
 LES ARCHITECTURES FLEXIBLES TDMA/WDMA DANS LES RESEAUX 
D’ACCES 
 Roman Glatty, Philippe Guignard 1, Jean-Claude Simon 2 
1 France Télécom Division Recherche et Développement, 2 Avenue Pierre Marzin, 22307 Lannion, 
France 
2 CNRS FOTON – ENSSAT, 6 rue de Kerampont BP 80518, 22305 Lannion Cedex – France  
 
 
  L'architecture  PON (PON : passive optical  network, réseau optique  passif)  a  été  choisie  par de  nombreux 
opérateurs pour le déploiement de leurs réseaux d'accès optiques. Solution prometteuse pour fournir les services très 
haut débit aux clients, elle permet de mutualiser une partie des équipements et de l'infrastructure, d'où une réduction des 
coûts. Néanmoins,  le  volume énorme d'équipements  que  représente le  réseau, ajouté au contexte concurrentiel  des 
télécommunications impose aux opérateurs de poursuivre cette démarche de réduction des coûts d'investissement et de 
fonctionnement. Cela implique d'une part une nécessité d'optimisation permanente des ressources disponibles vis-à-vis 
des évolutions instantanées des besoins des clients, et d'autre part la recherche de solutions permettant de répondre aux 
évolutions à plus long terme de ces besoins. Jusqu'à présent deux principales solutions ont été envisagées, basées sur le 
multiplexage dans le domaine temporel et dans le domaine fréquentiel. La solution PON TDMA (pour Time Division 
Multiple Access) est définie par l'ITU (International Telecommunication Union) dans la norme G 984.3. Cette solution, 
considérée comme "cost effective", permet de fournir jusqu'à 2.5 Gbit/s à 128 clients.  
 
  Pour répondre aux besoins instantanés des clients, l'ITU a publié une recommandation 984.3  – DBA (pour 
Dynamic Bandwidth Allocation), concernant l'allocation dynamique des créneaux temporels. On estime malgré tout que 
cette technique ne pourra répondre complètement à la demande future en débit de l'ensemble des clients. L'approche 
PON  WDMA  (pour  Wavelength  Division  Multiple  Access)  permet  d'augmenter  considérablement  la  capacité,  en 
affectant par exemple une longueur d'onde dédiée, modulée à 1 Gbit/s, à chaque client. Le coût ce cette solution reste 
néanmoins élevé, alors que la ressource est souvent sous utilisée, les périodes d'inactivité du client se traduisant par un 
gaspillage de la capacité. 
 
  C'est dans ce contexte qu'intervient la flexibilité dans le réseau d'accès optique, sujet de cette thèse. Sous le 
terme "flexibilité" on comprend la possibilité de réallocation de ressources et l'évolutivité de réseau. Dans le cadre de 
cette thèse, la flexibilité est abordée sous deux dimensions : temps et longueur d'onde (fréquence optique). On associe 
de  manière  dynamique  les  créneaux  temporels  et  les  longueurs  d'onde  aux  différents  clients.  Combiner  les  deux 
approches permet une réutilisation efficace des ressources qui ne sont pas utilisées à  un instant donné. De plus, la 
flexibilité garantit une bonne évolutivité pour satisfaire les demandes futures des clients (arrivée de nouveaux clients, 
changement  du  contrat  en  termes  de  débit,  …).  Pour  atteindre  ce  but,  nous  avons  mené  des  études  sur  la  couche 
physique pour prouver la faisabilité de la solution proposée, et des études de trafic pour évaluer le gain que l'on peut 
atteindre. 
 
  Dans le  cadre  de cette  thèse,  nous  nous  focalisons  sur trois architectures  qui  correspondent aux différents 
compromis entre performances et coût du réseau. Ces trois architectures ont pour point commun de reposer sur des 
infrastructures passives en étoile entre le central et les clients. Elles se différencient par les fonctions ou composants 
qu'elles mettent en œuvre, impactant le budget optique et notamment le taux de partage de l'infrastructure. Toutes les 
trois offrent un large spectre de possibilités pour la réaffectation des ressources non utilisées dans le réseau. 
 
  Les travaux ont porté tout d'abord sur l'évaluation de la couche physique des solutions proposées, au travers 
d'expérimentations de laboratoire et de simulations avec le logiciel VPI (Virtual Photonic Inc.). Après avoir montré la 
faisabilité de ces solutions, nous avons simulé leur comportement "réseau" pour différentes hypothèses de trafic que 
nous avons établies. Les simulations ont été effectuées avec le logiciel NS (Network Simulator). Du fait des spécificités 
des scénarios proposés, nous avons dû intervenir sur le code de la version de base du logiciel pour adapter différents 
modules à nos besoins.  
 
  Les résultats des nos études démontrent la faisabilité des architectures flexibles que nous proposons,  et leur 
aptitude à bien mieux gérer le trafic en mode "burst" (rafale), prédominant dans le réseau d'accès. De plus, dans des 
conditions de charge importante du réseau, la flexibilité démontre sa nette supériorité sur un réseau statique. L'intérêt de 
ces solutions est encore renforcé par la simplification qu'elles apportent pour l'évolution vers des débits plus élevés. Les 
dernières  annonces  des  industriels,  prévoyant  une  baisse  importante  du  prix  des  composants  utilisés  dans  ces 
architectures, nous laissent penser que ces solutions seront très intéressantes pour les operateurs dans un futur proche.