
Migration et caractéristiques des molécules 
 
La  charge  des  molécules  est  évidemment  la  caractéristique  fondamentale  de  la 
migration  électrophorétique.  Elle  détermine  la  direction  d'après  sa  polarité,  vers 
l'anode ou la cathode, et la vitesse, donc la distance, de migration proportionnellement 
à la densité de la charge. 
 
Normalement la charge d'une molécule est dépendante du pH du milieu, c'est le cas de 
la plupart des molécules biologiques. Pour une molécule ayant plusieurs groupements 
ionisables,  il  faut  évidemment  ternir  compte  de  sa  charge  nette.  La  charge  nette 
dépend du pI (pour une protéine) et du pH du milieu ambiant. (Reviser au besoin ces 
concepts de pI vs pH vs charge nette d'une protéine ou d'un acide aminé) 
 
La taille des molécules a une certaine influence, particulièrement dans le cas où les 
molécules  passent  à  travers  une  matrice  poreuse.  Plus  la  taille  des  molécules  est 
petite, relativement à celles des pores, plus les molécules se déplaceront facilement, 
ce qui implique évidemment qu'elles migreront rapidement. La taille peut donc avoir 
une importance majeure dans une électrophorèse. Elle peut même devenir la base sur 
laquelle on sépare les molécules, particulièrement dans le cas des macromolécules si 
le montage expérimental est conçu à cet effet. La taille des macromolécules peut aussi 
avoir un effet indirect puisque qu'elle est liée au nombre de charges, à sa surface de 
contact avec le solvant ou la matrice, etc. 
 
L'affinité des molécules pour la matrice affecte la migration. Plus l'affinité est grande 
moins la molécule migre vite et loin, parce qu'elle est retardée. Ce phénomène étant 
généralement nuisible  à  la qualité de  la  séparation  et la  vitesse  de  la migration,  on 
essaie de minimiser ce problème en choisissant des matrices les plus inertes possibles 
(acrylamide) par  rapport aux molécules qu'on veut  séparer. Cependant on peut tirer 
parti d'une telle affinité qui constituera un des éléments de séparation des molécules. 
Ainsi la séparation des protéines sériques par électrophorèse sur acétate de cellulose 
ou  sur  papier  tire  profit  du  fait  que  certaines  classes  de  protéines  ont  des  affinités 
différentes pour ce support, en plus de différences de densité de charge. Par exemple, 
on  peut  séparer  les  classes  de  protéines  sériques  (albumine  vs  a-globulines  vs  b-
globulines vs g-globulines) par électrophorèse sur acétate de cellulose. 
 
APPAREILS ET METHODOLOGIE 
 
De  nos  jours,  on  n'utilise  que  des  matrices  solides  pour  supporter  l'échantillon  à 
analyser,  c'est  ce  qu'on  appelle  une  électrophorèse  de  zone.  En  effet  les  fractions 
séparées migrent comme des "zones" individuelles. Plusieurs types de matrice solide 
sont utilisés pour permettre le déplacement de l'échantillon. Il y a celles sur lesquelles 
la migration se fait à la surface: papier, acétate de cellulose, etc. On a aussi celles qui 
forment  un  gel  poreux  permettant  la  migration  à  l'intérieur  même  de  la  matrice: 
agarose, polyacrylamide, etc. Plusieurs facteurs influenceront la vitesse de migration 
(donc la séparation) des  molécules durant une électrophorèse. Tout  d'abord  on  peut 
mentionner la charge qui est dépendante, pour une protéine, de son point isoélectrique 
et  du  pH  milieu.  L'affinité  de  la  protéine  pour  la  matrice  peut  avoir  un  effet  très 
important, comme dans le cas des électrophorèses de macromolécules sur acétate de 
cellulose ou sur papier. Dans le cas d'un gel poreux, la taille de la protéine peut avoir