Georg Simmel (1859

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GEORG SIMMEL 1858-1918
Sociologie des formes sociaux
• Après ses des études il s’est intéressé à l’histoire de la philosophie
aux faits sociaux les plus massifs (l’argent, la religion, la culture,
l’individualisme…)
• comme aux phénomènes a priori plus insignifiants (l’esthetisme du
visage, les ruines, l’aventure, la psychologie féminine)
• Il est marqué par son siècle, celui où se nouent en un même
mouvement, la révolution de l’individualisme moderne et
l’envahissement croissant d’une raison instrumentale.
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Le pont et la porte
• Dans un texte qu’il a écrit en 1909 –Brücke und Tür (Pont et
Porte) nous voyons que pour Simmel, la vie sociale est un
mouvement par lequel ne cessent de se remodeler les
relations entre individus.
• Ces relations sont, à l’image du pont qui relie et à l’image
du porte qui sépare.
• G. Simmel avance un concept directeur: celui d’ action
réciproque. Par action réciproque, il entend l’influence de
chaque individu exerce sur autrui.
• La dialectique individu/société mais plus généralement la
place du conflit a été exprimée du pont et de la porte. “le
pont constitue l’image de la liaison, de la mise en rapport, la
porte celle de la séparation parce qu’elle clot l’espace sur
lui-même au milieu de l’infinité”.
• Le pont réunit la porte sépare. Il est dans la condition
humaine de vivre à la fois dans l’unité et la séparation.
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Le pont et la porte
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• En réalité l’objet d’analyse de G. Simmel n’est ni
l’individu ni la société en tant que tels:
• tout son intérêt se focalise sur l’interaction créatrice
entre ces deux poles extrêmes.
•
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Sociologie de Simmel
• La sociologie de Simmel se caractérise par l’angle d’approche
particulier qu’elle préconise pour étudier le vivre ensemble.
• La société: là où il y a action réciproque de plusieurs
individus”.
• La sociologie doit observer les liens qui existent entre les
individus, ce qu’il appelle la socialisation. La socialisation
est toujours quelques chose de dynamique.
• Le contenu de socialisation est tout ce qui fait bouger
l’individu, toutes les pulsions, physiques ou psychologiques,
qui le poussent à rentrer en interrelation avec un autre. Le
contenu est la matière de la socialisation qui est elle-meme
la forme que prend l’action réciproque à laquelle le
contenu donne lieu.
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Sociologie de Simmel
• Exemple pour le contenu/forme: la notion d’habiter.
• D’abord il y a un contenu de socialisation, l’obligation de se loger.
• Ce besoin physique prend une forme particulière. Cette forme
socialise le contenu parce qu’elle existe à la fois indépendamment
des hommes qui vont la mettre en oeuvre mais aussi par les
hommes qui ont prise dessus et peuvent la modifier sans cesse.
Cette forme d’action réciproque pourrait etre appelé “habiter”.
• En ce sens “habiter” est quelque chose qui touche à l’etre social et
qui dépasse l’individu, puisqu’on peut le penser comme forme de
socialisation. En ce sens, une étude sociologique de l’habiter serait
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possible.
Interaction social
• Les interactions sont des actions
réciproques modifiant le comportement
ou la nature des éléments, corps,
objets, phénomènes en présence ou en
influence.
• Les interactions sont verbales ou non
verbales (gestes, regard, attitudes…)
• Les interactions peuvent etre:
• -positives: coopération, participation,
adaptation, intégration.
• -négatives: lutte, rivalité, ségrégation,
discrimination, insulte.
• -ambivalentes: compétition,
concurrence.
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Sociologie formelle
Il faut distinguer le contenu et le contenant, autrement dit
les phénomènes divers concrets qui se passent entre les
individus associés d’une part et, d’autre part, la forme
meme l’association. Et c’est seulement à l’étude de celleci, indépendamment de ses contenus empiriques, que la
sociologie doit s’attacher.
• La sociologie doit chercher ses problèmes non dans la
matière de la vie sociale mais dans sa forme. Comme la
géométrie doit son existence à la possibilité d’abstraire
des choses matérielles…
• G. Simmel nomme “formes sociales” le produit des
actions réciproques.
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Formes sociaux
• On peut distinguer quatre types de formes sociales chez G. Simmel:
• -les formes douées de permanence (la famille, l’Etat, l’Eglise, les entreprises,
les partis politiques…): ce sont les institutions;
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Formes sociaux
• -les formes qui sont les schémas
préétablis selon lesquels les
organisations se constituent
(hiérarchie, concurrence, conflit,
association, division du travail):
• ce sont les formes formantes;
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Formes sociaux
• -les formes qui constituent le cadre
général dans lequel les socialisations
ont lieu (politique, économie, droit,
éducation, religion…):
• ce sont les conformations;
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Formes sociaux
• -les formes éphèmeres qui constituent les rites du quotiden (les
moeurs, le repas en commun, la politesse…)
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La mode
• Dans l’analyse de Simmel, le type même de
forme sociale est la mode. Expression de
l’individualisme moderne sans pour autant
cesser de trahir les distinctions de classe,
elle révèle peut-être mieux que toute forme
l’essence dynamique du social.
• La mode permet de s’individualiser
(besoin de distinction) sans se couper de
son groupe d’appartenance (besoin de
cohésion).
• La mode est une forme de vie parmi
beaucoup d’autres, qui permet de
conjoindre en un même agir unitaire la
tendance à l’égalisation sociale et la
tendance à la distinction individuelle, à la
variation”.
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Mode
• La mode vit enfin de ce paradoxe propre à notre modernité: elle est une
forme durable alors que sa raison d’etre est le changement constant.
Sans révolution permanente des idées et des gouts, la mode ne serait en
effet qu’une forme sociale éphémère.
• Ayant défini la mode comme une forme d’association qui synthétise la
tendance aristocratique à la distinction et la tendance démocratique à
l’imitation il considère le conflit comme une forme d’association
combinant l’harmonie et la discorde.
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Sociologie
• C’est une sociologie interactionniste. En tant que science, la
sociologie se caractérise d’une part par sa méthode d’autre par
par son objet.
• Sa méthode consiste à abstraire les formes sociales des
contenus qui ne sont pas sociaux.
• Les formes de socialisation sont des formes d’interaction qui
mettent les individus en relation, et cette mise en relation est
en meme temps une mise en société.
• Par exemple, le repas est une forme sociale qui met en
interaction des individus qui ont faim, de même que le conflit
est une forme sociale qui met en relation des individus ou des
collectivités en discorde.
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Conflit
• Pour Simmel il y a la société du moment où les individus sont en interaction
les uns avec “pour et contre les autres” et ont conscience de reliance.
• Dans la mesure où ils savent qu’ils sont en interaction avec les autres et
savent que les autres savent également qu’ils le sont, la société est d’abord
une question de “conscience”. La société ne se limite donc pas aux grandes
institutions, l’Etat, l’Eglise, mais consiste en une multitude d’interaction qui
font la société et la compose comme un ensemble toujours mouvant d’une
multitude de micro-sociétés.
• Le conflit est une forme d’interaction et donc d’association; toute
association contient un élément de conflit:”…la société a besoin d’un certain
rapport quantitatif d’harmonie et de disharmonie, d’association et de
concurrence, pour parvenir à se constituer.
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conflit
• Le conflit intragroupal: la discorde intragroupal sera d’autant plus intense
que les partis melés ont plus en commun et sont proches l’un de l’autre:
plus les partis se ressemblent plus ils s’investissent dans la lutte…
• Le conflit intergroupal: si les discordes intragroupales mettent l’unité du
groupe à l’épreuve, les luttes intergroupales renforcent la cohésion à
l’intérieur du groupe. Confronté à une menace venant de l’extérieur le
groupe doit affirmer son identité et accentuer ses limites, mobiliser les
énergies de ses membres et centraliser ses activités.
• Simmel ajoute qu’il peut meme etre dans l’intéret du groupe d’aller à la
recherche d’ennemis.
• Simmel ne considère pas le conflit comme phénomène pathologique de la
vie sociale, mais comme un phénomène tout à fait normal dans les rapports
sociaux, comme force fondamentale et positive de toute socialisation.
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La production sociale du social
• Dans la sociologie simmelienne il s’agit un double
rejet des conceptions dominantes de son époque de
sociologie: la conception naturaliste-organicisiteobjectiviste et idéaliste-nominaliste-subjectiviste.
• Simmel ne conçoit pas la société à la manière de
Comte –dans une perspective qui affirme le caractère
essentiellement naturel de la société la continuité de
la nature à la culture…
• Mais il n’en adopte pas une perspective de radicale
opposition du monde de la nature et du monde
humain qui est celui de l’esprit et de la liberté…
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Ni holisme ni individualisme
• C’est simplement l’interaction en dehors du
“holisme” et de “l’individualisme”.
• Les structures supra-individuelles, les
institutions, les organisations sont
seulement des cristallisations de ces
interactions.
• La société est quelque chose que les
individus font mais c’est en meme temps
quelque chose qu’ils subissent.
• La production individuelle ou la production
transcendante (par un divinité) est
phénomène de société s’est substituée une
troisième: la production de ces phénomènes
par la vie sociale elle-meme. Langues,
religions, techniques, codes juridiques et
moraux, églises, Etat…, l’ensemble des
institutions proviennent des rapports
réciproques entre les etres humains dans la
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succession des générations.
Une sociologie spatiale
• Une analyse “constructiviste” de la détermination spatiale de la société en
examinant de façon symétrique, la construction spatial du social (comment les
formes spatiales, telles que les frontières, la proximité, structurent les
interactions sociales?) et construction sociale du spatial (comment les
interactions sociales s’expriment-elles symboliquement dans les formes
spatiales?).
• Ce contexte de la sociologie spatiale explique l’importance que les catégories
spatiales jouent dans l’analyse psycho-sociologique de l’étranger comme une
forme sociologique structurant les interactions entre les membres du groupe et
ceux qui s’installent au sein du groupe.
• 1) L’étranger est celui qui bouge sans bouger. Capable d’importer des idées et
des marchandises de l’une dans l’autre. Privé de terre il apparait comme
marchand.
• 2) capacité d’objectivité dans ce mélange de distance et d’engagement
caractérisant le bon sociologue selon Elias. L’étranger est plus libre,
pratiquement et théoriquement; capable d’objectiver les rapports et les
situations… Ces qualités qui font de l’étranger un bon confident et un bon
juge.
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Naissance de l’individu
• 2 changements sociaux vont de pair au 19e
siècle: l’urbanisation et l’individualisme.
• Dans la ville nous trouvons l’idéal-type de
l’individu moderne.
• La ville géant (métropole) rend anonyme et
affranchit l’individu. L’urbanisation conduit à
l’individualisation.
• Dans ses études sur la sociabilité Simmel
s’intéresse aux appartenances sociales des
individus.
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• Les communautés traditionnelles sont composées de la
juxtaposition de communautés paysannes, séparées
géographiquement les unes des autres.
• Chaque communauté villageoise est composée de cercles
d’appartenance petits et emboités. Tout individu, relève ainsi de
sa famille, de sa paroisse, de son village, de son seigneur.
• Le passage à un monde urbain transforme la sociabilité. Les intérêts
se multiplient et l’on peut associer à chaque intérêt un cercle social.
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Cercles sociaux et
individus
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Les cercles sociaux subissent une triple transformation:
-leur nombre s’accroit (le nombre d’intéret)
-leur taille augmente (ils sont plus nombreux)
-leur articulation se transforme (ils sont de moins en
moins emboités)
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Urbanisation et individu
• 2 conséquences d’urbanisation
• Positive: l’individualisme
pensée sur le mode de
l’affranchissement vis-à-vis
des communautés.
• Négative: l’exclusion de toute
appartenance sociale.
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Métropole
La ville pour Simmel est comme la démocratie pour Tocqueville ou le capitalisme pour Marx.
Berlin de Simmel: société moderne, complexe, centré sur l’économie monétaire et sur l’individu.
1) modernité libère l’individu de la communauté.
2) Cette émancipation s’effectue au prix d’un relâchement des liens sociaux plus fragmenté et
impersonnelle.
3) Processus de socialisation de l’individu s’effectue au fil de relations sociales plus segmentaires
dans une succession de milieux sociaux spécialisé (travail, famille, école)
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Métropole
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Métropoles (1903), l’univers composé d’étranger, inconnus.
Berlin en 1870 826,000 en 1894 1.667.000
Diversité de comportement et des modes de vie.
Métropoles – l’individuation, l’intellectualité
Superficialité dans les rapports entre citadins.
L’urbanisation est processus de transformation des rapports à l’espace qui
affectent la ville et les campagnes (moyen de transport, communication)
Ainsi certains quartiers peuvent fonctionner comme des milieux non urbanisés
alors que certains village ont une logique urbanisée.
• La problème de la vie moderne et le maintien de l’individu.
• Le caractère intellectualiste du psychisme citadin/sensibilité et les rapports
affectifs de la petite ville. Intellectualité comme protection de la
subjectivité contre la violence de la grande ville.
• La grandeur affective du territoire et du nombre d’hommes mais aussi
cosmopolitisme font grande ville le siège de la liberté personnelle.
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La comparaison de la théorie et de la méthode (Comte, Marx, Durkheim, Weber)
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