Chapitre 1 : Les grandes fonctions de la macroéconomie

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Chapitre 1 : Les grandes fonctions de la macroéconomie.
Introduction :
La tentative de formuler ces grandes fonctions de manière fonctionnel provient de
Keynes dans la théorie générale de 1936, lui-même n’a donné que des indications assez
restreintes mais ces disciples ont au contraire développé des fonctions de plus en plus
complexe pour rendre compte du mécanisme de la consommation et du mécanisme de
l’investissement.
Historiquement, on a eu l’impression que la fonction de consommation était très
simple et de ce fait assez peu intéressante sauf sur un point qui a attiré l’attention des
analystes qui est l’opposition apparente entre la consommation à court terme et à long terme.
Les principales recherches ont consisté à trouver des fonctions compatibles avec ces
comportements très différents à court terme et à long terme alors qu’évidemment les
consommateurs ne sont pas différents dans le cours terme et le long terme. Dans l’optique de
la théorie générale, l’investissement à travers le multiplicateur est le déterminant du niveau du
produit national des fluctuations de ce produit et apparemment de sa croissance à long terme.
Donc si on s’est un peu intéressé à la fonction de consommation on s’est avant tout penché sur
la fonction d’investissement qui était la clef de la compréhension du mécanisme
macroéconomique. L’effort est parfois mal récompensé car les recherches sur la fonction
macroéconomiques d’investissement ont totalement échoué alors que l’effort limité à la
fonction de consommation à donné des résultats relativement satisfaisant avec cependant une
difficulté qui est que les agents économiques consommateurs conservent une liberté de
jugement et de décisions ce qui fait que leur comportement effectif s’écartent souvent d’une
manière importante de ce que l’on prévoyait sur la base des fonctions de consommations
existantes. Le recours au comportement d’agent permet de rendre compte des décalages.
Section 1 : Les fonctions de consommation (ou d’épargne).
Ce sont deux réalités complémentaires sur le revenu disponible, ce que les
consommateurs ne consomment pas est épargner, les fonctions ont la double signification.
1§ : La fonction de consommation de la théorie générale de Keynes.
Keynes est partit d’un modèle existant mais dans le domaine de la microéconomie
c’est la fonction de demande de Cournot proposé en 1838. Cournot propose une formulation
simple qui consiste à admettre de manière intuitive que la fonction de consommation de tel ou
tel bien s’expriment de manière décroissante par rapport au niveau de prix de ce bien tout en
remarquant que la structure de cette fonction dépendait d’un grand nombre d’élément dont
l’utilité du bien considéré. Les habitudes des consommateurs, la répartition des revenus entre
eux…
Sur ce modèle Keynes décide qu’on peut établir une liaison fonctionnel continue entre
le niveaux de la consommation globale dans l’économie est le montant du revenu global dans
cette même économie tout en reconnaissant qu’il y a un grand nombre de facteurs comme les
habitudes, les besoins et la répartition des revenus (chez Cournot) qui influe sur la forme de
cette liaison dans les 2 cas on considère qu’il y a un grand nombre de facteurs qui
interviennent dans la liaison de consommation. En macroéconomie il y a une liaison entre le
revenu de l’ensemble de la population et de la demande de l’ensemble de la population.
1
Quand le revenu augmente, la consommation augmente également mais cette
augmentation de la consommation est toujours moindre que celle du revenu. On voit tout de
suite qu’il y a un écart croissant entre le montant de la consommation et le montant du revenu
global ce qui explique de montant de l’investissement.
La consommation augmente moins que le revenu, ce qui veut dire que la propension
consommé est positive main inférieur à 1. Il y a d’autres indications qui vont d’ajouter, des
indications de court terme, les agents économiques ont en permanence acquis des habitudes
de consommation et si le revenu s’accroit de manière importante, ils vont mettre un certain
temps pour ajuster leur niveau de consommation à ce niveaux de revenu fortement accru.
Donc dans un premier temps la propension à consommer va diminuer et elle se rétablira
partiellement une fois de nouvelle habitude acquise. Malgré tout à long terme, Keynes estime
que la propension à consommer tend à diminuer quand le revenu augmente. C'est-à-dire que
le pourcentage du revenu qui est consommé est de moins en moins élevé. Suit chez Keynes
une autre indication quand à la réaction de court terme, c’est une situation ou il y a baisse du
revenu globale qui va donc se trouver en contradiction avec les habitudes acquises de
consommation si le revenu baisse de manière importante, les consommateurs ne peuvent plus
maintenir leur habitudes de consommation à partir de ce revenu et sont donc obligés de
mobiliser l’épargne accumulés (éventuellement emprunter) pour maintenir leur niveau
habituel de consommation. Dans cette hypothèse qui chez Keynes est exceptionnel, la
propension à consommer va être supérieur à 1 et cette effet sera important pour l’équilibre
macroéconomique car il va impliquer une amplification de la baisse du revenu puisque la
consommation à elle seule fera contrepartie du montant de revenu globale. Une dernière
indication : est l’affirmation de Keynes selon laquelle, le montant des actifs détenu par les
consommateurs peut influer sur le niveau de leur consommation lorsque les valeurs nominales
de ces actifs varient de manière importante. C’est surtout les variations des valeurs boursières
qui sont déterminantes, une forte hausse des actions amène les détenteurs de ces actions à
considérer que le niveau d’épargne accumulés est suffisante qu’il n’est plus nécessaire de
l’augmenter et le résultat est que ces titulaires d’actifs valorisés vont désormais consommés
l’essentiel de leur revenu ce qui se traduira par une hausse de la propension globale à
consommer dans l’économie. Ce qu’on appelle l’effet richesse qui a connu une grande
popularité au cours de ces 10 dernières années non pas au niveau de la bourse mais au niveau
de la hausse des valeurs immobilières dans les pays anglo-saxons au début puis de plus en
plus dans les pays européen et on a souvent affirmé et même essayer de calculer le
supplément de consommation provoquer par l’enrichissement des ménages propriétaires
voyant leur capital valorisé régulièrement considéré qu’il pouvait consommer l’essentiel de
leur revenu. D’où les craintes liées au retournement du marché immobilier surtout aux EU
puisque logiquement la baisse des valeurs de l’immobilier depuis 2 ans maintenant devrait
amené les ménages à considérer que la valeur de leur actif est maintenant insuffisantes et qu’il
faut donc réduire la consommation pour se constituer une épargne compensatrices. Et c’est cet
effet qui est le principal élément d’une récession de l’économie américaine mais on ne sait pas
si les consommateurs vont suivre cet effet richesse ou maintenir un taux de consommation
élevé.
On peut essayer de transcrire d’une manière formalisée les diverses propositions de
Keynes que nous avons évoquée, il y a une solution qui semble attirante car elle maintient
l’essentiel de la doctrine de Keynes, cette solution simple consiste à envisager la propension à
consommer c'est-à-dire le rapport entre la consommation et le revenu comme un coefficient
stable positif mais inférieur à 1. On se rend compte tout de suite qu’il y a une insuffisance
permanente pour équilibrer le revenu national et la seul solution pour assurer cet équilibre
c’est de faire appel à l’investissement qui va combler l’écart entre le revenu national et la
consommation. Cette solution simple respecte l’esprit de la théorie générale de Keynes mais
2
ce qui est surprenant c’est qu’elle respecte les tendances long terme de la consommation qui
malgré quelques fluctuations peut être représentée par un pourcentage stable de la
consommation nationale.
Traditionnellement : la propension marginale est supérieur à 0 mais inférieur à 1 donc
on va écrire. La propension moyenne à consommer décline avec l’augmentation du revenu.
PmC < PMC. EN cas de forte baisse du revenu on aura une situation ou la consommation à la
période 2 est supérieure au revenu dans cette seconde période. Si on cherche à représenter soit
par une fonction soit par un graphique ces propositions on a. En partant de 1). On va écrire
que la consommation
1)
2)
3)
4)
5)
0 < dC / dY < 1
Y2 > Y1 => C1 /Y1 > C2 / Y2.
dC / dY < C/Y.
Y2 <<< Y1 => C2 > Y2.
C = a1 Y avec 0 <a1 < 1
Cette courbe a un inconvénient qui est contradictoire avec la proposition 2 qui prévoit que la
propension à consommer doit décliner, la proposition 3, et la proposition 4.
Pour corriger on dit que C = a1 + a2 Y avec a1 > 0 et 0 < a2 < 1.
3
dC / dY = a2 => C /Y = a1 /Y + a2
Mais c’est contradictoire avec la proposition 5, quand l’augmentation du revenu est
importante en long terme, la propension marginale à consommer va elle même diminuer.
On a deux approches possibles de la fonction de consommation, une approche
simpliste qui consiste à utiliser un coefficient unique de consommation a1 dans la manière
simple. Mais les première études menées par les statisticiens notamment la plus connu celle
de Kuznets qui pour la période de 1869 à 1944 à constater que la consommation et le revenu
représenté par C = a1Y est… On constate qu’il y a des décalages pour la période 1929 à
1938, on a une période décalé autrement dit la longue période semble recouvrir des fonctions
de consommations de court terme qui sont décalés par rapport à la fonction de long terme et
tout se passe comme si on avait en réalité une succession de fonction de courbe terme qui se
succède. Les études sur le court terme ont montré qu’il y avait ce genre de fonctions qui a
court terme suivent les 4 propositions de Keynes et qui en revanche sur de longue période se
comporte comme si seul la proposition 1 était retenu. Ceci nous donne la raison de la
polarisation des premières recherches sur la fonction de consommation, ces recherches ont été
concentrées sur la découverte de fonction de consommation qui présente un comportement
différent à court et à long terme de sorte que le comportement des consommateurs à court
terme obéissent aux 4 propositions de la théorie général et qu’à long terme ce comportement
se régularise avec une propension à consommer constante et unique. En réalité cette
polarisation apparaît comme un peu puéril en effet savoir pourquoi les consommateurs ont un
comportement différent sur le court et le long terme est intéressant sur le comportement
analytique mais ce qui intéresse la macroéconomie c’est le comportement à court terme et ici
la question qui est posée est de savoir si le comportement du consommateur n’est pas
influencé à court terme par d’autres éléments que ceux évoquer par Keynes dans la théorie
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générale. Se sera donc la seconde vague des recherches qui est l’effort pour mettre à jour
d’autres déterminants permettant de mieux expliquer le comportement effectivement
enregistrés des consommateurs. On a pensé que les consommateurs devaient être influencés
par l’avenir en fonction de leur optimisme ou pessimisme et on a fait des enquêtes auprès des
consommateurs pour faire apparaître l’évolution de ce niveau d’optimisme ou plutôt dans le
cas français de pessimisme.
2§ : La théorie du revenu le plus élevé antérieur.
C’est la première formule qui a permis de générer un comportement différent à cours
et à long terme des consommateurs alors que fondamentalement ce comportement est le
même. Cette fonction était proposée par deux auteurs : Modigliani et Duesenbery. On va
admettre que les consommateurs décident de leur consommation sur la base du revenu qu’ils
ont durant la période mais en confrontant ce revenu de la période au revenu le plus élevé
qu’ils ont connu antérieurement :
1 ) C = Y (a1 + a2 Y/Ym) avec a1 > 0 et -1 < a2 < 0.
2 ) C/Y = a1 + a2 Y/Ym
3 ) dC / dY = a1 + 2a2 Y / Ym.
Ces 3 propositions sont à court terme.
A long terme on écrit :
Y = Ym + gYm
Y = (1+g) Ym
Y / Ym = 1+g
=> C/Y = a1 + a2 (1 +g) => dC / dY = a1 + a2 (1 +g)
=> C = a1Y + a2 Y(1+g)
A court terme la propension marginale est inférieur à la propension moyenne à
consommer ce qui correspond aux propositions 1 à 4 de Keynes, à long terme en revanche la
propension marginale et égal à la propension moyenne à consommer, il n’y a donc plus
qu’une seule propension dérivés de la première proposition de Keynes.
3§ : La fonction de consommation basée sur le revenu permanent.
Cette fonction a été proposée par Milton Friedman en 1957 dans un article intitulé
l’hypothèse du revenu permanent. Il a débuté par des recherches sur le comportement d’une
catégorie particulière d’agents économique c'est-à-dire les ménages, ceux qui ne sont pas
salariés et il a constaté que dans cette profession les revenus sont irréguliers sur une période
annuelle mais qu’en revanche la consommation s’établit d’une manière relativement régulière
ce qui fait que sur des périodes mensuelles, il y a de très importante fluctuations du rapport
entre la consommation et le revenu (la propension a consommé est instable dans ces
professions) car la consommation est relativement stable alors que le revenu lui est instable.
En même temps Friedman constate qu’il y a un écart important dans le comportement de ces
professions indépendantes en ce qui concerne l’épargne. Ces ménages ont en générale un
patrimoine relativement élevé et également un taux d’épargne nettement plus élevé que les
ménages salariés.
L’idée de Milton Friedman est que le comportement de ces ménages indépendants est
tout à fait représentatif du comportement de consommation de l’ensemble des ménages y
compris les ménages salariés, tous ces ménages indépendant ou salarié déterminerait leur
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consommation non pas sur la base d’un revenu effectivement perçu mais sur la base d’un
revenu de référence qui est construit à partir de l’expérience de ces ménages et qui présente la
particularité d’être à peu près régulier sur une période annuelle. Donc par rapport au revenu
permanent que l’on observe pas directement, la propension a consommer des ménages est tout
à fait stable mais c’est le rapprochement que l’on fait entre la consommation effective et le
revenu effectivement perçu qui présente une instabilité qui tient essentiellement au mode de
perception du revenu mais qui peut tenir aussi à des modifications occasionnel dans la
consommation effective.
Milton Friedman propose un petit modèle pour illustrer ses propos : supposons qu’un
groupe de ménages reçoivent de manière hebdomadaire un versement de 100 dollars mais à
l’intérieur de ce groupe certain reçoivent le salaire le lundi, d’autre le mardi… Si on fait une
enquête sur le comportement de consommateur de ces ménages on constate que un jour de la
semaine 1/7 des ménages qui reçoit un revenu de 100 dollars ce jour là à une consommation
qui représente environ 1/7 de ce revenu donc elle en épargne les 6/7 mais ce qui apparaitrait
vraiment étrange c’est que les autres ménages qui ne perçoivent pas de revenu ce jour là
réalisent une désépargne c'est-à-dire qu’ils dépensent de jour là en moyenne 1/7 de 100
dollars sans avoir de revenu.
En généralisant cette conception, même sur une base trimestrielle on retrouve le même
problème, une partie des ménages consomment non pas sur la base du revenu perçu pendant
ce trimestre mais sur la base du revenu anticipé pour l’ensemble de l’année.
Il existe pour les individus mais aussi pour l’ensemble national des ménages un revenu
permanent qui n’est pas directement observable mais qui pourtant est le déterminant stable de
la consommation ou plus exactement de la partie de consommation que l’on va également
qualifier de permanente et on peut écrire : Cp = kYp. C’est le noyau de la théorie. En
revanche, il y a 2 autres entités, le revenu effectivement perçu que l’on va appeler Y = Y
permanent + Y transitoire. Y – Yp = Yt. De ce fait le revenu transitoire va être tantôt positif
tantôt négatif. Ce qui n’est pas évident c’est que C = C permanente + C transitoire avec Ct
positive ou négative. Ce décalage entre la consommation permanente et transitoire est moins
évidente en ce qui concerne le revenu, en effet dans la théorie de Milton Friedman, la
consommation raisonnée est essentiellement la consommation permanente et reflètent une
volonté de consommé dans la durée mais il faut faire place à des compléments ou à des
déficits de consommation par rapport à la composante permanente, les compléments
correspondent à des occasions exceptionnelles ou encore à des dépenses non prévus comme
les dépenses de maladie. En revanche il peut se produire des pénuries de biens temporaires ou
durables qui contraignent le ménage à se priver des biens pour sa consommation.
Cette présentation présente cependant un piège, on a bien un revenu transitoire et une
consommation transitoire mais alors qu’en ce qui concerne le revenu permanent qui détermine
la consommation permanente, le revenu transitoire pour Friedman n’est en aucun cas le
déterminant d’une consommation transitoire, si le revenu transitoire est positif, il est censé
être intégralement épargné s’il est négatif cela signifie que les agents économiques utilisent
leur épargne pour financer de la consommation permanente mais il n’y a aucun lien causal
entre le revenu transitoire et la consommation transitoire.
Il reste le problème du coefficient k qui détermine la consommation permanente et
bien sur comment calculer le revenu permanent. Qu’est ce que le coefficient k ? Pour
Friedman c’est une fonction donc une variable qui dépend d’autres variables mais selon des
liaisons de types statistiques c'est-à-dire avec un coefficient d’écart de variabilité statistique,
donc les 2 variables véritables qui détermine cette fonction son le taux d’intérêt et son
coefficient de richesse qui se définit de manière particulière : k (r, we, u) avec r le taux
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d’intérêt de référence, we richesse non humaine/ richesse humaine. La richesse non humaine
est la valeur capitalisée des revenus futurs du capital matériel ou financier du ménage. La
richesse humaine est la valeur capitalisée des revenus futurs du travail au sens large.
Les professions indépendantes ont un coefficient de richesse plus élevé que les
professions salariés et plus ce coefficient est élevé plus le coefficient k est réduit car il y a un
effort d’épargne pour maintenir la valeur de ce coefficient.
Il y a une dualité d’approche proposée par Friedman qui aura des conséquences graves
sur son école de pensée, il y a une approche théoriques qui est conforme à une conception
libérale de l’économie, le revenu permanent est en théorie l’application du taux d’intérêt de
référence au capital possédé par chaque ménage, ce capital étant lui-même l’expression de la
capitalisation des revenus futur de ces ménages naturellement que ces revenus proviennent de
l’activité personnel ou qui proviennent du capital matériel ou financier de ce ménage.
On écrit donc Yp = r V avec V = (R1 / 1+r) + (R2/ 1+r²) + … Ce revenu permanent a
une forte dimension psychologique car sa valeur va dépendre d’un élément objectif qui est le
taux d’intérêt mais aussi du montant que prévoit les ménages pour les revenus futurs or bien
sur si les ménages sont optimistes les R vont augmenter et donc V va augmenter et
inversement. La conséquence est que si Yp diminue alors la consommation permanente va
diminuer et que la consommation effective va diminuer. On a donc là quelque chose
d’extrêmement souple en théorie et on voit que si l’on veut augmenter la consommation
effective des ménages dans le cas d’une politique de relance il faut rendre les ménages
optimistes sur les revenus futurs et on a l’impression qu’une politique d’action psychologique
(politique crédible aux yeux des ménages) va provoquer un effet immédiat sur leur
consommation sans que le revenu effectivement perçu ait changé.
Cette conception de la consommation pourrait être étendue au domaine de la monnaie
en admettant que la hausse des prix anticipés par les ménages influe sur la hausse des prix
immédiate car si les ménages prévoient une hausse de prix ils vont se précipiter pour
consommer puis après les ménages refuseront de payer des produits dont les prix seraient
augmentés. Or finalement la solution proposée par Friedman est à l’opposé de ces
perspectives et il propose au contraire une formulation concrète statistique du revenu
permanent qui découle non pas d’un vision d’avenir comme sur le plan théorique mais d’une
expérience passée avec ce résultat que les ménages du revenu permanent de Milton Friedman
ont une vision non pas prospective mais rétrospective, en matière de consommation ils se fient
au revenu qu’ils ont perçu dans le passé et on ne peut pas décider à les faire changer et ils
admettent que l’on ne peut pas modifier rapidement les anticipations des ménages car elles
sont faites par les habitudes. Il faut alors modifier le revenu effectif, cette modification
prenant du temps avant d’être intégré au revenu permanent ce qui veut dire qu’à court terme il
n’y a pas de moyen de politique ni économique ni budgétaire pour changer le comportement
des ménages en terme de consommation ou en terme de prix.
Une grande partie de l’école de Chicago a été choqué et cela à provoquer la fission de
celle-ci. La vrai raison de cette attitude est qu’il y avait une formulation statistique pour
l’investissement et Friedman l’a transposée à la consommation avec sa propre théorie.
Si on admet que le revenu permanent d’une période est construit psychologiquement
par les consommateurs à partir des revenus effectivement perçu dans les trimestres antérieurs
on va en déduire assez logiquement que plus ce trimestre de perception est récent plus le
revenu correspondant s’est intégré à la construction du revenu permanent. Ce qui veut dire
que plus la perception du revenu s’éloigne dans le temps moins ce revenu est sensible dans la
formation du revenu permanent. Et la solution est relativement simple, il suffit de pondérer
chacun des revenus antérieur de manière exponentiellement décroissante ou croissante mais
avec un coefficient de pondération qui est fractionnaire et qui donc s’affaiblit au fur et à
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mesure de sa puissance qu’on lui applique. Donc : Y pt = (1 – ) (Yt + Y t-1 + ² Yt-2 +…).
Puis transformation de Koych Ct = k (1- ) (Yt + Y t-1 + ² Y t-2 +…) => C t-1 = k (1 - )
(Y t-1 +  Y t-2 + …) => Ct - Ct-1 = k (1 - ) Yt => Ct = k (1- ) Yt +  C t-1) avec 
évolution statique. Friedman propose une théorie du revenu permanent mais la traduction dans
des fonctions statistiques relativement simple de cette théorie ce qui permet de rechercher, à
partir des données de la comptabilité nationale, une fonction de consommation relevant de
cette théorie du revenu permanent qui sera un peu modifier en pratique mais qui continuera à
présenter le principe même de l’approche proposé par Milton Friedman et se sera un succès
remarquable car les fonctions de consommation font appel à un revenu permanent.
Dans l’immédiat en revenant sur un plan théorique, la fonction de consommation du
revenu permanent permet elle aussi de résoudre la dualité de comportement des
consommateurs à court terme et à long terme (à court terme on constate que la propension à
consommer est instable et à long terme la fonction de consommation semble obéir à un
coefficient stable qui est identique pour la propension moyenne et pour la propension
marginale à consommer.). C = k Yp + C tr => Yp = Y – Y tr => C = k (Y-Ytr) + Ctr => C / Y
= k – (k Ytr/ Y) + Ctr/Y. Si Y baisse, augmentation de C/Y. A long terme : C/Y = k.
L’approche de Milton Friedman s’intègre dans le comportement dualiste à court terme
et sont amener à faire varier les Yp et à long terme ce comportement devient parfaitement
avec uniformisation entre propension moyenne et propension marginale à consommer. Donc
le revenu transitoire est sans effet sur la consommation. Ca n’est pas tout à fait conforme à
Milton Friedman. Mais dans la pratique ce n’est pas forcément vrai avec 20 à 30 % du revenu
pour la consommation. En principe quand il y a accélération de la croissance du revenu, il
s’agit surtout du pouvoir d’achat, les ménages augmente immédiatement la propension à
épargner et inversement quand la croissance du pouvoir d’achat des ménages se ralentit, il y a
une baisse de la propension à épargner donc une baisse de la propension à consommer des
ménages. Or ce phénomène s’est produit en France en 2007, avec une hausse marqué du taux
d’épargne en début d’année, période ou le pouvoir d’achat à progresser et une baisse de la
propension à épargner qui est constaté et prévu du fait de la décélération de la croissance du
pouvoir d’achat en fin d’année. Comme à l’accoutumé, les ménages n’ont pas consommé
l’intégralité de ce surplus de revenu par rapport à leur revenu permanent. On remarque que 50
ans après l’émission de la théorie, elle est toujours d’actualité. Il y a donc un comportement
de revenu permanent qui est admis par les observateurs de l’économie. En réalité l’effet de
revenu permanent évoqué par l’INSEE tend à se substituer à l’effet Keynes d’habitude de
consommation évoqué dans la théorie générale, l’effet Keynes consiste dans la tendance des
ménages à maintenir leur consommation car ils ont acquis des habitudes alors qu’à court
terme leur revenu augmente ou diminue ce qui provoque un changement dans leur propension
apparente à consommer.
4§ : La fonction de consommation construite sur l’hypothèse du cycle de vie.
Cette fonction est postérieure à la précédente comme elle date de 1963 et a été proposé
par deux économistes : Ando et Modigliani. Cette origine italienne car cette attention à été
attiré par la différence entre le taux d’épargne élevé en Italie et aux EU ou il était relativement
faible. L’Italie se caractérise à cette époque par une forte présence de consommateur d’âge
moyen compris en 20 et 60 ans alors qu’aux EU il y a une forte consommation de
consommateur d’âge extrême. Le résultat est que la proportion de consommateurs d’âge
moyen aux EU est plus faible et cette différence est conciliable avec un comportement
fondamentalement identique des consommateurs. L’idéal des consommateurs que se soit
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Américain ou Italien est de répartir leur consommation d’une manière aussi régulière que
possible tout au long de leur existence de tel sorte qu’au jour de leur décès ils ont consommé
la totalité de leur revenu donc fondamentalement ils consomment la totalité de leur revenu
mais il faut insister sur le fait que la décroissance de l’utilité marginale exige de ces
consommateurs pour optimiser leur satisfaction sur l’ensemble de leur existence de maintenir
le plus stable possible cette consommation.
En prenant l’hypothèse la plus simple, le revenu va augmenter progressivement puis
redescendre. Et donc il y a une stabilité tout au long de la vie.
Le consommateur considéré est amené tantôt à s’endetter pour assurer une
consommation supérieure à son revenu, tantôt il doit consacrer l’excédent de son revenu à
rembourser ses emprunts et dans une autre phase il lui faut accumuler des actifs qui lui
permettront de maintenir sa consommation quand son revenu sera notablement diminué.
On prend l’exemple d’un consommateur qui perçoit d’abord un revenu faible puis ses
revenus augmentent et finissent par diminuer. Cette notion de cycle de revenu a été bien
accueillie par les opérateurs financiers au contact des consommateurs et les banques
fournissent à leur conseiller financier des cycles types pour savoir à quel moment il faut
proposer des crédits pour l’achat d’une résidence principale ou pour l’achat d’une résidence
secondaire, pour savoir aussi quand il faut prescrire une assurance vie.
Cette idée générale qui suppose une mécanique financière complexe pour pouvoir être
admise doit avoir un système d’emprunt généreux et des épargnes efficaces. Mais il faut aussi
qu’il y ait une prévisibilité suffisante des revenus ce qui n’est pas évident et il en résulte que
le modèle idéal adopter va poser comme hypothèse ne se retrouvera pas de manière aussi
rigoureuse dans la réalité et donc dans le comportement des consommateurs. Les deux
contraintes principales étant l’accès au crédit et le caractère incertain de l’évolution des
revenus. On peut admettre qu’en théorie la dimension démographique d’un pays joue un rôle
important dans la propension à consommer que les consommateurs expriment d’où l’idée de
transcrire cette influence dans des fonctions de consommations nouvelles où des coefficients
de consommation reflètent cette influence démographique.
On va avoir deux types de fonctions de consommation, des fonctions individuelles et
des fonctions macroéconomiques. La fonction individuelle va relier la fonction d’un
consommateur particulier au revenu qu’il tire de son travail, au revenu qu’il attend dans le
futur à partir d’élément autre que la propriété et on va relier cette consommation au montant
de richesse dont dispose cet individu.
L’expression proposée par les deux auteurs et la suivante : ct = a’1t Yt + a’2t Vt + a’3t Wet
(W étant niveau de richesse, Yt le revenu, Vt le revenu attendu) avec a’1, a’2, a’3 > 0. La
formule macroéconomique de cette fonction est similaire à la précédente : Ct = a1t Yt + a2t
9
Vt + a3t Wet. . Les coefficients sont cette fois les âges de la population, les espérances de vie
et la répartition des revenus par âge dans la population.
C’est vrai en théorie mais en pratique l’intérêt principal de cette approche est
l’existence d’une fonction de consommation explicitement reliée au niveau de richesse, et on
constate en raisonnant avec la propension à consommer : Ct / Yt = a1t + a2t Vt / Yt + a3t
Wet/ Yt. Le rapport Vt / Yt va peut être changé mais on pense que les deux valeurs vont
évoluer dans le même sens et Vt va plutôt augmenter. Donc le problème se concentre sur la
richesse et le revenu, l’augmentation du revenu va réduire la valeur du rapport richesse/
revenu et va amener une baise de la propension à consommer. D’après Keynes si on augmente
le revenu de manière importante, la propension à consommer va baiser non pas à cause des
habitudes mais à cause du niveau de richesse et de revenu car les consommateurs pensent que
le niveau de richesse n’est plus suffisant par rapport au revenu et donc ils consacrent plus à
l’épargne pour élever le niveau de richesse et aboutir ainsi à une remise en proportion du
niveau de richesse avec leur niveau de revenu.
Ce qui intéresse plus les économistes c’est l’évolution qui se fait de manière autonome
de la richesse. On va raisonner sur un accroissement autonome de la richesse à un moment
donné, supposons que le niveau de richesse augmente (Wet) sans que le revenu augmente
donc le rapport va augmenter et on aura une augmentation de la propension à consommer.
Donc d’après cette fonction la présence explicite de la richesse permet de faire apparaître un
effet richesse sur la décision du consommateur qui a revenu égal va être amené à augmenter
son revenu de consommation quand le revenu de sa richesse à augmenter. Keynes avait
évoqué cet aspect mais en raisonnant surtout sur des variations des cours en bourses, or depuis
le début des années 2000 cet effet richesse s’est surtout produit au niveau des valeurs
immobilière et on a attribué le dynamisme de la consommation aux EU à l’augmentation
continue de valeurs des biens immobiliers d’où l’inquiétude du retournement du marché
immobilier, le niveau de richesse baisse donc on doit s’attendre à revenu égal à une baisse de
la propension à consommer et donc une baisse du niveau de consommation ou du moins un
ralentissement de la progression de la consommation alors que le revenu continu à progresser.
Il y a une question qui se pose et qui fait l’objet d’études dans de nombreux pays, ces
études sont citées dans la notice conjoncturelle de l’INSEE. En ce qui concerne la France,
depuis le début des années 2000, la hausse de 1 euros de la richesse net des ménages
s’accompagne d’un accroissement de la consommation de 0,4 centimes et aux EU un
accroissement de la richesse de 1 dollar accroit la consommation de 5,6 cents et au RU pour
1£ il y a une augmentation de la consommation de 5,6 pounds. L’effort de recherche
fondamental sur la fonction de consommation s’est achevé avec la théorie du cycle de vie et
depuis on espère plus réellement découvrir des mécanismes qui n’auraient pas été perçu
jusque là et qui pourrait néanmoins rendre compte du comportement de consommation au
niveau macroéconomique.
5§ : Les explications contemporaines de la consommation.
L’élément le plus marquant du changement de la conception de la fonction de
consommation c’est la reconnaissance d’une forte autonomie de décision des consommateurs
qui les amène à décider de consommer plus ou moins à partir d’une vision de l’évolution à
venir, vision qui n’est pas réductible aux différents variables que nous avons rencontrées.
Parmi les différentes visions, il y a toujours l’évolution du revenu surtout sous la forme du
pouvoir d’achat effectif du ménage des consommateurs et cet élément reste le principal
déterminant de la consommation et à cet égard le cadre tracé par Keynes dans la théorie
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générale reste tout à fait raisonnable. Par ailleurs, les consommateurs vont interpréter ce
revenu de tel sorte qu’une augmentation anormal ou inattendu ne va pas entrainer un surplus
équivalent de consommation mais va être pour une partie importante consacrée à une épargne
d’attente ce qui correspond au choix à un effet de revenu permanent ou bien à un effet Keynes
qui est le temps d’adaptation de la consommation au revenu. Mais par ailleurs les
consommateurs ont un regard sur la situation économique à partir d’un jugement sur
l’environnement, parmi les éléments les plus forts il y a l’évolution du taux de chômage mais
il semble nécessaire de réserver une place à la partie du jugement des consommateurs sur
l’avenir qui serait indépendante de l’évolution du taux de chômage. On a donc l’idée que si
les consommateurs sont plutôt optimistes, ils consommeront plus et s’ils sont pessimistes, ils
consommeront moins. Ce recours à des variables psychologique apparemment satisfaisant ne
parait pas clair dans l’évolution contemporaine.
En 1993, une fonction représentative est posée :
C / C-1 = - 0,0098 – 0,47 (C / (C-1) – 1) (le -1 signifie un décalage d’un trimestre) – 0,13
Log (C/ (PA) -2) + 0,16 (PA/((PA-1) -1) – 0,29 (Pr/ ((Pr – 1) – 1) – 0,014 Taux de
chômage + … + 0,024 NVFC. C’est la partie du solde d’opinion des ménages sur le niveau de
vie futur non lié au chômage.
L’effet prix sur la consommation est ambigu au niveau de l’interprétation théorique, en
effet en théorie une hausse rapide des prix peut amener les ménages à précipiter leur achat
pour éviter de subir cette hausse de prix mais on considère habituellement que cet effet ne
devient important que dans une situation d’inflation très rapide. En deçà l’effet de la hausse
des prix sur les consommateurs sont sensibles à un effet de richesse particulier que l’on
qualifie parfois d’encaisse réel, en effet une partie importante de la richesse des ménages est
composé d’actif libellé en monnaie et la hausse des prix réduit le niveau réel de ces actifs ce
qui déséquilibre le rapport entre le niveau de richesse réel des ménages et le revenu réel pour
compenser l’effet de la hausse des prix, les ménages sont donc inciter à augmenter leur
épargne pour rétablir la valeur réel de leur richesse. Donc on s’attend à ce qu’un hausse des
prix plus rapide se traduise par un accroissement de l’épargne et non pas de la consommation
des ménages.
L’incidence de la variation du chômage sur la décision de consommation. Quand les
ménages constate une augmentation du taux de chômage, ils savent qu’ils risquent d’être
concerné de plus en plus et pour faire face à la perte de revenu qu’entraine la mise au
chômage, il renforce leur épargne qui devient alors une épargne de précaution et ceci se
traduit par une baisse de la propension à consommer ce qui explique donc la valeur négative
attribué à l’accroissement du taux de chômage à l’égard de l’accroissement de la
consommation. Quand le taux de chômage baisse, les ménages ont tendance à réduire leur
épargne de précaution et le coefficient négatif joue alors positivement sur la hausse de la
consommation.
On a reconnu depuis longtemps à taux de chômage égal des variations de l’optimisme
ou du pessimisme des ménages qui devraient avoir des conséquences sur la décision de
consommation. D’où l’idée de séparer l’impact du taux de chômage de cette vision de l’avenir
indépendante. Dans le cas français, les ménages sont toujours pessimiste cela a des
conséquences sur la croissance.
On a là une approche empirique qui fait place à une approche psychologique et chaque
année l’INSEE publie une explication de l’évolution antérieur de la consommation et ses
prévisions des deux trimestres à venir, et ce sont ces variables qui interviennent qui indique
l’évolution de la consommation.
11
Pour l’année 2007, on constate qu’il ne s’agit plus d’expliquer l’évolution de la
consommation mais de l’épargne, en effet contrairement aux prévisions antérieures, ce qui
caractérise le début de l’année 2007 c’est une forte progression du taux d’épargne qui est
passé pour la France sur la base du revenu disponible de 15,5 % à 16,5 % au cours du premier
trimestre de 2007. Parmi les variables explicatives proposées, on a un effet richesse qui est
l’évolution du pouvoir d’achat, l’évolution du taux de chômage, mais aussi la température qui
en hiver joue négativement. La variable confiance a disparu car on pense pouvoir la gommer
et ne donne plus d’explication valable mais entre 2005 et 2007 il y a le taux d’intérêt et les
températures. En 2006, l’explication de l’évolution de la consommation était simple, il y avait
que deux variables, le pouvoir d’achat et le taux de chômage, l’inflation n’était pas
significative et la confiance avait déjà disparu. Il y a une variable qui s’appelle le résidus qui
n’est pas expliquer par les variables précédentes et ce qui permet de rendre compte du
rapprochement entre la partie prévisionnel partant sur la partie futur présente des écarts
impressionnant.
Les consommateurs ont un pouvoir de décision largement autonome, il décide dans
une large mesure de leur consommation et après on explique leur décision en faisant appel à
des variables jusque là inutilisé comme la richesse ou le taux d’intérêt et on garde en réserve
la confiance.
L’importance dans la consommation des dépenses de contraintes est de plus en plus
élevée et donc il n’y a pas de liberté de choix comme le transport, ou le logement. Mais aussi
des dépenses d’eau, d’énergies consommées dans les immeubles. L’idée de choix dans la
consommation des ménages s’est porté dans le niveau d’épargne et qu’il est plus intéressant
d’utiliser une fonction d’épargne qu’une fonction de consommation pour l’année 2007.
Globalement, ce qui semble resté déterminant dans la consommation c’est en première
ligne le niveau et le rythme d’évolution du pouvoir d’achat du revenu disponible des ménages.
Les modalités de lien semblent affectées par des effets de revenu permanent et à coté de cela
en ce qui concerne la France, l’évolution du taux de chômage qui semble modifier le rapport
entre la consommation et le revenu. D’autres variables ne jouent pas comme le taux
d’inflation et l’évolution de la confiance des ménages.
Section 2 : Les fonctions d’investissements.
La fonction d’investissement représente l’apport stratégique de la théorie générale de
Keynes, en effet dans l’articulation de cette théorie générale, la fonction de consommation
représente l’instrument de transmission sur la demande globale des décisions
d’investissements qui sont censées varier d’une manière importante selon l’opinion des
investisseurs et donc les fluctuations des produits nationales et de la conjoncture économique
dépendent avant tout de cette décision d’investissement. De ce fait, dès le lendemain de la
seconde guerre mondiale, l’effort principal de la recherche macroéconomique à consister à
établir une fonction d’investissement solidement établie de manière à prévoir l’évolution de
l’investissement et de manière à indiquer aux autorités responsables les mesures à prendre
pour maintenir ou pour augmenter cette investissement.
Malgré ces recherches considérables, il n’a pas été possible d’établir une fonction
solide d’investissement et ce pour diverses raisons : l’investissement des entreprises est
extrêmement diversifiés donc il est difficile de raisonner sur l’investissement général mais
aussi que les responsables d’entreprises révisent constamment leur programme
d’investissement et comme ils sont au contact des carnets de commande des entreprises, ils
réagissent très rapidement avant que l’information économique n’atteigne les responsables de
l’économie générale.
12
Autant la fonction de consommation parait simple, autant la fonction d’investissement
s’est révélée complexe et pour prévoir l’investissement, la meilleure solution a été de faire des
enquêtes régulières auprès des chefs d’entreprises sur leurs intentions d’investissement.
Il y a un paradoxe dans la position des auteurs classiques antérieur à la théorie, pour
eux l’investissement représente la variable fondamentale de la vie économique car il
s’intéresse avant tout au développement de la capacité d’offre de l’économie, autant ces
auteurs n’ont pas développés de véritable théorie de l’investissement et la raison est un peu
singulière car du point de vue classiques et néoclassiques, toute épargne et directement
investie et c’est pourquoi leurs efforts théorique s’est portée sur les conditions de formations
de l’épargne, l’investissement étant simplement dans le monde la production de cette épargne
initiale.
Comme l’a fait remarquer Keynes, cette situation n’a pas été permanente dans la
réflexion économique car au 17ème et au 18ème siècle, les mercantilistes avaient mis au
contraire l’accent sur l’importance de l’investissement et souligné que le volume de cette
investissement dépendait avant tout du taux d’intérêt d’où leur souhait d’un abaissement plus
ou moins autoritaire de ce taux d’intérêt et leur affirmation commune à Keynes que
l’explication du taux d’intérêt devait être recherché dans la situation du marché monétaire
c'est-à-dire dans le rapport entre le besoin de monnaie et la quantité de monnaie disponible.
Du point de vue de la théorie générale, la décision d’investissement est naturellement
indépendante de la décision d’épargne et ce n’est qu’à travers des ajustements
macroéconomiques que finalement l’épargne se retrouvera au niveau de l’investissement.
L’investissement est selon Keynes une variable autonome c'est-à-dire par rapport au niveau
du revenu national c'est-à-dire qu’il détermine le niveau de ce produit nationale mais qu’il
n’est en aucun cas déterminé par lui. Néanmoins le résultat de cette affirmation est d’amener à
rechercher l’origine de l’investissement en dehors du produit national et même en dehors de la
demande globale et finalement de rattacher la décision d’investissement à 2 déterminants
fondamentaux, la vision du rendement de l’investissement tel que l’ont les investisseurs et
d’autre part le taux d’intérêt pratiqué sur le marché, le rapprochement de ces deux variables
déterminent donc le niveau de l’investissement. A son tour, ce niveau d’investissement va
déterminer en s’appuyant sur la fonction de consommation, le montant de la demande globale
et donc du produit national.
Cette vision est néanmoins paradoxale, la vision de la rentabilité de l’investissement
qui porte sur un futur proche ne devait pas être détachée de la situation de la demande globale
car à priori si la demande globale est forte cela devrait amener les investisseurs à anticiper une
meilleure rentabilité de leur investissement. A l’époque où Keynes rédigeait la théorie
générale, il y avait une autre approche développé à l’écart de la théorie classique qui affirmait
que l’investissement était surtout décidé à partir de l’évolution de la demande globale parce
que si la demande globale augmente, il faut investir pour répondre à cet accroissement de
demande. C’est la thèse alternative de la fonction d’investissement fondé sur l’accélérateur,
cette notion trouve son expression dans le cadre ou cette seconde approche a été élaborée, il
s’agissait d’expliquer les mouvements cycliques de l’économie avec des phénomènes de
poussées brutale de la demande provoquant une forte expansion suivit de période plus calme
et on pensait que la demande de bien d’équipement accélérait l’évolution de la demande
globale et pouvait expliquer ces tensions brutales dans la vie économiques.
On se trouve devant deux logiques différentes, une logique issue de la théorie générale
que l’on qualifie de logique de rentabilité, l’autre logique est celle de l’investissement en
réponse à l’évolution de la demande globale et il faut reconnaître que cette logique est aussi
raisonnable que l’autre, ce qui fait que dans les explications de l’évolution de l’investissement
13
ces deux approches sont souvent associées. Mais quand on fait des recherches plus
empiriques, plus chiffrées, c’est de manière un peu inattendue c’est l’approche de la
rentabilité qui donne les meilleurs résultats car on n’a pas de bons indicateurs du lien entre la
croissance de la demande et l’accroissement de l’investissement.
1§ : L’approche par la rentabilité.
L’idée de base est relativement simple, il y a des occasions d’investissement qui existe
à un moment donné, chacune de ces décisions d’investissement correspond à un certain
niveau de rentabilité, si le taux d’intérêt est élevé on ne pourra exploiter qu’une partie de ces
décisions d’investissement, s’il est faible, la plus grande partie de ces décisions pourra être
exploitée par les investisseurs. D’où une comparaison célèbre de Turgot, il propose de
comparer les occasions d’investissement au rivage de la mer et le taux d’intérêt au niveau de
la mer si le niveau de la mer s’abaisse il y a des étendues de plus en plus considérable qui se
trouve disponible pour une mise en culture et si le niveau de la mer remonte ces étendues sont
de plus en plus restreinte. La liaison n’est pas linéaire car une baisse limitée du niveau de la
mer peut dégager une zone vaste si le plateau est continental. D’où une idée que la baisse du
taux d’intérêt est bénéfique et l’est plus que proportionnellement.
On a deux visons entre la rentabilité et le taux d’intérêt.
A ) L’approche par l’actualisation du revenu futur.
Il faut d’abord établir une prévision sur les produits nets futur de l’investissement et
une fois cette prévision établit on va ramener ces produits futurs à une valeur présente en
appliquant un taux d’actualisation qui va être le taux d’intérêt de référence pour
l’investisseurs. On va donc avoir le produit actualisé de l’investissement et on va pouvoir
confronter le produit actualiser au cout en capital pour l’investissement et donc si le produit
actualisé est supérieur à la dépense à faire pour acquérir ce capital, on peut décider d’acquérir
ce biens d’investissement, toutefois on peut aussi envisager ce que donnerait d’autre types de
biens d’investissement et faire ainsi des comparaisons ce qui est un peu lourd à réaliser.
Un investissement à une durée limitée dans le temps ce qui fait que la durée sur
laquelle porte cette actualisation est plus courte que celle qui porte sur les revenus. Au bout
d’un certain nombre d’années, le bien d’investissement devra être abandonné et pourra être
cédé pour une valeur liquidative et en théorie cette valeur doit aussi être actualisé pour évaluer
le produit totale de l’investissement.
V = Vn/ (1 + r)n
Exemple : V = (R1 / 1+ r) + (R2/ (1+r)²) + … + Rn / (1 + r)n + L / (1 + r)n.
V = 1000 /(1+0,16) + 1000 / (1+0,16) 2+ .....+ 1000/(1+ 0,16)5 + 0 /(1+ 0,16)5
Soit V = 3275 ;
Décision d'investir : le bien capital peut être acheté si i Pk < 3275
Il y a deux éléments déterminants : le niveau de la rentabilité et le niveau du taux d’intérêt de
référence.
Pour intérêt : 0,05 : revenu périodique 1000 ; 10 périodes : 7731
Pour intérêt : 0,06 : revenu périodique 1000 ; 10 périodes : 7370
Pour intérêt : 0,10 : revenu périodique 1000 ; 10 périodes : 6154
Pour intérêt : 0,12 : revenu périodique 1000 ; 10 périodes : 5660
14
La hausse du taux d’intérêt fait disparaître des occasions mais il faut tenir compte de
l’évolution du produit actualisé. Si la hausse est simultanée par les 2, les occasions
d’investissement peuvent s’accroitre et non diminuer.
Par ailleurs, on ne peut pas visualiser immédiatement l’effet du taux d’intérêt il faut
refaire un calcul d’actualisation selon les différents niveaux de taux d’intérêt.
On utilise alors l’efficacité marginale de l’investissement.
B ) L’approche par l’efficacité marginale de l’investissement.
Dans le principe l’efficacité de l’investissement consiste simplement à opérer une
confrontation entre le prix d’achat du bien d’équipement et les produits qui doivent en
résulter, l’inconnu de cette relation consistant dans la valeur de cette efficacité de
l’investissement. Si on prend l’exemple précédent : Pk = 3275 ; mesure alors la valeur a
d'actualisation qui fera passer de la série des revenus futurs
1000... jusqu'à n, à cette valeur Pk donnée ....
Ici : 3275 = 1000 / (1+a)+.....+ 1000 / (1+ a)n + 0 / (1+a)n
Soit n = 5, a = 0,16, 16%
Cette valeur a est l’efficacité en taux considéré. L’investissement peut être réalisé car l’intérêt
est de 10 %.
Cela explique que Keynes ait préconisé cette méthode de la rentabilité de
l’investissement, mais sur le plan macroéconomique, il est passé de ce principe simple à la
notion d’efficacité marginale de l’investissement. Le principe qui est sous jacent par cette
notion d’efficacité marginale de l’investissement est que l’efficacité d’un bien d’équipement
va dépendre de la quantité de biens d’équipement installés à un moment donné c'est-à-dire
qu’on va admettre que plus il y aura de biens d’équipement installé plus faible sera la
rentabilité de la dernière unité installée.
Cournot admet l’existence d’un grand nombre de bien d’équipement produit un grand
flux de production qui réduit la valeur de chaque unité produite mais d’autre part l’importance
plus grande des commandes de biens d’équipements aboutit à une concurrence au niveau des
ressources disponibles pour produire ces biens d’équipement ce qui tend à faire monter le prix
du biens d’équipement et il y aurait selon Keynes un double effet dans le temps, à court terme
c’est la concurrence pour obtenir les biens d’équipements qui ferait diminuer le taux de
rentabilité quand le volume de l’investissement augmente et à moyen terme c’est l’importance
de la production qui en résulte qui entrainerait une dégradation de la rentabilité de
l’investissement.
Le résultat est l’existence d’une liaison fonctionnelle entre le volume de
l’investissement et la rentabilité de l’investissement :
15
La courbe de l'efficacité marginale de l'investissement a une pente négative, mettant
l'accent sur le fait que chaque niveau d'investissement détermine un certain taux "marginal"
de rentabilité : décroissant avec le volume de I.
C ) La fonction macro économique d'investissement fondée sur rentabilité.
Comme la rentabilité attendue a, décline avec l'extension de l'investissement, la
possibilité d'investir dépend du taux d'intérêt r : s'il est faible, il sera possible de réaliser de
nombreux investissements, y compris ceux relativement peu rentables... Si r s'élève, seuls les
investissements de rentabilité a, égale ou supérieure à r, seront entrepris.
On aura donc une fonction de la forme : I = n1 + n2 r avec n1 > 0 et n2 < 0
Pour Keynes extrême instabilité de n1, qui dépend de l’humeur conjoncturelle des
investisseurs !
2§ : Le mécanisme d’investissement fondé sur l’accélération.
Chez les mercantilistes, il y a une opinion générale qu’une forte demande globale va
générer un investissement important pour y répondre et c’est d’ailleurs pour cela qu’un certain
nombre d’auteur au début du 19ème siècle ont critiqués les classiques qui faisaient de l’épargne
l’origine de l’investissement mais cette idée est restée un peu vague au niveau des principes et
n’a été reprise qu’au début du 20ème siècle par un économiste américain John Bates Clark qui
a systématisé cette approche avec l’intention d’expliquer le dynamisme du cycle qui c’était
affirmé le long du 18ème siècle (cycle de Juglar) qui marquait la théorie de l’économie. Ces
cycles n’étaient pas dans la théorie économique classique et s’est tournée vers les
mercantilistes pour expliquer l’évolution de la demande globale. Ce qu’il y a de nouveau c’est
l’importance des équipements d’infrastructures qui semble accentuer le phénomène sous la
forme d’une véritable accélération car si on a des équipements de transports qui sont déjà
quasiment totalement utilisé une faible demande supplémentaire exigera la commande
d’équipements nouveaux complémentaires et on a l’impression qu’au bout d’un moment
quand il y a plein emploi des capacités de production, un accroissement même limité de la
demande provoque un flux de demande supplémentaire de biens d’équipement ce qui major la
demande globale et ce qui accentue la pression sur les biens d’équipement existant ce qui
16
amène à la commande de biens d’équipement supplémentaire et on a là un phénomène
d’accélération de la demande globale à la suite d’une augmentation initiale de cette demande
globale.
A ) L’accélérateur simple.
On ne raisonne pas dans des cas limites des moyens de transports mais on raisonne à la
totalité de la vie économique, le fait tout à fait évident que pour réaliser un accroissement de
produit, il faut un accroissement des biens d’équipements disponibles dans la mesure où les
biens d’équipement existant sont déjà fortement sollicités.
On revient à la situation générale qui existe c'est-à-dire que pour réaliser un certain
niveau de produit national, il faut un certain stock de capital et le lien est le coefficient de
capital : Kt = gYt avec g compris entre 3 et 5. On va en déduire It = Kt - Kt-1 = g (Yt-Yt-1) =
g ΔYt.
Toutefois cette formule simple se heurte à un grand nombre d’objections d’abord : si
on est dans une situation de sous-emploi des capacités de production alors les producteurs
vont répondre à un accroissement de demande en utilisant les capacités non employés et à la
limite l’accroissement de demande globale peut entrainer aucun accroissement de
l’investissement.
On se place cependant dans l’hypothèse qu’il n’y a pas de capacité de production
disponible, il leur faut donc commander de nouveaux équipements mais cette commande ne
pourra être validée qu’au bout d’un certain temps en admettant que les fabricants de biens
d’équipement dispose de capacité de production si ca n’est pas le cas à leur tour, il demande
des biens d’équipements (il en importe) ceci va prendre beaucoup de temps et les biens
d’équipements qui vont faire l’objet d’investissement ne seront disponible avec un décalage
dans le temps. On se rend compte de ce décalage en écrivant : It = g ΔYt-1
On constate qu’il y a un phénomène similaire pour la fonction de consommation : en
fait la valeur marginale du capital est inférieur à la valeur moyenne de ce coefficient de
capital donc on a en général un décalage à court terme.
Finalement il apparaît que l'accélérateur marginal est inférieur au coefficient de capital :
Kt > Kt Kuznets 1934 "les fluctuations de la courbe réelle sont
Yt ΔYt moins amples que celles de la courbe théorique".
Or on retrouve un problème déjà noté au niveau de la fonction de consommation : la
différence entre le coefficient moyen et le coefficient marginal (ici le coefficient
d'accélération).
B ) L’accélérateur flexible.
Pour tenir compte des résultats de Kuznets et pour tenir compte du jeu de décalage, on
a proposer de relier l’investissement à l’ensemble de la vie passé de l’économie en
considérant d’abord que le stock de capital à un moment donné devait résulté des besoins de
la production pour la période en cours mais aussi pour les périodes antérieures. Ces périodes
antérieurs jouent un rôle décroissant de manière exponentielle avec l’éloignement dans le
temps.
L’investissement apparaît comme la différence entre le stock de capital d’une période
et le stock de capital à la période précédente.
Comme le stock de capital de la période antérieure découlait de la chronique des
revenus passés, on découvre une fonction simplifié qui relie l’investissement au produit de la
période et au stock de capital disponible à la fin de la période antérieure.
17
Kt = g (1-λ) [Yt + λ Yt-1 + λ 2 Yt-2 + ... + λ n Yt-n +....]
Kt-1 = g (1-λ) [Yt-1 + λ Y t-2 + λ 2 Yt-3 + ... + λ n-1 Yt-n + ...]
Kt - λ Kt-1 = g (1-λ) Yt
Kt = g (1-λ) Yt + λ Kt-1 ; ce dernier facteur rassemblant les influences antérieures
It = Kt - Kt-1 = g (1-λ) Yt - (1 - λ) Kt-1
Avec λ compris entre 0 et 1.
On a une formulation assez évidente, l’investissement semble être glissé par la prise en
compte de la chronique des revenus passés mais malgré cette technique de lissage on peut
gérer la fonction d’investissement de manière économétrique puisque les variables des
fonctions d’investissements sont à prendre en compte : le revenu, le capitale et le coefficient
λ. On a ajouté un élément complémentaire qui joue un rôle important dans l’analyse
économique, c’est le jeu de l’amortissement. C’est le jeu de l’effort périodique de
renouvellement d’une partie du stock de capital pour maintenir sa productivité globale. Ce
type d’investissement de remplacement est différent de l’investissement consistant à
augmenter les capacités de productions et qu’il est de ce fait beaucoup plus régulier puisque
son déterminant semble être le stock de capital existant.
Il y a ambigüité dans ce mécanisme : le remplacement de ce capital ancien par un
capital nouveau aboutit à des gains de productivités et rend moins nécessaire l’investissement
d’accroissement de capacité.
Ibt = It + Dt
Avec Dt = δ Kt-1 on a:
Ibt = g (1-λ) Yt - (1 - λ - δ) Kt-1
Comme on ne connaît pas réellement la valeur du coefficient (1 - λ - δ), on considère
qu’il est positif est sera compris entre 1/5 et 1/10. L’investissement d’une période est fonction
croissante du produit de cette période et fonction décroissante du stock de capital accumulé
dans les périodes antérieures ce qui aboutirait à réduire l’impact de l’accroissement du produit
sur le montant de l’investissement au point de départ de l’accroissement de ce produit ce qui
s’opposerai de ce que prévoit l’accélérateur simple et ce qui rendrait compte du constat de
Kuznets sur le caractère beaucoup plus faible de l’accélérateur à court terme par rapport à
l’accélérateur à moyen terme.
Cette représentation doit être interprétée avec un certain empirisme car elle laisse l’impression
que finalement l’effet d’accélération évoqué par John Bates Clark se révèle finalement très
restreinte alors que dans la réalité cet effet demeure important sur la conjoncture économique.
18
C ) L’effet empirique d’accélération.
Les études menées en 2005 par l’INSEE montrent que sur longues périodes, le rôle
quantitatif de l’investissement dans la demande globale est relativement restreint, les
investissements représentant 10 à 12% du PIB. Mais en revanche, cette demande de biens
d’investissement à un comportement d’accélération très marqué qui amène à lui donner une
influence importante sur les variations de ce produit intérieur brut et en moyenne il contribue
pour 34 % des variations du produit intérieur brut.
On a une situation paradoxale car c’est une variable limité mais qui est importante
dans le rythme de croissance. Cela s’explique par l’importance de l’effet d’accélération que
l’on constate quand la croissance du PIB augmente de manière sensible, le niveau de
l’investissement de met à croitre extrêmement rapidement et provoque donc cette accélération
de la croissance du PIB. Mais dès que la croissance du PIB ralentit le rythme de
l’investissement décroit d’une manière rapide, son évolution devient négative et il accentue le
freinage du PIB. C’est donc cette amplitude des variations de l’investissement qui résulte des
changements de rythme du PIB qui explique cette influence considérable de l’investissement
sur les variations du rythme finale du PIB.
L’évolution de l’investissement reflète bien des phénomènes d’accélération dans un
double sens car l’investissement est sensible aux variations de rythme du produit national
mais également parce que cette réaction d’investissement amplifie les mouvements de hausse
et de décélération du produit national.
Sinon, il y a bien un effet d’accélération, la liaison entre les variations du PIB et les
variations de l’investissement ne corresponde pas à un coefficient stable. L’intensité de la
liaison varie selon les périodes. La liaison n’est pas mécanique et résulte d’une interprétation
de la part des investisseurs.
Dans l’évolution concrète de la conjoncture économique, il y a beaucoup de
corrélation entre une rentabilité élevé de l’investissement dans l’anticipation des investisseurs
et une forte demande des biens produits par cet investissement ce qui correspond à une
situation positive d’accélération donc les deux optiques se confondent souvent positivement
19
ou négativement et un affaiblissement de la demande sera interprété comme une baisse de la
rentabilité futur de l’investissement mais il y a d’autre aspect dans la fonction de rentabilité, il
y a le prix du crédit, les possibilités technique d’en obtenir, il y a le niveau de
l’autofinancement des entreprises donc il peut y avoir un décalage entre l’effet d’accélération
et l’effet de rentabilité sur l’investissement. D’une manière un peu surprenante, les efforts de
construction d’une fonction économétrique d’investissement semble favoriser l’optique de la
rentabilité qui est évidement beaucoup plus générale et aussi relativement plus simple à mettre
en œuvre ce qui fait que les fonctions d’investissements qui ont été proposée ont été avant
tout fondé sur la rentabilité mais comme ces fonctions se sont révélées inadéquate pour
l’activité économique, l’étude concrète de la conjoncture économique pour le passé et les
prévisions met sur le même plan l’effet de rentabilité et l’effet d’accélération.
3§ : L’association des effets de rentabilité et d’accélération dans un cadre de génération et de
capital.
Les biens d’équipements sont de plus en plus productifs dans le sens où les plus
récents permettent d’obtenir un produit matériel de plus en plus élevé par unité de travail
associé à l’unité de capital. Hors à un moment donné, il existe dans les équipements matériels
à la disposition des entreprises des capitaux matériels récents, moins récents donc moins
productifs et finalement dans les générations les plus anciennes de ces capitaux matériels, il y
a des capitaux qui techniquement peuvent continuer à produire mais qui en réalité ne peuvent
plus être utilisé car le rendement tiré de ce capital est inférieur au cout salarial associé à son
emploi. Au cours de chaque période, il y a des équipements qui fonction techniquement mais
qui doit être abandonné car leur productivité est insuffisante pour qu’il continue à être utilisé
économiquement. Les autres équipements peuvent continuer à fonctionner car leur
productivité est suffisante et leur productivité excède le cout salarial associé à ces
équipements mais il va y avoir des générations anciennes de capital ou cet excédent est faible
et des générations récentes de capital ou cet excédent est élevé. On peut considérer que le cout
salarial est à peu près uniforme et si un équipement est très productif, il y aura une forte
marge par rapport au cout salarial et s’il est peu productif cette marge sera faible. Hors ces
générations coexistent à un moment donné et il en résulte que parmi les équipements qui vont
être utilisés pour répondre à la demande globale, on mettra en jeu sans hésiter les équipements
les plus récents mais on arrêtera les équipements anciens qui reste faiblement rentable seront
arrêtés en priorité si la demande n’exige pas leur utilisation. On voit là le lien entre l’optique
de la rentabilité et l’optique dite de l’accélération. Graphique de Solow :
20
Il faut remarquer qu’en principe les modèles qui essayent de représenter le lien entre
demande globale et capital font depuis Solow nécessairement une place à ce phénomène de
génération de capital puisque la productivité des équipements est un déterminant essentiel de
l’activité économique en général et de l’investissement en particulier. L’amortissement dans
le cade de l’accélérateur flexible n’est pas seulement le résultat d’une défaillance technique de
ce capital, c’est également le résultat d’une insuffisance économique de ce capital qui n’est
plus assez productif pour répondre à la montée du cout salarial.
4§ : Les incertitudes de la fonction d’investissement et la prise en compte des anticipations.
L’investissement se révèle une variable extrêmement difficile à prévoir même quand la
prévision porte sur une période très rapprochée et il y a une multitude d’exemple comme en
1995 ou 2002 en France ou on a prévu une croissance positive de l’investissement alors que le
rythme d’évolution a été négatif. Or il s’agit de prévision rapproché c'est-à-dire que l’espoir
de créer une fonction d’investissement stable a disparu depuis les années 1980. C’est
Malinvaud qui fait le constat : « on pensait d’abord pouvoir identifier un ou deux facteurs
dominants dont les effets serait ensuite bien calibrés, on pensait ainsi devoir disposer d’une
connaissance fiable pour prévoir l’évolution de l’investissement ; on doit reconnaître la
multiplicité des facteurs et des circonstances affectant l’importance de l’effet de chaque
facteur ». En 1990, Malinvaud constatait que la décision d’investissement reposait sur un
grand nombre de facteurs mais que le lien entre chacun de ces facteurs et la décision
d’investissement était variable selon les circonstances.
Les fonctions de consommation sont beaucoup plus fiables que les fonctions
d’investissements. Il apparaît impossible d’abandonner les fonctions d’investissement d’où
l’idée de recourir à des enquêtes directes auprès du producteur de façon à comprendre leur
comportement d’investissement et de façon à essayer de prévoir à court terme. En effet les
chefs d’entreprises ont des comportements responsable et si on admet que leur prévision est
parfaite (anticipation rationnelle) mais sans aller jusque là les chefs d’entreprises ont des
prévisions fondées sur les circonstances économiques et qu’à partir de ces prévisions ils vont
décider du niveau d’investissement qui vont être utile au cours de l’année à venir. Le plus
simple est de leur demander ce qu’ils vont faire et on aura ainsi une prévision sur
l’investissement qui va être réalisé au cours de l’année à venir.
C’est l’objet de l’enquête d’investissement de l’Insee et qui interroge 4000 entreprises,
il ne s’agit cependant que d’entreprises industrielle l’exception des services pourtant
dominante dans l’économie. L’investissement industriel est un bon indicateur de
l’investissement de l’ensemble des entreprises. Dans chacune de ces enquêtes on demande
aux entreprises, les montants annuels d’investissement réalisés ou prévu pour trois années
civils consécutive, les deux années passées et l’année à venir. On leur demande également
leur opinion sur l’évolution passée et futur des dépenses semestrielles d’investissement, on
leur demande pas de les chiffrer mais si l’évolution se fera en hausse ou en baisse ou stable.
Et on calcule les soldes sur les opinions en hausse ou en baisse. Le travail de l’Insee consiste
cette évaluation qualitative en évolution quantitative.
Pour l’enquête d’octobre, on interroge les entreprises sur les facteurs économiques qui
influence leur choix sur les catégories suivantes : demande intérieur, demande étrangère, les
perspectives de profit, l’autofinancement, l’endettement et les taux d’intérêts et enfin les
conditions globales de financement. En 2008 ce sont les conditions de financement prévu par
les chefs d’entreprise qui a ralentit le rythme de l’investissement.
Intervient l’élément de Keynes, la rationalité des entrepreneurs qui tiennent compte en
anticipant les circonstances de façon à s’y adapter le mieux possible, cela signifie que si les
circonstances changent leur prévision d’investissement vont être révisée rapidement donc
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avant l’enquête suivante d’investissement et les prévisions réalisées par l’Insee vont se révéler
inexacte non pas parce que l’enquête était mal faite mais à cause du changement d’attitude
entre deux de ces enquêtes d’investissement.
Arme efficace de l’Insee : indicateur des révisions d’anticipations dans l’enquête
investissement dans l’industrie. L’idée semble fonctionner en longue période
malheureusement ce mode d’ajustement est soumis à des aléas qui sont normaux en matière
d’investissement, on constate que les liaisons ne sont pas stables et que l’ampleur des
révisions peut être différente alors que les changements d’opinion sont pourtant de la même
dimension.
La position de Keynes est tout à fait différente, Keynes qui avait fait de longues études
était persuadé qu’il n’y avait pas de prévisions rationnelles possibles car l’investissement
porte sur une trop longue période et qu’il est impossible de prévoir qu’elle sera l’état de
l’économie à moyen terme. Selon lui l’investissement est instable car la prévision de
rentabilité se fait sans aucune base rationnelle car il n’y a pas de loi de probabilités
applicables en ce domaine. Comme il n’y a pas de base stable c’est l’optimisme ou le
pessimisme des entrepreneurs qui est déterminant et il s’agit pour Keynes d’un état purement
psychologique qui est soumis à des aléas constante, les entrepreneurs passant sans raison
particulière d’un état d’optimisme à un état de pessimisme.
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