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Dépression de l’enfant,
de l’adolescent
Suicide et tentative de suicide
Dépression de l’enfant
Longtemps méconnue
Polymorphisme des symptômes
Difficilement concevable par les adultes
Epidémiologie

Prévalence plus faible que chez les
adultes et les adolescents.
Symptomatologie



Tristesse, douleur morale et ennui: retrait, repli sur soi
Anhédonie: désintérêt, désinvestissement des jeux
Troubles moteurs:

Ralentissement psycho-moteur: intermittent
Sagesse excessive, indifférence
Difficulté globale des apprentissages → Echec scolaire

Troubles du comportement
Plus bruyants, souvent au 1er plan
Masquent ou luttent contre les symptômes dépressif

Culpabilité, anxiété
A noter…


Plainte rare
Notion d’«équivalent dépressif »
Accompagne ou masque la dépression
Troubles du sommeil, TCA, énurésie, encoprésie,…


Plus l’enfant grandit, plus le tableau devient
typique
Trouble bipolaire discuté
Facteurs favorisants

Séparations précoces et répétées
Carences, incohérences affectives
→ Difficulté à construire des représentations psychiques
stables sur lesquelles s’appuyer.


Dépression maternelle
Place du père
Attentes familiales
« trop de pression »
Evolution

Continuité avec l’âge adulte?
Beaucoup de variables:
Structure de l’enfant, étayage, traitement,
évènements de vie…
Prévention



Guider les parents qui ont des
difficultés relationnelles avec leurs
enfants
Eviter, si possible, les séparations
précoces et répétées et non préparées
Formation des soignants
Traitement


Avis pédopsychiatrique
Psychothérapie

Individuelle avec PEC des parents
Acceptation des parents → empathie → reprise de la confiance
en lui de l’enfant → travail psychique possible

Si déni de la dépression, trop de défenses
Evaluer nécessité d’une séparation avec placement
Prise en charge institutionnelle, HDJ

Si besoin… Antidépresseur
Symptômes sévère, proches de ceux de l’adulte, risque
suicidaire élevé
Dépression de l’adolescent
Normale ou pathologique…?
Epidémiologie

Selon les études, donc selon les
critères diagnostiques:
de 4 à 40%!

Prédominance féminine

2 à 5 fois plus fréquente que la
dépression de l’enfant
Symptomatologie

Syndrome dépressif classique:



Ralentissement psycho-moteur, bradypsychie
Anhédonie, repli sur soi
Humeur dépressive, irritabilité:
douleur morale: tristesse, autodévalorisation
vision négative: de soi, du monde, de l’avenir

Symptômes physiques:
anorexie, asthénie, troubles du sommeil, de la
mémoire, de la concentration


Idées suicidaires, anxiété
Durée supérieure à 15 jours
A noter…




Plus souvent excitation que RPM ou
levée transitoire de l’inhibition motrice
Irritabilité plus fréquente que l’humeur
dépressive
Fluctuation de la symptomatologie
L’ado dit rarement qu’il est triste ou
déprimé mais « qu’il en a marre »,
« qu’il s’ennuie », qu’il a la tête vide ».
Symptomatologie

Dépressivité, morosité des adolescents (30%)

Ennui, qui s’accompagne souvent d’inhibition affective, motrice,
intellectuelle. Fait écran aux conflits internes


Absence d’intérêt
Sentiment de vide

Intermittence et fluctuation de ces états +++

Maintient l’adolescent sur une ligne de crête, dans un
état de désinvestissement mais en même temps prêt
à investir quelque chose. Dans un état d’attente.

N’appartient pas au pathologique mais peut y mener.
Symptomatologie

Dépressions masquées

Plaintes somatiques:
Asthénie, hypochondrie aiguë

Troubles du comportement:
Violence, fugue, vol, TCA, clowneries,toxicomanie,TS,
mises en danger répétées

Inhibition
Restriction des champs d’intérêts, calme, retrait
Symptomatologie

Dépressions dans le cadre d’autres
affections:


Pathologie organique aiguë
Entrée dans la schizophrénie
Etiologies


Génétique
Construction personnelle:
Discontinuité, deuil, dépression maternelle, séparation…
→ Fragilise la stabilité psychique donc favorise la dépendance

Evènements, environnement
Perte: d’un parent, séparation, départ frère/sœur
Dépression parentale, alcoolisme parental
Difficultés dans les liens familiaux
Comorbidités




Trouble anxieux
Trouble des conduites, toxicomanie,
TCA
Hyperactivité
Tentatives de suicide
Psychopathologie

« Il n’y a pas d’adolescence normale
sans dépression, ou plus
correctement, sans moments
dépressifs, liés aux sentiments de
pertes. »
Ladame F., 1981
Psychopathologie



L’adolescent doit se séparer de ses
parents tout en s’appropriant un partie
de ce qui vient d’eux.
Adolescence: 2ème étape du
processus de séparation/individuation.
Problématique de
dépendance/autonomie
Psychopathologie

Aux prises avec une double menace:

Sa fragilité : Mise à l’épreuve de son monde
interne et de la qualité de ses premières
relations et intériorisations.

Risques à s’ouvrir au monde extérieur, à
remanier les relations aux parents.
Se risquer dans la relation à l’autre, se risquer
à être dépendant.
Psychopathologie


Il est difficile pour l’adolescent d’être
massivement impliqué dans les
bouleversements émotionnels qui l’agitent
et de les penser simultanément.
Souffrance souvent non reconnue qui
s’exprime par l’agir, le retrait ou la plainte:
Equivalents dépressifs ou
Défenses contre la dépression
Psychopathologie

La dépression clinique n’apparaît
qu’en cas d’échec d’élaboration de
cette double menace, et témoigne
encore d’une capacité de défense,
celle de construire et de maintenir ce
type de réponse et éviter la
désorganisation psychotique.
Approche socioculturelle

Avant, les adolescents évoluaient dans un
cadre plus rigide mais qui avait un effet de
contenance.
Actuellement, les adolescents ont une plus
grande liberté, sont moins encadrés. Cette
plus grande liberté n’est pas forcément
facile à assumer et pourrait contribuer au
développement d’affects dépressifs.
Traitement
 Consultations d’évaluation:
Souvent le premier espace pour parler de son monde
intérieur sans être pris dans une relation d’autorité
type parents-enfant.
Mobilise les interactions familiales.
Ces entretiens peuvent avoir un effet thérapeutique.
Ils peuvent aboutir à une proposition de prise en
charge, souvent multifocale ( qui évite un
mouvement transférentiel trop massif en déployant
les investissements sur plusieurs personnes).
Traitement de première
intention

Psychothérapie (individuelle, de groupe, à médiation…)
Permet à l’ado de retrouver un rôle actif et de réutiliser sa pensée.
Permet une nouvelle figure d’identification.
Renforce son monde intérieur par la considération de celui-ci par
le thérapeute.
Motive ses désirs vers l’autre dans lesquels l’adolescent peut se
retrouver sans se perdre.
Attention! Trouver la bonne distance relationnelle:
Ni séduction/ Ni intrusion
Anticiper sa demande sans lui retirer sa maîtrise
Traitement de première
intention
Place de la famille: FONDAMENTALE
Entretiens réguliers qui permettent d’évaluer les
relations familiales et de repérer la capacité des
parents à se mobiliser et à aider leur adolescent
souffrant.
Nécessité d’établir un climat d’acceptation thérapeutique
L’aide apportée aux parents sur un temps différencié
(entretiens parentaux, groupe de parents) est très
importante mais pas toujours réalisable…

Attention! Le thérapeute ne doit pas se situer en meilleur parent
face à des parents réels
Traitement de deuxième
intention
Antidépresseurs
En théorie, pas d’AMM
Mais parfois utiles en 2ème intention ou si
EDM sévère avec abord relationnel
entravé.
ISRS après évaluation+++ (donc sans urgence)
et surveillance étroite (risque d’apparition d’un

comportement hostile ou suicidaire en début de
traitement)
Hospitalisation?
Rarement quand l’adolescent est
seulement déprimé
 Mais peut être nécessaire en fonction:
Du contexte familial ou social
Des risques de passage à l’acte hétéro- ou
autoagressifs
Des difficultés prévisionnels e l’observance
thérapeutique

Hospitalisation
Si l’hospitalisation est nécessaire:
Lieu conçu pour les ados, avec du personnel
habitué à recevoir cette population
particulière.
Si possible préparée en amont. Elle n’est qu’une
étape dans la prise en charge.
Adapter la durée en fonction du contexte.
Attention au risque de désinsertion sociale,
penser à la rescolarisations, aux relations
avec les parents.

Hospitalisation
Le rôles des soignants est d’être disponible,
tolérant mais sans être complaisant. C’est dans
ce contexte qu’il est possible de créer un
espace contenant et de restaurer les limites
que les adolescents distinguent mal.
L’institution peut être utilisée comme un lieu de
médiation, en aidant à instaurer un espace
psychique pour les adolescents trop facilement
dans l’agir et la difficulté de mentalisation.
Hospitalisation

Un service soignant, et à fortiori
accueillant des adolescents, doit
s’efforcer d’être un lieu d’échanges
relationnels intenses: échanges avec
les soignants, avec les pairs et entre
soignants.
Suicide et tentative de suicide
Epidémiologie

Problématique de l’ado plus que de l’enfant.
Puberté: attaque du corps

1995: 802 décès par suicide chez les 15-24 ans
imprécisions, sous-estimation+++ (TS)

2ème cause de mortalité, derrière les AVP
AVP: équivalents suicidaires?

TS: Beaucoup plus de filles (x 2 à 4)
Suicide: Beaucoup plus de garçons
♂: 1 DC pour 22 TS, ♀: 1 DC pour 160 TS

TS: >90% médicaments (50% de psychotropes) →Responsabilité médicale
Suicide: pendaison, arme à feux, intoxication, noyade

Augmentation du nombre des gestes suicidaires ces 30 dernières années alors
que les conditions de vie s’améliorent.
Paradoxe?
Facteurs de risque suicidaires


Conditions de vie: entourage = étayage

Familiales: mésentente, isolement, indisponibilité psychique,

ATCD psy (TS, OH)
2 types de famille: tout se joue dans l’acte
évitement de toute tension
Scolaires, amicales: échec, séparation
Traumatismes: ATCD de perte, séparation, discontinuité
Violences physiques ou sexuelles

Evènements de vie: souvent banals
entraîne rejet et humiliation

Association à la dépression, dépressivité,
mais 85% d’ados suicidants indemnes de
pathologie psychiatrique.
Psychopathologie



Difficultés dans la résolution de ces
problèmes, réponses figées, non
adaptées.
Sentiment d’impuissance, donc de
dépendance.
Réduction des options dans la conscience
à la seule possibilité de mort.
Seule solution ACTIVE pour échapper à
cette dépendance.
Traitement


1er temps: MEDICAL
Puis, quand le patient est stable dur le plan
médical,évaluer nécessité d’une
HOSPITALISATION en pédopsychiatrie ou
pédiatrie.



Mise à l’écart
Traiter la crise, avec l’entourage
Orienter la prise en charge (individuelle, familiale,…)
Qualité du relais+++
Prévention
Un ado s’adresse rarement directement au
« monde psy »
 Formation dans les écoles:



Professeurs
Elèves: les aider à transmettre leurs inquiétudes
Formations des professionnels de santé
Médecins généralistes, spécialistes, infirmiers
Un bon réseau entre les soignants = soutien psychique de
qualité pour l’ado
Prévention

Réduction de l’accessibilité aux
moyens du suicide


Armes
Médicaments
Prévention

Reconnaître un ado en souffrance

Toute allusion au suicide doit être relevée
Ce n’est pas parce qu’ils en parlent qu’ils ne le
feront pas +++

Changements d’attitude:
Isolement, chute des résultats scolaires,toxicomanie, prise de risques,
laisser aller dans l’apparence, provocations, plaintes somatiques

Ne pas hésiter à poser la question sur la
présence d’idées suicidaires +++
Prévention
Un adolescent en souffrance demande
que l’on se préoccupe de lui et cela
reste vrai, même s’il dit le contraire.
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