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La pauvreté des nomenclatures ou des typologies communes paraît à cet
égard révélatrice de la difficulté de trouver un langage commun. Ainsi, dans un
secteur émergent comme l’environnement, des groupes d’experts ont proposé
des batteries d’indicateurs communs ou des nomenclatures communes (1),
afin de pouvoir comparer des éléments quantitatifs ou qualitatifs différents,
voire afin de comparer l’impact des politiques nationales.
Dans le domaine de la culture, bien qu’il s’agisse d’un secteur moins nouveau
et bien plus important en terme de poids économique, l’appareil statistique
disponible est étonnamment pauvre.
11 - Incommensurable culture
En France, il n’y a pas d’organisation professionnelle ou d’administration (2)
disposant des outils permettant une approche rationnelle et quantifiée des
entreprises culturelles :
• il n’existe pas de branche culture, et donc pas d’enquête de branche ;
• il n’existait pas jusqu’à récemment de références précises aux produits et
services culturels dans la NAP (3), ce qui interdit l’exploitation sectorielle de
toutes les grandes enquêtes nationales et statistiques administratives sur les
entreprises ;
• il n’y a pas eu d’essai probant d’élaboration d’un compte satellite de la
culture, permettant d’évaluer au niveau macro-économique la portée du
secteur culturel, en termes de valeur ajoutée et de commerce extérieur par
exemple.
La nouvelle codification APE, destinée à préparer l’harmonisation
communautaire et entrée en vigueur en 1993, prévoit pour la première fois un
code 92 pour les “activités récréatives, culturelles et sportives”. Ce code
permettra dans une certaine mesure de disposer des statistiques classiques
d’entreprises sur certains secteurs.
Mais outre les limites bien connues de la codification (qui ne distingue que
l’activité principale), il n’y a pas eu de réflexion pertinente sur la typologie des
activités culturelles comme l’indique le détail de la nomenclature ci-dessous.
Par ailleurs, on est surpris que l’édition continue de figurer dans la branche
industrie manufacturière au code DE : “industrie de papier et du carton ; édition
et imprimerie (sic)”.
Plus incroyable la sous-branche 22 “édition, imprimerie, reproduction”
comprend le code DE.22.3 qui inclut les enregistrements sonores (DE.22.3A)
vidéo (DE 22.3B) et informatiques (DE.22.3C). Qui aurait pu penser que les
nouvelles technologies multimédia appartenaient en France à l’industrie du
papier et du carton ?