Fractures de la tubérosité tibiale antérieure : Classification, complications et évaluation des lésions intra-articulaires Tibial tubercle fractures: complications, classification, and the need for intra-articular assessment. Pandya NK, Edmonds EW, Roocroft JH, Mubarak SJ. J Pediatr Orthop. 2012 Dec;32(8):749-59. __________________________________________________________________________________ 56 rue Boissonade 75014 Paris R. VIALLE Directeur I. AUQUIT M. BACHY N. BIGA R. BECCARI D. CHAUVEAUX C. COURT L. DE LEOBARDY T. DEFIVES J. DELAMBRE J. FENOLLOSA A. FEYDY F. FIORENZA F. FITOUSSI M. GUILLAUMAT D. HANNOUCHE B.ILHARREBORDE T. LENOIR C. MORIN L. RILLARDON C. THEVENIN-LEMOINE P. WICART F. ZADEGAN [email protected] http://www.facebook. com/pages/Centre-deDocumentationOrthopédiqueCDO/341993875881587 1 Fiche n°36737 Cet article en provenances des équipes d'orthopédie pédiatrique d'Oakland et San-Diego (Californie) fait le point sur les fractures de la tubérosité tibiale antérieure. Il s'agit au départ d'une revue rétrospective parfaitement détaillée de 41 fractures chez 40 patients. L'analyse démographique est intéressante en elle-même car elle confirme qu'il s'agit de lésions relativement rares (41 cas en 7 ans) mais survenant chez une frange de la population tout à fait précise: Il s'agit de garçons dans la quasitotalité des cas, plutôt de forte corpulence (poids moyen 80 Kg +/- 23Kg) et pratiquant des sports pourvoyeurs de traumatismes à forte cinétique (football, football américain basket etc...) Les auteurs rappellent l'existence de la classification d'Ogden, basée sur l'aspect purement anatomique de la fracture et difficile à mémoriser et proposent une nouvelle classification en 4 types. le Type A (tubérosité immature) correspond à l'avulsion de la TTA alors que le cartilage de croissance tibial proximal est encore largement ouvert. Il s'agit d'une lésion rare (2 cas sur 41) dont le traitement est basé sur la réduction et l'ostéosynthèse par broches afin de préserver le capital de croissance du tibia et éviter le risque de survenue d'un genu-recurvatum. Le type B (Trait passant par la totalité de la physe) est en fait un décollement épiphysaire complet de l'extrémité proximale du tibia de type Salter 1. Le déplacement est généralement en flessum du tibia, l'épiphyse partant en arrière. Les auteurs rappellent que le risque de syndrome de loge, probablement par lésion de l'artère poplitée est élevé (près de 10%) dans cette forme relativement fréquente (13 patients sur 41). Le type C dit "intra-articulaire" est fréquent (plus de la moitié des cas). Il correspond à une fracture de type Salter 3 avec un trait qui décolle la TTA en avant et finit dans le plateau tibial, habituellement latéral avec un trait de refent au travers du plateau. Il s'agit donc d'une lésion dont le traitement engage le pronostic fonctionnel à moyen terme avec la survenue éventuelle d'arthrose fémoro-tibiale. Dans plus de la moitié des cas, ce trait épiphysaire n'est pas correctement visialisé par les simples radiographies standard. Il est donc essentiel de pratiquer une imagerie "articulaire" complémentaire par scanner ou IRM. L'iconographie de cet article est excellente et documente parfaitement ce type de lésion. Enfin le type D correspond à l'avulsion de la TTA chez les adolescents déjà matures. Dans ce cas, le traitement est simple, basé sunr une ostéosynthèse par vis, sans aucun risque de trouble de croissance ultérieur. Au total, cet article est une mise au point très didactique sur ces lésions traumatiques du grand enfant et de l'adolescent. La classification proposée est très pertinente et met notamment l'accent sur le risque de méconnaître un risque vasculaire dans le type B (comparable en terme de déplacement à une luxation postérieure du genou) et un risque de lésion intra-articulaire dans le type C. On retiendra que les lésions isolées (types A et D) de la TTA sont les plus rares et qu'il faut faire une imagerie de type IRM dans les lésions de type C afin de ne pas méconnaître la lésion du plateau tibial externe.