Quelques éléments de la Géométrie Algébrique Dérivée 2 et 3

´
EL ´
EMENTS DE G ´
EOM ´
ETRIE ALG ´
EBRIQUE D ´
ERIV ´
EE II ET III
GEOFFREY POWELL
TABLE DES MATI `
ERES
1. Rappels 1
2. Le plongement de Yoneda 2
2.1. Yoneda et pr´
echamps d´
eriv´
es 3
2.2. Le Hom interne 4
3. La topologie ´
etale sur dAff 4
3.1. La version d´
eriv´
ee 5
4. Les (pr´
e)faisceaux d’homotopie locaux 6
4.1. Recouvrements dans les pr´
echamps 7
5. Le -topos des champs d´
eriv´
es 7
6. Propri´
et´
es des champs d´
eriv´
es 8
6.1. Sections g´
en´
eralis´
es 9
7. Premiers exemples 9
8. Morphismes lisses de dAff 10
9. Champs d´
eriv´
es g´
eom´
etriques 11
9.1. Champs d´
eriv´
es quotients - `
a la Segal 13
10. Champs alg´
ebriques sup´
erieurs g´
eom´
etriques 14
R´
ef´
erences 14
On fixe un corps de caract´
eristique 0.
1. RAPPELS
La cat´
egorie op \
dAff des pr´
efaisceaux simpliciaux sur dAff
=(cdga+)op est
munie de la structure de mod`
ele projective. La cat´
egorie des pr´echamps d´
eriv´
es
dPSt est cette cat´
egorie, munie de la structure de mod`
ele localis´e. Les objets fi-
brants de cette structure jouent un rˆ
ole important.
D´efinition 1.1. Un pr´echamp d´eriv´e est un objet fibrant de dPSt .
Lemme 1.2. Un pr´efaisceau simplicial Fop \
dAff est un pr´echamp d´eriv´e si et seule-
ment si :
(1) XdAff ,F(X)est un complexe de Kan dans opEns ;
(2) X'
Y´equivalence faible de dAff ,F(Y)'
F(X)est une ´equivalence faible de
opEns.
D´emonstration. Exercice - en utilisant la construction d’une localisation de Bous-
field `
a gauche.
Date: Version pr´
eliminaire du 8 f´
evrier 2016 (deux typos corrig´
es 1 mars 2016).
1
2 GEOFFREY POWELL
Remarque 1.3.Si le pr´
efaisceau simplicial Fop \
dAff satisfait les conditions du
Lemme 1.2 lorsque X,Ysont des objets fibrants, alors le pr´
efaisceau d´
eriv´
e
RF:= FQop
est un pr´
echamp d´
eriv´
e.
Remarque 1.4.La structure de mod`
ele dPSt est ni fibrant ni cofibrant. Les objets
cofibrants sont construits `
a partir des pr´
efaisceaux repr´
esentables.
2. LE PLONGEMENT DE YONEDA
Soit Cune cat´
egorie petite et b
Cla cat´
egorie des pr´
efaisceaux d’ensembles EnsCop .
Le plongement de Yoneda fournit un plongement pleinement fid`
ele :
h:Cb
C
qui envoie un objet Xau pr´
efaisceau hX:= C(, X). Le lemme de Yoneda fournit
la bijection
Hom b
C(hX, F )
=F(X).
Lemme 2.1. Si Cposs`ede les limites finies, h:Cb
Cles pr´eserve. En particulier, pour
X, Y C,
hXQY
=hX×hY.
D´emonstration. Exercice.
Pour g´
en´
eraliser au cadre simplicial, rappelons que le foncteur structure simpli-
ciale constante cst : Ens opEns admet les adjoints suivants :
(1) l’adjoint `a droite, le foncteur opEns Ens,X7→ X0;
(2) l’adjoint `a gauche, le foncteur opEns Ens,X7→ π0(X), o `
uπ0(X)est le
co´
egalisateur du diagramme dans Ens
X1X0.
Exercice 2.2. D´
emontrer cette affirmation.
En particulier, le foncteur cst induit un foncteur cst : b
Cop b
Cqui poss`
ede
les adjoints :
π0acst a()0.
Par composition, on obtient le plongement de Yoneda (encore d´
enot´
eh).
Ch//
h""
b
C
cst
op b
C.
Lemme 2.3. Le foncteur cst : Ens opEns pr´eserve les limites finies. Ainsi, si C
poss`ede les limites finies,
h:Cop b
C
pr´eserve les limites finies.
D´emonstration. Exercice.
Lemme 2.4. Soient XCet Fop b
C, alors il existe un isomorphisme naturel :
Homop b
C(hX, F )
=F(X)0.
D´emonstration. Exercice !
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EMENTS DE G ´
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EBRIQUE D ´
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La cat´
egorie op b
Cest munie d’une structure simpliciale (h´
erit´
ee de opEns).
En particulier, pour F, G op b
C,Mapop b
C(F, G)est un ensemble simplicial, dont
Mapop b
C(F, G)n= Homop b
C(F×n, G),
o`
u(F×n)(U) = F(U)×n(produit de opEns `
a droite).
Le lemme de Yoneda donne alors :
Mapop b
C(hX, F )
=F(X)
en tant qu’ensemble simplicial.
2.1. Yoneda et pr´echamps d´eriv´es. En particulier, c’est ce foncteur hqui d´
efinit le
plongement de Yoneda :
h:dAff dPSt .
Proposition 2.5. Le plongement de Yoneda h:dAff dPSt prend ses valeurs
dans la sous-cat´egorie des objets cofibrants. (Autrement dit : h(Spec(A)) est cofibrant,
Acdga+.)
D´emonstration. Un Corollaire imm´
ediat du Lemme 2.4.
Remarque 2.6.Mˆ
eme lorsque Spec(A)est fibrant, hSpec(A)n’est pas (en g´
en´
eral)
un pr´echamp d´eriv´e : en g´
en´
eral, une ´
equivalence faible X'
Yde dAff n’induit
par un isomorphisme
hSpec(A)(Y)hSpec(A)(X),
entre les ensembles simpliciaux discrets, donc pas une ´
equivalence faible de la
structure de mod`
ele projective sur op \
dAff .
To¨
en et Vezzosi fournissent (voir la Remarque 2.8 pour la d´
efinition) une modi-
fication explicite de h,`
a savoir un foncteur :
h:dAff dPSt
muni d’une transformation naturelle hh. Le foncteur d´
eriv´
ehQop sera d´
enot´
e
Rh.
Proposition 2.7. [TV05, Lemmas 4.2.1, 4.2.2] Les propri´et´es suivantes sont satisfaites :
(1) Si Spec(A)est fibrant, alors hSpec(A)est fibrant dans dPSt , donc un pr´
echamp
d´
eriv´
e.
(2) Le morphisme compos´e hRhest un isomorphisme dans Ho(dPSt ).
Remarque 2.8.La th´
eorie g´
en´
erale des cat´
egories de mod`
ele fournit un foncteur
r´esolution cofibrante
Γ : dAff dAff
o`
u la cat´
egorie des objets cosimpliciaux dAffest munie de la structure de mod`
ele
de Reedy.
Le foncteur hest alors d´
efini par :
hSpec(A)(X) := HomdAff (Γ(X),Spec(A)) opEns.
(On note que la cat´
egorie dAffest l’oppos´
ee de la cat´
egorie opcdga+des alg`
ebres
diff´
erentielles gradu´
ees simpliciaux.)
4 GEOFFREY POWELL
2.2. Le Hom interne. Le produit dans la cat´
egorie des pr´
efaisceaux simpliciaux
op \
dAff est induit par le produit de opEns, donc
(F×G)(X)n=F(X)n×G(X)n,
muni de la structure simpliciale diagonale. La cat´
egorie op \
dAff admet un hom
interne
Homop \
dAff (,) : op \
dAff op ×op \
dAff op \
dAff
de sorte qu’on ait un isomorphisme naturel :
Mapop \
dAff (F, Homop \
dAff (G, H))
=Mapop \
dAff (F×G, H).
En particulier, en prenant F:= h(X),XdAff , on ait
Homop \
dAff (G, H)(X) = Mapop \
dAff (h(X)×G, H).
Exemple 2.9. Soit YdAff et Hop \
dAff , alors Homop \
dAff (h(Y), H)est le
pr´
efaisceau simplicial :
X7→ H(X×Y).
Proposition 2.10. Soient Gun objet cofibrant de dPSt et Hun pr´echamp d´eriv´e (un
objet fibrant), alors
Homop \
dAff (G, H)
est un pr´echamp d´eriv´e.
3. LA TOPOLOGIE ´
ETALE SUR dAff
Les morphismes ´
etales sont l’analogue alg´
ebrique des diff´eomorphismes locaux.
(Une r´
ef´
erence classique pour les morphismes ´
etale, le site de Grothendieck as-
soci´
e et la cohomologie ´
etale est [Mil80]).
D´efinition 3.1. Un morphisme de sch´
emas f:XYest ´
etale s’il est plat et
non-ramifi´e.
Remarque 3.2.
(1) La d´
efinition d’un morphisme ´
etale est Zariski locale par rapport `
a la source
et le but, donc il suffit de consid´
erer les morphismes entre sch´
emas affines.
(2) On dit qu’un morphisme RSd’anneaux commutatifs est ´
etale si et seule-
ment si Spec(S)Spec(R)est ´
etale.
(3) Dans le cas affine, plat et non-ramifi´e correspondent aux notions habituelles
d’alg`
ebre commutative.
Exemple 3.3.
(1) Une immersion ouverte est ´
etale.
(2) Une extension K Lde corps est ´
etale si et seulement si elle est finie,
s´
eparable.
(3) Soit Run anneau commutatif ; le morphisme
RS:= R[x1, . . . , xn]/(f1, . . . , fn)
est ´
etale si et seulement si det(fi/∂xj)est inversible dans S.
Proposition 3.4. Un morphisme f:XYentre sch´emas lisses est ´etale si et seule-
ment si, pour chaque point de X,finduit un isomorphisme entre les espaces tangents
correspondants.
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D´efinition 3.5. Une famille de morphismes {Spec(Ai)Spec(A)}i∈I de Aff est
un recouvrement ´
etale si
(1) chaque AAiest ´
etale ;
(2) il existe un sous-ensemble fini JItel que
qjJSpec(Aj)Spec(A)
est surjectif.
Remarque 3.6.Cette d´
efinition fournit une topologie de Grothendieck sur Aff , et donc
le gros site ´etale.
3.1. La version d´eriv´ee. On g´
en´
eralise au cadre d´
eriv´
e en suivant To¨
en et Vezzosi,
notamment [TV08, Definition 2.2.2.12] et [TV08, Lemma 2.2.2.13].
D´efinition 3.7. Un morphisme Spec(B)Spec(A)de dAff est ´
etale si
(1) H0(A)H0(B)est ´
etale ;
(2) ABinduit un isomorphisme :
H0(B)H0(A)H(A)
=
H(B).
Remarque 3.8.Ceci correspond au fait que le sch´ema affine sous-jacent de Aest
H0(A); les propri´
et´
es des morphismes sont d´
efinis en termes des morphismes in-
duits sur les sch´
emas sous-jacents.
De mˆ
eme on a la d´
efinition d’un recouvrement ´
etale :
D´efinition 3.9. Une famille de morphismes {Spec(Ai)Spec(A)}i∈I de dAff est
un recouvrement ´
etale si
(1) chaque Spec(Ai)Spec(A)est ´
etale dans dAff ;
(2) la famille {Spec(H0(Ai)) Spec(H0(A))}i∈I de Aff est un recouvrement
´
etale.
To¨
en et Vezzosi ont introduit la notion d’une (pr´
e)-topologie mod`
ele (de Gro-
thendieck) sur une cat´
egorie de mod`
el´
eM(voir [TV05, Definition 4.3.1] et [TV08,
Definition 1.3.1.1]) ; ceci correspond `
a une topologie de Grothendieck sur Ho(M).
Remarque 3.10.Cf. la d´
efinition d’une topologie mod`
ele (de Grothendieck) dans le
contexte des quasi-cat´
egories [Lur09, 6.2.2.1].
Proposition 3.11. [TV05, Example 4.3.6(2)],[TV08, Lemma 2.2.2.13] Les recouvre-
ments ´etale d´efinissent une pr´e-topologie mod`ele (de Grothendieck) sur dAff .
Remarque 3.12.Dans la pratique, ´
etant donn´
e une alg`
ebre semi-libre Ade cdga+,
on se restreindra souvent au petit site ´
etale
(dAff /Spec(A))et
dont les objets sont les morphismes ´
etales Spec(B)Spec(A)(et on peut suppo-
ser Bsemi-libre).
Remarque 3.13.[TV05, Definition 4.5.1] Soit Acdga+une alg`
ebre semi-libre, alors
l’adjonction :
Oubli : dAff /Spec(A)dAff :− ×Spec( ) Spec(A)
induit la (pr´
e)-topologie mod`
ele ´
etale sur dAff /Spec(A)et, en particulier une to-
pologie de Grothendieck sur Ho(dAff /Spec(A)).
Remarque 3.14.Soit Spec(A)un objet fibrant de dAff ; en g´
en´
eral les cat´
egories
Ho(dAff /Spec(A)) et Ho(dAff )/CAT ne sont pas ´
equivalentes. Pourtant, ceci ne
pose pas de probl`
eme pour la consid´
eration de la pr´
e-topologie mod`
ele induite
(cf. [Lur09, Remark 6.2.2.3]).
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