en marchant. Le muscle jambier antérieur (JA) peut être inactif en flexion dorsale analy-
tique du pied, mais très actif lors de la flexion de hanche, avoir une seule phase d’acti-
vité au cours de la marche habituelle et devenir actif en permanence en marchant vite.
Les EMG en contractions volontaires, synergistes, réflexes ou lors d’exercices sur
table d’examen n’ont pas de lien logique avec ceux de la marche habituelle, rapide ou de
rééducation. Ces exercices permettent seulement d’estimer la diaphonie versus le niveau
de co-contraction donc la fidélité et la confiance attachées à chaque signal EMG pour
son interprétation au cours de la marche.
Les anomalies se répartissent en anomalie d’amplitude et de « timing » (8) que nous
complétons par des anomalies du nombre et de « timing du pic d’activité » (9). Les
anomalies d’amplitude sont peu utilisées car il faut normaliser l’amplitude par rapport
à celle d’une contraction de référence le plus souvent difficile à obtenir chez l’IMC et
avec une grande variabilité inter-essais. Les anomalies de timing sont décrites par rapport
aux séquences du cycle de marche déterminées par le déroulement des pieds au sol.
Celles correspondant aux troubles primaires de la commande sont invariantes c’est-à-
dire qu’elles ne changent pas en fonction des traitements. La planification des interven-
tions tendineuses de transposition ou d’allongement est basée sur cette fixité. Par contre
les anomalies compensatoires évoluent selon les déformations primaires.
Les anomalies primaires de timing EMG les plus fréquentes sont :
– inversion de phase du rectus femoris associée à une diminution et/ou un retard du pic
de flexion du genou en oscillation ;
– activité prématurée des ischio-jambiers internes (demi membraneux + semi tendi-
neux) et/ou du long biceps fémoral associée à une augmentation de la flexion du
genou en fin d’oscillation ;
– activité prématurée du jumeau interne dès la fin d’oscillation associée à une flexion
plantaire exagérée en fin d’oscillation participant au contact initial pied-sol par l’avant-
pied ;
– activité monophasique du jambier antérieur à la transition appui-oscillation ou en
début d’oscillation ne relevant pas assez la pointe du pied pour éviter son accrochage
en oscillation. Si le JA est retardé en oscillation, une chute de l’avant-pied persiste
même après son hémi transfert sur le cuboïde pour suppléer l’inactivité de l’extenseur
commun des orteils ;
– bouffée d’activité supplémentaire du tenseur du fascia latae à la transition appui-oscil-
lation ou en début d’oscillation participant à la rotation interne de hanche en oscilla-
tion. Cette bouffée EMG est souvent présente avec celle des droits antérieurs chez les
enfants maladroits (« clumsy children » ou « minimal palsy ») marchant avec la pointe
des pieds en dedans ;
– activité prolongée ou permanente de l’extenseur commun des orteils, du court péro-
nier combinée à une activité monophasique diminuée du jambier antérieur observées
dans certains pieds valgus avec cassure dans le médio-pied.
Chez les diplégiques apparemment symétriques, les schémas droits et gauches sont
le plus souvent légèrement différents. Les adducteurs de hanche sont encore accusés
à tort d’être responsables de l’adduction des cuisses. Il est très rare que les muscles
66 La marche de l’infirme moteur cérébral enfant et adulte