1 Université Populaire de Lyon Janvier/avril 2005 Figures du je dans les sociétés individualistes contemporaines (sociologie) Philippe CORCUFF (Maître de conférences de science politique à l’Institut d’Etudes Politiques de Lyon) Séance 4 (2 février 2005) : Les classiques de la sociologie-3 : Georg Simmel (1858-1918) et l’individualisation - Avertissement : Ce texte rassemble les notes écrites qui ont servi pour le cours, dont l’enregistrement a été perdu I – Les classiques de la sociologie (Marx – Durkheim – Simmel) On a commencé à aborder les thèmes de « l’individualité », de « l’individualisation » et de « l’individualisme » chez deux classiques des sciences sociales, Marx et Durkheim. Aujourd’hui, je vais consacrer mon cours à un pionnier de la sociologie allemande moins connu en France, Georg Simmel, mais qui est redécouvert depuis quelques années. Par contre, il a eu des effets plus anciens sur la sociologie allemande, bien sûr, dont il est un des fondateurs avec Max Weber, mais aussi sur la sociologie américaine. Je rappelle que la 2e heure sert à clarifier des points, des questions, des débats soulevés dans la 1e heure, n’hésitez donc pas à intervenir et poser des questions. I.3 - Georg Simmel (1858-1918) et l’individualisation -----------------------------------------------------------------Bibliographie utilisée * Georg Simmel (1858-1918) . Philosophie de l’argent (PA, 1900) . Sociologie (S, 1908) * Max Weber (1864-1920) : L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905) * Frédéric Vandenberghe : La sociologie de Georg Simmel (FV, La Découverte, « Repères », 2001) --------------------------------------------------------------------Georg Simmel est un des fondateurs, avec Max Weber (1864-1920), de la sociologie allemande. Lui aussi vient de la philosophie (il a fait une thèse sur Kant), et continue plus que Weber à être un philosophe. On doit le définir alors tout à la fois comme un philosophe et un sociologue. Je m’arrêterai sur deux ouvrages importants de Simmel. 2 L’un est une somme consacrée à l’argent, à la fois son histoire dans les sociétés humaines et son rôle dans les sociétés modernes : Philosophie de l’argent (1900). L’autre est conçu comme une synthèse générale de sa sociologie : Sociologie – Etudes sur les formes de socialisation (1908). Comme je n’ai pas pour l’instant écrit directement sur Simmel, je renvoie à un livre d’introduction qui resitue ses travaux de manière intéressante ; il s’agit de : Frédéric Vandenberghe, La sociologie de Georg Simmel (La Découverte, « Repères », 2001). J’aborderai d’abord rapidement sa posture sociologique, puis le contenu de son analyse de l’individualisation. A – Une sociologie de “ l’action réciproque ” Simmel centre son analyse, ni sur le tout de la société (holisme méthodologique), ni sur les individus (individualisme méthodologique), mais sur les relations sociales (relationnalisme méthodologique). Pour analyser ces relations, il avance un concept directeur : celui d’ “ action réciproque ”. Par là, il entend l’influence que chaque individu exerce sur autrui. “ L’idée que l’homme est déterminé dans son être tout entier et dans toutes ses manifestations par le fait qu’il vit en action réciproque avec d’autres hommes – voilà qui en fait doit conduire, dans tout ce que l'on nomme les sciences humaines, à une nouvelle façon de voir les choses ”, note-t-il (S). L’action réciproque inclut, pour Simmel, une variété de contenus, de tailles et de stabilité : “ de la réunion éphémère en vue d’une promenade jusqu’à la famille, de toutes les relations "provisoires" jusqu’à la constitution d’un Etat ”, écrit-il (S). La notion d’action réciproque apparaît comme un concept général, qui prend la place centrale occupée par “ la société ” (pour les holistes méthodologiques) et “ l’individu ” (pour les individualistes méthodologiques) : “ Tout ce que les individus (…) recèlent comme pulsions, intérêts, buts, tendances, états et mouvements psychiques, pouvant engendrer un effet sur les autres ou recevoir un effet venant des autres ” (S). « La société » ou les structures collectives (comme « l’Etat », « les classes sociales », etc.) peuvent alors être appréhendées comme des « actions réciproques durables ». Ces « actions réciproques durables » acquièrent toutefois une réalité propre, distincte des relations sociales qui les alimentent. Elles constituent des « objectivations » : non pas un caractère « objectif » donné à l’avance, mais une « objectivité », une extériorité produite au cours d’un processus de relations sociales>, des cristallisations de relations sociales. Il y aurait donc tout à la fois un caractère émergent et cristallisé aux institutions collectives : elles naissent d’un processus et elles acquièrent une existence propre>. Simmel écrit : « Le tout, bien qu’il n’existe que grâce aux éléments particuliers, acquiert quand même en face de ceux-ci une position autonome, substantielle, indépendante d’eux » (cité par FV). Avec cette vue relationnaliste, Simmel ne prétend pas incarner un point de vue total sur les sociétés humaines et sur les êtres humains : la sociologie telle qu’il l’entend n’est qu’une “ façon de voir ”, qu’un des “ points de vue ” possibles. Il récuse ainsi ce qu’il appelle “ la nostalgie d’une image globale de la réalité qui embrasserait tous les points de vue ” ; nostalgie qui peut-être la nostalgie du point de vue total longtemps incarné par Dieu dans les sociétés humaines. On a donc une sociologie qui est 3 consciente de la pluralité des points de vues sur la réalité et qui est aussi consciente des limites de son propre point de vue. B – Relations sociales et individualisation Tout à la fois dans le cours de l’histoire des sociétés humaines et dans le cours de la socialisation de chaque individu, Simmel voit un facteur important d’individualisation dans la multiplication des “ cercles sociaux ” auxquels participent les individus. Un « cercle social », c’est une forme répétée de relations sociales (par exemple, se rendre régulièrement dans une boulangerie le matin, c’est déjà participer à un « cercle social »). Il repère ainsi une tendance convergente dans les premières sociétés humaines comme dans les premiers apprentissages d’un individu au sein de la famille : “ L’individu se voit d’abord dans un environnement, qui, relativement indifférent à son individualité, l’enchaîne à sa destinée et lui impose de vivre étroitement lié à ceux auprès desquels le hasard de la naissance l’a placé ” (S). Mais les choses (historiquement pour les sociétés et dans l’évolution biographique de chacun) tendraient ensuite à se déplacer : “ cette évolution vise en fait à constituer des relations associatives d’éléments homogènes issus de cercles hétérogènes ” (S). Qu’est-ce à dire ? Que, d’abord, surtout lié à un seul groupe “ primaire ”, je vais rentrer en relation avec de plus en plus de personnes d’autres groupes, et que je vais moi-même appartenir à de plus en plus de groupes de tailles variables. Cela se passe au niveau de la socialisation individuelle : “ Ainsi, la famille englobe un certain nombre d’individualités diverses qui au départ sont très étroitement dépendantes de cette association. Mais au fur et à mesure de l’évolution, chaque individu tisse des liens situés à l’extérieur de ce premier cercle d’association ”, indique Simmel (S). Une chose analogue se passerait au niveau global de l’évolution historique des sociétés humaines. La multiplication des “ cercles sociaux ” auxquels appartient un individu favoriserait son individualisation, le développement de son individualité : “ c’est à partir des différents éléments de la vie, dont chacun est apparu socialement ou est mêlé à des facteurs sociaux, que nous constituons notre personnalité, ce que nous appelons la subjectivité par excellence, qui produit des combinaisons individuelles des éléments de la culture ” (S). La subjectivité de chacun serait constituée d’un agencement individuel de dimensions sociales Ainsi Simmel associe le développement de la “ singularité ” individuelle au “ croisement individuel des cercles sociaux ”. L’individu apparaît alors, de manière convergente avec Marx, comme une combinaison singulière de relations sociales. La singularité de ces combinaisons individuelles s’accroîtrait historiquement avec le développement des relations sociales de chacun. C’est ce que note encore Simmel : “ La personnalité morale acquiert des déterminations, mais aussi des tâches tout à fait nouvelles, quand elle cesse d’être solidement enracinée dans un seul cercle pour se situer au croisement de nombreux cercles ” (S). C – Ambivalences de l’individualisation Dans son livre Sociologie, Simmel note une série d’ambivalences et de contradictions dans ce mouvement historique d’individualisation dans les sociétés humaines : 4 * Une 1e contradiction entre la pluralité de la personne et son unité : Simmel observe ainsi que, dans les sociétés modernes, “ la pluralité des appartenances sociologiques engendre des conflits internes et externes, qui menacent l’individu de dualité psychique, voire de déchirement ” (S). Toutefois, optimiste sur ce point, il pense que cette tendance dissociatrice est le plus souvent surmontée au profit de l’unité individuelle : “ plus la variété des intérêts des groupes qui se rencontrent en nous et veulent s’exprimer est grande, plus le moi prend nettement conscience de son unité ” (S). * Une 2e ambivalence concerne la division du travail : Simmel voit que, d’une part, le développement de la division du travail et de la spécialisation du travail participe de cet élargissement des “ cercles sociaux ” accessibles aux individus dans une société de plus en plus complexe. C’est ce qui le rapproche de la défense par Durkheim de la division du travail comme facteur d’individualisation. D’autre part, il saisit aussi dans la division du travail un appauvrissement du côté de l’individu. Il prend un cas : “ ainsi, par exemple l’ouvrière sur machine à broder exerce une activité beaucoup plus dépourvue d’esprit que la brodeuse – alors que l’esprit de cette activité est en quelque sorte passé dans la machine ” (S). Ici Simmel se rapproche de la critique par Marx de la division du travail. Sans résoudre cette contradiction, Simmel met en quelque sorte en tension Durkheim et Marx, les effets positifs et négatifs de la division du travail pour la consolidation de l’individualité sociale. * Une troisième contradiction est pointée par Simmel : entre l’émancipation des liens traditionnels des sociétés les plus restreintes et les plus fermées, qui apporte à l’individu de plus grandes marges de liberté, d’une part, et la “ solitude croissante de la personne ”, la “ privant de bien des secours et des avantages du groupe restreint ”, d’autre part (dans S). Si on se retourne sur nos ambivalences personnelles vis-à-vis de notre propre famille – nos attitudes ambivalentes dans des époques différentes ou même à un même moment -, on comprend mieux cette contradiction : car la famille peut être vécue comme une protection, un cocon qui nous permet de nous réfugier et/ou comme un étouffoir dont il faut s’émanciper. Si on envisage des problèmes actuels de société, on comprendra mieux aussi le sens de cette contradiction : la face positive, ce serait par exemple le mouvement d’émancipation des femmes vis-à-vis des dépendances traditionnelles de la famille patriarcale ; la face sombre, ce serait la mort solitaire de milliers de personnes âgées l’été de la canicule. Simmel suggère que l’évolution moderne offre un moyen d’atténuer cette contradiction (sans la faire disparaître) : l’accroissement du nombre de liens sociaux plus légers compenserait pour partie la perte d’un nombre de liens sociaux plus solides. Simmel écrit : “ alors cette production de cercles et de confréries où peuvent se retrouver un nombre quelconque de gens aux intérêts communs, compense cette solitude croissante de la personne qu’engendre la rupture avec le strict enclavement qui caractérisait la situation antérieure ” (S). D – Les ambivalences des sociétés modernes dans Philosophie de l’argent Dans son livre Philosophie de l’argent, Simmel apporte des éclairages spécifiques complémentaires sur l’individualisation. 5 Tout d’abord, historiquement, il analyse un processus antérieur au développement de la monnaie, mais qui l’a rendu possible. Il s’agit de la dissociation du sujet et de l’objet. A l’origine des sociétés humaines, la vie psychique se trouverait dans une état d’indifférence : n’étant pas encore conscient ni de soi-même en tant que sujet ni des objets qui l’entourent, le sujet ne serait que pulsions et se confondrait avec ses pulsions. Or, dans le processus de différenciation entre le sujet et les objets, l’homme va être amené à dire « je », en se démarquant du monde extérieur, en se distanciant du monde extérieur. L’individu conscient de lui-même comme sujet ne serait donc pas historiquement premier, mais le produit d’un processus de différenciation sujet/objet. Ensuite, Simmel, dans son analyse historique du développement de la monnaie et du monde de la marchandise, va mettre en évidence que cette monétarisation va créer de l’individualisation, et même de la liberté individuelle. Dans les groupes restreints des sociétés traditionnelles, l’individu serait fortement dépendant de ses relations avec les autres (par exemple, dans la famille de la société villageoise). Les groupes plus larges des sociétés modernes lui donneraient plus d’autonomie. Notamment l’économie monétaire a permis à l’individu de se libérer de l’étroitesse des relations de dépendance interpersonnelle des sociétés traditionnelles. Autre facteur d’individualisation : la rationalisation instrumentale, en particulier à travers le développement du calcul coûts/avantages de l’homo œconomicus, du calcul de son intérêt économique personnel. Il y a là une convergence avec Max Weber dans son analyse classique sur L’éthique protestante et l’esprit du capitalisme (1904-1905), qui lui aussi mettait l’accent sur l’émergence et la consolidation de capacités individuelles. Cela participe aussi de l’individualisation. Mais Simmel met en évidence le caractère libérateur, mais aussi aliénant des sociétés marchandes modernes. Il propose une esquisse de sociologie des ambivalences des sociétés modernes. Car les œuvres humaines (la production matérielle ou les productions culturelles) en se détachant de l’homme lui échapperaient, deviendraient étrangères à ses producteurs. Il y a là une convergence avec l’analyse de l’aliénation chez Marx : « aliénation religieuse », « aliénation politique » et « aliénation du travail » dans ses œuvres de jeunesse, ou analyse du « fétichisme de la marchandise » dans le livre 1 du Capital... Les produits humains « évoluent suivant une logique immanente, et deviennent par là même étrangers à leur origine comme à leur fin » (cité par FV). Il y aurait alors peu à peu « une perte de sens » de la vie humaine. Libération et aliénation, individualisation et dépersonnalisation seraient les deux faces des sociétés modernes. Simmel écrit : « Comme l’argent est à la fois symbole et cause de l’extériorisation indifférente de tout ce qui se laisse avec indifférence extérioriser, il devient aussi le gardien de l’intimité profonde », mais, ajoute-t-il, les objets humains deviennent à leur tour « maîtres des hommes » . E – Les deux individualismes de Simmel Si l’on revient à son livre Sociologie, Simmel va identifier deux figures assez distinctes de l’“individualisme” : “ l’individualisme de la similitude ” et “ l’individualisme de la dissimilitude ”. Au 18e siècle des Lumières, aurait surtout été affirmé un “ individualisme de la similitude ”, c’est-à-dire le souci de la liberté et de l’autonomie individuelles dans l’égalité entre humains. C’est la période des “ droits de l’homme ”, qui servent d’instrument “ de la délivrance des énergies personnelles à l’égard de toute 6 sorte de tutelle, d’un ordre ou d’une Eglise, politique ou économique ”. Cette figure était guidée par un humanisme des “ semblables ” : “ cela avait comme présupposé que les individus débarrassés de toute entrave historique et sociale se révéleraient pour l’essentiel semblables entre eux ”, en tant qu’humains. “ L’individualisme de la dissimilitude ” aurait davantage été développé au 19e siècle : “ pour la théorie surtout par le romantisme, pour la pratique par le règne de la division du travail ”, précise Simmel. Ici, plutôt qu’à la construction d’un espace commun entre humains “ semblables ”, l’individualisation inciterait à la différenciation individuelle : “ l’individu se distingue des autres individus, son être et son agir (…) n’appartiennent qu’à lui seul, et cette altérité a un sens et une valeur positifs pour sa vie ”... Pour Simmel, il y aurait une contradiction entre “ l’homme universel ” de l’individualisme de la similitude, valorisant “ ce qui est commun aux hommes ”, et l’homme différencié de l’individualisme de la dissimilitude, promouvant “ ce qui les distingue ”. Toutefois, ces deux figures contradictoires de l’individualisme convergeraient sur un point : chacun ne trouve à se développer que grâce à l’élargissement des cercles sociaux auxquels participe l’individu et donc grâce à la variété des relations sociales dans laquelle il peut puiser pour asseoir son individualité. On peut prendre l’exemple contemporain des débats autour du foulard islamique pour saisir les spécificités des deux individualismes de Simmel. Partons de l’hypothèse sociologique qu’un phénomène social comme le foulard islamique n’a pas une « essence » unique, mais fait l’objet d’une pluralité d’usages sociaux ; ce qui nous conduit à prendre de la distance avec nombre de simplifications politiques et médiatiques sur la question. Dans les usages observables en France du foulard islamique, on peut alors repérer au moins deux catégories (parfois emmêlées dans les cas concrets) : 1e) des usages traditionnels (dépendance religieuse et patriarcale) pré-individualistes, et 2e) des usages qui ne sont pas opérés sous la contrainte familiale mais qui se présentent comme un des modes de différenciation personnelle utilisé par les adolescents aujourd’hui (à côté du string et du tee-shirt de Guevara, par exemple). Le premier usage s’oppose à la logique de l’individualisation. Le deuxième usage met en tension l’individualisme républicain (de la similitude) et l’individualisme de la dissimilitude. Développer l’exemple. On retrouve avec les deux individualismes de Simmel, une opposition proche de celle des deux individualismes de Durkheim. Mais Durkheim mettait un signe positif sur l’individualisme humaniste, alors qu’il se méfiait fortement des tendances “ égoïstes ” du deuxième individualisme. Simmel n’est pas aussi tranché que Durkheim, et considère les deux figures comme s’enracinant dans deux dispositions anthropologiques des être humains. Comme les approches de Marx et Durkheim, les deux figures de l’individualisme prennent donc appui chez Simmel sur des hypothèses anthropologiques (au sens philosophique déjà abordé dans le cours, c’est-à-dire de conceptions à priori des propriétés des humains et de la condition humaine). Il y aurait, pour Simmel, une ambivalence du désir humain quant aux rapports avec les autres. Selon Simmel, “ agir avec les autres, mais aussi contre eux ; il faut à l’être humain une certaine quantité et une certaine proportion de l’un et de l’autre ”. “ L’alliance ” et “ la concurrence ” seraient les deux faces du désir humain dans ses rapports avec les autres ; deux faces qui trouvent des combinaisons variables au cours de l’histoire et dans les diverses 7 sociétés. Simmel parle alors de “ désir dualiste ” ou de “ désir dédoublé ”. Ce dualisme nourrirait la coexistence et la tension, notamment au niveau des formules politiques, entre des tendances “ collectivistes ” et des tendances “ individualistes ”. A comparer avec l’anthropologie des désirs créateurs de Marx et l’anthropologie des désirs frustrants de Durkheim, abordées dans les deuxième et troisième séances. La sociologie de Simmel a, dans un premier temps, en France et à l’échelle internationale, eu moins d’écho que celle de Durkheim. Elle a eu toutefois, outre l’Allemagne, des effets sur la sociologie américaine (notamment la sociologie urbaine). Aujourd’hui, elle est redécouverte en France. Par exemple, une sociologie compréhensive de l’individualisme contemporain comme celle de François de Singly (notamment dans son dernier livre : Les uns avec les autres – Quand l’individualisme crée du lien, Armand Colin, 2003) s'en inspire par certains côtés. On envisagera un peu plus tard dans le cours l’approche de De Singly. .