Charbon
Le charbon est une infection potentiellement mortelle causée par la
bactérie Bacillus anthracis.
Le charbon cutané se manifeste par des lésions de la peau.
L’ingestion des spores de la bactérie (charbon gastro
intestinal) provoque des troubles gastro intestinaux,
notamment une diarrhée sanglante. L’inhalation de ces
spores (charbon pulmonaire) provoque des symptômes
respiratoires touchant les voies aériennes supérieures
trois à cinq jours après l’exposition; surviennent ensuite
des symptômes comme l’essoufflement, la sudation
et un état de choc, lesquels peuvent mener à la mort si
l’infection n’est pas traitée.
Parce qu’elles sont aisément aérosolisables, et donc rela-
tivement faciles à libérer dans l’atmosphère, les spores de la
bactérie peuvent être utilisées comme arme de bioterrorisme.
Aux États Unis, 22 personnes ont été infectées par du courrier con-
taminé en 2001, et certaines en sont mortes. L’Organisation mondiale
de la santé estime que la dispersion de 50 kg de spores de la bactérie sur une
ville de cinq millions d’habitants causerait 250 000 cas d’infection et 100 000 morts.
Le défi
Nous devons impérativement disposer d’un moyen simple et efficace pour protéger
les gens contre le charbon, surtout face à la menace bioterroriste. La plupart des
vaccins anticharbonneux actuels dérivent de souches non virulentes ou utilisent des
facteurs de virulence modifiés provenant de souches virulentes. Ces deux types de
vaccins s’accompagnent d’effets secondaires non négligeables. La mise au point
d’un vaccin efficace contre le charbon qui soit sans effets secondaires notables con-
stitue donc une nécessité absolue.
La solution
Les chercheurs affiliés au Laboratoire national de microbiologie (LNM) à Winnipeg,
au Manitoba, ont mis au point des technologies qui pourront servir à fabriquer un
vaccin anticharbonneux dont les effets secondaires seraient minimes. La bactérie
du charbon possède plusieurs facteurs de virulence importants, notamment les trois
éléments suivants du complexe toxinique : l’antigène protecteur (AP), le facteur létal
(FL) et le facteur œdémateux (FE). Ces protéines ne sont toxiques que lorsque l’AP est
associé au FL ou au FE. La trousse vaccinale du LNM renferme des anticorps neutral-
isants F20G1, F20G7 et/ou F20G6, qui interagissent avec des portions de l’AP. Ces an-
ticorps neutralisent l’AP et peuvent conférer une certaine immunité passive, alléger
les symptômes de l’infection, ralentir la progression de la maladie et en améliorer
le pronostic. La trousse contient également des copies synthétiques des séquences
d’acides aminés de la protéine AP qui interagissent avec les anticorps neutralisants,