Cf H. Duncker (7). Les auteurs d’agressions sexuelles sont soit en prison, soit en institution
dite de thérapie de sécurité. On en arrive à « une situation où se trouvent en prison des délinquants
ayant besoin de soins psychothérapiques et pouvant y être accessibles, et en psychiatrie légale des
personnes ne pouvant accéder aux soins proposés ».
Se faire soigner en milieu carcéral est difficile car cela suppose la levée du secret autour de la
condamnation, ce qui est dangereux. Egalement problèmes de financements de psychothérapeutes.
Cf F. Pfäfflin. (8). Le code pénal allemand repose sur le concept de punition des auteurs
d’agressions sexuelles, mais recommande explicitement un traitement pour les exhibitionnistes. Outre
la punition, divers types de traitement : psychothérapies ; sociothérapie ; antiandrogènes ;
psychopharmacologie ; castration chirurgicale ; psychochirurgie. Aucune enquête nationale sur les
possibilités de traitements externes. Seul grand projet, Hambourg, 1990, mais avec une approche
éclectique, qui conclue que 2/3 des auteurs d’agression sexuelle non incarcérés peuvent tirer bénéfice
d’une psychothérapie. Tentative de travail en réseau de thérapeutes des secteurs privé et
pénitentiaire. En milieu pénitentiaire, les auteurs d’agressions sexuelles ont peu de chances de
bénéficier d’un traitement spécifique : trop de détenus et insuffisance de formation des
professionnels.
Certaines prisons (Munich-Stadelheim) ont leur propre service de psychiatrie. La prison de
Hanovre a constitué avec succès une unité de traitement des abuseurs sexuels agressifs, qui
fonctionne maintenant de manière autonome. La tentative de Hameln, Basse Saxe, a é »té un échec
pour des raisons idéologiques. Dans les prisons, un certain nombre d’institutions socio-thérapeutiques
pilotes ont été crées de 1969 à 1984. L’évaluation de leur fonctionnement a montré un taux de
récidive inférieur de 10% à celui du système carcéral normal. Les sujets déclarés irresponsables ou à
responsabilité atténuée sont détenus dans des centres psychiatriques pénitentiaires.
Après la réunification de l’Allemagne, une évaluation approfondie a montré que l’état de la
psychiatrie dans l’ex-RDA était déplorable. La situation détaillée fait partie d’un rapport du Ministère de
la Justice des Pays-Bas comparant les divers éléments des systèmes pénitentiaires et psychiatriques
pour un certain nombre de pays d’Europe ainsi que le Canada.
III - Aux USA :
T.H. Stone critique situation légale (9). Les auteurs d’agressions sexuelles sont contraints à
un type particulier de traitement selon les Etats, mais souvent chimique. Or tous les traitements ne
sont pas également valables pour les pédophiles ou les autres auteurs d’abus sexuels impliquant des
enfants. Les lois récentes mandatant un traitement pour les auteurs d’abus sexuels négligent souvent
les éléments qui garantissent le succès des traitements : évaluation préalable, durée adaptée aux
besoins, adjonction de traitements psychothérapique ou comportemental à la pharmacothérapie,
consentement, etc. La castration chirurgicale, la prévention de récidive et l’utilisation
d’antidépresseurs doivent faire l’objet de recherches supplémentaires axées sur leur efficacité et leurs
indications. Avant toute décision judiciaire de traitement, le sujet devrait bénéficier d’un bilan complet
afin d’évaluer : durée et intensité, effets secondaires et contre-indications, état physique et mental,
adhésion au traitement etc. La législation devrait exiger la mise au point de standards et bonnes
pratiques pour chacun de ces traitements, ainsi que le consentement éclairé du sujet.
R.F. Schopp. (10) expose le programme “therapeutic jurisprudence » qui date des années 80.
« Il tente d’articuler certains éléments communs à une approche de la loi en matière de santé mentale,
exemplifiée par un petit nombre d’articles de différents auteurs (cite Wexler 1990). Il s’agit d’étudier :
la manière dont les règles et les rôles différents améliorent ou dégradent l’état psychologique des
sujets ; la manière dont les institutions légales peuvent être modifiées de façon à accroître leurs effets
thérapeutiques et à diminuer les effets contraires. »
IV - En Australie
Cf. A. Birgden (11). L’alternative emprisonnement / soins pose des dilemmes :
- Aspects thérapeutiques des fonctions judiciaires
- Aspects thérapeutiques du système pénal
- Dysfonctions psychologiques liées à la loi : est-ce que les agresseurs reçoivent des traitements
inappropriés ou inutiles ? Ces agresseurs sont-ils découragés de rechercher une aide ?Se vivent-ils
comme manquant de contrôle ?
- Aspects thérapeutiques de la loi