Etude sur les causes de la précarité dans la Drôme Synthèse Mai 2011 Etude commandée par la préfecture de la Drôme et la Direction départementale de la cohésion sociale 1 I - Objectif et méthodologie 1-Les objectifs de l’étude Un constat partagé : la Drôme, un département fortement et durablement frappé par les phénomènes de précarité Identifier les causes structurelles de cette situation, les comprendre, mieux cerner les spécificités du département Les prendre en compte, mieux les traiter dans les politiques publiques, élaborer collectivement un plan d’action plus efficace Sans minimiser les points forts et les nombreux atouts du département: permettre de mieux identifier ce qui explique ses points faibles pour apporter un éclairage aux acteurs publics et socioéconomiques 2 2-La méthodologie 3 volets complémentaires : Un bilan des études descriptives existantes, une analyse des causes de la précarité au regard de la démographie et de l’économie Drômoises (Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale) Une étude sur les causes de la précarité fondée sur des entretiens avec les acteurs sociaux et du monde économique (Observatoire social de Lyon) 12 entretiens avec des personnes en situation de précarité (Mission régionale d’information sur l’exclusion). Diversité de territoires (sud/nord et rural/urbain) et de situations (famille monoparentale, intérimaire, travailleur handicapé, saisonnier) 3 3-La connaissance du phénomène par les acteurs socio-économiques Une connaissance théorique faible, mais une description est faite des situations locales qu’elle engendre La prégnance de la précarité est connue (principalement les acteurs de la sphère sociale) Cadre de l’étude : une comparaison est parfois établie avec certains départements de PACA: la situation de la Drôme serait équivalente ou meilleure Vision historique rarement évoquée : prépondérance du délitement de l’industrie locale comme cause des difficultés du territoire, poids historique des grands groupes industriels et intervention structurelle de l’Etat pour la partie sud (grands projets) Un rappel parfois de la tradition protestante, de l’importance de la Résistance et de l’accueil de populations extérieures au département 4 II - Le constat : une situation socio-économique difficile Les principaux indicateurs socio-économiques du département sont défavorables : Difficultés financières particulières à la Drôme affectent toutes les catégories de foyers : -personnes isolées hommes ou femmes, -familles monoparentales, particulièrement concernées par la précarité et ont fortement augmenté en 15 ans -couples avec ou sans enfants 5 1-La pauvreté monétaire Les revenus Le revenu moyen par unité de consommation des allocataires CAF est le plus bas des 8 départements (-6 points par rapport à la moyenne régionale). Cet écart était de -1 point au début des années 2000 Le niveau de vie moyen est le plus bas en Rhône-Alpes, à égalité avec l’Ardèche et la Loire (20 700 € par an et par personne en 2008) Les salaires ne représentant que 60 % des revenus, contre 65,5% en Rhône-Alpes Le revenu médian du revenu fiscal par unité de consommation s’établit à 17 000 € contre 18 800 € en Rhône-Alpes et 18 100 € en France 6 La pauvreté monétaire Les minima sociaux Le taux d’allocataires de minima sociaux versés par la CAF est le plus élevé de la région: 20%, contre 16% en Rhône-Alpes 38% des allocataires CAF ont des ressources inférieures au seuil de bas revenus (33% en RhôneAlpes) Le taux de pauvreté est le plus élevé de la région, à 14,9% en 2007 - 16,7% en zone rurale - 70 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté (908€ par mois) 7 2-L’emploi et la formation Taux de chômage de 10% (8,3% en Rhône-Alpes, 9,2% en France) Le pourcentage des 15-24 ans sans aucun diplôme le plus élevé de la région (21,9%) 8 3-De forts contrastes territoriaux (carte) Formes de la précarité différentes selon le territoire (rural, urbain, périurbain). Pauvreté des ressources des ménages concentrée dans les cantons les plus ruraux et à l’opposé dans les zones urbaines Taux élevés de minima sociaux observables dans les zones rurales et montagneuses éloignées de la Vallée du Rhône (particularité partagée avec l’Ardèche) La pauvreté monétaire des populations des cantons s’explique assez bien à partir de 4 critères de fragilité sociale : monoparentalité, chômage, absence de formation, contrats aidés ou CDD Carte: 5 catégories de canton rassemblées en 3 groupes 9 De forts contrastes territoriaux 10 De forts contrastes territoriaux 5 catégories de cantons classés en 3 groupes: les territoires : 1- à situation économique plutôt favorable (2 groupes de 10 et 12 cantons, 50% de la population) : couronne des principales villes, cantons des parties ouest et centrale. Indicateurs sociaux souvent conformes à la moyenne régionale 2- aux caractéristiques proches de la moyenne départementale mais avec indicateurs de précarisation (6 cantons, 25 % de la population) 3- concentrant des indicateurs de fragilité sociales défavorables et une forte précarité monétaire des ménages (2 groupes de 4 cantons, 25 % de la population) Quatre exceptions : La Motte Chalancon, Séderon, Buis les Baronnies et Châtillon en Diois (situation sociale de niveau correct mais indicateurs de revenus très faibles) 11 III - Des causes de la précarité multiples 1-Une population âgée et un déficit de jeunes adultes Département de taille moyenne, mais un accroissement de sa population plus élevé que la moyenne française depuis 2000 : 24ème place au plan national par le taux de croissance démographique (1% par an), dû à l’arrivée de nouvelles populations. Concentration d’une grande partie de la population sur la vallée du Rhône, mais importance de la partie rurale : 28% de la population vit dans l’espace à dominante rurale (14% pour l’ensemble de la région). Depuis 2000, croissance de la population de l’espace rural supérieure à celle de l’espace urbain (desserrement de la population autour des villes) 12 Une population âgée et un déficit de jeunes adultes Mais une population âgée nombreuse, à revenus modestes. 20% des personnes ont plus de 60 ans (18% en Rhône-Alpes), 9,1% ont 75 ans et plus (moyenne régionale de 8%). Part importante de population retraitée à faibles revenus contribue à affaiblir la part des revenus tirés de l’activité Des jeunes un peu moins nombreux qu’au niveau régional, surtout un déficit dans la tranche d’âge de la population étudiante : Les 18-25 ans représentent 8,9% de la population (10,6% en région) Un solde migratoire déficitaire pour les 15-25 ans, principalement pour les 20-25 ans. Sur 5 ans, estimation du déficit à 3 500 jeunes Hypothèse forte: les jeunes drômois vont majoritairement poursuivre leurs études dans les grandes universités Rhône-alpines 13 2-La prégnance de nouveaux modes de vie Suite au fort exode rural du XIXe siècle, l’apport de populations extérieures (fin du XXe siècle), a permis une sorte de « renaissance rurale » Département attractif, terre d’accueil de personnes qui ont choisi de renoncer à un certain confort : au profit d’une qualité de vie basée sur un rapport plus important à la terre (vivre de sa production) et/ou la recherche d’un cadre de vie bénéficiant d’un ensoleillement important (héliotropisme) Situation de précarité « assumée » pour une petite frange de la population : en situation économique fragile mais tendance à défendre son mode de vie (importance du cadre de vie, volonté de vivre simplement) 14 La prégnance de nouveaux modes de vie Deux types de personnes concernées : « Néo drômoises »: Tentées par un changement de mode de vie Venues en Drôme soit par mutation professionnelle, soit pour y installer une exploitation agricole (notamment élevage), se réorienter, ou exercer une activité artistique Des échecs fréquents, mais relativisés par les intéressés (absence de réalisme des projets, conjoint sans travail, méconnaissance de la réalité de l’économie agricole). Frein à l’insertion sociale: difficultés d’organisation (garde d’enfant par exemple), exportation d’un mode de vie urbain 15 La prégnance de nouveaux modes de vie Itinérantes (« sac à dos ») -En errance, plutôt peu qualifiées, de plus en plus jeunes, travail saisonnier dans les exploitations agricoles (notamment dans le sud) -Augmentation des difficultés psychiques, frein aux échanges et à l’accompagnement social -Souvent considérées localement comme peu disposées à s’insérer dans la société. Le problème des addictions est souligné par certains acteurs -Traitement de leurs problématiques sociales rendu difficile, connaissance et suivi de ce public faibles -Caractère souvent idéologique du choix de vie de ces populations : complique la prise en compte des situations précaires (rejets dans l’accompagnement des projets, incompréhension des choix par les élus locaux, frein pour l’accès des jeunes aux formations) -Populations marginalisées car elles ne bénéficient d’aucun réseau de soutien 16 3-Un facteur culturel fort : l’attachement au territoire Forme de précarité qualifiée d’« héritée », notamment en milieu rural: directement liée à l’attachement des personnes au territoire et à la famille, afin de bénéficier de leur solidarité et/ou soutenir cette famille Perpétuation des modes de consommation traditionnels, sobres, valorisation d’une économie de subsistance (limitation des besoins), en opposition au mode de consommation moderne. Situation notamment de nombreux couples de retraités Des retraités du régime agricole ont pu rester à l’écart des aides européennes ou programmes de développement, réticence globale à s’adresser aux dispositifs d’assistance, voire méconnaissance des services offerts 17 Un facteur culturel fort : l’attachement au territoire L’attachement au territoire Conduit une partie de la population à: -ne pas rechercher un travail trop éloigné de son lieu de vie -ou accepter des contrats précaires en proximité -ne pas partir pour suivre une formation -ne pas poursuivre ses études Freins importants à l’insertion sociale et professionnelle identifiés par les structures d’insertion par l’activité économique (absence de « parcours d’insertion ») Difficultés ressenties par de jeunes agriculteurs qui reprennent l’exploitation de leurs parents Situation de ces personnes fragilisée par la difficulté du territoire à fournir des emplois rémunérateurs et à proximité 18 4-Une économie peu pourvoyeuse d’emplois stable et qualifiés, où le secteur tertiaire est sous-représenté -Structuration de l’économie locale: important tissu de PME, grand dynamisme dans la création d’entreprises -Cependant de profonds bouleversements intervenus: manque d’entreprises structurantes pour l’emploi, manque d’emplois surtout sur les territoires ruraux, importante saisonnalité -Une partie de la précarité, pouvant être qualifiée d’« imposée », diffuse sur le territoire, concerne des personnes touchées par les mutations économiques (fermetures d’usines) -Jeunes: confrontés au très faible nombre d’emplois sur certains territoires et à la précarité des emplois (souvent saisonniers, synonymes de ressources irrégulières) -Cette forme de précarité touche avant tout des personnes ayant subi un « accident de la vie » ou ayant des ressources modestes, qui ont des liens de solidarité familiale moins importants 19 Une économie peu pourvoyeuse d’emplois stable et qualifiés, où le secteur tertiaire est sous-représenté Une implantation encore très forte de l’agriculture Population active de 15 ans et plus: double de la moyenne rhônalpine; industrie agroalimentaire (6 500 salariés) prépondérante dans le secteur secondaire Mais secteur fragilisé : exploitations vieillissantes, jeunes exploitants surendettés, saisonniers inemployés d’octobre à mai. Secteur employant des personnes peu ou pas qualifiées et générant des emplois saisonniers Une forte présence du secteur industriel Prégnance d’un secteur industriel en reconversion et morcelé, résultant des évolutions et des mutations économiques et sociales. Structure des entreprises dans le sud: 97% de TPE, dont 95% à une seule personne Un faible impact du tourisme Malgré un cadre naturel paraissant propice à un déploiement, le tourisme reste très local. Absence d’effet significatif sur l’économie et l’emploi départemental 20 Une économie peu pourvoyeuse d’emplois stable et qualifiés, où le secteur tertiaire est sous-représenté Peu d’activités tertiaires à haute qualification Faiblesse de la branche des « services » dans le tissu économique: 50% des entreprises (55% en moyenne rhônalpine), 48% des créations d’entreprises (56% en Rhône-Alpes), 55% des postes salariés (61% en RA) Sous représentation d’activités à haute qualification (ex. du conseil et l’assistance aux entreprises), surreprésentation de la branche des transports Une sous représentation des salariés du tertiaire -surreprésentation des retraités (27,5% contre 24,2% en RA) et des ouvriers (15,1% contre 14,5% en RA), accentuée par le solde migratoire des populations actives -sous représentation des cadres moyens et supérieurs et des employés (34,9% contre 39,4% en RA) Attraction des structures universitaires régionales: induit un flux de départs significatifs des jeunes drômois provenant des familles les plus aisées Le manque d’emplois de cadres dans le département ne favorise pas leur retour 21 Une économie peu pourvoyeuse d’emplois stable et qualifiés, où le secteur tertiaire est sous-représenté Prégnance du sous-emploi Le taux de chômage (10% au 4ème trimestre 2010) est plus élevé dans la Drôme qu’au niveau régional de 1,7 point L’écart est confirmé dans toutes les catégories sociales, mais particulièrement élevé pour les ouvriers (5 points), également sur représentés dans la population, pesant ainsi lourdement sur le taux de chômage général Le solde migratoire semble accroître la proportion de chômeurs dans le département qui attire des salariés moins qualifiés que ceux qui quittent la Drôme Le chômage des jeunes, de longue durée, et des seniors est plus important en Drôme qu’en moyenne régionale. L’écart est de 4 points pour le chômage de longue durée (mars 2011) 22 Une économie peu pourvoyeuse d’emplois stable et qualifiés, où le secteur tertiaire est sous-représenté Une forte saisonnalité Permanence de l’importance des saisons sur l’emploi. Les rythmes saisonniers s’imposent aux activités agricoles et touristiques, piliers de l’économie locale Dans le sud, l’accueil des saisonniers est pointé comme problématique par manque de réponse structurée La saisonnalité freine la professionnalisation des métiers et empêche la construction de parcours professionnels stables 23 Une économie peu pourvoyeuse d’emplois stable et qualifiés, où le secteur tertiaire est sous-représenté Une baisse de la qualité de l’emploi Emplois précaires à temps partiel: 20% de la population active (18% en Rhône-Alpes). Proportion plus élevée pour les femmes: 36% contre 32% 38% des employés sont soumis au temps partiel (33% en région) Niveau de salaires moins élevé qu’en moyenne régionale (salaire net horaire moyen en 2007: 11,4 € contre 12,2 € en Rhône-Alpes) Le manque d’emplois sur le territoire, la saisonnalité d’une partie de l’offre, la volonté de rester sur place, entraînent l’acceptation d’une baisse de la qualité de l’emploi Recours important à l’auto-entreprise: conséquence de l’absence d’offre sur le territoire corrélée à la volonté de rester installé sur place. Statut paraissant bien adapté au besoin du territoire Ces éléments pèsent lourdement sur le niveau d’activité de l’économie et les conditions de vie de la population. Ils expliquent les difficultés socio-économiques d’un grand nombre de foyers 24 5-La formation des jeunes Taux d’évasion hors Drôme important (42% des bacheliers drômois), la tranche d’âge des 15-25 ans dans la population est donc faible Difficultés pour revenir sur le territoire et y trouver un emploi Une catégorie de jeunes cherche à sortir du système éducatif. 19% de la population active est sans diplôme (niveau comparable au niveau régional et national) Part de la population active ayant un diplôme supérieur à bac + 2: inférieure de 3 points par rapport à Rhône-Alpes. Les ZUS sont particulièrement concernées Jeunes jusqu’ici peu incités à faire des études: l’économie offrait jusque là des opportunités pour des personnes faiblement qualifiées 25 La formation des jeunes -L’attachement au territoire (urbain et rural) pèse dans la décision de ne pas poursuivre les études -Personnes interrogées en situation de précarité: une seule a le bac, les autres un niveau BEP/CAP ou sont sorties du système scolaire entre 13 et 15 ans -La hausse de la demande de qualification (employeurs, législation) maintient éloignés de l’emploi les jeunes sans formation Acteurs de terrain demandent un travail d’orientation plus important et en rapport avec les besoins. Effort important réalisé par l’Education Nationale en faveur de l’information des élèves et des parents dès la 5ème -Offre de formation de mieux en mieux calée aux besoins des territoires. Mais les jeunes ne semblent pas connaître suffisamment les secteurs économiques qui recrutent sur leur territoire 26 6-Des difficultés liées à la mobilité La mobilité est régulièrement évoquée comme un facteur de précarisation Une mobilité physique parfois difficile -Territoire inégalement pourvu en offre de transports en commun (difficultés dans l’est et le sud). La voiture est privilégiée en milieu rural: fragilité pour certains ménages liée aux coûts d’entretien et de déplacement -Absence de compétence des communautés de communes dans ce domaine évoquée comme une difficulté -Certaines personnes (notamment en structure d’insertion), n’ont ni voiture ni permis de conduire (le cas de 7 des 12 personnes en situation de précarité interrogées). Déficit d’auto-écoles sociales 27 Des difficultés liées à la mobilité -Possession d’une voiture: coûts que certaines personnes interrogées réduisent en évitant les contrôles techniques et les réparations imposées -Professionnels du service à la personne également confrontés à ces questions de coût de transport qui freine le développement de certaines activités -Difficultés liées à la mobilité touchent particulièrement les foyers monoparentaux (plutôt féminins) notamment lors d’une réinstallation en milieu rural (famille) suite à séparation 28 Des difficultés liées à la mobilité Des freins culturels à la mobilité -Essentiellement attachement au territoire (territoires ruraux mais aussi périurbains, personnes à faible niveau de qualification) -Des professions jusqu’ici bien représentées en Drôme (agriculture, industrie) traditionnellement sédentaires -Freins dans l’offre de logements (accès à un coût raisonnable à la location ou l’achat de villas sur certains territoires) Le télétravail Semble particulièrement adapté au département : limitation des déplacements, prise en compte de l’attachement au territoire, concerne différents types d’emploi et tous niveaux de qualification Outil qui intéresse localement tous les acteurs de l’économie et de l’emploi 29 7-Une offre de logements contrastée Densité des logements sociaux de 50 pour mille habitants, la plus faible de Rhône-Alpes (moyenne régionale : 68 pour mille) Taux de logements sociaux proche de la moyenne nationale en Drôme des Collines, dans le Tricastin et l’agglomération valentinoise, très faible dans le Nyonsais, les Baronnies et le Diois Prix raisonnable des logements en dehors de la Vallée du Rhône: dissuade leurs occupants à déménager vers les villes (logements plus chers et plus petits), qui effectuent donc des trajets quotidiens 30 8-Une problématique santé 8 des 12 personnes interrogées en situation de précarité déclarent rencontrer des problèmes de santé : handicap, toxicomanie, dépression, dyslexie, troubles pour un enfant d’une famille monoparentale Sérieuses répercussions sur la vie sociale et professionnelle. Résultent de certaines formes d’exclusion mais aussi l’engendrent ou la renforcent Ils jouent directement et parfois durablement sur les possibilités d’insertion sociale 31 IV – La structuration de la réponse et les partenariats Coordination de la réponse Réponse sociale de qualité, bonne couverture territoriale (mais moins sur les territoires les plus ruraux et montagneux) Mais un accès pas si simple aux dispositifs d’aide. Phénomènes de « spirale » de précarité, de « cercles vicieux ». Certains dispositifs méconnus Augmentation depuis 5 à 6 ans des besoins. Observation par les travailleurs sociaux de signes alarmants de précarisation Manque de coordination des acteurs pour la création d’entreprises ou d’activités, notamment en phase amont (réponses peu structurées et actions isolées) Constat : les handicaps / freins à l’insertion tendent à se cumuler, chez une même personne. Les réponses doivent s’envisager dans la globalité de la personne 32 La structuration de la réponse et les partenariats Des freins idéologiques: manque de lieux de rencontres transversaux pour lutter contre le cloisonnement des acteurs et fédérer les initiatives sur le développement économique et la cohérence du parcours vers et dans l’emploi Difficulté pour les territoires ruraux de fédérer les acteurs sur un territoire pertinent. Il est demandé aux EPCI de se positionner sur le développement des territoires Par ailleurs, vitalité de la vie associative et citoyenne, qui a permis la prise en compte de la précarité localement 33 V – Les propositions d’action 1/ Mettre en place une démarche coordonnée de lutte contre la précarité Mieux observer la précarité en Drôme Intégrer des observations qualitatives et par type de public ou territoire : Mieux connaître les nouveaux arrivants en Drôme et mieux accompagner leurs projets Prendre en compte les particularités de la question en Drôme: Observer régulièrement la précarité Partager largement sur cette question et favoriser les lieux d’échanges Identifier une gouvernance locale sur la question : comité d’experts (thématiques, de terrain) réunissant les différents types d’acteurs (institutions, acteurs associatifs…): production de connaissance sur la précarité, élaboration et suivi d’un plan d’actions contre la précarité 34 Les propositions d’action 2/ Propositions de pistes d’actions La formation initiale et continue Favoriser les initiatives permettant l’orientation vers des métiers sur le territoire : Favoriser les rencontres, les forums de l’emploi sur les territoires et favoriser la rencontre entre professionnels de l’éducation, de l’orientation et le monde économique, développer les actions spécifiques au collège (classes de 3ème) Favoriser la mise en place d’une offre de formation continue de proximité : Soutien aux CTEF dans leurs diagnostics territoriaux de l’offre, appui à l’adéquation entre l’offre et le besoin 35 Les propositions d’action L’accès à l’emploi, la qualité de l’emploi Prendre en compte la saisonnalité de l’emploi : Accompagner la définition de projets professionnels sur la multiactivité Faciliter la mise en relations entre entreprises et saisonniers et favoriser les conditions d’emploi : Etudier l’opportunité de créer des maisons des saisonniers sur les territoires agricoles et touristiques Renforcer l’accompagnement des personnes les plus éloignées de l’emploi en milieu rural : Etudier l’opportunité et la faisabilité d’un « PLIE rural » sur l’accès à l’emploi, l’insertion et la formation continue Renforcer l’accompagnement et mieux fédérer la réponse sur la création d’activité : Soutenir la création du réseau Créafil 36 Les propositions d’action La mobilité Favoriser l’ouverture à l’autre au niveau de l’enseignement en particulier: Soutenir l’émergence de projets favorisant la découverte ludique et culturelle S’intéresser aux outils qui favorisent le travail en proximité : Identifier les formes du télétravail en Drôme et son développement, de la téléformation, proposer des initiatives de soutien (notamment pour une offre « triple play social » (téléphone + internet + télévision) auprès des opérateurs et bailleurs sociaux). 37 VI - Proposition de plan d’action Travailler sur les problématiques essentielles ressortant de l’étude Au sein de 4 groupes de réflexion, qui auraient pour objet: de repérer le rôle et les missions de chaque institution (croisement ou superposition des compétences), établir un état des lieux des dispositifs existants (qui, fait quoi, comment) d’identifier les difficultés, les freins actuels de déterminer le type de travail en commun et d’actions conjuguées qu’il conviendrait de développer pour être plus efficace en tant que de besoin, d’améliorer la connaissance de certaines problématiques soulevées dans l’étude (mieux connaître les publics précaires, les flux d’étudiants…) 38 Proposition de plan d’action Les 4 groupes de réflexion: Développement de l’emploi local et accompagnement de la création d’activité: -Prendre en compte la saisonnalité de l’emploi, notamment en agriculture -Le télétravail en milieu rural -Le développement du tourisme -Cibles prioritaires : emploi des jeunes, chômeurs de longue durée -Rendre attractif le territoire -Soutien à la création d’activité -L’insertion professionnelle 39 Proposition de plan d’action La formation des jeunes: faire -Orientation des jeunes vers les métiers du territoire -Mise en place d’une offre de formation continue de proximité -Valorisation des filières professionnelles et maintien des savoir La mobilité -Réflexion en lien avec le rapprochement de l’offre de travail du lieu d’habitation -L’offre de mobilité -Dispositifs à mettre en œuvre pour favoriser la mobilité -Compétence des EPCI -Réflexion à mener dans sa globalité (garde d’enfant…) 40 Proposition de plan d’action Le logement et l’hébergement -Optimiser tous les dispositifs et outils d’accès au logement (contingent préfectoral, DALO, CCAPEX, N° unique, CUS…) -Réflexion sur la territorialisation des investissements -Fluidifier les parcours résidentiels hébergementlogement -Le logement des saisonniers 41 Nous vous remercions pour votre attention 42