Le rôle des parents dans la prise en charge d'un enfant dyslexique
Simone Desrousseaux, parent d'une jeune fille dyslexique, membre de Coridys-Isère
1ère étape : La reconnaissance
Après avoir observé des difficultés durables chez leur enfant et ressenti son mal être, après avoir été alerté par
les enseignants les parents consultent.
Le diagnostic une fois établi pour leur enfant et surtout bien expliqué et commenté par l'orthophoniste, il reste
pour les parents une lourde étape à franchir.
2ème étape : l'acceptation
Accepter les difficultés de son enfant, accepter sa dyslexie pour pouvoir l'aider. C'est une règle de base qui doit
être observée par la mère et le père de l'enfant. C'est une période qui peut être longue et douloureuse mais c'est
une étape nécessaire et indispensable pour les parents afin d'être ensuite constructifs et efficaces. Il peut être
utile quelquefois d'avoir recours à une aide psychologique.
3ème étape : compréhension
L'enfant a des difficultés scolaires qu'il vit plus ou moins douloureusement. La maison doit être un refuge et un
havre de paix. Les parents ne peuvent pas remplacer l'orthophoniste et les ré-éducateurs mais leur aide est
capitale. Il n'y a pas aujourd'hui d'autres solutions, sinon celle de le regarder se noyer rapidement et sûrement
dans le "Grand Bain Scolaire" sans lui porter secours sous un prétexte d'autonomie qui est souvent exposé
aujourd'hui.
L'enfant dyslexique ne peut pas être autonome. Il a besoin d'aide. Par contre, les parents ne doivent pas devenir
envahissants et étouffants. L'aide doit se faire en bonne intelligence et doit être bien dosée. Difficile, mais il faut
être très à l'écoute de son enfant.
Les parents montrent ainsi à leur enfant la confiance qu'ils ont en lui, en ses possibilités de surmonter ses
difficultés. Cette confiance doit devenir réciproque pour établir une certaine complicité qui aide l'enfant à
conserver le sens de l'effort, ce sens de l'effort qui va lui permettre de réussir.
4ème étape : le travail de patience et de longue haleine
· Les parents doivent expliquer à leur enfant : expliquer la dyslexie. L'enfant se croit " bête ", voire débile et c'est
toujours ce qu'il ressent très rapidement. Comment penser autre chose à 6 ou 7 ans quand le petit copain lui,
apprend à lire et écrire naturellement, comme on apprend le langage, et sans effort.
Expliquer, c'est déculpabiliser l'enfant car c'est mettre des mots sur ses difficultés. Ensuite, il est déjà un peu plus
facile de construire.
· Patience, car il est indispensable de persévérer sans se lasser pendant de nombreuses années. Il n'y a pas de
déclic mais les difficultés s'améliorent avec une bonne prise en charge et surtout avec le temps. La maturité est la
grande alliée de la dyslexie car avec la maturité l'enfant assume mieux ses difficultés et surtout trouve plus
facilement des méthodes de compensation.
· Soutenir l'enfant moralement est indispensable, l'aider à affronter les remarques parfois difficiles des
enseignants (par ignorance du problème bien sûr), les moqueries des camarades. Il faut l'aider à se "blinder" face
à cette réalité.
Ceci peut se faire en veillant à l'accueillir à la sortie de l'école, savoir lire sur son visage si quelque chose s'est
mal passé, dédramatiser et l'aider à prendre du recul en relativisant. La sortie d'école est un moment crucial.
· Soutenir l'enfant scolairement mais sans s'acharner : c'est à dire plutôt :
- lui faciliter la tâche en lui faisant des résumés, des tableaux avec des couleurs, des fiches simplifiées, lui lire en
partie des textes trop longs, écrire sous sa dictée le brouillon de sa rédaction, car il a des idées mais il peine à les
écrire.
- l'aider à s'organiser.
- proposer une sorte de balisage, puis progressivement enlever ces balises lorsque les mécanismes sont acquis.
- C'est aussi, lui lire et relire ce qu'il doit apprendre car il est incapable de le faire seul.
- C'est parfois savoir supprimer un devoir car il ne peut tout " absorber " un soir, …et il est encore mieux de le
faire en accord avec l'enseignant.
- Ce doit être un travail partagé en bonne intelligence et en respectant sa fatigue très rapide.
Attitude des parents face à l'école et aux enseignants
Ne critiquez pas l'école de votre enfant car il y retourne le lendemain et c'est déjà assez difficile pour lui.
N'allez pas voir les enseignants pour recevoir des "condoléances" ou pour vous lamenter sur les difficultés de
votre enfant. Faites-leur part de vos attentes positives plutôt que de vos craintes et trouvez ensemble des
solutions, établissez des objectifs afin de bien vous y prendre ensemble pour lui permettre de réussir.
Une bonne communication entre intervenants est primordiale :
Favoriser un contact (au moins téléphonique) de l'enseignant avec l'orthophoniste. Cela permettra à l'enseignant
de mieux cerner les difficultés de l'enfant.
Prendre contact avec le médecin scolaire de l'établissement. C'est un représentant du corps médical qui dépend
de l'Éducation nationale donc son rôle pourra être important vis à vis des enseignants pour mieux faire passer le
message comme " pathologie " reconnue.
Direction générale de l'Enseignement scolaire - Publié le 04 août 2003
© Ministère de l'Éducation nationale
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