BTS AGTL1 Economie Partie 1 – chapitre 5
PARTIE 1 – LES FONDEMENTS DE LA CONNAISSANCE ECONOMIQUE
Chapitre 5
I. LES PRINCIPAUX COURANTS DE LA PENSEE ECONOMIQUE (application 1)
A. Le courant libéral classique
La science économique moderne commence avec la publication du livre d’Adam SMITH (1723-1790) « La
richesse des nations ». Les auteurs qui se réclament de SMITH sont des classiques (RICARDO et SAY). Selon la théorie
classique, l’intérêt individuel est le moteur de toute action humaine ; il est le plus à même de permettre la réalisation
de l’intérêt général, c’est à dire le bien-être collectif. L’Etat est limité au rôle d’Etat gendarme ; il ne doit pas intervenir
dans la vie économique.
L’économie doit s’autoréguler : les prix vont se former sur des marchés de concurrence pure et parfaite
en fonction de l’offre et de la demande. C’est le mécanisme de la « main invisible » qui démontre l’existence d’un
ordre économique naturel spontané fondé sur l’intérêt personnel des individus.
B. Le courant marxiste
Karl MARX (1818-1883) en analysant le fonctionnement du système économique libéral (dit capitaliste) a
conclu que celui-ci portait en lui-même sa propre destruction. La seule source de profit venait de l’exploitation de la
main-d’œuvre sous-payée et de la plus-value réalisée lors de la vente de biens et services par les propriétaires du
capital. Cependant, dans une économie qui se développe avec le progrès technique et la substitution du capital au
travail, on se confronte à 2 conséquences : la paupérisation des travailleurs, la baisse du taux de profit relative aux
investissements de plus en plus lourds. Ainsi le capitalisme en crise fait place au communisme.
C. Le courant keynésien (John Maynard KEYNES : 1883-1946)
Il est né de l’échec du courant libéral à gérer la crise de 1929 . Il traduit une volonté de réformer le
système capitaliste. Keynes met l’accent sur les défaillances de l’économie de marché et justifie l’intervention de
l’Etat. A la différence des libéraux qui étudiaient les comportements individuels, Keynes s’intéresse aux décisions
collectives des groupes d’agents. Sa démarche est macro-économique.
Le rôle moteur sera joué par la demande qui relance la production. L’intervention de l’Etat est nécessaire
dans le domaine économique en cas de dépression économique durable dans le but d’atteindre la croissance et le
plein-emploi. L’Etat doit se substituer aux entreprises défaillantes en matière d’investissement, d’embauche et aussi
dans le domaine social. Keynes est à l’origine des politiques économiques qui ont donné naissance à l’Etat providence
(en augmentant la demande de consommation des bas revenus, la demande d’investissement des agents
économiques par la baisse des taux d’intérêt, en créant des emplois publics, en pratiquant un déficit budgétaire par la
réduction des impôts…).
D. La pensée économique actuelle : la gestion successive des deux crises économiques récentes,
celle de 1975 et celle de 1992-1993 a vu s’affronter 2 grands courants de pensée :
les néo-keynésiens
Fidèles à Keynes, ils soutiennent qu’au-delà d’un certain seuil, le libre jeu des lois du marché ne
suffit plus à rétablir les équilibres ; les interventions de l’Etat sont nécessaires. Les crises successives sont liées à une
insuffisance de la demande. En augmentant le volume de la demande globale, l’Etat est en mesure d’influer sur le
volume de l’offre. L’Etat peut alors soit augmenter les dépenses budgétaires, les prestations sociales, les crédits aux
entreprises…
les néo-libéraux
Ils dénoncent les interventions de l’Etat dans l’économie, particulièrement les politiques
keynésiennes de stimulation de la demande, responsables selon eux de la crise. Ils préconisent un désengagement de
l’Etat, le retour à une véritable libéralisation de l’économie (privatisation des entreprises appartenant au secteur
public ). Aujourd’hui ce courant est très représenté en Europe notamment.
L’ « école monétariste » de Milton FRIEDMAN (1912) se prononce pour une politique de déflation, baisse
drastique des prix.
L’ « école de l’offre » d’Arthur LAFFER (1941) réhabilite la loi de Say en affirmant que l’offre est le moteur
de la croissance et non la demande. Il est l’auteur de la fameuse courbe montrant que « trop d’impôt tue l’impôt ». Il
propose de diminuer les impôts directs sur les personnes et sur les entreprises, et les dépenses publiques