Georg Simmel (1859

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GEORG SIMMEL
1858-1918
Sociologie des formes sociaux
• il s’est intéressé aux faits sociaux les plus massifs
(l’argent, la religion, la culture, l’individualisme…)
• …comme aux phénomènes a priori plus insignifiants
(l’esthetisme du visage, les ruines, l’aventure…)
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• En réalité l’objet d’analyse de G. Simmel n’est ni
l’individu ni la société en tant que tels:
• tout son intérêt se focalise sur l’interaction créatrice
entre ces deux pôles extrêmes.
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Interaction social
• Les relations réciproques entre les
hommes (interactions) sont à l’origine des
phénomènes sociaux qui, en
s’institutionnalisant, oriente ensuite, les
rapports entre les individus.
• Les interactions produisent des
phénomènes sociaux d’abord micro puis
macrosociologiques (solidarité, conflit,
division du travail…) que Simmel nomme
“formes de la société” ou “formes de la
socialisation”…
Les interactions peuvent etre:
-positives: coopération, participation, adaptation,
intégration.
-négatives: lutte, rivalité, ségrégation, discrimination,
insulte.
-ambivalentes: compétition, concurrence.
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Sociologie de Simmel
• La sociologie de Simmel se caractérise par l’angle d’approche particulier
qu’elle préconise pour étudier le vivre ensemble. La sociologie doit observer
les liens qui existent entre les individus, ce qu’il appelle la socialisation.
• La socialisation est toujours quelques chose de dynamique.
Le contenu de socialisation est tout ce qui fait bouger l’individu, toutes les
pulsions, physiques ou psychologiques, qui le poussent à rentrer en interrelation
avec un autre. Le contenu est la matière de la socialisation…
• G. Simmel nomme “formes sociales” le produit des actions réciproques.
• - Les formes de socialisation sont des formes d’interaction qui mettent les
individus en relation, et cette mise en relation est en même temps une mise en
société. Ex: le repas est une forme sociale qui met en interaction des
individus qui ont faim…
• La sociologie doit chercher ses problèmes non dans la matière de la vie
sociale mais dans sa forme. Comme la géométrie doit son existence à la
possibilité d’abstraire des choses matérielles…
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Sociologie de Simmel
• Exemple pour le contenu/forme: la notion d’habiter.
• D’abord il y a un contenu de socialisation, l’obligation de se loger.
• Ce besoin physique prend une forme particulière. Cette forme
socialise le contenu parce qu’elle existe à la fois indépendamment des
hommes qui vont la mettre en œuvre mais aussi par les hommes qui
ont prise dessus et peuvent la modifier sans cesse. Cette forme
d’action réciproque pourrait être appelé “habiter”.
• En ce sens “habiter” est quelque chose qui touche à l’etre social et
qui dépasse l’individu, puisqu’on peut le penser comme forme de
socialisation. En ce sens, une étude sociologique de l’habiter serait
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possible.
La production sociale du social
• Les structures supra-individuelles, les
institutions, les organisations sont des
cristallisations de ces interactions.
• Ainsi, la société est quelque chose que les
individus font mais c’est en même temps
quelque chose qu’ils subissent.
• La production individuelle ou la production
transcendante (par un divinité) est phénomène
de société s’est substituée une troisième: la
production de ces phénomènes par la vie
sociale elle-même.
• Langues, religions, techniques, codes juridiques
et moraux, églises, Etat…, l’ensemble des
institutions proviennent des rapports réciproques
entre les êtres humains dans la succession des
générations.
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Une sociologie spatiale - “étranger”
• Une analyse sur la détermination spatiale de la société en examinant la
construction spatial du social (comment les formes spatiales, telles que les
frontières, la proximité, structurent les interactions sociales?) et construction
sociale du spatial (comment les interactions sociales s’expriment-elles
symboliquement dans les formes spatiales?).
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étranger
• Ce contexte de la sociologie spatiale explique l’importance que
les catégories spatiales jouent dans l’analyse psychosociologique de l’étranger comme une forme sociologique
structurant les interactions entre les membres du groupe et
ceux qui s’installent au sein du groupe.
1) L’étranger est celui qui bouge sans bouger. Capable d’importer des
idées et des marchandises de l’une dans l’autre. Privé de terre il
apparait comme marchand (ex: Juifs)
• 2) capacité d’objectivité dans ce mélange de distance et
d’engagement caractérisant le bon sociologue selon Elias.
• L’étranger est plus libre, pratiquement et théoriquement; capable
d’objectiver les rapports et les situations… Ces qualités qui font de
l’étranger un bon confident et un bon juge.
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Naissance de l’individu
• 2 changements sociaux vont de pair au 19e
siècle: l’urbanisation et l’individualisme.
• Dans la ville nous trouvons l’idéal-type de
l’individu moderne.
• La ville géant (métropole) rend anonyme et
affranchit l’individu. L’urbanisation conduit
à l’individualisation.
• Dans ses études sur la sociabilité Simmel
s’intéresse aux appartenances sociales des
individus.
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• Les communautés traditionnelles sont composées de la
juxtaposition de communautés paysannes, séparées
géographiquement les unes des autres.
• Chaque communauté villageoise est composée de cercles
d’appartenance petits et emboités. Tout individu, relève ainsi de
sa famille, de sa paroisse, de son village, de son seigneur.
• Le passage à un monde urbain transforme la sociabilité. Les intérêts
se multiplient et l’on peut associer à chaque intérêt un cercle social.
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Cercles sociaux
et individus
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•
•
•
Les cercles sociaux subissent une triple transformation:
-leur nombre s’accroit (le nombre d’intéret)
-leur taille augmente (ils sont plus nombreux)
-leur articulation se transforme (ils sont de moins en
moins emboités)
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Urbanisation et individu
• 2 conséquences d’urbanisation
• Positive: l’individualisme
pensée sur le mode de
l’affranchissement vis-à-vis
des communautés.
• Négative: l’exclusion de toute
appartenance sociale.
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Métropole
La ville pour Simmel est comme la démocratie pour Tocqueville ou le capitalisme pour Marx.
Berlin de Simmel: société moderne, complexe, centré sur l’économie monétaire et sur l’individu.
1) modernité libère l’individu de la communauté.
2) Cette émancipation s’effectue au prix d’un relâchement des liens sociaux plus fragmenté et
impersonnelle.
3) Processus de socialisation de l’individu s’effectue au fil de relations sociales plus segmentaires
dans une succession de milieux sociaux spécialisé (travail, famille, école)
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Métropole
•
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•
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•
•
Métropoles (1903), l’univers composé d’étranger, inconnus.
Berlin en 1870 826,000 en 1894 1.667.000 habitants.
Diversité de comportement et des modes de vie.
L’individuation, l’intellectualité
Superficialité dans les rapports entre citadins.
L’urbanisation est processus de transformation des rapports à l’espace qui
affectent la ville et les campagnes (moyen de transport, communication)
Ainsi certains quartiers peuvent fonctionner comme des milieux non
urbanisés alors que certains village ont une logique urbanisée.
• La problème de la vie moderne et le maintien de l’individu.
• Le caractère intellectualiste du psychisme citadin/sensibilité et les rapports
affectifs de la petite ville. Intellectualité comme protection de la
subjectivité contre la violence de la grande ville.
• La grandeur affective du territoire et du nombre d’hommes mais aussi
cosmopolitisme font grande ville le siège de la liberté personnelle.
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Conflit
• Pour Simmel il y a la société du moment où les individus sont en interaction les
uns avec “pour et contre les autres” et ont conscience de reliance.
• Dans la mesure où ils savent qu’ils sont en interaction avec les autres et savent que
les autres savent également qu’ils le sont, la société est d’abord une question de
“conscience”.
• La société ne se limite donc pas aux grandes institutions, l’Etat, l’Eglise, mais
consiste en une multitude d’interaction qui font la société et la compose comme un
ensemble toujours mouvant d’une multitude de micro-sociétés.
• Le conflit est une forme d’interaction et donc d’association; toute association
contient un élément de conflit:”…la société a besoin d’un certain rapport
quantitatif d’harmonie et de disharmonie, d’association et de concurrence,
pour parvenir à se constituer.
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Conflit
Le conflit intragroupal: la discorde intragroupal sera d’autant plus intense que les
partis melés ont plus en commun et sont proches l’un de l’autre: plus les partis se
ressemblent plus ils s’investissent dans la lutte…
Le conflit intergroupal: si les discordes intragroupales mettent l’unité du groupe à
l’épreuve, les luttes intergroupales renforcent la cohésion à l’intérieur du groupe.
Confronté à une menace venant de l’extérieur le groupe doit affirmer son identité et
accentuer ses limites, mobiliser les énergies de ses membres et centraliser ses
activités.
Simmel ajoute qu’il peut même être dans l’intéret du groupe d’aller à la
recherche d’ennemis.
Simmel ne considère pas le conflit comme phénomène pathologique de la vie sociale,
mais comme un phénomène tout à fait normal dans les rapports sociaux, comme force
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fondamentale et positive de toute socialisation.
La mode
• Dans l’analyse de Simmel, le type même
de forme sociale est la mode. Expression
de l’individualisme moderne sans pour
autant cesser de trahir les distinctions
de classe, elle révèle l’essence dynamique
du social.
• La mode permet de s’individualiser
(besoin de distinction) sans se couper de
son groupe d’appartenance (besoin de
cohésion).
• La mode est une forme de vie qui permet
de conjoindre la tendance à l’égalisation
sociale et la tendance à la distinction
individuelle, à la variation”.
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Mode
• Ayant défini la mode comme une forme d’association qui synthétise
la tendance aristocratique à la distinction et la tendance
démocratique à l’imitation il considère le conflit comme une
forme d’association combinant l’harmonie et la discorde.
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Petit vocabulaire simmelien
• Forme
• Par opposition au contenu de la vie sociale, « forme » désigne un mode d’action
réciproque entre individus. Le conflit, l’imitation, l’opposition et l’intégration sont
des formes sociales. Georg Simmel précise cependant que ce qui est forme ici peut
devenir contenu ailleurs, et inversement.
• Socialisation
• Contrairement au sens courant, « socialisation » ne désigne pas l’apprentissage par
les enfants des normes et règles de la vie collective, mais l’établissement de liens
réciproques entre individus.
• Association
• Fait de former une unité sociale, et d’avoir conscience de former cette unité. Un
repas, une promenade, une corporation sont différentes formes d’association.
• Interaction
• Chez Georg Simmel, le concept ne se limite pas aux rencontres face à face entre
deux individus. On peut également observer des interactions entre groupes (les
riches et les pauvres) et entre institutions (l’État et la monnaie).
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