douce. Elle va me faire l’examen et s’enquérir des résultats des biopsies et ponctions.
IRM, je m’accroche, il faut tenir 15 minutes parait-il .Dès la fin de l’examen, une dame
en blouse blanche vient me chercher pour me conduire dans une petite salle et y boire
un café, me déclare- t-elle. Elle se présente : bonjour je suis Béatrice, la psychologue !
C’est certain, je suis cuite !
Ma vie a basculé. Le médecin nous rejoint dans ce petit salon : « Madame, les nouvelles
ne sont pas bonnes. Vous avez un cancer de sein inflammatoire, grade 2/3, de min 2cm,
les ganglions sont touchés. …. C’est un cancer guérissable, il faut y croire ajoute-t-elle.
L’urgence est de vérifier si d’autres organes sont touchés.
Laissez-moi appeler mon mari qui travaille. Il est effondré. Et ma fille ! Celle-ci décide de
me rejoindre immédiatement. Quelle est ma chance d’en survivre ? Pas de réponse si
ce n’est : « On en sort ! ». Je dois rencontrer l’oncologue lundi prochain. Le 2 novembre
2011.
Ma fille et moi sortons de la clinique, ma princesse est prise de nausées, de frissons,
devient pâle comme un linge. Je la charrie : elle me vole la vedette. Je la redépose chez
elle. Comme un zombie, j’ai repris ma voiture et je m’enfuis au shopping : voir des
gens, acheter de la déco de Noël. Comment et quand informer mes fils ? Et là, je réalise
que j’ai choppé un cancer et le plus mauvais. Je hurle dans le parking à m’en éclater les
cordes vocales.
Le 2 novembre, mon mari et moi rencontrons l’oncologue, le Dr Duck. Les nouvelles? Les
très mauvaises : grosseur à l’IRM 5 cm, grade 2 à 3, stade III à IV , 2 ganglions touchés
sur une vingtaine ; il paraît que je dois considérer comme bonne nouvelle que je suis
réceptive aux œstrogènes et progestérone (j’aurai droit à une hormonothérapie. Et
autre bonne nouvelle : un seul sein de touché, rien aux os, ni au foie, ni aux poumons
(waouh je m’éclate, quelle chance !). Chance de survie : 50 %. Cancer régional, pas
encore de métastases. Chimio lourde (8 séances, perte de cheveux, ongles cassés,
immunité faible, nausées, constipation, grande fatigue, prise de poids, perte de
concentration, dépression, douleurs musculaires et articulaires). Puis ablation du sein,
puis radiothérapie (brûlures) et hormonothérapie. Haut risque de récidive.