
Alliance pour un monde responsable, pluriel et solidaire – Pôle socio-économique
Assemblée Finale – Findhorn – 9 au 16 Juin 2001
Document de travail – Merci de ne pas diffuser.
Ecologiquement durable signifie que la tendance de développement n'attente pas contre le type
d'équilibre dynamique de l'écosystème terrestre nécessaire à la survie de l'espèce humaine. Ceci
implique que les moyens de production remplissent certaines conditions restrictives par rapport
aux taux d'exploitation ou émission durables par unité de temps.
Politiquement durable implique que la dynamique du système social, économique et
écologique ne crée pas de tensions conflictuelles accumulatrices de mécontentement, ce qui le
rendrait non fonctionnel pour la société. La base de la participation politique effective est
l'indépendance économique, qui délivre de l'état de besoin, au moyen d'une rente en tant que
droit de citoyenneté, destinée à ceux qui ne possèdent que la vente de leur force de travail
comme moyen d'assurer leur subsistance physique. La durabilité nous renvoie à un débat sur la
société, à l'exercice de la démocratie, au retour à la suprématie de la politique. La durabilité
politique a besoin d'une redéfinition de la participation en partant des municipalités.
Un objectif moral et politique est nécessaire pour mener à bien le développement durable parce
que celui-ci exige une justice intergénérationnelle. Il n'existe pas d'institutions politiques qui
incluent la représentation du futur et qui défendent le droit des générations à venir. Seule notre
morale peut défendre les droits des générations qui ne sont pas encore nées, ou les droits des
autres espèces vivantes.
Il n'est pas possible de généraliser le style de vie consumériste à toute la planète. La recherche
d'une production durable exige une recherche d'une consommation durable, ce qui requiert une
culture de la suffisance, et non de l'insatiabilité. Ni la croissance infinie de la consommation, ni
même le maintient éternel des niveaux actuels de consumérisme ne sont durables . Il n'est pas
viable non plus de mettre fin à la pauvreté dans le monde en nivelant le modèle consumériste
par le haut , à travers la croissance durable du modèle industriel, même si on y ajoute une
préoccupation en ce qui concerne l'environnement.
La durabilité présuppose l'harmonie globale de la diversité de développements, l'adaptation des
différentes organisations humaines à leur environnement écologique, et, par conséquent, la
diversité de styles de vie et de niveaux de consommation. Il faut abandonner l'idée d'un
développement historique uniforme et linéaire, pour viser la diversité de sociétés
historiquement possibles et écologiquement désirables.
Il est techniquement possible de respecter les limites physiques de l'écosystème en réduisant le
flux de ressources consommées et de substances polluantes émises, en augmentant
simultanément la qualité de vie, au moyen de l'accroissement de l'efficacité du point de vue
écologique. Le pourcentage d'amélioration de l'efficacité de la technologie en termes
écologiques doit être plus grande que le taux de croissance économique. Les limites de la
croissance imposent aussi bien la nécessité d'une efficacité systémique qu'une efficacité
microéconomique. La première exige un modèle de globalisation durable allant de pair avec un
nouvel ordre économique international juste, solidaire et coopératif, basé sur la diversité. Du
point de vue microéconomique, l'on peut promouvoir une révolution de l'efficacité durable en
ce qui concerne les exigences écologiques, les progrès technologiques et le changement du
consumérisme.
L'axe de cette globalisation se trouve dans la perte de la souveraineté monétaire, tombée dans
les mains du capital financier. Une globalisation de la solidarité exige un nouveau Système
Monétaire International, basé sur une souveraineté monétaire mondiale partagée, pour
subordonner la globalisation financière à une globalisation productive juste et durable. Ceci
corrigera également la détérioration des termes de l'échange dont souffre le Sud, et qui tend à
être compensée par le dumping fiscal, social et écologique.