3
Siajef : Une des difficultés d’aider les personnes en situation de précarité présentant des
problèmes psychiatriques est la multiplicité des intervenants. Celle-ci complexifie la prise en
charge. Il est dès lors important de multiplier les moments d’échange entre intervenants pour
amener de la cohérence et de l’efficacité.
Par ailleurs, le lien entre ces personnes et les intervenants peut perdurer au-delà de leur
intervention directe. Il est important de maintenir le lien même si on n’est plus intervenant
direct car ça peut faciliter l’accès aux soins.
____________________________
Mr Basso : c’est au travers du tissage du lien, que l’histoire de la personne est dévoilée petit à
petit. Or, il reste rare que les intervenants se passent les informations de l’un à l’autre. En 10
ans, l’hôpital psychiatrique nous a transmis une seule fois les informations, et ce il y a peu. Ceci
permet d’espérer l’amorce d’une prise de conscience de l’importance du travail en réseau.
CONCERTO : Ceci relève malheureusement souvent de la méfiance. Le passage d’information est
entravé par les croyances des intervenants sur les différents points de vue de prise en charge.
De même, la précarité est une perception de l’intervenant, la personne elle-même pouvant ne pas
se sentir en situation de précarité. Ce sont les sentiments, les croyances et les peurs des
intervenants qui amènent à une différence entre la perception de l’usager et celle de
l’intervenant.
Eléments participant à la stabilisation du patient ( Mr BASSO)
Une communication fluide entre les intervenants
Sans cesse se poser la question de mon objectif dans la situation, de l’objectif de chacun
et de leur articulation ; sinon, la personne se glisse dans les failles.
_______________________________________________________
IHP de Verviers : Il reste des patients demandeurs d’une vie en collectivité. La question se pose
à leur sortie d’HP, de comment faire pour que ces patients autonomes, participants aux activités
de la vie journalière et aux activités culturelles lors de cette vie communautaire, puissent
transposer ce mode de vie actif et cette structuration du temps, seul dans leur logement
individuel. Ainsi, ils ont ouvert quelques places en logement individuel pour lesquelles les patients
restent stimulés à participer aux activités partagées avec les patients hébergés en HP.
_______________________________________________
Il y a une offre de soins phénoménale en Belgique, il s’agit donc plus de rentabiliser ce qui existe
en partant du patient. Sur ce point, l’hôpital doit apprendre à ne pas se comporter comme le
centre du monde. Il faudrait que le personnel hospitalier change de point de vue et s’adapte aux
modalités pratiques d’existence du patient dans son lieu de vie (ex : il s’agit de concentrer les
médicaments en un minimum de prise pour mieux garantir celle-ci alors qu’à l’hôpital, il y a 4 prise
par jour).
C’est un défi pour le personnel hospitalier glissant vers les équipes du 107 que de franchir ce
choc de culture.