•Discussion:
•La maladie de Behçet a été décrite pour la première fois en 1937 par un dermatologue turc, Hulusi Behçet, sur les données de
deux observations cliniques rapportant une aphtose buccogénitale et une iridocyclite à hypopion récidivante [1]. Le diagnostic est
clinique, reposant sur les critères établis par The International Study Group for Behçet Disease [2]. La complication vasculaire ou
angio-Behçet est avant tout veineuse et semble être plus fréquente dans le pourtour méditerranéen. L’atteinte artérielle, plus rare,
réalise une pan vascularite non spécifique touchant les artères de petit et gros calibres, elle n’est présente que dans 2 à 8% des cas
[3]. Il peut s’agir de sténoses, de thrombose ou plus souvent d’anévrysmes artériels. Des lésions anévrysmales multiples étaient
retrouvées chez ¼ des cas dans la série de 47 patients de Bensaïd Y et al [4] et 60% dans notre série.
•L’âge de découverte des lésions artérielles se situe dans la troisième et quatrième décade chez la plupart de nos patients. Chez les
patients ayant une maladie de Behçet connue, il ne nous a pas été possible de déterminer avec exactitude la durée d’évolution de
la maladie précédant l’atteinte artérielle. Cependant, chez un d’entre eux, ces complications furent inaugurales.
•La prédominance masculine notée dans toutes les séries est confirmée dans cette étude.
•L’imagerie par résonance magnétique et les scanners multi-barrets trouvent ici leur plein emploi. Barlett a rapporté l’observation
d’un patient ayant développé 14 anévrysmes artériels sur une période de 8 mois (5).
•Le diagnostic, une fois posé justifie, de part la gravité des localisations anévrysmales, des indications chirurgicales larges mais qui
doivent rester sélectionnées car le traitement chirurgical n’est pas dépourvu de complications.
•La chirurgie des atteintes artérielles au cours de la maladie de Behçet est particulièrement délicate puisque survenant sur un
terrain inflammatoire. La paroi artérielle est par ailleurs friable expliquant la fréquence particulièrement élevée des lâchages
anastomotiques postopératoires, de même que la survenue d’anévrysme anastomotique (4). Cette chirurgie impose donc des
précautions particulières. Le clampage doit être le moins traumatique possible. Les anastomoses doivent porter sur des zones en
apparence saines évitant autant que faire se peut les patchs vasculaires
•Conclusion: L’atteinte aorto-iliaque de la maladie de Bahçet est vraisemblablement sous-estimée si l’on tient compte des
donnés autopsiques. Elle doit être connue en raison de son pronostique grave, notamment en rapport avec les lésions
anévrysmales. Quel que soit le traitement instauré, il ne met pas à l’abri de la survenue de complications évolutives comme la
survenue d’une nouvelle localisation anévrysmale ou d’un faux anévrysme, d’où la nécessité d’une surveillance régulière tous les
6mois par des méthodes non invasives