SUPPLÉMENT COMMANDITÉ MÉDICAMENTS INNOVATEURS | 31
« Les traitements existants visent à
prévenir les complications, c’est-à-dire les
fractures pathologiques, les compressions
médullaires [déformation de la moelle épi-
nière], la nécessité d’une radiothérapie et
la nécessité d’une chirurgie comme trai-
tement de prévention », indique le Dr Axel
Tosikyan, hémato-oncologue à l’Hôpital
du Sacré-Cœur de Montréal et professeur
adjoint à l’Université de Montréal.
Le Zoledronic (Zometa), est un traite-
ment intraveineux à administrer une fois par
mois. « I l faut compter environ 66 minutes
pour toute la procédure », mentionne le Dr
Tosikyan, qui ajoute que cela nécessite sou-
vent la pose d’un cathéter et une prise de
sang avant chaque traitement.
Le dénosumab (Xgeva), un anticorps
monoclonal administré par injection sous-
cutanée, représente un moyen novateur
de prévenir les complications squelettiques
dues aux métastases osseuses.
« T rois études réalisées ont révélé qu’il
permet de réduire d’environ 17 % les ris-
ques d’événements squelettiques, indique
le Dr Tosikyan. De plus, ce traitement est
plus flexible pour le patient puisque l’admi-
nistration est sous-cutanée, il ne nécessite
pas des prises de sang, il est bien toléré et
tout ceci augmente la qualité de vie et la
productivité du patient. »
Une percée majeure dans
le traitement de l’hépatite C
Deux nouveaux médicaments, Victelis et
Boceprevir, ont récemment été approuvés
par Santé Canada pour traiter les patients
atteints de l’hépatite C, qui représentent 1 %
de la population.
« Le traitement de l’hépatite C est en
train de vivre une véritable révolution ! »,
s’exclame le Dr Marc Poliquin gastroenté-
rologue spécialisé dans le traitement de
l’hépatite à la Clinique l’Actuel, au Centre
hospitalier de Verdun et au Centre hospita-
lier Notre-Dame.
Le traitement de l’hépatite C est essen-
tiel pour éviter le risque de développer une
cirrhose, qui pourrait conduire à un cancer
du foie. « D e plus, un patient guéri est plus
susceptible de reprendre une vie active »,
indique le Dr Poliquin.
Jusqu’à présent, les traitements
existants nécessitaient une injection par
semaine et un comprimé deux fois par jour
pendant 24 à 48 semaines, pour un taux de
guérison allant de 40 % à 90 %. Le suivi était
lourd et les effets secondaires nombreux.
« La majorité des patients ne pou-
vaient pas travailler », mentionne le
Dr Poliquin. Avec les nouveaux médica-
ments, 60 % des patients n’auront besoin
que de 28 semaines de traitement au
lieu de 48, les risques de récidive sont
réduits de 38 % et les chances de guéri-
son sont multipliées par trois », se réjouit le
Dr Poliquin.
Considérations de sécurité
associées à l’interchangeabilité
On le sait, la part d’utilisation des médica-
ments génériques ne cesse d’augmenter.
« Or, il n’existe pas de norme fédérale
ou provinciale pour dire que deux médica-
ments sont thérapeutiquement équivalents,
indique Christian Coursol, pharmacien à l’Hô-
pital Royal Victoria du Centre universitaire de
santé McGill. Et l’équivalence thérapeutique
est parfois difficile à suspecter. »
Le problème se pose particulièrement
en ce qui concerne les médicaments à
dose critique, c’est-à-dire les médicaments
avec lesquels les différences de doses ou
de concentrations peuvent entraîner des
incidents graves pouvant menacer la survie
du patient. C’est notamment le cas des trai-
tements immunodépresseurs que doivent
prendre les greffés.
L’interchangeabilité chez les greffés,
c’est-à-dire l’introduction de médicaments
génériques, peut entraîner la perte du gref-
fon, augmenter les risques d’infections et de
cancer, ainsi que les risques de toxicité.
« Dans le contexte de l’état critique d’un
patient, comme un patient greffé, la substi-
tution devrait être évitée, indique Christian
Coursol. La substitution d’un traitement ne
doit jamais se faire de façon systématique,
Christian Coursol
l’Hôpital Royal Victoria
Le Dr Marc Poliquin
l’Hôpital Royal Victoria
Le Dr Normand Blais
l’hôpital Notre-Dame