RECOMMANDATION BELGE POUR LA PREVENTION DES ESCARRES 2004. DEFLOOR T., HERREMANS A.,
GRYPDONCK, M. ET AL. BRUSSEL: SPF SANTE PUBLIQUE, SECURITE DE LA CHAINE ALIMENTAIRE ET
ENVIRONNEMENT, 2004.
3
Avant-propos
Les escarres constituent un important problème de santé publique. A domicile,
dans les MRS et les hôpitaux, des patients, qu’ils soient gravement malades,
confrontés à des problèmes de mobilité ou à d’autres problèmes courent le risque de
souffrir d’escarres dus à l’immobilité et ce, en plus de l’affection pour laquelle ils sont
traités. Les escarres sont une affection non seulement onéreuse mais aussi
dangereuse.
Or, par une politique de prévention efficace, un grand nombre de plaies
d’escarres pourraient être évitées. Mais cette prévention demande du temps et coûte
cher. Au vu des conséquences des escarres, cette politique vaudrait pourtant la
peine d’être mise en oeuvre. Il s’agirait de faire réellement de la prévention et
d’abandonner les mesures inutiles. A défaut, la situation ne fera qu’empirer.
Ces dernières années, la prévention des escarres a fait l’objet d’un grand
nombre d’études qui ont permis de répondre à plusieurs questions. Mais tous les
aspects n’ont pas encore été clarifiés.
Dans le domaine de la prévention des escarres, un grand nombre de mythes
circulent : on pense que certaines mesures sont efficaces alors que ce n’est
absolument pas le cas. Ces mythes sont corriaces, et c’est bien compréhensible.
Dans la pratique, il est en effet très difficile de se rendre compte que des mesures
sont inefficaces. Si les mesures appliquées ne le sont pas, une partie des patients
continuera à souffrir des escarres. En effet, tous les patients considérés comme
patients à risque, ne souffrent pas d’escarres. Dans la pratique, on pense donc
souvent que des mesures aident alors que ce n’est pas le cas. Ainsi, les infirmiers
qui ont appris, dans le cadre de leur formation, à appliquer certaines mesures,
mettront du temps à se rendre compte qu’elles sont sans effet. Les études sur les
escarres sont donc nécessaires pour distinguer les mesures efficaces de celles qui
ne le sont pas.
Un grand nombre d’études sont disponibles. Toutefois, il est difficile d’avoir une
idée d’ensemble et de savoir ce qui est indiqué et ce qu’il ne l’est pas. C’est la raison