Décembre 2012 La ciprofloxacine ou la doxycycline contre le charbon : examen de l’efficacité clinique et de la rentabilité Contexte Le charbon est une maladie causée par Bacillus anthracis, microbe qui vit dans le sol. Le charbon est plus courant chez les animaux que chez les humains, mais il peut survenir chez une personne qui est exposée à la bactérie par l’entremise de coupures ou de plaies cutanées (charbon cutané), qui inhale les spores (charbon pulmonaire) ou qui consomme de la viande infectée (charbon gastro-intestinal). L’antibiothérapie peut guérir le charbon si elle est administrée tôt, mais les symptômes de la maladie passent souvent inaperçus et, faute de traitement, la maladie est mortelle. Les antibiotiques peuvent éliminer les bactéries, mais pas les toxines qu’elles produisent, d’où l’importance d’un diagnostic et d’un traitement précoces. En 2001, la bactérie du charbon a intentionnellement été disséminée par la poste aux États-Unis, ce qui a rendu des gens malades et entraîné des décès. La bactérie pourrait un jour être de nouveau utilisée à des fins de bioterrorisme. Médicaments Deux antibiotiques — la ciprofloxacine et la doxycycline — ont été les principaux médicaments utilisés en 2001 après les attentats bioterroristes au charbon. La ciprofloxacine est une fluoroquinolone de deuxième génération et la doxycycline, un antibiotique de synthèse dérivé de la tétracycline. Un troisième antibiotique, l’amoxicilline, était réservé aux femmes enceintes ou qui allaitaient, aux enfants et aux personnes qui ne pouvaient prendre la ciprofloxacine ni la doxycycline. Il existe un vaccin contre le charbon, mais il n’est en général utilisé que chez les personnes qui sont dans une situation à haut risque (en raison de leur travail ou après l’exposition). Sujet Le charbon pourrait être utilisé comme une arme biologique moderne. Une réévaluation de l’efficacité clinique et de la rentabilité des antibiotiques utilisés pour le traitement et la prophylaxie (prévention de la maladie chez les personnes exposées à la bactérie) du charbon contribuera à la planification des mesures d’urgence et orientera les stratégies de gestion après un attentat. Méthodes On a procédé à une recherche documentaire limitée à partir des ressources clés et examiné les titres et résumés des publications repérées. On a ensuite évalué le texte intégral des publications en vue de procéder au choix final des articles selon des critères de sélection déterminés au préalable (population, intervention, comparateur, résultats et plan des études). Messages clés La ciprofloxacine ou la doxycycline contre le charbon : Il n’y a pas de données probantes sur l’efficacité clinique. L’incidence à court terme des effets secondaires graves après la prophylaxie post-exposition est faible (moins de 1 %). Deux études économiques américaines montrent que l’association de l’antibiothérapie à la vaccination est la solution la plus rentable après un attentat. On ignore si les résultats peuvent être appliqués au Canada. Résultats Parmi les 176 articles repérés, cinq études — deux évaluations économiques et trois études d’observation — répondaient aux critères d’inclusion de l’examen. Deux autres articles pouvant présenter un intérêt ont été repérés et mentionnés dans les annexes, mais on n’en a pas tenu compte dans l’examen. AVERTISSEMENT : L’information présentée ici a pour but d’éclairer la prise de décisions des patients, des professionnels de la santé, des dirigeants de systèmes de santé, des décideurs et des responsables de politiques du secteur de la santé afin d’améliorer la qualité des services de santé. Cette information ne saurait tenir lieu du discernement ou du jugement du clinicien dans la prise en charge d’un patient en particulier, du jugement professionnel qui intervient dans la prise de décisions, ni de l’avis ou de l’opinion en bonne et due forme d’un médecin. Bien que l’ACMTS ait tout mis en œuvre pour veiller à l’exactitude, à l’exhaustivité et à l’actualité du contenu, elle décline toute responsabilité à cet égard. Elle ne saurait être tenue responsable des erreurs ou omissions, des blessures, des pertes, des dommages ou des préjudices découlant de l’usage ou du mésusage de l’information contenue ou sous-entendue dans le Rapport en bref. L’ACMTS assume l’entière responsabilité de la forme et du contenu définitifs du présent Rapport en bref. Les énoncés, conclusions et points de vue qui y paraissent ne représentent pas forcément l’opinion de Santé Canada ou d’un gouvernement provincial ou territorial. La production du présent Rapport en bref a été rendue possible grâce au soutien financier de Santé Canada.