Résultats de l’étude : Remarque : Du fait de leur proximité thématique, certaines réponses sont regroupées et nombre de questions étant à réponses multiples des pourcentages peuvent parfois excéder les 100%. 1/ A votre avis, qu’apporte (rait) une activité culturelle dans votre établissement ? Les réponses indiquent que la toute première préoccupation des sondés est d’améliorer la qualité de vie des usagers et patients dans les établissements (83%). L’intérêt de créer des liens avec l’extérieur (77%) va dans le sens développé par la convention Culture-Santé de faire participer la population extérieure aux projets culturels et le souhait de désenclaver les établissements, dont la culture est un des moyens. 2/ Quelles sont les activités culturelles développées dans votre établissement ? Quel type d’équipement culturel possédez-vous ? Les bibliothèques, les événements ponctuels et les ateliers animés par des référents viennent en première position. Dans le dernier point, il est à souligner la confusion entre animation et activités culturelles. Dans le cadre de la convention régionale « Culture-Santé », une des conditions pour faire le distinguo est l’appel à des artistes professionnels pour animer les ateliers ou créer un partenariat avec des établissements culturels. Les ateliers littéraires (lecture, écriture, contes, fables, poésie, théâtre) tendent à se développer grâce à l’enthousiasme suscité auprès des patients par leur côté ludique. Paradoxalement ces ateliers font moins souvent l’objet de jumelages ou partenariats entre les équipements culturels et les établissements de santé que les autres arts. Pour cette raison, la coordination culturelle d’Epsilim se charge d’élaborer les concepts et outils de ces ateliers désignés sous le sigle A.E.C. (Ateliers d’Expression et de Créativité) afin de les proposer aux patients et résidents par le biais de son réseau de référents culturels des établissements. Concernant la question relative au type d’équipement la bibliothèque est citée en premier lieu pour 57%, la salle de spectacle pour 36%, la salle d’expositions pour 20%. Ces réponses ne permettent pas de déduire la qualité professionnelle des équipements culturels existant au sein de ces établissements. Il arrive en effet qu’on dénomme salle de spectacle une salle polyvalente qui sert effectivement à la diffusion des spectacles sans être pour autant équipée aux normes en vigueur. Mais l’on sait aussi que de véritables théâtres existent au sein de quelques hôpitaux notamment la superbe salle G. de Borneil du CH Esquirol. -2- De même, une salle d’expositions peut être une salle où l’on programme des vernissages sans qu’elle ne soit équipée spécifiquement pour cette activité. La lecture est l’un des trois axes de la convention « Culture à l’hôpital » du 4 mai 1999. Indéniablement le livre est un compagnon apprécié des patients et des résidents en leur offrant des moments de plaisir, de découverte et d’évasion. La lecture est aussi œuvre utile pour lutter contre l’isolement, l’inquiétude et la souffrance. A la question subsidiaire « A laquelle de ces activités culturelles êtes-vous très favorable, plutôt favorable, plutôt opposé ou très opposé » posée lors de notre étude, 63% des réponses privilégient les bibliothèques et 84% les ateliers annexes (Poésie- Lecture…) Le livre, la lecture et par extension les pratiques d’écriture constituent l’activité la plus plébiscitée mais paradoxalement elle fait moins souvent que les autres arts l’objet de jumelages ou de partenariats avec les équipements culturels. Pour redonner goût à la lecture, il ne suffit pas d’ouvrir des espaces bibliothèque, d’offrir des ouvrages aux patients et résidents, il faut surtout créer les moyens pour les rendre accessibles, comme par exemple organiser des prestations par des comédiens comme le préconise la convention « Culture- Santé » et faire appel aux BM (Bibliothèques Municipales) ou aux BDP (Bibliothèques de Prêt) en tant que partenaires ressources. Mais il faut surtout donner l’occasion au patient d’être actif, de s’exprimer en fonction de la situation d’hospitalisation, de l’handicap, de l’âge ou des pratiques culturelles. C’est à quoi s’attelleront les ateliers d’expression et de créativité proposés par le service Culture du GCS Epsilim. 3/ Le développement de la culture est-il pris en compte dans le projet d’établissement ? Ces activités culturelles sont-elles sous-tendues par une politique culturelle globale ? A la première question 46% des interviewés répondent par la négative, 22% par oui pendant que 26 % disent qu’il est en cours. 6% sont sans réponse. Quant à la deuxième question une grande partie (60%) pense qu’il n’existe pas de politique culturelle globale au sein de leur établissement contre 33% de réponses positives. 7% sont sans réponses. On peut en déduire à la lecture de ces résultats que la nomination ou la présence d’un référent culturel d’établissement est impérative, aide au développement d’une politique culturelle et permet la pérennité de l’activité artistique. 4/ Avez-vous des projets inscrits dans le cadre de la convention régionale Culture et Santé ? -3- Non, hors convention : 57% Oui, réponse appel à projets : 22% Sans réponse : 21% Malgré la récente reconduction de la convention régionale « Culture-Santé » le 14 juin 2011 entre l’ARS, la DRAC et la Région, 57% de réponses négatives suggèrent que ces acteurs manquent d’information quant à l’existence ou l’intérêt de cette convention. Nous constatons, par ailleurs, que si le nombre de projets proposés en 2010 et 2011 est en constante augmentation (49 proposés, 23 retenus en 2010 contre 72 proposés et une cinquantaine de retenus en 2011), ce sont toujours les mêmes établissements, une quinzaine, qui postulent aux appels à projets. Cependant nous espérons que la nouvelle convention nationale « Culture et Santé » du 6 mai 2011, dont une des ambitions est d’élargir le dispositif à tous les établissements médico-sociaux, servira de rampe de lancement culturel à ces structures et dégagera une enveloppe à même de financer les projets proposés. 5/ Quelles relations entretenez-vous avec l’ARS, la DRAC ou la Région ? -Ponctuelles : 12% -Suivies : 22% -Formalisées (convention) : 22% -Pas de relations ou sans réponses : 44% Confinée, dès l’origine, aux établissements hospitaliers, la convention « Culture à l’hôpital » a négligé, faute de moyens, les autres structures médico-sociales. Or, le nombre important et croissant des Ehpad dans notre région nécessite une autre approche culturelle et invite à de nouvelles mesures à même d’aider à ce développement. Il reste du chemin à parcourir vers une politique culturelle globale à l’échelle de l’ensemble des établissements. Douze ans après le lancement de la convention nationale « Culture à l’hôpital », relayée depuis par un nombre croissant de conventions régionales sous l’appellation de « Culture-Santé », on peut légitimement attendre un impact positif sur le développement culturel dans les Ehpad et autres structures médico-sociales. Smaïl GRIM Référent « Culture et Santé » Epsilim -4-