La diff€renciation n€cessaire des enseignes de la grande distribution fran•aise
en cons€quence de l‚€volution du consommateur
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les producteurs privil€giaient toujours les petits commer•ants, lesquels continuaient de
repr€senter le gros de leurs ventes.
Apparition des m€dias et de la publicit€. Le budget publicit€ a €t€ quintupl€
entre 1952 et 1972 (2). Ainsi, la relation producteur-consommateur, totalement
d€personnalis€e, retrouve une forme en la marque. Le libre service est lanc€, le produit
est standardis€, ‡pr€-vendu ˆ par la communication de l'industriel. La conjugaison de la
mobilit€, de l'exode rural et de l'explosion des naissances entre 1960 et 1970 forment un
climat favorable Œ la cr€ation de zones de chalandise. Les Fran•ais, qui travaillent loin
de chez eux, sont ‡invit€s ˆ Œ acheter un v€hicule qui, accessoirement, permet de faire
ses courses et de prospecter. On parle de couple r€frig€rateur/v€hicule. Cet
environnement favorise l'essor de la GD ; c'est la course au prix et aux ouvertures de
nouveaux points de vente. Le parc croit d'environ 10% par d€cennie pour atteindre 64%
du poids total de la distribution. Le ticket d'entr€e Œ la construction de points de vente
est faible, d'o‹ l'explosion tant alimentaire que sp€cialis€e (par exemple, les articles de
sport). DŠs 1970, la multiplication des grandes surfaces favorise la concurrence. C‚est
alors que l'argument ‡prix ˆ s'impose. La marque de distributeur (ou MDD), n€e en
1901 Œ l‚initiative de Casino, devient une cl€ du discompte, alors qu'Œ l'origine, elle est
le r€sultat d'une int€gration verticale. En 1976, Carrefour se positionne en ‡MDD 1er
prix ˆ et offre une d€monstration de puissance et de d€solidarisation des producteurs.
DŠs 1980, la crise appara•t : saturation du potentiel de croissance avec une baisse de la
consommation (choc p€trolier de 1973) et une part de march€ de quasi 100% de la
distribution totale pour la GD. DŠs lors, de nouveaux march€s se d€veloppent dans le
cadre de la GD qui attire dans son sillage de nouveaux biens comme les bijoux ou
l'informatique. Toutefois, le contexte est bord€ de limites perceptibles renforc€es par
une l€gislation plus contraignante. La GD est alors accus€e de multiples maux :
d€sertification des campagnes, mort du petit commerce, activation de l'automatisation et
des licenciements. Son rŽle de r€gulateur de l'inflation qui lui avait jusqu'alors attir€ les
faveurs de l'Etat va se dissoudre. La loi Royer de 1973 est renforc€e par la loi Raffarin
de 1996 qui fixe Œ 300 m2l'autorisation CDEC (3). Les racines externes de la crise se
situent plus au niveau de l'entr€e dans l'€conomie post-fordienne. En effet, la
standardisation fait place au ‡one to one ˆ, Œ l'individualit€ de chaque consommateur.
(2) Chiffres en franc constant.
(3 ) Commission D€partementale d'Equipement Commercial.