena, s'acquittant de ses tâches professionnelles
et défendant son point de vue de citoyen, a rédigé un article intitulé « Le blocus est un premier pas
vers la libération de la Crimée », qu'il a posté en septembre 2015 sur le site d'information en ligne
« Crimée.Realités », le projet de Radio Liberté, alors qu'il se trouvait dans la partie continentale de
l'Ukraine.
Le 19 avril 2016, alors que le journaliste était en visite sur le territoire temporairement occupé de la
Crimée, le service de sécurité russe (FSB) a procédé à une perquisition au domicile de Mykola
Semena (dans le cadre de la campagne de perquisitions massives opérées en Crimée aux domiciles
de journalistes indépendants soupçonnés de contribuer au projet « Krym.Realii » de Radio Svoboda)
et ont ouvert une enquête criminelle l'accusant de séparatisme du fait de ses publications. Mykola
Semena s'est vu interdire de quitter la péninsule et a été brièvement détenu. Le 23 août 2016, les
201 EX/5 Partie I (G) – page 10
avocats de Mykola Semena ont déposé une requête demandant qu'il puisse quitter la Crimée afin
de suivre un traitement à l'Institut de neurochirurgie Romodanov à Kiev, mais le bureau du FSB en
Crimée a rejeté cette requête, ce qui peut être clairement considéré comme un acte de torture. En
octobre 2016, la procédure pénale engagée à son encontre sur ces accusations forgées de toutes
pièces se poursuivait.
Le 28 novembre 2016, le prix spécial de la promotion des droits de l'homme et de la liberté
d'expression a été décerné à M. Semena à la Huitième Assemblée annuelle du Forum de la société
civile du Partenariat oriental réunie à Bruxelles.
Le 12 décembre 2016, le projet Internet StopFake a signalé que son site Web était bloqué sur le
territoire de la Crimée. La cofondatrice du projet Margo Gontar a indiqué que l'accès au site Web
était également en partie restreint en Russie. « Tous ceux qui n'ont pas pu accéder à notre site ont
vu un message de la Roskomnadzor disant que le site n'était pas recommandé », a expliqué
M. Gontar.
Stopfake.org vérifie et réfute les informations et la propagande concernant les événements se
produisant en Ukraine. Le site Web a été lancé le 2 mars 2014 par des enseignants et des étudiants
de l'École de journalisme Mohyla de Kiev en collaboration avec des participants au projet Avenir
numérique du journalisme, qui s'adresse à des journalistes et des rédacteurs en chef. Stopfake.org
ne reçoit aucun soutien, financier ou autre, d'aucun organisme gouvernemental ukrainien.
En décembre 2016, l'accréditation des journalistes du quotidien Krymskyi Telegraf pour assister au
Conseil des ministres de Crimée leur a été retirée. Selon certaines informations, cette décision a été
prise par Yekaterina Polonchuk, attachée de presse du « chef de la Crimée » Sergey Aksionov, aux
motifs « que le journal avait publié des photos des membres du conseil sur sa page d'humour
accompagnées de commentaires ironiques » (il s'agit d'une pratique habituelle de ce journal depuis
les sept dernières années). Y. Polonchuk a commenté cette décision, disant que le journal présentait
à ses lecteurs des informations biaisées sur l'action des autorités publiques. L'équipe de rédaction
a porté plainte, mais n'a reçu aucune réponse officielle à cet égard.
À la date de la mi-février 2017, plusieurs importants sites d'information sur Internet restent bloqués
en Crimée : Krym.Realii, Investigator.com.ua, Censor.net, Blackseanews.net, 15minut.org, QHA,
pravda.com.ua.
Patrimoine culturel. Les droits de l'homme dans le domaine de la culture (y compris les droits
attachés aux religions traditionnelles)
- Patrimoine culturel
En conséquence directe de l'occupation de la Crimée par la Fédération de Russie, l'Ukraine a été
privée du site du patrimoine mondial de la « Cité antique de Chersonèse Taurique et sa chôra », de
trois sites soumis à la Liste indicative du patrimoine mondial, de plus de 15 000 monuments et sites
historiques et architecturaux d'importance nationale et de plus de 100 musées. La situation dans le
domaine de la culture dans la péninsule occupée demeure très préoccupante, notamment en ce qui
concerne les biens du patrimoine culturel ukrainien.
Il est nécessaire de noter que tout action entreprise par la Fédération de Russie sur le territoire
ukrainien temporairement occupé visant une modification de compétence en lien avec les sites du
patrimoine culturel, industriel et technique de l'Ukraine constitue une violation directe des droits
souverains de l'Ukraine et des normes et principes universellement reconnus du droit international
humanitaire, y compris les dispositions de la Convention concernant la protection du patrimoine
mondial culturel et naturel (1972), de la Convention de La Haye de 1954 pour la protection des biens
culturels en cas de conflit armé (1954) et de ses Protocoles, de la Convention concernant les
mesures à prendre pour interdire et empêcher l'importation, l'exportation et le transfert de propriété
201 EX/5 Partie I (G) – page 11
illicites des biens culturels (1970) et de la Convention d'UNIDROIT sur les biens culturels volés ou
illicitement exportés (1995).
État de conservation des sites du patrimoine culturel, y compris le site du patrimoine mondial
de la « Cité antique de Chersonèse Taurique et sa chôra »
Selon les comptes rendus des médias, l'Église orthodoxe russe a fait part de son intention de
prendre possession de 24 objets, qui sont une partie intégrante du site de patrimoine mondial de
la « Cité antique de Chersonèse Taurique et sa chôra » inscrit sur la Liste du patrimoine mondial.
Comme signalé antérieurement, les activités quotidiennes de la paroisse de l'Église orthodoxe russe
au sein du site du patrimoine mondial mentionné et, dorénavant, son intention de prendre
possession de 24 objets donnent toutes les raisons de s'attendre à la future détérioration de la
situation concernant l'état de conservation et de préservation de ce bien.
En ce qui concerne les autres sites du patrimoine culturel, en particulier le palais des Khans à
Bakhtchyssaraï soumis à la Liste indicative du patrimoine mondial en 2005, il convient de souligner
que la situation demeure extrêmement préoccupante. En particulier, selon le Ministère de la culture
de l'Ukraine et les comptes rendus des médias, des travaux de restauration doivent être entrepris
sur un toit de la Mosquée du Grand Khan, comprenant la construction d'un auvent en fer au-dessus
de la façade du bâtiment principal du palais des Khans. Les travaux mentionnés sont censés être
supervisés par des décorateurs n'ayant aucune expérience en matière de restauration de bâtiments
historiques. Il y a également de bonnes raisons de douter qu'ils possèdent les permis nécessaires
pour mener les travaux concernés.
Compte-tenu des éléments mentionnés ci-dessus, la construction prévue pourrait risquer
d'endommager le bien. De par sa localisation, la péninsule de Crimée est soumise à des vents
violents et fréquents qui auront un effet néfaste sur le bien lors de travaux de restauration. De plus,
la construction en question ne prévoit pas de système adéquat de drainage, ce qui pourrait aussi
causer la destruction du système d'évacuation des eaux usées existant en cas de débordement.
L'absence de supervision par un architecte est également une source de préoccupation.
Actuellement, les architectes expérimentés qui, pendant plus de dix ans, ont assuré la supervision
du site en respectant scrupuleusement un plan de mesures cohérent ont été licenciés, et les
résultats de leurs travaux ont été ignorés.
Ensemble monumental de la forteresse de Soudak datant du VIe au XVIe siècle
Un autre défi important s'est présenté suite à une faute grave ou intentionnelle des autorités
d'occupation russes concernant la préservation de la Forteresse de Soudak soumise en 2005 à la
Liste indicative de l'UNESCO.
Pour une description détaillée des problèmes liés à la préservation du bien culturel mentionné, prière
de se reporter aux images ci-jointes (3 pages).
- Trafic illicite de biens culturels
Le volume et la fréquence des transferts illicites de biens culturels ukrainiens vers la Russie à partir
du territoire de la Crimée continuent de susciter des inquiétudes importantes.
Comme cela a déjà été signalé précédemment, en mars 2016, 38 tableaux ont été prélevés au
Musée national Aivazovsky pour les besoins de l'exposition qui s'est tenue à Moscou à la Galerie
d'État Tretyakov en juillet 2016.
On sait, de source récente, que seuls certains tableaux ont été restitués au Musée national Ivan
Aivazovsky après leur exposition à la Galerie d'État Tretyakov, le reste des tableaux ayant été
201 EX/5 Partie I (G) – page 12
transférés à Saint-Pétersbourg pour l'exposition consacrée au « 200e anniversaire d'Ivan
Aivazovsky » qui se tient au Musée national russe (inaugurée le 22 décembre 2016). Il est donc utile
de rappeler que la délégation de Russie a assuré en octobre 2016, à la 4e session du Comité
subsidiaire de la Convention concernant les mesures à prendre pour interdire et empêcher
l'importation, l'exportation et le transfert de propriété illicites des biens culturels (1970), que tous les
tableaux seraient restitués à leur musée d'origine à Théodosie aussitôt après la clôture de
l'exposition de Moscou. Il convient de signaler que, mis à part ces peintures, plusieurs autres objets
de valeur ont également été illégalement transférés du Musée national de Théodosie vers la Russie.
Ces faits sont la preuve que la Russie ne respecte pas ses obligations en vertu du droit international,
et démontrent clairement que les activités illégales avec les biens culturels de l'Ukraine, seul
propriétaire légitime desdits objets, sont malheureusement devenues une pratique courante dans la
Fédération de Russie.
- Recherches et fouilles archéologiques illicites
La Russie continue d'effectuer des recherches et des fouilles archéologiques illicites sur le
territoire occupé (les autorités ukrainiennes n'ayant pas autorisé à conduire de tels travaux), et
d'exporter des objets archéologiques trouvés au cours de ces recherches, ce qui constitue une
violation directe des articles 2, 3, 4, 11 de la Convention de l'UNESCO de 1970. La preuve manifeste
de cette pratique est la déclaration faite par le Directeur du Musée d'État de l'Ermitage de SaintPétersbourg (Russie), M. Piotrovsky, à la 386e réunion du Conseil de la Fédération de Russie,
parlant d'un récent enrichissement constant du musée en nouvelles pièces en provenance de la
péninsule de Crimée.
Selon les comptes rendus des médias russes, les autorités d'occupation projettent de mettre en
œuvre un projet de recherche sur la péninsule occupée en lien avec les événements de la guerre
de Crimée du milieu du XIXe siècle, et en particulier de procéder à des fouilles archéologiques, à la
publication d'ouvrages et de revues à ce sujet et à l'organisation de camps de jeunes à caractère
archéologique.
À la lumière de ce qui précède, il convient de noter que la Convention de La Haye de 1954 pour la
protection des biens culturels en cas de conflit armé et son premier Protocole (1954), entre autres,
interdisent toute fouille archéologique ainsi que toute transformation de biens culturels en ce qui
concerne le territoire occupé.
- Liberté de conscience et religions traditionnelles comme partie intégrante de la vie culturelle
de la population criméenne
L’occupation de la Crimée par la Fédération de Russie a conduit à des violations flagrantes de la
liberté de religion, qu’il s’agisse de l’intimidation de membres du clergé, de discriminations, de
retards bureaucratiques intentionnels et autres contretemps, de la destruction de biens de
communautés religieuses, de l’imposition, par la puissance occupante, de groupes religieux de
substitution ou de l’introduction de nouvelles autorités religieuses pour bouleverser l’équilibre des
relations interconfessionnelles. Ces actions violent le droit à la liberté de pensée, de conscience et
de religion prévu à l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques adopté par
l’Assemblée générale des Nations Unies le 19 décembre 1966.
Actuellement, l’obligation faite aux communautés religieuses de se réenregistrer conformément à la
législation russe constitue l’un des principaux obstacles à leur maintien.
D’après les communautés religieuses, la procédure pose des problèmes quasi-insurmontables qui
tiennent à l’énorme quantité d’informations qu’il faut présenter par écrit, ainsi qu’à la lourdeur des
procédures de communication des données.
201 EX/5 Partie I (G) – page 13
Le défaut de réenregistrement entraîne des problèmes juridiques importants et des difficultés pour
utiliser les services municipaux : coupure de l’éclairage ou du chauffage et de façon générale,
entraves au fonctionnement des églises et d’autres locaux de prière. Selon les conclusions de
l’OSCE, les exigences fixées par la Fédération de Russie concernant le réenregistrement des ONG,
des médias et des groupes religieux sont utilisées délibérément contre les personnes ne faisant pas
preuve de loyauté envers le nouveau gouvernement. Les répressions des manifestations de
dissidence ont réduit de manière significative l’ampleur et la diversité culturelle et l’espace de la
société civile sur la péninsule.
Les obstacles juridiques artificiels, les délais exagérément longs du processus d’examen des
demandes et les règles discriminatoires voire humiliantes établies par les autorités russes retardent
considérablement le réenregistrement des communautés religieuses en Crimée.
Dans le même temps, le régime d’occupation fait peser directement et indirectement son joug sur
toutes les églises (sauf celles sous le Patriarcat de Moscou) afin d’éradiquer les communautés
religieuses « déloyales » et de renforcer sa mainmise sur la vie spirituelle de la péninsule.
Beaucoup de prêtres ont été forcés de quitter la Crimée depuis le début de l’occupation russe. Les
prêtres et paroissiens qui ont résisté face aux difficultés et y demeurent toujours restent soumis à
des pressions constantes.
Les autorités d’occupation ont eu recours à de nombreuses techniques pour provoquer des divisions
au sein des communautés religieuses musulmanes, qui étaient unies avant leur intervention. Afin
de relâcher la pression sur les activités religieuses de la part des autorités d’occupation, les
musulmans de Crimée ont été forcés d’établir en Ukraine continentale, à Kiev, l’Administration
spirituelle des musulmans de Crimée. Cette décision a été également motivée par un grand nombre
de Tatars de Crimée, contraints de fuir la péninsule sous la férule du régime d’occupation. Afin de
renforcer les contraintes exercées sur la communauté musulmane, une organisation parallèle prorusse, la Direction spirituelle des musulmans de Crimée et de Sébastopol, a été enregistrée comme
organisation russe après l’annexion de la péninsule. S’ajoute à cela le fait que les autorités
d’occupation menacent des centres islamiques avec le concours de criminels embauchés.
Les quelques exemples fournis ci-après, qui ne constituent qu’un aperçu des nombreux faits
signalés pendant la période allant d’octobre 2016 à février 2017, sont la meilleure preuve de la
situation actuelle en Crimée dans la sphère religieuse.
Le 2 décembre 2016, à Bakhtchissaraï, l’église chrétienne « La voix de l’espoir », membre de
l’Association ukrainienne des chrétiens évangéliques et pentecôtistes, s’est vu signifier, par le
régime d’occupation de la Crimée, une décision lui interdisant de pratiquer les services religieux de
la communauté dans l’église qui lui appartenait depuis 10 ans. Il est important de préciser que
l’église en question n’était pas seulement utilisée pour célébrer la messe, mais avait aussi pour
vocation essentielle de fournir une assistance aux familles défavorisées et aux personnes sans abri
et accueillait deux centres d’accompagnement pour les personnes alcooliques et toxicomanes.
Plus tôt, en décembre 2016, un groupe de policiers armés avait pris d’assaut la mosquée du village
d’Orlivka (anciennement Mamashay) et placé un groupe de fidèles musulmans en garde à vue au
commissariat de Kaczynski. Le Président du Comité exécutif du qurultay (assemblée nationale
populaire) des Tatars de Crimée, Zair Smedlyayev, qui a fait éclater cette information au grand jour,
a souligné que les provocations contre les musulmans avaient généralement lieu pendant leurs fêtes
religieuses et commémorations.
Selon le rapport du groupe criméen de défense des droits humains, l’imam de la mosquée locale
Khan Djami, Elmar Abdulganiyev, a été arrêté sans mandat par la police le 4 novembre 2016 à Yalta.
Il a été accusé à tort de « détention et distribution de documents extrémistes ». Il est de notoriété
publique que les autorités d’occupation ont habituellement et largement recours à ce chef
d’accusation pour persécuter les militants et chefs spirituels tatars de Crimée. L’enquête puis le
201 EX/5 Partie I (G) – page 14
procès qui a eu lieu au tribunal municipal d’Eupatoria ont été émaillés de nombreuses violations de
principes judiciaires reconnus à l’échelle internationale, y compris la falsification de preuves,
l’entrave de l’exercice des droits de la défense et la limitation de l’accès du public au procès.
Le régime d’occupation, sans aucune consultation avec la communauté des Tatars de Crimée et
malgré les objections répétées des archéologues, s’est approprié le site historique où se trouvait
naguère l’ancienne mosquée Djouma-Djami d’Eupatoria et a transféré la propriété de la parcelle à
l’Église orthodoxe russe sous le Patriarcat de Moscou afin que ce terrain soit utilisé pour la
construction de locaux réservés aux offices religieux de l’Église mentionnée.
D’après Sa Sainteté Clément, archevêque de Simferopol et de la Crimée de l’Église orthodoxe
ukrainienne sous le Patriarcat de Kiev, la représentation de ce dernier en Crimée est en voie de
disparaître totalement. L’église Sainte-Marie du village de Perevalne ainsi que l’église du martyr
saint Clément de la ville de Sébastopol ont été détruites, tandis que les églises de Krasnoperekopsk,
de Saki et du district de Léninski ont été fermées. L’archevêque a révélé qu’au début de l’année
2017, le service actif de l’Église orthodoxe ukrainienne sous le Patriarcat de Kiev était cantonné à
Simferopol, Belogorsk et au district de Pervomaïski. Dans ce contexte, Sa Sainteté Clément a
souligné les éléments suivants :
« Aujourd’hui, il ne nous reste que 9 paroisses à part entière où le culte se déroule toujours. Seuls
13 prêtres demeurent au sein de notre Patriarcat de Crimée, dont la moitié se relaie car ils ont été
forcés d’éloigner leur famille de la péninsule à cause des menaces constantes planant sur la vie de
leurs enfants. »
Éducation
Pendant toute la période de l’occupation de la Crimée, le Service fédéral de supervision de
l’éducation et de la science de la Fédération de Russie (Rosobrnadzor) a considérablement restreint
le programme scolaire en ce qui concerne l’enseignement en ukrainien et en tatar criméen, à tous
les niveaux.
À ce jour, le système éducatif en Crimée est passé entièrement en langue russe. La plupart des
écoles et des cours dont la langue d’enseignement était l’ukrainien ont été recyclés en langue russe.
Seuls 0,5 % des enfants ont aujourd’hui la possibilité d’apprendre l’ukrainien. À cet égard, le
Ministère de l’éducation et de la science de la Fédération de Russie a entrepris un programme
massif et obligatoire de « recyclage des enseignants en langue et littérature ukrainiennes » en faveur
de l’enseignement du russe. Les matières citées deviennent progressivement des options. Tous les
programmes de 2e et 3e cycles universitaires en philologie ukrainienne ainsi que la plupart des
chaires des établissements d’enseignement supérieurs ont été fermés.
Sur les sept écoles qui assuraient un enseignement entièrement en ukrainien avant l’occupation en
Crimée, une seule est toujours opérationnelle. Le nombre de cours d’ukrainien dans les écoles a été
divisé par six par rapport à la quantité enregistrée avant l’occupation. Les emplois du temps sont
organisés pour forcer les élèves criméens à sauter les cours d’ukrainien, qui se superposent aux
cours dans les matières obligatoires.
Il existe en outre de graves difficultés concernant l’enseignement des matières en langue tatare de
Crimée. Actuellement, 2,76 % des élèves de Crimée apprennent cette langue. Les unités des
établissements scientifiques et scolaires, en particulier ceux d’enseignement supérieur spécialisés
dans l’étude de la culture des Tatars de Crimée, ont été fermées. Par conséquent, les enseignants
et les chercheurs versés dans l’étude de ce sujet ont perdu leur emploi.
La Fédération de Russie bâtit une fausse réalité, totalement incompatible avec le droit international,
en particulier en adoptant des décisions visant à intégrer dans les manuels scolaires des
informations sur « l’adhésion de la Crimée à la Fédération de Russie ». De plus, conformément aux
« Directives sur les spécificités de l’enseignement de l’histoire et des études sociales en 2015-2016
201 EX/5 Partie I (G) – page 15
et critères d’évaluation » élaborées par l’Institut d’enseignement supérieur de la République de
Crimée sous l’occupation, les nouveaux manuels d’histoire qui sont introduits obligatoirement dans
les programmes scolaires du secondaire sont basés sur un concept largement politisé de
l’enseignement de l’histoire mis au point par la Société historique russe. Ce concept considère
notamment que le cours d’histoire de la Russie devrait représenter au minimum entre 60 % et 70 %
du cours d’histoire du monde tout au long du cycle du secondaire. Les cours d’histoire de l’Ukraine
ont disparu. Il ne fait aucun doute que ces initiatives ont un effet négatif sur l’éducation des enfants,
car elles brossent non seulement un tableau déformé de la situation, mais empêchent aussi les
élèves d’acquérir une connaissance satisfaisante de l’histoire mondiale.
Science
Avec l’occupation de la Crimée par la Fédération de Russie, l’Ukraine a perdu plusieurs centres
scientifiques uniques en Crimée. Parmi eux figurent notamment l’Institut hydrophysique marin, de
renommée mondiale, l’IBSS et le Centre de recherche sous-marine de la mer Noire, situés tous les
trois à Sébastopol. Les deux premiers instituts comptaient plus de 150 scientifiques qui travaillaient
localement dans les installations de recherche ; ils disposaient chacun de deux navires de recherche
(dont le navire de recherche spécialisé Professeur Vodyanytsky, propriété de l’Académie nationale
des sciences d’Ukraine), ainsi que de laboratoires, de formations et de bibliothèques comptant
chacune plus de 100 000 documents, y compris des éditions imprimées de la fin du XVIIIe et du
début du XIXe siècle. Tous trois participaient activement aux programmes et aux conférences de
l’UNESCO. L’Institut hydrophysique marin participait au Programme régional pour la mer Noire dans
le domaine des sciences de la mer et des services océaniques, ainsi qu’au Projet international
d’archéologie et de sauvegarde des données océanographiques, tous deux mis en œuvre dans le
cadre de la COI. Le Centre de recherche sous-marine de la mer Noire, qui a toujours pris une part
active à la mise en œuvre de la Convention sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, a
dû évacuer ses scientifiques et installations de Crimée vers la ville de Mykolaïv et relancer ses
activités, ce qui a demandé beaucoup de temps et d’argent.
La situation de l’IBSS est bien pire. Ses installations n’ont pas été transférées vers la partie
continentale de l’Ukraine et seuls quelques membres du personnel, y compris son directeur,
V. Yeremeev, ont pu rejoindre Kiev sans les documents et le matériel nécessaires à la poursuite de
leurs travaux scientifiques. Cela a notamment empêché V. Yeremeev de participer aux deux
dernières assemblées de la COI en 2015 et 2016, bien qu’il reste le représentant officiel de l’Ukraine
à son Conseil exécutif et qu’il ait, ces dix dernières années, pris une part active aux activités de la
Commission.
Dans le domaine des sciences, l’Ukraine a également perdu 3 réserves de biosphère ainsi que le
jardin botanique Nikitski, créé il y a 205 ans près de Yalta et abritant un centre de recherche. Au
total, 22 centres distincts de l’Académie nationale des sciences de l’Ukraine (y compris ceux
participant activement à des programmes et activités de recherche menés par l’UNESCO), avec leur
matériel scientifique unique et leurs précieuses archives de recherche, ont été soustraits de force.
L’Ukraine a également été privée de ses installations incomparables d’astrophysique et de
spatiologie situées dans la péninsule. L’Académie nationale des sciences de l’Ukraine a perdu
plusieurs équipements inestimables avec l’annexion de la Crimée. On citera notamment
l’Observatoire laser de Crimée et l’Observatoire d’astrophysique de Crimée, qui possède un
radiotélescope sans pareil, un puissant télescope réflecteur et un grand télescope solaire. Le Centre
national de contrôle et d’essai des systèmes spatiaux, qui héberge, à Eupatoria, un centre de
contrôle des vols de satellites et l’un des radiotélescopes les plus puissants au monde, ainsi que le
Centre de surveillance de l’espace situé au cap Chersonèse, ont non seulement été enlevés par la
force à l’Ukraine, mais ensuite immédiatement remis au Commandement de la défense spatiale du
ministère russe de la Défense.
L’Ukraine a désespérément besoin d’une installation nationale de ce type afin de poursuivre son
programme de satellites (en particulier l’exploitation de son satellite de télécommunication moderne
201 EX/5 Partie I (G) – page 16
« Lybid », qui doit permettre au système national de communication par satellite de fonctionner).
Elle fait de son mieux pour relancer le Centre national de contrôle et d’essai des systèmes spatiaux
à un nouvel emplacement, mais cela exige des efforts financiers et logistiques soutenus.
En raison de l’occupation de la Crimée et de la dépossession des locaux et des équipements,
l’Académie nationale des sciences d’Ukraine a pour le moment abandonné certains domaines de
recherche, y compris ceux qui relèvent des programmes de l’UNESCO. Sont principalement
concernés une étude globale des processus fondamentaux de l’évolution actuelle des écosystèmes
de la mer Noire et de la mer d’Azov et d’autres régions océaniques ; la physique fondamentale et
appliquée et la recherche sur le climat en milieu marin ; l’élaboration d’instruments et de méthodes
d’océanographie opérationnelle ; l’application des technologies et systèmes d’information modernes
pour la collecte, le traitement, l’analyse et l’utilisation des données océanographiques ; l’étude
géomécanique des contraintes/déformations et de l’état de la dynamique des gaz des massifs
rocheux pour assurer l’exploitation efficace et sûre des gisements de minerais ; la recherche sur les
massifs rocheux et la surface terrestre et sur l’impact des activités minières sur les installations de
traitement des eaux souterraines et des eaux de surface, et l’élaboration de mesures visant à les
protéger ; les études dans le domaine de l’histoire et de la culture de la Crimée, de l’antiquité à nos
jours, y compris les fouilles archéologiques ; les activités expérimentales en radioastronomie
centimétrique et millimétrique ; la recherche sur la télémétrie laser sur satellites pour résoudre les
problèmes de géodynamique spatiale ; le développement et la modernisation des méthodes et des
technologies de géolocalisation laser.
Compte tenu de l’absence totale de contrôle international sur les activités archéologiques menées
dans la péninsule occupée et de la non-ratification par la Fédération de Russie de la Convention de
l’UNESCO de 2001 sur la protection du patrimoine culturel subaquatique, la situation dans ce
domaine est opaque et soulève de grandes inquiétudes quant aux risques de pillage du patrimoine
subaquatique et de trafic illicite des biens culturels submergés.
Sports
La Russie a exproprié plusieurs installations sportives ukrainiennes situées dans la République
autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol (Ukraine), privant ainsi les sportifs ukrainiens de
la possibilité de les utiliser pour se former et se préparer aux compétitions internationales et aux
Jeux olympiques, paralympiques et olympiques des sourds :
- Centre sportif olympique « Spartak », Alouchta (Fédération des syndicats d’Ukraine) ;
- Centre national de formation aux Jeux paralympiques et olympiques des sourds et de
réadaptation des personnes handicapées, Eupatoria (Comité national des sports pour
personnes handicapées) ;
- Centre de formation « Dynamo », Théodosie (Conseil central de la préparation physique) ;
- Centre de préparation olympique « Avangard », Sébastopol (Fédération des syndicats
d’Ukraine) ;
- Centre de formation de la réserve olympique « Parus », Sébastopol (Ukraine)
- Complexe récréatif et sportif municipal « Bicentenaire de Sébastopol », Sébastopol
(Ukraine).
Conclusions
L’occupation de la Crimée par la Russie s’est traduite par des violations massives et systématiques
des droits humains dans la péninsule. En vertu du droit international, la Fédération de Russie porte
l’entière responsabilité des violations des droits humains dans la République autonome de Crimée
et la ville de Sébastopol, du fait de son rôle de puissance occupante exerçant un contrôle effectif sur
201 EX/5 Partie I (G) – page 17
la péninsule de Crimée. Elle est tenue de respecter, de protéger et d’assurer les droits humains et
les libertés fondamentales en Crimée, conformément aux traités internationaux dont elle est partie,
ainsi qu’à ses engagements en matière de défense de ces droits et libertés en tant qu’État membre
de l’UNESCO.
Les groupes les plus vulnérables subissant des violations des droits humains, y compris ceux qui
relèvent du mandat de l’UNESCO, sont les Tatars de Crimée et les Ukrainiens, à cause de la
politique d’intolérance et de discrimination menée par les autorités en fonction de l’origine ethnique
et de l’appartenance religieuse. Des milliers de Tatars de Crimée et d’Ukrainiens de souche ont dû
quitter leurs foyers de Crimée pour se réfugier en Ukraine continentale.
Les domaines de la liberté d’expression, de conscience et de religion, du droit de réunion pacifique
et d’association, de la liberté des médias et de l’accès à l’information, du droit à un procès équitable
et à un recours effectif, du droit à l’éducation dans sa langue maternelle et des droits linguistiques
et culturels constituent un sujet de préoccupation.
Les autorités d’occupation ont imposé de sévères restrictions à la liberté des médias et à la liberté
d’expression en Crimée, où les chaînes de télévision ukrainiennes ont cessé d’émettre et ont été
remplacées par des chaînes diffusées depuis la Fédération de Russie, Les organismes de médias
tatars ont été contraints de cesser leurs activités et les journalistes sont menacés, intimidés et
persécutés.
L’enseignement des langues ukrainienne et tatare de Crimée, ainsi que l’éducation dans ces langues,
sont en train de disparaître en Crimée à cause de la pression exercée sur les établissements
scolaires, les enseignants, les parents et les enfants pour supprimer ces matières, ce qui réduit
encore la présence de la culture tatare de Crimée et ukrainienne dans la péninsule.
Les pertes subies par les sciences et la culture ukrainiennes suite à l’annexion de la Crimée et de
la ville de Sébastopol sont difficiles à évaluer. L’Ukraine a été privée de la Cité antique de
Chersonèse Taurique et de sa chôra, de nombreux sites historiques et architecturaux d’importance
nationale, de musées, de réserves de biosphère et de centres scientifiques, y compris ceux
participant activement aux programmes et activités de recherche menés par l’UNESCO.
Le régime d’occupation continue de transférer et de redistribuer au profit d’institutions fédérales
gouvernementales russes les biens culturels appartenant à l’Ukraine, souvent avec un manque de
transparence. En l’absence de contrôle et de surveillance externe, le transfert illicite des biens
culturels ukrainiens des musées de Crimée pour des expositions a pris beaucoup d’ampleur.
La liste des violations des droits humains fondamentaux commises dans la péninsule de Crimée
dans les domaines de compétence de l’UNESCO, présentée dans le présent document
d’information, ne saurait être exhaustive. Cela tient avant tout à l’absence de surveillance
systémique et indépendante de la situation sur le terrain (au cours des 12 derniers mois, la seule
mission internationale de surveillance directement déployée dans la péninsule a été menée par
Amnesty International en septembre 2016 ; ses résultats ont été publiés dans un rapport détaillé :
Crimea in the Dark: The Silencing of Dissent). Tirant parti de l’opacité la plus totale qui règne, l’État
occupant a instauré une atmosphère d’impunité qui exacerbe encore les violations des droits
humains en Crimée. La population criméenne est ainsi privée des valeurs portées par l’UNESCO,
qui étaient largement répandues avant l’occupation.
La Russie entrave ou interdit l’accès à la péninsule pour les observateurs internationaux et les
groupes de surveillance qui recueillent des informations sur les violations des droits humains en
Crimée. Par exemple, en novembre 2016, la Fédération de Russie a refusé l’entrée en Crimée et
dans la ville de Sébastopol d’au moins trois délégations : celle de la Commission européenne contre
le racisme et l’intolérance (ECRI) (cinquième cycle de monitoring), celle du Comité consultatif de la
Convention-cadre pour la protection des minorités nationales (quatrième cycle de monitoring) et
celle du comité d’experts de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires.
201 EX/5 Partie I (G) – page 18
En outre, la mission de surveillance des droits de l’homme en Ukraine de l’ONU, intervenant à la
demande du Gouvernement ukrainien depuis mars 2014 et possédant, dans le cadre de son
mandat, une disposition relative à la surveillance de la situation des droits humains en Crimée, n’a
pas pu accéder à la péninsule occupée depuis presque trois ans.
La majeure partie des violations des droits humains en Crimée relevant directement des domaines
de compétence de l’UNESCO n’ont pas été couvertes par les activités de surveillance des autres
institutions, qu’elles soient intergouvernementales ou non gouvernementales, du fait de la spécificité
de leurs mandats. L’étendue des violations des normes et sanctions des Nations Unies et de
l’UNESCO en Crimée continue de progresser à un rythme alarmant. La surveillance directe par
l’UNESCO de la situation dans la péninsule est la seule réponse viable à ce problème et il n’existe
aucune autre solution.
Compte tenu de ce qui précède, l’Ukraine attend la mise en œuvre complète et efficace des
décisions relatives au suivi de la situation en République autonome de Crimée (Ukraine) que le
Conseil exécutif a adoptées de sa 196e session à sa 200e session et qui visent à créer un mécanisme
de surveillance axé sur les résultats répondant efficacement à une grande partie des problèmes
rencontrés en Crimée occupée qui relèvent des domaines de compétence de l’UNESCO. L’Ukraine
est disposée à poursuivre le dialogue constructif avec le Secrétariat de l’Organisation sur
l’élaboration des paramètres des activités de surveillance directe en s’appuyant sur les idées
formulées par la Directrice générale dans sa lettre datée du 9 septembre 2016 (réf. DG/7/16/6778)
ainsi qu’à lui prêter pleinement assistance à cet égard.
201 EX/5 Partie I (G) – page 19
Tableau comparatif de photographies de la forteresse de Soudak entre 2012 et 2016
Monument
État en juin 2012
Tour Kel Doiorna
Urgence
Le parement extérieur est en
état de détérioration, le seuil a
disparu.
Tour M5 donjon du
château du Consul
(Tour du Consul)
Satisfaisant
Mur VII
Satisfaisant
Fermé pour observation en
raison de violations des normes
d'hygiène et de sécurité
Les fondations en pierre du (mot
manquant) qui descend
présentent des fissures, il est
(mot manquant) que des travaux
de consolidation sont
nécessaires
Mur X
Urgence
Le nombre de fissures dans le
mur a augmenté, le monument
est en état de détérioration, un
parement d'urgence et une
consolidation des fondations
sont nécessaires.
Mur XVIII
Insatisfaisant
Le monument est toujours en
état de détérioration, des pierres
sont tombées dans la direction
du centre médical « Sokil », le
parement doit être consolidé de
toute urgence et nécessite des
actions de conservation.
Mur XIX
Avril 2016
Juin 2016
201 EX/5 Partie I (G) – page 20
Tour sans nom MI 9
Urgence
17/11/2015 : la partie supérieure
du mur authentique du
XVe siècle s'est effondrée,
aucune œuvre de consolidation
n'a été menée depuis.
Kircrch
Insatisfaisant
Toit
Le toit est toujours en état de
détérioration, près de 70 % des
tableaux ont perdu leur placage,
les conditions se détériorent.
Pavé
Le pavé est en état de
délabrement : il s'affaisse et
commence à être envahi par la
végétation.
Site de la forteresse,
vue
La vue d'ensemble du
monument et le milieu originel
de l'entrée principale de la
forteresse se sont dégradés.
Certaines structures construites
en matériaux modernes sur le
site de la forteresse contrastent,
du point de vue esthétique et
conceptuel, avec ces
monuments architecturaux du
XIVe et XVe siècles, notamment
un poulailler, des toilettes
publiques en dur et un kiosque
à journaux/stand. Des
structures administratives
(modules) ont été récemment
construites dans la zone utilitaire
du musée, à proximité des murs.
Ces modules, de taille
considérable, dominent le site.
201 EX/5 Partie I (G) – page 21
Toilettes publiques en dur
récemment construites
Localisation, taille et vue
d'ensemble de la zone en
comparaison avec le monument
Modules sanitaires défectueux et
poubelles sous le mur près de
l'entrée principale.
Poulailler nouvellement construit
201 EX/5 Partie I (G) – page 22
IV.
INFORMATIONS FOURNIES PAR LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme
NATIONS UNIES
DROITS DE L’HOMME
HAUT COMMISSARIAT
UNITED NATIONS
HUMAN RIGHTS
OFFICE OF THE HIGH COMMISSIONER
HAUT-COMMISSARIAT AUX DROITS DE L’HOMME
OFFICE OF THE HIGH COMMISSIONER FOR HUMAN RIGHTS
PALAIS DES NATIONS
1211 GENEVA 10, SWITZERLAND
www.ohchr.org
Tél. : +41 22 917 9000
Fax : +41 22 917 9008
E-Mail : [email protected]
Le 3 février 2017
Madame la Directrice générale,
Je vous remercie pour votre lettre en date du 28 novembre 2016, demandant un résumé des dernières
évolutions en République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol (Ukraine) dans les domaines de
compétence de l’UNESCO.
Je suis heureux de joindre à cette lettre une série d’extraits mis à jour de nos rapports sur la situation des
droits de l’homme en Ukraine (entre octobre 2016 et janvier 2017) conformément à la résolution
A/RES/68/262 de l’Assemblée générale de Nations Unies relative à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.
J’espère que vous trouverez ces renseignements utiles, et j’ai hâte de discuter de ce sujet avec vous à la
prochaine occasion.
Respectueuses salutations,
Zeid Ra’ad Al Hussein
Haut-Commissaire aux droits de l’homme
Mme Irina Bokova
Directrice générale
UNESCO
Paris
201 EX/5 Partie I (G) – page 23
APERÇU DE LA SITUATION DES DROITS DE L’HOMME
DANS LA REPUBLIQUE AUTONOME DE CRIMEE
(OCTOBRE 2016 – JANVIER 2017)
ÉTABLI PAR LE HAUT COMMISSARIAT AUX DROITS DE L’HOMME ET LA MISSION
DE SURVEILLANCE DES DROITS DE L’HOMME EN UKRAINE (HCDH/MSDHU)
Résolution de l’Assemblée générale sur la Crimée
Le 19 décembre 2016, l’Assemblée générale des Nations Unies a adopté la résolution 71/205 sur la
« Situation des droits de l’homme dans la République autonome de Crimée et la ville de Sébastopol
(Ukraine) ». La résolution rappelle que la Crimée est sous « occupation temporaire » par la
Fédération de Russie et réaffirme « qu’elle ne reconnaît pas la légitimité de cette annexion ». Elle
exhorte la Fédération de Russie, en tant que « Puissance occupante », à mettre fin immédiatement
à « toutes les atteintes commises contre les habitants de Crimée » et à garantir l’accès voulu et sans
entraves à la péninsule. Le Secrétaire général est prié « de rechercher, notamment en consultant le
Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme et les organisations régionales, les
moyens de garantir » l’accès en Crimée aux mécanismes de surveillance des droits de l’homme.
Détention arbitraire, respect de la légalité et droit à un procès équitable
La MSDHU a continué de suivre la situation des personnes dont l’arrestation et la détention
pouvaient constituer une privation arbitraire de liberté. Parmi les préoccupations liées aux droits de
la personne il convient d’inclure le recours abusif à la législation contre l’extrémisme et le terrorisme
afin de criminaliser l’expression non violente des opinions, des points de vue et des convictions ; la
punition ou le traitement inhumain ou dégradant; et les violations du droit à un procès équitable, y
compris l’accès sans entraves à un conseil juridique.
Sept personnes ont été arrêtées depuis août 2016 au motif d’espionnage pour le compte de l’Ukraine
ou de planification d’actes de sabotage. La MSDHU dispose d’informations selon lesquelles leur
droit à la défense n’a pas été respecté : les prévenus n’ont pas un accès régulier à leurs avocats;
les enquêteurs font pression sur eux pour qu’ils renoncent à leur droit de bénéficier de l’assistance
d’un avocat; et, dans certains cas, les avocats de la défense ont conseillé à leurs clients d’avouer et
de « coopérer » avec le procureur. Des informations crédibles indiquent également que les aveux
vidéo, montrant des suspects en train de confirmer les charges retenues contre eux, ont été obtenus
sous la contrainte.
Le 12 octobre 2016, des agents du FSB se sont introduits par effraction dans les maisons de six
Tatars de Crimée et les ont fouillées en présence d’enfants et de femmes, confisquant des ouvrages
religieux interdits dans la Fédération de Russie. Cinq Tatars de Crimée ont été arrêtés au motif qu’ils
étaient membres de Hizb-ut-Tahrir, que la Fédération de Russie a interdit pour motifs de terrorisme
mais pas l’Ukraine. En 2016, quinze Tatars et musulmans de Crimée ont été détenus par les
autorités de facto en Crimée parce qu’elles ont été soupçonnées de faire partie du Hizb-ut-Tahrir.
En outre, quatre autres membres de cette organisation ont été arrêtés en 2015 et ont été reconnus
coupables de planifier et de participer aux activités d’une organisation illégale. Un tribunal de la
Fédération de Russie les a condamnés à des peines de 5 à 7 ans de prison même si leurs avocats
les avaient décrits comme des musulmans pratiquants qui n’avaient commis aucune infraction,
plaidant qu’ils avaient le droit de pratiquer leur religion.
Droits des minorités et des peuples autochtones
Des « tribunaux » de Crimée ont infligé des amendes à huit membres du Mejlis au motif qu’ils avaient
tenu une réunion du Mejlis le 28 septembre. Ils se réunissaient dans la maison d’Ilmi Umerov, l’un
des trois vice-présidents du Mejlis, pour débattre de questions internes. La sanction a été appliquée
après que la « cour suprême de Crimée » a qualifié, en avril 2016, le Mejlis d’organisation extrémiste
et en a interdit les activités. La décision a été confirmée le 29 septembre 2016 par la Cour suprême
201 EX/5 Partie I (G) – page 24
de la Fédération de Russie. Pour de nombreux Tatars de Crimée, le Mejlis était une institution
traditionnelle d’un peuple autochtone. Ses membres, constituant un organe exécutif, étaient élu par
le Kurultai, l’assemblée des Tatars de Crimée. Outre le Mejlis national - composé de 33 membres -,
il existe environ 2500 membres de Mejlis régionaux et locaux en Crimée. Certes, quelque 30 ONG
de Tatars de Crimée ont une existence officielle en Crimée, mais la MSDHU estime qu’aucune de
ces organisations de la société civile ne peut prétendre à un même niveau de représentativité et de
légitimité que celui du Mejlis et du Kurultai.
Des mesures de répression ont été prises à l’encontre de membres du Mejlis en raison de leur
opposition publique à l’annexion de la Crimée. Le 18 août, Ilmi Umerov, Vice-président du Mejlis, a
été admis de force dans un hôpital psychiatrique pour lui faire subir des examens; il a été libéré le 7
septembre. La MSDHU considère que cette décision - qui a les allures d’une punition - constitue un
cas de mauvais traitements. La Cour a interdit à Umerov de quitter la péninsule de Crimée. Il a été
accusé d’avoir lancé des appels portant atteinte à l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie
et encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement. Me Nikolay Polozov, l’avocat d’Ilmi Umerov en
Fédération de Russie, a déclaré publiquement qu’il subissait « les pressions » du FSB (l’agence de
renseignement russe) afin qu’il abandonne la défense de son client. Dans un autre cas
« séparatiste », Suleyman Kadyrov - un membre du Mejlis régional - a été arrêté à Feodosiia le 11
octobre 2016 et inculpé pour avoir déclaré publiquement, six mois plus tôt, que « la Crimée c’est
l’Ukraine ».
Droits des détenus
Un détenu de l’Ukraine continentale résidant à Sébastopol est décédé le 4 décembre 2016 dans une
prison de la République d’Adyguée (Fédération de Russie). Après son arrestation à Sébastopol, il a
été transféré en Fédération de Russie pour y purger sa peine. Il s’agit de la même prison où, le 8
septembre 2016, un autre prisonnier transféré de Crimée est décédé. Selon des sources à l’intérieur
de la colonie, les deux hommes souffraient de maladies graves mais n’avaient reçu aucune
assistance médicale et ce en violation de leur droit à la santé.
Le 26 décembre 2016, le Médiateur de l’Ukraine a rendu visite à trois Tatars de Crimée placés en
détention prévention en Crimée. Il s’agit d’Akhtem Chiygoz , d’Ali Asanov et de Mustafa Degirmenci.
Les accusés ne s’étaient pas plaints de leurs conditions de détention, en revanche ils avaient
protesté contre les charges retenues contre eux estimant qu’elles avaient un mobile politique. Sur
les 7 hommes arrêtés en 2015, ces 3 sont les seuls encore en détention 1. Les autorités de facto les
accusent d’avoir organisé et participé, le 26 février 2014, à des manifestations violentes devant le
parlement de Crimée. Suite à des affrontements, 2 Russes ont été tués et quelque 70 manifestants
ont été blessés. La MSDHU a mis en doute l’impartialité de la procédure pénale sachant que tous
les accusés appartiennent à la communauté tatare de Crimée.
Droit à l’éducation
La rentrée scolaire 2016-2017 a confirmé la poursuite du déclin dans l’usage de l’ukrainien comme
langue d’instruction. Ce phénomène est observé depuis l’introduction illégale dans la péninsule des
programmes éducatifs de la Fédération de Russie. Sur les 7 institutions éducatives enseignant en
ukrainien, qui existaient jusqu’en 2014, il n’en reste que le Gymnasium de Simferopol. Même cette
1
Les 7 Tatars de Crimée arrêtés sont : Akhtem Chiygoz (arrêté le 29 janvier 2015), Eskander Kantemirov
(arrêté le 7 février 2015), Eskander Emirvaliev (arrêté le 18 février 2015), Talyat Yunusov (arrêté le
11 mars 2015), Ali Asanov (arrêté le 15 avril 2015), Eskender Nabiev (arrêté le 22 avril 2015) et Mustafa
Degirmenci (arrêté le 7 mai 2015). Akhtem Chiygoz, Ali Asanov et Mustafa Degirmenci sont
actuellement en détention provisoire. Eskander Emirvaliev n’est pas en détention mais il a pris
l’engagement de ne pas quitter son domicile. Eskander Kantemirov a été libéré sous caution d’Eskander
Bilyalov, Conseiller auprès du soi-disant Représentant plénipotentiaire du Président de la Fédération
de Russie pour le district fédéral de Crimée, président du Mejlis de la région de Sakskiy. Le 8 mai 2015,
Talyat Yunusov a été libéré sous caution dans les mêmes conditions. Le 18 juin 2015, Eskender Nabiev
a été libéré sous garantie apportée par le mufti Emirali Ablaev, dirigeant du DUMK.
201 EX/5 Partie I (G) – page 25
école a arrêté cette année l’enseignement en ukrainien dans les niveaux 1 et 2. Le porte-parole du
« ministère de l’éducation » de Crimée a expliqué ce phénomène en prétendant que les parents
d’élèves ne tenaient plus à la poursuite de l’enseignement en langue ukrainienne. Il reste très peu
de classes d’ukrainien dans d’autres localités de la péninsule.
La situation est tout autre pour les Tatars de Crimée qui semblent plus disposés à utiliser la
possibilité d’éduquer leurs enfants dans leur langue maternelle. Selon l’ONG « Maarifchi » des
Tatars de Crimée, sur environ 20 000 élèves de première année, seuls 825 recevaient un
enseignement en tatar de Crimée. L’enseignement en langue tatare est dispensé dans 14 écoles
nationales. Dix-neuf autres écoles dispensent des cours en tatar de Crimée dont deux qui proposent
deux langues d’instruction : le russe et le tatar de Crimée ; et 13 écoles utilisent le russe comme
langue d’enseignement mais proposent l’enseignement de la langue tatare.
Droit à la santé
La MSDHU a étudié un troisième cas 2 montrant que l’accès aux soins de santé sont limités pour
ceux qui ne sont pas citoyens de la Fédération de Russie. En septembre 2015, un résident de
Crimée s’est blessé à l’œil pendant qu’il travaillait dans son champ. Il s’est rendu à l’hôpital public
de Yevpatoriia mais le personnel médical a refusé de le soigner. Il n’a pas été soigné au motif qu’il
ne possédait pas une police d’assurance ; celle-ci ne peut être obtenue que si l’on est titulaire d’un
passeport délivré par la Fédération de Russie. Or, lui, il a refusé le passeport russe pour des raisons
politiques 3 . Priver quelqu’un de soins médicaux en raison de son origine ou de son statut
(ex. : nationalité) constitue une violation du droit de jouir d’une bonne santé physique et mentale,
lequel droit est protégé universellement.
Droits culturels
Dans un jugement rendu le 14 décembre 2016, une cour de district à Amsterdam a ordonné que
des objets en or de Crimée, prêtés à un musée néerlandais lorsque la Fédération de Russie a pris
le contrôle de la péninsule, soient restituées à l’Ukraine. L’Ukraine et 4 musées de Crimée sont
engagés dans une bataille juridique depuis 2014 sur ces trésors archéologiques, appelés l’or scythe.
Le Gouvernement ukrainien soutient que ces objets étant un bien de l’Etat, ils ne pouvaient être
renvoyés dans un territoire qui échappe à son contrôle. Pour leur part, les musées de Crimée arguent
que les objets doivent être restitués par les Pays-Bas aux institutions auprès desquelles ils les ont
empruntés. Le tribunal a déclaré que la Crimée n’était pas un pays souverain et que, par conséquent,
ne pouvait pas réclamer les trésors au titre de patrimoine culturel. Les musées de Crimée ont
interjeté appel de la décision du tribunal le 25 janvier 2017.
2
3
Voir le paragraphe 195 du 13e rapport et le paragraphe 202 du 14e rapport de la MSDHU.
Entretien avec la MSDHU, 4 novembre 2016.
201 EX/5 Partie I (G) – page 26
Représentante pour la liberté des médias de l’Organisation pour la sécurité et la coopération
en Europe
Représentante pour
la liberté des médias
Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
La représentante pour la liberté des médias
Dunja Mijatovic
380/16
Vienne, le 5 décembre 2016
Irina Bokova
Directrice générale
Organisation des Nations Unies pour l'éducation,
la science et la culture
Madame la Directrice générale,
Je vous remercie pour votre lettre en date du 28 novembre 2016 (Réf : DG/16/8892) nous demandant un bref
compte-rendu des dernières évolutions en Crimée.
Depuis la dernière réunion d’information avec les États membres de l'UNESCO du 30 septembre 2016, je n'ai
pas fait d'intervention sur les évolutions de la situation criméenne. Toutefois, mon Bureau continue à observer
de près la situation de la liberté des médias dans la péninsule et à suivre les questions problématiques que
j'avais abordées précédemment, telles que le cas du journaliste Nikolaï Semena, du média en ligne Krymrealii. D'après mes informations, Semena est encore assigné à résidence. Son état de santé est préoccupant
et il a besoin de toute urgence de recevoir des soins médicaux professionnels à l'extérieur. Malheureusement,
nous n'avons pas de détails sur l'évolution de l'enquête dirigée contre ce journaliste.
Comme vous le savez, mon mandat de représentante se limitant aux affaires des États parties, il est difficile
d'avoir une évaluation plus exhaustive de l'état actuel des choses en ce qui concerne la liberté des médias et
la sécurité des journalistes en Crimée. Au regard du statut actuel de la Crimée, il m'est également impossible
d'engager des discussions officielles avec les autorités de facto ou de me rendre dans la région.
Toutefois, je continue à rencontrer des journalistes et des représentants des organisations des médias de
Crimée lors de mes déplacements en Ukraine continentale, afin de discuter des problèmes relatifs à la liberté
des médias et de chercher des moyens de leur porter assistance. La dernière de ces visites remonte à octobre
2016 (cf http://www.osce.org/fom/274761).
N'hésitez pas à me contacter pour toute information ou assistance supplémentaire.
Sincères salutations,
Dunja Mijatovic
Wallnestrasse 6-a
A-1010 Vienne, Autriche
Téléphone : +43-1-514 36 6800
Fax : +43-1-514 36 6802
201 EX/5 Partie I (G) – page 27
Sécurité, « mettre fin à l'impunité pour les attaques visant les journalistes doit rester une
priorité pour les autorités ukrainiennes », a déclaré la représentante de l'OSCE lors de sa
visite à Kiev
Kiev, 14 octobre 2016 – Au terme de sa visite de quatre jours à Kiev, la représentante pour la liberté
des médias de l'OSCE, Dunja Mijatović, s'est aujourd'hui félicitée de l'engagement pris par les
autorités, les médias et la société civile de renforcer la liberté des médias en Ukraine. Elle a
également appelé les autorités à intensifier leurs efforts pour mettre fin à l'impunité pour les crimes
commis contre les journalistes.
La représentante a rencontré le Ministre des affaires étrangères, Pavlo Klimkin, et a insisté sur la
nécessité d'assurer la sécurité des membres des médias et de protéger le pluralisme médiatique.
Elle a souligné que les cas des journalistes ukrainiens Roman Souchtchenko, détenu à Moscou, et
Nikolaï Semena, assigné à résidence en Crimée, occupaient une place de premier rang dans son
ordre du jour.
« Je reçois de nouveaux rapports de menaces faites à l'encontre des journalistes, surtout en ligne,
et qui ciblent tout particulièrement les personnes impliquées dans le journalisme d'investigation », a
déclaré Mme Mijatović. « Harceler les journalistes et les qualifier de traîtres est inacceptable dans
une démocratie, et cela empêche véritablement les membres des médias d'effectuer leur travail. »
Lors de rencontres avec les autorités, y compris avec le parlement ukrainien (la Rada), le Ministère
de l'intérieur et le bureau du procureur, la représentante a réaffirmé que son Bureau était prêt à
apporter son assistance pour la création de réformes des médias conformes aux engagements et
aux meilleures pratiques de l'OSCE pour la liberté des médias.
Mme Mijatović a également rencontré Sevgil Musaeva, rédactrice en chef d'Ukraïnska Pravda,et a
rendu hommage au journaliste Pavel Sheremet, mort lors d'un attentat à la voiture piégée en juillet.
« Le meurtre de M. Sheremet a envoyé un message effrayant à l'ensemble des médias », a déclaré
Mme Mijatović. « Tous les journalistes tués en Ukraine, dont Georgiy Gongadze, Oles Buzina et
Vyacheslav Veremyi, méritent que justice soit faite. L'impunité met tous les journalistes en danger. »
Mme Mijatović a également rencontré le Directeur général de la Compagnie nationale de télévision,
Zurab Alasania, la direction ainsi que les membres de l'Union nationale des journalistes d'Ukraine,
les représentants d'Inter, et d'autres représentants des médias et de la société civile venant de
Crimée, de Donetsk, de Kiev et d'Odessa afin de discuter des questions de la liberté des médias, et
tout particulièrement de la question urgente de la sécurité des journalistes.
« Je n'ai malheureusement toujours pas pu me rendre dans la partie orientale de l'Ukraine, en
Crimée, ou dans la ville de Sébastopol, pour rencontrer des journalistes ainsi que la société civile
afin d'évaluer directement la situation en ce qui concerne la question de la liberté des médias, qui,
d'après les rapports, nécessite un engagement immédiat de mon Bureau », a déclaré
Mme Mijatović.
« L'Ukraine possède un ensemble de médias dynamique dont les membres doivent souvent
travailler dans des conditions difficiles et des situations dangereuses », a affirmé Mme Mijatović. « Il
est encourageant de voir le soutien que les journalistes s'apportent mutuellement. »
La représentante pour la liberté des médias de l'OSCE observe les développements des médias
dans les 57 États participants de l'OSCE. Elle fournit des alertes rapides sur les violations de la
liberté d'expression ainsi que la liberté des médias, et encourage le plein respect des engagements
de l'OSCE pour la liberté des médias.
201 EX/5 Partie I (G) – page 28
Conseil international des monuments et des sites (ICOMOS)
ICOMOS
Conseil International des Monuments et des Sites
Mme Irina Bokova
Directrice générale
UNESCO
7, place de Fontenoy
75352 Paris 07, SP, France
Réf. : GA/GJ/27
Paris, le 6 mars 2017
Madame la Directrice générale,
L'ICOMOS vous remercie pour votre lettre en date du 22 février 2017 (Réf : DG/17/1562) nous invitant à
assister à la prochaine réunion d'information sur le « Suivi de la situation en République autonome de Crimée
(Ukraine) » dans les domaines de compétence de l'UNESCO et à y présenter un rapport.
Depuis la participation d'ICOMOS à la précédente réunion du 30 septembre 2016 au Siège de l'UNESCO, et
bien que nous suivions de près l'évolution de la situation, nous n'avons pu obtenir aucune nouvelle information
vérifiable. Nous ne sommes par conséquent pas en mesure pour l'instant de répondre à votre demande de
rendre compte des dernières évolutions dans le domaine du patrimoine culturel en Crimée (Ukraine).
Par ailleurs, nous sommes au regret de vous informer qu'en raison d'engagements antérieurs, aucun membre
de notre conseil d'administration ou de notre personnel cadre ne pourra assister à la réunion et vous prions
de bien vouloir nous en excuser. Nous vous assurons toutefois qu'ICOMOS continuera de suivre attentivement
la situation et ne manquera pas d'informer l'UNESCO de toute information nouvelle dès qu'il en prendra
connaissance.
Cordialement,
Le Président,
Gustavo Araoz
201 EX/5 Partie I (G) – page 29
Amnesty International (partenaire officiel de l’UNESCO doté du statut d’association)
Amnesty International
Secrétariat international
www.amnesty.org
e : [email protected]
t: (+44) 207 413 5500
f : (+44) 207 956 1157
1, Easton Street,
Londres, WC1X0DW
Royaume Uni
Référence : TIGO IOR 40/2017.12
Mme Irina Bokova
Directrice générale
Organisation des Nations Unies pour l'éducation,
la science et la culture
7, place de Fontenoy
F-75352 Paris 07 SP
Le 21 février 2017
Madame la Directrice générale,
Nous vous remercions pour votre lettre en date du 28 novembre 2016.
Conformément à votre demande, à la place de notre rapport à l'UNESCO, vous
trouverez ci-joint la dernière publication d'Amnesty international sur la situation des
droits de l'homme en Crimée, intitulée: « Crimea in the Dark: The Silencing of
Dissent ».
Je me réjouis à la perspective de vous rencontrer personnellement cette semaine.
Sincères salutations,
Le Secrétaire général
Salil Shetty
Amnesty International Limited. Société à responsabilité limitée enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles sous le n° 01606776.
201 EX/5 Partie I (G) - page 30
LA CRIMEE DANS L’OMBRE
LES DISSIDENTS REDUITS AU SILENCE
201 EX/5 Partie I (G) - page 31
Amnesty International est un mouvement mondial de
plus de 7 millions de personnes qui militent pour un
monde où les droits humains de tous sont respectés.
Notre vision est que chaque personne jouisse de tous
les droits inscrits dans la Déclaration universelle des
droits de l’homme et d’autres normes internationales
relatives aux droits humains.
Nous sommes indépendants de tout gouvernement, de
toute idéologique politique, de tout intérêt économique
ou de tout intérêt religieux, et nos financements
proviennent principalement de nos membres et de dons
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Publié pour la première fois en 2016 par Amnesty International Ltd Peter Benenson House, 1
Easton Street London WC1X 0DW, Royaume-Uni
Index : 50 EUR/5330/2016
Langue originale : anglais
amnesty.org
Photo de couverture : Des hommes armés montent la garde devant l’entrée du Mejlis des peuples tatars de
Crimée (le seul organe exécutif-représentatif suprême des Tatars de Crimée) à Simferopol le 16 septembre
2014. Le 16 septembre, la police russe a lancé des raids sur l’assemblée des Tatars de Crimée favorables au
régime ukrainien, ont déclaré des activistes à l’AFP, quelques jours après que les résidents de Crimée ont à
une écrasante majorité exprimé leur soutien aux partis pro-russes dans les urnes. Les autorités ont également
perquisitionné les domiciles de deux activistes tatars dans ce que le chef de l’organe directeur des Tatars, le
Mejlis, a appelé le début des « répressions directes » contre la communauté pro-ukrainienne de la péninsule.
© PHOTO AFP /MAX VETROV (le crédit photo doit se lire MAX VETROV/AFP/Getty Images)
L
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TABLE DES MATIÈRES
MÉTHODOLOGIE
INTERDICTION DU MEJLIS DU PEUPLE TATAR DE CRIMÉE ET PERSÉCUTION DE SES DIRIGEANTS
POURSUITE PÉNALE ET SÉQUESTRATION DANS UN ÉTABLISSEMENT PSYCHIATRIQUE DU DIRIGEANT ADJOINT DU MEJLIS, ILMI UMEROV
LE DIRIGEANT ADJOINT DU MEJLIS, AKHTEM CHIYGOZ, EN DÉTENTION PROVISOIRE PENDANT 18 MOIS SUR LA BASE D’ACCUSATIONS
FABRIQUÉES
LA DISPARITION FORCÉE D’ERVIN IBRAGIMOV
POURSUITES POUR APPARTENANCE PRÉSUMÉE À UNE ORGANISATION « TERRORISTE »
LES « QUATRE HOMMES DE SÉBASTOPOL
HARCÈLEMENT, PASSAGE À TABAC ET POURSUITE PÉNALE D’EMIR-USEIN KUKU, DÉFENSEUR DES DROITS HUMAINS
L’ACTIVISTE MUSLIM ALIEV DÉTENU ET POURSUIVI EN JUSTICE POUR AVOIR DÉFIÉ LES AUTORITÉS RELIGIEUSES
HARCÈLEMENT DES AVOCATS TRAVAILLANT SUR DES CAS LIÉS AU « TERRORISME » ET À L’« EXTRÉMISME »
POURSUITE PÉNALE ET HARCÈLEMENT DU JOURNALISTE MYKOLA SEMENA
RECOMMANDATIONS
AUX AUTORITES RUSSES ET LOCALES DE FACTO EN CRIMEE
AUX AUTORITES UKRAINIENNES
A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
A L'OSCE
AU HAUT-COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L'HOMME
AU CONSEIL DE L'EUROPE
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INTRODUCTION
Au cours des deux années et demie qui se sont écoulées depuis l’occupation et l’annexion de la Crimée par la Russie en violation du droit
international, entre février et mars 2014, la péninsule a changé au point de devenir méconnaissable. En violation du droit international
humanitaire, la Russie a entièrement intégré la péninsule dans la Fédération et importé sa législation en l’état, y compris ses éléments les
plus répressifs.
L’annexion de la Crimée a été présentée à Moscou et proclamée en Crimée comme le redressement d’un tort historique ; un véritable retour
à l’ordre naturel des choses. Elle a certainement été extrêmement populaire en Russie et a reçu le soutien d’un grand nombre de personnes
dans la péninsule elle-même. Il est impossible de dire combien de personnes, car les résultats du « référendum » organisé peu après
l’occupation peuvent difficilement être pris pour argent comptant en raison de l’intensité de la répression des voix discordantes. Presque
deux ans après, les autorités locales et nationales n’ont pas lâché du lest, et trouvent que l’intégration de la péninsule dans la Fédération
de Russie n’est pas suffisante : elles exigent une soumission total à cet état de fait brutal, collant des étiquettes à ceux qui s’y opposent et
les poursuivant en justice au motif qu’ils sont des extrémistes et des terroristes.
En tant que force d’opposition la plus organisée, les Tatars de Crimée ont subi la plus féroce des répressions. Le Mejlis, leur principal
organe représentatif, a été déclaré « organisation extrémiste » et banni ; ses dirigeants sont exilés ou poursuivis sur la base d’accusations
fabriquées. La plupart des autres opposants à l’annexion de la Crimée, y compris les activistes pro-ukrainiens, ont été forcés à l’exil ou
réduits au silence par les autorités de facto et leurs représentants, notamment les paramilitaires de la soi-disant Auto-défense de Crimée.
Au cours des semaines ayant précédé ou suivi immédiatement l’annexion, plusieurs d’entre eux ont subi une disparition forcée. 1 Le cas du
journaliste Mykola Semena souligne les risques qu’encourent ceux qui entendent encore s’exprimer.
Au-delà des poursuites individuelles engagées contre les activistes sur lesquelles porte cette note d’information, la législation répressive de
la Russie a été pleinement mise à contribution pour restreindre gravement la liberté de réunion et réduire considérablement les libertés de
la presse.
Les manifestations publiques ont pratiquement été réduites à néant. Depuis l’annexion de la Crimée par la Russie, les événements
politiques, culturels et autres événements à caractère indépendant ont été bannis par les autorités locales de facto de la Crimée. Cette
situation a affecté tous les aspects de la vie culturelle, des manifestations de rues aux célébrations traditionnelles commémoratives et
culturelles des Tatars de Crimée, ainsi que tout rassemblement visant à célébrer la culture ukrainienne. Dans quelques cas isolés toutefois,
ces rassemblements ont été autorisés, mais en général dans des endroits éloignés et à des conditions très restrictives. 2 Plus récemment,
des manifestations publiques à Simferopol, la capitale de la Crimée, ont été totalement interdites après que le maire de facto de la ville a
émis, le 7 mars, un décret interdisant toute manifestation publique, culturelle, de divertissement ou tout autre événement de même nature,
à l’exception de ceux organisés par les autorités.
Avant l’occupation et l’annexion de la péninsule par la Russie, les médias en Crimée fonctionnaient en grande partie librement : l’accès à la
presse écrite et audiovisuelle critique envers les autorités était chose courante. Ce n’est plus le cas aujourd’hui. Déjà en 2014, les autorités
de facto ont demandé à tous les organes de presse de se faire enregistrer à nouveau conformément au droit russe avant le 1er avril 2015.
Elles ont ensuite refusé arbitrairement le réenregistrement de certains organes de presse, notamment les principaux organes en langue
tatare de Crimée, dont la plupart ont déposé des demandes de réenregistrement à plusieurs reprises, les forçant à l’exil ou à la fermeture. 3
Au moins trois chaînes de télévision, deux agences de presse et autres organes de presse indépendants ont été fermés. Ceux qui se sont
réinstallés dans la partie continentale de l’Ukraine, à l’exemple de la chaîne populaire de langue tatare ATR TV, ont depuis lors été privés de
la possibilité de faire librement des reportages depuis la Crimée ou d’y diffuser leurs programmes. Comme avec un certain nombre d’autres
organes de presse, la chaîne ATR TV a également été privée de la possibilité de diffuser sur la péninsule par le biais de l’Internet. En vertu
de la législation russe, qui autorise les autorités à bloquer l’accès à des sites Internet spécifiques sans une ordonnance d’un tribunal pour
des prétendues violations de la législation russe contre l’extrémisme ou des appels à la tenue de réunions publiques « non approuvées », le
site Internet de la chaîne a été inscrit sur le fameux Registre unique de ressources Internet qui « contiennent des informations dont la
diffusion est interdite dans la Fédération de Russie ». Les fournisseurs de services Internet sont maintenant obligés de restreindre l’accès à
son site, et des utilisateurs d’Internet de Crimée ont signalé que depuis le 3 août 2016, le site Internet de la chaîne n’est plus accessible.
1 Pour plus d’informations, veuillez consulter les publications d’Amnesty International qui suivent : Crimean Tatars: At risk of persecution and harassment in the new Crimea
(Les Tatars de Crimée face au risque de persécution et de harcèlement dans la nouvelle Crimée), 23 mai 2014, disponible à l’adresse
https://www.amnestv.org/en/latest/news/2014/05/crimean-tatars-risk-persecution-and-harassment-new-crimea/: (consulté le 12 décembre 2016) et Ukraine: One Year On:
Violations of the Rights to Freedom of Expression, Assembly and Association in Crimea, report, 18 March 2015, disponible à l’adresse
https://www.amnesty.org/en/documents/EUR50/1129/2015/en/ (consulté le 12 décembre 2016).
Une fois de plus, la communauté tatare de Crimée a été affectée par ces changements. Par exemple, pendant des années, ses membres avaient l’habitude d’organiser des
manifestations commémoratives annuelles dans toute la Crimée le 18 mai. À cette date, en 1944, le peuple tatar de Crimée avait été déporté dans son intégralité dans certaines
parties reculées de l’URSS, ce après quoi ses membres n’ont pas été autorisés à regagner leur patrie jusqu’à la fin des années 1980. Les membres de la communauté avaient été
autorisés à se réunir le 18 mai pour la commémoration de cet événement en 2014 à un seul endroit reculé, et en présence des forces de maintien de l’ordre. Toutefois, aucune
assemblée commémorative n’a été autorisée à cette date en 2015, et en 2016 les membres de la communauté n’ont même pas essayé de demander une autorisation car sachant
d’avance qu’elle ne leur serait pas accordée.
2
Pour plus d’informations, consultez : Amnesty International, « Crimean Tatar media will shut down as arbitrary registration deadline expires » (Les Tatars de Crimée fermeront à
l’expiration du délai d’enregistrement arbitraire), 31 mars 2015, disponible à l’adresse https://www.amnesty.org/en/latest/news/2015/03/crimean-tatar-media-will-shut-down-asarbitrary-registration-deadline-expires/ (consulté le 12 décembre 2016).
3
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Dans le même temps, les correspondants de la chaîne ne sont pas en mesure d’exercer ouvertement en Crimée. Le faire les exposerait au
risque de poursuites pénales, en vertu du droit russe, en raison de la position de la chaîne selon laquelle le contrôle de la péninsule devrait
retourner à l’Ukraine et de ses critiques à l’égard des autorités russes.
Parallèlement à l’interdiction du Mejlis et de la réduction au silence des médias d’opposition, les autorités ont ciblé les activistes de premier
plan dans leurs efforts visant à anéantir les derniers vestiges de l’opposition à l’annexion de la péninsule. Le principal outil utilisé pour ce
harcèlement était les poursuites judiciaires en vertu de la législation russe contre le terrorisme et l’extrémisme. Un nombre croissant de
personnes sont poursuivies sur la base de chefs d’accusation fortement contestables, notamment l’appartenance au Hizb ut-Tahrir, qui est
une organisation interdite en Russie. Quatre d’entre eux ont été condamnés dans des procès à l’extérieur de la Crimée.
Aucun progrès n’a été enregistré dans les enquêtes visant à faire la lumière sur les disparitions forcées qui ont suivi peu après l’annexion de
la péninsule, dont six au moins ont été précédemment rapportées par Amnesty International en Crimée (et jusqu’à 18 rapportées par
d’autres ONG). 4 L’impunité qui entoure ces infractions flagrantes est saisissante. Au moins un autre activiste, le Criméen Tatar Ervin
Ibragimov a été forcé à la disparition en 2016.
Il y a certes peu de raisons de douter que la majorité des résidents ont soutenu et continuent de soutenir l’intégration de la péninsule dans
la Fédération de Russie, certes, mais il n’en demeure pas moins que cette démarche a été considérablement dommageable pour les droits
de ceux qui y étaient opposés. À travers l’extension à la Crimée de la législation restrictive russe, les autorités de facto ont
considérablement restreint les libertés de réunion, d’association et d’expression et ont poursuivi plusieurs personnes dans des procès qui
enfreignaient manifestement les règles d’un procès équitable.
Quelle que soit la perception et la présentation de cette situation en Russie, il n’en demeure pas moins que conformément au droit
international, la Russie est une puissance occupante et qu’à ce titre, elle a des obligations clairement établies. Cela revient à dire que les
autorités ne sauraient effectuer de changement définitif au régime juridique de la Crimée. En effet, conformément à l’article 43 du Règlement
de La Haye et l’article 64 de la quatrième Convention de Genève de 1949, la Russie, en tant que puissance occupante, doit en règle générale,
respecter la législation pénale qui était en vigueur lorsqu’elle a occupé le territoire. Certes, la Russie peut apporter des changements discrets
à la loi en vigueur afin d’assurer « la sécurité de la puissance occupante » et peut également promulguer des « dispositions pénales pour sa
propre protection », mais elle ne peut pas remplacer intégralement la loi en vigueur par sa propre loi, « simplement pour la rendre conforme à
ses propres conceptions juridiques. » 5 Du moment où la Russie a remplacé intégralement la législation pénale de l’Ukraine par les lois de la
Russie, elle a violé le droit international humanitaire. En tout état de cause, selon l’article 76 de la quatrième Convention de Genève de 1949,
la puissance occupante ne peut pas transférer des détenus en dehors du territoire occupé. Ainsi tous les civils arrêtés dans la Crimée doivent
être jugés dans le territoire et ne peuvent légalement être transférés en Russie. Les obligations de la Russie concernant le respect des droits
garantis dans la Convention européenne des Droits de l’homme, en tout cas, demeurent intactes, même si elles ne sont manifestement pas
respectées.
MÉTHODOLOGIE
Les chercheurs d’Amnesty International ont effectué une cinquantaine d’entretiens en Crimée et à Kiev aux fins de la compilation de la
présente note d’information. Les délégués d’Amnesty International ont visité la péninsule fin septembre 2016 et se sont rendus à Alouchta,
Bakhtchisaraï, Beloïarsk, Simferopol, Sébastopol, Koreïz et Yalta. Ils y ont recueilli des témoignages et des preuves photographiques
illustrant de multiples cas de violations des droits de l’homme qui visent particulièrement les membres les plus actifs de la communauté
tatare de Crimée associés à l’opposition à l’occupation et l’annexion de la crimée par la Russie. Les représentants d’Amnesty International
ont interrogé des victimes ou leurs proches, des avocats, des activistes tatars de Crimée locaux et des journalistes. L’identité de la plupart
des personnes interrogées n’a pas été révélée à cause du risque réel de représailles auquel ils font face. Amnesty International a également
sollicité des rencontres avec des représentants des autorités de facto. Toutefois, ces demandes n’ont pas reçu de suite. Particulièrement, le
Bureau du Procureur n’a pas répondu à la lettre d’Amnesty International, tandis que les représentants de l’ombudsman de facto de Crimée
ont fait savoir à l’organisation qu’elle allait en voyage et qu’elle n’était pas en mesure de les recevoir, et n’avait pas désigné une personne
pour nous recevoir à sa place.
Après l’annexion par la Russie du territoire ukrainien de Crimée en mars 2014, Amnesty International a fait état de l’augmentation des cas de violations des droits de l’homme par
les autorités de facto. En mars 2015, l’organisation a publié le rapport intitulé Ukraine: One Year On: Violations of the rights to freedom of expression, assembly and association in
Crimea (Ukraine ; un an après : violations du droit à la liberté d’expression, de réunion et d’association en Crimée) (AI Index: EUR 50/1129/2015, disponible à l’adresse
https://www.amnesty.org/download/Documents/EUR5011292015ENGLISH.pdf), qui donnait un aperçu détaillé de ses préoccupations, dont plusieurs cas de disparitions forcées.
Pour plus d’informations sur les disparitions forcées en Crimée, voir aussi Amnesty International, « Crimea: One year on from annexation; critics harassed, attacked and silenced
(Crimée: un an après l’annexion ; les détracteurs sont harcelés, agressés et réduits au silence), 18 mars 2015, disponible à l’adresse
https://www.amnesty.org/en/latest/news/2015/03/crimea-annexation-critics-attacked-and- silenced/ (consulté le 12 décembre 2016).
4
5
Voir également le commentaire du CICR de 1958 sur la Convention (IV) relative à la protection des personnes civiles en temps de guerre. Genève, 12 août 1949.
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INTERDICTION DU MEJLIS DU PEUPLE TATAR DE CRIMÉE ET
PERSÉCUTION DE SES DIRIGEANTS
Le Mejlis du peuple tatar de Crimée (ci-après désigné le Mejlis) est un organe élu lors d’une assemblée informelle de tous les Tatars de
Crimée, kouroultaï, pour représenter la communauté vis-à-vis des autorités locales et centrales. Les membres du Mejlis, et particulièrement
ses dirigeants actuels et anciens, sont en bute au harcèlement, à l’exil forcé et aux poursuites pénales, tandis que l’organe lui-même a été
rapidement privé de ses bureaux, formellement averti de ne pas s’engager dans des activités « extrémistes » (critique des nouvelles réalités
politiques de la péninsule), et plus récemment déclarée organisation « extrémiste » illégale. Plusieurs activités proches du Mejlis sont
actuellement poursuivis. Leurs cas sont documentés ci-dessous.
Le 15 février 2016, le procureur de facto de la Crimée a entamé une procédure contre le Mejlis, alléguant qu’il était une organisation
« extrémiste » en raison de la défiance non violente de ses dirigeants face à l’occupation et l’annexion de la Crimée par la Russie. Avant cela,
le dirigeant du Mejlis, Chubarov Refat, avait été expulsé de la Crimée, tout comme l’avait été son prédécesseur, Mustafa Dzhemiliev, un
vétéran des Tatars de Crimée, militant des droits de l’homme et chef de file informel, et un autre farouche opposant à l’occupation. Le
Mejlis avait précédemment été expulsé de ses locaux dans la capitale Simferopol après qu’un tribunal a statué que le propriétaire du
bâtiment, la fondation de bienfaisance de la Crimée, n’avait pas le droit de le louer, et a ordonné la libération de l’édifice historique, et
ensuite saisi la propriété au motif que le propriétaire du bâtiment n’avait pas réussi à expulser ses locataires.
Le 17 mars, la Cour suprême de Crimée a ouvert le procès intenté contre le Mejlis par le Bureau du Procureur de facto alléguant qu’elle
était une « organisation extrémiste ». L’accusation était fondée principalement sur des déclarations faites par le dirigeant exilé du Mejlis,
Refat Chubarov, qui a refusé de reconnaître la légalité de l’annexion de la Crimée par la Russie, a appelé à un blocus économique et
énergétique de la péninsule de la partie continentale de l’Ukraine, et a à maintes reprises demandé que le contrôle de la péninsule soit
restitué à l’Ukraine. 6 L’affaire a été clôturée le 26 avril avec comme décision la fermeture et l’interdiction du Mejlis. Toutefois, déjà le 13
avril, le Procureur de facto de la Crimée avait décidé de suspendre les activités du Mejlis tandis que le 18 avril, le ministre russe de la
Justice l’avait inclus dans la liste officielle des « organisations extrémistes ». L’inscription du Mejlis sur la liste des « organisations
extrémistes » signifiait que ses membres et partisans issus des organisations locales de Crimée étaient passibles de poursuites comme
« extrémistes ». Entre-temps, les deux autres dirigeants adjoints du Mejlis restés en Crimée, Akhtem Chiygoz et Ilmi Umerov, sont poursuivis
sur la base d’accusations fabriquées.
POURSUITE PÉNALE ET SÉQUESTRATION DANS UN ÉTABLISSEMENT
PSYCHIATRIQUE DU DIRIGEANT ADJOINT DU MEJLIS, ILMI UMEROV
« En Russie, la loyauté totale est obligatoire. Nous sommes les deux seules personnes qui ne la servons pas aux autorités. Elles ne nous
demandent pas de les aimer, mais de les craindre »
affirme l’activiste tatar Ilmi Umerov, dans un entretien accordé à Amnesty International, le 28 septembre 2016.
À la suite de l’exil forcé des dirigeants anciens et actuels du Mejlis, Mustafa Dzhemiliev et Refat Chubarov, les autorités russes et
criméennes se sont tournées vers ses dirigeants adjoints. L’un d’entre eux, l’éminent activiste Ilmi Umerov, est devenu la cible de
harcèlement de la part des services de sécurité et a été inculpé en vertu de la législation russe contre l’extrémisme
Né en Ouzbékistan de parents tatars, tous les deux victimes de la déportation de 1944, Ilmi Umerov est retourné sur la péninsule après la
levée de l’interdiction du retour des Tatars de Crimée à la fin des années 80, où il est devenu un éminent membre de la communauté et un
homme politique local. Au début de l’occupation et l’annexion de la péninsule par la Russie, il était le chef de l’administration du district de
Bakhtchisaraï. Il a démissionné en signe de protestation en août 2014. Ilmi Umerov est demeuré un ardent détracteur de l’annexion et
plaide pacifiquement pour un retour du contrôle de la Crimée à l’Ukraine.
Le 19 mars 2016, dans un entretien télévisé en langue tatare de Crimée, Umerov insistait sur le fait que la Russie devrait être « contrainte
de quitter la Crimée, Donetsk et Luhansk » (les deux dernières villes de l’est de l’Ukraine sous contrôle de groupes armés pro-russes). Le 12
mai, à environ 16 h, deux fonctionnaires du Service fédéral de sécurité russe (FSB) et un agent de la police locale se sont rendus au
domicile d’Umerov à Bakhtchisaraï et l’ont emmené au siège du FSB dans la capitale de la Crimée, Simferopol, pour le soumettre à un
interrogatoire. Pendant l’interrogatoire, il a été informé qu’il faisait l’objet d’une enquête pénale en tant que suspect en vertu de l’article
280.1 du Code pénal russe pour « atteinte à la souveraineté territoriale de la Fédération de Russie. » 7
Dans les mois qui ont suivi, Umerov a été convoqué plus de deux fois par le FSB pour être interrogé, mais il a refusé de témoigner contre luimême et a choisi de ne répondre à aucune question. Le tribunal du district de Kievskiy à Simferopol a imposé à Umerov des restrictions de
voyage, lui interdisant de quitter la Crimée. Entre-temps, un enregistrement de son entretien traduit a été visé par les enquêteurs pour un
Amnesty International, « Crimea: Proposed closure of the Mejlis marks culmination of repressive measures against the Crimean Tatar community » (Crimée : le projet de
fermeture du Mejlis est le point culminant d’une série de mesures répressives visant les Tatars de Crimée) ; disponible à l’adresse
https://www.amnesty.org/en/documents/eur50/3655/2016/en/ (consulté le 12 décembre 2016).
6
7
Entretien d’Amnesty International avec Ilmi Umerov, à Bakchisaraï, Crimée, le 28 septembre 2016.
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« examen linguistique » afin de déterminer si ses paroles étaient des paroles « extrémistes ». Umerov et ses avocats n’ont pas vu la
traduction et s’inquiétaient de ce qu’elle pourrait avoir dénaturé les déclarations originales d’Umerov dans la langue tatare de Crimée.
Le FSB a également déposé une demande à la Cour afin d’obtenir son autorisation pour faire subir à Ilmi Umerov un examen psychiatrique
forcé en vue d’évaluer son état de santé mentale. Les avocats d’Umerov ont contesté la demande du FSB. Le 11 août, au cours de
l’audience sur la demande du FSB relative à l’examen psychiatrique, au tribunal du district de Kievskiy à Simferopo, Umerov, qui souffre
d’un certain nombre d’affections dont notamment des problèmes cardio-vasculaires, le diabète et la maladie de Parkinson, a connu une
augmentation de la pression artérielle et a dû être hospitalisé. Le juge a approuvé la demande du FSB en l’absence d’Umerov.
« le 18 août, alors que j’étais couché, des agents du FSB sont arrivés à l’hôpital et m’ont transféré à l’hôpital psychiatrique n°1 à Simferopol
pour un examen psychiatrique forcé », confiait Ilmi Umerov à Amnesty International. Cela s’est fait avant l’ouverture de son procès en appel,
en violation du droit russe. 8
Le premier jour de séjour d’Umerov à l’hôpital psychiatrique, il a été immédiatement placé dans un « pavillon à régime spécial » (pavillon
d’isolement) pour les patients atteints de troubles psychiatriques sévères, et pour cela, il n’avait pas le droit de rencontrer ses avocats et sa
famille. Avec la montée de la pression internationale pour sa libération, le jour suivant, le 19 août, Umerov a obtenu l’autorisation de
recevoir les membres de sa famille deux fois par jour. Il a passé en tout trois semaines à l’intérieur de l’établissement psychiatrique avant
sa libération le 7 septembre. Son « examen » au cours de ses 21 jours de séquestration a consisté en trois entretiens menés par le
personnel psychiatrique. Avant la libération d’Umerov, une commission médicale a conclu qu’il n’avait pas d’affection mentale pouvant
affecter sa poursuite pénale.
« J’appelle ces trois semaines ‘une grosse torture’. C’était difficile d’être en contact avec des patients souffrant réellement d’affections
psychiatriques. Ils essayaient constamment de me parler, de me tirer les vêtements, ils criaient. Certains d’entre eux passaient tout le
temps aux toilettes, lesquelles n’avaient pas de porte et étaient très sales. Il n’y avait pas de vie privée du tout », a raconté Umerov à
Amnesty International.
Après sa sortie de l’établissement psychiatrique, le FSB a convoqué Umerov pour un interrogatoire supplémentaire au moins à trois reprises,
tout en continuant sa surveillance et son harcèlement secrets. C’est ainsi que tous les autres membres du Mejlis qu’il a invités à prendre un
thé le 25 septembre ont par la suite été convoqués pour être interrogés par le FSB. Le 28 septembre, Umerov a été trouvé en violation de
l’article 20.28 du Code des infractions administratives de la Fédération de Russie (« organisation des activités d’une association publique
ou religieuse à l’égard de laquelle une décision de suspension d’activités a été prise ») et a été condamné à payer une amende de 750
roubles (environ 11 dollars des États-Unis d’Amérique) pour l’organisation de la réunion. Trois de ses invités ont également été frappés
d’une amende pour « participation aux activités » du Mejlis des Tatars de Crimée interdit.
Au moment de la rédaction du présent document, l’enquête pénale sur l’affaire d’« extrémisme » d’Umerov se poursuit. Le 2 novembre, le
FSB l’a informé qu’il était considéré psychologiquement stable et que l’expertise linguistique avait établi que ses déclarations avaient été
« extrémistes ».
LE DIRIGEANT ADJOINT DU MEJLIS, AKHTEM CHIYGOZ, EN DÉTENTION
PROVISOIRE PENDANT 18 MOIS SUR LA BASE D’ACCUSATIONS
FABRIQUÉES
Après l’exil forcé du dirigeant du Mejlis Refat Chubarov en juillet 2014, 9 le dirigeant adjoint Akhtem Chiygoz a émergé comme étant son
membre le plus haut gradé encore résident de la Crimée. Il a, à son tour, a été arrêté le 29 janvier 2015 après que les autorités de facto
l’ont accusé d’avoir organisé des « perturbations massives » le 26 février 2014 en vertu de l’article 212 du Code pénal de la Fédération de
Russie, qui prévoit une peine pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison.
Le 26 février 2014, les partisans pro-ukrainiens et pro-russes se sont réunis simultanément devant le Conseil suprême de la République
autonome de Crimée (parlement local). La tension était forte. La police s’était retirée des rues. À un moment, des escarmouches ont éclaté
entre partisans pro-ukrainiens et pro-russes, mais celles-ci étaient confinées au lieu de rencontre des deux foules opposées, lesquelles
étaient restées pour l’essentiel, pacifiques. Selon les récits des médias existants et des témoins oculaires, Akhtem Chiygoz était l’un de ceux
qui essayaient de calmer les deux foules et de les maintenir à distance afin de prévenir la violence. Tous les éléments de preuve disponibles
à partir de ce jour montrent qu’il n’y a pas de « perturbations massives », et certainement pas dans le sens de l’article 212 du Code pénal de
la Russie en vertu duquel il a été mis en accusation (« perturbations massives accompagnées de violences, de pogroms, d’incendies
volontaires, de destruction de biens, d’utilisation d’armes, d’explosifs, de poisons ou d’autres substances et d’objets qui posent un danger
8 Amnesty International considérait Ilmi Umerov comme un prisonnier de conscience pendant sa séquestration à l’intérieur de l’établissement psychiatrique, qui était une sorte de
représailles pour son activisme politique, et a appelé à sa libération immédiate et inconditionnelle et à l’arrêt de toute poursuite pénale contre lui. Pour plus d’informations, voir
Amnesty International, « Activist Forcibly Detained in Psychiatric Hospital », Urgent Action (Activiste détenu de force dans un hôpital psychiatrique, action urgente), 6 Septembre
2016, disponible à l’adresse https://www.amnesty.org/download/Documents/EUR5047762016ENGLISH.pdf (consulté le 12 décembre 2016).
9 Après avoir participé le 5 juillet 2014 à une réunion du Mejlis, tenu dans la partie continentale de l’Ukraine pour des raisons de sécurité, Refat Chubarov s’est vu refuser
l’autorisation de rentrer en Crimée au poste frontière de facto russe. Le procureur de la Crimée à l’époque, Nataliya Poklonskaya, a publié une décision interdisant Refat Chubarov
d’« entrée en Fédération de Russie » pour cinq ans.
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pour ceux qui sont à proximité, ainsi que la résistance armée à un représentant de l’autorité »).
La première audience dans l’affaire contre Akhtem Chiygoz a eu lieu le 2 août 2016 à Simferopol après qu’il avait déjà passé plus de 15
mois en détention provisoire. Le juge de première instance a accepté la demande de l’accusation de n’autoriser Akhtem Chiygoz à participer
à son procès que par liaison vidéo depuis le centre de détention provisoire de Simferopol situé à moins de 500 mètres du palais de justice.
La défense d’Akhtem Chiygoz a contesté cette mesure, mais sa demande a été rejetée. Selon l’avocat d’Akhtem Chiygoz, le juge a décidé,
pour des raisons de procédure, que la décision d’avoir recours à la visioconférence ayant été prise au cours de la phase préliminaire de
l’enquête, elle ne pouvait faire l’objet d’appel qu’après le verdict de la cour.10
Amnesty International a assisté à une audience du tribunal le 27 septembre 2016, au cours de laquelle Akhtem Chiygoz n’était, comme
d’habitude, présent que via Skype. Il ne pouvait pas entendre tout ce qui se disait au tribunal, et le procès a dû être interrompu à plusieurs
reprises en raison de la mauvaise qualité de la connexion Internet. À un moment donné, l’audience a été interrompue parce qu’une autre
cour de Crimée a essayé de composer le numéro Skype utilisé par le centre de détention provisoire où Akhtem Chiygoz était gardé. En raison
de la liaison vidéo, à aucun moment au cours de l’audience Akhtem Chiygoz n’a été en mesure de consulter son avocat en privé.
« Ils ont décidé de m’isoler à cause de mes protestations. Je tiens à être présent [dans la salle d’audience], parce que ici je ne peux pas
entendre la moitié des questions, » a déclaré Akhtem Chiygoz aux délégués d’Amnesty International via le lien vidéo pendant une pause.
Les deux témoins à charge qui ont été interrogés à l’audience ce jour-là ont confirmé leur présence à la manifestation à Simferopol près de
l’édifice du Conseil suprême le 26 février 2014. Toutefois, aucun d’eux n’avait vu Akhtem Chiygoz ou ne pourrait fournir des détails sur la
façon dont les événements décrits comme des désordres de masse avaient commencé. L’un d’eux a déclaré au tribunal qu’il ne possédait
pas de renseignements sur le « plan criminel » d’Akhtem Chiygoz d’organiser des désordres de masse (l’une des allégations contre Chiygoz
telles que précisées dans son acte d’accusation et citées au tribunal). L’autre témoin, qui avait contracté des blessures légères et quelques
contusions à la suite des affrontements, a déclaré au tribunal que le 26 février 2014, Refat Chubarov, le meneur des manifestations proukrainiennes, et Sergey Aksionov, le meneur des manifestations pro-russes, appelaient leurs partisans au calme à travers des haut-parleurs.
Tout comme le premier témoin, il n’avait pas vu Akhtem Chiygoz ce jour-là non plus.
Selon l’avocat d’Akhtem Chiygoz, les témoignages des témoins entendus au cours de cette audience concordaient avec de nombreux
autres. Au moment de la rédaction du présent document, aucun des plus de 60 témoins à charge appelés n’a confirmé avoir aperçu Akhtem
Chiygoz près du Conseil suprême le 26 février 2014 ou n’a été en mesure de décrire son rôle dans les « perturbations de masse » ce jour-là.
« Ils [les autorités russes] essaient d’effrayer toutes nos populations. Je suis poursuivi uniquement à cause de mon activisme politique et de
mon refus de les soutenir. Il s’agit d’un simulacre de procès, » a déclaré Chiygoz à Amnesty International.
Il y a également cinq témoins secrets dans l’affaire contre Akhtem Chiygoz dont les témoignages n’avaient pas encore été entendus au
tribunal au moment de la rédaction du présent document. Son équipe de défense se dit préoccupée par le fait que leurs témoignages
peuvent être entièrement fabriqués et par conséquent impossibles à contester en tant que tels. Le recours à des témoins secrets et à des
éléments de preuve non divulgués dans cette affaire constitue une violation directe du droit à un procès équitable. Le procès se poursuit.
Amnesty International estime que Akhtem Chiygoz est un prisonnier d’opinion détenu et poursuivi uniquement en raison de son activisme
politique pacifique et de son opposition à l’occupation et l’annexion de la Crimée par la Russie. Il devrait être libéré immédiatement et sans
condition, et toutes les charges retenues contre lui doivent être abandonnées.
LA DISPARITION FORCÉE D’ERVIN IBRAGIMOV
Ervin Ibragimov est un activiste tatar de Crimée, ancien membre du conseil municipal de Bakchisaray et membre du Congrès mondial des
Tatars de Crimée, une organisation internationale pour la promotion des droits de ce peuple et de son héritage culturel, créée après
l’occupation de la péninsule par la Russie en 2014. Il a pris conscience de la surveillance secrète de ses activités en mai 2016. Ervin
Ibragimov a confié à ses amis qu’il avait remarqué une voiture garée devant chez lui le 17 mai, qui l’avait ensuite suivi toute la journée.
Ervin Ibragimov a échangé avec son père au téléphone pour la dernière fois le 24 mai, vers 23 heures. Son père a ensuite trouvé sa voiture
abandonnée devant chez eux à Bakchisaray, au centre de la Crimée, les portières ouvertes et la clé sur le contact. Les images de la caméra
de surveillance d’un magasin voisin montrent un groupe d’hommes en train de stopper la voiture d’Ervin Ibragimov. On le voit s’adresser
brièvement aux hommes avant de tenter de s’échapper. Puis, les hommes l’appréhendent et le font entrer de force dans leur fourgon avant
de quitter les lieux sur-le-champ.
Le 25 mai, le père d’Ervin Ibragimov s’est rendu dans les locaux du FSB à Simferopol en Crimée afin de porter plainte et de fournir les
images de la caméra de surveillance. Les officiers du FSB ont refusé de prendre sa plainte et lui ont demandé de l’envoyer par la poste. La
police de Bakchisaray a ouvert une enquête sur l’incident et inspecté la voiture. Toutefois, au moment de la rédaction du présent document,
l’enquête n’a donné aucun résultat tangible.
POURSUITES POUR APPARTENANCE PRÉSUMÉE À UNE ORGANISATION
« TERRORISTE »
Après l’annexion de la Crimée, la Russie a étendu ses propres lois sur la péninsule occupée, en violation de ses obligations internationales
en tant que puissance occupante. La législation russe contre l’extrémisme, qui est souvent utilisée pour cibler les détracteurs du
gouvernement en Russie, en particulier la loi fédérale relative à la lutte contre les activités extrémistes, a été utilisée conjointement avec la
loi sur la lutte contre le terrorisme pour porter des accusations spécieuses à l’encontre de divers individus.
En outre, les audiences concernant les cas de « terrorisme » sont uniquement réservées aux tribunaux militaires russes. Le tribunal militaire
le plus proche est le tribunal militaire de district du nord du Caucase situé à Rostov-sur-le-Don en Russie. Traduire des accusés originaires
201 EX/5 Partie I (G) - page 38
de Crimée devant un tribunal militaire en dehors de la Crimée constitue une violation flagrante du droit international humanitaire régissant
l’occupation.
Au moment de la rédaction du présent document, au moins 19 personnes ont été arrêtées au motif d’appartenir à Hizb ut-Tahrir. 10 Quatre
d’entre elles ont été condamnées à Rostov-sur-le-Don en septembre 2016 à l’issue d’un procès fortement entaché d’irrégularités. Amnesty
International a pu examiner les cas de deux autres personnes, Emir-Usein Kuku et Muslim Aliev, qui ont été arrêtées le 11 février 2016 et
placées en détention provisoire : leurs cas mettent en lumière des actes de harcèlement et une insuffisance de preuves d’actes criminels,
en particulier dans le cas d’Emir-Usein Kuku. 11 Amnesty International n’a pas été en mesure d’établir des contacts avec des proches et des
avocats des autres suspects au cours de sa mission en Crimée, et ne peut donc pas se prononcer sur la probité des accusations portées à
leur encontre, même si le spectre d’une longue série de violations plane inéluctablement sur tous ces cas.
Dans tous ces cas, les accusations d’appartenance à Hizb ut-Tahrir semblent manifestement infondées ou il existe de sérieux doutes quant
à leur probité, ce qui soulève de profondes préoccupations en matière d’équité du procès.
LES « QUATRE HOMMES DE SÉBASTOPOL »
Quatre hommes ont déjà été jugés à Rostov-sur-le-Don en Russie, reconnus coupables d’appartenance à Hizb ut-Tahrir et condamnés à des
peines d’emprisonnement allant de cinq à sept ans, tandis que 15 autres sont actuellement en détention provisoire en Crimée pendant que
leurs cas font l’objet d’une enquête.
Le 7 septembre 2016, le tribunal militaire de district du nord du Caucase a déclaré Ruslan Zeitullaev, Rustem Vaitov, Nuri Primov et Ferat
Saitullaev coupables d’appartenance à une cellule Hizb ut-Tahrir de Sébastopol. Ruslan Zeitullaev a été condamné à sept ans de prison
pour avoir été le « cerveau » de la cellule, et les trois autres hommes ont été condamnés à cinq ans de détention chacun.
De nombreux problèmes d’équité ont été relevés dans le cadre de leur procès. Lors des audiences du tribunal, plusieurs témoins à charge
ont par exemple rétracté les déclarations faites avant le procès. L’un d’entre eux, un berger de Sébastopol, a déclaré au tribunal que l’agent
d’instruction du FSB l’avait prévenu lors de son interrogatoire qu’il finirait en prison avec les quatre autres s’il ne signait pas le document
sous ses yeux. Les autres témoins ont affirmé avoir subi des formes de pression similaires au cours de l’enquête avant de rétracter leurs
déclarations devant les tribunaux.
Selon l’un des avocats de la défense dans l’affaire instruite contre les quatre hommes, une seule preuve pourrait en principe être
considérée comme étayant les allégations selon lesquelles les quatre hommes étaient membres de Hizb ut-Tahrir : une bande de
surveillance audio et vidéo qui a enregistré une conversation dans laquelle les quatre hommes débattent de sujets religieux dans le
domicile d’une connaissance. Seules 10 minutes de l’enregistrement d’une conversation de 90 minutes ont été passées au tribunal, suivies
de la déposition sur liaison vidéo d’un témoin secret qui, contrairement à la plupart ou à tous les témoins à charge qui ont comparu devant
le tribunal en personne, a réitéré ses déclarations antérieures devant le juge et les défendeurs. 12
L’accusation a interjeté appel de la décision et a demandé une période d’emprisonnement plus longue pour Ruslan Zeitullaev, et les
avocats des quatre hommes ont fait appel de la condamnation. Au moment de la rédaction du présent document, une audience d’appel est
toujours en instance.
10 Hizb
ut-Tahrir a été reconnue comme organisation terroriste par la Cour suprême de la Fédération de Russie le 4 février 2003. La Cour a déclaré :
Le « Parti de la Renaissance islamique » (« Hizb ut-Tahrir ») [est] une organisation qui vise à éliminer les gouvernements non islamiques et à établir une domination
islamique à travers le monde en rétablissant le « khalifat islamique universel », tout d'abord dans les régions à population majoritairement musulmane telles que la
Russie et les pays de la CEI.
[Ses] principales activités sont : la propagande islamique militante accompagnée d’intolérance à l’égard des autres religions ; le recrutement actif de partisans ; et un
travail systématique de division de la société (principalement une propagande bénéficiant d’un soutien financier important). (Cité dans http://www.kavkazuzel.eu/articles/234923/).
11 Le
11 février 2016, l’agence de renseignement russe a arrêté les agents Enver Bekirov et Vadim Siruk dans le cadre de la même affaire qu’Emir-Usein Kuku et Muslim Aliev, en les
accusant d’appartenir eux-aussi à la « cellule » Hizb ut-Tahrir. Neuf autres hommes ont été arrêtés en avril, mai et octobre dans différentes régions de la Crimée et ont été accusés,
dans le cadre d'affaires distinctes, d’appartenir au groupe Hizb ut-Tahrir. Refat Alimov et Arsen Dzhepparov ont été arrêtés le 18 avril à Krasnokamenka, une banlieue de Yalta,
dans le sud de la Crimée. Quatre autres personnes -Zevri Abseitov, Remzi Memetov, Rustem Abiltarov et Enver Mamutov - ont été arrêtées le 12 mai à Bakchisaray. Enfin, Timur et
Uzeir Abdullaevs, Rustem Ismailov, Ayder Saledinov et Emil Dzhemadenov ont été arrêtés le 12 octobre 2016 à Kamenka et Stroganovka, des villages du centre et du nord de la
Crimée. Au moment de la rédaction du présent document, tous ces neuf hommes étaient en détention provisoire et attendaient leur procès.
12
Entretien d’Amnesty International avec l’avocat Emil Kurbetdinov, à Simferopol, Crimée, le 30 septembre 2016.
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HARCÈLEMENT, PASSAGE À TABAC ET POURSUITE PÉNALE D’EMIR-USEIN KUKU, DÉFENSEUR DES
DROITS HUMAINS
Emir-Usein Kuku est maintenu en détention provisoire depuis février 2016 sous le chef d’accusation hautement contestable
d’appartenance à une organisation terroriste, à savoir Hizb-ut Tahrir (article 205.5 du Code pénal russe). Il travaillait pour l’administration
locale des villes de Yalta et Koreiz au début de l’occupation russe et lors de l’annexion de la Crimée, et est un membre bien connu de la
communauté locale des Tatars de Crimée. Son procès n’a pas encore été ouvert.
Emir-Usein a d’abord informé sa femme, Meriem Kuku, qu’un agent du FSB lui avait rendu visite au lieu de service en juillet 2014 et avait
essayé de le convaincre de devenir un informateur du FSB. Au cours des mois qui ont suivi, l’agent du FSB a réitéré son « offre » de
« coopération » au moins trois fois de plus. L’épouse d’Emir-Usein, Meriem Kuku, a également été abordée une fois par le même agent du
FSB en automne 2014 devant l’école de leurs enfants alors qu’elle attendait leur sortie, mais elle a refusé de lui parler.14
Suite à la vague de disparitions forcées des Tatars de Crimée, Emir-Usein Kuku a décidé en octobre 2014 de rejoindre le Groupe de contact
de Crimée pour les droits de l’homme nouvellement créé. Cette initiative a été lancée par les proches de personnes disparues dans le but
de saisir les autorités et de suivre l’avancement des enquêtes officielles. Dans le cadre de cette initiative, Emir-Usein Kuku voyageait
fréquemment pour obtenir des renseignements sur les nouveaux cas de disparitions. Il a également pris part à des réunions publiques du
Groupe de contact.
Le 20 avril 2015, aux alentours de 8 heures, Emir-Usein Kuku se dirigeait vers l’arrêt de bus situé non loin de sa maison pour se rendre au
travail. D’après des témoins oculaires, deux hommes en civil l’attendaient à ce moment dans un minibus Gazel garé dans une rue près de
chez lui. Le capot du minibus était ouvert, mais les deux hommes étaient assis à l’intérieur. Emir-Usein Kuku a trouvé cela suspect et s’est
dirigé vers une station d’essence fréquentée. Les hommes se sont précipités hors du minibus, ont pourchassé Emir-Usein Kuku, l’ont jeté
par terre et ont commencé à le rouer de coups sur la tête et le torse. Quand il a posé la question de savoir qui ils étaient, les hommes ont
répondu : « Un peu de patience. Vous ne tarderez pas à savoir qui nous sommes ». Une grande foule de témoins s’est formée autour des
deux hommes alors qu’ils le battaient. Deux autres hommes masqués et armés de fusils automatiques sont sortis du minibus. Les
agresseurs d’Emir-Usein Kuku les ont pointés du doigt en disant : « Regardez. Voici qui nous sommes ». Les quatre hommes ont forcé EmirUsein Kuku à entrer dans le minibus et l’ont conduit au bureau du FSB de Yalta.
Environ une heure plus tard, Kuku a été ramené à son domicile, toujours à bord d’un minibus Gazel. Huit autres hommes masqués et armés
de fusils automatiques ont quitté le véhicule après lui et l’ont suivi jusqu’à la porte de son domicile. Il boitait. Un autre minibus transportant
au moins une douzaine d’autres d’hommes masqués et armés de fusils automatiques est arrivé, et les hommes se sont postés tout autour
de la maison d’Emir-Usein Kuku. Le seul homme sans masque était l’officier du FSB qui, selon Emir-Usein Kuku, avait essayé à plusieurs
reprises de le recruter en tant qu’informateur. Il a présenté un mandat de perquisition. Pendant que les agents perquisitionnaient son
domicile, l’agent du FSB a commencé à interroger Emir-Usein Kuku au sujet de ses activités « extrémistes » sur les réseaux sociaux et à lui
demander quels types de sites Web il visitait. Meriem Kuku a entendu l’officier du FSB promettre à son mari qu’il « [le] coffrerait en raison
de son appartenance à Hizb ut-Tahrir ». Selon Meriem Kuku, la perquisition a été brève et le FSB a saisi leurs deux ordinateurs, plusieurs
livres et le téléphone portable d’Emir-Usein, mais ne l’a pas arrêté.
Le lendemain, Emir-Usein Kuku a consulté un médecin qui lui a délivré un certificat médical pour ses blessures. Il a été avisé qu’une
hospitalisation était nécessaire, mais Emir-Usein a refusé d’être admis à l’hôpital et s’est rendu au poste de police local pour déposer une
plainte pour son passage à tabac. Le 1er mai 2015, Emir-Usein Kuku a appris que la police locale avait refusé d’ouvrir une enquête
criminelle au sujet de ses allégations en invoquant l’« absence d’éléments de preuve ». Trois mois plus tard, en août 2015, Emir-Usein Kuku
a été convoqué par le Comité d’enquête militaire de Yalta et a été informé que le FSB avait à son tour déposé une plainte contre lui pour
agression sur deux ses agents le 20 avril.
Le 3 décembre 2015, le Comité d’enquête de Yalta a appelé Emir-Usein Kuku et l’a informé qu’il faisait l’objet d’une enquête criminelle
pour avoir posté des éléments extrémistes via ses comptes sur les réseaux sociaux. Au cours de son interrogatoire, l’enquêteur lui a posé
des questions relatives aux 42 publications que Kuku avait faites sur les réseaux sociaux, y compris ses messages sur le Mejlis et ses
dirigeants.
Le 11 février 2016, vers 6h45, Emir-Usein et Meriem Kuku ont été réveillés par le bruit de la porte de leur maison qui avait été enfoncée.
Deux hommes masqués armés de fusils automatiques, deux civils faisant office de témoins, et cinq enquêteurs ont pénétré dans leur
maison. Les enquêteurs se sont présentés comme des agents du FSB et ont sorti un mandat de perquisition.
Après près de cinq heures de fouille minutieuse et intrusive, les hommes ont emmené Emir-Usein Kuku et ont saisi un ordinateur, deux
téléphones mobiles et une tablette. L’un des agents du FSB s’est adressé à Meriem Kuku en ces termes : « Votre mari l’a bien cherché, et
vous perdrez complètement la tête ce soir ». Plus tard dans la journée, Emir-Usein Kuku a été officiellement qualifié de suspect criminel
accusé d’appartenir au mouvement Hizb ut-Tahrir et a été placé en détention provisoire. Il est toujours en détention au moment de la
rédaction du présent document.
Emir-Usein Kuku a nié toute appartenance à cette organisation. En tant que personnage public au sein de sa communauté, il n’est pas
connu pour avoir entretenu des rapports avec Hizb ut-Tahrir et ne s’est jamais livré à des activités susceptibles de faire de lui un membre du
mouvement. De l’avis de son avocat, la seule preuve concrète susceptible de rattacher Kuku à Hizb ut-Tahrir est une conversation
enregistrée entre lui, Muslim Aliev (voir ci-dessous) et deux autres hommes le 5 octobre 2015. Selon lui, Kuku avait souvenir de cette
conversation tenue lors de leur rencontre privée, et qui portait sur la politique et la situation générale en Crimée. Un enregistrement officiel
de la surveillance du FSB relatif à cette conversation est inscrit au dossier de Kuku. Toutefois, son avocat s’est vu refuser l’accès à la
transcription de la conversation, qui est classée, ce qui compromet la capacité d’Emir-Usein à contester sa détention provisoire.
Tout comme Akhtem Chiygoz, Emir-Usein Kuku est incapable d’assister aux audiences consacrées à l’examen de sa détention provisoire
autrement que par vidéo (elles doivent être tenues régulièrement pour prolonger sa détention provisoire). La qualité de la connexion est
médiocre et Emir-Usein Kuku n’est pas en mesure de suivre correctement ce qui se passe dans la salle d’audience. Il a également
interdiction de voir sa famille, qui est dans l’incapacité de lui rendre visite au centre de détention provisoire dans lequel il est retenu.
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Pendant sa détention provisoire, Emir-Usein Kuku a reçu au moins deux visites de l’agent du FSB qui avait tenté de le recruter comme
informateur secret. Celui-ci réitéré sa demande, qui a été une fois de plus rejetée par Emir-Usein.
La famille d’Emir-Usein Kuku est en butte à un harcèlement incessant depuis son arrestation. Le 2 mars 2016, vers 15h20, un homme
inconnu s’est approché de Bekir, le fils de neuf ans d’Emir Usein, près de son école, alors qu’il attendait d’être récupéré par sa tante.
L’homme a dit au garçon qu’il « travaillait pour le FSB » et que son père « avait commis un acte répréhensible et croupira en prison pendant
10 à 12 ans ». Effrayé, le garçon en a parlé à sa mère et, avec l’aide de l’avocat d’Emir-Usein, la famille a déposé une plainte au sujet de cet
incident auprès de la police locale. Aucun progrès n’a été accompli dans l’enquête relative à cet incident, qui a depuis été retourné contre
Emir-Usein lui-même.
Le 26 septembre 2016, l’inspecteur local chargé des affaires juvéniles (inspektor politsii po delam nesovershennoletnikh) de Koreiz a
contacté Meriem Kuku par téléphone. Elle l’a informé que suite à une demande du Comité d’enquête, elle cherchait à comprendre les
raisons pour lesquelles Emir-Usein était incapable de protéger son fils contre le harcèlement d’un étranger. Lorsque Meriem lui a fait
comprendre qu’elle devrait d’abord s’adresser à leur avocat, elle a insisté sur le fait qu’elle souhaitait rencontrer Bekir en personne afin de
l’interroger au sujet de son père. Suite au refus de Meriem, l’inspecteur de police s’est rendue à l’école de Bekir et a discuté avec ses
enseignants. Meriem Kuku craint que ces enquêtes aient été ouvertes par les autorités de facto dans le but de leur retirer - à elle et à EmirUsein - la garde de leur fils Bekir.
Amnesty International considère que les accusations portées à l’encontre d’Emir-Usein Kuku sont infondées et qu’il est persécuté pour ses
activités de défense des droits de l’homme et pour l’expression légitime de ses opinions. Toutes les accusations criminelles contre lui
doivent être immédiatement abandonnées, et il devrait être remis en liberté sans délai et sans condition.
L’ACTIVISTE MUSLIM ALIEV DÉTENU ET POURSUIVI EN JUSTICE POUR AVOIR DÉFIÉ LES
AUTORITÉS RELIGIEUSES
Muslim Aliev est un leader informel dans sa communauté musulmane locale d’Alushta, dans le sud-est de la Crimée. Il a occupé pendant
quelque temps le poste de chef de la communauté lors des conflits avec l’autorité islamique locale, le Muftiat. D’après de nombreux Tatars
de Crimée, après l’occupation russe et l’annexion de la Crimée, le Muftiat a été coopté par les autorités de facto et a troqué sa loyauté
contre leur soutien. La famille de Muslim Aliev est convaincue que ces conflits ont incité l’enquête criminelle ouverte à son encontre pour
appartenance à une organisation terroriste aux côtés d’Emir-Usein Kuku.
Selon Najie, la femme d’Aliev, le 11 février vers 6h30, un groupe d’hommes armés et masqués ont fait irruption dans leur maison alors
qu’ils dormaient avec leurs quatre enfants. Il leur a été demandé de se coucher à même le sol, sous la menace des armes. Les hommes se
sont mis à fouiller leur maison. L’un d’eux s’est présenté comme étant un agent du FSB et a informé la famille qu’ils recherchaient des
fusils, de la drogue et des munitions. Lorsque Muslim Aliev a insisté pour appeler un avocat, ils lui ont fait savoir qu’il ne jouissait pas d’un
tel droit.15
« Ils étaient très grossiers. Ils portaient des bottes sales et ont piétiné chaque recoin de notre maison. L’un d’eux a jeté le Coran sur le sol et
ne m’a pas laissé le ramasser, malgré mes supplications », déclare Najie Alieva à Amnesty International en décrivant la perquisition.
La perquisition a duré plus de six heures, et toute la maison a été mise sens dessus dessous. Les agents chargés de la perquisition
semblaient vouloir profiter de toutes les occasions pour humilier la famille. Lorsqu’ils fouillaient la cave dans laquelle la famille Aliev
entreposait des sacs de farine, par exemple, ils plaisantaient en disant qu’il s’agissait de cocaïne. L’un d’entre eux posa la question
suivante au plus jeune fils d’Aliev : « Une fois grand, voudriez-vous être comme nous ? Pour coffrer des individus comme votre père ? »
Au terme de la perquisition, aucun des éléments que les agents du FSB prétendaient rechercher n’a été trouvé. En revanche, ils ont
confisqué des livres religieux, la tablette et l’ordinateur de la famille, et ont emmené Muslim Aliev sans indiquer où ils le conduisaient, en
dépit des demandes répétées de Najie Alieva pour en être informée.
Vers 20 heures, Muslim Aliev a appelé sa femme et lui a fait savoir qu’il se trouvait à Simferopol, au quartier général du FSB. Après l’avoir
interrogé, les enquêteurs du FSB l’ont désigné comme un suspect criminel accusé d’avoir « orchestré les activités d’une organisation
terroriste », un crime visé à l’article 205.5 du Code pénal russe, puni d’une peine allant jusqu’à 20 ans d’emprisonnement en lien avec sa
prétendue appartenance à Hizb ut-Tahrir. Au moment de la rédaction du présent document, les poursuites pénales engagées contre Aliev
sont en cours et il est toujours en détention provisoire.
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HARCÈLEMENT DES AVOCATS TRAVAILLANT SUR DES CAS LIÉS AU
« TERRORISME » ET À L’« EXTRÉMISME »
Les avocats représentant plusieurs des personnes mentionnées dans la présente note d’information sont eux-mêmes devenus la cible
d’actes de harcèlement, y compris des menaces de poursuites pénales et de retrait de licences professionnelles. Ainsi, Nikolay Polozov, qui
représente Akhtem Chiygoz, a été informé le 20 septembre que le Comité d’enquête de Crimée, sur requête du Bureau du Procureur de
Crimée, avait ouvert une enquête préliminaire sur ses publications sur les réseaux sociaux. Si le contenu de ses publications en ligne était
considéré comme constituant une infraction pénale en vertu du droit russe, cela conduirait au retrait de sa licence professionnelle (status
advokata).
Contrairement à Nikolay Polozov, qui est basé en Russie et se rend régulièrement en Crimée pour représenter ses clients, l’avocat Emil
Kurbetdinov vit et travaille en Crimée. Il a représenté les quatre accusés dans l’« affaire Hizb ut-Tahrir ». Il est aussi couramment le premier
avocat à arriver sur les lieux lorsqu’une maison appartenant à des Tatars de Crimée ethniques est attaquée et perquisitionnée par le FSB et
dans d’autres circonstances où les membres de la communauté tartare de Crimée nécessitent une assistance juridique face aux autorités
russes et aux autorités de facto de Crimée. Il a été confronté à une multitude de menaces et d’autres formes de harcèlement de la part des
autorités qui, à son avis, ont l’intention de le forcer à renoncer à sa pratique juridique.
Ainsi, le 30 août 2016, une vingtaine d’hommes en civil ont tenté de pénétrer dans l’immeuble de Simferopol qui abrite le cabinet d’avocats
d’Emil Kurbetdinov. Kurbetdinov n’était pas présent, et ses collègues ont fermé la porte et ont refusé de les laisser entrer sans savoir à qui
ils avaient à faire. Aucun des hommes ne s’est présenté, mais les collègues de Kurbetdinov ont pu reconnaître certains agents du FSB qu’ils
avaient rencontrés auparavant au tribunal ou lors des perquisitions. Les hommes ont tenu à ce qu’Emil Kurbetdinov ouvre la porte, et ont
continué de frapper et de rôder près des fenêtres pendant les deux heures et demie qui ont suivies. Après leur départ, les collègues de
Kurbetdinov ont remarqué qu’une voiture suspecte avec un homme à bord était garée près de leur bureau, et n’a pas quitté les lieux
pendant plusieurs semaines.
Les collègues de Kurbetdinov membres de l’Association du Barreau de Crimée l’ont informé que le FSB avait officieusement approché
plusieurs d’entre eux et leur avait demandé d’essayer de le convaincre de se retirer des affaires impliquant des Tatars de Crimée.
Le 2 novembre, Kurbetdinov a reçu un appel d’un agent de Simferopol lui annonçant qu’il devrait quitter l’Association du Barreau de Crimée
au motif qu’il fait de la politique, voyage énormément et se prononce contre la Russie. L’agent a prévenu Kurbetdinov que tous les avocats
de l’Association du Barreau en pâtiraient s’il ne partait pas. Le président du Barreau a également reçu un appel d’un agent du FSB qui
demandait l’expulsion de Kurbetdinov. Le centre d’affaires dans lequel Kurbetdinov loue des bureaux est fréquemment inspecté par les
autorités municipales, sans doute dans l’intention de faire pression sur le bailleur afin qu’il mette fin au contrat de location.
POURSUITE PÉNALE ET HARCÈLEMENT DU JOURNALISTE MYKOLA
SEMENA
Le droit à la liberté d’expression a été plus que toute autre chose fortement entamé en Crimée, et la situation actuelle des médias dans la
péninsule en est un témoignage poignant. Les médias ont cessé d’être pluralistes, tandis que les journalistes individuels qui osent critiquer
les autorités de facto sont effectivement contraints à écrire uniquement pour des médias basés en dehors de la Crimée, et sous des noms
d’emprunt. Dénoncer l’occupation et l’annexion russes constitue une infraction pénale en vertu de l’article 280.1 du Code pénal russe
(« Appels publics à la mise en œuvre d’actions visant à violer l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie ») introduit deux mois avant
l’occupation de la Crimée et modifié ultérieurement depuis son annexion, et peut conduire à des poursuites, comme le prouve le cas de
Mykola Semena.
Mykola Semena est l’un des rares journalistes pro-ukrainiens restants en Crimée après son occupation et son annexion en violation du droit
international, et il a continué à travailler pour des médias internationaux sous différents pseudonymes. Le 11 septembre 2015, il a publié
un article intitulé « Le blocus : la première étape nécessaire pour la libération de la Crimée » sur le site de Krym.Realii, un projet sponsorisé
par Radio Free Europe. 13
Sous couvert d’un pseudonyme, Semena a soutenu dans l’article que le blocus de la livraison de marchandises en Crimée lancé quelques
jours plus tôt par certains Tatars de Crimée et d’autres activistes à la frontière avec l’Ukraine continentale constituait une forme de « lutte
nécessaire pour le retour de la péninsule à l’Ukraine ».
« J’ai continué à travailler à Simferopol comme si de rien n’était. Puis, le 19 avril 2016, à 7 heures du matin, j’ai entendu frapper à ma porte.
C’était l’agence de renseignement russe (FSB). Les agents m’ont informé qu’une enquête criminelle avait été ouverte contre moi et m’ont
présenté une ordonnance de la cour pour perquisitionner ma maison », a déclaré Semena à Amnesty International. 14
Après avoir perquisitionné son domicile, les agents du FSB ont saisi l’ordinateur de Semena, ont récupéré son téléphone portable et lui ont
demandé de les accompagner au bureau régional du FSB à Simferopol pour y être interrogé.
13 L’article
est disponible à l’adresse http://ru.krymr.com/a/27240750.html (consulté le 12 décembre 2016).
14 Entretien
d’Amnesty International avec Mykola Semena, à Simferopol, Crimée, le 27 septembre 2016.
201 EX/5 Partie I (G) - page 42
Au cours de son interrogatoire, les policiers lui ont montré plus de 30 captures d’écran de son ordinateur qui avaient été
secrètement prises pendant qu’il rédigeait son article sur le blocus. Semena a confirmé qu’il était bien l’auteur de l’article,
mais a insisté sur le fait de n’avoir commis aucune infraction pénale.
Après l’interrogatoire, des poursuites ont été engagées contre Semena pour le prétendu crime d’« émission d’appels publics
menaçant l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie ». Semena a été soumis à des restrictions de voyage qui
l’empêchent de quitter Simferopol tant que les poursuites pénales engagées à son encontre sont en cours (ce qui est toujours
le cas au moment de la rédaction du présent document). Il souffre d’une affection préexistante de la colonne vertébrale qui a
été diagnostiquée avant la perquisition du FSB en février 2016, et qui requiert une intervention chirurgicale.
« J’ai besoin d’environ 30 minutes d’étirement tous les matins pour pouvoir commencer à bouger et démarrer ma journée. Je
voudrais me faire opérer à Kiev, car les médecins locaux ne m’inspirent aucune confiance. Mon avocat a demandé au FSB de
lever ma restriction de voyage, mais la requête a été refusée », a déclaré Semena à Amnesty International.
En plus des restrictions de voyage, Semena a déjà été ajouté à la liste des « extrémistes » de la Fédération de Russie, en dépit
de l’enquête en cours. Son inscription sur cette liste limite considérablement son accès à son compte bancaire. Il doit
adresser une demande écrite à sa banque avant tout retrait d’argent. Semena a arrêté de travailler comme journaliste en
raison de l’enquête criminelle en cours, et vit de ses économies.
« Je n’avais pas l’intention de partir. Ma maison et ma famille sont ici. Mais j’ai besoin de me faire opérer et je n’ai aucune
chance d’y parvenir en travaillant en Crimée. Je ne pense pas être coupable. Je ne faisais qu’exprimer mon point de vue.
RECOMMANDATIONS
AUX AUTORITES RUSSES ET LOCALES DE FACTO EN CRIMEE
■
Demande qu’accès au territoire de la Crimée soit accordé à tous les mécanismes compétents de surveillance, y compris
au Comité pour la prévention de la torture et à la Commission européenne contre le racisme et l’intolérance.
■
Enquêter de façon effective et impartiale sur tous les cas allégués ou présumés de disparition forcée en Crimée depuis
mars 2014 et ? notamment :
■
Informer immédiatement sur le sort et le lieu où se trouvent tous ceux qui ont été privés arbitrairement de leur
liberté, y compris ceux assujettis à des disparitions forcées, et en informer leurs familles ;
■
s’agissant de ceux qui sont en détention, les libérer immédiatement ou les traduire devant un tribunal civil
compétent et les inculper d’une infraction pénale clairement identifiée et leur garantir l’accès à un conseil juridique de
leur choix, aux soins de santé et à leurs familles;
■
Traduire devant les tribunaux, dans un procès équitable, toute personne soupçonnée d’avoir commis des
infractions pénales au sens du droit international et d’autres violations graves des droits de l’homme, y compris de toute
privation arbitraire de liberté, de meurtre ou de disparition forcée.
■
Respecter les droits à la liberté d’expression, au rassemblement pacifique et d’association et veiller en sorte que ces
droits puissent être exercés par tout individu ou groupe en Crimée, sans aucune discrimination pour des raisons
d’appartenance politique ou religieuse, ou de race, ni pour quelque autre considération :
■
Lever toutes les restrictions imposées à l’exercice du droit au rassemblement pacifique, y compris les règlements
les plus restrictifs prévus par la législation russe, ainsi que toute interdiction arbitraire qui entrave l’exercice de ce droit
par la communauté tatare de Crimée ou par tout autre groupe ou individu ;
■
Permettre aux organes de presse qui ont été illégalement fermés, ou forcés de fermer, en application de
l’obligation d’enregistrement prévue par la législation russe, de reprendre leurs activités ;
■
Garantir aux journalistes le libre accès à la Crimée et l’exercice sans entraves de leurs activités professionnelles
dans le territoire, y compris à ceux de l’Ukraine continentale ;
■
Enquêter sur tous les cas signalés de détention illégale, d’intimidation et de harcèlement de journalistes en
Crimée, et traduire les présumés coupables d’infractions pénales devant les tribunaux dans des procès équitables;
■
■
Mettre fin à la pratique du blocage - arbitraire et sans autorisation judiciaire - de l’accès à des ressources en ligne.
Supprimer le Mejlis du peuple tatar de Crimée de la liste des « organisations extrémistes » et lever toutes les restrictions
201 EX/5 Partie I (G) - page 43
imposées à ses activités.
■
Mettre un terme au recours à des procès au pénal pour harceler et emprisonner des personnes qui s’opposent
pacifiquement à l’occupation et à l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie.
■
Mettre un terme aux perquisitions arbitraires, aux convocations pour interrogatoire et à toutes les formes de
harcèlement, par des membres de la police et des services de sécurité, des personnes qui s’opposent pacifiquement à
l’annexion de la Crimée.
■
Libérer immédiatement et sans condition Akhtem Chiygoz et abandonner toutes les poursuites engagées contre lui.
■
Abandonner toutes poursuites engagées contre Ilmi Umerov, Mykola Semena, et contre toute autre personne qui a été
soumise arbitrairement à une procédure administrative ou judiciaire en lien avec son activisme pacifique, son opinion proukrainienne ou autre opinion critiquant pacifiquement les autorités russes ou de Crimée de facto ou désapprouvant celles-ci.
■
Mettre un terme, immédiatement, au transfert de résidents de Crimée en Russie et à leur traduction devant des tribunaux
militaires russes.
■
Abandonner, dans les procès iniques, le motif de l’adhésion à Hizb ut-Tahrir. Toute révision de procès doit respecter les
normes internationales d’impartialité ainsi que le droit international humanitaire et doit être instruite dans un tribunal civil en
Crimée.
■
Libérer immédiatement Emir-Usein Kuku et abandonner toutes les poursuites engagées contre lui.
■
Veiller en sorte que Muslim Aliev et les autres individus mis en examen pour adhésion présumée à Hizb ut-Tahrir
reçoivent des éléments suffisants des accusations portées contre eux afin de pouvoir d’argumenter contre leur détention; les
affaires instruites en procès doivent être jugées en Crimée dans le respect scrupuleux des normes de procès équitable.
■
Veiller en sorte que tous les avocats en Crimée puissent s’acquitter de leurs tâches professionnelles sans intimidation,
sans entraves, à l’abri de tout harcèlement et de toute interférence et ce conformément aux Principes de base relatifs au
barreau des Nations Unies.
■
Coopérer pleinement avec tous les mécanismes internationaux et régionaux de surveillance, notamment avec ceux des
Nations Unies, de l’OSCE et du Conseil de l’Europe, ainsi qu’avec d’autres initiatives indépendantes de surveillance des droits
de l’homme, y compris en leur fournissant l’accès entier et sans entraves à la Crimée et, notamment, en levant l’obligation
d’obtention d’un visa russe pour se rendre sur ce territoire.
AUX AUTORITES UKRAINIENNES
■
Ratifier sans tarder le Statut de Rome de la Cour pénale internationale, signé le 20 janvier 2000.
■
Mettre au point un programme de soutien aux victimes de violations des droits de l’homme en Crimée et leur en garantir
l’accès autant que possible dans les circonstances actuelles y compris, entre autres, un programme effectif de soutien
juridique, médical, consulaire et psychologique pour les personnes en Crimée ou originaires de ce territoire, y compris celles
qui sont transférées en Russie en rapport avec les poursuites pénales engagées contre elles.
■
Coopérer pleinement avec tous les mécanismes de surveillance régionaux et internationaux et explorer toutes les
possibilités à même de faciliter l’élargissement de l’objet de leur mission (le cas échéant) et leur accès à la Crimée.
■
Faciliter la surveillance indépendante des droits de l’homme par d’autres acteurs, en Crimée, ainsi que leur accès à ce
territoire, y compris pour les organisations non-gouvernementales internationales, en allégeant les restrictions législatives
visées au décret n° 722 du 16.09.2015 pris par le Conseil des ministres ukrainien.
A LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE
■
Explorer toutes les possibilités permettant une surveillance effective de la situation des droits de l’homme en Crimée.
201 EX/5 Partie I (G) - page 44
■
Saisir toutes les occasions, bilatérales et multilatérales, pour discuter avec les autorités russes des questions de droits de
l’homme en Crimée et insister pour le respect scrupuleux des droits de l’homme en rappelant à la Russie ses obligations de
protection en vertu du droit international.
■
Insister auprès de la Russie pour qu’elle coopère pleinement avec tous les mécanismes de surveillance régionaux et
internationaux en accordant à leurs représentants l’accès entier et libre en Crimée.
A L’OSCE
■
Intensifier les efforts en vue de l’application intégrale du mandat de la Mission spéciale de surveillance pour l’Ukraine,
qui couvre également la Crimée, y compris en insistant sur l’accès libre et entier à la péninsule.
■
Surveiller de manière intégrale et effective les violations des droits de l’homme en Crimée, dans la mesure du possible
au regard des circonstances, et mettre à jour régulièrement les constats et les conclusions.
AU HAUT-COMMISSARIAT DES NATIONS UNIES AUX DROITS DE L’HOMME
■
Intensifier les efforts en vue de l’application intégrale du mandat de la Mission de surveillance des droits de l’homme en
Ukraine, qui couvre également la Crimée, y compris en insistant sur l’accès libre et entier à la péninsule.
■
Surveiller de manière intégrale et effective les violations des droits de l’homme en Crimée, dans la mesure du possible
au regard des circonstances, et mettre à jour régulièrement les constats et les conclusions.
AU CONSEIL DE L’EUROPE
■
Le Comité des ministres et le Secrétaire général devraient veiller à la tenue de consultations politiques régulières afin
d’examiner la situation des droits de l’homme en Ukraine et de dégager des solutions qui garantissent et facilitent l’accès
immédiat et sans entraves au territoire de la Crimée pour tous les mécanismes et organes de surveillance des droits de
l’homme du Conseil de l’Europe, y compris pour le Comité européen de prévention de la torture, le Commissaire aux droits de
l’homme, le Comité consultatif de la Convention-cadre pour la protection des minorités nationales, la Commission européenne
contre le racisme et l’intolérance.
■
Veiller en sorte que l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ait un accès sans entraves à la Crimée afin de
constater la situation des droits de l’homme sur ce territoire et d’en rendre compte, en ce de toute urgence, conformément à
la Résolution 2133(2016) relative aux recours juridiques pour les violations des droits de l’homme sur les territoires
ukrainiens qui ne sont pas sous le contrôle des autorités ukrainiennes, qui a été adoptée en octobre 2016. L’Assemblée
parlementaire doit continuer à suivre de près les conséquences politiques et humanitaires du conflit en Ukraine et à en
débattre, conformément à la Résolution 2132 sur les conséquences politiques de l’agression russe en Ukraine adoptée en
octobre 2016.
201 EX/5 Partie I (G) - page 45
LA CRIMEE DANS L’OMBRE
LES DISSIDENTS REDUITS AU SILENCE
Depuis l’’occupation et l’annexion de la Crimée par la Fédération de Russie, en février-mars 2014, les autorités russes et locales
de facto ont exigé une soumission totale à cet état de fait brutal. Pendant que la plupart des opposants à l’annexion de la Crimée
ont été forcés à l’exil ou au silence, les dirigeants et les activistes tatars de Crimée sont la meilleure force d’opposition organisée
et ont subi la plus féroce des répressions. Le Mejlis - organe représentatif - a été déclaré « organisation extrémiste » et banni, et
toute association avec lui est considérée hors-la-loi. Ses dirigeants sont exilés ou poursuivis sur la base d’accusations fabriquées ;
plusieurs parmi eux ont subi une disparition forcée. Les principaux organes de presse en langue tatare de Crimée ont été forcés à
fermer et leur accès à leurs lecteurs et audiences en Crimée, par le biais de l’Internet, a été bloqué. Les manifestations publiques
sont réprimées. Au-delà des questions politiques fondamentales liées à l’annexion de la Crimée, la Russie demeure tenue par tout
l’arsenal du droit international des droits de l’homme. Elle viole ces droits sans scrupules et n’a pour souci que de consolider sa
mainmise sur la péninsule. Ceux qui sont brutalisés et réduits au silence ont besoin d’autres voix, internationales, pour amplifier
leur message.
201 EX/5 Partie I (G) – page 46
V.
DÉCISION PROPOSÉE
19. Compte tenu de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision
libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (G),
2.
Prend note des informations qu’il contient ;
3.
Invite la Directrice générale à lui faire rapport à ce sujet à sa 202e session.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (H)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
H.
Rapport du Comité consultatif international sur l’examen du
Programme Mémoire du monde
En application de la décision 199 EX/29, la Directrice générale soumet
à l’examen des membres du Conseil exécutif le rapport d’étape du
Comité consultatif international sur l’examen du Programme Mémoire
du monde.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 6.
201 EX/5 Partie I (H)
H.
Rapport du Comité consultatif international sur l’examen du Programme
Mémoire du monde
(Suivi de la décision 199 EX/29)
CONTEXTE
1.
En 1992, l’UNESCO a annoncé la création du Programme Mémoire du monde qui a pour but
de préserver le patrimoine documentaire du monde et d’en assurer une large diffusion. Selon la
vision du Programme, le patrimoine documentaire du monde appartient à tous et devrait être
entièrement préservé et protégé pour le bénéfice de tout un chacun en étant accessible à tous, de
manière permanente, sans obstacle aucun, compte étant dûment tenu des spécificités et pratiques
culturelles qui s'y rattachent. Cette année, le Programme Mémoire du monde fête son
25e anniversaire.
2.
Le Programme Mémoire du monde s’est considérablement développé depuis sa création, avec
la mise en place d’activités, d’événements, de comités et de registres, et l’élargissement des
compétences opérationnelles. En outre, l’adoption de la Recommandation concernant la
préservation et l'accessibilité du patrimoine documentaire, y compris le patrimoine numérique, par
la Conférence générale en 2015, a entraîné la nécessité de réviser en conséquence les Principes
directeurs du Programme.
3.
L’examen du Programme Mémoire du monde est mené conformément à la décision prise par
le Comité consultatif international (CCI) en octobre 2015. Il vise à trouver des moyens de renforcer
davantage le Programme en améliorant sa visibilité, en mobilisant des ressources supplémentaires,
en assurant une plus grande transparence et en garantissant le dialogue. L’examen du Programme
est mené à l’échelon mondial, ce qui suppose la mise en place d’un vaste processus consultatif
associant les experts et les États membres.
4.
En outre, une réunion d’experts sur l’examen du Programme Mémoire du monde s’est tenue
à Berlin en mars 2017. Organisée conjointement par l’UNESCO et le Ministère allemand des affaires
étrangères, en coopération avec la Commission allemande pour l’UNESCO, cette réunion s’est
déroulée entre le 1er et le 4 mars 2017 à la Staatsbibliothek zu Berlin sous la présidence de
M. Abdulla Alraisi, Sous-Secrétaire et Directeur général des archives nationales des Émirats arabes
unis, et Président du CCI du Programme Mémoire du monde. La réunion a rassemblé des experts
du CCI et des membres des deux groupes de travail chargés d’examiner, respectivement, les
Statuts, le Règlement et le fonctionnement global du Programme. La série de recommandations
formulées à Berlin conjugue les différentes idées exprimées par le CCI et les experts des deux
groupes de travail, et tient compte des observations faites par les États membres lors de la
consultation en ligne.
5.
Sur la base des délibérations des experts réunis à Berlin, le Président du CCI a élaboré et
soumis à la Directrice générale le rapport d’étape qui figure en annexe.
Décision proposée
6.
À la lumière de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision
libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant la décision 199 EX/29, dans laquelle il invitait la Directrice générale à le tenir
dûment informé de l’avancement de l’examen entrepris par le Comité consultatif
international du Programme Mémoire du monde,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (H),
201 EX/5 Partie I (H) – page 2
3.
Se félicite des progrès accomplis par le Comité consultatif international dans l’examen
du Programme Mémoire du monde ;
4.
Exprime sa gratitude aux autorités nationales allemandes qui ont généreusement
contribué au processus d’examen en accueillant la réunion d’experts de mars 2017 ;
5.
Accueille avec satisfaction le rapport d’étape élaboré par le Président du Comité
consultatif international, qui figure en annexe, et encourage le Comité à poursuivre son
travail sur les statuts et les principes directeurs en s’inspirant du rapport et de ses
recommandations ;
6.
Prie la Directrice générale de lui présenter, à sa 202e session, le rapport final du Comité
consultatif international sur l’examen du Programme Mémoire du Monde.
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe
ANNEXE
Rapport du Comité consultatif international (CCI)
sur le processus d’examen du Programme Mémoire du monde
par
Abdulla Alraisi
Directeur général – Ministre adjoint des archives nationales des Émirats arabes unis
et Président du Comité consultatif international (CCI)
Historique
À sa 12e réunion, tenue à Abu Dhabi en octobre 2015, le Comité consultatif international (CCI) du
Programme Mémoire du monde a entrepris un examen complet du règlement, des procédures et
des principes directeurs du Programme (Rapport final, partie VI, p. 18). Le but est d’étudier les
moyens de renforcer encore le Programme en améliorant sa visibilité, la mobilisation de ressources
humaines et financières, la transparence et le dialogue entre les institutions patrimoniales
concernées. L’examen a également été bien accueilli par le Conseil exécutif de l’UNESCO à sa
session d’avril 2016 (199 EX/29). La révision des modalités de mise en œuvre du Programme
Mémoire du monde a été rendue nécessaire par le fait que le contexte opérationnel du Programme
a considérablement changé. L’examen du Programme est mené à l’échelle mondiale et inclut un
large processus de consultation inclusive d’experts et des États membres.
Outre ce processus de consultation large et transparent, une Réunion d’experts sur l’examen du
Programme Mémoire du monde s’est tenue à Berlin en mars 2017. Organisée par l’UNESCO en
coopération avec le Bureau fédéral des affaires étrangères et grâce à l’importante contribution du
Ministère fédéral des affaires étrangères, ainsi qu’en collaboration avec la Commission allemande
pour l’UNESCO, elle s’est tenue du 1er au 4 mars 2017 à la Staatsbibliothek zu Berlin. Y ont assisté
des experts du CCI et des membres des deux groupes de travail chargés d’examiner les statuts, le
règlement et le fonctionnement global du Programme. L’ensemble de recommandations formulé à
Berlin présente les vues exprimées par le CCI et les experts des deux groupes de travail, compte
tenu des observations émises par les États membres lors de la consultation en ligne.
Pour fournir le contexte nécessaire et faciliter le processus d’examen, il a été établi deux documents
de travail :
Examen des Statuts et du Règlement : débat, questions et orientations
Examen des Principes directeurs et du Compagnon du Registre de la Mémoire du Monde :
appel à contributions et débat
L’examen global a été mené à l’échelle mondiale, dans le cadre d’un processus ouvert de
consultation inclusive. De nombreuses observations et suggestions avaient été présentées par les
commissions nationales pour l’UNESCO, les comités nationaux et régionaux du Programme
Mémoire du monde, des associations nationales et internationales, des institutions et des
particuliers. Elles ont été prises en compte par les deux groupes de travail chargés d’examiner et de
réviser les documents fondamentaux du Programme que sont les Statuts du CCI, le Règlement
intérieur, les Principes directeurs pour la mise en œuvre du Programme et le Compagnon du
registre.
À la réunion, il a également été adressé à la Directrice générale de l’UNESCO, en vue de leur
examen par les États membres, des recommandations précises sur la manière de traiter tout un
éventail de questions, y compris celles relatives aux procédures de candidature, qui ont été remises
en question, et les nouveaux défis créés par l’évolution mondiale vers le numérique, afin de réaliser
le plein potentiel de cet important programme.
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 2
Issue des délibérations tenues par les experts à la réunion de Berlin
Résumé du rapport – Groupe de travail 1
M. Ian Wilson a présenté un rapport et une série de recommandations qu’il avait préparées avec
M. Alraisi et M. David Fricker, qui assistait au Forum par vidéoconférence. Ils ont formé le Groupe
de travail 1, chargé de réviser les Statuts et le Règlement intérieur du CCI. Les recommandations
n’ont pas toutes été examinées en raison du calendrier limité et de la densité de l’ordre du jour, mais
il a été décidé de le faire lors de la prochaine réunion du CCI. Ces recommandations, résumées cidessous, seront révisées par le Groupe de travail 1 sur la base des commentaires reçus.
Recommandation 1
Les participants au Forum ont débattu de la question de savoir si le Programme Mémoire du monde
pouvait être considéré comme un programme établi, doté d’un cadre juridique. Ce débat a été
déclenché par l’affirmation selon laquelle « il n’existe ni une stratégie à long terme applicable pour
préserver le précieux patrimoine documentaire, ni un cadre juridique régissant le fonctionnement
du programme Mémoire du monde » (résolution 36 C/COM CI/DR.2 de l’UNESCO). Certains
participants ont noté que le Programme Mémoire du monde était un programme établi, doté d’un
cadre juridique conféré par les Statuts et par la Recommandation de 2015 concernant le patrimoine
documentaire. Ce point de vue a été confirmé par M. Boyan Radoykov, Chef de section au Secteur
de la communication et de l’information de l’UNESCO. Nonobstant ce qui précède, il a été convenu
qu’il faudrait renforcer le Programme Mémoire du monde, ainsi que le rôle consultatif du CCI.
Recommandation 2
Les évaluations précédentes de Programme Mémoire du monde ont toutes révélé que le personnel
et les ressources étaient insuffisants. Tout en louant le travail accompli malgré les contraintes
existantes, les participants au Forum ont reconnu que le Programme ne pouvait pas développer son
plein potentiel dans ces conditions. Quelques participants ont fait remarquer que le Registre
international tendait les ressources du Secrétariat. On s’est donc demandé s’il était possible de
freiner le processus de présentation de candidatures, voire de fermer le Registre. Il a été convenu
que ce dernier jouait un rôle très important pour la visibilité et la popularité du Programme et que
l’impossibilité d’accepter d’autres candidatures placerait le programme dans une situation risquée.
En conséquence, il a été noté qu’il fallait faire une déclaration réelle sur la situation financière du
Programme pour faire comprendre aux États membres qu’il existe un problème financier et qu’il faut
rechercher de nouvelles recettes et élargir le groupe de donateurs.
Recommandation 3
Avec la popularité croissante des moteurs de recherche commerciaux et la disponibilité en ligne des
ressources du patrimoine documentaire, le rôle et les besoins des institutions de préservation de la
mémoire sont méconnus et négligés. Par ailleurs, le site actuel du Programme Mémoire du monde
laisse à désirer pour ce qui est de sa conception et de ses fonctionnalités. Il ne rend pas justice au
vaste éventail d’activités menées dans le cadre du Programme et n’offre que peu de contenu pour
les présenter, ce qui se ressent de manière négative sur la visibilité et la compréhension du
Programme. Les participants au Forum ont pensé que le Programme Mémoire du monde pourrait
disposer de son propre site interactif, plus attrayant et d’une conception plus avancée, et que celuici pourrait être contrôlé par l’UNESCO mais élaboré et géré en collaboration avec des partenaires
externes. Bien qu’une ébauche ait été proposée par le passé, elle n’a pas pu être mise en œuvre
en raison des limites techniques et institutionnelles imposées par l’Organisation. Les participants au
Forum ont convenu de présenter à l’UNESCO leur recommandation à ce sujet une fois qu’ils auront
obtenu des informations plus précises sur les implications financières et structurelles, et qu’une
distinction plus claire sera faite entre les éléments de contenu et les aspects technologiques, les
premiers relevant de l’Organisation.
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 3
Recommandation 4
En raison des contraintes techniques et financières, les participants au Forum ont constaté que le
patrimoine documentaire de nombreuses régions du monde était peu représenté en ligne. Ils ont
estimé cette situation problématique, en particulier compte tenu de la migration massive des
populations du monde contemporain, qui ne peuvent accéder à leur patrimoine documentaire que
par voie électronique. Ils ont par conséquent convenu qu’il était nécessaire d’encourager la
numérisation des documents importants inscrits au Registre international de la Mémoire du monde
ou menacés, de façon qu’ils puissent être accessibles et pérennisés en ligne. Toutefois, ils ont aussi
souligné la nécessité de conserver les originaux, la conservation devant être encouragée en
parallèle des efforts de numérisation.
Recommandation 5
À l’heure actuelle, le Registre international de la Mémoire du monde ne représente pas de manière
équitable toute la diversité du patrimoine documentaire mondial. Les participants au Forum ont
envisagé la possibilité que le CCI adopte une démarche proactive en encourageant les inscriptions
sur la base d’un diagnostic des lacunes du patrimoine documentaire au niveau international. D’après
le Comité d’examen, si une telle stratégie peut fonctionner au niveau national ou régional, elle serait
difficile, voire impossible, à mettre en œuvre à l’échelle internationale. En outre, les divers registres
se sont étoffés de manière naturelle, et un tel processus ne devrait pas être piloté d’en haut. Les
participants au Forum ont toutefois convenu qu’il était nécessaire de prendre des mesures pour
mieux faire connaître le Programme Mémoire du monde et en accroître la visibilité, notamment lors
des occasions créées par la Conférence générale de l’UNESCO, telles que la célébration des
nouvelles inscriptions au Registre de la Mémoire du monde, et lors de ses sessions.
Recommandation 6
Afin de répondre à la nécessité de suivre l’évolution de la situation concernant le patrimoine
documentaire inscrit, les participants au Forum ont convenu que les dépositaires de documents
inscrits devraient régulièrement faire rapport au CCI, au moins tous les quatre ans, sur l’état de
conservation de ces documents et sur les dispositions prises pour y donner accès. Ils se sont par
ailleurs demandé si du personnel du Programme Mémoire du monde ne devrait pas effectuer des
visites dans les institutions dépositaires. Compte tenu des dépenses que de telles visites
représenteraient, les participants ont cherché d’autres méthodes. Ils ont fait observer que l’aide des
commissions nationales pour l’UNESCO, autorités nationales et autres institutions compétentes
pourrait être sollicitée. La Directrice générale de l’UNESCO pourrait régulièrement adresser une
lettre circulaire aux organes compétents afin de leur rappeler de faire rapport sur la situation du
patrimoine documentaire inscrit.
Statuts et Règlement intérieur
Les participants au Forum ont convenu que le nom officiel de l’organe suprême du Programme
Mémoire du monde resterait « Comité consultatif international » (CCI). Cette décision a été prise à
l’issue d’une procédure de consultation où la majorité des répondants ont préféré conserver le nom
existant. Outre quelques ajustements mineurs à apporter au niveau de la formulation, les
participants ont convenu qu’il était nécessaire d’amender certaines dispositions des Statuts. La
version révisée des Statuts et du Règlement intérieur qui en résultera sera examinée à la prochaine
réunion du CCI, après consultation du Service juridique de l’UNESCO.
PRINCIPES DIRECTEURS ET COMPAGNON – Résumé du rapport – Groupe de travail 2
Le Président du Groupe de travail 2, M. Ray Edmondson, ancien membre du Comité consultatif
international (CCI) du Programme Mémoire du monde et auteur des Principes directeurs et du
Compagnon actuellement en vigueur, a expliqué le déroulé des activités du Groupe, lequel se
composait, outre M. Edmonson lui-même, de Mmes Roslyn Russell, Alissandra Cummins et Joie
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 4
Springer et de MM. Jan Bos et David Fricker. Il a ensuite présenté l’avant-projet de révision des Principes
directeurs, qui tient compte des observations recueillies lors du processus de consultation en ligne. Le
Groupe de travail 2 a été félicité pour son travail, qui a permis d’améliorer considérablement les
Principes directeurs existants, et plusieurs participants ont proposé d’appuyer activement
l’élaboration de la version finale des Principes directeurs révisés, qui sera soumise à l’adoption du
CCI, lors de sa prochaine réunion.
Recommandation relative au Programme Mémoire du monde, adoptée en 2015
par la Conférence générale de l’UNESCO
Les dispositions de la Recommandation devaient être intégralement prises en compte. Pour
s’assurer de la compatibilité des deux outils, les principales définitions utilisées dans le nouveau
projet reprennent celles de la Recommandation de 2015 à l’identique. Le nouveau texte comporte
par ailleurs une annexe qui propose un commentaire approfondi de ces définitions. Le chapitre 2 de
la nouvelle version, qui définit les grandes stratégies du Programme, suit la structure de la
Recommandation de 2015.
Code de déontologie
Les principes éthiques du Programme ont été renforcés par l’introduction d’un Code de déontologie.
Celui-ci avait été adopté il y a quelques années par le CCI, mais était principalement utilisé par le
Sous-Comité du Registre pour orienter son action. Le Groupe de travail 2 modifiera le Code de
déontologie afin que celui-ci s’applique au CCI ainsi qu’à tous les sous-comités.
Centre de connaissances
Les participants au Forum ont insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d’étudier de façon plus
approfondie le concept de centres de connaissances.
Critères d’évaluation des propositions d’inscription
Les participants au Forum se sont accordés sur les critères révisés de proposition d’inscription qui,
s’ils sont plus détaillés que les critères actuels, obéissent néanmoins aux mêmes valeurs et ont été
conçus pour être plus clairs et plus faciles à respecter. L’un des principaux changements est
l’introduction d’une « déclaration de valeur » qui résume les arguments avancés dans le cadre des
critères détaillés, précise l’importance de l’élément de patrimoine en question pour la mémoire du
monde, explique en quoi sa perte appauvrirait le patrimoine mondial et détaille son influence.
Soumission des propositions d’inscription
Il a été convenu que le CCI continuerait d’accepter des propositions d’inscriptions émises par des
acteurs non étatiques, y compris par des individus. Pour des raisons pratiques, la clause limitant le
nombre de propositions d’inscription à deux par pays sera maintenue. Cette règle ne s’applique pas
aux propositions conjointes soumises par plusieurs pays. Il a en outre été décidé que si les auteurs
de propositions sont encouragés à contacter les comités nationaux du Programme Mémoire du
monde existant ou les commissions nationales pour l’UNESCO, il ne serait pas pour autant
obligatoire de passer par ces organes. De plus, les participants se sont accordés sur la nécessité
de concevoir un mécanisme permettant de s’assurer que les propositions d’inscription examinées
par le CCI respectent les dispositions juridiques de l’UNESCO et le Code de déontologie du
Programme Mémoire du monde.
Suivi
Il a été convenu de la nécessité de mettre en place une stratégie de suivi afin de contrôler l’état de
conservation du patrimoine documentaire inscrit. À cette fin, un questionnaire sera mis au point et
joint en annexe des Principes directeurs. Le Groupe de travail 2 travaillera désormais à la prochaine
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 5
version du projet de révision des Principes directeurs en s’appuyant sur les remarques formulées
lors des débats du Forum et sur les contributions écrites transmises par les membres après la
réunion. Une version mise à jour sera diffusée en vue de recueillir de nouvelles observations.
Image de marque
Les participants ont reconnu la force du concept de Mémoire du monde, ainsi que la volonté de
coopération témoignée par de nombreuses organisations à travers le monde. Toutefois, afin de
continuer à fonctionner, le Programme a besoin de financements pour maintenir ses activités. À ce
titre, la marque Mémoire du monde pourrait s’avérer utile, mais il a été convenu qu’il faudrait
consulter la politique de l’UNESCO en matière d’image de marque et d’utilisation de ses logos avant
d’élaborer des mesures spécifiques.
Partenariats stratégiques
Les participants au Forum ont débattu de la nécessité de développer des partenariats et d’étendre
le Programme Mémoire du monde à tous les domaines. Plusieurs exemples ont été évoqués, tels
que la Bibliothèque numérique mondiale, le Programme des archives en péril, la bibliothèque
numérique européenne Europeana ou encore des associations universitaires.
Propositions d’inscriptions contestées
Le Comité d’examen s’est penché sur les cas où les États membres sont en profond désaccord au
sujet de la valeur des documents proposés à l’inscription, ainsi que sur les situations où des
questions historiques se trouvent mêlées à des enjeux de politique nationale ou à des controverses
internationales s’accompagnant d’activités de lobbying intenses par les voies diplomatiques. Le CCI
est un comité consultatif, qui se limite à fournir une expertise technique et professionnelle et ne
saurait résoudre des différends d’ordre politique. Toutefois, il a été convenu qu’en tant qu’organe
consultatif, le Comité avait besoin d’un mécanisme visant à protéger le Programme Mémoire du
monde des abus politiques. Les participants au Forum ont par conséquent élaboré et adopté à
l’unanimité les recommandations ci-après, qui seront soumises à l’examen de la Directrice générale.
Recommandation à la Directrice générale de l’UNESCO
La Réunion internationale d’experts de l’UNESCO intitulée « Forum de discussion sur la révision du
Programme Mémoire du monde » soumet la recommandation ci-après à l’examen de la Directrice
générale de l’UNESCO :
Le Programme Mémoire du monde a trois objectifs principaux :
(a)
faciliter la conservation du patrimoine documentaire passé, présent et futur du monde ;
(b)
aider à assurer un accès universel au patrimoine documentaire ;
(c)
mieux faire prendre conscience, partout dans le monde, de l’existence et de l’intérêt du
patrimoine documentaire.
(1) Dans la poursuite de ces objectifs, le Programme Mémoire du monde reconnaît que « l’histoire
est un dialogue permanent entre le présent et le passé » (E. H. Carr) ou, en d’autres termes, le lien
entre les sources primaires et leur interprétation actuelle. Le Programme Mémoire du monde
s’intéresse à la préservation et à l’accessibilité des sources primaires, et non à leur interprétation ou
à la résolution des différends historiques. La recommandation des experts tend à ce que la Mémoire
du monde n’intervienne pas dans les différends relatifs à l’interprétation des événements historiques,
ni ne prenne parti. Elle n’entérine pas les idées ou opinions exprimées dans tel ou tel élément du
patrimoine documentaire accepté en vue de son évaluation et/ou de son inscription au Registre, et
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 6
n’approuve pas non plus nécessairement le contenu des propositions d’inscription elles-mêmes. En
conséquence, les éclaircissements ci-après relatifs à la procédure d’inscription sont proposés.
(2) Au moins quatre mois avant la date limite fixée, le Secrétariat du Programme Mémoire du
monde lance sur le site Web du Programme un appel à propositions en vue d’une inscription sur le
registre international, en indiquant la date limite et les critères formels que chaque dossier doit
remplir.
Lorsqu’il reçoit une proposition d’inscription, le Secrétariat du Programme en examine les aspects
juridiques et techniques et tous autres aspects pertinents, et informe l’auteur de la proposition des
résultats de cet examen préliminaire. Si la proposition est acceptée en vue d’être évaluée, le
Secrétariat du Programme en avise l’auteur du dossier par écrit, en mettant en copie les délégations
permanentes, les commissions nationales pour l’UNESCO et les comités nationaux du Programme
Mémoire du monde concernés, télécharge le formulaire de proposition d’inscription sur le site Web
du Programme et l’envoie au Sous-Comité du Registre pour évaluation.
La proposition est immédiatement ouverte aux observations (objections, soutiens ou autres
renseignements relevant des critères de sélection). Les observations peuvent être adressées au
Secrétariat par le biais du formulaire spécialement prévu à cet effet, dans un délai déterminé et selon
le calendrier établi dans les Principes directeurs de la Mémoire du monde.
L’ensemble du processus d’évaluation des propositions d’inscription sera mené conformément au
Règlement de l’UNESCO et au Code de déontologie de la Mémoire du monde.
(3) Le Secrétariat du Programme transmet au Sous-Comité du Registre les observations reçues.
Le Sous-Comité les examine et adopte une ligne de conduite adaptée aux circonstances décrites et
au contexte du patrimoine documentaire concerné.
(4) Le Sous-Comité tient compte, dans son évaluation de la proposition, de toutes les
observations reçues. Il effectue une évaluation préliminaire de la proposition.
Une fois que le Sous-Comité a émis sa recommandation préliminaire, le Secrétariat du Programme
en informe l’auteur de la proposition en mettant les délégations permanentes, les commissions
nationales pour l’UNESCO et les comités nationaux du Programme Mémoire du monde des pays
concernés en copie.
L’auteur de la proposition a la possibilité de répondre à cette recommandation préliminaire.
(5) Sur la base de ces réponses, le Sous-Comité peut reconsidérer son évaluation avant de
soumettre sa recommandation au CCI.
(6) Le CCI examine les propositions, ainsi que les recommandations du Sous-Comité, et transmet
à titre de recommandation à la Directrice générale son évaluation d’expert des propositions
d’inscription.
(7) Les parties concernées par une proposition contestée se verront accorder un temps de dialogue
plus long, même avant la soumission au Sous-Comité. Un médiateur peut être désigné dans le cadre
de ce dialogue.
Le dialogue peut aboutir à :
(a)
une proposition conjointe ;
(b)
un accord en vue d’une inscription, assorti des avis faisant état de points de vue
divergents sur les événements ou les faits relatés dans la proposition d’inscription ;
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 7
(c)
si aucun accord n’est possible, la poursuite du dialogue entre les parties concernées peut
être encouragée pendant un cycle supplémentaire (soit pendant quatre ans au maximum
après la présentation de la proposition), à l’issue duquel le Sous-Comité soumettra sa
recommandation au CCI, lequel devra adresser une recommandation finale à la Directrice
générale.
(8) La Directrice générale prend la décision finale relative à l’inscription en tenant compte de l’avis
spécialisé prononcé par le CCI et de tout autre renseignement pertinent.
Transparence
La nécessité d’accroître la transparence des décisions est apparue dans un triple contexte : la façon
dont les membres du Sous-Comité et du Comité consultatif international sont nommés ; les décisions
relatives aux propositions d’inscription, dont l’évaluation a lieu à huis clos ; et la participation des
observateurs à ces réunions. Le Forum est convenu que les délibérations concernant les
propositions d’inscription au sein du CCI continueraient de se dérouler à huis clos, mais que les
décisions finales relatives aux propositions, le programme des réunions et les rapports seraient
rendus publics. De même, il a été convenu que le mandat, le règlement intérieur et la composition
de chaque organe subsidiaire seraient rendus publics. Tous ces aspects figurent désormais dans le
Statut modifié et seront dûment soulignés dans le Règlement intérieur, les Principes directeurs et le
Code de déontologie.
M. Abdulla Alraisi
Président du Comité consultatif international du Programme Mémoire du monde
10 mars 2017
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (H)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
H.
Rapport du Comité consultatif international sur l’examen du
Programme Mémoire du monde
En application de la décision 199 EX/29, la Directrice générale soumet
à l’examen des membres du Conseil exécutif le rapport d’étape du
Comité consultatif international sur l’examen du Programme Mémoire
du monde.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 6.
201 EX/5 Partie I (H)
H.
Rapport du Comité consultatif international sur l’examen du Programme
Mémoire du monde
(Suivi de la décision 199 EX/29)
CONTEXTE
1.
En 1992, l’UNESCO a annoncé la création du Programme Mémoire du monde qui a pour but
de préserver le patrimoine documentaire du monde et d’en assurer une large diffusion. Selon la
vision du Programme, le patrimoine documentaire du monde appartient à tous et devrait être
entièrement préservé et protégé pour le bénéfice de tout un chacun en étant accessible à tous, de
manière permanente, sans obstacle aucun, compte étant dûment tenu des spécificités et pratiques
culturelles qui s'y rattachent. Cette année, le Programme Mémoire du monde fête son
25e anniversaire.
2.
Le Programme Mémoire du monde s’est considérablement développé depuis sa création, avec
la mise en place d’activités, d’événements, de comités et de registres, et l’élargissement des
compétences opérationnelles. En outre, l’adoption de la Recommandation concernant la
préservation et l'accessibilité du patrimoine documentaire, y compris le patrimoine numérique, par
la Conférence générale en 2015, a entraîné la nécessité de réviser en conséquence les Principes
directeurs du Programme.
3.
L’examen du Programme Mémoire du monde est mené conformément à la décision prise par
le Comité consultatif international (CCI) en octobre 2015. Il vise à trouver des moyens de renforcer
davantage le Programme en améliorant sa visibilité, en mobilisant des ressources supplémentaires,
en assurant une plus grande transparence et en garantissant le dialogue. L’examen du Programme
est mené à l’échelon mondial, ce qui suppose la mise en place d’un vaste processus consultatif
associant les experts et les États membres.
4.
En outre, une réunion d’experts sur l’examen du Programme Mémoire du monde s’est tenue
à Berlin en mars 2017. Organisée conjointement par l’UNESCO et le Ministère allemand des affaires
étrangères, en coopération avec la Commission allemande pour l’UNESCO, cette réunion s’est
déroulée entre le 1er et le 4 mars 2017 à la Staatsbibliothek zu Berlin sous la présidence de
M. Abdulla Alraisi, Sous-Secrétaire et Directeur général des archives nationales des Émirats arabes
unis, et Président du CCI du Programme Mémoire du monde. La réunion a rassemblé des experts
du CCI et des membres des deux groupes de travail chargés d’examiner, respectivement, les
Statuts, le Règlement et le fonctionnement global du Programme. La série de recommandations
formulées à Berlin conjugue les différentes idées exprimées par le CCI et les experts des deux
groupes de travail, et tient compte des observations faites par les États membres lors de la
consultation en ligne.
5.
Sur la base des délibérations des experts réunis à Berlin, le Président du CCI a élaboré et
soumis à la Directrice générale le rapport d’étape qui figure en annexe.
Décision proposée
6.
À la lumière de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision
libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant la décision 199 EX/29, dans laquelle il invitait la Directrice générale à le tenir
dûment informé de l’avancement de l’examen entrepris par le Comité consultatif
international du Programme Mémoire du monde,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (H),
201 EX/5 Partie I (H) – page 2
3.
Se félicite des progrès accomplis par le Comité consultatif international dans l’examen
du Programme Mémoire du monde ;
4.
Exprime sa gratitude aux autorités nationales allemandes qui ont généreusement
contribué au processus d’examen en accueillant la réunion d’experts de mars 2017 ;
5.
Accueille avec satisfaction le rapport d’étape élaboré par le Président du Comité
consultatif international, qui figure en annexe, et encourage le Comité à poursuivre son
travail sur les statuts et les principes directeurs en s’inspirant du rapport et de ses
recommandations ;
6.
Prie la Directrice générale de lui présenter, à sa 202e session, le rapport final du Comité
consultatif international sur l’examen du Programme Mémoire du Monde.
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe
ANNEXE
Rapport du Comité consultatif international (CCI)
sur le processus d’examen du Programme Mémoire du monde
par
Abdulla Alraisi
Directeur général – Ministre adjoint des archives nationales des Émirats arabes unis
et Président du Comité consultatif international (CCI)
Historique
À sa 12e réunion, tenue à Abu Dhabi en octobre 2015, le Comité consultatif international (CCI) du
Programme Mémoire du monde a entrepris un examen complet du règlement, des procédures et
des principes directeurs du Programme (Rapport final, partie VI, p. 18). Le but est d’étudier les
moyens de renforcer encore le Programme en améliorant sa visibilité, la mobilisation de ressources
humaines et financières, la transparence et le dialogue entre les institutions patrimoniales
concernées. L’examen a également été bien accueilli par le Conseil exécutif de l’UNESCO à sa
session d’avril 2016 (199 EX/29). La révision des modalités de mise en œuvre du Programme
Mémoire du monde a été rendue nécessaire par le fait que le contexte opérationnel du Programme
a considérablement changé. L’examen du Programme est mené à l’échelle mondiale et inclut un
large processus de consultation inclusive d’experts et des États membres.
Outre ce processus de consultation large et transparent, une Réunion d’experts sur l’examen du
Programme Mémoire du monde s’est tenue à Berlin en mars 2017. Organisée par l’UNESCO en
coopération avec le Bureau fédéral des affaires étrangères et grâce à l’importante contribution du
Ministère fédéral des affaires étrangères, ainsi qu’en collaboration avec la Commission allemande
pour l’UNESCO, elle s’est tenue du 1er au 4 mars 2017 à la Staatsbibliothek zu Berlin. Y ont assisté
des experts du CCI et des membres des deux groupes de travail chargés d’examiner les statuts, le
règlement et le fonctionnement global du Programme. L’ensemble de recommandations formulé à
Berlin présente les vues exprimées par le CCI et les experts des deux groupes de travail, compte
tenu des observations émises par les États membres lors de la consultation en ligne.
Pour fournir le contexte nécessaire et faciliter le processus d’examen, il a été établi deux documents
de travail :
Examen des Statuts et du Règlement : débat, questions et orientations
Examen des Principes directeurs et du Compagnon du Registre de la Mémoire du Monde :
appel à contributions et débat
L’examen global a été mené à l’échelle mondiale, dans le cadre d’un processus ouvert de
consultation inclusive. De nombreuses observations et suggestions avaient été présentées par les
commissions nationales pour l’UNESCO, les comités nationaux et régionaux du Programme
Mémoire du monde, des associations nationales et internationales, des institutions et des
particuliers. Elles ont été prises en compte par les deux groupes de travail chargés d’examiner et de
réviser les documents fondamentaux du Programme que sont les Statuts du CCI, le Règlement
intérieur, les Principes directeurs pour la mise en œuvre du Programme et le Compagnon du
registre.
À la réunion, il a également été adressé à la Directrice générale de l’UNESCO, en vue de leur
examen par les États membres, des recommandations précises sur la manière de traiter tout un
éventail de questions, y compris celles relatives aux procédures de candidature, qui ont été remises
en question, et les nouveaux défis créés par l’évolution mondiale vers le numérique, afin de réaliser
le plein potentiel de cet important programme.
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 2
Issue des délibérations tenues par les experts à la réunion de Berlin
Résumé du rapport – Groupe de travail 1
M. Ian Wilson a présenté un rapport et une série de recommandations qu’il avait préparées avec
M. Alraisi et M. David Fricker, qui assistait au Forum par vidéoconférence. Ils ont formé le Groupe
de travail 1, chargé de réviser les Statuts et le Règlement intérieur du CCI. Les recommandations
n’ont pas toutes été examinées en raison du calendrier limité et de la densité de l’ordre du jour, mais
il a été décidé de le faire lors de la prochaine réunion du CCI. Ces recommandations, résumées cidessous, seront révisées par le Groupe de travail 1 sur la base des commentaires reçus.
Recommandation 1
Les participants au Forum ont débattu de la question de savoir si le Programme Mémoire du monde
pouvait être considéré comme un programme établi, doté d’un cadre juridique. Ce débat a été
déclenché par l’affirmation selon laquelle « il n’existe ni une stratégie à long terme applicable pour
préserver le précieux patrimoine documentaire, ni un cadre juridique régissant le fonctionnement
du programme Mémoire du monde » (résolution 36 C/COM CI/DR.2 de l’UNESCO). Certains
participants ont noté que le Programme Mémoire du monde était un programme établi, doté d’un
cadre juridique conféré par les Statuts et par la Recommandation de 2015 concernant le patrimoine
documentaire. Ce point de vue a été confirmé par M. Boyan Radoykov, Chef de section au Secteur
de la communication et de l’information de l’UNESCO. Nonobstant ce qui précède, il a été convenu
qu’il faudrait renforcer le Programme Mémoire du monde, ainsi que le rôle consultatif du CCI.
Recommandation 2
Les évaluations précédentes de Programme Mémoire du monde ont toutes révélé que le personnel
et les ressources étaient insuffisants. Tout en louant le travail accompli malgré les contraintes
existantes, les participants au Forum ont reconnu que le Programme ne pouvait pas développer son
plein potentiel dans ces conditions. Quelques participants ont fait remarquer que le Registre
international tendait les ressources du Secrétariat. On s’est donc demandé s’il était possible de
freiner le processus de présentation de candidatures, voire de fermer le Registre. Il a été convenu
que ce dernier jouait un rôle très important pour la visibilité et la popularité du Programme et que
l’impossibilité d’accepter d’autres candidatures placerait le programme dans une situation risquée.
En conséquence, il a été noté qu’il fallait faire une déclaration réelle sur la situation financière du
Programme pour faire comprendre aux États membres qu’il existe un problème financier et qu’il faut
rechercher de nouvelles recettes et élargir le groupe de donateurs.
Recommandation 3
Avec la popularité croissante des moteurs de recherche commerciaux et la disponibilité en ligne des
ressources du patrimoine documentaire, le rôle et les besoins des institutions de préservation de la
mémoire sont méconnus et négligés. Par ailleurs, le site actuel du Programme Mémoire du monde
laisse à désirer pour ce qui est de sa conception et de ses fonctionnalités. Il ne rend pas justice au
vaste éventail d’activités menées dans le cadre du Programme et n’offre que peu de contenu pour
les présenter, ce qui se ressent de manière négative sur la visibilité et la compréhension du
Programme. Les participants au Forum ont pensé que le Programme Mémoire du monde pourrait
disposer de son propre site interactif, plus attrayant et d’une conception plus avancée, et que celuici pourrait être contrôlé par l’UNESCO mais élaboré et géré en collaboration avec des partenaires
externes. Bien qu’une ébauche ait été proposée par le passé, elle n’a pas pu être mise en œuvre
en raison des limites techniques et institutionnelles imposées par l’Organisation. Les participants au
Forum ont convenu de présenter à l’UNESCO leur recommandation à ce sujet une fois qu’ils auront
obtenu des informations plus précises sur les implications financières et structurelles, et qu’une
distinction plus claire sera faite entre les éléments de contenu et les aspects technologiques, les
premiers relevant de l’Organisation.
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 3
Recommandation 4
En raison des contraintes techniques et financières, les participants au Forum ont constaté que le
patrimoine documentaire de nombreuses régions du monde était peu représenté en ligne. Ils ont
estimé cette situation problématique, en particulier compte tenu de la migration massive des
populations du monde contemporain, qui ne peuvent accéder à leur patrimoine documentaire que
par voie électronique. Ils ont par conséquent convenu qu’il était nécessaire d’encourager la
numérisation des documents importants inscrits au Registre international de la Mémoire du monde
ou menacés, de façon qu’ils puissent être accessibles et pérennisés en ligne. Toutefois, ils ont aussi
souligné la nécessité de conserver les originaux, la conservation devant être encouragée en
parallèle des efforts de numérisation.
Recommandation 5
À l’heure actuelle, le Registre international de la Mémoire du monde ne représente pas de manière
équitable toute la diversité du patrimoine documentaire mondial. Les participants au Forum ont
envisagé la possibilité que le CCI adopte une démarche proactive en encourageant les inscriptions
sur la base d’un diagnostic des lacunes du patrimoine documentaire au niveau international. D’après
le Comité d’examen, si une telle stratégie peut fonctionner au niveau national ou régional, elle serait
difficile, voire impossible, à mettre en œuvre à l’échelle internationale. En outre, les divers registres
se sont étoffés de manière naturelle, et un tel processus ne devrait pas être piloté d’en haut. Les
participants au Forum ont toutefois convenu qu’il était nécessaire de prendre des mesures pour
mieux faire connaître le Programme Mémoire du monde et en accroître la visibilité, notamment lors
des occasions créées par la Conférence générale de l’UNESCO, telles que la célébration des
nouvelles inscriptions au Registre de la Mémoire du monde, et lors de ses sessions.
Recommandation 6
Afin de répondre à la nécessité de suivre l’évolution de la situation concernant le patrimoine
documentaire inscrit, les participants au Forum ont convenu que les dépositaires de documents
inscrits devraient régulièrement faire rapport au CCI, au moins tous les quatre ans, sur l’état de
conservation de ces documents et sur les dispositions prises pour y donner accès. Ils se sont par
ailleurs demandé si du personnel du Programme Mémoire du monde ne devrait pas effectuer des
visites dans les institutions dépositaires. Compte tenu des dépenses que de telles visites
représenteraient, les participants ont cherché d’autres méthodes. Ils ont fait observer que l’aide des
commissions nationales pour l’UNESCO, autorités nationales et autres institutions compétentes
pourrait être sollicitée. La Directrice générale de l’UNESCO pourrait régulièrement adresser une
lettre circulaire aux organes compétents afin de leur rappeler de faire rapport sur la situation du
patrimoine documentaire inscrit.
Statuts et Règlement intérieur
Les participants au Forum ont convenu que le nom officiel de l’organe suprême du Programme
Mémoire du monde resterait « Comité consultatif international » (CCI). Cette décision a été prise à
l’issue d’une procédure de consultation où la majorité des répondants ont préféré conserver le nom
existant. Outre quelques ajustements mineurs à apporter au niveau de la formulation, les
participants ont convenu qu’il était nécessaire d’amender certaines dispositions des Statuts. La
version révisée des Statuts et du Règlement intérieur qui en résultera sera examinée à la prochaine
réunion du CCI, après consultation du Service juridique de l’UNESCO.
PRINCIPES DIRECTEURS ET COMPAGNON – Résumé du rapport – Groupe de travail 2
Le Président du Groupe de travail 2, M. Ray Edmondson, ancien membre du Comité consultatif
international (CCI) du Programme Mémoire du monde et auteur des Principes directeurs et du
Compagnon actuellement en vigueur, a expliqué le déroulé des activités du Groupe, lequel se
composait, outre M. Edmonson lui-même, de Mmes Roslyn Russell, Alissandra Cummins et Joie
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 4
Springer et de MM. Jan Bos et David Fricker. Il a ensuite présenté l’avant-projet de révision des Principes
directeurs, qui tient compte des observations recueillies lors du processus de consultation en ligne. Le
Groupe de travail 2 a été félicité pour son travail, qui a permis d’améliorer considérablement les
Principes directeurs existants, et plusieurs participants ont proposé d’appuyer activement
l’élaboration de la version finale des Principes directeurs révisés, qui sera soumise à l’adoption du
CCI, lors de sa prochaine réunion.
Recommandation relative au Programme Mémoire du monde, adoptée en 2015
par la Conférence générale de l’UNESCO
Les dispositions de la Recommandation devaient être intégralement prises en compte. Pour
s’assurer de la compatibilité des deux outils, les principales définitions utilisées dans le nouveau
projet reprennent celles de la Recommandation de 2015 à l’identique. Le nouveau texte comporte
par ailleurs une annexe qui propose un commentaire approfondi de ces définitions. Le chapitre 2 de
la nouvelle version, qui définit les grandes stratégies du Programme, suit la structure de la
Recommandation de 2015.
Code de déontologie
Les principes éthiques du Programme ont été renforcés par l’introduction d’un Code de déontologie.
Celui-ci avait été adopté il y a quelques années par le CCI, mais était principalement utilisé par le
Sous-Comité du Registre pour orienter son action. Le Groupe de travail 2 modifiera le Code de
déontologie afin que celui-ci s’applique au CCI ainsi qu’à tous les sous-comités.
Centre de connaissances
Les participants au Forum ont insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d’étudier de façon plus
approfondie le concept de centres de connaissances.
Critères d’évaluation des propositions d’inscription
Les participants au Forum se sont accordés sur les critères révisés de proposition d’inscription qui,
s’ils sont plus détaillés que les critères actuels, obéissent néanmoins aux mêmes valeurs et ont été
conçus pour être plus clairs et plus faciles à respecter. L’un des principaux changements est
l’introduction d’une « déclaration de valeur » qui résume les arguments avancés dans le cadre des
critères détaillés, précise l’importance de l’élément de patrimoine en question pour la mémoire du
monde, explique en quoi sa perte appauvrirait le patrimoine mondial et détaille son influence.
Soumission des propositions d’inscription
Il a été convenu que le CCI continuerait d’accepter des propositions d’inscriptions émises par des
acteurs non étatiques, y compris par des individus. Pour des raisons pratiques, la clause limitant le
nombre de propositions d’inscription à deux par pays sera maintenue. Cette règle ne s’applique pas
aux propositions conjointes soumises par plusieurs pays. Il a en outre été décidé que si les auteurs
de propositions sont encouragés à contacter les comités nationaux du Programme Mémoire du
monde existant ou les commissions nationales pour l’UNESCO, il ne serait pas pour autant
obligatoire de passer par ces organes. De plus, les participants se sont accordés sur la nécessité
de concevoir un mécanisme permettant de s’assurer que les propositions d’inscription examinées
par le CCI respectent les dispositions juridiques de l’UNESCO et le Code de déontologie du
Programme Mémoire du monde.
Suivi
Il a été convenu de la nécessité de mettre en place une stratégie de suivi afin de contrôler l’état de
conservation du patrimoine documentaire inscrit. À cette fin, un questionnaire sera mis au point et
joint en annexe des Principes directeurs. Le Groupe de travail 2 travaillera désormais à la prochaine
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 5
version du projet de révision des Principes directeurs en s’appuyant sur les remarques formulées
lors des débats du Forum et sur les contributions écrites transmises par les membres après la
réunion. Une version mise à jour sera diffusée en vue de recueillir de nouvelles observations.
Image de marque
Les participants ont reconnu la force du concept de Mémoire du monde, ainsi que la volonté de
coopération témoignée par de nombreuses organisations à travers le monde. Toutefois, afin de
continuer à fonctionner, le Programme a besoin de financements pour maintenir ses activités. À ce
titre, la marque Mémoire du monde pourrait s’avérer utile, mais il a été convenu qu’il faudrait
consulter la politique de l’UNESCO en matière d’image de marque et d’utilisation de ses logos avant
d’élaborer des mesures spécifiques.
Partenariats stratégiques
Les participants au Forum ont débattu de la nécessité de développer des partenariats et d’étendre
le Programme Mémoire du monde à tous les domaines. Plusieurs exemples ont été évoqués, tels
que la Bibliothèque numérique mondiale, le Programme des archives en péril, la bibliothèque
numérique européenne Europeana ou encore des associations universitaires.
Propositions d’inscriptions contestées
Le Comité d’examen s’est penché sur les cas où les États membres sont en profond désaccord au
sujet de la valeur des documents proposés à l’inscription, ainsi que sur les situations où des
questions historiques se trouvent mêlées à des enjeux de politique nationale ou à des controverses
internationales s’accompagnant d’activités de lobbying intenses par les voies diplomatiques. Le CCI
est un comité consultatif, qui se limite à fournir une expertise technique et professionnelle et ne
saurait résoudre des différends d’ordre politique. Toutefois, il a été convenu qu’en tant qu’organe
consultatif, le Comité avait besoin d’un mécanisme visant à protéger le Programme Mémoire du
monde des abus politiques. Les participants au Forum ont par conséquent élaboré et adopté à
l’unanimité les recommandations ci-après, qui seront soumises à l’examen de la Directrice générale.
Recommandation à la Directrice générale de l’UNESCO
La Réunion internationale d’experts de l’UNESCO intitulée « Forum de discussion sur la révision du
Programme Mémoire du monde » soumet la recommandation ci-après à l’examen de la Directrice
générale de l’UNESCO :
Le Programme Mémoire du monde a trois objectifs principaux :
(a)
faciliter la conservation du patrimoine documentaire passé, présent et futur du monde ;
(b)
aider à assurer un accès universel au patrimoine documentaire ;
(c)
mieux faire prendre conscience, partout dans le monde, de l’existence et de l’intérêt du
patrimoine documentaire.
(1) Dans la poursuite de ces objectifs, le Programme Mémoire du monde reconnaît que « l’histoire
est un dialogue permanent entre le présent et le passé » (E. H. Carr) ou, en d’autres termes, le lien
entre les sources primaires et leur interprétation actuelle. Le Programme Mémoire du monde
s’intéresse à la préservation et à l’accessibilité des sources primaires, et non à leur interprétation ou
à la résolution des différends historiques. La recommandation des experts tend à ce que la Mémoire
du monde n’intervienne pas dans les différends relatifs à l’interprétation des événements historiques,
ni ne prenne parti. Elle n’entérine pas les idées ou opinions exprimées dans tel ou tel élément du
patrimoine documentaire accepté en vue de son évaluation et/ou de son inscription au Registre, et
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 6
n’approuve pas non plus nécessairement le contenu des propositions d’inscription elles-mêmes. En
conséquence, les éclaircissements ci-après relatifs à la procédure d’inscription sont proposés.
(2) Au moins quatre mois avant la date limite fixée, le Secrétariat du Programme Mémoire du
monde lance sur le site Web du Programme un appel à propositions en vue d’une inscription sur le
registre international, en indiquant la date limite et les critères formels que chaque dossier doit
remplir.
Lorsqu’il reçoit une proposition d’inscription, le Secrétariat du Programme en examine les aspects
juridiques et techniques et tous autres aspects pertinents, et informe l’auteur de la proposition des
résultats de cet examen préliminaire. Si la proposition est acceptée en vue d’être évaluée, le
Secrétariat du Programme en avise l’auteur du dossier par écrit, en mettant en copie les délégations
permanentes, les commissions nationales pour l’UNESCO et les comités nationaux du Programme
Mémoire du monde concernés, télécharge le formulaire de proposition d’inscription sur le site Web
du Programme et l’envoie au Sous-Comité du Registre pour évaluation.
La proposition est immédiatement ouverte aux observations (objections, soutiens ou autres
renseignements relevant des critères de sélection). Les observations peuvent être adressées au
Secrétariat par le biais du formulaire spécialement prévu à cet effet, dans un délai déterminé et selon
le calendrier établi dans les Principes directeurs de la Mémoire du monde.
L’ensemble du processus d’évaluation des propositions d’inscription sera mené conformément au
Règlement de l’UNESCO et au Code de déontologie de la Mémoire du monde.
(3) Le Secrétariat du Programme transmet au Sous-Comité du Registre les observations reçues.
Le Sous-Comité les examine et adopte une ligne de conduite adaptée aux circonstances décrites et
au contexte du patrimoine documentaire concerné.
(4) Le Sous-Comité tient compte, dans son évaluation de la proposition, de toutes les
observations reçues. Il effectue une évaluation préliminaire de la proposition.
Une fois que le Sous-Comité a émis sa recommandation préliminaire, le Secrétariat du Programme
en informe l’auteur de la proposition en mettant les délégations permanentes, les commissions
nationales pour l’UNESCO et les comités nationaux du Programme Mémoire du monde des pays
concernés en copie.
L’auteur de la proposition a la possibilité de répondre à cette recommandation préliminaire.
(5) Sur la base de ces réponses, le Sous-Comité peut reconsidérer son évaluation avant de
soumettre sa recommandation au CCI.
(6) Le CCI examine les propositions, ainsi que les recommandations du Sous-Comité, et transmet
à titre de recommandation à la Directrice générale son évaluation d’expert des propositions
d’inscription.
(7) Les parties concernées par une proposition contestée se verront accorder un temps de dialogue
plus long, même avant la soumission au Sous-Comité. Un médiateur peut être désigné dans le cadre
de ce dialogue.
Le dialogue peut aboutir à :
(a)
une proposition conjointe ;
(b)
un accord en vue d’une inscription, assorti des avis faisant état de points de vue
divergents sur les événements ou les faits relatés dans la proposition d’inscription ;
201 EX/5 Partie I (H)
Annexe – page 7
(c)
si aucun accord n’est possible, la poursuite du dialogue entre les parties concernées peut
être encouragée pendant un cycle supplémentaire (soit pendant quatre ans au maximum
après la présentation de la proposition), à l’issue duquel le Sous-Comité soumettra sa
recommandation au CCI, lequel devra adresser une recommandation finale à la Directrice
générale.
(8) La Directrice générale prend la décision finale relative à l’inscription en tenant compte de l’avis
spécialisé prononcé par le CCI et de tout autre renseignement pertinent.
Transparence
La nécessité d’accroître la transparence des décisions est apparue dans un triple contexte : la façon
dont les membres du Sous-Comité et du Comité consultatif international sont nommés ; les décisions
relatives aux propositions d’inscription, dont l’évaluation a lieu à huis clos ; et la participation des
observateurs à ces réunions. Le Forum est convenu que les délibérations concernant les
propositions d’inscription au sein du CCI continueraient de se dérouler à huis clos, mais que les
décisions finales relatives aux propositions, le programme des réunions et les rapports seraient
rendus publics. De même, il a été convenu que le mandat, le règlement intérieur et la composition
de chaque organe subsidiaire seraient rendus publics. Tous ces aspects figurent désormais dans le
Statut modifié et seront dûment soulignés dans le Règlement intérieur, les Principes directeurs et le
Code de déontologie.
M. Abdulla Alraisi
Président du Comité consultatif international du Programme Mémoire du monde
10 mars 2017
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie I (I)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE I
QUESTIONS RELATIVES AU PROGRAMME
Résumé
I.
La sécurité des journalistes et la question de l’impunité
Établi en 2012, le Plan d’action des Nations Unies sur la sécurité
des journalistes et la question de l’impunité (ci-après Plan
d’action des Nations Unies) est aujourd’hui une référence
mondiale en matière de sécurité des journalistes. Il a été créé
pour inscrire dans un cadre coordonné et multipartite la
promotion de la sécurité des journalistes et la lutte contre
l’impunité dont bénéficient le plus souvent les crimes commis à
leur encontre. En 2017, le Plan d’action des Nations Unies
coordonné par l’UNESCO fêtera ses cinq ans.
Le document présente un rapport sur les progrès réalisés dans
la mise en œuvre de la Stratégie depuis la 200e session du
Conseil exécutif. L’annexe I contient le projet révisé de plan
d’action pour la mise en œuvre de la Stratégie, et l’annexe II une
proposition concernant les modalités pratiques de la mise en
œuvre d’un mécanisme d’intervention et de mobilisation rapides
d’experts nationaux.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 32.
201 EX/5 Partie I (I)
I.
La sécurité des journalistes et la question de l’impunité
(Suivi de la décision 196 EX/31)
MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION DES NATIONS UNIES
1.
L’UNESCO a été le fer de lance de la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies dans
tous les domaines par son action à plusieurs niveaux, notamment : établissement de normes et
élaboration de politiques, sensibilisation, suivi et reddition de comptes, recherche, renforcement des
capacités et création de coalitions.
ÉTABLISSEMENT DE NORMES ET ÉLABORATION DE POLITIQUES
2.
Depuis 2012, avec le soutien de l’UNESCO, le Plan d’action des Nations Unies a contribué à
une meilleure reconnaissance dans l’agenda international de la sécurité des journalistes et la
question de l’impunité. Au cours des cinq dernières années, des résolutions adoptées par les
Nations Unies et au niveau régional illustrent la volonté des gouvernements d’assurer aux médias
du monde entier un environnement sûr et propice.
3.
En mai 2015, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté la résolution S/RES/2222, qui
condamne toutes les formes de violations et d’atteintes commises contre des journalistes en période
de conflit armé, ainsi que le climat d’impunité qui entoure ces actes 1. L’Assemblée générale des
Nations Unies a réaffirmé sa position concernant la fin de l’impunité en adoptant à l’unanimité la
résolution A/RES/70/162 à sa 70e session 2. Par sa résolution A/HRC/33/2 adoptée en septembre
2016, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU saluait l’action de l’UNESCO pour la sécurité des
journalistes et encourageait les États membres à « échanger les informations dont ils disposent sur
l’état d’avancement des enquêtes menées au sujet des attaques et actes de violence visant des
journalistes »3. Les normes mondiales établies par ces résolutions fournissent un cadre de référence
pour l’élaboration de lois et de politiques régionales et nationales.
4.
Parmi les autres avancées internationales, on notera l’appel lancé au Secrétaire général de
l’ONU par une coalition d’associations de médias et d’ONG engagées dans la défense de la liberté
d’expression à nommer un Représentant spécial pour la sécurité des journalistes, et l’adoption par
des groupes de médias et de la société civile d’une Déclaration internationale pour la protection des
journalistes.
5.
Le Programme de développement durable à l’horizon 2030 inclut la cible 16.10 qui vise à
« garantir l’accès public à l’information et protéger les libertés fondamentales, conformément à la
législation nationale et aux accords internationaux ». Pour suivre les progrès accomplis globalement,
des indicateurs ont été mis en place pour chacun des ODD. L’UNESCO fait office d’institution
participante à l’indicateur 16.10.1 associé à la cible 16.10, qui se rapporte au nombre de cas vérifiés
d’assassinats, d’enlèvements, de disparitions forcées, de détentions arbitraires et de tortures à
l’encontre de journalistes et de personnels des médias. Cet indicateur a déjà contribué à l’inscription
de la sécurité des journalistes dans le programme international de développement. La sécurité des
journalistes est également mentionnée dans le Document final de l’examen des 10 ans du Sommet
mondial sur la société de l'information de l’Assemblée générale de l’ONU.
SENSIBILISATION
6.
La question de la sécurité des journalistes et de l’impunité a occupé une place de premier plan
lors des célébrations de la Journée mondiale de la liberté de la presse (3 mai), que complètent et
renforcent la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des
1
2
3
Voir http://www.un.org/fr/ga/search/view_doc.asp?symbol=S/RES/2222(2015).
Voir http://www.un.org/fr/ga/search/view_doc.asp?symbol=A/RES/70/162.
Voir http://ap.ohchr.org/documents/dpage_f.aspx?si=A/HRC/RES/33/2.
201 EX/5 Partie I (I) – page 2
journalistes 4 (2 novembre) et la Journée internationale de l'accès universel à l'information 5
(28 septembre). Ces trois journées internationales constituent des occasions précieuses de
mobiliser les principaux acteurs et de sensibiliser le grand public.
7.
La prochaine Journée mondiale de la liberté de la presse, événement phare de l’UNESCO
pour la liberté d’expression, sera célébrée à Jakarta (Indonésie) du 1er au 4 mai 2017 et aura pour
thème : « Esprits critiques pour temps critiques : le rôle des médias dans l’avènement de sociétés
pacifiques, justes et inclusives ». Dans ce cadre, plusieurs séances et ateliers de formation seront
consacrés à la sécurité des journalistes et une séance d’une journée portera sur les perspectives
de création d’un mécanisme spécial sur la liberté d’expression et la sécurité des journalistes dans
la région de l’Asie du Sud-Est.
8.
Mme Christiane Amanpour, correspondante internationale en chef de CNN et Ambassadrice
de bonne volonté de l’UNESCO pour la liberté d’expression et la sécurité des journalistes, a
contribué à amplifier l’action de l’Organisation dans ce domaine par son travail et son engagement.
9.
L’UNESCO a également mené des campagnes de sensibilisation en organisant des
conférences internationales sur des thèmes en rapport avec la sécurité des journalistes et la liberté
d’expression, notamment : « Les organisations médiatiques se mobilisent pour la sécurité des
professionnels des médias » (Paris, février 2016 – voir le point 25) ; « Renforcer les systèmes
judiciaires et les tribunaux africains pour protéger la sécurité des journalistes et mettre un terme à
l’impunité », conférence coorganisée avec la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples
en préparation de la Journée internationale de la fin de l'impunité pour les crimes commis contre des
journalistes (Arusha, septembre 2016) ; et « Le journalisme sous le feu des critiques : relever les
défis contemporains » (Paris, 23 mars 2017).
SUIVI ET REDDITION DE COMPTES
10. Le Rapport biennal de la Directrice générale sur la sécurité des journalistes et la question de
l'impunité est au cœur du suivi mené par l’UNESCO sur la situation mondiale concernant la sécurité
des journalistes. Il répond à un appel de 39 États membres du Programme international pour le
développement de la communication (PIDC). Le Conseil, qui se réunit tous les deux ans, offre aux
États membres une occasion de dresser le bilan des évolutions et des défis liés à la sécurité des
journalistes et la lutte contre l’impunité dans le monde.
11. Le Rapport 2016 de la Directrice générale dresse la liste des assassinats de journalistes
condamnés par la Directrice générale en 2014-2015 et contient une analyse des tendances des dix
dernières années. Il contient des éléments sur les suites judiciaires données aux assassinats de
journalistes. Ceux-ci reposent sur les informations fournies volontairement par les États membres,
avec des taux de réponse en augmentation constante depuis dix ans.
12. En outre, l’UNESCO participe au suivi de la sécurité des journalistes et de la question de
l’impunité en contribuant à l’Examen périodique universel (EPU). Les faits nouveaux concernant la
mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies sont suivis et régulièrement signalés dans le
bulletin bimensuel de l’UNESCO, ainsi que sur la page Web de l’Organisation consacrée à la
sécurité des journalistes et à l’impunité.
13. Dans certains pays, le suivi est également assuré dans le cadre des évaluations conduites par
l’UNESCO sur la base des indicateurs UNESCO/PIDC de sécurité des journalistes. Ces indicateurs
4
5
Proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 2013 dans sa résolution A/RES/68/163.
Proclamée par la Conférence générale de l’UNESCO en 2015 dans sa résolution 38 C/70.
201 EX/5 Partie I (I) – page 3
ont été appliqués à dix pays à ce jour pour rendre compte de l’état de la mise en œuvre du Plan
d’action des Nations Unies et de fournir une référence pour la mesure des progrès accomplis 6.
RECHERCHE
14. Le rapport phare de l’UNESCO intitulé Tendances mondiales en matière de liberté
d’expression et de développement des médias contient une analyse complète des tendances,
notamment en ce qui concerne la sécurité des journalistes et l’impunité. Publié pour la première fois
en 2014, il est désormais considéré comme une référence sur l’état de la liberté d’expression dans
le monde. Les nouveaux défis du numérique et leurs conséquences sur la sécurité des journalistes
sont soulignés dans sa deuxième édition publiée en novembre 2015. La prochaine édition est prévue
en novembre 2017.
15. En 2015, l’UNESCO a mis en place un programme de recherche sur la sécurité des
journalistes pour encourager de nouveaux travaux de recherche universitaire dans ce domaine. À
ce programme s’est ajoutée l’organisation de séances consacrées à cette question lors de
conférences universitaires dans le but de partager les travaux en cours. À la prochaine Conférence
de l’Association internationale des études et recherches sur l'information et la communication en
juillet 2017, l’UNESCO organisera une table ronde sur la sécurité des femmes journalistes.
16. À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2016, 50 chercheurs des six
continents ont participé à la première conférence de recherche entièrement consacrée à la sécurité
des journalistes. Les actes de cette conférence seront publiés en 2017. Une deuxième conférence
sera organisée à Jakarta, en lien avec la Journée mondiale de la liberté de la presse 2017.
17. L’UNESCO a également publié d’important travaux de recherche sur les défis de l’ère
numérique dans une étude de 2015 intitulée Building Digital Safety for Journalism: A Survey of
Selected Issues, dans sa collection consacrée à la liberté de l’Internet.
RENFORCEMENT DES CAPACITÉS
18. L’un des principaux axes d’action du Plan d’action des Nations Unies est le renforcement des
capacités pour divers publics cibles, parmi lesquels les journalistes, les propriétaires de médias, les
forces de police et de sécurité et les membres du système judicaire.
19. Depuis 2014, l’UNESCO a apporté son soutien à un cours en ligne ouvert à tous (MOOC)
s’adressant aux magistrats de l’Amérique latine. Au total, 3 200 acteurs du système judiciaire,
notamment des juges, ont été formés aux normes internationales de la liberté d’expression et
d’information et au rôle de la justice dans la défense de ces libertés fondamentales. L’UNESCO
lancera une initiative similaire en Afrique en 2017.
20. Les forces de l’ordre sont une autre cible stratégique. L’UNESCO a publié un manuel intitulé
Maintien de l’ordre et respect de la liberté (2015), en s’appuyant sur un cours de formation pilote
mené en Tunisie en 2013. Depuis lors, le manuel a servi d’outil pour former les forces de l’ordre
dans dix pays.
21. La formation des futurs journalistes et professionnels des médias a également fait partie des
activités de renforcement des capacités de l’UNESCO. L’Organisation a mis à jour ses modèles de
cursus pour la formation au journalisme afin d’y inclure un programme spécialisé sur la sécurité des
journalistes, en partenariat avec la Fédération internationale des journalistes. En 2016, l’UNESCO
6
Des évaluations des Indicateurs de sécurité des journalistes ont été réalisées au Guatemala (2013), au
Honduras (2013), au Pakistan (2013-2014), au Kenya (2016) et au Népal (2016), et d’autres sont en
cours en Afghanistan, en Iraq, au Rwanda, au Soudan du Sud et en Ouganda.
201 EX/5 Partie I (I) – page 4
a élaboré un modèle complet de cours consacré à la sécurité des journalistes pour les États arabes
qui sera mis à l’essai dans des universités de la région.
22. La formation des générations présentes et futures de professionnels des médias, et tout
particulièrement des femmes journalistes et des jeunes travailleurs des médias, est activement
soutenue par l’UNESCO et ses partenaires. À cela s’ajoutent des outils pratiques, à l’image du Guide
pratique de sécurité des journalistes : manuel pour reporters en zones à risques, rédigé avec
Reporters sans frontières (RSF).
23. Le renforcement des capacités institutionnelles a lui aussi joué un rôle essentiel, avec le
développement et la consolidation des mécanismes nationaux de protection et/ou de suivi pour
prévenir les attaques visant les journalistes et combattre l’impunité dans un certain nombre de pays.
Beaucoup de ces mécanismes sont encore récents, tandis que d’autres ont d’ores et déjà produit
des résultats contrastés. Les diverses approches en présence font apparaître la nécessité de mettre
l’accent sur les « trois P » (prévention, protection et poursuites judiciaires). En partenariat avec le
Centre for Law and Democracy, l’UNESCO a élaboré en 2016 un guide pratique de la mise en place
de mécanismes de sécurité nationaux.
CRÉATION DE COALITIONS
24. La création de coalitions est le fondement du Plan d’action des Nations Unies sur lequel toutes
les autres actions sont conçues et encouragées. Par le biais du Plan, des institutions, des fonds et
des programmes du système des Nations Unies telles que l’UNESCO, le HCDC, ONU-Femmes,
l’UNDPI, l’ONUDC et l’OCHA – ont pris des mesures concrètes pour coordonner les activités
relatives à la sécurité des journalistes et la lutte contre l’impunité. Il en a été de même dans des
organisations régionales telles que le Conseil de l’Europe, l’Organisation des États américains,
l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe et l’Union africaine.
25. Avec le soutien du Bureau du PIDC et de plusieurs États membres, près de 300 responsables
de médias et représentants d’États membres se sont réunis le 5 février 2016 pour discuter des
mesures à prendre pour garantir un environnement sûr pour les journalistes. La conférence intitulée
« Les organisations médiatiques se mobilisent pour la sécurité des professionnels des médias » a
défendu près de 60 idées pour une action urgente, qui ont pour la plupart été mises en œuvre avec
succès.
26. En mars 2016, un « groupe d’amis » informel, coprésidé par la France, la Grèce et la Lituanie,
a été créé au Siège de l’ONU à New York. Huit mois plus tard, en novembre 2016, un « groupe
d’amis » similaire a été constitué au Siège de l’UNESCO à l’initiative de la délégation autrichienne.
Un autre groupe a également été formé à Genève.
27. Lors du premier Sommet mondial sur l’action humanitaire, qui s’est tenu en mai 2016 à Istanbul
(Turquie), un appel mondial à agir pour protéger les professionnels des médias et encourager une
couverture indépendante des situations de crise a été lancé par les participants à une séance
spéciale consacrée à la sécurité des journalistes.
28. En 2016, l’UNESCO a mis en place des initiatives de coopération avec plusieurs pays de la
région Amérique latine et Caraïbes. En juin, un mémorandum d’accord a été signé avec la Cour
suprême de l’Uruguay en vue d’une coopération sur les questions liées à la liberté d’expression,
l’accès à l’information et la sécurité des journalistes. En novembre 2016, une lettre d’intention a été
signée avec la République du Paraguay pour la mise en place d’un mécanisme permanent de
sécurité des journalistes par une coopération entre les systèmes exécutif, législatif et judiciaire. En
outre, l’UNESCO et le Sommet judiciaire ibéro-américain ont signé un mémorandum d’accord pour
renforcer la coopération sur les questions liées à la liberté d’expression, l’accès à l’information, la
transparence et la sécurité des journalistes.
201 EX/5 Partie I (I) – page 5
PERSPECTIVES
29. Depuis le début de la mise en œuvre du Plan d’action des Nations Unies en 2012, la sécurité
des journalistes et la question de l’impunité se sont imposées sur l’agenda international. Des efforts
sont déployés sur une multitude de fronts pour répondre à ce problème et on observe sur ce point
des progrès sensibles. Ce mouvement trouve également sa place dans le Programme de
développement durable à l’horizon 2030 et ses ODD, ce qui permet à ces questions de conserver
leur actualité au sein de la communauté internationale.
30. Un nouveau compte spécial a récemment été créé pour soutenir l’action de l’UNESCO dans
le domaine de la promotion de la sécurité des journalistes.
31. Le 29 juin 2017, l’UNESCO et le HCDH organiseront auprès des parties concernées une
consultation portant sur le renforcement du Plan d’action des Nations Unies à Genève (Suisse) en
vue d’intensifier les efforts accomplis par l’ensemble des parties prenantes et de désigner des
priorités pour l’avenir.
32.
La décision ci-dessous est proposée pour adoption :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant la décision 196 EX/31 par laquelle il priait la Directrice générale de lui faire
rapport sur les mesures prises par l’UNESCO concernant la mise en œuvre du Plan
d’action des Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie I (I),
3.
Salue les résultats obtenus par l’UNESCO dans la mise en œuvre du Plan d’action des
Nations Unies sur la sécurité des journalistes et la question de l’impunité ;
4.
Exprime sa gratitude à toutes les parties prenantes pour leur appui dans la mise en
œuvre du Plan d’action ainsi qu’à tous les donateurs pour leur contribution à l’action de
l’UNESCO en faveur de la sécurité des journalistes et la question de l’impunité ;
5.
Appelle toutes les parties prenantes à continuer de soutenir l’action de l’UNESCO dans
ce domaine ;
6.
Prie les États membres de contribuer de façon importante à la préparation de la
prochaine consultation des parties prenantes sur le renforcement du Plan d’action des
Nations Unies qui sera organisée par l’UNESCO et l’HCDH à Genève le 29 juin 2017 ;
7.
Invite la Directrice générale à lui présenter un rapport d’étape à sa 202e session.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie II
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE II
QUESTIONS RELATIVES AUX ÉVALUATIONS
RAPPORT D’ÉTAPE SUR LA MISE EN ŒUVRE DU PLAN D’ACTION VISANT
À AMÉLIORER LA COOPÉRATION ENTRE LE SECRÉTARIAT DE L’UNESCO
ET LES COMMISSIONS NATIONALES POUR L’UNESCO
Résumé
Conformément à la décision 196 EX/5.III, la Directrice générale
soumet à la présente session un rapport d’étape sur la mise en œuvre
du Plan d’action, qui a été adopté par la Conférence générale lors de
sa 37e session en 2013 (résolution 37 C/97).
Ce rapport d’étape contient un résumé des rapports présentés par les
États membres sur l’application des recommandations 1, 3, 4, 5, 6 et
9 du Plan d’action ainsi que les mesures prises par le Secrétariat pour
améliorer sa coopération avec les commissions nationales pour
l’UNESCO en liaison avec les délégations permanentes.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 90.
201 EX/5 Partie II
Progrès accomplis dans la mise en œuvre du Plan d’action visant à améliorer la coopération
entre le Secrétariat de l’UNESCO et les commissions nationales pour l’UNESCO
1.
Le Secrétariat a reçu, au 31 janvier 2017, les rapports des 52 États membres/commissions
nationales suivants : Algérie, Allemagne, Andorre, Arménie, Autriche, Bulgarie, Burundi, Canada,
Chypre, Congo, Cuba, Équateur, El Salvador, Estonie, Finlande, Géorgie, Hongrie, Irak, Iran
(République islamique d’), Italie, Japon, Jordanie, Koweït, Lettonie, Liban, Lituanie, Malawi,
Mexique, Mongolie, Namibie, Nouvelle-Zélande, Norvège, Palestine, Papouasie-Nouvelle-Guinée,
Paraguay, Philippines, Portugal, République centrafricaine, République démocratique du Congo,
République démocratique populaire lao, République de Corée, République tchèque, Royaume-Uni
de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord, Sénégal, Serbie, Seychelles, Slovaquie, Soudan, Suisse,
Tadjikistan, Togo, Trinité-et-Tobago, Turquie et Venezuela (République bolivarienne du). La
Directrice générale adresse ses sincères remerciements à ces États membres (22 en Europe et
Amérique du Nord, six en Amérique latine et dans les Caraïbes, huit en Asie-Pacifique, neuf en
Afrique et sept dans les États arabes) pour la part active qu’ils ont prise à l’élaboration du présent
rapport d’étape, témoignant ainsi de leur vif intérêt pour les activités de l’UNESCO et de l’appui qu’ils
y apportent. Les sections ci-après indiquent les progrès accomplis et les difficultés rencontrées par
les commissions nationales concernées et le Secrétariat de l’UNESCO.
Conclusions et recommandations 1 et 3 : Cadre juridique et examen du statut et de la
structure des commissions nationales
2.
Comme il est mentionné dans le précédent rapport d’étape (196 EX/5 Partie III), un certain
nombre d’États membres (Canada, Congo, France, Gabon, Nouvelle-Zélande, Ouganda, Pays-Bas,
Pérou, Portugal et Qatar) ont procédé à un examen du statut et de la structure de leur commission
nationale. En vue du présent rapport, plusieurs pays (Algérie, Arménie, Burundi, République
tchèque, Chypre, Équateur, Géorgie, Lituanie, Namibie, Slovaquie, Soudan et Trinité-et-Tobago) ont
indiqué avoir eux aussi procédé à l’examen du statut et de la structure de leur commission nationale
compte tenu de leur contexte national et des contextes nationaux, régionaux et internationaux en
constante évolution. On trouvera ci-après des extraits des rapports fournis par les commissions
nationales.
3.
« Le chapitre III du nouveau statut adopté en février définit clairement la composition,
l’organisation et le fonctionnement de la Commission nationale algérienne pour l’UNESCO. Celle-ci
dispose aujourd’hui d’une Assemblée générale, d’un comité exécutif, d’un Secrétariat général et de
six comités techniques. »
4.
« Par le décret n° 100/239 daté du 29 octobre 2014 et signé par le Président de la République,
le Burundi a adopté un instrument juridique fondamental qui précise le rôle et l’organisation de la
Commission nationale compte tenu du contexte national. Il ne prévoit malheureusement pas de
ressources financières et humaines, ce qui nuit au bon fonctionnement de la Commission et à la
qualité de ses relations avec les partenaires du secteur public et de la société civile qui travaillent
dans les domaines de compétence de l’UNESCO. D’où les retards importants que présentent la
constitution des comités spécialisés et la mise en place des clubs UNESCO et des écoles
associées. »
5.
À Chypre, « au cours des 15 années qui se sont écoulées depuis sa création, la Commission
nationale a mené à bien un large éventail d’activités. […] Considérant que son statut et sa structure,
qui ont été approuvés en Conseil des ministres en 2004, ne permettaient pas à la Commission
d’exercer sa mission, en 2015 le Comité exécutif a décidé de réviser ses dispositions. Après
consultation des parties prenantes pertinentes, le ministère de l’éducation et de la culture a soumis
au conseil des ministres une proposition visant à créer une fondation à but non lucratif baptisée
« Commission nationale chypriote pour l'UNESCO ». En 2017, la Commission fonctionne
conformément au nouveau statut, qui a été approuvés en conseil des ministres le 25 novembre
2016, et dispose d’un budget accru ».
201 EX/5 Partie II – page 2
6.
« La Commission nationale équatorienne pour l’UNESCO a mené à bien un processus de
réorganisation conformément au décret 777 pris par le Président de la République équatorienne le
9 septembre 2015. En vertu de ce décret, la Commission nationale a été transférée du Ministère de
l’éducation au Ministère de coordination du savoir et du talent humain, institution qui travaille dans
les domaines de compétences de l’UNESCO. En sa qualité d’organisme de coordination, ce
ministère est mieux à même de promouvoir la coopération interministérielle et intersectorielle avec
les institutions nationales liées aux secteurs de l’UNESCO. »
7.
En Lituanie, « en 2016, à l’initiative de la Commission nationale, les documents juridiques qui
définissent le statut et le règlement de la Commission et de son Secrétariat ont été révisés et
actualisés afin de mieux tenir compte des principes de l’Acte constitutif de l’UNESCO et de la Charte
des commissions nationales pour l’UNESCO. Des éléments fondamentaux ont été pris en
considération, tels que les recommandations relatives à la composition, à la représentativité, à
l’équilibre entre les représentants du secteur public et ceux de la société civile et à l’équilibre entre
leurs domaines de compétences et d’activité. La version préliminaire des documents a été soumise
au Ministère de la culture pour adoption ».
8.
« Le nouveau statut de la Commission nationale de Slovaquie pour l’UNESCO a été approuvé
par le Gouvernement de la République slovaque en juillet 2016 et est entré en vigueur le 1er octobre
2016. […] La Commission est un organe consultatif auprès du Gouvernement de la République
slovaque pour tout ce qui a trait à l’UNESCO et aux relations de la République slovaque avec cette
organisation. Le Ministère des affaires étrangères et européennes de la République slovaque est
responsable des modalités matérielles, administratives et organisationnelles des travaux de la
Commission. »
9.
Le Soudan a fait savoir que « la Commission procède actuellement à la révision de ses
règlements sur l’organisation et le financement, après l’approbation de la structure proposée par les
autorités compétentes. Avec le Ministère des finances et les autres ministères concernés, la
Commission nationale a récemment révisé et actualisé son budget et ses priorités en fonction des
principales activités de l’UNESCO ».
10. À Trinité-et-Tobago, un projet de règlement intérieur de la Commission nationale pour
l’UNESCO a été élaboré. Inspiré de la Charte des commissions nationales pour l’UNESCO, il sera
adopté en 2017 par une nouvelle commission.
11. Il convient également de mentionner le cas du Congo, qui ne disposerait pas actuellement
d’un cadre juridique bien défini garantissant le statut particulier de la Commission nationale. À ce
jour, le nouveau décret rédigé par le Secrétaire général et soumis au Gouvernement en 2013 est
toujours à l’étude.
12. D’autres pays ont rendu compte de leurs processus d’examen périodique, en cours ou en
prévision :
13. « La Commission canadienne pour l’UNESCO procède actuellement à l’examen du
fonctionnement et de la composition de ses commissions sectorielles pour que celles-ci contribuent
plus efficacement à la mise en œuvre de ses priorités et de ses objectifs stratégiques. »
14. En Hongrie, « le décret gouvernemental sur le statut juridique de la Commission nationale est
actuellement examiné à la lumière des expériences des quatre dernières années.”
15. En République islamique d’Iran, « le statut des organes directeurs de la Commission nationale
iranienne pour l’UNESCO – le Conseil exécutif et le Conseil suprême – ont été modifiés afin de
mieux répondre aux besoins (nature juridique, rôle et mandat de la Commission nationale,
composition du conseil exécutif, nécessité de renforcer les partenariats avec les organisations
gouvernementales et la société civile). Le nouveau statut a été soumis au Cabinet pour approbation
et adoption ».
201 EX/5 Partie II – page 3
16. « Le statut et la structure de la Commission mexicaine de coopération avec l’UNESCO seront
révisés et actualisés en 2017, à l’occasion du 50e anniversaire de la fondation de la Commission en
1967. »
17. En Namibie, « la Commission nationale est actuellement rattachée au Ministère de
l’enseignement supérieur, de la formation et de l’innovation, mais le processus de révision du statut
et des structures est en cours ».
18. « La Commission nationale des Philippines pour l’UNESCO a élargi le spectre de ses
attributions afin de jouer un rôle plus actif qui dépasse le cadre des fonctions de conseil et de liaison
qui avaient été définies dans les années 1950… Au début de 2016, le Délégué permanent des
Philippines auprès de l’UNESCO a recommandé de réduire le nombre de commissaires de la
Commission nationale des Philippines pour l’UNESCO. Une éventuelle révision de la charte et du
statut de la Commission nationale des Philippines pour l’UNESCO est envisagée car, compte tenu
de la situation actuelle, la plupart des dispositions ne sont désormais ni pertinentes ni adaptées. »
19. « La Commission nationale portugaise pour l’UNESCO envisage de modifier son conseil
consultatif afin de favoriser une plus large représentation de la société civile et de tous les comités
nationaux et réseaux qui ont été créés par la Commission nationale ou placés sous son égide, tels
que les sites portugais du patrimoine mondial, les chaires UNESCO, les réserves de biosphère et
les réseaux géoparcs. »
20. « Par sa décision du 18 novembre 2015, le Conseil fédéral a approuvé la révision de l’Acte
d’institution de la Commission suisse et le renouvellement complet de ses membres pour la période
2016-2019. Conformément à la loi, le mandat et la composition de la Commission suisse pour
l’UNESCO sont revus tous les quatre ans par le Gouvernement suisse. »
21. Dans la République Bolivarienne du Venezuela, les fondements juridiques de la Commission
nationale pour l’UNESCO remontent à 1978 et 1980. La structure décrite dans les présents
documents doit aujourd’hui être actualisée. La Commission nationale travaille actuellement à la
révision de sa structure.
22. S’agissant des ressources financières, dans la majorité des cas, les commissions nationales
disposent d’un budget financé par leur gouvernement respectif. Même si le montant exact de ce
budget n’est pas toujours précisé, il semble varier considérablement d’une commission nationale à
l’autre. En conséquence, la dotation en ressources humaines, de même que l’ampleur des activités
menées par les commissions nationales, varient aussi, comme l’illustrent les exemples ci-dessous.
23. Le Burundi, la République centrafricaine, le Congo et la République démocratique du Congo
ont indiqué qu’ils rencontraient des difficultés pour exercer leurs fonctions en raison d’une pénurie
de ressources financières et humaines.
24. La République tchèque a indiqué que « sa Commission nationale ne disposait pas de son
propre budget. Étant donné que son secrétariat est un organe du Ministère des affaires étrangères,
ses dépenses sont financées sur le budget du ministère. »
25. « La Commission nationale lao pour l’UNESCO a un personnel peu nombreux et ne dispose
pas de son propre secrétariat. »
26. « Les ressources financières de la Commission nationale de Lettonie pour l’UNESCO
comprendront : (1) les crédits budgétaires alloués par l’État ; (2) les dons et donations provenant
des personnes physiques et morales, y compris des personnes physiques et morales étrangères ;
(3) les revenus de l’activité économique. »
27. « La Commission norvégienne a conçu un programme de subvention destiné à financer des
activités en lien avec l’UNESCO, ce qui contribue très utilement à soutenir les activités de l’UNESCO
sur l’ensemble du territoire et à promouvoir les valeurs et le nom de l’Organisation. »
201 EX/5 Partie II – page 4
28. La Turquie a indiqué que « l’adoption du Plan d’action avait contribué à faire connaître le
mandat de la Commission. Les ressources financières ont été renforcées dans la mesure où la
Commission est mieux à même de faire entendre sa voix. »
Conclusion et recommandation 4 : nomination du président et du secrétaire général
29. Conformément à cette recommandation, la plupart des commissions ont un règlement intérieur
qui précise la durée du mandat du président et du secrétaire général. Mais, là aussi, la durée du
mandat et le mode de désignation varient selon les commissions nationales du fait de la diversité
de leurs structures, de leurs fonctions et de leurs systèmes de recrutement. Dans bon nombre
d’États membres, le président de la commission nationale est, de droit, le ministre de tutelle, qui
exerce cette responsabilité pendant toute la durée de ses fonctions au sein du gouvernement. Les
rapports des commissions nationales soulignent qu’au nom de l’efficacité et de la stabilité des
commissions nationales, il importe d’assurer la continuité du mandat du secrétaire général
remplissant les conditions requises.
30. Toutefois, dans certains États membres (République centrafricaine, Congo, République
démocratique du Congo et République démocratique populaire lao), le mandat du secrétaire général
n’est pas clairement et expressément défini par des textes de caractère juridique.
31. En Équateur, « conformément au décret exécutif 777 daté du 9 septembre 2015, la synergie
et la coordination des principales autorités (Président et Secrétaire général) de la Commission
nationale sont garanties. Il n’a cependant pas été possible de garantir la continuité du poste de
Secrétaire général ». Dans certains pays (Algérie, Koweït, Mexique et Serbie) la durée du mandat
du Secrétaire général n’est pas clairement définie. « Au Paraguay, les postes de président et de
secrétaire général sont tributaires des changements de gouvernement et de ministres siégeant au
cabinet présidentiel. » « Le Secrétaire exécutif de la Commission nationale salvadorienne exerce un
mandat d’une durée de deux ans. » « Le Secrétaire général de la Commission nationale de la
Turquie a un contrat d’un an éventuellement renouvelable. »
Conclusion et recommandation 5 : réseau de partenaires publics et privés et recherche de
parrainages
32. Nombre de commissions nationales, suivant en cela le Plan d’action, ont intensifié leurs
relations avec les donateurs gouvernementaux, le secteur privé et d’autres partenaires de
financement dans leur pays en utilisant des stratégies multiples, comme l’illustrent les exemples cidessous. Certaines commissions nationales ont parrainé des activités menées de façon conjointe
avec leurs partenaires. Elles sont très peu à avoir sollicité les donateurs particuliers et le secteur
privé. Cependant, comme le montre le cas de la Commission nationale coréenne mentionné cidessous, ces activités exigent des investissements considérables en ressources financières et
humaines. En outre, les commissions nationales ne sont pas toutes en mesure de rechercher des
parrainages privés en raison de leur système de budgétisation interne ou d’autres types de
difficultés, qu’évoquent notamment plusieurs commissions nationales africaines.
33. « La Commission nationale andorrane a noué un partenariat avec FEDA, entreprise publique
d’électricité dotée d’un programme culturel. Elle a également lancé de nouveaux projets bilatéraux
ou multilatéraux en collaboration avec des partenaires privés (Art camp Malte (2015), exposition Art
camp Andorra au Siege des Nations Unies à New York (septembre 2016), projet culturel et
environnemental à La Havane, parc Quinta de Los Molinos (2016). »
34. Le Congo a indiqué que « les partenariats avec le secteur privé en étaient encore à un stade
embryonnaire et que le redémarrage du Bulletin de la Commission nationale, grâce à un projet mené
dans le cadre du Programme de participation, serait déterminant à cet égard ».
35. La République démocratique du Congo a indiqué que « les difficultés économiques
rencontrées par la plupart des entreprises privées et publiques ne favorisent pas l’application de
cette recommandation dans le secteur privé. En outre, ces entreprises confondent souvent la
201 EX/5 Partie II – page 5
Commission nationale, qu’ils prennent à tort pour un bailleur de fonds, et l’UNESCO. De sorte que
ces partenaires potentiels du secteur privé ont du mal à comprendre pourquoi un organisme des
Nations Unies pourrait avoir besoin du secteur privé pour mener à bien des projets conjoints. Une
action de plaidoyer est donc envisagée pour mettre fin à cette méprise ». De même, en République
centrafricaine, « le principe de partenariat est si mal compris que les organisations
gouvernementales et les ONG se contentent de demander des aides financières à l’UNESCO via la
Commission nationale ».
36. « La Commission nationale équatorienne a signé plusieurs accord de coopération avec
diverses institutions et universités, telles que la Faculté latino-américaine des sciences sociales
(FLACSO), l’Université nationale de l’Équateur pour l’éducation, le Ministère de l’éducation et le
Centre international d'études supérieures de communication pour l'Amérique latine (CIESPAL), afin
d’élaborer des projets conjoints sur l’éducation, la science, les technologies et la culture, projets
actuellement en cours de réalisation. »
37. « La Commission allemande pour l’UNESCO examine son vaste réseau de partenaires en
Allemagne et l’élargit constamment en fonction des besoins. La Commission, qui compte
114 membres, coopère régulièrement avec au moins 1 000 partenaires en Allemagne. La
Commission allemande pour l’UNESCO est presque exclusivement financée par plusieurs sources
gouvernementales. Établis en 2007, les principes très stricts qui régissent les accords de parrainage
avec les donateurs du secteur privé sont appliqués avec la plus grande rigueur. Nombre de
manifestations d’intérêt émanant du secteur privé sont rejetées. Ces principes, qui s’appuient sur le
Pacte mondial des Nations Unies, excluent expressément plusieurs types d’entreprises. »
38. En Hongrie, « au cours des quatre dernières années, près de 50 partenariats ont été noués
avec la société civile afin de mener à bien des projets spécifiques relevant du mandat de l’UNESCO.
Ces partenariats prennent des formes diverses (parrainage/soutien de la Commission ou de son
président) et nécessitent parfois également une contribution financière de la part de la Commission
nationale (par exemple le règlement des frais de restauration ou de location du lieu où se déroule
une manifestation). […] Ces accords de partenariat se sont révélés très efficaces pour accroître la
visibilité de l’UNESCO et promouvoir les causes, les projets et les activités concernant directement
l’Organisation ».
39. « La Commission nationale japonaise pour l’UNESCO octroie des subventions publiques à
des activités menées par des ONG […]. Le Japon a été le premier pays au monde à lancer des
activités UNESCO financées par le secteur privé. La Commission nationale japonaise attache
beaucoup d’importance à la collaboration et à la coopération avec les ONG telles que la Fédération
nationale des associations UNESCO du Japon et le Centre culturel de l'Asie et du Pacifique pour
l'UNESCO (ACCU), et s’emploie à dynamiser les activités UNESCO menées par ces ONG ou
d’autres organisations. »
40. « Depuis 2014, la Commission nationale coréenne pour l’UNESCO s’emploie à collecter des
fonds auprès de bailleurs de fonds tout en resserrant ses liens avec les donateurs du secteur privé.
Bien qu’il soit encore trop tôt pour évaluer pleinement les résultats de ces activités, la Commission
s’est rendu compte que la poursuite des initiatives de ce genre exigeait des investissements
considérables en ressources financières et humaines, outre une base juridique solide qui autorise
ce type de collecte de fonds. »
41. « La Commission nationale du Malawi pour l’UNESCO a pu, via diverses activités, établir des
liens et des réseaux avec des partenaires tels que l’UNICEF, la FAO, les Villages d'enfants SOS, la
Société du Malawi pour le droit d'auteur, le Conseil national de Jeunesse, la Bibliothèque nationale,
l’Agence antidopage du Malawi, MISA-Malawi, l'Institut universitaire de technologie du Malawi, le
Centre de recherche sociale (qui dépend de l’Université du Malawi), l’Université de Mzuzu, la Faculté
de médecine et la Commission nationale pour la science et la technologie. »
42. La Mongolie, l’Italie et les Philippines ont indiqué que leur Commission nationale s’employait
à élargir son réseau de partenaires et à rechercher des parrainages.
201 EX/5 Partie II – page 6
43. « La Commission nationale de la Nouvelle-Zélande travaille avec de nombreuses parties
prenantes de diverses façons, notamment par le biais de partenariats, du partage des compétences
et de l’allocation de financements. […] Tous les ans, la Commission nationale procède par ailleurs
à une série d’octrois de subventions, en approuvant les demandes de subventions provenant de
diverses organisations souhaitant financer des activités relevant du mandat de l’UNESCO et
compatibles avec ses propres priorités actuelles. »
44. « En coopération et en partenariat avec les institutions gouvernementales et non
gouvernementales, la Commission de la République de Serbie pour l’UNESCO a parrainé plusieurs
projets, publications et manifestations qui ont contribué à créer des synergies et à définir des
positions communes sur des questions liées aux domaines de compétence de l’UNESCO. »
45. « La Commission nationale des Seychelles ne prévoit pas à ce jour de procédures de
parrainage. »
46. « La Commission nationale soudanaise s’est employée à accroître le nombre de ses
partenaires en les impliquant dans la mise en œuvre de ses activités, dans la diffusion de
l’information, ainsi que dans les activités de conseil et de consultation. Les partenaires les plus
impliqués sont l’entreprise MTN Telecommunication, Babiker Badri, association scientifique pour les
femmes, l’Organisation islamique Dawa ainsi que des universités publiques et privées. »
47. À Trinité-et-Tobago, « les recherches de parrainages se font avant tout parmi les entreprises.
Une grande banque parraine le projet « Leading for Litaracy Now! » qui, après le succès remporté
par le projet de Participation initial il y a cinq ans, se poursuit aujourd’hui encore. Les projets de ce
type sont plébiscités par les entreprises qui jouent le jeu de la « responsabilité sociale des
entreprises ». Au cours des dernières années, l’Estonie a elle aussi noué des partenariats avec le
secteur privé – Samsung et L’Oréal ».
48. « La Commission nationale vénézuélienne ne dispose d’aucun réseau de partenaires et ne
recherche pas de parrainages car elle est aujourd’hui uniquement financée sur fonds publics. »
Conclusion et recommandation 6 : collaborer plus étroitement avec la famille élargie de
l’UNESCO, y compris les associations, centres, clubs et ONG
49. La majorité des commissions nationales déclarent avoir continué à travailler en étroite
collaboration avec divers partenaires dans leurs pays respectifs afin d’étendre leurs réseaux, qui
comprennent les chaires UNESCO, les comités nationaux des programmes intergouvernementaux,
le réSEAU, les clubs et associations UNESCO, les centres et instituts de catégorie 2 et les
organisations non gouvernementales.
50. La Namibie a fait part de « la nécessité de renforcer au niveau national les processus de
sélection des nouvelles ONG partenaires et l’aide qui leur est apportée. L’importance du suivi et de
l’évaluation des associations, chaires, etc. a été évoquée lors de la réunion des secrétaires généraux
organisée par le Bureau régional pour l'Afrique australe. Il convient de renforcer cet aspect ».
51. « La Commission nationale des Seychelles entretient des relations avec le Bureau régional de
l’UNESCO pour l’Afrique de l’Est et l’Océan indien dans le but de constituer des réseaux pour mener
à bien certains projets régionaux spécifiques tels qu’ateliers de formation et conférences. »
52. Les relations entre les commissions nationales et les associations, centres et clubs UNESCO
varient grandement selon les pays. Dans la région Asie et Pacifique, au Japon et dans la République
de Corée, les clubs et associations UNESCO jouent traditionnellement un rôle important.
« La Papouasie-Nouvelle-Guinée souhaite réactiver les activités des clubs et associations. »
« La Commission nationale des Philippines encourage les clubs à proposer aux jeunes des initiatives
de mentorat, de dialogue et de collaboration axées sur les domaines de travail de l’UNESCO. »
201 EX/5 Partie II – page 7
53. « En Bulgarie, les clubs UNESCO sont très actifs et la Commission nationale pour l’UNESCO
a récemment envoyé un questionnaire à toutes les ONG qui avaient fait part de leur désir de rallier
le réseau des clubs UNESCO. Cette initiative a pour but de mettre en place une fédération nationale
des clubs UNESCO dans le pays. » « Au Congo, les clubs et associations UNESCO travaillent en
partenariat étroit avec la Commission nationale. » « El Salvador souhaite que les autres États
membres partagent leur expérience afin d’aider le pays à renforcer sa collaboration avec les
associations, centres et clubs. » D’autres pays (Canada, Finlande, Géorgie, Hongrie, Lettonie,
Nouvelle-Zélande, Norvège et République démocratique populaire lao) ont cependant indiqué que
les organismes de ce genre n’existaient pas dans leurs pays respectifs.
54. S’agissant de la responsabilité des commissions nationales concernant l’accréditation des
clubs, associations et centres UNESCO et le suivi de leurs activités, bon nombre de commissions
nationales ont pris cette responsabilité très au sérieux en adoptant de nouvelles mesures concrètes
(Allemagne, Arménie, Chypre, Koweït, Liban, Lituanie, Mexique, Paraguay, Portugal, République
centrafricaine, Sénégal, Togo, Turquie et Venezuela).
55. La Commission nationale algérienne et la Commission nationale des Seychelles envisagent
ainsi d’augmenter le nombre d’écoles associées dans leurs pays respectifs. « La Commission
nationale iraquienne entend dynamiser le Réseau du système des écoles associées de l’UNESCO
conformément aux principes et objectifs de l’Organisation et en faisant un usage approprié de
l’emblème et des noms de domaine Internet de l’UNESCO. »
56. Le Secrétariat a par ailleurs été informé des difficultés qu’avaient rencontrées trois
Commissions nationales (France, Grèce et Suisse) dans la gestion du mouvement des clubs
UNESCO dans leurs pays respectifs. La Commission nationale française a récemment procédé à
un examen approfondi du réseau de centres, clubs et associations dans le but de le restructurer et
d’établir un nouveau mécanisme de coordination inspiré des mécanismes régissant le réSEAU et
les chaires UNESCO. Elle a engagé une réflexion approfondie pour chercher de nouveaux moyens
de mobiliser les jeunes et les adultes et promouvoir ainsi les objectifs et les valeurs de l’UNESCO.
La Commission nationale hellénique a élaboré, pour présentation au Parlement, un projet de loi sur
le fonctionnement des clubs et des centres UNESCO, sur leur droit à utiliser le nom et l’emblème de
l’UNESCO ainsi que sur leurs modalités de coopération avec la commission nationale. La
Commission suisse pour l’UNESCO a retiré leur accréditation à la plupart des clubs du pays dont
les activités ne sont pas conformes à la mission de l’UNESCO.
57. « La Commission mexicaine de coopération avec l’UNESCO surveille plus étroitement les
activités des clubs UNESCO pour prévenir tout usage inapproprié du nom, de l’acronyme et de
l’emblème de l’UNESCO. En coopération avec le Bureau national au Mexique et le ministère des
affaires étrangères, la Commission mexicaine a pris des mesures spécifiques en 2016 afin d’éviter
que deux personnes ne continue à faire un usage abusif du titre « d’ambassadeur de bonne volonté
UNESCO/FMACU » auprès des institutions, des médias et du public. »
58. Concernant le rôle des commissions nationales dans l’utilisation du nom, de l’acronyme, de
l’emblème et des noms de domaine Internet de l’UNESCO, l’Estonie a observé que « étant donné
que l’utilisation des emblèmes et des logos mixtes varient selon les programmes et les conventions,
il serait utile d’élaborer un document général contenant des directives pratiques et des exemples
d’utilisation conforme dans les « situations normales » (publications, pages Web, panneaux,
matériels d’information etc. par opposition à tout usage commercial). Cela permettrait aux
commissions nationales de donner des conseils plus pertinents au niveau national ».
59. « La Commission Nationale de la République démocratique du Congo s’est efforcée au mieux
d’éviter tout utilisation inappropriée du nom, de l’acronyme, de l’emblème et des noms de domaine
Internet de l’UNESCO. Des notes explicatives ont été envoyées à tous les partenaires traditionnels.
Un atelier sur la réorganisation et le renforcement des capacités de diverses parties prenantes a été
organisé dans le cadre du Programme de participation de l’UNESCO, ce qui a été l’occasion de
rappeler les règles en la matière. »
201 EX/5 Partie II – page 8
60. « L’une des priorités convenues de la Commission nationale du Royaume-Uni consiste à aider
les personnes et les institutions du Royaume-Uni à accéder aux ressources de l’UNESCO et, si
nécessaire, à appuyer les demandes d’accréditation par l’UNESCO des personnes et des entités du
pays hautement qualifiées. Depuis 2013, la Commission nationale a reçu une note exemplaire pour
son travail sur les accréditations et les activités connexes concernant la protection de la marque.
Toutes les organisations et les personnes souhaitant être accréditées par l’UNESCO doivent suivre
une procédure rigoureuse de demande et d’examen indépendant par les pairs avant que leur
candidature ne soit présentée à l’UNESCO. La Commission nationale a donné la priorité à son action
sur les sites sélectionnés par l’UNESCO, constituant ainsi une « plate-forme ». Elle a ainsi
notamment élaboré trois rapports intitulés Wider Value (Toute la valeur de l’UNESCO au RoyaumeUni), qui analysent et évaluent la valeur ajoutée d’une accréditation par l’UNESCO. »
Conclusion et recommandation 9 : réseaux de commissions nationales, systèmes de
jumelage et programmes d’échange de personnel
61. Les commissions nationales font état dans leur rapport des diverses initiatives prises pour
établir entre elles des réseaux de coopération sous forme de partage des activités de formation, des
connaissances et des expériences, d’échange de personnel ou de dons financiers occasionnels. On
citera notamment le groupe de l’Europe du Sud-Est et de la région de la Mer Noire ; le réseau
informel UE/AELE (Association européenne de libre-échange) ; le réseau des commissions
nationales des pays nordiques ; le réseau des pays lusophones ; le V4 (groupe visegrad :
République tchèque, Hongrie, Pologne et Slovaquie) et le réseau des commissions nationales
d’Amérique centrale, etc.
62. Des réseaux ont été constitués au niveau régional et sous-régional mais aussi autour de
certaines activités. Ainsi la Commission nationale chypriote prend part aux activités du réseau de
« pays qui ont inscrit la diète méditerranéenne sur la Liste représentative du patrimoine culturel
immatériel de l’humanité, aux activités du centre régional pour la sauvegarde du patrimoine culturel
immatériel en Europe du Sud-Est (Sofia, Bulgarie) et à celles du réseau d’experts d’Europe du SudEst sur le patrimoine culturel immatériel ».
63. « La Commission nationale algérienne a entrepris de mener un projet de partenariat avec les
commissions nationales du Maghreb afin de renforcer et d’intensifier les relations de coopération en
étroite collaboration avec le Bureau régional de l’UNESCO à Rabat. »
64. « Andorre-la-Vieille est devenue capitale de la culture ibéro-américaine en 2016. La
Commission nationale andorrane a organisé une réunion sur la gestion des paysages
culturels inscrits sur la Liste du patrimoine mondial. Des représentants de Colombie, de Cuba,
d’Espagne et du Portugal ont pris part à cette manifestation (28 et 29 septembre 2016), qui a été
l’occasion d’un échange d’informations. Dans le cadre de l’initiative de la Commission nationale sur
Art Camp, la Commission canadienne pour l’UNESCO a facilité le déplacement d’un artiste venant
de Papouasie-Nouvelle-Guinée en 2014. Elle a également financé le voyage de deux jeunes venus
de Saint-Kitts-et-Nevis et d’Haïti pour assister au Forum des jeunes de l’UNESCO en 2013 et
2015. »
65. « La Commission Nationale de la République Démocratique du Congo pour l’UNESCO a
collaboré avec la Commission belge francophone et germanophone pour l’UNESCO en organisant
à Kinshasa une table ronde sur le patrimoine culturel matériel et immatériel de la République
démocratique du Congo. Trois autres commissions nationales, les commissions française,
allemande et italienne, ont accueilli des membres du personnel de la Commission nationale en stage
et pour un partage d’expérience. Les échanges de personnel et la fourniture d’équipements ne sont
toutefois pas encore à l’ordre du jour. »
66. « La Commission allemande pour l’UNESCO prête assistance à d’autres commissions
nationales : soutien opérationnel au réseau informel UE/AELE, renforcement des capacités de dix
commissions nationales africaines et projets de coopération avec plusieurs commissions nationales
du monde entier, notamment pour financer certains projets particuliers. »
201 EX/5 Partie II – page 9
67. « La Commission nationale coréenne pour l’UNESCO a mené à bien plusieurs projets
d’assistance pour contribuer au renforcement des capacités d’autres commissions nationales. La
Commission nationale coréenne a largement utilisé le Plan d’action visant à améliorer la coopération
de l’UNESCO avec le réseau mondial des commissions nationales pour l’UNESCO comme
document de référence pour mener ses projets de coopération. »
68. « La Commission nationale lituanienne tente d’associer ses homologues des pays voisins à
ses activités. En 2016, par exemple, la Commission a lancé un projet pilote « Integrating Open
Badge Standard » dans les écoles du réSEAU en Lituanie afin de créer et d’expérimenter, à partir
d’une plate-forme libre de badges numériques, un système de reconnaissance des acquis de
l’éducation non formelle dans les écoles associées de l’UNESCO. Les résultats des projets ont été
présentés lors de l’atelier international du réSEAU sur les badges scolaires qui s’est tenu le
18 octobre 2016 à Vilnius en présence de représentants de plusieurs commissions nationales
(Estonie, Bélarus, Lettonie, Pologne et Ukraine), de coordinateurs du réSEAU et d’enseignants. »
69. « La Commission nationale de Namibie a procédé à des échanges de personnel avec les
commissions nationales allemande, kenyane et ougandaise. Elle a également accueilli du personnel
venant des commissions nationales suivantes : Lesotho, Afrique du Sud et Tanzanie. La
Commission nationale de Namibie s’engage à être le fer de lance du renforcement des capacités
dans la région de l’Afrique australe. »
70. « La Commission nationale paraguayenne de coopération avec l’UNESCO entretient des
rapports permanents avec les commissions nationales de la région, au moyen notamment de la
réalisation de projets communs dans le cadre du Réseau des écoles associées de l’UNESCO. Grâce
à l’accord signé avec la Commission allemande pour l’UNESCO, elle élabore également un
programme de volontariat. »
71. « La Commission nationale portugaise pour l’UNESCO mène des actions de coopération avec
les pays lusophones dans le secteur de l’éducation et dans le cadre du Réseau des écoles associées
de l’UNESCO. Ses actions de formation (Cabo Verde et Sao Tomé-et-Principe) s’inscrivent dans le
cadre de la Stratégie de l’UNESCO pour les écoles associées du réSEAU et des objectifs de
l’éducation à la citoyenneté mondiale et de l’éducation en vue du développement durable. »
72. « La Commission suisse pour l’UNESCO organise les Rencontres dites de Lugano, qui en
sont à leur 8e édition, avec l’objectif constant d’offrir aux commissions nationales un forum informel
sur un thème spécifique choisi dans un esprit de coopération Nord-Sud et propice aux débats. Les
commissions nationales portugaises et canadiennes collaborent au projet « Assessing the Values
of UNESCO within a framework of International Cooperation » (VINCI, Mesurer la valeur de
l’UNESCO dans le cadre de la coopération internationale), coordonné par les commissions
nationales du Royaume-Uni et de la Suisse pour l’UNESCO. »
73. « Pour ne prendre que quelques exemples illustrant ces projets : en juin 2016, la Commission
nationale coréenne pour l’UNESCO a coorganisé un atelier de formation à l’intention des
responsables des commissions nationales d’Asie pour l’UNESCO. L’atelier s’est déroulé à Bangkok,
Thaïlande, en coopération avec le Bureau de l’UNESCO à Bangkok et la Commission nationale de
Thaïlande pour l’UNESCO. Dans le cadre du projet de conception de sites Web (2013-2016), la
Commission nationale coréenne a aidé plusieurs commissions nationales à concevoir leur propre
site Web afin de faire connaître plus largement leurs activités et leurs expériences. Le projet
prévoyait également d’organiser un atelier de formation afin de dispenser aux membres du
personnel des commissions nationales participantes les compétences nécessaires pour administrer
eux-mêmes leurs sites Web. En 2014 et 2015, ces ateliers de formation ont été coorganisés avec la
Commission nationale de Jamaïque pour l’UNESCO. Dans le cadre du Programme Pont (2010), la
Commission nationale coréenne coopère avec les commissions nationales pour l’UNESCO au
Botswana, au Lesotho, au Malawi, au Rwanda, en Afrique du Sud, au Swaziland, en Zambie et au
Zimbabwe afin de renforcer les possibilités d’éducation des enfants déscolarisés, des jeunes et des
adultes. En soutenant la création et le fonctionnement de réseaux de centres d’apprentissage
communautaires, qui servent de centres d’activités communautaires en faveur de l’éducation dans
201 EX/5 Partie II – page 10
les zones rurales, le programme vise à contribuer à la priorité globale Afrique de l’UNESCO et à la
mise en œuvre du programme Éducation 2030. Depuis 2009, en partenariat avec l’UNESCO et
plusieurs commissions nationales, la Commission nationale coréenne organise des ateliers
régionaux de formation axés sur le renforcement des capacités des États membres sousreprésentés sur le registre de la mémoire du monde afin de mieux faire connaître l’existence et
l’importance du patrimoine documentaire et de contribuer à sa protection et à sa promotion. »
74. « La Commission nationale japonaise pour l’UNESCO invite chaque année au Japon jusqu’à
cinq membres du personnel d’autres commissions nationales de la région Asie-Pacifique. En
encourageant les échanges de vues avec le personnel de la Commission nationale japonaise et en
organisant des visites auprès d’organisations travaillant en lien avec l’UNESCO ou dans les
domaines de l’éducation, de la science et de la culture, la Commission nationale japonaise offre des
possibilités de formation qui favorisent une meilleure compréhension des activités que mène
l’UNESCO au Japon. »
75. La Papouasie-Nouvelle-Guinée et les Philippines soulignent la nécessité de mener des
programmes de jumelage et d’échange de personnel avec les commissions nationales très actives
dans la région. La République centrafricaine a indiqué que « les tentatives de jumelage sont à ce
jour restées infructueuses ». Le Liban a fait part « d’une initiative de jumelage avec la Commission
française lancée par la Délégation libanaise auprès de l’UNESCO. Cette initiative n’a toutefois pas
abouti ». La Jordanie s’est engagée dans un projet de jumelage avec les Commissions nationales
du Danemark et du Bahreïn dans le cadre des activités du réSEAU. Selon la Commission nationale
du Koweït « les programmes de visites entre les commissions nationales sont en très net recul, et il
n’existe pas de projets de jumelage de commissions nationales ». La Palestine a déclaré qu’« il était
impératif de favoriser la coopération entre commissions nationales. Les échanges d’expériences, le
système de jumelage et les programmes d’échange de personnel, ainsi que les réseaux de
coopération réunissant les commissions nationales sont des initiatives bienvenues et
encouragées ».
76. « La Commission nationale iranienne pour l’UNESCO n’a pas mis en place de systèmes de
jumelage, de programmes d’échange de personnel ou de réseaux de coopération avec d’autres
commissions nationales. L’élaboration de tels programmes requiert une implication plus efficace du
Bureau de l'UNESCO à Téhéran. »
77. « La Commission nationale italienne a indiqué que « ses ressources humaines et financières
étaient trop limitées à ce stade pour lui permettre de s’engager dans un projet de jumelage. Elle
espère que sa situation s’améliorera prochainement. La Commission nationale italienne verrait avec
grand intérêt un rapprochement avec les commissions nationales des pays méditerranéens. »
78. « La Commission nationale de la Mongolie reconnaît que l’organisation de réunions régulières
de partage des bonnes pratiques et des expériences ainsi que l’échange de personnel entre
commissions nationales constituent des outils de coopération efficaces pour les commissions
nationales. Cependant, ce type d’arrangement pèse sur les budgets, considération dont il ne faut
pas négliger l’importance. Les commissions nationales bien établies peuvent être encouragées à
prêter assistance aux autres, à celles qui ont besoin d’aide ou d’assistance. »
Action du Secrétariat en vue de l’application des recommandations 8, 10 et 11
79. Conformément à la recommandation 8 visant à améliorer la communication entre le Secrétariat
et les commissions nationales et à consolider la coopération entre les commissions nationales,
depuis l’adoption du Plan d’action en 2013, le Secrétariat a organisé trois réunions interrégionales
des commissions nationales : la première s’est tenue du 22 au 24 juillet 2014 à Astana
(Kazakhstan) ; la seconde a eu lieu le 2 novembre 2015 au Siège de l’UNESCO, en marge des
travaux de la 38e session de la Conférence générale ; et la troisième, la plus récente, a été organisée
à Shanghai (Chine) du 13 au 15 juin 2016.
201 EX/5 Partie II – page 11
80. Comme on a pu l’observer, en particulier lors de la troisième réunion interrégionale des
commissions nationales, qui a notamment débattu, en présence des directeurs de plusieurs bureaux
hors Siège, du rôle des commissions nationales dans la mise en œuvre du Programme de
développement durable à l’horizon 2030, ces rencontres annuelles sont pour les représentants des
commissions nationales qui y assistent une excellente occasion de réflexion et d’échange
d’informations sur leurs sujets de préoccupation. Cette réunion a également permis d’organiser des
rencontres régionales afin d’évoquer les priorités et les difficultés à l’échelle régionale.
81. Le Secrétariat de l’UNESCO a continué en outre d’organiser, en marge des 194e, 195e, 196e,
199e et 200e sessions du Conseil exécutif, la réunion informelle traditionnelle des commissions
nationales qui, chaque fois, a rassemblé plus de 80 représentants de commissions nationales et de
délégations permanentes.
82. La Commission nationale du Royaume-Uni a indiqué qu’« elle se félicitait des discussions
approfondies organisées, en marge du Conseil exécutif ou de la Conférence générale, par le
Secrétariat de l’UNESCO avec les commissions nationales sur les questions prioritaires et, plus
particulièrement, sur les recommandations relatives à l’organisation et à la stratégie. La Commission
nationale du Royaume-Uni espère que cette approche connaîtra un plus grand développement ».
83. S’agissant de la recommandation 10, la version révisée et actualisée des « Directives pour les
relations et la coopération entre les bureaux hors Siège de l’UNESCO et les commissions nationales
pour l’UNESCO » a été approuvée par le Conseil exécutif à sa 196e session. Les rapports des
commissions nationales faisant état des réunions et des activités organisées de manière conjointe
avec les bureaux hors Siège, comme indiqué dans les sections précédentes du présent rapport,
témoignent d’une nette amélioration de la coopération entre les bureaux hors Siège de l’UNESCO
et les commissions nationales.
84. Conformément à la recommandation 11, le Secrétariat de l’UNESCO s’est attaché à assurer
en temps voulu la diffusion de l’information et le partage des connaissances avec les commissions
nationales, moyen très efficace pour faciliter la mise en réseau des commissions nationales. Le
Secrétariat continuera à publier les Lettres mensuelles et le Rapport annuel des commissions
nationales. Les commissions nationales sont encouragées à envoyer au Secrétariat des
informations concernant leurs activités pour publication sur les sites Web de l’UNESCO
(www.unesco.int, www.unesco.org).
85. « La Commission nationale coréenne pour l’UNESCO accorde un grand intérêt à la lettre
mensuelle publiée par l’UNESCO et estime que les bureaux hors Siège pourraient adopter cette
pratique au niveau régional. La Commission nationale coréenne apprécie également au plus haut
point les mesures prises par la directrice du bureau de l’UNESCO à Beijing pour diffuser par courriel
une grande abondance d’informations actualisées aux commissions nationales de la région. À cet
égard, et conformément également à la recommandation 10 (visant à établir une étroite coopération
entre les bureaux hors Siège et les commissions nationales et États membres de leur région), la
Commission nationale coréenne aimerait proposer que les directeurs des bureaux multipays
publient une lettre régulière (trimestrielle par exemple) afin de favoriser le partage de l’information
entre les commissions nationales de leur région. »
86. Au cours de la période considérée, dans le cadre de sa contribution au renforcement des
capacités des commissions nationales, le Secrétariat a organisé un certain nombre de
visioconférences et séances d’information pour et à la demande de plusieurs commissions
nationales. Certaines commissions nationales ont toutefois suggéré que soit élaboré un programme
de renforcement des capacités destiné au personnel des commissions nationales.
201 EX/5 Partie II – page 12
Conclusion
87. Le présent rapport d’étape ne donne certes pas une évaluation complète de toutes les
commissions nationales. Le Secrétariat note toutefois avec satisfaction que le Plan d’action a
clairement suscité des ajustements très positifs dans de nombreux cas. Ainsi, l’amélioration de la
coopération avec le Secrétariat et des relations qu’entretiennent entre elles les commissions
nationales ont entraîné une multiplication des activités conjointes et une intensification des
échanges, ce qui a permis aux commissions nationales de constituer des réseaux élargis et
renforcés.
88. Le réseau des commissions nationales pour l’UNESCO se caractérise notamment par sa
diversité. Comme le rappelle en préambule le Plan d’action, l’Acte constitutif de l’UNESCO définit
les principes fondamentaux et le cadre juridique qui régissent l’établissement des commissions
nationales, tandis que la Charte des commissions nationales pour l’UNESCO réaffirme qu’il
appartient à chaque État membre de définir l’éventail des responsabilités et la nature des fonctions
de sa commission nationale. Le Secrétariat de l’UNESCO a la responsabilité de promouvoir les
échanges entre commissions nationales et leur mise en réseau compte tenu de leur diversité sur le
plan de l’organisation et du statut par un partage transparent et coopératif de l’information et des
bonnes pratiques.
89. Cette diversité est à la fois un atout et un défi pour le Secrétariat, dont le rôle est de promouvoir
les échanges entre commissions nationales et leur mise en réseau. Si l’application du Plan d’action
témoigne d’un net progrès, il convient de procéder à d’autres améliorations afin que les commissions
nationales soient plus nombreuses à profiter du renforcement des réseaux de coopération. En dépit
des difficultés financières qu’il rencontre, le Secrétariat de l’UNESCO poursuivra ses efforts et
continuera à mettre en valeur le rôle des commissions nationales. Tout l'appui que les commissions
nationales pourront lui fournir sera vivement apprécié.
Décision proposée
90.
Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant ses décisions 189 EX/16, 190 EX/37 et 191 EX/33, la résolution 37 C/97 ainsi
que sa décision 196 EX/5.III,
2.
Ayant examiné le rapport d’étape de la Directrice générale sur la mise en œuvre du Plan
d’action visant à améliorer la coopération entre le Secrétariat de l’UNESCO et les
commissions nationales pour l’UNESCO, qui figure dans le document 201 EX/5 Partie II,
3.
Se félicite des efforts et des progrès accomplis par les commissions nationales pour
l’UNESCO et le Secrétariat de l’UNESCO en vue d’améliorer la coopération de
l’Organisation avec les commissions nationales ;
4.
Invite les États membres à continuer de mettre en œuvre le Plan d’action visant à
améliorer la coopération entre le Secrétariat de l’UNESCO et les commissions nationales
pour l’UNESCO, notamment en s’acquittant de l’obligation et de la responsabilité qui leur
incombent de soutenir leurs commissions nationales, comme prévu par l’Acte constitutif
de l’UNESCO (article VII) et la Charte des commissions nationales pour l’UNESCO ;
5.
Prie la Directrice générale de poursuivre la mise en œuvre du Plan d’action, en prenant
les mesures nécessaires pour améliorer la coopération avec les commissions nationales
en liaison avec les délégations permanentes, et de lui rendre compte de l’état
d’avancement de la mise en œuvre du Plan d’action dans ses rapports statutaires.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie III
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE III
QUESTIONS RELATIVES À LA GESTION
Résumé
Le présent rapport a pour objet d'informer les membres du Conseil
exécutif des progrès réalisés dans le suivi des décisions et résolutions
adoptées par le Conseil exécutif et la Conférence générale à leurs
sessions antérieures.
La Partie III du présent document contient des informations sur les
questions relatives à la gestion ci-après :
A.
Viabilité du dispositif hors Siège
B.
Investir pour l’exécution efficace du programme
C.
Examen de la politique de recouvrement des coûts.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie III (A)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE III
QUESTIONS RELATIVES À LA GESTION
Résumé
A.
Viabilité du dispositif hors Siège
En application de la décision 200 EX/5.III.A, la Directrice
générale fait rapport sur les progrès accomplis dans la
consolidation des capacités des bureaux hors Siège, y
compris la mise en œuvre de mesures d’amélioration du
dispositif hors Siège en Afrique, ainsi que sur l’examen
préliminaire de la pertinence et de la performance du
dispositif hors Siège dans son ensemble.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 28.
201 EX/5 Partie III (A)
A.
Viabilité du dispositif hors Siège
(Suivi de la décision 200 EX/5.III.A)
INTRODUCTION
1.
À sa 200e session, le Conseil exécutif a réaffirmé l’importance d’un dispositif hors Siège réactif
et viable pour la mise en œuvre des mandats de l’UNESCO compte tenu, notamment, de la
nécessité d’une présence de l’Organisation auprès des États membres dans le contexte de la mise
en œuvre du Programme 2030.
2.
Le Conseil exécutif a adopté la décision 200 EX/5.III.A demandant à la Directrice générale de
lui faire rapport, à sa 201e session, sur la mise en œuvre de mesures d’amélioration du dispositif
hors Siège en Afrique ainsi que sur l’avancement des travaux de l’Équipe spéciale chargée
d’examiner la viabilité du dispositif hors Siège de l’UNESCO. Il a également prié la Directrice
générale de présenter les résultats de l’examen de la pertinence et de la performance du dispositif
hors Siège dans son ensemble et de proposer des options concrètes, pragmatiques et chiffrées
propres à accroître la viabilité, la pertinence et l’efficacité du dispositif.
CONTEXTE GLOBAL
3.
Le présent document s’inscrit dans le cadre global de la deuxième phase du processus
d’examen de la viabilité du dispositif hors Siège décrit dans le document 199 EX/5 II.C et dans la
décision correspondante 199 EX/5.II.C. Il prend également en considération les recommandations
que le Commissaire aux comptes a faites dans le rapport d’audit sur la réforme du dispositif hors
Siège de l’UNESCO ainsi que dans le rapport consolidé sur les audits des bureaux hors Siège
(2011-2015).
4.
Le processus d’examen de la viabilité du dispositif hors Siège repose sur la reconfirmation,
par le Conseil exécutif à sa 199e session, de la validité et de la pertinence des principaux objectifs
de la réforme globale engagée en 2009 et adoptée par la Conférence générale à sa 36e session. Il
prend également en compte les résultats des débats de la 200e session du Conseil exécutif relatifs
à la première phase de l’examen et, en particulier, aux critères proposés pour la présence hors
Siège de l’UNESCO et aux principes fondamentaux d’une décentralisation durable. Tout en prenant
note de ces propositions, le Conseil exécutif a confirmé que les critères et principes adoptés par les
35e et 36e sessions de la Conférence générale demeuraient pertinents.
5.
L’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système
des Nations Unies, récemment adopté par la 71e Assemblée générale (résolution 71/243), constitue,
pour le système de développement des Nations Unies, dont l’UNESCO fait partie intégrante, un
cadre majeur de référence et d’orientation vers un appui efficace à la mise en œuvre du
Programme 2030. Il aborde, en particulier, la nécessité d’affiner les modalités d’action au niveau des
pays afin de répondre aux besoins et aux défis spécifiques, et souligne la nécessité de créer des
synergies et de coopérer entre institutions pour maximiser l’utilisation des bureaux et des ressources
sur le terrain. Il vise également à aligner la présence de terrain du système des Nations Unies sur
les besoins et les contextes nationaux tout en envisageant des alternatives souples, économiques
et collaboratives.
AVANCEMENT DES TRAVAUX
6.
L’Organisation a fait, dans l’élaboration d’outils, de processus et de pratiques destinés à
consolider les capacités et l’efficacité de son dispositif hors Siège, les progrès suivants :
201 EX/5 Partie III (A) – page 2
(a)
Travaux de l’Équipe spéciale
7.
La Directrice générale a créé l’Équipe spéciale chargée d’examiner la viabilité du dispositif
hors Siège en mai 2016 (DG/Note/16/09) sous la direction du Sous-Directeur général pour l’Afrique
et la supervision d’un groupe de pilotage présidé par le Sous-Directeur général, en tant que sousensemble du Comité de gestion du programme. Son mandat consiste à concevoir des outils et des
processus qui permettent de mettre en place une structure cohérente, solide et opérationnelle.
8.
Outre des représentants des secteurs de programme et des services internes, ainsi que des
directeurs de bureaux régionaux multisectoriels, l’Équipe spéciale a également invité les chefs de
bureau nationaux à contribuer à ses travaux par une vision plus large de ce qu’est l’action de terrain.
Pendant la première phase de l’examen de la viabilité du dispositif hors Siège, l’Équipe spéciale a
appuyé l’élaboration des principes fondamentaux d’une décentralisation durable, de critères de
présence de l’UNESCO sur le terrain et de mécanismes de suivi des améliorations du dispositif hors
Siège en Afrique. Depuis la 200e session du Conseil exécutif, l’Équipe spéciale s’est concentrée, en
les appuyant, sur les initiatives suivantes : (a) plan d’action et suivi de la mise en œuvre de mesures
d’amélioration du dispositif hors Siège en Afrique ; (b) élaboration de la matrice de responsabilités
et d’obligations pour le dispositif hors Siège en Afrique ; et (c) élaboration de l’outil d’évaluation de
la performance pour les bureaux hors Siège.
(b)
Mise en œuvre de mesures d’amélioration du dispositif hors Siège en Afrique
9.
Bien que le niveau des ressources financières disponibles pour appuyer la structure hors
Siège actuelle en Afrique et assurer la pleine mise en œuvre de l’ensemble de mesures adoptées à
la 200e session du Conseil exécutif n’ait pas augmenté de manière significative, il a été pris, au
Siège et sur le terrain, plusieurs mesures concrètes qui contribuent à consolider la présence de
l’UNESCO en Afrique.
10. La coordination entre le Siège et les bureaux hors Siège s’est considérablement améliorée,
notamment en renforçant la synergie entre les secteurs de programme et les bureaux régionaux
multisectoriels pour ce qui est de la planification, du suivi et de la mise en œuvre des programmes.
Des réunions régionales de coordination ont eu lieu dans les cinq régions sous la direction des
bureaux régionaux multisectoriels afin d’améliorer la planification et l’élaboration de programmes
sous-régionaux conjoints. Il en a résulté un nombre accru d’initiatives conjointes dans des domaines
clés tels que l’appui à la mise en œuvre des ODD, la gestion de l’eau, la politique relative à la
science, à la technologie et à l’innovation, la culture et le développement durable, l’appui aux médias
locaux et la promotion du dialogue interculturel.
11. En ce qui concerne la mise en œuvre de la stratégie opérationnelle pour l’Afrique, le
Département Afrique assure une communication régulière et fournit un appui technique aux bureaux
hors Siège, notamment en ce qui concerne les programmes phares. Une réunion mondiale des
directeurs/chefs des bureaux hors Siège d’Afrique a été organisée en 2016 pour examiner la mise
en œuvre des programmes phares sur ce continent et proposer des moyens d’améliorer la
coordination, le suivi et la communication de rapports. Les bureaux hors Siège ont également
participé pleinement à l’alignement de la stratégie opérationnelle sur l’Agenda 2063 et le Programme
2030, activités lancées au deuxième semestre de 2016. De plus, la Division de l’appui et de la
coordination hors Siège assure une communication efficace grâce à un partage régulier
d’informations et de connaissances. Il a été créé, sur la plate-forme collaborative en ligne
UNESTEAM de l’UNESCO, un espace de travail où l’on trouve un large éventail d’informations
régulièrement mises à jour utiles au travail quotidien de l’ensemble du dispositif hors Siège.
12. Des formations destinées à renforcer l’aptitude des bureaux hors Siège d’Afrique à mobiliser
des ressources extrabudgétaires sont en cours d’élaboration. La prochaine formation pour les
bureaux hors Siège d’Afrique de l’Ouest et du Centre aura lieu en avril 2017. Il est prévu que d’ici à
la fin de 2017, tout le personnel de base de l’UNESCO en Afrique bénéficie de cette formation. En
outre, la capacité des bureaux hors Siège dans les domaines de l’administration et de la gestion
201 EX/5 Partie III (A) – page 3
financière a été renforcée par des formations régionales spécifiques auxquelles ont participé des
directeurs/chefs, des spécialistes de programme et des agents administratifs des bureaux régionaux
multisectoriels et des bureaux nationaux d’Afrique.
13. Afin d’améliorer, au niveau régional, l’alignement des fonctions sur celles du système des
Nations Unies et de l’Union africaine ainsi que la collaboration avec ces derniers, les directeurs des
cinq bureaux régionaux multisectoriels ont été pleinement intégrés aux groupes régionaux du
GNUD, avec une répartition claire des responsabilités pour ce qui est de la participation et de la
représentation aux réunions régionales. Les fonctions de représentation et de liaison avec les
groupements régionaux africains (CER et autres organisations régionales) ont été formalisées. Le
rôle du Bureau de liaison de l’UNESCO à Addis-Abeba a été renforcé par des ressources humaines
et financières suffisantes pour lui permettre de représenter et d’associer pleinement l’UNESCO au
Mécanisme de coordination régionale Union africaine/ONU.
14. En 2016, des postes supplémentaires d’administrateur ont été créés dans les cinq bureaux
multisectoriels afin de renforcer la capacité technique à mettre en œuvre le programme aux niveaux
régional et national. Le Secteur des sciences sociales et humaines, par exemple, a créé et pourvu
trois nouveaux postes d’administrateur à Abuja, Harare et Yaoundé, tandis que le Secteur de
l’éducation et le Secteur des sciences exactes et naturelles ont affecté des administrateurs de rang
supérieur dans les cinq régions. D’autres secteurs renforcent progressivement leur présence sur le
terrain en tenant compte des ressources limitées dont ils disposent.
15. Il faut souligner la contribution des États membres africains au fonctionnement des bureaux
d’Afrique. De plus en plus de dispositions sont prises, avec les États membres, pour renforcer la
capacité technique des bureaux de l’UNESCO en détachant des fonctionnaires nationaux. L’appui
des États membres est vu comme un élément clé de la durabilité du système hors Siège.
(c)
Matrice de responsabilités et d’obligations pour le dispositif hors Siège en Afrique
16. La structure applicable au dispositif hors Siège en Afrique pour ce qui est de la responsabilité
et de la communication de rapports est décrite dans la DG/Note/14/2 (Dispositif hors Siège réformé
de l’UNESCO en Afrique) et dans la DG/Note/14/3 (Délégation d’autorité améliorée vers les bureaux
hors Siège de l’UNESCO et liens hiérarchiques révisés). Cependant, le rapport d’évaluation d’IOS
intitulé Enseignements tirés de la réforme du dispositif hors Siège en Afrique (septembre 2015,
IOS/EVS/PI/143 Rev.2) et le rapport d’audit externe intitulé Réforme du dispositif hors Siège de
l’UNESCO (mars 2016, 199 EX/15 Partie IV) ont souligné la nécessité d’introduire davantage de
clarté dans l’attribution des responsabilités. En conséquence, le Secrétariat a établi une matrice qui
définit les responsabilités, les obligations, les processus de consultation et les liens hiérarchiques
pour la réalisation des principales tâches des directeurs des bureaux régionaux multisectoriels et
des chefs des bureaux nationaux d’Afrique. Cette matrice sera publiée par la Directrice générale en
vue de sa mise en œuvre.
(d)
Examen des accords conclus avec les pays hôtes
17. Comme suite aux recommandations du Commissaire aux comptes 1 , il a été entrepris un
examen complet des accords conclus avec les pays hôtes (y compris une enquête auprès des
bureaux hors Siège) afin de déterminer la nécessité et la possibilité de renégocier les accords
existants ou d’engager des négociations avec les autorités des pays où il n’en existe pas. Après un
examen minutieux de chaque cas, le Secrétariat a identifié plusieurs accords qui pourraient se prêter
à un examen. Les bureaux hors Siège concernés engageront un dialogue avec les autorités du pays,
avec l’appui du Siège. À cette fin, on élabore actuellement un modèle type d’accord avec le pays
hôte. Ce processus permettra non seulement de mieux refléter les mandats actuels des bureaux
1
199 EX/15.INF.7 « Rapport de synthèse des audits des bureaux de terrain (2011-2015) ».
201 EX/5 Partie III (A) – page 4
hors Siège et d’aligner les accords existants, mais aussi d’obtenir des États membres un appui
supplémentaire auxdits bureaux.
(e)
Mettre à profit le dispositif hors Siège pour appuyer les pays en crise
18. Comme l’indique IOS dans son rapport intitulé Audit of UNESCO’s Framework and Capacity
for Support to Crisis and Transition Response 2 , publié en 2016, l’UNESCO est présente, par
l’intermédiaire d’un bureau ou d’une antenne, dans 20 des 52 pays et territoires considérés comme
étant en crise, et l’Organisation en couvre 30 autres par l’intermédiaire de bureaux régionaux et
multipays.
19. En 2017, 30 % des fonds extrabudgétaires administrés par l’Organisation seront mis en œuvre
dans des pays en crise ou en transition. Ces fonds concernent principalement les secteurs de
l’éducation et de la culture. Dans ces pays, les fonds alloués aux projets s’élèvent en moyenne à
1,8 million de dollars, contre 1,3 million pour les autres pays.
20. Compte tenu du développement des activités que l’UNESCO mène en matière de préparation
et d’intervention en cas de crise, il a été créé, au sein de FCS, une unité chargée de centraliser la
programmation, la coordination et le soutien de ces activités pour le Siège et les bureaux hors Siège.
(f)
Outil de gestion de la performance pour l’évaluation des bureaux hors Siège
21. La viabilité du dispositif hors Siège dépend dans une large mesure de la performance des
bureaux qui le constituent. Aussi le Secrétariat a-t-il l’intention d’introduire une méthode de gestion
de la performance fournissant des données objectives et mesurables qui permettent de réaliser des
examens stratégiques et de prendre des décisions concernant le dispositif dans son ensemble et/ou
certains bureaux. À cette fin, le Secrétariat a entrepris l’élaboration d’un outil complet de type
« tableau de bord », aux caractéristiques suivantes :
• Analyse de plusieurs dimensions de la performance (ciblage des programmes, participation
des pays, mobilisation de ressources et efficacité opérationnelle, notamment)
• Évaluation de chaque dimension en regard d’un ensemble d’indicateurs, en précisant si les
décisions de gestion influent sur la dimension de la manière voulue
• Agrégation des résultats de l’analyse des dimensions dans une analyse de la performance
globale du dispositif hors Siège, ainsi que de chaque bureau.
22. Cet outil permet de hiérarchiser les critères de performance et de faire les inévitables
compromis inhérents à la gestion d’un bureau. La pertinence des indicateurs, la fiabilité des données
recueillies et la portée des cibles fixées pour chacun des indicateurs sont cruciales. La fixation de
cibles est un aspect essentiel de la gestion du changement puisqu’elle exige de faire des choix
fondés sur des décisions éclairées, comme celui de savoir si certaines cibles devraient être définies
uniformément ou individuellement pour chaque bureau afin de refléter le contexte unique dans lequel
celui-ci opère.
23. L’évaluation régulière, au moyen du tableau de bord, des bureaux qui constituent le dispositif
hors Siège sera un élément essentiel de la gestion du changement, car elle révélera les choix de
gestion et leurs conséquences au fil du temps à chaque niveau d’organisation. Le tableau de bord
regroupe des informations adaptées aux besoins des administrateurs dans divers contextes
opérationnels. L’accumulation de données dans le temps permet d’analyser les tendances, de tirer
des enseignements et d’améliorer, pour les administrateurs, la performance en fonction des
commentaires reçus.
2
IOS/AUD/2016/09, http://unesdoc.unesco.org/images/0024/002468/246865E.pdf.
201 EX/5 Partie III (A) – page 5
24. L’introduction du tableau de bord est largement soutenue par la direction de l’Organisation au
Siège et sur le terrain. Les États membres ont été informés de cette initiative par des réunions
informelles tenues avec les présidents des groupes électoraux et/ou avec les groupes électoraux
eux-mêmes.
25. Le tableau de bord est actuellement en développement, puisque les indicateurs et les cibles
sont affinés en consultation élargie avec les bureaux hors Siège, les secteurs de programme et les
services centraux concernés. Une fois que tous les paramètres et toutes les sources de données,
c’est-à-dire les outils de données existants et les données qualitatives de performance relatives aux
fonctions de plaidoyer, de renforcement des capacités et de conseil des bureaux hors Siège, seront
déterminés, le Secrétariat testera l’outil avant de le mettre pleinement en œuvre. Il faudrait, en outre,
envisager son déploiement opérationnel. Le Secrétariat entend commencer à utiliser pleinement le
nouveau mécanisme dans le cycle de programmation et de budgétisation 2018-2019 et présenter
chaque année, à chaque session de printemps, des analyses complètes de la performance du
dispositif hors Siège au Conseil exécutif.
26. Dans l’attente de la mise au point finale de l’outil, il a été établi un modèle d’évaluation de la
performance du dispositif hors Siège, qui est annexé au présent document.
27. L’analyse détaillée et régulière de la performance des bureaux hors Siège à l’aide du tableau
de bord aidera à dessiner l’architecture future du dispositif hors Siège et facilitera l’audit de
l’ensemble du dispositif hors Siège que le Commissaire aux comptes entend effectuer au second
semestre 2017.
Décision proposée
28.
Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant la décision 200 EX/5.III.A,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie III (A) relatif à la viabilité du dispositif hors
Siège,
3.
Réaffirme l’importance d’un dispositif hors Siège réactif et viable pour la mise en œuvre
du mandat de l’UNESCO ;
4.
Reconnaît que la mise en œuvre du Programme 2030 au niveau national appelle une
présence de l’UNESCO auprès des États membres, en particulier dans le cadre de la
résolution 71/243 de l’Assemblée générale des Nations Unies relative à l’examen
quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des
Nations Unies ;
5.
Prend note des progrès accomplis dans le renforcement des capacités et de l’efficacité
du dispositif hors Siège ;
6.
Se félicite de l’initiative prise de mettre à jour les accords déjà conclus avec les pays
hôtes et d’entreprendre la conclusion de nouveaux accords, et invite les États membres
à envisager de recevoir un appui renforcé des bureaux extérieurs dans ce contexte ;
7.
Se félicite également des mesures d’amélioration qui ont été prises pour le dispositif hors
Siège en Afrique et invite la Directrice générale à continuer de s’employer à faciliter leur
mise en œuvre ;
201 EX/5 Partie III (A) – page 6
8.
Engage la Directrice générale à poursuivre l’élaboration et la mise en œuvre de l’outil de
gestion de la performance pour les bureaux hors Siège et à l’utiliser pleinement pour
évaluer le fonctionnement des bureaux extérieurs ;
9.
Prie la Directrice générale de lui présenter, à sa 204e session, les résultats de l’analyse
approfondie de la pertinence et de la performance du dispositif hors Siège dans son
ensemble.
201 EX/5 Partie III (A)
Annexe
ANNEXE
ÉVALUATION PRÉLIMINAIRE DE LA PERFORMANCE DU DISPOSITIF HORS SIÈGE
Méthodologie
1.
Dans l’attente de la version complète du tableau de bord, le Secrétariat a utilisé un prototype
pour l’évaluation préliminaire de la performance des bureaux hors Siège. Cette évaluation initiale
expérimentale a fourni un instantané de la performance à un moment donné. Aux fins de cet
exercice, on a pris en compte neuf dimensions (ciblage et mise en œuvre des programmes, efficacité
opérationnelle, mobilisation de ressources, capacité de planification, contrôles internes, économies,
partenariats, déploiement de personnes, participation des pays), avec un nombre limité
d’indicateurs.
2.
Pour la collecte de données, on a utilisé des sources existantes (données financières, tableaux
administratifs et données de ressources humaines, par exemple). Un ou plusieurs indicateur(s)
mesure(nt) chaque dimension en comparant la valeur effective de chaque bureau à une valeur cible
spécifique. Les résultats sont codés par couleur comme suit :
Cibles atteintes
Cibles hors de portée, mais largement atteignables
Cibles non atteintes ; attention et amélioration urgentes requises
Résultats
3.
Pour l’évaluation initiale, on a utilisé 690 points de données pour examiner la performance des
53 bureaux hors Siège classés comme bureaux régionaux, bureaux régionaux multisectoriels et
bureaux multipays, nationaux et de liaison. Sur ces 53 bureaux, 34 % sont classés « vert » et 66 %
classés « jaune » pour leur performance globale. Une vue régionale (graphique 1), cependant,
révèle d’importantes différences, 43 % des bureaux de la région Asie-Pacifique étant classés
« vert », contre seulement 13 % des bureaux des États arabes. Bien qu’aucun bureau ne soit classé
« rouge », quelques bureaux sont jugés « à risque » et seront examinés plus en détail.
4.
Lorsqu’on examine les bureaux selon les dimensions de la performance (graphique 2), on
constate une aptitude à limiter les coûts administratifs généraux et un potentiel d’économies, de
solides contrôles de la gestion interne, et la mise en place de partenariats constructifs avec les
partenaires nationaux et les institutions sœurs des Nations Unies. En revanche, la mobilisation de
ressources, la capacité d’entreprendre une planification et l’efficacité opérationnelle posent des
difficultés à de nombreux bureaux.
201 EX/5 Partie III (A)
Annexe – page 2
5.
À un niveau plus granulaire, le classement par indicateur montre que les bureaux s’en sortent
bien pour ce qui est du suivi des audits externes, de pourvoir les postes vacants localement et de
contenir les coûts administratifs en valeur absolue (graphique 3). Les difficultés les plus importantes
ont trait à l’élaboration des documents du programme de pays, aux coûts de fonctionnement et de
sécurité des bureaux en proportion des budgets globaux, et à l’aptitude à obtenir des fonds
extrabudgétaires (graphique 4).
6.
Dans le cadre de l’évaluation initiale, on a également examiné la performance en fonction du
type de bureau (régional, multipays, national et de liaison). Les résultats, cependant, ne sont pas
concluants du fait de deux facteurs principaux : (a) les bureaux régionaux et multipays servant
également de bureau national pour le pays hôte, il est difficile de les classer clairement ; et (b) les
différentes configurations de la région Afrique font que cela pose un problème de comparer des
types de bureaux entre régions.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie III (C)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE III
QUESTIONS RELATIVES À LA GESTION
Résumé
C.
Examen de la politique de recouvrement des coûts
À sa 200e session (décision 200 EX/5.III.F), le Conseil exécutif
avait prié la Directrice générale de lui présenter, à sa 201e
session, une version révisée de la politique de recouvrement des
coûts, un document comparatif sur l’application du principe de
proportionnalité dans les autres organismes des Nations Unies,
ainsi que le taux de gestion établi sur la base du cadre
conceptuel de la politique de recouvrement des coûts.
Il avait également prié la Directrice générale de lui rendre
compte, à sa 201e session, des réserves du Compte spécial pour
les frais de gestion, en précisant les niveaux proposés pour les
réserves visées à l’article 3, alinéas (i) et (ii), du Règlement
financier du Compte spécial, ainsi que de tout reliquat éventuel
visé à l’article 3, alinéa (iii), dudit Règlement financier
(200 EX/19 Annexe XI).
Les principes approuvés par le Conseil exécutif à sa
200e session, le taux de gestion réduit, les incidences de la
nouvelle politique ainsi que la situation des réserves du Compte
spécial pour les frais de gestion, sont présentés plus en détail.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 27.
201 EX/5 Partie III (C)
C.
Examen de la politique de recouvrement des coûts
(Suivi de la décision 200 EX/5.III.F)
Contexte
1.
À sa 200e session, le Conseil exécutif s’est félicité du cadre conceptuel présenté par la
Directrice générale pour l’examen de la politique de recouvrement des coûts et dans sa décision
200 EX/5.III.F, il a :
• noté que le cadre conceptuel était conforme aux évolutions survenues au sein des
organismes des Nations Unies et à la recommandation issue de l’examen quadriennal
complet, selon laquelle le financement des dépenses hors programme doit être fondé sur
le principe de recouvrement intégral des coûts à partir des ressources du Programme
ordinaire et de toutes les ressources extrabudgétaires, proportionnellement aux montants
engagés ;
• souligné l’importance de l’application des principes de budgétisation intégrale et de plein
recouvrement des coûts ;
• approuvé le principe de classification des coûts selon les fonctions, ainsi que le principe de
proportionnalité pour le calcul des coûts de gestion ;
• pris note des risques liés à la politique révisée de recouvrement des coûts, notamment la
fluctuation des financements extrabudgétaires, qui pourrait entraîner une instabilité du
financement des fonctions entrant dans la catégorie « Gestion » ou des variations
fréquentes du taux de gestion ; et noté que ces risques pouvaient être en partie atténués
grâce au niveau des réserves du Compte des frais généraux des fonds-en-dépôt (FITOCA) ;
• prié la Directrice générale de lui présenter, à sa 201e session, une version révisée de la
politique de recouvrement des coûts, un document comparatif sur l’application du principe
de proportionnalité dans les autres organismes des Nations Unies, ainsi que le taux de
gestion établi sur la base du cadre conceptuel de la politique de recouvrement des coûts.
Classification des coûts dans le cadre de la nouvelle politique
2.
La classification des coûts approuvée à la 200e session était basée sur la « fonction » ou la
« nature de l’appui », organisée autour des catégories présentées dans le document 190 EX/19
Partie II Annexe II, et répondait à cinq critères, notamment la conformité au modèle d’activité et aux
résultats figurant dans le plan stratégique, dans un cadre budgétaire intégré. La classification des
coûts est conforme à l’accord du Réseau finances et budget du Comité de haut niveau du système
des Nations Unies sur la gestion (HLCM) relatif à la classification commune des coûts, qui permet
de comparer les coûts et de renforcer l’uniformisation des rapports sur les résultats financiers
présentés aux États membres.
3.
Les coûts sont classés en trois catégories principales, décrites dans la section ci-dessous :
Exécution du programme : tous les coûts (y compris le personnel d’appui et les coûts
opérationnels correspondants) faisant partie intégrante de l’exécution effective du programme
et contribuant directement à la réalisation de ses résultats. Cette catégorie se subdivisera en
deux sous-catégories :
(a)
Programmes – fonctions qui contribuent directement à l’obtention des résultats énoncés
dans les documents de programmation par pays, par région ou à l’échelle mondiale, ou
encore dans d’autres mécanismes de programmation.
201 EX/5 Partie III (C) – page 2
(b)
Coordination et appui au programme – fonctions en rapport avec l’aide à la formulation
de politiques, les aspects techniques ou l'exécution, qui sont nécessaires à la réalisation
des objectifs fixés dans les programmes/projets relevant des domaines d’action de
l’Organisation. Ces activités sont essentielles à l’obtention des résultats du programme
mais ne figurent pas dans les éléments de programme ou projets spécifiques énoncés
dans les documents de programmation par pays, par région ou à l’échelle mondiale. Ces
fonctions ne répondent pas aux critères des catégories « Gestion » et/ou « Activités à
des fins spéciales ».
Gestion : il s’agit de fonctions correspondant à un appui de nature transversale et ayant pour
principal objet de promouvoir l’image, la direction et le bon fonctionnement de
l’Organisation. Les coûts de ces fonctions sont indirectement liés aux projets et répondent à
chacun des critères suivants :
• la nature de l’appui a globalement pour objet le bon fonctionnement de l’Organisation, ainsi
que la responsabilité et la bonne gestion de cette dernière au moyen d’activités primordiales
telles que la planification, l’organisation, la motivation et le contrôle ;
• coûts en rapport avec des fonctions d’appui au programme et autres fonctions d’appui, au
Siège et hors Siège ;
• impossibilité de rattacher l’appui fourni à des facteurs de coûts appropriés et identifiables
– appui pouvant difficilement être « facturé au demandeur » en tant que service.
Activités à des fins spéciales : il s’agit d’activités de nature transversale, et des coûts
correspondants, qui : (a) sont des contributions au financement du mécanisme conjoint du
système des Nations Unies, sont prescrites par l’Assemblée générale des Nations Unies
(et dont la gestion ne relève donc pas directement de l’Organisation) ; (b) sont prescrites par
la Conférence générale de l’UNESCO et ne peuvent être rattachées à des résultats de
programme ou à des activités de gestion de l’Organisation ; (c) impliquent un investissement
matériel important ; ou (d) ne relèvent pas des activités de gestion de l'Organisation.
4.
Pour les besoins de cette politique, cette classification des coûts regroupe certaines fonctions
comparées aux Titres I-V du budget du 39 C/5. Le Titre II.A (Programmes) n’est pas concerné, mais
les autres titres sont modifiés comme suit :
(a)
Pour le Titre II.B (Appui au programme), la planification stratégique, le suivi de
l’exécution du programme et l’élaboration du budget (BSP) seront classés dans la
catégorie « Gestion ».
(b)
La gestion des services de soutien (MSS) au Titre III (Services internes) du budget sera
classée dans la catégorie « Coordination et appui au programme ».
(c)
La direction au Titre I (Politique générale et direction) actuel sera classée dans la
catégorie « Gestion », après ajustements concernant les coûts qui entrent dans la
catégorie des « Activités à des fins spéciales ».
(d)
Les fonctions qui seront classées dans la catégorie « Activités à des fins spéciales »
comprennent le remboursement d’emprunts (Titre IV) ; les fonctions des organes
directeurs (Titre I) ; et la participation au mécanisme conjoint du système des Nations
Unies (Titre I).
(e)
Les coûts de la « Caisse d’assurance-maladie », qui sont actuellement inclus dans la
gestion des ressources humaines (Titre III) mais qui concernent des dispositions
institutionnelles, principalement le soutien des retraités, seront classés dans la catégorie
« Activités à des fins spéciales ».
201 EX/5 Partie III (C) – page 3
(f)
Pour le 39 C/5, les contributions à la réserve (partie distincte) de l’assurance-maladie
après la cessation de service 1 (ASHI) seront classées dans la catégorie « Activités à des
fins spéciales ». Il est à noter que les engagements du personnel des projets
extrabudgétaires au titre de l’ASHI sont inclus dans leur coût standard.
5.
Le tableau ci-dessous résume les fonctions organisationnelles actuelles sous les catégories
approuvées de classification des coûts :
Programmes
Coordination et appui au programme
Éducation
Coordination et suivi de l’action en faveur de l’Afrique
Sciences exactes et naturelles (y compris la COI)
Égalité des genres
Sciences sociales et humaines
Situations de post-conflit et de post-catastrophe
Culture
Gestion des connaissances
Communication et information
Relations extérieures et information du public
Institut de statistique de l'UNESCO
Gestion des services de soutien
Gestion des bureaux hors Siège
Programme de participation et bourses
Activités à des fins spécifiques
Coûts de gestion
Organes directeurs
Direction
Participation au mécanisme conjoint du système des Nations Unies Gestion des ressources humaines
Engagements au titre de l'ASHI
Bureau de la gestion financière
Titre IV - Remboursement d'emprunts
Bureau de la planification stratégique
CAM (actuellement sous HRM)
Gestion des services d'information et de communication
6.
Le Titre V fournit une provision pour les augmentations prévisibles des coûts, qui sont
transférées durant l’exercice aux budgets des autres titres, sous réserve de l’approbation du Conseil
exécutif. Conformément à l’approche de budgétisation axée sur les résultats, les transferts feront
partie des coûts des fonctions dans chaque catégorie de coûts.
Méthode de calcul du taux de gestion
7.
Tel qu’approuvé par le Conseil exécutif, le taux de gestion (actuellement dénommé taux de
dépenses d’appui au programme) sera calculé selon le principe de proportionnalité et suivant la
méthode exposée ci-dessous :
Étape 1 – Pour les fonctions classées dans la catégorie « Gestion », identifier les « coûts
de gestion » financés par toutes les sources (Programme ordinaire, FITOCA, comptes
spéciaux, OPF, fonds générateurs de recettes et fonds techniques). Les calculs des
coûts de gestion seront présentés dans les documents budgétaires du C/5 et seront
imputés proportionnellement au Programme ordinaire et aux fonds extrabudgétaires. Le
tableau ci-dessous montre comment les fonctions de gestion correspondantes et leurs
coûts totaux pourraient être calculés pour le 39 C/5 :
1
Inclus dans l’estimation des coûts des PA dans le cadre de projets extrabudgétaires, les engagements
du personnel du Programme ordinaire au titre de l’ASHI pourraient à l’avenir être inclus dans le coût
standard au lieu d’être présentés séparément.
201 EX/5 Partie III (C) – page 4
Montants en milliers de dollars des É.-U.
Plan de
dépenses du
39 C/5 au
titre du PO
Organes directeurs
Direction
Gestion des ressources humaines
Bureau de la gestion financière
Gestion des services d'information et de communication
Bureau de la planification stratégique
Appui et coordination hors Siège
Gestion des connaissances
Égalité des genres
Gestion des bureaux hors Siège
FITOCA - bureaux hors Siège
Grands programmes
TOTAL
FITOCA
19 789
28 877
12 372
6 288
4 990
72 317
244
1 345
647
4 025
357
6 789
447
1 545
336
164
4 400
2 331
22 632
OPF
Total
657
722
1 379
244
21 135
29 525
17 054
7 368
11 780
447
1 545
336
164
4 400
2 331
96 328
Non inclus
dans les
coûts de
gestion
Coûts de
gestion
révisés
244
0
13 700
0
447
1 545
336
164
4 400
2 331
23 167
21 135
15 825
17 054
7 368
11 780
73 161
Une partie des coûts des fonctions telles que les grands programmes, la gestion des
connaissances à l’échelle de l’Organisation, la coordination et le suivi de l’action pour la mise
en œuvre de l’égalité des genres, les relations extérieures et l’information du public, ainsi
que la gestion des bureaux hors Siège, sont traditionnellement couverts par le FITOCA. Ces
fonctions sont classées comme faisant partie des « Programmes » et par conséquent, leurs
coûts devraient être pris en charge en tant que coûts directs.
Les coûts de gestion révisés excluent la contribution de 13,7 millions de dollars à la Caisse
d’assurance-maladie (CAM) ainsi que le traitement des demandes de remboursement, tel
qu’indiqué au paragraphe 4 (e) ci-dessus, ces coûts étant classés dans la catégorie
« Activités à des fins spéciales ».
À l’issue de l’exercice pour le 39 C/5, les coûts de gestion sont établis à 73,1 millions de
dollars.
Étape 2 – Répartir proportionnellement les coûts de gestion entre le Programme ordinaire et
les ressources extrabudgétaires en se fondant sur les données antérieures (moyenne des
deux années écoulées ou de l’exercice biennal écoulé, par exemple). Le montant financé au
titre du Programme ordinaire sera indiqué dans les propositions de Budget du C/5.
Étape 2 : Calculer la part du PO
Montants en milliers de dollars des É.-U.
Part PO, y compris les crédits additionnels
Ressources EXB - Décaissements
Total, ressources
530 000
445 645
975 645
54%
46%
100%
Total, coûts de gestion (d'après l'étape 1)
Part PO des coûts de gestion
Part à couvrir au titre des ressources EXB
73 161
39 743
33 418
100%
54%
46%
Il ressort de l’exercice pour le 39 C/5 que, sur la base des dépenses du 37 C/5, les coûts de
gestion devraient être partagés de façon proportionnelle, le Programme ordinaire couvrant
54 % et les ressources extrabudgétaires 46 % des 73,1 millions de dollars.
201 EX/5 Partie III (C) – page 5
Étape 3 – Calculer le pourcentage du taux de gestion, en utilisant le montant à financer au
titre des ressources extrabudgétaires, à partir des données antérieures concernant les coûts
directs imputés aux ressources extrabudgétaires.
Montants en milliers de dollars des É.-U.
Part des ressources EXB
Coûts directs imputés aux ressources EXB, sauf dépenses
Taux de gestion applicable aux ressources EXB
33 418
410 500
8%
Taux de gestion du 39 C/5
8.
Sur la base du montant total des coûts de gestion pour le 39 C/5, le taux de gestion applicable
à l’ensemble des ressources extrabudgétaires, y compris les fonds générateurs de recettes (OPF),
sera de 8 %. La nouvelle politique de recouvrement des coûts mettra ainsi en œuvre la décision
195 EX/5.IV.C du Conseil exécutif, tendant à ajuster et à réduire le taux de dépenses d’appui au
programme en imputant aux projets davantage de coûts directs, et en prenant en compte les
pratiques des autres institutions des Nations Unies.
9.
Si le nouveau taux de gestion (ancien taux de dépenses d’appui au programme) de 8 % est
appliqué à l’ensemble des projets sans dérogation, les revenus au titre de la gestion des projets
extrabudgétaires, ainsi que la part du Programme ordinaire, couvriront le coût total de gestion de
73,1 millions de dollars dans le 39 C/5.
Dérogations/Exceptions
10. Le calcul du taux de gestion part du principe que le taux sera imputé à toutes les sources de
financement. Actuellement, un certain nombre de projets extrabudgétaires ont un taux inférieur à
8 %, notamment certaines conventions et comptes spéciaux. Jusqu’à ce que le taux soit appliqué à
ces projets et comptes, la différence entre le taux inférieur et le taux de gestion sera couvert au titre
du Programme ordinaire.
11. Si les dérogations actuelles sont maintenues, la réduction estimée des revenus au titre de la
gestion d’environ 6,2 millions de dollars sera financée au titre du Programme ordinaire. Par
conséquent, sur le coût total de gestion de 73,1 millions de dollars (voir le paragraphe 7 ci-dessus),
le montant à couvrir au titre du Programme ordinaire sera ajusté à 45,9 millions de dollars (contre
les 39,7 millions calculés à l’étape 2), et 27,2 millions de dollars seront couverts au titre des
ressources extrabudgétaires.
12. Les recettes perçues par le Bureau de l’UNESCO à Brasilia au titre des dépenses d’appui aux
projets (PSC) sont actuellement traitées dans le cadre d’un mécanisme distinct, qui prend en compte
les décrets gouvernementaux déterminant la mesure dans laquelle les institutions des Nations Unies
peuvent imputer des coûts aux projets financés par le Gouvernement brésilien. La mise en œuvre
progressive de la politique de recouvrement des coûts révisée à l’UBO tiendra compte de la viabilité
du Bureau, de sa capacité unique d’investissement ainsi que des décrets officiels.
Impact de la nouvelle politique de recouvrement des coûts sur le 39 C/5
13. Bien qu’il n’existe aucune incidence sur le montant total des budgets de chacun des secteurs,
l’application de la politique révisée de recouvrement des coûts entraîne une redistribution des coûts
entre le Programme ordinaire et les comptes générateurs de recettes (OPF), notamment le Compte
spécial pour les frais de gestion (anciennement FITOCA). Le tableau du budget intégré qui présente
la redistribution des coûts du Programme ordinaire dans l’ensemble des articles budgétaires, en
application de la nouvelle politique, figure en annexe au présent document.
201 EX/5 Partie III (C) – page 6
14. Fondé sur le principe de la proportionnalité, la politique de recouvrement des coûts permettra
d’accroître la part des coûts de gestion financés par des ressources extrabudgétaires (EXB) et de
dégager ainsi des fonds pouvant être redistribués dans le budget du Programme ordinaire 39 C/5.
La répartition des coûts au titre de l’enveloppe budgétaire actuelle et dans le cadre de la nouvelle
politique est illustrée par le tableau ci-après et il en ressort qu’un montant de 3,2 millions de dollars
sera dégagé au titre du Programme ordinaire afin d’être redistribué dans le 39 C/5, résultant de la
différence entre le montant de 72,3 millions de dollars actuellement financé au titre du Programme
ordinaire et le montant de 69,1 millions de dollars qui sera ainsi financé dans le cadre de la nouvelle
politique :
Coûts PO et OPF révisés
Coûts PO et OPF actuels
en milliers de dollars É.-U.
Plan de
dépenses du
FITOCA
39 C/5 au
titre du PO
Organes directeurs
244
Direction
19 789
1 345
Gestion des ressources humaines
28 877
647
Bureau de la gestion financière
12 372
4 025
Gestion des services d'information et des communications
6 288
357
Bureau de la planification stratégique
4 990
6 789
Appui et coordination hors Siège
447
Gestion des connaissances
1 545
Égalité des genres
336
Gestion des bureaux hors Siège
164
FITOCA - Bureaux hors Siège
4 400
Grands programmes
2 331
TOTAL
72 317
22 632
OPF
657
722
1 379
Total
244
21 135
29 525
17 054
7 368
11 780
447
1 545
336
164
4 400
2 331
96 328
Coûts Coûts de
directs gestion
PO
PO
244
0
13 700
0
0
0
447
1 545
336
164
4 400
2 331
23 167
13 272
9 938
10 710
4 627
7 397
45 943
TOTAL
PO
244
13 272
23 638
10 710
4 627
7 397
447
1 545
336
164
4 400
2 331
69 110
EXB
7 863
5 887
6 345
2 741
4 382
0
0
0
0
0
0
27 218
TOTAL
244
21 135
29 525
17 054
7 368
11 780
447
1 545
336
164
4 400
2 331
96 328
15. Le coût de la gestion des bureaux hors Siège est, comme auparavant, défini comme un coût
de programme dans le C/5. La pratique actuelle consistant à allouer 40 % des sommes générées
par le FITOCA aux divers bureaux hors Siège ainsi que l’utilisation de ces fonds font l’objet de
commentaires dans le Rapport du Commissaire aux comptes qui figure dans les documents
200 EX/20 Partie I et 200 EX/20.INF. Bien que le rapport du Commissaire aux comptes indique
qu’« une partie de ces affectations n’est pas conforme aux principes généraux de la politique de
recouvrement des coûts », le besoin de financement des efforts de mobilisation de ressources des
bureaux hors Siège ne peut être sous-estimé. La politique de recouvrement des coûts révisée fait
suite à la recommandation en établissant clairement que les frais de gestion des bureaux hors Siège
doivent être imputés en tant que coûts directs. Dans le cadre des calculs révisés relatifs au
recouvrement des coûts, l’équivalent des allocations antérieures du FITOCA ont été fournies pour
les coûts de transition et les efforts de mobilisation de ressources sur le terrain.
Mise en œuvre de la politique
16. La politique proposée prévoit de modifier le traitement des intérêts perçus, après consultation
auprès des États membres. Selon la pratique actuelle, 1/3 des intérêts rapportés par les projets sont
retenus par l’Organisation. Il est proposé, compte tenu de la réduction du taux de charges de gestion,
que l’intégralité du montant des intérêts perçus sur les fonds des projets soit retenue afin de
compenser les coûts de gestion. D’après les simulations actuelles, cela permettra de dégager des
ressources supplémentaires au titre du Programme ordinaire afin de les consacrer à l’exécution du
programme.
17. Les nouveaux coûts de gestion seraient couverts grâce aux recettes générées en imputant un
taux moyen de 8 % à l’ensemble des fonds extrabudgétaires. Comme dans la politique actuelle,
l’instauration de taux différentiels devra être étudiée du point de vue de la stratégie de mobilisation
de ressources. Certains donateurs (Commission européenne, programme Unis dans l’action des
Nations Unies, etc.) ont établi un taux de 7 %. Les politiques actuelles assurent l’attractivité des
mécanismes multi-donateurs tels que les comptes spéciaux en fixant un taux inférieur. Une attention
201 EX/5 Partie III (C) – page 7
sera portée aux taux différentiels pour faire en sorte que le taux moyen obtenu ne soit pas inférieur
au taux requis pour couvrir les coûts de gestion à imputer proportionnellement aux projets
extrabudgétaires.
18. La nouvelle politique de recouvrement des coûts s’applique à toutes les sources de
financement. Il existe actuellement toute une série de taux s’étalant entre 0 % et 13 % appliqués
aux projets extrabudgétaires et aux fonds générateurs de recettes. Dans les cas où le taux de
dépenses d’appui au programme est précisé, l’application de taux révisés aux comptes spéciaux
peut nécessiter de modifier le Règlement financier ou de mener des discussions au sein des organes
directeurs. Les projets financés au titre de fonds-en-dépôt sont régis par des accords de projet
individuels et il est recommandé que le nouveau taux de charges de gestion soit appliqué aux
accords conclus après la date d’entrée en vigueur de la nouvelle politique.
19. Un document d’orientation et un guide opérationnel complets seront élaborés à la suite de la
décision du Conseil exécutif.
Réserves du Compte spécial pour les frais de gestion
20. Le règlement financier du Compte spécial pour les frais de gestion approuvé par le Conseil
exécutif (200 EX/19 Annexe XI) prévoit les dispositions suivantes concernant le traitement des
réserves :
(i)
Le Compte spécial maintient des réserves égales à au moins 18 mois de frais de gestion
devant être financés par toutes les sources extrabudgétaires.
(ii)
Si les réserves dépassent ce seuil, l’augmentation est d’abord destinée à établir et
maintenir une réserve égale à 1 % du financement extrabudgétaire afin d’atténuer les
risques liés à la mise en œuvre des programmes extrabudgétaires.
(iii)
Le reliquat éventuel est ensuite utilisé conformément aux orientations formulées par le
Conseil exécutif et approuvées par la Conférence générale.
Le Conseil exécutif a prié la Directrice générale de lui rendre compte, à sa 201e session, des
réserves du Compte spécial pour les frais de gestion, en précisant les niveaux proposés pour les
réserves visées à l’article 3, alinéas (i) et (ii), du Règlement financier du Compte spécial publié dans
le document 200 EX/19 Annexe XI, ainsi que de tout reliquat éventuel visé à l’article 3, alinéa (iii),
dudit Règlement financier.
21. En décembre 2016, le montant des réserves du compte général du Compte spécial pour les
frais de gestion (anciennement FITOCA), compte tenu des ajustements relatifs aux montants à
reverser au réseau hors Siège 2, s’élevait à 33,5 millions de dollars. L’obligation de constituer une
réserve définie à l’article 3, alinéas (i) et (ii) du Règlement financier s’élèverait à 27,1 millions de
dollars, ce qui donnerait un reliquat de 6,4 millions de dollars en décembre 2016. En se fondant sur
l’augmentation mensuelle moyenne des réserves en 2016, on estime que le solde de la réserve
augmenterait d’environ 5,7 millions de dollars en 2017. Le montant prévisionnel du reliquat en
décembre 2017 serait d’environ 12,1 millions de dollars, comme indiqué dans le tableau ci-après.
2
Les revenus générés par le Bureau hors Siège exécutant sont reversés dans l’année qui suit. D’après
les tendances passées, on estime ces revenus à 2,2 millions de dollars.
201 EX/5 Partie III (C) – page 8
Calcul de la réserve conformément au Règlement financier
Montants en milliers de dollars É.-U.
Réserve générale du FITOCA en décembre 2016
Moins : montant à allouer au dispositif hors Siège en 2017 (estimation)
Réserve nette disponible en décembre 16
18 mois de frais de gestion sur EXB en application de la politique de
recouvrement des coûts proposée
Réserve de 1% couvrant les risques liés à la mise en œuvre
Réserve requise
35 700
-2 200
33 500
Reliquat disponible en décembre 2016
Augmentation prévisionnelle des réserves en 2017 (~475K $ p.m.)
Estimation du reliquat de la reserve à la fin de décembre 2017
6 400
5 700
12 100
25 100
2 000
27 100
Incidences sur les ouvertures de crédits du C/5
22. Le Règlement financier du Compte spécial pour les frais de gestion prévoit (200 EX/19
Annexe XI, article 4 – Gouvernance) que la Conférence générale approuve une proposition biennale
concernant le coût des fonctions de gestion dans le cadre du processus budgétaire du C/5
(article 4.1) et que le Directeur général soit chargé de la gestion et de l’administration des fonds de
ce Compte spécial conformément à l’approbation donnée par la Conférence générale (article 4.2).
23. Le Règlement financier du Compte spécial pour les frais de gestion prévoit (200 EX/19
Annexe XI, article 5 – Recettes) que les recettes du Compte spécial soient constituées par : (a) les
montants correspondant aux dépenses d'appui aux programmes recouvrées sur les fonds
extrabudgétaires ; et (b) les montants approuvés par la Conférence générale pour les frais de
gestion au titre du budget ordinaire de l’Organisation comme déterminé dans le C/5.
24. Le Règlement financier du Compte spécial pour les frais de gestion prévoit (200 EX/19
Annexe XI, article 4 – Gouvernance) que le Directeur général demande l’avis du Conseil exécutif
sur l’utilisation et l’application des éventuels reliquats du Compte spécial comme indiqué à l’article
4.3 dudit Règlement.
25. Suite à l’approbation de la politique, la résolution budgétaire soumise pour le 39 C/5 devra
préciser (i) les montants à virer du Programme ordinaire sur le Compte spécial pour les frais de
gestion ; (ii) les virements de crédits du Titre V pour les coûts de gestion ; (iii) l’autorité compétente
en matière de virements de crédits entre articles budgétaires au titre des coûts de gestion ;
(iv) l’autorité compétente s’agissant d’augmenter le budget approuvé relatif aux coûts de gestion et
(v) l’allocation du reliquat éventuel du Compte spécial pour les frais de gestion.
Proportionnalité dans les organismes des Nations Unies
26. Le cadre conceptuel de la politique de recouvrement des coûts proposée, présenté à la
200e session, se fondait sur un examen préliminaire des politiques en place dans les autres
organismes des Nations Unies. Le Conseil exécutif a prié la Directrice générale de lui soumettre, à
sa 201e session, un document comparatif sur l’application du principe de proportionnalité dans les
autres organismes des Nations Unies. Ces organismes ont donc été approchés par le biais du
Réseau Finances et budget du Comité de haut niveau sur la gestion (HLCM) et un bref questionnaire
sur la proportionnalité leur a été soumis. Sur les 12 réponses, six organismes, parmi lesquelles une
institution spécialisée, ont indiqué que les principes de proportionnalité avaient été adoptés dans
leurs politiques de budgétisation et de recouvrement des coûts, deux ont fait savoir que la
recommandation sur la proportionnalité découlant de l’Examen quadriennal complet serait examinée
à mesure que les examens des politiques seraient réalisés, et les autres organismes, entièrement
financées par des contributions volontaires, appliquaient le principe. Le tableau présentant l’analyse
201 EX/5 Partie III (C) – page 9
comparative de l’application du principe de proportionnalité dans les organismes des Nations Unies,
établi à partir des réponses reçues, figure dans le document 201 EX/5.INF.
Action attendue du Conseil exécutif
27.
Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie III (C),
2.
Rappelant la décision 200 EX/5.III.F dans lequel il approuve le principe de classification
des coûts selon les fonctions, ainsi que le principe de proportionnalité pour le calcul des
coûts de gestion,
3.
Salue les efforts déployés par la Directrice générale pour procéder à l’examen de la
politique de recouvrement des coûts, de la classification des coûts proposée et de la
méthode de calcul du taux de gestion ;
4.
Approuve les principes de recouvrement des coûts présentés dans le document
201 EX/5 Partie III (C) ainsi que le taux moyen de gestion de 8 % qui s’appliquera à
l’ensemble des financements extrabudgétaires remplissant les conditions requises, y
compris aux comptes générateurs de recettes, et entrera en vigueur le 1er janvier 2018,
et prie la Directrice générale d’élaborer la politique et les directives nécessaires à cet
égard ;
5.
Prie également la Directrice générale d’élaborer et de lui présenter à sa 202e session la
politique de taux différentiels concernant le taux de gestion, en s’assurant que le taux
moyen obtenu ne soit pas inférieur au taux requis pour couvrir les coûts de gestion à
imputer aux projets extrabudgétaires ;
6.
Prie en outre la Directrice générale de joindre aux futurs documents C/5 une annexe
présentant le montant total des coûts de gestion et leur répartition entre les fonds inscrits
au Programme ordinaire et les fonds extrabudgétaires ;
7.
Encourage la Directrice générale à poursuivre les consultations concernant la retenue
de l’intégralité des intérêts perçus afin de lui soumettre une décision à cet égard à sa
202e session ;
8.
Note que, du fait de la nouvelle politique, la répartition des coûts du Programme ordinaire
dans l’ensemble des articles budgétaires sera modifiée afin de refléter l’allocation du
montant de 3,2 millions de dollars des États-Unis dégagé au titre des coûts de gestion
dans l’enveloppe budgétaire du Programme ordinaire ;
9.
Prend note du fait que le reliquat du Compte spécial pour les frais de gestion
(anciennement FITOCA), après ajustements relatifs à la constitution d’une réserve
conformément à l’article 3, alinéas (i) et (ii) du Règlement financier, s’élèverait à
6,4 millions de dollars en décembre 2016, et que l’on estime que le reliquat devrait
augmenter d’environ 5,7 millions de dollars pour atteindre un montant prévisionnel de
12,1 millions de dollars en décembre 2017 ;
10.
Décide que la recommandation à la Conférence générale concernant l’application du
reliquat prévisionnel de 12,1 millions de dollars sera traitée dans les décisions relatives
au projet de budget pour l’exercice biennal 2018-2019 (Projet de 39 C/5) adoptées par
le Conseil exécutif à sa 201e session.
201 EX/5 Partie III (C)
Annexe
ANNEXE
Impact de la politique de recouvrement des coûts sur le Projet de 39 C/5
(budget ordinaire, FITOCA et fonds générateurs de recettes)*
Scénario établi sur la base d'un budget ordinaire de 518 M$ (plan de dépenses)
(en milliers de dollars É.-U.)
Projet de 39 C/5 en cas d'application de la nouvelle
politique de recouvrement des coûts
Projet de 39 C/5 original
Budget ordinaire
(contributions
mises en
recouvrement et
réserve du
FITOCA)
$
Titre
TITRE I - POLITIQUE GÉNÉRALE ET DIRECTION
A.
Organes directeurs
B.
C.
Total
$
$
$
Budget ordinaire
(contributions
Nouveaux
mises en
fonds de
recouvrement et recouvrement
réserve du
des coûts
FITOCA)
$
$
244
-
9 897
9 897
Total, I.B
8 493
6 062
4 489
745
19 789
952
393
1 345
-
8 493
7 014
4 489
1 138
21 135
5 334
4 405
2 819
715
13 272
TOTAL, TITRE I
20 995
50 436
1 590
-
20 995
52 026
20 995
44 163
67 237
565
-
67 802
67 802
Participation aux mécanismes communs du système des Nations Unies
3 160
2 610
1 670
423
7 863
-
8 493
7 014
4 489
1 138
21 135
7 863
-
20 995
52 026
-
-
67 802
-
-
4 048
4 280
1 567
718
1 981
1 733
-
493
14 820
-
37 520
-
4 048
4 280
1 567
718
1 981
1 733
4 048
4 280
1 567
718
1 981
1 733
493
14 820
-
-
493
14 820
493
14 820
-
TOTAL, GRAND PROGRAMME I
82 057
565
-
82 622
82 622
-
37 184
336
-
37 520
37 520
819
38 003
-
-
819
819
336
-
38 339
38 339
$
9 897
-
Instituts scientifiques de l'UNESCO - Centre international Abdus Salam de physique théorique
(CIPT)
TOTAL, GRAND PROGRAMME II
Total
-
4 048
4 280
1 567
718
1 981
1 733
SCIENCES EXACTES ET NATURELLES
Fonds
générateurs
de recettes
-
Instituts de l'UNESCO pour l'éducation
Bureau international d'éducation de l'UNESCO (BIE)
Institut international de l'UNESCO pour la planification de l'éducation (IIPE)
Institut de l'UNESCO pour l'apprentissage tout au long de la vie (UIL)
Institut de l'UNESCO pour l'application des technologies de l'information à l'éducation (ITIE)
Institut international de l'UNESCO pour le renforcement des capacités en Afrique (IIRCA)
Institut international de l'UNESCO pour l'enseignement supérieur en Amérique latine et dans
les Caraïbes (IESALC)
Institut Mahatma Gandhi d'éducation pour la paix et le développement durable (MGIEP)
Total, Instituts de l'UNESCO pour l'éducation
II
-
82 622
-
-
-
819
38 339
-
-
COMMISSION OCÉANOGRAPHIQUE INTERGOUVERNEMENTALE
10 681
-
-
10 681
10 681
-
-
10 681
III
SCIENCES SOCIALES ET HUMAINES
25 162
286
-
25 448
25 448
-
-
25 448
IV
CULTURE
44 722
858
-
45 580
45 580
-
-
45 580
V
COMMUNICATION ET INFORMATION
23 552
286
-
23 838
23 838
-
-
23 838
8 123
-
-
8 123
8 123
-
-
8 123
Institut de statistique de l'UNESCO
Gestion des bureaux hors Siège
C.
Fonds
générateurs
de recettes
9 653
Direction
Direction générale
1.
2.
Évaluation et audit
Normes internationales et affaires juridiques
3.
4.
Éthique
TITRE II - PROGRAMMES ET SERVICES LIÉS AU PROGRAMME
Programmes
A.
I
ÉDUCATION
B.
FITOCA
(dépenses
d'appui au
programme
recouvrées)
80 403
4 564
142
85 109
84 967
-
142
85 109
Total, II.A
312 703
6 895
142
319 740
319 598
-
142
319 740
Total, II.B
4 105
1 564
4 990
8 171
19 464
1 605
39 898
336
6 789
1 545
447
9 117
2 931
2 931
4 105
1 900
11 780
9 716
22 395
2 052
51 946
4 105
1 900
7 397
9 716
19 464
2 052
44 633
2 931
2 931
4 105
1 900
11 780
9 716
22 395
2 052
51 946
13 210
13 210
384 896
377 441
4 382
Services liés au programme
Coordination et suivi de l'action en faveur de l'Afrique
1.
Coordination et suivi de l'action visant à appliquer la priorité Égalité des genres
2.
3
Planification stratégique
4
Gestion des connaissances à l'échelle de l'Organisation
Relations extérieures et information du public
5
6
Appui et coordination hors Siège
Programme de participation et bourses
13 210
TOTAL, TITRE II
365 811
16 012
3 072
4 382
4 382
-
3 072
13 210
384 896
TITRE III - SERVICES INTERNES
A.
Gestion des ressources humaines
28 877
648
B.
Gestion financière
12 372
4 025
C.
Gestion des services de soutien
27 394
-
D.
Infrastructure et opérations TIC
6 288
357
E.
Gestion de la sécurité et de la sûreté
-
29 525
23 638
5 887
-
29 525
657
17 054
10 710
6 345
-
17 054
33 264
60 658
27 394
722
7 368
4 627
2 741
-
60 658
7 368
3 834
13 681
9 847
3 834
13 681
TOTAL, TITRE III
84 779
5 030
38 477
128 286
76 216
14 973
37 098
128 286
TOTAL, TITRES I - III
501 027
22 632
41 549
565 208
497 820
27 218
40 170
565 208
9 847
Réserve pour les ajustements d'effectifs (reclassements et cessations de service par accord mutuel)
-
-
-
-
-
-
-
33 264
-
-
-
Réserve pour les engagements à long terme au titre de l'assurance-maladie après la cessation de
service (ASHI)
3 282
-
-
3 282
3 282
-
-
3 282
TITRE IV - REMBOURSEMENT D’EMPRUNTS POUR LA RÉNOVATION DES LOCAUX DU SIÈGE ET LE
BÂTIMENT DU BIE
12 186
-
-
12 186
12 186
-
-
12 186
TITRE V - AUGMENTATIONS PRÉVISIBLES DES COÛTS ET IMPRÉVUS
4 712
TOTAL, TITRES I - V
Absorption requise au titre du budget ordinaire
521 207
22 632
41 549
4 712
4 712
585 388
518 000
27 218
(3 207)
* Note: La nouvelle politique de recouvrement des coûts n'aura aucune incidence sur les contributions volontaires du Projet de 39 C/5 ni sur son déficit. Ces rubriques ne figurent donc pas dans le tableau ci-dessus.
L'Annexe met en évidence l'impact en se fondant sur le scénario budgétaire le plus réaliste, à savoir un budget ordinaire/plan de dépenses de 518 M$.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
40 170
4 712
585 388
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie IV (A)
PARIS, le 24 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE IV
QUESTIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES
Résumé
L’objet du présent document est d’informer les membres du Conseil
exécutif des progrès réalisés dans le suivi des décisions et résolutions
adoptées par le Conseil exécutif et la Conférence générale à leurs
sessions antérieures.
La Partie IV du présent document contient des informations sur les
questions ci-après relatives aux ressources humaines :
A.
Répartition géographique et équilibre entre les sexes au
sein du personnel du Secrétariat
B.
Progrès du groupe de travail sur l’assurance-maladie après
la cessation de service (ASHI) et recommandations de ce
dernier
C.
Rapport annuel (2016) de la Commission de la fonction
publique internationale (CFPI) : rapport de la Directrice
générale.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie IV (A)
PARIS, le 23 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE IV
QUESTIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES
Résumé
A.
Répartition géographique et équilibre entre les sexes au sein du
personnel du Secrétariat
En application des décisions 197 EX/5.V.A et 199 EX/5.III.A, la
Directrice générale soumet un rapport sur la situation de la répartition
géographique et de l’équilibre entre les sexes au sein du personnel du
Secrétariat, dans lequel figurent des éléments ventilés par secteur à
titre d’information.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 25.
201 EX/5 Partie IV (A)
A.
Répartition géographique et équilibre entre les sexes au sein du personnel du
Secrétariat
(Suivi des décisions 197 EX/5 (V, A) et 199 EX/5 (III, A)
Section I : répartition géographique au sein du personnel
1.
En application de la décision 199 EX/5 (III, A), la Directrice générale présente au Conseil
exécutif un rapport sur la situation de la répartition géographique du personnel du Secrétariat.
2.
Le principe de la répartition géographique s’applique au personnel du cadre organique recruté
sur le plan international occupant des postes dits géographiques, c’est-à-dire des postes
permanents financés au titre du Programme ordinaire de l’UNESCO, à l’exception des postes
linguistiques (cf. Note sur la méthodologie utilisée pour le calcul des quotas géographiques à
l’UNESCO).
Situation globale pour la période de janvier 2016 à janvier 2017
3.
En janvier 2017, l’UNESCO comptait 195 États membres, dont 160 (82 %) étaient représentés
au sein du Secrétariat.
4.
Le tableau 1 montre que 72 États membres (37 %) sont normalement représentés, 18 (9 %)
sont surreprésentés, 70 (36 %) sont sous-représentés et 35 (18 %) ne sont pas représentés. Une
liste détaillée de la situation par pays est jointe aux annexes I et II.
5.
Entre janvier 2016 et janvier 2017, la situation s’est nettement améliorée, le nombre total
d’États membres représentés ayant augmenté de 7 (passant ainsi de 153 (78 %) à 160 (82 %))
grâce au Programme des jeunes cadres. Une appréciation similaire peut être portée au nombre de
pays normalement représentés, qui augmente de 8 (de 64 à 72), et aux pays sous-représentés et
non représentés, qui passent respectivement de 72 à 70 et de 42 à 35. Le nombre de pays
surreprésentés augmente légèrement de 17 à 18.
Tableau 1
Évolution de la situation de la répartition géographique
entre janvier 2016 et janvier 2017
Nombre d’États membres
Janvier 2016
Janvier 2017
Variation du nombre
d’États membres
2016 - 2017
Normalement représentés
64 (33%)
72 (37%)
+8
Surreprésentés
17 (8%)
18 (9%)
+1
Sous-représentés
72 (37%)
70 (36%)
-2
Nombre total d’États membres représentés
153 (78%)
160 (82%)
+7
Non représentés
42 (22%)
35 (18%)
-7
195
195
-
Situation
Nombre total d’États membres
Progrès réalisés pour atteindre le taux visé de 85 % des États membres représentés
– évolution entre janvier 2010 et janvier 2017
6.
La Stratégie relative aux ressources humaines pour 2011-2016 fixait un objectif de 85 %
d’États membres représentés à l’horizon 2016. Le même objectif a été établi dans le cadre de la
nouvelle Stratégie relative aux ressources humaines pour 2017-2022. Depuis 2010, le niveau de
représentation a connu des variations par rapport au taux initial de 80 %, d’abord à la hausse
201 EX/5 Partie IV (A) – page 2
jusqu’en 2012, puis à la baisse entre 2012 et 2015 en raison des contraintes budgétaires : le faible
recours au recrutement externe s’est conjugué au départ de membres du personnel par accord
mutuel. Depuis 2016, la situation s’améliore et, en janvier 2017, le taux de représentation des États
membres a atteint les 82 %, soit une nette amélioration par rapport au taux de 78 % affiché en janvier
2016. Cette hausse s’explique par le recrutement de 16 jeunes cadres en 2016, dont 7 sont
originaires de pays non représentés.
Programme des jeunes cadres et autres mesures pour améliorer la répartition
géographique
7.
Le Programme des jeunes cadres constitue l’un des mécanismes les plus efficaces pour
améliorer la représentation géographique des États membres. Il est resté en place pendant de
nombreuses années à l’UNESCO, mais a été suspendu en 2012 en raison de la situation budgétaire
et du manque de postes disponibles. Il a été relancé en 2015, avec 16 postes géographiques de
classe P-1/P-2 réservés aux candidats des États membres non représentés et sous-représentés.
Suite à un appel à candidature auprès des commissions nationales pour l’UNESCO et à un
processus de sélection mené par le Bureau de la gestion des ressources humaines de concert avec
les secteurs et bureaux d’accueil, 16 candidats, répartis entre les six groupes régionaux, ont été
retenus pour le Programme dont 7 originaires de pays non représentés et 9, de pays sousreprésentés. Parmi les 16 candidats, 11 sont des femmes et 5, des hommes. Les jeunes cadres ont
pour la plupart été affectés aux secteurs de programme.
8.
Parmi les autres initiatives mises en place en 2016 pour élargir le vivier de candidats potentiels
des pays non représentés et sous-représentés aux recrutements externes, citons les programmes
de stages parrainés (République populaire de Chine et Singapour), les missions de sensibilisation 1
et les salons de l’emploi et des carrières 2. Des réunions d’information ad hoc sur les meilleurs
moyens de rassembler et soumettre les candidatures qualifiées ont également été organisées avec
certaines commissions nationales et délégations permanentes.
9.
Depuis la fin de 2016, afin d’atteindre un plus grand nombre de candidats, les vacances de
poste à l’UNESCO sont publiées sur UNjobfinder, l’un des sites Web les plus consultés par les
candidats qui recherchent un emploi dans les organisations internationales. Des annonces de poste
1
2
Notamment en Azerbaïdjan, à Oman et en République populaire de Chine.
ENA (programme pour les étudiants internationaux).
201 EX/5 Partie IV (A) – page 3
ont également été publiées de manière ponctuelle par l’intermédiaire de Terra Firma, une société
spécialisée dans la communication de recrutement à l’international.
10. L’amendement relatif à l’annonce des postes, apporté en novembre 2015 par la Conférence
générale à l’article 4.4 du Statut du personnel, favorisera en outre l’amélioration de la répartition
géographique. En effet, il permet aux candidats externes de se présenter à tous les postes vacants
du Secrétariat en même temps que les membres du personnel en activité (auparavant, les postes
autres que ceux de directeur devaient d’abord être publiés en interne).
11. Le Plan d’action pour l’amélioration de la répartition géographique a pris fin en 2016. Dans le
cadre de la Stratégie relative aux ressources humaines qui sera soumise à la Conférence générale
à sa 39e session, le Secrétariat a élaboré un nouveau Plan d’action pour la période 2017-2022, qui
définit des mesures concrètes afin d’améliorer la répartition géographique en son sein, y compris
aux postes de direction.
Répartition géographique par groupe régional
12. Le principe des quotas individuels pour chaque État membre est le seul critère officiel de
l’Organisation. La présentation de la situation par groupe régional dans le présent rapport n’est
utilisée qu’à titre indicatif. L’indice pour les groupes régionaux est calculé en additionnant les valeurs
minimale et maximale de la fourchette définie pour chaque État membre appartenant au groupe
régional concerné.
13. Comme le montre le tableau 3, tous les groupes régionaux ont progressé, à l’exception du
Groupe V(b). Les Groupes III et V(a) ont respectivement augmenté de 7 et 8 unités. Quatre groupes
se trouvent en-deçà de l’indice minimum : les Groupes II, III, IV, rejoints par le Groupe V(b), qui a
perdu 3 unités et se situe désormais lui aussi en-dessous de l’indice minimum. Les Groupes I et
V(a) se maintiennent dans les limites de l’indice.
Tableau 3
Evolution de la répartition géographique par groupe régional depuis janvier 2016
Groupes
régionaux*
Indice janvier 2017
janv-16
janv-17
Variation entre
janvier 2016 et
janvier 2017
Situation
en janvier 2017
Dans les limites de l'indice
Min.
Max.
Groupe I
170
284
220 (37%)
226 (37%)
6
Groupe II
62
113
54 (9%)
56 (9%)
2
Groupe III
83
157
58 (10%)
65 (11%)
7
Groupe IV
156
277
115 (20%)
119 (20%)
4
Groupe V(a)
97
191
92 (16%)
100 (16%)
8
Dans les limites de l'indice
Groupe V(b)
46
82
47 (8%)
44 (7%)
-3
En-deçà de l'indice
minimum
586
610
24
Total
(*)
En-deçà de l'indice
minimum
En-deçà de l'indice
minimum
En-deçà de l'indice
minimum
Groupes électoraux : Groupe I : Europe et Amérique du Nord ; Groupe II : Europe orientale ; Groupe III :
GRULAC ; Groupe IV : ASPAC ; Groupe V(a) : Afrique et Groupe V(b) : États arabes
14. Le tableau 4 montre qu’il y a des pays non représentés et sous-représentés dans tous les
groupes régionaux, y compris ceux qui se situent dans les limites de l’indice. Le Groupe IV compte
le plus grand nombre d’États membres non représentés et sous-représentés (28), suivi du
Groupe V(a) et du Groupe III (23 et 20 pays respectivement). Les Groupes II et V(b) comptent
chacun 12 États membres non représentés ou sous-représentés, tandis que le Groupe I en
rassemble 10.
201 EX/5 Partie IV (A) – page 4
Tableau 4
Nombre d'États membres non représentés et sous-représentés
au sein de chaque groupe régional en janvier 2017
Total, États
membres
Nombre et % d'États
membres non
représentés et
sous-représentés
Groupe I
27
10 (37%)
Groupe II
25
12 (48%)
Groupe III
33
20 (61%)
Groupe IV
44
28 (64%)
Groupe V(a)
47
23 (49%)
Groupe V(b)
19
12 (63%)
Total
195
105 (54%)
Groupes
régionaux*
(*) Groupes électoraux : Groupe I : Europe et Amérique du Nord ; Groupe II : Europe orientale ; Groupe III :
GRULAC ; Groupe IV : ASPAC ; Groupe V(a) : Afrique et Groupe V(b) : États arabes
Représentation des groupes régionaux pour les postes de directeur et de rang plus élevé
15. Le nombre de directeurs occupants des postes géographiques est passé de 58 à 59 (+ 1)
entre janvier 2016 et janvier 2017. Au cours de cette période, les Groupes IV et V(a) ont gagné
2 directeurs, tandis que le Groupe I en a perdu 2 et le Groupe V(b), 1. Le nombre de directeurs est
resté le même dans les Groupes II et III.
Tableau 5
Répartition géographique par groupe régional* pour les postes de directeur et de rang plus élevé
Directeurs et rangs plus élevés
Groupes
régionaux
Janvier 2016
Janvier 2017
Variation
entre janv. 2016 et
janv. 2017
Groupe I
25 (43%)
23 (39%)
-2
-
Groupe II
2 (3%)
2 (3%)
Groupe III
9 (16%)
9 (15%)
-
Groupe IV
9 (16%)
11 (19%)
+2
Groupe V(a)
7 (12%)
9 (15%)
+2
Groupe V(b)
6 (10%)
5 (9%)
-1
58
59
+1
Total
*
Groupes électoraux : Groupe I : Europe et Amérique du Nord ; Groupe II : Europe orientale ;
Groupe III : GRULAC ; Groupe IV : ASPAC ; Groupe V(a) : Afrique ; Groupe V(b) : États arabes.
Représentation des groupes régionaux au sein du personnel des secteurs de programme
16. Les renseignements ci-dessous sont fournis à titre d’information uniquement, conformément
à la décision du Conseil exécutif invitant la Directrice générale à inclure dans son rapport « des
éléments ventilés par secteur en ce qui concerne la situation de la répartition géographique et de
l’équilibre entre les sexes au sein du personnel du Secrétariat ». Comme l’indique le tableau 6, la
répartition géographique au sein des secteurs de programme se présente comme exposé ci-après.
201 EX/5 Partie IV (A) – page 5
17. Globalement, la représentation des groupes régionaux au sein des secteurs de programme
reflète la répartition géographique au sein de l’UNESCO dans son ensemble, avec quelques
variations d’un secteur à l’autre. Le Groupe I est le plus représenté dans tous les secteurs, sauf dans
le Secteur de l’éducation où le Groupe IV prédomine.
Tableau 6
Répartition géographique par groupe régional* dans les secteurs de programme
(au Siège et hors Siège)
Secteurs de programme
UNESCO
Groupe
V(a)
16%
Groupe
IV
20%
*
Groupe
V(b)
7%
Groupe
III
11%
Groupe I
37%
Groupe
II
9%
Groupes électoraux : Groupe I : Europe et Amérique du Nord ; Groupe II : Europe orientale ;
Groupe III : GRULAC ; Groupe IV : ASPAC ; Groupe V(a) : Afrique ; Groupe V(b) : États arabes.
Section II : équilibre entre les sexes au sein du personnel
18. On trouvera dans la présente section une mise à jour de la situation de l’équilibre entre les
sexes au sein du Secrétariat, ainsi qu’un rapport d’étape sur l’application du Plan d’action de
l’UNESCO pour la parité entre les sexes 3, qui a pour but d’arriver d’ici à 2015 à ce que 50 % de
femmes occupent des postes de la classe D-1 et de rang plus élevé. Un nouveau plan d’action pour
2017-2022 a été élaboré dans le cadre de la stratégie des ressources humaines et sera présenté à
la Conférence générale à sa 39e session.
19. Le nombre de personnes pris en compte dans cette partie du rapport est plus important que
celui qui est pris en compte pour le rapport sur la répartition géographique, car les données ventilées
par sexe comprennent tous les membres du personnel recrutés dans le cadre d’un engagement de
durée définie, quelle que soit la source du financement des postes, alors que les données sur la
répartition géographique ne concernent que les membres du personnel occupant des postes
géographiques relevant du Programme ordinaire. Ainsi, les données ventilées par sexe
comprennent également les postes financés par des fonds extrabudgétaires, comme ceux des
instituts de catégorie 1.
Rapport d’étape : équilibre entre les sexes dans les postes de directeur et de rang plus élevé
20. La situation a continué de progresser en 2016, avec une augmentation de 3 points de
pourcentage du nombre de femmes occupant des postes de direction, qui est passé de 44 % à
47 %, c’est-à-dire une valeur proche de l’objectif de parité. Cela s’explique en grande partie par le
recrutement de femmes occupant des postes de direction et par les départs à la retraite d’hommes
occupant ces postes. Il convient de noter que si les hommes sont majoritaires au niveau des ADG,
les postes de classe D-2 sont principalement occupés par des femmes (73 %).
3
Cf. 179 EX/5 Partie I (VI).
201 EX/5 Partie IV (A) – page 6
Tableau 7
Équilibre entre les sexes dans les postes de direction, par classe
de janvier 2016 à janvier 2017 (Programme ordinaire et fonds extrabudgétaires)
DDG
ADG
D-2
D-1
F
2
12
17
%F
33%
67%
38%
janv-16
%H
H
100%
1
67%
4
33%
6
62%
28
Total
31
44%
39
56%
Total
1
6
18
45
70
F
2
11
20
%F
25%
73%
43%
janv-17
%H
H
100%
1
75%
6
27%
4
57%
26
33
47%
37
53%
Total
1
8
15
46
70
Différence
%F
-8%
6%
5%
3%
Équilibre entre les sexes parmi le personnel du cadre organique et de rang plus élevé
21. En janvier 2017, l’objectif de parité était atteint parmi le personnel du cadre organique et de
rang plus élevé (P/D). Les femmes sont particulièrement bien représentées aux niveaux inférieurs,
avec 61 % des effectifs pour les classes P-1/P-2 et 52 % pour la classe P-3. Dans les classes
P-4/P-5, on compte respectivement 47 % et 34 % de femmes.
Tableau 8
Équilibre entre les sexes dans les postes du cadre organique, par classe
Programme ordinaire et fonds extrabudgétaires (janvier 2016 – janvier 2017)
janv-16
%H
100%
67%
33%
62%
56%
Total
1
6
18
45
70
439
64%
52%
48%
38%
49%
123
235
319
222
899
478
49%
969
F
%F
H
DDG
-
-
1
ADG
2
33%
4
D-2
12
67%
6
D-1
17
38%
28
Total D
31
44%
39
P-5
44
36%
79
P-4
113
48%
122
P-3
166
52%
153
P-2/P-1
137
62%
85
Total P
460
51%
Total D/P
491
51%
%H
100%
75%
27%
57%
53%
Total
1
8
15
46
70
Différence
%F
-8%
6%
5%
3%
451
66%
53%
48%
39%
49%
134
230
318
231
913
-2%
-1%
-1%
-
488
50%
983
-1%
Janvier 2017
F
%F
H
-
-
1
2
25%
6
11
73%
4
20
43%
26
33
47%
37
46
34%
88
108
47%
122
166
52%
152
142
61%
89
462
51%
495
50%
201 EX/5 Partie IV (A) – page 7
22. En janvier 2017, l’objectif de parité était atteint dans les secteurs ED (60 %), CLT (59 %) et
SHS (57 %), tandis que la parité représentait respectivement 44 % et 41 % dans les secteurs SC et
CI, et 14 % au sein de la COI.
Tableau 9
Parité entre les sexes aux postes du cadre organique et de direction (P/D)
dans les secteurs de programme*
Programme ordinaire et fonds extrabudgétaires (janvier 2017)
60%
59%
57%
Parité entre
les sexes
41%
44%
14%
ED
*
SC
COI
SHS
CLT
CI
Instituts et centres de catégorie 1 non inclus.
CONCLUSION
23. Au total, 160 États membres sont représentés au sein du Secrétariat (soit 82 % des États
membres). Des efforts soutenus devront être consentis au cours du prochain exercice biennal pour
atteindre l’objectif des 85 %, en coopération avec les États membres et les commissions nationales,
notamment concernant les activités d’information. Le nouveau plan d’action pour l’amélioration de
la répartition géographique, qui fait partie intégrante de la stratégie des ressources humaines pour
2017-2022, prévoit diverses mesures à cet égard.
24. En janvier 2017, l’objectif de parité était atteint pour les postes du cadre organique et de rang
supérieur (P/D). Des progrès décisifs ont été accomplis au niveau des postes de direction : 47 %
d’entre eux étaient occupés par des femmes en janvier 2017, c’est-à-dire une valeur proche de
l’objectif de parité. Le départ à la retraite de 9 hommes à des postes de direction d’ici la fin de 2017
sera l’occasion de continuer d’améliorer l’équilibre entre les sexes, tandis que les efforts se
poursuivront afin d’atteindre l’objectif de parité. Un nouveau plan d’action a été élaboré en étroite
coopération avec la Division pour l’égalité des genres, dans le cadre de la nouvelle stratégie des
ressources humaines pour 2017-2022.
201 EX/5 Partie IV (A) – page 8
Projet de décision
25.
Le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant ses décisions 197 EX/5.V.A et 199 EX/5.III.A,
2.
Prend note des renseignements fournis par la Directrice générale concernant la situation
de la répartition géographique et de l’équilibre entre les sexes au sein du personnel en
janvier 2017 ;
3.
Invite la Directrice générale à lui présenter, à sa 204e session, une note d’information
sur la situation de la répartition géographique au sein du personnel du Secrétariat ainsi
que sur la réalisation de la parité entre les sexes aux postes de rang supérieur ;
4.
Invite également la Directrice générale à soumettre à la Conférence générale, à sa
39e session, un rapport complet sur la situation de la répartition géographique et
l’équilibre entre les sexes au sein du personnel du Secrétariat, ainsi que sur les mesures
prises pour remédier au déséquilibre.
201 EX/5 Partie IV (A)
Annexe I
ANNEXE I
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE PAR ÉTAT MEMBRE ET PAR CLASSE
(JANVIER 2017)
États membres
Sigle DDG ADG D2 D1
P5
P4
P3
P2 P1 Total
Max. Min.
Situation
1 Afghanistan
AFG
0
0
0
0
0
0
2
0
0
2
4
2
=
2 Albanie
ALB
0
0
0
1
0
1
0
0
0
2
4
2
=
3 Algérie
DZA
0
0
0
0
1
0
0
3
0
4
4
3
=
4 Andorre
AND
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
5 Angola
AGO
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
6 Antigua-et-Barbuda
ATG
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
7 Argentine
ARG
0
0
0
0
2
1
1
2
0
6
7
4
=
8 Arménie
ARM
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
9 Australie
AUS
0
0
1
1
1
1
2
1
0
7
11
7
=
10 Autriche
AUT
0
0
0
0
1
2
0
1
0
4
6
4
=
11 Azerbaïdjan
AZE
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
12 Bahamas
BHS
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
13 Bahreïn
BHR
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
14 Bangladesh
BGD
0
0
0
0
0
0
2
1
0
3
5
3
=
15 Barbade
BRB
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
16 Bélarus
BLR
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
4
2
-
17 Belgique
BEL
0
0
1
0
3
1
3
0
0
8
6
4
+
18 Belize
BLZ
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
19 Bénin
BEN
0
0
0
0
0
1
1
2
0
4
4
2
=
20 Bhoutan
BTN
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
21 Bolivie (État plurinational de)
BOL
0
0
0
0
0
0
2
0
0
2
4
2
=
22 Bosnie-Herzégovine
BIH
0
0
0
0
0
0
1
1
0
2
4
2
=
23 Botswana
BWA
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
24 Brésil
BRA
0
0
0
2
0
1
2
2
0
7
17
10
-
25 Brunéi Darussalam
BRN
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
26 Bulgarie
BGR
0
0
0
0
2
2
2
1
0
7
4
2
+
27 Burkina Faso
BFA
0
0
0
1
2
0
2
0
0
5
4
2
+
28 Burundi
BDI
0
0
0
0
0
3
0
1
0
4
4
2
=
29 Cabo Verde
CPV
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
30 Cambodge
KHM
0
0
0
0
1
0
0
1
0
2
4
2
=
31 Cameroun
CMR
0
0
0
1
0
2
2
1
0
6
4
2
+
32 Canada
CAN
0
0
0
1
3
6
1
3
0
14
13
8
+
33 République centrafricaine
CAF
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
34 Tchad
TCD
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
35 Chili
CHL
0
0
0
0
0
1
1
0
0
2
5
3
-
36 Chine
CHN
0
1
0
1
3
3
1
2
0
11
39
23
-
37 Colombie
COL
0
0
0
0
0
3
1
0
0
4
5
3
=
38 Comores
COM
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
4
2
-
39 Congo
COG
0
1
0
0
0
1
2
0
0
4
4
2
=
40 Iles Cook
COK
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
41 Costa Rica
CRI
0
0
0
1
0
1
0
0
0
2
4
2
=
42 Côte d'Ivoire
CIV
0
0
0
0
0
1
1
1
0
3
4
2
=
43 Croatie
HRV
0
0
0
0
0
1
1
0
0
2
4
2
=
44 Cuba
CUB
0
0
0
0
1
2
0
1
0
4
4
2
=
45 Chypre
CYP
0
0
0
0
0
0
1
1
0
2
4
2
=
46 Tchéquie
CZE
0
0
0
0
1
0
1
1
0
3
5
3
=
201 EX/5 Partie IV (A)
Annexe I – page 2
États membres
République populaire démocratique
de Corée
République démocratique du
48
Congo
49 Danemark
47
50 Djibouti
Sigle DDG ADG D2 D1
P5
P4
P3
P2 P1 Total
Max. Min.
Situation
PRK
0
0
0
0
1
1
0
0
0
2
4
2
=
COD
0
0
0
0
0
1
1
1
0
3
4
2
=
DNK
0
0
0
1
3
3
0
0
0
7
5
3
+
DJI
0
0
0
0
1
1
0
0
0
2
4
2
=
51 Dominique
DMA
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
52 République dominicaine
DOM
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
53 Equateur
ECU
0
0
0
0
1
0
1
1
0
3
4
2
=
54 Egypte
EGY
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
5
3
-
55 El Salvador
SLV
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
56 Guinée équatoriale
GNQ
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
57 Erythrée
ERI
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
58 Estonie
EST
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
4
2
-
59 Ethiopie
ETH
1
0
0
0
0
1
2
1
1
6
4
3
+
60 Fidji
FJI
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
61 Finlande
FIN
0
0
0
0
1
3
0
0
0
4
5
3
=
62 France
FRA
0
1
1
3
7
12
16
8
0
48
20
12
+
63 Gabon
GAB
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
64 Gambie
GMB
0
0
1
0
2
0
0
2
0
5
4
2
+
65 Géorgie
GEO
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
66 Allemagne
DEU
0
0
2
0
4
6
7
1
0
20
24
15
=
67 Ghana
GHA
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
4
2
-
68 Grèce
GRC
0
0
0
0
0
0
3
2
0
5
5
3
=
69 Grenade
GRD
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
70 Guatemala
GTM
0
1
0
0
0
0
0
0
0
1
4
2
-
71 Guinée
GIN
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
72 Guinée-Bissau
GNB
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
73 Guyana
GUY
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
74 Haïti
HTI
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
75 Honduras
HND
0
0
0
0
0
1
0
1
0
2
4
2
=
76 Hongrie
HUN
0
0
0
0
1
0
0
1
0
2
4
2
=
77 Islande
ISL
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
78 Inde
IND
0
0
0
3
3
4
0
1
0
11
15
9
=
79 Indonésie
IDN
0
0
0
0
0
0
2
0
0
2
7
4
-
80 Iran, République islamique d'
IRN
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
6
3
-
81 Iraq
IRQ
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
3
-
82 Irlande
IRL
0
0
0
0
4
0
2
0
0
6
5
3
+
83 Israël
ISR
0
0
0
0
0
2
1
0
0
3
5
3
=
84 Italie
ITA
0
0
0
3
8
5
5
1
0
22
16
10
+
85 Jamaïque
JAM
0
0
0
0
0
0
1
1
0
2
4
2
=
86 Japon
JPN
0
0
0
1
4
8
15
1
0
29
35
21
=
87 Jordanie
JOR
0
1
0
1
0
1
0
1
0
4
4
2
=
88 Kazakhstan
KAZ
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
3
-
89 Kenya
KEN
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
90 Kiribati
KIR
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
91 Koweït
KWT
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
3
O
92 Kirghizistan
KGZ
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
République démocratique populaire
93
lao
LAO
0
0
0
0
0
1
1
0
0
2
4
2
=
94 Lettonie
LVA
0
0
0
0
0
0
2
0
0
2
4
2
=
95 Liban
LBN
0
0
0
0
2
3
1
0
0
6
4
2
+
96 Lesotho
LSO
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
201 EX/5 Partie IV (A)
Annexe I – page 3
États membres
Sigle DDG ADG D2 D1
P5
P4
P3
P2 P1 Total
Max. Min.
Situation
97 Libéria
LBR
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
98 Libye
LBY
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
99 Lituanie
LTU
0
0
0
0
0
1
2
0
0
3
4
2
=
100 Luxembourg
LUX
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
101 Madagascar
MDG
0
0
0
0
1
0
1
0
0
2
4
2
=
102 Malawi
MWI
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
4
2
-
103 Malaisie
MYS
0
0
0
0
0
2
2
0
0
4
5
3
=
104 Maldives
MDV
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
105 Mali
MLI
0
0
0
0
0
1
1
0
0
2
4
2
=
106 Malte
MLT
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
107 Iles Marshall
MHL
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
108 Mauritanie
MRT
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
109 Maurice
MUS
0
0
0
0
1
1
1
0
0
3
4
2
=
110 Mexique
MEX
0
0
0
2
2
0
3
2
0
9
9
5
=
111 Micronésie (Etats fédérés de)
FSM
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
112 Monaco
MCO
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
113 Mongolie
MNG
0
0
0
1
0
0
1
0
0
2
4
2
=
114 Monténégro
MNE
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
115 Maroc
MAR
0
0
0
0
0
4
2
1
0
7
4
2
+
116 Mozambique
MOZ
0
0
0
2
2
0
0
0
0
4
4
2
=
117 Myanmar
MMR
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
118 Namibie
NAM
0
0
0
0
0
0
1
1
0
2
4
2
=
119 Nauru
NRU
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
120 Népal
NPL
0
0
0
0
0
3
2
1
0
6
4
2
+
121 Pays-Bas
NLD
0
0
0
3
1
2
2
1
0
9
8
5
+
122 Nouvelle-Zélande
NZL
0
0
0
0
1
0
1
1
0
3
4
3
=
123 Nicaragua
NIC
0
0
0
1
0
0
1
0
0
2
4
2
=
124 Niger
NER
0
0
0
0
2
0
1
1
0
4
4
2
=
125 Nigéria
NGA
0
0
0
0
0
1
2
0
0
3
6
3
=
126 Nioué
NIU
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
127 Norvège
NOR
0
0
0
1
0
3
1
0
0
5
6
4
=
128 Oman
OMN
0
0
0
1
0
0
0
0
1
2
4
2
=
129 Pakistan
PAK
0
0
0
0
1
1
1
1
0
4
5
3
=
130 Palaos
PLW
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
131 Palestine
PSE
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
132 Panama
PAN
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
133 Papouasie-Nouvelle-Guinée
PNG
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
134 Paraguay
PRY
0
0
0
0
0
0
0
0
1
1
4
2
-
135 Pérou
PER
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
3
-
136 Philippines
PHL
0
0
0
0
1
1
0
2
0
4
5
3
=
137 Pologne
POL
0
0
0
0
1
0
2
0
0
3
6
4
-
138 Portugal
PRT
0
0
0
0
0
1
1
1
0
3
5
3
=
139 Qatar
QAT
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
3
-
140 République de Corée
KOR
0
0
1
1
1
0
5
1
0
9
10
6
=
141 République de Moldova
MDA
0
0
0
0
0
1
0
1
0
2
4
2
=
142 Roumanie
ROU
0
0
0
0
0
2
2
1
0
5
4
3
+
143 Fédération de Russie
RUS
0
1
0
0
2
2
1
1
0
7
14
9
-
144 Rwanda
RWA
0
0
0
1
0
0
0
0
0
1
4
2
-
145 Saint-Kitts-et-Nevis
KNA
0
0
0
0
0
1
1
0
0
2
4
2
=
146 Sainte-Lucie
LCA
0
0
0
1
0
0
0
2
0
3
4
2
=
147 Saint-Vincent-et-les Grenadines
VCT
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
201 EX/5 Partie IV (A)
Annexe I – page 4
États membres
Sigle DDG ADG D2 D1
P5
P4
P3
P2 P1 Total
Max. Min.
Situation
148 Samoa
WSM
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
149 Saint-Marin
SMR
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
150 Sao Tomé-et-Principe
STP
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
151 Arabie saoudite
SAU
0
0
0
1
0
0
0
1
0
2
7
4
-
152 Sénégal
SEN
0
0
0
0
1
1
2
0
0
4
4
2
=
153 Serbie
SRB
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
154 Seychelles
SYC
0
0
0
0
0
2
1
0
0
3
4
2
=
155 Sierra Leone
SLE
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
156 Singapour
SGP
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
5
3
-
157 Slovaquie
SVK
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
158 Slovénie
SVN
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
4
2
-
159 Iles Salomon
SLB
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
160 Somalie
SOM
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
161 Afrique du Sud
ZAF
0
0
1
0
0
2
1
1
0
5
5
3
=
162 Soudan du Sud
SSD
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
163 Espagne
ESP
0
0
0
0
6
3
3
3
0
15
12
7
+
164 Sri Lanka
LKA
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
165 Soudan
SDN
0
0
0
0
1
0
0
0
0
1
4
2
-
166 Suriname
SUR
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
167 Swaziland
SWZ
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
168 Suède
SWE
0
0
0
0
0
2
0
0
0
2
7
4
-
169 Suisse
CHE
0
1
0
0
1
0
1
0
0
3
7
4
-
170 République arabe syrienne
SYR
0
0
0
0
2
0
1
0
0
3
4
2
=
171 Tadjikistan
TJK
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
172 Thaïlande
THA
0
0
0
0
0
0
0
1
0
1
5
3
-
MKD
0
0
0
0
1
1
0
0
0
2
4
2
=
174 Timor-Leste
TLS
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
175 Togo
TGO
0
0
0
0
1
1
0
0
0
2
4
2
=
176 Tonga
TON
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
177 Trinité-et-Tobago
TTO
0
0
0
0
0
1
0
1
0
2
4
2
=
178 Tunisie
TUN
0
0
1
0
1
1
5
1
0
9
4
2
+
179 Turquie
TUR
0
0
1
0
0
1
0
1
0
3
7
4
-
180 Turkménistan
TKM
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
181 Tuvalu
TUV
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
182 Ouganda
UGA
0
0
0
0
0
0
3
0
0
3
4
2
=
183 Ukraine
UKR
0
0
0
0
0
0
3
1
0
4
4
3
=
184 Emirats Arabes Unis
ARE
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
6
3
O
Royaume-Uni de Grande-Bretagne
185
et d'Irlande du Nord
GBR
0
0
2
0
7
1
5
1
1
17
18
11
=
186 République-Unie de Tanzanie
TZA
0
0
0
0
0
1
0
0
0
1
4
2
-
187 Etats-Unis d'Amérique
USA
0
0
0
2
5
7
8
1
0
23
76
46
-
188 Uruguay
URY
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
189 Ouzbékistan
UZB
0
0
0
0
0
1
1
0
0
2
4
2
=
190 Vanuatu
VUT
0
0
0
0
0
0
0
0
0
0
4
2
O
VEN
0
0
0
1
0
0
0
0
0
1
6
3
-
192 Viet Nam
VNM
0
0
0
0
0
1
2
1
0
4
4
3
=
193 Yémen
YEM
0
0
0
0
0
0
1
0
0
1
4
2
-
194 Zambie
ZMB
0
0
0
0
0
0
1
1
0
2
4
2
=
195 Zimbabwe
ZWE
0
0
0
0
0
0
2
1
0
3
4
2
=
1
7
12
39 110 155 186 96
4
610
173
191
ex-République yougoslave de
Macédoine
Venezuela (République
bolivarienne du)
201 EX/5 Partie IV (A)
Annexe II
ANNEXE II (JANVIER 2017)
Bélarus
Estonie
Groupe II
Groupe II
Népal
Bosnie-Herzégovine
Croatie
Tchéquie
Hongrie
Lettonie
Non représentés
Groupe II Groupe I
Groupe I
Autriche
Chypre
Finlande
Allemagne
Grèce
Israël
Norvège
Portugal
Andorre
Luxembourg
Saint-Marin
Suède
Suisse
Turquie
Etats-Unis d'Amérique
Azerbaïdjan
Albanie
Islande
Malte
Monaco
Arménie
Tadjikistan
El Salvador
Guyana
Haïti
Slovénie
Saint-Vincent-et-les
Grenadines
Suriname
Brunéi Darussalam
Kiribati
Iles Marshall
Micronésie (Etats
fédérés de)
Nauru
Antigua-et-Barbuda
Nioué
Géorgie
Monténégro
Pologne
Fédération de Russie
Serbie
Slovaquie
Maroc
Ouzbékistan
Barbade
Tunisie
Argentine
Belize
Iles Salomon
Bolivie (État plurinational de)
Colombie
Costa Rica
Cuba
Equateur
Honduras
Jamaïque
Brésil
Chili
Dominique
République dominicaine
Grenade
Guatemala
Panama
Sri Lanka
Timor-Leste
Tonga
Tuvalu
Vanuatu
Angola
Cabo Verde
République
centrafricaine
Tchad
Guinée équatoriale
Mexique
Paraguay
Nicaragua
Saint-Kitts-et-Nevis
Pérou
Uruguay
Venezuela (République
bolivarienne du)
Bhoutan
Chine
Iles Cook
Fidji
Indonésie
Iran, République
islamique d'
Kazakhstan
Kirghizistan
Sainte-Lucie
République populaire démocratique
de Corée
Inde
Japon
République démocratique populaire
lao
Malaisie
Mongolie
Groupe IV
Trinité-et-Tobago
Afghanistan
Australie
Bangladesh
Cambodge
Maldives
Myanmar
Papouasie-NouvelleGuinée
Groupe Va
Bahamas
Palaos
Samoa
Lesotho
Groupe Vb
Gambie
Groupe III
Ethiopie
Groupe IV
Liban
Lituanie
République de Moldova
ex-République yougoslave de
Macédoine
Ukraine
Groupe III
Groupe Va
Sous-représentés
Groupe III
Roumanie
Cameroun
Normalement représentés
Royaume-Uni de Grande-Bretagne
et d'Irlande du Nord
Bulgarie
Burkina Faso
Groupe Vb
Groupe I
Belgique
Canada
Danemark
France
Irlande
Italie
Pays-Bas
Espagne
Groupe IV
Groupe IV
Groupe II
Groupe I
Surreprésentés
Soudan du Sud
Bahreïn
Koweït
Mauritanie
Émirats arabes unis
201 EX/5 Partie IV (A)
Annexe II – page 2
Groupe Va
Normalement représentés
Sous-représentés
Nouvelle-Zélande
Pakistan
Philippines
République de Corée
Viet Nam
Bénin
Burundi
Congo
Côte d'Ivoire
République démocratique du Congo
Djibouti
Madagascar
Mali
Maurice
Mozambique
Namibie
Niger
Nigéria
Singapour
Thaïlande
Turkménistan
Botswana
Comores
Erythrée
Gabon
Ghana
Guinée
Guinée-Bissau
Kenya
Libéria
Malawi
Rwanda
Sao Tomé-et-Principe
Sierra Leone
Somalie
Swaziland
République-Unie de
Tanzanie
Egypte
Groupe Va
Surreprésentés
Groupe Vb
18
Afrique du Sud
Togo
Ouganda
Zambie
Zimbabwe
Algérie
Jordanie
Oman
République arabe syrienne
72
Groupe Vb
Sénégal
Seychelles
Non représentés
Iraq
Libye
Palestine
Qatar
Arabie saoudite
Soudan
Yémen
70
Total : 195
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
35
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie IV (B)
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE IV
QUESTIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES
Résumé
B.
Progrès du groupe de travail sur l’assurance-maladie après la
cessation de service (ASHI) et recommandations de ce dernier
À sa 199e session, le Conseil exécutif a prié la Directrice générale de
lui rendre compte à sa 201e session des nouvelles avancées du
groupe de travail sur l’assurance-maladie après la cessation de
service (ASHI), ainsi que de présenter les recommandations de ce
dernier en vue d’une éventuelle application à l’UNESCO.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 22.
201 EX/5 Partie IV (B)
B.
Progrès du groupe de travail sur l’assurance-maladie après la cessation de service
(ASHI) et recommandations de ce dernier
(Suivi de la décision 199 EX/5 (III, B)
1.
À sa 68e session, l’Assemblée générale des Nations Unies a prié le Secrétaire général de
réaliser une étude des régimes d’assurance-maladie actuellement proposés au personnel actif et
aux retraités des organismes des Nations Unies, de chercher tous les moyens de gagner en
efficacité et de maîtriser les coûts, et de lui faire rapport à sa 70e session (68/244).
2.
À sa 70e session, l’Assemblée générale des Nations Unies a examiné le rapport du Secrétaire
général sur la gestion des charges à payer au titre de l’assurance-maladie (A/70/590, 4 décembre
2015), qui contient une vue d’ensemble et une analyse des régimes d’assurance-maladie appliqués
dans l’ensemble du système des Nations Unies, qui couvrent les fonctionnaires et anciens
fonctionnaires ainsi que les membres de leur famille.
3.
Le rapport du Secrétaire général s’appuie largement sur les travaux du groupe de travail
interinstitutions des Nations Unies sur l’ASHI, qui se compose de représentants de 18 organismes
du système des Nations Unies : la FAO, l’AIEE, l’OIT, l’UIT, le PNUD, l’UNESCO, l’UNFPA,
l’UNHCR, ONU-Siège, l’UNICEF, l’ONUDI, la CCPPNU, l’ONUG, ONU-Femmes, le PAM, l’OMS,
l’OMPI et l’OMC. Des représentants de fédérations de fonctionnaires – le CCASPI, la FAAFI et la
FICSA – participent également aux travaux du groupe de travail.
4.
Le groupe de travail a procédé à une analyse qualitative et quantitative dans l’ensemble du
système des Nations Unies afin de rassembler des informations relatives aux régimes d’assurancemaladie. L’étude a donné une vue d’ensemble des systèmes actuels d’assurance-maladie ainsi que
de l’assurance-maladie après la cessation de service, notamment les charges à payer à ce titre et
leur financement.
5.
Le rapport du Secrétaire général a été examiné par le Comité consultatif pour les questions
administratives et budgétaires (CCQAB). Les conclusions et les recommandations formulées dans
le rapport du Comité (A/70/7/Add.42) ont été entérinées par l’Assemblée générale par sa résolution
du 1er avril 2016 portant sur des Questions spéciales relatives au budget-programme de l’exercice
biennal 2016-2017 (A/RES/70/248 B).
6.
Le groupe de travail a soumis sept recommandations (document A/70/590) à l’examen de
l’Assemblée générale (l’intégralité du rapport figure à l’adresse suivante : http://www.un.org/
ga/search/view_doc.asp?symbol=A/70/590&referer=http://www.google.fr/url?sa=t&Lang=F).
Recommandation 1 : négociations collectives avec les tiers administrateurs
7.
Les organisations du système des Nations Unies devraient négocier avec les tiers
administrateurs afin d’obtenir les meilleurs tarifs pour les services administratifs et l’accès au réseau
de prestataires. Afin de faciliter les négociations, elles devraient examiner la possibilité de créer et
de gérer une base de données commune dans laquelle elles verseraient les données
démographiques et des renseignements concernant les différents régimes, une synthèse des
données concernant les demandes de remboursement, des renseignements concernant les
dispositions des accords conclus avec les tiers administrateurs, les données relatives aux dépenses
de personnel et une synthèse des informations relatives à la fraude.
Recommandation 2 : négociations collectives avec les prestataires de soins de santé
8.
Les négociations collectives menées avec les prestataires de soins de santé dans le cadre
des régimes d’assurance autonomes dans la région de Genève (BIT, OMS et Assurance mutuelle
du personnel des Nations Unies) ont donné de bons résultats. Il convient de continuer à recenser
les domaines dans lesquels ce type de négociations pourrait déboucher sur des économies ou des
améliorations concernant le fonctionnement des régimes. Les organisations devraient mettre au
201 EX/5 Partie IV (B) – page 2
point des procédures communes qui leur permettraient de mener des négociations collectives avec
les prestataires de soins de santé et les réseaux de prestataires afin d’obtenir le meilleur accès à
des soins de qualité et les meilleurs tarifs et de réduire la volatilité des coûts.
9.
Les organisations devraient envisager de se doter d’une base de données commune et d’y
réunir des renseignements sur les pratiques des prestataires de soins de santé, les dispositions des
accords conclus, la fraude et les évaluations de la qualité des services fournis.
Recommandation 3 : examen des conditions proposées par les assureurs et négociations
avec les compagnies d’assurance
10. Pour disposer d’une base solide sur laquelle asseoir les négociations concernant les
dispositions des contrats qui les lient aux compagnies d’assurance, les organisations dotées de
régimes d’assurance externes devraient procéder à des examens périodiques des conditions
proposées par les assureurs et en partager les résultats avec les autres entités des Nations Unies
à des fins de comparaison.
Recommandation 4 : régimes d’assurance-maladie nationaux
11. Le groupe de travail propose de continuer à apporter son concours aux organisations qui
examineront plus avant la possibilité d’adosser leurs régimes d’assurance aux régimes d’assurancemaladie nationaux et de transformer les premiers en régimes complémentaires, l’idée étant de faire
bénéficier les fonctionnaires en activité ou à la retraite des meilleures prestations possible. Il propose
que les organisations fassent appel aux États membres et nouent le dialogue avec eux afin de
déterminer si les fonctionnaires des Nations Unies pourraient être admis au bénéfice du régime
d’assurance-maladie national et si l’on pourrait faire de celui-ci leur régime principal. Cela concerne
principalement les retraités et les personnes à leur charge répondant aux conditions voulues, mais
cela pourrait aussi être élargi, dans certaines situations, aux fonctionnaires en activité.
12. Les organisations devraient évaluer, compte tenu des incidences financières, s’il est fondé et
faisable d’incorporer dans leurs régimes d’assurance-maladie l’obligation de s’affilier à un régime
d’assurance national et de faire supporter le coût des cotisations à leurs régimes.
Recommandation 5 : élargissement du mandat de la Caisse des pensions
13. Même s’il ne convient pas d’élargir les fonctions de la Caisse commune des pensions et de la
Division de la gestion des investissements, la Caisse pourrait être invitée, ainsi que le Comité
consultatif l’a recommandé, à faire connaître les méthodes et les pratiques de référence qu’elle
utilise aux fins de la centralisation et de l’administration d’un régime multiemployeurs complexe
auprès des organisations qui choisissent de proposer une assurance-maladie commune après la
cessation de service.
Recommandation 6 : établissement d’une méthode d’évaluation générale normalisée et
définition et application des principaux facteurs actuariels relatifs aux engagements au titre
de l’assurance-maladie après la cessation de service
14. Dans le cadre des travaux entrepris au titre du volet C, le groupe de travail devrait coordonner
ses efforts avec le groupe de travail des normes comptables, lequel relève du Réseau finances et
budget du Comité de haut niveau sur la gestion, afin d’harmoniser les principes généraux à appliquer
aux engagements au titre de l’assurance-maladie après la cessation de service et d’arrêter les
facteurs et les hypothèses actuarielles avant la fin 2017, en vue de leur application aux évaluations
actuarielles de 2018.
201 EX/5 Partie IV (B) – page 3
Recommandation 7 : financement adéquat des engagements au titre de l’assurance-maladie
après la cessation de service
15. Le groupe de travail recommande que les organisations financent leurs engagements de façon
adéquate et constituent des réserves qui leur permettent au moins de financer les engagements nés
pendant les périodes actuelles, c’est-à-dire le coût des services rendus et les coûts financiers
correspondants. Dans le cas des organisations qui privilégient encore un financement sans
capitalisation, cela signifierait passer à un régime avec capitalisation, ce qui rendrait compte du
véritable coût des engagements.
16. En outre, les organisations pourraient envisager d’intégrer le coût des engagements aux
dépenses de personnel standard utilisés aux fins de l’établissement des budgets.
17. Les organisations qui gèrent des fonds extrabudgétaires devraient faire en sorte de ne pas
clôturer les comptes tant que les engagements au titre de l’assurance-maladie qui y sont associés
ne sont pas financés au moyen des fonds disponibles.
18. Les États membres et les autres donateurs pourraient également envisager de faire un
versement ponctuel ou d’instituer des méthodes de financement limitées dans le temps de sorte que
les organisations puissent résorber, s’il y a lieu, leur déficit de financement.
Recommandation 8 : investissement des réserves
19. Le groupe de travail recommande que les organisations examinent, par l’intermédiaire du
groupe de travail sur les services de trésorerie communs, la possibilité de coopérer de façon à faire
fond sur les arrangements conclus avec les gestionnaires extérieurs, d’optimiser les rendements et
de réduire les frais de gestion.
20. L’Assemblée générale a entériné les recommandations ci-dessus et a prié le Secrétaire
général de maintenir le groupe de travail pour que ce dernier puisse étudier d’autres moyens
d’améliorer l’efficacité et de maîtriser les coûts et formuler des propositions à ce sujet afin qu’elle les
examine à sa 71e session.
21. Le groupe de travail s’est réuni à plusieurs reprises l’année dernière et cette année, avec la
participation de l’UNESCO. Il est prématuré, à ce stade, de formuler des recommandations
spécifiques à l’intention de l’UNESCO car les travaux du groupe de travail ne sont pas encore
achevés.
Projet de décision
22. Le Conseil exécutif souhaitera peut-être prendre note du rapport de suivi du groupe de travail
sur l’assurance-maladie après la cessation de service (ASHI) :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant ses décisions 191 EX/29 et 199 EX/5.III.B,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie IV (B) ;
3.
Prie la Directrice générale de lui rendre compte, à sa 202e session (automne 2017), des
nouvelles avancées du groupe de travail sur l’assurance-maladie après la cessation de
service (ASHI), ainsi que de présenter les recommandations de ce dernier en vue d’une
éventuelle application à l’UNESCO.
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie IV (C)
PARIS, le 22 mars 2017
Original anglais
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE IV
QUESTIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES
Résumé
C.
Rapport annuel (2016) de la Commission de la fonction publique
internationale (CFPI) : rapport de la Directrice générale
Aux termes des dispositions de l’article 17 de son statut, la Commission
de la fonction publique internationale (CFPI) « présente un rapport
annuel à l’Assemblée générale, y compris des renseignements sur la
mise en œuvre de ses décisions et recommandations. Ce rapport est
transmis aux organes directeurs des autres organisations, par
l'intermédiaire des chefs de secrétariat, ainsi qu'aux représentants du
personnel ».
Par sa décision 114 EX/8.5, que la Conférence générale a par la suite
fait sienne dans sa résolution 22 C/37, le Conseil exécutif a approuvé
une proposition du Directeur général tendant à présenter, à l’avenir, le
rapport annuel de la CFPI au Conseil exécutif à la session de printemps
suivant la publication du rapport.
Dans sa résolution 36 C/95, la Conférence générale a par ailleurs invité
la Directrice générale à rendre compte au Conseil exécutif des mesures
adoptées, soit par l’Assemblée générale soit par la CFPI, avant sa
39e session.
Le Conseil exécutif trouvera dans le présent document, pour
information, une présentation du rapport 2016 de la CFPI ainsi qu’une
description des mesures touchant les conditions d’emploi des membres
du personnel de l’UNESCO qui ont été appliquées comme suite aux
recommandations ou décisions de la CFPI et/ou aux décisions prises
par l’Assemblée générale dans sa résolution 71/264 de décembre 2016.
Action attendue du Conseil exécutif : décision proposée au
paragraphe 9.
201 EX/5 Partie IV (C)
C.
Rapport annuel (2016) de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) :
rapport de la Directrice générale
(Suivi de la décision 114 EX/8.5 et des résolutions 22 C/37 et 38 C/88)
INTRODUCTION
1.
Le rapport annuel 2016 de la CFPI contient des mesures qui ont des répercussions sur les
conditions d’emploi des fonctionnaires relevant du régime commun des Nations Unies, y compris
ceux de l’UNESCO. À sa 71e session, l’Assemblée générale a examiné ce rapport, ainsi que les
recommandations qui y sont formulées, et a adopté la résolution 71/264 (annexe I) qui énonce ses
décisions au sujet du rapport.
Conditions d'emploi applicables aux deux catégories de personnel
Versements à la cessation de service
2.
La CFPI a recommandé d’instaurer une indemnité de départ pour les titulaires d’un
engagement de durée définie qui quittent l’Organisation à l’expiration de leur contrat après
10 années de service continu ou plus. L’Assemblée générale a demandé à la CFPI de procéder, en
consultation avec les parties concernées, à une analyse approfondie de l’effet de la mise en place
d’une telle indemnité de départ, faisant notamment le point des incidences financières à prévoir et
exposant les distinctions à opérer entre les engagements temporaires, les engagements de durée
définie et les engagements continus, et de lui faire rapport à ce sujet à sa 73e session (2018), afin
qu’une décision soit prise quant à cette recommandation et, le cas échéant, à sa date de mise en
application.
Cadre de gestion des ressources humaines
3.
À sa 51e session, en 2000, la Commission a adopté un cadre de gestion des ressources
humaines 1 rappelant notamment les principes de l’indépendance de la fonction publique
internationale et la nécessité pour les organisations de recruter un personnel possédant les plus
hautes qualités de travail, de compétence et d’intégrité, compte dûment tenu de l’importance d’un
recrutement effectué sur une base géographique aussi large que possible. En 2010, la CFPI a
décidé de revoir le cadre de gestion afin de s’assurer qu’il restait pertinent. Dans son rapport 2016,
la Commission a approuvé une version révisée du cadre de gestion des ressources humaines 2
décrite comme (a) centrée sur le personnel, (b) stratégique et (c) axée sur les résultats. Ce cadre
révisé fait ressortir le rôle stratégique de la gestion des ressources humaines, qui permet d’optimiser
le potentiel des effectifs, actuels et futurs, en vue de la réalisation des objectifs des organisations.
En outre, il a été conçu comme un document évolutif établissant des liens entre les différents
éléments. L’Assemblée générale a salué les travaux de la CFPI et a pris note de ses décisions.
Conditions d’emploi du personnel du cadre organique et de rang supérieur
Barème des traitements de base minima
4.
La rémunération dans la fonction publique de référence (fonction publique fédérale des
États-Unis) a augmenté de 1 % en 2016. En outre, des changements mineurs ont été apportés au
barème des impôts des États-Unis au niveau fédéral. La Commission a donc décidé de
recommander à l’Assemblée générale des Nations Unies de relever de 1,02 % le barème unifié des
traitements de base minima du personnel du cadre organique et de rang supérieur, avec effet au
1er janvier 2017, en appliquant la méthode habituelle qui consiste à augmenter les traitements de
1
2
Documents officiels de l’Assemblée générale des Nations Unies, cinquante-cinquième session, A/55/30,
paragraphe 19.
Documents officiels de l’Assemblée générale des Nations Unies, soixante-septième session, A/71/30,
annexe II.
201 EX/5 Partie IV (C) – page 2
base tout en réduisant proportionnellement le nombre de points d’ajustement (c’est-à-dire selon le
principe « ni gain, ni perte »). Cette mesure s’applique également au barème des traitements à
conserver aux fins de la protection de la rémunération approuvé par l’Assemblée générale des
Nations Unies dans sa résolution 70/244 afin de protéger la rémunération des membres du
personnel dont l’échelon dans l’ancien barème était plus élevé que les échelons du nouveau
barème.
Suite donnée
5.
Le nouveau barème des traitements (annexe II) est entré en vigueur à l’UNESCO au
1er janvier 2017. Cet ajustement entraînera une légère augmentation du montant de la prime de
rapatriement et de l'indemnité de licenciement.
Évolution de la marge entre la rémunération nette des fonctionnaires des Nations Unies
et celle des fonctionnaires de l’administration fédérale des États-Unis
6.
La marge entre la rémunération nette des administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur
des Nations Unies en poste à New York et celle des fonctionnaires de l’Administration fédérale des
États-Unis occupant des postes comparables à Washington était estimée à 14,1 % pour l’année
2016. L’Assemblée générale a rappelé sa décision contenue dans sa résolution 70/244, aux termes
de laquelle la Commission prendrait les mesures qui s’imposent, en faisant jouer le système des
ajustements, si la marge tombait en deçà du seuil de 13 % ou dépassait le plafond de 17 %. Afin de
faire en sorte que la marge ne tombe pas en deçà du seuil de 13 %, la CFPI a relevé de 2,04 %, à
compter de février 2017, l’indemnité de poste pour New York. Afin de maintenir la parité du pouvoir
d’achat des rémunérations avec New York, ville de base du système des ajustements, les indices
d’ajustement de tous les autres lieux d’affectation ont été relevés dans une proportion équivalente
(c’est-à-dire de 2,04 %).
Questions diverses
Méthodes applicables aux enquêtes relatives aux traitements du cadre de service
et de bureau
7.
L’Assemblée générale a demandé à la CFPI d’envisager, lors de son prochain examen des
méthodes applicables aux enquêtes relatives aux traitements du cadre de service et de bureau,
conformément au principe Flemming, la possibilité d’augmenter le poids de la fonction publique
nationale locale parmi les employeurs retenus.
Application des modifications apportées à l’ensemble des prestations du régime commun
des Nations Unies
8.
L’UNESCO a mis en application avec succès, selon le calendrier fixé, les modifications
apportées à l’ensemble des prestations applicables au personnel du cadre organique et de rang
supérieur. Ces modifications, approuvées par l’Assemblée générale des Nations Unies 3 en 2015,
avaient été présentées au Conseil exécutif à sa 199e session 4. Les amendements au Règlement du
personnel et au Manuel des ressources humaines de l’UNESCO ont été annoncés par voie de
circulaires administratives publiées les 29/06/2016 et 21/12/2016, tandis que les ajustements
nécessaires au système de planification des ressources (SAP) ont été réalisés dans un délai très
serré. En outre, l’UNESCO a testé les modifications apportées au système dans d’autres institutions
en ayant recours à la solution SAP standard.
3
4
Résolution 70/244.
Document 199 EX/5 Partie III (C).
201 EX/5 Partie IV (C) – page 3
Décision proposée
9.
Compte tenu de ce qui précède, le Conseil exécutif souhaitera peut-être adopter une décision
libellée comme suit :
Le Conseil exécutif,
1.
Rappelant sa décision 114 EX/8.5, ainsi que les résolutions 22 C/37 et 38 C/88,
2.
Ayant examiné le document 201 EX/5 Partie IV (C),
3.
Prend note de son contenu ;
4.
Invite la Directrice générale à continuer d’assurer la participation de l’UNESCO aux
travaux de la Commission de la fonction publique internationale (CFPI) et de tenir
compte de ses recommandations ainsi que des décisions de l’Assemblée générale des
Nations Unies.
201 EX/5 Partie IV (C)
Annexe I
ANNEXE I
RÉSOLUTION ADOPTÉE PAR L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE LE 23 DÉCEMBRE 2016
[sur la base du rapport de la Cinquième Commission (A/71/709)]
71/264. Régime commun des Nations Unies
L’Assemblée générale,
Rappelant ses résolutions 44/198 du 21 décembre 1989, 51/216 du 18 décembre 1996, 52/216 du
22 décembre 1997, 53/209 du 18 décembre 1998, 55/223 du 23 décembre 2000, 56/244 du 24
décembre 2001, 57/285 du 20 décembre 2002, 58/251 du 23 décembre 2003, 59/268 du 23
décembre 2004, 60/248 du 23 décembre 2005, 61/239 du 22 décembre 2006, 62/227 du 22
décembre 2007, 63/251 du 24 décembre 2008, 64/231 du 22 décembre 2009, 65/248 du 24
décembre 2010, 66/235 A du 24 décembre 2011, 66/235 B du 21 juin 2012, 67/257 du 12 avril 2013,
68/253 du 27 décembre 2013, 69/251 du 29 décembre 2014 et 70/244 du 23 décembre 2015 et sa
décision 67/551 du 2 4 décembre 2012,
Ayant examiné le rapport de la Commission de la fonction publique internationale pour 20161 1,
Réaffirmant son attachement à la notion d’un régime commun et unifié des Nations Unies qui serve
de base pour la réglementation et la coordination des conditions d’emploi dans les organismes qui
l’appliquent,
1.
Prend note avec satisfaction des travaux de la Commission de la fonction publique
internationale ;
2.
Prend note du rapport de la Commission pour 20161 ;
3.
Réaffirme que c’est à elle qu’il appartient d’approuver les conditions d’emploi et les prestations
de tous les fonctionnaires des organisations appliquant le régime commun des Nations Unies,
compte tenu des articles 10 et 11 du Statut de la Commission 2 ;
4.
Rappelle les articles 10 et 11 du Statut de la Commission et réaffirme que celle-ci joue un rôle
central dans la réglementation et la coordination des conditions d’emploi et des prestations offertes
à tous les fonctionnaires des organisations appliquant le régime commun des Nations Unies.
I
Conditions d’emploi applicables aux deux catégories de fonctionnaires
A.
Cadre de gestion des ressources humaines
1.
Accueille favorablement les travaux de la Commission concernant la version révisée du cadre
de gestion des ressources humaines ;
2.
Prend acte des conclusions et décisions consignées au paragraphe 28 du rapport de la
Commission ;
1
2
Documents officiels de l’Assemblée générale, 71e session, Supplément no 30 (A/71/30).
Résolution 3357 (XXIX), annexe.
201 EX/5 Partie IV (C)
Annexe I – page 2
B.
Versements à la cessation de service
1.
Rappelle la recommandation de la Commission concernant l’institution d’une indemnité de
départ pour les titulaires d’engagements de durée déterminée qui quittent l’Organisation à
l’expiration de leur contrat après 10 années de service continu ou plus ;
2.
Regrette que la question de l’indemnité de départ pour les titulaires d’engagements de durée
déterminée n’ait fait l’objet d’aucune décision lors de ses 64e et 65e sessions ;
3.
Considère qu’il faut prendre une décision et demande à la Commission de procéder, en
consultation avec les parties prenantes concernées, à une analyse approfondie de l’effet de
l’adoption de la recommandation susmentionnée, faisant notamment le point des incidences
financières à prévoir et exposant les distinctions à opérer entre les engagements temporaires, les
engagements de durée déterminée et les engagements continus, et de lui faire rapport à ce sujet à
sa 73e session, afin qu’une décision soit prise quant à ladite recommandation et, le cas échéant, à
sa date de mise en application ;
II
Conditions d’emploi des administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur
A.
Barème des traitements de base minima
Rappelant sa résolution 44/198, par laquelle elle a institué des traitements nets minima pour les
administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur, fixés par référence aux traitements de base nets
correspondants des fonctionnaires occupant des emplois comparables dans la ville de base de la
fonction publique de référence (l’Administration fédérale des États-Unis),
Rappelant également sa résolution 70/244, par laquelle elle a approuvé un barème des traitements
unifié et décidé que ce barème serait actualisé en fonction de tout ajustement des traitements de
base minima qui serait éventuellement approuvé avant son entrée en vigueur,
Approuve, avec effet au 1er janvier 2017, comme l’a recommandé la Commission au paragraphe
122 de son rapport, le barème révisé des traitements de base minima des administrateurs et
fonctionnaires de rang supérieur qui figure à l’annexe V dudit rapport ;
B.
Évolution de la marge et gestion de la marge autour du point médian, valeur
souhaitable
Rappelant la section I.B de sa résolution 51/216 et le mandat permanent qu’elle a confié à la
Commission de poursuivre l’examen de l’écart (« la marge ») entre la rémunération nette des
administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur de l’Organisation des Nations Unies en poste à
New York et celle des agents de la fonction publique de référence occupant des emplois
comparables à Washington,
1.
Réaffirme que la fourchette de 10 à 20 pour cent fixée pour la marge entre la rémunération
nette des administrateurs et fonctionnaires de rang supérieur des Nations Unies en poste à New
York et celle des fonctionnaires de la fonction publique de référence occupant des emplois
comparables doit être maintenue, étant entendu qu’il serait souhaitable que la marge oscille, sur une
certaine durée, autour de la valeur médiane, soit 15 pour cent ;
2.
Note que pour la période allant du 1 er janvier au 31 décembre 2016, la marge entre la
rémunération nette des fonctionnaires des Nations Unies des classes P-1 à D-2 en poste à New
York et celle des fonctionnaires de l’Administration fédérale des États-Unis occupant des emplois
comparables à Washington s’établit à 14,5 pour cent ;
201 EX/5 Partie IV (C)
Annexe I – page 3
3.
Demande à la Commission de faire figurer, dans une annexe de son rapport annuel, des
informations sur la marge, ainsi que sur l’évolution de celle –ci au fil du temps ;
4.
Rappelle qu’elle a décidé, dans sa résolution 70/244, que la Commission prendrait les
mesures qui s’imposent, en faisant jouer le système des ajustements, si la marge tombait en deçà
du seuil de 13 pour cent ou dépassait le plafond de 17 pour cent ;
5.
Note que la Commission a décidé de continuer à suivre l’évolution de la marge et de prendre
les mesures correctives nécessaires, en faisant jouer le système des ajustements, si la marge venait
à tomber en deçà de 13 pour cent ou à dépasser 17 pour cent ;
III
Questions diverses
A.
Méthodes applicables aux enquêtes relatives aux traitements des agents des services
généraux
Demande à la Commission d’envisager, lors de son prochain examen des méthodes applicables
aux enquêtes relatives aux traitements des agents des services généraux, conformément au
principe Flemming, la possibilité d’augmenter le poids de la fonction publique nationale locale parmi
les employeurs retenus, en tenant compte du fait que l’Organisation des Nations Unies emploie des
fonctionnaires, ainsi que de l’expérience acquise à l’occasion de la précédente série d’enquêtes ;
B.
Équité de la représentation géographique et objectif de la parité des sexes
Rappelle les paragraphes 54 et 55 de sa résolution 70/244 et la décision figurant au paragraphe 160
du rapport de la Commission et, à cet égard, demande à celle-ci de continuer à lui présenter, à sa
72e session, des renseignements sur les progrès accomplis par les organisations appliquant le
régime commun en ce qui concerne la mise en œuvre des politiques et mesures de promotion de
l’égalité des sexes en vigueur, l’objectif étant que leur personnel comprenne autant de femmes que
d’hommes et que la diversité géographique soit renforcée.
68e séance plénière
23 décembre 2016
201 EX/5 Partie IV (C)
Annexe II
ANNEXE II
Barème des traitements du personnel
du cadre des services organiques et de rang supérieur
indiquant les montants annuels bruts et équivalents nets
après retenues au titre du régime d’imposition
(en vigueur au 1er janvier 2017)
(en dollars des États-Unis)
Classe
DDG
ADG
D-2
D-1
P-5
P-4
P-3
P-2
P-1
1
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
Brut
Net
192236
142376
174373
130586
139 500
107 150
124 807
96 865
107 459
84 721
88 351
70 647
72 478
58 583
55 955
46 026
43 371
35 998
2
142 544
109 281
127 483
98 738
109 734
86 314
90 374
72 184
74 349
60 005
57 629
47 298
44 672
37 078
3
145 589
111 412
130 160
100 612
112 011
87 908
92 396
73 721
76 221
61 428
59 303
48 570
45 973
38 158
4
148 637
113 546
132 837
102 486
114 284
89 499
94 418
75 258
78 091
62 849
60 976
49 842
47 275
39 238
5
151 788
115 680
135 506
104 354
116 561
91 093
96 441
76 795
79 964
64 273
62 651
51 115
48 575
40 317
6
155 018
117 812
138 183
106 228
118 834
92 684
98 462
78 331
81 836
65 695
64 328
52 389
49 877
41 398
7
158 248
119 944
140 857
108 100
121 113
94 279
100 529
79 870
83 707
67 117
66 003
53 662
51 287
42 478
8
161 479
122 076
143 529
109 970
123 387
95 871
102 724
81 407
85 582
68 542
67 674
54 932
52 708
43 558
9
164 709
124 208
146 207
111 845
125 663
97 464
104 919
82 943
87 451
69 963
69 350
56 206
54 129
44 638
Ce document est imprimé sur du papier recyclé.
10
167 939
126 340
148 880
113 716
127 937
99 056
107 114
84 480
89 324
71 386
71 022
57 477
55 551
45 719
11
151 648
115 588
130 214
100 650
109 314
86 020
91 199
72 811
72 696
58 749
56 971
46 798
12
154 483
117 459
132 486
102 240
111 504
87 553
93 068
74 232
74 374
60 024
58 391
47 877
13
157 320
119 331
134 764
103 835
113 701
89 091
94 942
75 656
76 045
61 294
59 812
48 957
Conseil exécutif
201 EX/5
Deux cent-unième session
Partie IV Add.
PARIS, le 11 avril 2017
Original français
Point 5 de l'ordre du jour provisoire
SUIVI DES DÉCISIONS ET RÉSOLUTIONS ADOPTÉES PAR LE CONSEIL EXÉCUTIF
ET LA CONFÉRENCE GÉNÉRALE À LEURS SESSIONS ANTÉRIEURES
PARTIE IV
QUESTIONS RELATIVES AUX RESSOURCES HUMAINES
ADDENDUM
COMMENTAIRES DU SYNDICAT DU PERSONNEL DE L’UNESCO (STU)
Conformément au Point 9.2.E.7 du Manuel des ressources humaines de
l’UNESCO, le Syndicat du personnel de l’UNESCO (STU) présente ses
commentaires sur ces rapports de la Directrice générale.
201 EX/5 Partie IV Add.
A.
Répartition géographique et équilibre entre les sexes au sein du personnel
du Secrétariat
Le STU se réjouit de l’amélioration de la répartition géographique et du meilleur taux de
représentation des États membres.
La relance du Programme des jeunes cadres est une bonne chose mais le STU pense toujours qu’il
faudrait diffuser les appels à candidature pour ce Programme au-delà des commissions nationales
et des cercles diplomatiques de façon à atteindre les milieux spécialisés et les meilleurs experts de
chaque domaine. Des efforts devraient aussi être déployés pour que les bureaux hors Siège
puissent eux aussi tirer parti de ce programme, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.
Nous souhaitons cependant attirer l’attention des États membres sur le fait que, si le recrutement
en externe peut favoriser l’amélioration de la répartition géographique, il peut aussi la figer, en
bloquant l’évolution de carrière des membres du personnel : un membre du personnel d’un État
sous-représenté risque d’être bloqué pendant des années au même grade, sans perspectives de
carrière, toujours supplanté dans les recrutements par un candidat externe.
Nous nous permettons à cet égard de rappeler aux États membres que, dans un rapport de 2012,
le Corps commun d’inspection du système des Nations Unies appelait les Agences spécialisées à
œuvrer en faveur de l’équilibre entre recrutement externe et placement/promotion interne.
En ce qui concerne l’équilibre entre les sexes, le STU se félicite que l’objectif de parité ait été
atteint parmi le personnel du cadre organique et de rang plus élevé. Cependant, nous regrettons la
répartition dégradée inégale aux niveaux P-4 et P-5, où l’on trouve beaucoup plus d’hommes que
de femmes. Les deux tiers des membres du personnel au niveau P-5 sont des hommes, la majorité
des femmes occupant toujours des postes de grade P-1/P-2.
Cela ne doit également pas masquer l’écrasante majorité de femmes aux postes G et l’injustice
faite aux collègues féminines sous contrats d’assistance temporaire, qui ne bénéficient ni des
mêmes droits au congé de maternité et d’allaitement ni des allocations familiales.
B.
Progrès du groupe de travail sur l’assurance-maladie après la cessation
de service (ASHI) et recommandations de ce dernier
Le STU a pris connaissance des huit recommandations formulées par le Comité consultatif pour les
questions administratives et budgétaires des Nations Unies et soumises à l’examen de l’Assemblée
générale sur l’assurance-maladie après la cessation de service (ASHI). Il est essentiel que les
retraités puissent bénéficier de ce système, et le STU regrette que sa mise en œuvre ne soit pas
encore finalisée. Il est grand temps d’agir et le STU s’inquiète de lire une fois de plus que « les
travaux du groupe de travail ne sont pas encore achevés ».
D’une façon plus immédiate, nous nous inquiétons de l’impact des jugements du TAOIT du 8 février
dernier sur la caisse d’assurance-maladie (CAM) dans son ensemble.
En effet, selon le jugement 3761, la décision de modifier le Règlement de la CAM, mise en œuvre
par la circulaire administrative AC/HR/43 du 21 octobre 2014, n’a pas respecté les dispositions
permettant des amendements, tel qu’énoncé dans l’article 7.1 du Règlement de la CAM, et est donc
« illégale et doit être annulée. Il en résulte que les modifications apportées au Règlement sont
nulles et non avenues ». De plus, découlant de ce jugement, la circulaire d’information IC/HR/73
du 3 novembre 2014 appelant aux élections du nouveau Comité consultatif a également été
considérée comme illégale. Le Comité consultatif n’existe donc plus, et la CAM se trouve sans
organe directeur.
Nous attendons de l’Administration des réponses claires quant à la mise en application des
jugements du TAOIT et leurs conséquences sur les participants.
201 EX/5 Partie IV Add. – page 2
C.
Rapport annuel (2016) de la Commission de la fonction publique internationale
(CFPI) : rapport de la Directrice générale
Le nouveau barème des traitements pour le personnel du cadre organique et de rang supérieur est
entré en vigueur à l’UNESCO au 1er janvier 2017, et un certain nombre de membres du personnel
ont, dès leur première fiche de paie de l’année, remarqué une baisse de certains éléments de
leur salaire. Certains ont demandé à la Directrice générale, conformément au paragraphe 7 (a) du
règlement du Conseil d’appel, d’annuler cette décision administrative.
Par ailleurs, il n’est pas fait mention dans ce document de la mise en œuvre au 1er janvier 2018 du
passage de l’âge obligatoire du départ à la retraite de 62 à 65 ans. D’après nos informations,
cette décision pourrait être reportée à une date ultérieure. Nous attendons de la part de
l’Administration des éclaircissements sur ce point.
*_*_*_*_*
D’une façon générale, le STU s’étonne du peu de sujets de fond relatifs aux ressources humaines
abordés par le Conseil exécutif à cette 201e session. À notre sens, la situation du personnel de
l’UNESCO mérite plus d’attention, un grand nombre de problèmes n’ayant toujours pas trouvé
leur solution. Quelques exemples :
• absence de perspectives d’évolution de carrière, aggravée par le recrutement quasisystématique des candidats externes depuis plus d’un an ;
• recours massif à l’assistance temporaire : plus de la moitié des effectifs de
l’Organisation est constituée de personnel temporaire, engendrant perte de la mémoire
institutionnelle, discrimination entre les personnels, violation de l’indépendance de la
fonction publique internationale ;
• absence de budget de formation digne de ce nom ;
• grand retard pris dans la réforme de la politique de recrutement ;
• absence de politiques de la mobilité ou concernant le handicap ;
• non-prise en compte du mal-être du personnel (absence de politique de gestion du
stress et de prévention du syndrome d’épuisement professionnel, dégradation des services
de restauration et des locaux, problème d’hygiène) ;
• absence de justice interne, par l’indisponibilité des Président et Vice-Président du Conseil
d’appel ;
• délais dans le paiement des pensions.
La liste est encore longue. Devons-nous attendre la prochaine Administration pour espérer des
avancées ?
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