De nouveaux traitements pour une meilleure productivité

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Médicaments
innovateurs
2011
De nouveaux
traitements pour
une meilleure
productivité
Présentée le 20 septembre dernier, la conférence Médicaments innovateurs 2011
a permis d’avoir un aperçu des innovations récentes dans le secteur pharmaceutique canadien qui risquent d’augmenter les coûts des assurances médicaments,
mais qui sont également susceptibles de diminuer les coûts des assurances
salaires. Voici un tour d’horizon de ces innovations..
SUPPLÉMENT COMMANDITÉ MÉDICAMENTS INNOVATEURS | 29
Nouveaux traitements
du myélome multiple
Les nouvelles options
de traitement du lupus
Le myélome multiple est un cancer rare et
incurable de la moelle osseuse qui est à l’origine de 1,9 % de tous les décès par cancer.
« Plus du tiers des personnes atteintes ont
entre 20 et 64 ans et sont donc en âge de
travailler », indique le Dr Richard Leblanc,
hématologue et oncologue à l’Hôpital
Maisonneuve-Rosemont.
La maladie peut réduire la production
des cellules du sang (provoquant anémie,
thrombopénie et neutropénie), et peut
engendrer une atteinte osseuse et une
insuffisance rénale.
« La majorité des patients répondent bien aux traitements, explique le
Dr Leblanc. Ils atteignent un plateau, puis
la maladie revient éventuellement. » Alors
que les traitements de chimiothérapie et
l’autogreffe de cellules souches étaient
longs et contraignants pour les patients
qui devaient cesser de travailler pendant
12 à 18 mois, de nouvelles approches thérapeutiques ont considérablement modifié
la prise en charge et ont permis de faire
passer l’espérance de vie de deux ou trois
ans à sept ans.
« Les trois nouvelles molécules, le thalidomide, le bortezomib et le lenalidomide,
se donnent par la bouche, présentent peu
de toxicité et améliorent de 18 mois la
période durant laquelle le patient va rester en rémission, mentionne le Dr Leblanc.
« Leur apparition, au début des années
2000, a changé le visage de la maladie. »
Le médecin constate que les patients
parviennent à reprendre leurs activités
professionnelles à la fin du traitement et
jusqu’à la récidive suivante, c’est-à-dire
pour une période de deux à trois ans. « Ces
nouveaux traitements ont considérablement réduit l’impact de la maladie sur les
patients et sur la société », conclut-il.
Le lupus érythémateux (LED ou lupus) est
une maladie chronique inflammatoire autoimmune qui peut atteindre n’importe quel
organe (articulations, peau, reins, cœur) et
se manifester de différentes façons.
Le plus souvent, les patients ressentent une atteinte de l’état général (fatigue,
fièvre, perte de poids). Il s’agit d’une maladie particulièrement invalidante, qui touche
environ 30 000 Canadiens, principalement
des femmes de 25 à 35 ans.
Une étude publiée en 2011 révélait
que 56,8 % des patients atteints de lupus
ont été absents au travail. « La plupart de
nos patients manquent régulièrement des
journées au travail », confirme le Dr Michel
Zummer, chef du service de rhumatologie
de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont et professeur agrégé à l’Université de Montréal.
Les médecins se réjouissent cependant de l’arrivée du Benlysta (belimumab),
approuvé par la FDA en mars 2011 et homologué par Santé Canada en juillet 2011. Il
s’agit du premier médicament antilupus à
faire son apparition depuis plus de 50 ans.
Benlysta est un anticorps monoclonal humain administré par perfusion
intraveineuse. « Ce médicament cible spécifiquement les lymphocites B du système
immunitaire, qui sont responsables de l’inflammation », indique le Dr Zummer.
Deux études cliniques comprenant
1684 patients atteints du lupus ont démontré son innocuité et son efficacité. « La prise
en charge de la maladie est axée surtout sur
l’amélioration de la capacité fonctionnelle
des patients, la diminution de la mortalité et
la diminution des effets toxiques des médicaments actuels », explique le Dr Zummer.
Le Dr Richard Leblanc
l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Le Dr Michel Zummer
l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont
Le Dénosumab dans les soins
de soutien en oncologie
Le Dr Axel Tosikyan
l’Hôpital du Sacré-Cœur de Montréal
Les métastases osseuses surviennent
au cours de l’évolution de certains cancers (prostate, sein, poumon) et causent,
dans 65 % à 75 % des cas, de la douleur
constante.
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« Les traitements existants visent à
prévenir les complications, c’est-à-dire les
fractures pathologiques, les compressions
médullaires [déformation de la moelle épinière], la nécessité d’une radiothérapie et
la nécessité d’une chirurgie comme traitement de prévention », indique le Dr Axel
Tosikyan, hémato-oncologue à l’Hôpital
du Sacré-Cœur de Montréal et professeur
adjoint à l’Université de Montréal.
Le Zoledronic (Zometa), est un traitement intraveineux à administrer une fois par
mois. « Il faut compter environ 66 minutes
pour toute la procédure », mentionne le Dr
Tosikyan, qui ajoute que cela nécessite souvent la pose d’un cathéter et une prise de
sang avant chaque traitement.
Le dénosumab (Xgeva), un anticorps
monoclonal administré par injection souscutanée, représente un moyen novateur
de prévenir les complications squelettiques
dues aux métastases osseuses.
« Trois études réalisées ont révélé qu’il
permet de réduire d’environ 17 % les risques d’événements squelettiques, indique
le Dr Tosikyan. De plus, ce traitement est
plus flexible pour le patient puisque l’administration est sous-cutanée, il ne nécessite
pas des prises de sang, il est bien toléré et
tout ceci augmente la qualité de vie et la
productivité du patient. »
Le Dr Marc Poliquin
l’Hôpital Royal Victoria
Considérations de sécurité
associées à l’interchangeabilité
Christian Coursol
l’Hôpital Royal Victoria
Une percée majeure dans
le traitement de l’hépatite C
Deux nouveaux médicaments, Victelis et
Boceprevir, ont récemment été approuvés
par Santé Canada pour traiter les patients
atteints de l’hépatite C, qui représentent 1 %
de la population.
« Le traitement de l’hépatite C est en
train de vivre une véritable révolution ! »,
s’exclame le Dr Marc Poliquin gastroentérologue spécialisé dans le traitement de
l’hépatite à la Clinique l’Actuel, au Centre
hospitalier de Verdun et au Centre hospitalier Notre-Dame.
Le traitement de l’hépatite C est essentiel pour éviter le risque de développer une
cirrhose, qui pourrait conduire à un cancer
du foie. « De plus, un patient guéri est plus
susceptible de reprendre une vie active »,
indique le Dr Poliquin.
Jusqu’à présent, les traitements
existants nécessitaient une injection par
semaine et un comprimé deux fois par jour
pendant 24 à 48 semaines, pour un taux de
guérison allant de 40 % à 90 %. Le suivi était
lourd et les effets secondaires nombreux.
« La majorité des patients ne pouvaient pas travailler », mentionne le
Dr Poliquin. Avec les nouveaux médicaments, 60 % des patients n’auront besoin
que de 28 semaines de traitement au
lieu de 48, les risques de récidive sont
réduits de 38 % et les chances de guérison sont multipliées par trois », se réjouit le
Dr Poliquin.
Le Dr Normand Blais
l’hôpital Notre-Dame
On le sait, la part d’utilisation des médicaments génériques ne cesse d’augmenter.
« Or, il n’existe pas de norme fédérale
ou provinciale pour dire que deux médicaments sont thérapeutiquement équivalents,
indique Christian Coursol, pharmacien à l’Hôpital Royal Victoria du Centre universitaire de
santé McGill. Et l’équivalence thérapeutique
est parfois difficile à suspecter. »
Le problème se pose particulièrement
en ce qui concerne les médicaments à
dose critique, c’est-à-dire les médicaments
avec lesquels les différences de doses ou
de concentrations peuvent entraîner des
incidents graves pouvant menacer la survie
du patient. C’est notamment le cas des traitements immunodépresseurs que doivent
prendre les greffés.
L’interchangeabilité chez les greffés,
c’est-à-dire l’introduction de médicaments
génériques, peut entraîner la perte du greffon, augmenter les risques d’infections et de
cancer, ainsi que les risques de toxicité.
« Dans le contexte de l’état critique d’un
patient, comme un patient greffé, la substitution devrait être évitée, indique Christian
Coursol. La substitution d’un traitement ne
doit jamais se faire de façon systématique,
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Protéger les régimes
de remboursement
de frais de médicaments
surtout lorsqu’il s’agit d’un médicament à
dose critique. »
La médecine personnalisée
nécessite des choix
de traitements
Le cancer du poumon est l’une des principales causes de décès imputable au cancer
au Canada.
« Toutefois, le patient qui arrive dans
notre bureau n’est pas un algorithme.
Ce n’est pas un patient que nous pouvons
rentrer dans une petite case », indique le
Dr Normand Blais, hématologue et oncologue et directeur de l’équipe interdisciplinaire
d’oncologie thoracique à l’hôpital NotreDame du CHUM, qui prône une approche
personnalisée.
« Les options de traitement sont de
plus en plus variées, explique-t-il. Le traitement d’un patient atteint d’un cancer des
poumons, c’est une approche à plusieurs
volets. Le choix doit être basé sur la disponibilité des traitements à notre portée,
le choix du patient et la comorbidité [présence d’un ou plusieurs troubles associés à
la maladie]. »
Le Dr Blais constate que le fossé ne
cesse toutefois de s’élargir entre ce que les
médecins doivent faire et ce qu’ils peuvent
faire. « Il y a un retard important entre les
découvertes thérapeutiques et l’implantation des programmes de remboursement,
dit-il. On continue de dire aux gens qu’ils
ont accès aux meilleurs soins de santé
au monde alors que ce n’est pas vrai. Il va
falloir que les médecins soient davantage
impliqués dans les processus décisionnels
concernant l’efficacité d’un médicament. »
Josée Dixon
Financière Sun Life
« Nous avons la responsabilité d’ajouter de
nouveaux traitements aux régimes d’assurance collective », mentionne Josée Dixon,
vice-présidente régionale, développement
des affaires, Est du Canada, Garanties collectives et Régimes collectifs de retraite à la
Financière Sun Life.
« Toutefois, nos clients deviennent un
peu frileux et notre mission est d’estomper les coûts des médicaments dans les
régimes d’assurance privée, ajoute-t-elle.
Le moment est venu de procéder à un
contrôle des coûts. »
La Financière Sun Life a effectué un
sondage auprès des employés couverts par
un régime d’assurance-maladie collectif qui
lui a permis de constater que les participants
sont très ouverts à parler de stratégies en
terme d’autorisation préalable, de substitution générique, de coût maximal admissible
et de liste d’efficacité éprouvé.
« Les trois quarts des répondants
estiment que les médicaments génériques sont aussi bons ou meilleurs que
les médicaments d’origine, indique
Mme Dixon. Le moment est venu d’avoir
des solutions plus féroces. Les employés
sont ouverts à des solutions. »
Sun Life estime qu’il serait possible
d’économiser 40 millions $ si tous ses
clients optaient pour des médicaments
de substitution.
MERCI À NOS PARTENAIRES
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