Approvisionnement différencié en acides aminés dans l’engraissement porcin A. DURRER, ingénieur agronome ETH, chef technique chez VITAL Chez les porcs à l'engrais, l'accroissement est influencé essentiellement par un approvisionnement en acides aminés (AA) conforme aux besoins. Le but est d'exploiter pleinement le potentiel de croissance des animaux. Néanmoins, cela n’est possible que si la composition de l'aliment satisfait aux besoins. principe de la douve du tonneau la plus courte qui détermine l'apport. (Figure 1) Un autre critère pour déterminer le besoin en acides aminés est la masse musculaire en tant que telle. Elle n'est pas spécifique au sexe mais à la génétique. Pour un accroissement quotidien identique, les bêtes possédant une masse musculaire élevée auront besoin de plus d’acides aminés que celles ayant une masse musculaire plus faible. Approvisionnement en acides aminés selon la performance et le sexe L’alimentation en protéines implique en substance un apport en acides aminés, en quoi ceux-ci doivent être en relation avec l'énergie. Cela signifie, par ex., qu'un aliment à 14.0 MJ doit avoir une teneur en lysine plus élevée qu'un aliment à 13.5 MJ, même si cela ne représente en fait que 4%. Il faut aussi savoir qu'avec l'amélioration de l'accroissement le besoin en énergie, exprimé en pour-cent, croît moins fortement que celui en lysine. On voit donc que la teneur en lysine, par MJ EDP, ne représente pas une grandeur fixe, mais qu’il faut l’adapter à l'accroissement journalier visé. Par exemple pour un porc de 60 kg faisant 900 gr d'accroissement au lieu de 700, les besoins en énergie sont de 20% supérieurs tandis que ceux en lysine de 27%. Néanmoins, si l’on veut être réaliste, il faut admettre que la transposition dans la pratique n’est pas si simple. Car cela impliquerait que les moulins devraient offrir – respectivement fabriquer – des aliments pour différents niveaux de production. Cela existe, mais de loin pas encore pleinement dans toute l’étendue des possibilités. Ensuite, on constate également des différences en ce qui concerne le besoin en acides aminés entre les femelles et les mâles castrés. Les carcasses des femelles présentent une teneur en protéines d’environ 1% plus élevée. Par conséquent, le besoin quotidien en lysine est d’à peu près 1 gramme supérieur, respectivement de 6%, si l’on se réfère à la teneur en lysine de l'aliment. Naturellement, les autres acides aminés essentiels en plus de la lysine doivent aussi être en quantité couvrant les besoins dans l'aliment ou la ration. En effet, comme c’est bien connu dans le domaine de la fumure, c’est le Figure 1: tonneau de Liebig Stratégie de la Maison VITAL Nous utilisons les valeurs couvrant les besoins en acides aminés des femelles avec une masse musculaire élevée et un accroissement journalier dépassant 850 g. Avec cela, nous assurons l'apport même dans les meilleures conditions (meilleure génétique, femelles). Quand nous faisons une recette à façon, nous tenons compte du potentiel de chaque exploitation et adaptons l’approvisionnement en acides aminés individuellement. Acides aminés digestibles (AAd) Dans l’alimentation porcine, la teneur en AA est calculée chez nous au niveau de la digestibilité depuis plus d’une décennie déjà. De nos jours, ceci est une nécessité absolue, car un porc ne dispose que de la partie digestible -1- d’un AA pour couvrir ses besoins d'entretien et de production. Quoique des différences de digestibilité de plus de 20% apparaissent entre divers composants, cela ne signifie pas que l’on ne doit utiliser que des matières premières à digestibilité maximale. Ce qui est déterminant, c’est de connaître la digestibilité afin d’éviter tant une surestimation qu'une sous-estimation, telle qu’elle se produit presque obligatoirement au niveau des acides aminés bruts. C'est aussi avantageux, du point de vue du bien-être de l’animal. En effet, un approvisionnement en AA conforme aux besoins diminue l’ammoniac, et contribue ainsi à un meilleur climat dans la porcherie et un meilleur accroissement. En Suisse, vu les exploitations plutôt petites, nous ne pouvons pas transposer toutes les connaissances concernant l’approvisionnement en AA, pour des motifs spécifiques au travail et à l’exploitation agricole. Il faut adapter la pratique à la théorie dans la mesure du possible. efficacité, les aliments "bon marché" n'ont pas leur place et péjorent le résultat économique. Il y a dans chaque exploitation d’engraissement des animaux à fort potentiel musculaire. Il faut donc adapter la teneur des aliments. En augmentant l'intensité d'alimentation, on évite aussi d'avoir des déductions à l'abattoir pour des taux de viande maigre trop élevés. Les mises en valeur des séries d'engraissement dans les exploitations de pointe prouvent que le potentiel de croissance n’est de loin pas épuisé. Pour atteindre une bonne Les femelles mettent plus de muscle que les castrats -2-