Turbulences, 24 h dans le (...)

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« 24 heures dans le marché global »
de Carole Poliquin
Pourquoi les riches deviennent-ils de plus en plus riches et les pauvres de plus en
plus pauvres ? C’est pour comprendre les mécanismes économiques qui conduisent à
cette situation explosive que Carole Poliquin a fait le tour de la planète.
Elle a rencontré au Canada des ouvriers qui avaient perdu leur emploi du fait de la sous-traitance
et des enseignants en lutte contre les réductions de budget dans l’éducation. Elle a rencontré aussi des
marchands de poissons qui subissaient les contrecoups des politiques d’ajustement structurel au
Sénégal, des ouvrières qui dénonçaient leur condition de travail à Bangkok, des endettés qui s’unissaient
contre les banques au Mexique, des familles de sans-logis qui occupaient illégalement des logements à
Paris. Elle a interrogé des banquiers, des gestionnaires de fonds et des spéculateurs.
A travers ces différents reportages, on retrouve une critique percutante du primat
de l’économie sur le social et le politique. On comprend de façon bien claire les
mécanismes économiques qui conduisent à cette concentration de la richesse entre les
mains des plus riches et à l’appauvrissement du plus grand nombre.
C’est aussi une mise en garde contre ce pouvoir sans précédent des marchés financiers et vis-àvis les risques que cela implique pour la démocratie. Comme le dit Ricardo Petrella :
« Il n’y a plus de démocratie, ce sont les marchés financiers et non les parlements
qui prennent et imposent les grandes décisions. Dans les marchés on ne se soucie que
du court terme. Il n’existe plus de sociétés, car les sociétés n’existent que par le souci du
long terme.»
Ce souci du court terme enrichit rapidement certains groupes de certains pays. On peut alors voir
des villes américaines cossues, sécuritaires, des villes dans la ville, réserves fermées, sociétés repliées
sur elles-mêmes, ghettos pour les riches.
Le film de Carole Poliquin nous fait constamment osciller entre le réel et le virtuel. Un réel
constitué de tous ces humains qui souffrent dans leur dignité, leur travail, leur vie même, et un virtuel
constitué de grands bureaux de courtiers, des bourses où s’agitent en criant des agents de change, à la
poursuite d’intérêts à court terme sans se soucier le moins du monde des effets de leurs actes.
Toute cette agitation, cet acharnement fiévreux a lieu pour des chiffres, rien que
des chiffres, mais ces chiffres peuvent décider en un clin d’œil du sort de milliers
d’hommes. Ce documentaire a été réalisé en 1998. Mais il reste d’une actualité
surprenante et nous permet de mieux analyser la crise financière actuelle.
Projection gratuite et débat vendredi 13 mars à 20h30
Salle des Fêtes de Lempdes
Avec Attac 63 et Paroles de Bibs
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