prospérité humaine avec des images de progrès matériel que l’on voit soutenu par
l’environnement. On appelle parfois ceci l’écologie superficielle.
La seconde image de la durabilité est souvent décrite comme l’écologie profonde : celle-ci
considère l’écosystème comme un ensemble vivant, dont les humains ne sont qu’une seule
partie. Au sein de ce réseau complexe de rapports réciproques, toutes les espèces
dépendent les unes des autres et c’est ce modèle organique qui doit être soutenu. Aucune
partie ne peut être considérée comme se distinguant de l’ensemble et l’idée que
l’environnement est simplement ici pour nous soutenir, nous et notre prospérité, est une
parodie de la conscience environnementale authentique.
L’écologie profonde soutient que l’idée d’une croissance économique sans fin est non viable
et que le bizness habituel détruira la beauté et la diversité de notre monde. Elle exige de
nouveaux modèles économiques qui respectent et qui soutiennent l’écosystème dont nous
faisons partie.
LA DIMENSION SPIRITUELLE
La durabilité comporte une autre dimension, plus
profonde, et si fondamentale qu’elle est presque
oubliée. Thomas Berry, un prêtre de l’Ordre des
Passionistes et une voix éminente de l’écospiritualité
disait : ‘’Nous avons maintenant un unique problème
devant nous : la survie. Pas simplement la survie
physique, mais la survie dans un monde
d’épanouissement, la survie dans un monde vivant où
les violettes fleurissent au printemps, où les étoiles
scintillent de tout leur mystère, la survie dans un monde
de sens.’’
Berry suggérait que notre crise écologique actuelle comporte une dimension spirituelle. Les
peuples indigènes avaient depuis longtemps compris que notre relation à la Terre est tout
autant spirituellement que physiquement nourrissante et le mode de vie des peuples
indigènes intègre souvent ceci et l’exprime via leurs rituels et leurs prières.
Dans notre culture occidentale, nous pouvons sentir cette ‘’alimentation’’ spirituelle dans la
beauté, la paix ou le sentiment d’émerveillement que nous procure le monde naturel. Cela
fait partie de la qualité de vie rarement estimée par nos images de progrès purement
économiques. Et pourtant, nous sommes nourris de bien des manières que nous ne pouvons
pas facilement mesurer…Selon Satish Kumar : ‘’Dans l’ensemble, le mouvement écologique
moderne suit la voie de la science empirique, de la pensée rationnelle, de la collecte des
données et de l’action extérieure. C’est bien jusque dans une certaine limite, mais cela ne
suffit pas. Il nous faut inclure le soin de l’âme comme partie intégrante du soin de la
planète.’’