Avertissement : en tant qu’enseignant, vous avez une position privilégiée
pour détecter les signes d’un trouble chez un élève. Si les indices se
multiplient, la première chose à faire est de contacter le centre PMS, d’en
parler aux parents et éventuellement de leur conseiller de consulter un
spécialiste (logopède, psychologue, etc.). Seul un spécialiste est habilité
pour confirmer le diagnostic. Les aides et aménagements requis seront
apportés en classe en complément d’une prise en charge extérieure.
Qu’est-ce que la dyslexie ?
Un enfant est dit « dyslexique » lorsqu’il éprouve des difficultés massives et persistantes lors de
l’apprentissage de la lecture (décodage) qui ne peuvent s’expliquer ni par une origine sociale
défavorisée, ni par des troubles psychologiques, ni par une déficience intellectuelle, ni par des déficits
de la vision ou de l’audition. Ce trouble est souvent associé avec une dysorthographie. Ces difficultés
de lecture (et d’écriture) contrastent souvent avec des apprentissages scolaires normaux dans les
autres domaines.
Les difficultés causées par la dyslexie :
Lecture : l’élève dyslexique éprouve des difficultés à décoder les mots. Lorsque l’élève
dyslexique lit à haute voix, sa lecture est lente, saccadée, hésitante, et il comprend
difficilement ce qu’il lit. Il le mémorise d’autant plus difficilement. De nombreuses erreurs
sont présentes : confusion visuelle des lettres ou des syllabes (p-b, q-d, au-ou, m-n, etc.),
confusion auditive des lettres (fache pour vache), omission de lettres (camel pour caramel),
inversion de lettres ou syllabes (pormener au lieu de promener), additions de lettres
(carcamel au lieu de caramel).
Grammaire : l’élève dyslexique distingue difficilement les différentes catégories
grammaticales. Il confond souvent le genre et le nombre. Par exemple, pour mettre « la
table » au pluriel il répondra « le table ».
Orthographe : difficultés dans la correspondance graphème-phonème.
Langue étrangère : apprentissage ardu.
Si l’élève peut progresser dans ces domaines sans adaptation, c’est au prix de nombreux efforts
pendant lesquels son énergie et sa concentration sont très fortement sollicitées.
Remarque : l’acte de lire et d’écrire n’étant pas automatisé avant l’âge de 7-8 ans, des erreurs telles
que l’écriture en miroir, la confusion de lettres, l’inversion de lettres sont des erreurs normales liées à
l’apprentissage et ne sont pas significatives d’un trouble avant la deuxième année primaire.
La dyslexie
S T I C O R D I
Que peut-on faire pour un enfant souffrant de la dyslexie ?
L’enseignant peut choisir les propositions du présent document en fonction de la sévérité du trouble
et de ses observations. La rééducation quant à elle doit être prise en charge par un(e) logopède.
STImuler
Le but de la stimulation est de promouvoir la motivation. La stimulation devrait donc être présente en
permanence. Accepter et comprendre les problèmes de l'élève sont la base de chaque mesure d’aide.
Il est très important que toutes les personnes à proximité de cet élève ainsi que les autres élèves
sachent qu'il y a des problèmes spécifiques liés à ce trouble du développement.
Des mesures stimulantes sont importantes pour tous les élèves et devraient être appliquées à
l'ensemble de la classe :
ne pas gronder et éviter de le culpabiliser ;
discuter avec l’élève des problèmes inhérents au trouble et l’aider à déculpabiliser ;
parler des attentes positives (mais réelles) pour l'avenir ;
mettre régulièrement l'accent sur le chemin que l'élève a parcouru (processus) et moins sur
le résultat (produit) ;
mettre à disposition plusieurs types de textes adaptés à son niveau (revues, bandes
dessinées, journaux, livres interactifs, etc.) ;
permettre l’accès aux livres audio ou lus par un pair ;
éviter les comparaisons avec les travaux des autres, comparer avec ses propres productions
s’il y du progrès ;
donner à l'élève l'opportunité d'avoir des expériences positives ;
sintéresser à son mode de fonctionnement et lui donner une bonne méthodologie ;
créer un environnement d'apprentissage positif.
COmpenser
Le but de la compensation est de limiter les effets négatifs du trouble. Ce sont des mesures de
remplacement, de contournement qui permettent ainsi à l’élève d’avoir accès aux apprentissages :
s'attarder avec l'élève sur la forme des lettres ou les enchainements de lettres qui lui posent
problème ;
laisser, sur le bureau de l’élève, les lettres qu’il confond avec des repères (flèches,
dessins…) ;
laisser l'élève faire des ratures : c’est de l’autocorrection ;
accorder du temps supplémentaire (max. 30%) à l'enfant pour terminer son travail ;
pour l’évaluation des capacités de lecture (précision, fluence), ne jamais le faire lire à haute
voix devant la classe sans une préparation ou son accord ;
écrire gros et peu au tableau, utiliser la couleur, épeler les mots difficiles ;
permettre à l’élève d’utiliser un guide de relecture ;
utiliser l’informatique et le dictionnaire électronique ;
utiliser un logiciel de lecture à voix haute ;
donner moins de devoirs ;
faire lire l'élève lentement, en lui permettant de suivre avec son doigt et en s’assurant qu’il
comprend ce qui est lu, qu’il distingue le sens de chaque mot ;
lire les consignes pour que l'élève puisse se concentrer sur la notion testée et ne pas faire
des erreurs dues à une lecture erronée ;
lui faire suivre le cours avec un document écrit à surligner (éventuellement le manuel) ;
prévoir des pauses lors des longues tâches de lecture ou d'écriture ;
lors d’un exposé ou d’une présentation de livre, conseiller à l’élève de se faire aider dans
sa tâche de lecture (un adulte peut lui lire certaines pages ou certains chapitres) ;
donner les textes à lire quelques jours avant leur exploitation en classe ;
donner à l'élève un support d’apprentissage (texte, vocabulaire...) écrit de manière claire
et lisible (police : Arial 14) ;
lui permettre d’avoir un tableau avec les tables de multiplication ;
donner un temps d'apprentissage supplémentaire efficace.
Remédier
Le but de la remédiation est d’amener l'élève à un niveau supérieur en offrant des activités
personnalisées.
Il s’agit d’offrir de l'aide à l'apprentissage individuel afin d'éviter un handicap et d’apporter des
variations dans les matières et dans les approches afin de mieux répondre aux besoins individuels de
l'élève (différencier) :
utiliser une méthode syllabique pour l’apprentissage à la lecture, jouer avec les rimes, les
syllabes ;
lui apprendre à surligner les mots clés ;
conseiller à l’élève de mettre un signe chaque fois qu’il aura un doute, lui évitant ainsi de
prendre du retard et lui permettant de relire ces mots en priori ;
assurer une communication régulière entre l'enseignant et le (la) logopède ;
structurer les textes à lire ;
utiliser des images mentales et des moyens mnémotechniques pour retenir l’orthographe
des mots ;
dicter un texte par petites unités ;
fractionner la tâche en plusieurs étapes ou périodes ;
limiter les sources de distractions (notamment les dessins inopportuns sur les feuilles) ;
travailler le vocabulaire de l’orientation (gauche, droite…) ;
en mathématiques, aider à faire la relation entre l’énoncé (le vocabulaire) et l’opération à
effectuer.
DIspenser
Il s’agit de dispenser l'élève de certaines activités que son trouble l’empêche de réussir. Le but des
dispenses est d’éviter les situations de frustration stériles qui mèneraient au décrochage de l’élève.
L’objectif est de rechercher la meilleure alternative pour l'élève et lui accorder certaines exemptions :
adapter les évaluations ;
ne pas pénaliser pour l’orthographe car il n’est pas capable de se poser les bonnes
questions pour corriger ses fautes ;
limiter le nombre d'exercices ;
éviter de faire lire l'élève à haute voix, s’il ne le souhaite pas ou alors lui faire lire des
passages préparés ;
préparer des photocopies, des documents polycopiés à compléter plutôt que de lui faire
copier de longues leçons ;
solliciter l'élève à l’oral (poser des questions pendant le cours pour stimuler son attention),
mais éviter de le faire écrire au tableau ;
permettre de communiquer ses réponses par des moyens alternatifs l'oral, style
télégraphique, surlignement, enregistrement, scripteur, etc.) ;
cibler la dictée ou les passages à apprendre ;
limiter la lecture à certaines parties du texte ;
diminuer momentanément la quantité de vocabulaire à apprendre.
Note relative au CEB
Les adaptations dont l’élève peut bénéficier lors de la passation du CEB sont listées chaque année dans
la circulaire relative à la passation de cette épreuve. Ces adaptations doivent être utilisées tout au long
de la scolari tant lors des apprentissages que des évaluations. Elles sont proposées à l’élève en
fonction de ses besoins.
Bibliographie
www.centam.ca
www.integrascol.fr
Guilloux, R., (2009). L’effet domino “dys” - Limiter l’enchaînement des difficultés en repérant les
troubles spécifiques des apprentissages et en aménageant sa pédagogie. La Chenelière : Montréal.
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