IDÉE DIRECTRICE : Dans la fable « Le Lièvre et les Grenouilles », Jean de La Fontaine rend compte des conditions de vie difficiles des gens qui sont habités par la peur. Idée principale 1 : La peur provoque une importante souffrance morale chez celui qui, comme le Lièvre de la fable, la subit au quotidien. Idées secondaires Citations Explications1 Le Lièvre est présenté comme un être entièrement absorbé par son mal. « Dans un profond ennui ce Lièvre se plongeait » (v. 3) La métaphore du verbe « plonger » transforme l’ennui en un trou, un abîme, où l’animal s’enfonce. Cela montre la profondeur de la souffrance qu’il éprouve et qui le menace. Troublé par la peur, le Lièvre ne connaît jamais de bonheur entier. « Jamais un plaisir pur ; toujours assauts divers » (v. 9) L’antithèse formée par les adverbes « jamais » et « toujours » fait ressortir les conditions de vie difficiles du Lièvre. Privé de joie, son existence se déroule sous une constante menace, comme l’indique les « assauts » dont il est victime. Le Lièvre est un être fragile pour qui le moindre incident menace sa santé. « Un souffle, une ombre, un rien, tout lui donnait la fièvre. » (v. 18) La gradation dans ce vers montre bien que le Lièvre est effrayé par des choses qui ne représentent aucun danger : un « souffle », une « ombre », un « rien ». Ces réalités immatérielles le rendent pourtant malade, comme le dénote le mot « fièvre ». Au fond, on peut dire que la peur du Lièvre est littéralement maladive. 1 Identification, description (si nécessaire) et analyse de l’effet de sens des procédés d’écriture contenus dans les citations. Idée principale 2 : Les êtres peureux comme le Lièvre et les Grenouilles vivent comme s’ils étaient en guerre, car ils sentent le danger planer continuellement sur eux. Idées secondaires Citations Explications2 La crainte de l’ennemi les oblige à être toujours prêt à prendre la fuite. « Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes / Grenouilles de rentrer dans leurs grottes profondes. » (v. 24-25) L’anaphore et le parallélisme font ressortir la précipitation des Grenouilles à se réfugier au fond de l’étang. Les verbes à l’infinitif, « sauter » et « rentrer », mettent l’accent sur les actions qui ont pour but la fuite et la recherche de protection. Les êtres craintifs s’affolent au moindre événement comme s’ils devaient engager un affrontement qui met leur vie en jeu. « je mets l’alarme au camp ! » (v. 28) La métaphore du camp représente le monde comme un lieu de bataille, un lieu où l’ennemi est toujours proche. Elle permet ainsi de comprendre que le Lièvre considère que son existence se déroule sous la menace constante d’un conflit. Vivre consiste ainsi à se tenir sur le qui-vive. Dans la tête des « poltrons », quelqu’un d’inoffensif peut passer pour un dangereux combattant. « Des animaux qui tremblent devant moi ! / Je suis donc un foudre de guerre ? » (v. 3031) Les phrases exclamative et interrogative marquent l’étonnement du Lièvre réalisant que sa présence terrifie les Grenouilles. Il constate ainsi que l’être victime de la peur perçoit un terrible prédateur, ici désigné par l’expression « foudre de guerre », en quiconque le surprend. La peur fausse ainsi les perceptions et alimente le sentiment de la menace. 2 Identification, description (si nécessaire) et analyse de l’effet de sens des procédés d’écriture contenus dans les citations.