1 er -20 décembre 2014 - Le Théâtre

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théâtre-Studio
TCHEKHOV / BENEDETTI
LA MOUETTE, ONCLE VANIA, TROIS SOEURS
1er-20 décembre 2014 au Théâtre-Studio
du lundi au vendredi à 20h30, Intégrale les samedis à partir de 15h
16, rue Marcelin Berthelot
94140 ALFORTVILLE
01 43 76 86 56
métro école vétérinaire (ligne 8)
www.theatre-studio.com
production Théâtre-Studio
co-production Théâtre du Beauvaisis, scène nationale de l’Oise en préfiguration, Théâtre Jacques Prévert
d’Aulnay sous-bois, Pôle Culturel d'Alfortville, La Comédie de Saint Etienne, Centre dramatique national,
Centre dramatique régional de Tours
Avec le soutien à la création de l’ADAMI. Avec l’aide à la production d’ARCADI Ile-de-France
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VOULOIR MONTER TOUT TCHEKHOV
Parce que c’est le théâtre absolu.
Parce que l’œuvre pose sans cesse la même question fondamentale :
" Qu’est-ce que le contemporain? "
Pour répondre à cette question, il y a urgence. Tchekhov est malade et il sait qu’il va mourir : il est
médecin. Ses pièces sont d’une radicalité, mais aussi d’une brutalité absolue. Son temps est compté
et chaque mot, pour lui, compte. Il n’écrit pas pour passer le temps mais dans l’urgence, pour dire le
monde dans lequel il vit et les ténèbres de son temps.
" Il faut effrayer le public, c’est tout, il sera alors intéressé et se mettra à réfléchir une fois de plus. "
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L’OEUVRE THÉÂTRALE
Trois périodes comme en peinture.
Deux pièces de factures traditionnelles :
(Très vive influence d’HAMLET de Shakespeare)
ÊTRE SANS PÈRE
IVANOV
Deux pièces qui brisent la dramaturgie :
(Écriture par mouvements non par saccades, par actes et non par scènes)
LA MOUETTE
ONCLE VANIA
Deux pièces de troupe
(Écrites pour le Théâtre d’Art de Moscou)
TROIS SOEURS
LA CERISAIE
Neuf pièces en un acte
(Des comètes brèves et denses comme ses nouvelles,)
SUR LA GRAND ROUTE
LE CHANT DU CYGNE
L’OURS
UNE DEMANDE EN MARIAGE
TRAGÉDIEN MALGRE LUI
UNE NOCE
UN JUBILE
LES MÉFAITS DU TABAC
TATIANA REPINA
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… « Au théâtre d’art, tous ces détails avec les accessoires distraient le spectateur, l’empêchent
d’écouter… Ils masquent l’auteur /… / Vous savez, je voudrais qu’on me joue d’une façon toute
simple, primitive… Comme dans l’ancien temps… une chambre… sur l’avant scène un divan, des
chaises… Et puis de bons acteurs qui jouent… C’est tout… Et sans oiseaux et sans humeurs
accessoiresques… ça me plairait beaucoup de voir mes pièces représentées de cette façon-là… »
Evtikhi Karpov citant les propos de Tchekhov : mes deux dernières rencontres avec Tchekhov / in /
Tchekhov dans les souvenirs -1954 / pages 575 et 576
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INTENTIONS
PEUT-ON RESTER SIMPLE SPECTATEUR DE SA PROPRE
VIE OU DÉCIDER D’AGIR?
Le caractère subversif de Tchekhov réside dans la factualité avec laquelle il décrit les choses les plus
complexes. Comme la question de la responsabilité individuelle.
Tchekhov me rappelle Jackson Pollock et sa technique du dripping.
Si l’on imagine que le peintre qui balance des jets de couleurs sur un mur blanc pour en faire une toile et que
Tchekhov était amené à reproduire ce tableau avec du rouge par exemple, il expliquerait que pour lui, ce sont
les taches de sang d’un homme en train de mourir.
Son style est direct et libre, la ponctuation a trouvé sons sens dans le récit au même sens que la mise en
scène.
Le hors champ, ce qui n’est donc ni dans le champ des mots ni dans celui de la scène, peut seul se permettre
de construire un récit signifiant.
Le théâtre de Tchekhov n’est pas un théâtre de fiction, les êtres parlent vite, comme ils pensent.
La scénographie est allusive … des meubles, quelques objets.
Tchekhov me rappelle Van Gogh qui disait qu’ « il n’y a rien de plus artistique qu’aimer les gens ».
Tchekhov est le premier qui arrive à rassembler le social et le personnel à l’intérieur de drames, comme
Edward Bond, dans le sens de la logique de l’imagination et de l’humain. Il sort du théâtre qui peut imiter
ces choses-là, car le théâtre est une expérience factice sans réel contenu. Il ouvre une nouvelle voie : le
drame : dès que nous parlons du drame, nous parlons de nous.
POURQUOI NE SAIT-ON PAS POURQUOI ON VA MOURIR?
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Il y a toujours un modèle chez Tchekhov.
Nous sommes souvent en deçà de celui-ci. Les tragédies sont pourtant les mêmes, pas inférieures.
Il ne s'agit que de la mort chez Tchekhov …
Mais pas de la mort toujours représentée comme le sujet même de la représentation théâtrale.
Nous savons que nous devons mourir et nous n’avons pas forcément besoin du théâtre pour nous le dire ou
nous le rappeler.
Non, il s’agit du vrai sens de la représentation, de la vraie raison du théâtre :
Pourquoi on ne sait pas pourquoi on va mourir ?
La place du spectateur
J’ai choisi d’éclairer la salle, afin que le spectateur ne soit pas seulement celui qui regarde, mais celui qui
participe à l’histoire qui est en train de se jouer. Je vois le public comme un partenaire.
Non seulement changer la façon de faire, mais tenter de changer la façon de regarder.
Déplacer le spectateur de sa fonction, l’obliger à changer de « point de vue », à regarder à côté
... Juste à côté. Regarder le "caché", le "en-dessous", car il n’est question que de cela.
Le message est précieux… Sans séparation, il n'y a pas d'image et l’homme est sans regard.
Il n’y a qu’une urgence : l’inactualité, l’anachronisme, qui permet de saisir notre temps sous la forme d’un
«trop tôt», qui est aussi un «trop tard», d’un «déjà» qui est aussi un «pas encore»
Il est la clé de ce dont je parle dans le projet artistique du Théâtre Studio en revendiquant le «théâtre de la
distance».
COMMENT REPRESENTER L’IRREPRÉSENTABLE?
L’ESPACE
Tchekhov le décrit précisément (les lieux, les objets). L'esthétique théâtrale de l'époque y trouvait son
compte. Aujourd'hui laissons au cinéma le soin de reconstituer ce passé perdu et laissons au théâtre le soin de
le réinventer.
Monter l'intégralité de l'oeuvre dramatique de Tchekhov, dans un principe scénographique unique, allusif,
indicatif, un espace de répétition. Lorsque nous arrivons dans un théâtre, le régisseur de l'endroit dispose,
pour les répétitions, un espace provisoire, fait de bouts ayant déjà servis...
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Un tracé au sol …
« Rien ne vous instruit mieux des conditions de la scène que le capharnaüm d’une répétition»
Ce « pas fini », ce provisoire, c'est le théâtre même …
Une scénographie uniquement indicative, seulement ce qui est utile pour jouer la pièce…
C’est au spectateur à reconstituer le puzzle et à colorier, ou de laisser en noir et blanc ou de ne laisser que
l’esquisse... Juste avec ce qui est nécessaire pour mettre en lumière le sens et montrer la pensée en
mouvement.
LES PAUSES…
Il est le premier à aller si loin dans la notion de partition musicale.
les pauses sont écrites et mises en exergue dans le manuscrit.
Des collisions… la persistance rétinienne et acoustique.
Là où l’on a trop à dire.
L’espace de temps où tout peut
basculer, bifurquer… l’espace de la pensée pure.
Et aussi les espaces de transmission avec les spectateurs les « énergies triangulaires »…
PAS DE PSYCHOLOGIE PAS DE PATHOS PAS DE PERSONNAGE
Des rôles et des structures de pensée confrontées à des structures de comportements et d’actes à l’intérieur
d’une structure globale. Le théâtre de Tchekhov est fait de structures dramatiques polyphoniques où les voix
s’entrecroisent dans une lutte impuissante ou une résistance passive, balayées par le flot ravageur d’une
Histoire faite par d’autres.
S’il disait que ses pièces étaient des comédies, c’est, selon moi, parce qu’il pensait que cela devait se jouer
dans un rythme de comédie, vite, très vite.
QU’EST-CE QUE LE CONTEMPORAIN?
par Giorgio Agamben*
Être contemporain, c’est
fixer le regard sur son temps pour en percevoir non les lumières, mais
l’obscurité
savoir voir cette obscurité, et être en mesure d’écrire en trempant la plume
dans les ténèbres du présent.
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Est contemporain celui qui
perçoit l’obscurité de son temps comme une affaire qui le regarde et n’a de
cesse de l’interpeller, quelque chose qui, plus que tout lumière est
directement et singulièrement tourné vers lui.
reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui provient de son temps.
C’est avant tout une affaire de courage, parce que cela signifie être capable non seulement de fixer le regard
sur l’obscurité de l’époque mais aussi de percevoir dans cette obscurité une lumière qui dirigée vers nous
s’éloigne infiniment. Ou encore être ponctuel à un rendez-vous qu’on ne peut que manquer.
C’est pourquoi le présent que perçoit la contemporanéité a les vertèbres rompus.
Notre temps, le présent n’est en réalité pas seulement le plus lointain : en aucun cas il ne peut nous rejoindre.
Son échine est brisée et nous nous tenons exactement au point de la fracture. C’est pourquoi nous lui
sommes malgré tout contemporains.
Le contemporain, «c’est celui qui s’inscrit dans le présent en le signalant avant tout comme archaïque. Et
seul celui qui perçoit dans les choses les plus modernes et les plus récentes les indices ou la signature de
l’archaïsme peut être contemporain.
Archaïque signifie proche de l’arké, c’est-à-dire de l’origine. L’origine comme contemporaine du devenir
historique.»
La contemporanéité s’inscrit en fait dans le présent en le signalant avant tout comme archaïque.
Celui ou celle qui est dans le temps de la mode... de manière constitutive, en avance sur lui-même et pour
cette raison même, toujours aussi en retard ; il ou elle a la forme d’une insaisissable frontière entre le «pas
encore» et le «ne plus»...
«Dans le geste même par lequel son présent divise le temps selon un «ne plus» et un «pas encore», il ou elle
instaure avec ces «autres temps» - certainement avec le passé, et peut-être aussi avec le futur - une relation
particulière. Elle peut donc «citer», et de cette manière, réactualiser un moment quelconque du passé... Elle
peut donc mettre en relation ce qui est inexorablement divisé, rappeler et ré-évoquer et revitaliser ce qu’elle
avait d’abord déclaré mort.»
Le présent n’est rien d’autre que la part de non-vécu dans tout vécu, et ce qui empêche l’accès au présent est
précisément la masse de ce que pour une raison ou une autre (son caractère traumatique, sa trop grande
proximité) nous n’avons pas réussi à vivre en lui.
L’attention à ce non vécu est la vie du contemporain.
Être contemporain signifie en ce sens revenir à un présent où nous n’avons jamais été.
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* in : Qu’est-ce que le contemporain ? Éditions Rivages poche / Bibliothèque
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« ÉCOUTEZ J’AI TOUT ÉCRIT C’EST TOUT
DEDANS »
A.P. Tchekhov
Mais comme le disait Otomar KREJCA :
« Tchekhov n'aimait pas les prédictions, il aimait la luxuriance des roses »...
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LA MOUETTE
“IL FAUT DES FORMES NOUVELLES.
DES FORMES NOUVELLES VOILÀ CE QU’IL FAUT, ET
S’IL N’Y EN A PAS, ALORS, TANT QU’À FAIRE PLUTÔT
RIEN.”
Ma première mise en scène était impulsive, passionnée et naïve. Sans recul. Elle était le fruit de mes années
de Conservatoire avec Antoine Vitez qui m’a fait découvrir Tchekhov et la pièce, et qui m’a donné la
passion de la Russie.
Il fallait que je monte cette pièce, elle était l’origine de mon envie de théâtre et de mon envie d’ailleurs, sans
trop savoir quoi. J’étais obnubilé par l’idée de jouer la pièce comme Tchekhov l’aurait voulu. Aujourd’hui
tout a changé, j’ai grandi, j’ai monté des spectacles, rencontré des gens, aimé, pleuré et ri beaucoup plus.
Donc la problématique a changé, la raison même des choix.
Et maintenant ...
Je voulais depuis longtemps revenir sur La Mouette, mais je n’osais pas, il y avait quelque chose en moi qui
résistait qui faisait que je ne me donnais pas l’autorisation. C’est la mise en scène d’Arpad Schilling qui a
fait sauter mon verrou d’interdiction et qui m’a permis de me libérer et de me poser enfin les bonnes
questions. Nous en avons beaucoup parlé ensemble et pour lui aussi ça a été un carrefour.
Quel chemin prendre ? C’est aussi l’occasion de mesurer le chemin parcouru et de voir si j’ai été fidèle à mes
rêves. Quels compromis j’ai accepté, quelles trahisons... C’est difficile. Mais ce n’est pas une fin, bien au
contraire, c’est une remise en perspective. C’est le début d’un élan, une nouvelle énergie avec encore plus de
détermination et de radicalité, car je n’ai plus rien à prouver et plus rien à perdre.
C’est ma chance à moi d’être contemporain.
Tchekhov a fait de l’art le terrain de prédilection des passions, des illusions et des conflits des personnages
de La Mouette. Ici, si l’on n’est pas artiste, on aurait voulu l’être : comme la seule chance d’être
contemporain.
La question du contemporain se joue essentiellement dans le triangle Treplev, Nina et Dorn. Je reprends les
mêmes mots d’Agemben pour les définir :
Treplev (celui qui tremble et parle comme une mitraillette), est «ce poète qui doit payer de sa vie sa
contemporanéité et qui doit regarder fixement dans les yeux de son siècle.
En tant que contemporain il est cette fracture, il est celui qui empêche le temps de se rassembler et en même
temps, le sang qui doit souder la brisure». Il est «celui qui reçoit en plein visage le faisceau de ténèbres qui
provient de son temps».
Il est la clé de ce dont je parle dans le projet artistique du Théâtre Studio en revendiquant le «théâtre de la
distance».
Dorn (épine en allemand) est contemporain car «c’est celui qui s’inscrit dans le présent en le signalant avant
tout comme archaïque. Et seul celui qui perçoit dans les choses les plus modernes et les plus récentes les
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indices ou la signature de l’archaïsme peut être contemporain. Archaïque signifie proche de l’arké, c’est-àdire de l’origine. L’origine comme contemporaine du devenir historique.».
Nina, elle, est dans le temps de la mode... de manière constitutive, en avance sur lui- même et pour cette
raison même, toujours aussi en retard. Il a la forme d’une insaisissable frontière entre le «pas encore» et le
«ne plus»... « Dans le geste même par lequel son présent divise le temps selon un «ne plus» et un «pas
encore», elle instaure avec ces «autres temps» - certainement avec le passé, et peut-être aussi avec le futur une relation particulière. Elle peut donc «citer», et de cette manière, réactualiser un moment quelconque du
passé... Elle peut donc mettre en relation ce qui est inexorablement divisé, rappeler et ré-évoquer et
revitaliser ce qu’elle avait d’abord déclaré mort.»
Arkadina, (la douce Arcadie), porte et ne vit que dans la fiction, la problématique de l’être et du paraître, le
rapport impossible au quotidien.
Sorine porte la question essentielle du théâtre : Pourquoi on ne sait pas pourquoi on va mourir.
Chamraiev (quelque chose comme cadenas), ancien militaire. Il enferme tout le monde dans la propriété.
« Théâtromane », ne racontant que des blagues ou des anecdotes, comme si la vie se réduisait à une vaste
plaisanterie, il fait payer le mensonge dans lequel il vit en refusant de donner des chevaux.
Macha en noir (double d’Hamlet) porte le deuil de sa vie… morte avant même de vivre, elle poursuivra son
suicide en se mariant sans amour. C’est cependant elle qui donnera naissance au seul enfant qui survivra.
Son véritable père ne l’a pas reconnue… elle est comme non révélée.
Medvedenko (petit ours) l’instituteur, dont la seule préoccupation est de survivre en même temps qu’il aime
la seule qui ne peut l’aimer. Préoccuper par combien coûtent les choses… au sens propre et figuré, il est en
quelque sorte un regard marxiste. Il deviendra le père du seul enfant qui survit et qui portera l’espérance d’un
monde nouveau, dont tous ceux qui l’entourent auront été balayés.
Paulina vit dans le mensonge depuis 22 ans. Elle aime un homme qui n’est pas son mari. Cet homme est le
vrai père de sa fille. Elle peine à aller au bout de ses promesses et de ses engagements. Alors elle ne fait que
souffrir
Trigorine, célèbre, blasé… auteur officiel déjà mort. Incapable d’écrire si ce n’est en reprenant l’existant. Il
cherche une raison d’écrire, une muse. C’est un prédateur malgré lui.
Aucun d’eux tous ne sont capables d’affronter le présent …
C’est une des caractéristiques de l’œuvre de Tchekhov. Les êtres parlent de leur passé comme s’ils
continuaient à y vivre et d’un futur meilleur à venir dans un siècle ou deux. Mais le présent est impossible
même à envisager.
Il est à noter qu’en russe le verbe être à la première personne du présent ne se conjugue pas mais se confond
avec le sujet…
« Je n’écrirai plus jamais et je ne ferai plus jamais jouer de pièce », annonce Anton Tchekhov après la
première représentation de La Mouette.
Les spectateurs mécontents du théâtre de Petersbourg n’ont pas compris qu’ils assistaient à l’éclosion d’une
œuvre fondatrice, dans un langage théâtral inédit parce que «réaliste».
ONCLE VANIA
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“LORSQU’ON A PAS DE VIE VÉRITABLE ON LA
REMPLACE PAR DES MIRAGES C’EST QUAND MÊME
MIEUX QUE RIEN.”
La vie qui passe et on est passé à côté.
Des rêves insatisfaits et l’ennui d’une existence ordinaire où il n’arrive jamais rien.
Le samovar est déjà froid / «Pan !!! Raté! Encore manqué !» / Chacun vit la vie d’un autre, une vie qui n’est
pas la sienne / Il y a pire que la mort... Continuer à vivre... avec la conscience de ce que nous avons raté !
Et ceux qui viendront après nous ? Ils nous pardonneront ?
Ici, être contemporain, c’est «fixer le regard sur son temps pour en percevoir non les lumières, mais
l’obscurité.»
Il n’y a qu’une urgence : l’inactualité, l’anachronisme, qui permet de saisir notre temps sous la forme d’un
«trop tôt», qui est aussi un «trop tard», d’un «déjà» qui est aussi un «pas encore»
Le présent n’est rien d’autre que la part de non-vécu dans tout vécu, et ce qui empêche l’accès au présent est
précisément la masse de ce que pour une raison ou une autre (son caractère traumatique, sa trop grande
proximité) nous n’avons pas réussi à vivre en lui.
Ce non vécu est la vie du contemporain.
Être contemporain signifie en ce sens revenir à un présent où nous n’avons jamais été.
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TROIS SOEURS
“LE SENS…TENEZ, IL NEIGE OÙ EST LE SENS?”
« Ici, Contemporain est celui qui est ponctuel à un rendez-vous qu’il ne peut que manquer. »
C’est pourquoi le présent que perçoit la contemporanéité a les vertèbres rompues. Notre temps, le présent
n’est en réalité pas seulement le plus lointain : en aucun cas il ne peut nous rejoindre. Son échine est brisée et
nous nous tenons exactement au point de la fracture. C’est pourquoi nous lui sommes malgré tout
contemporains.
« Encore un peu, on croirait savoir pourquoi l’on vit, pourquoi l’on souffre. Si l’on pouvait savoir ! Si l’on
pouvait savoir !»
Olga (acte 4)
Il écrit au dos de son manuscrit : «Du présent n’attendez rien, n’espérez rien...»
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DISTRIBUTIONS
LA MOUETTE
Anton Pavlovitch Tchekhov
d'après la traduction d'André Markowicz et Françoise Morvan
Mise en scène Christian Benedetti
Assistante à la mise en scène Elsa Granat
Lumière Dominique Fortin
Régie générale Cyril Chardonnet
Irina Nikolaïevna Arkadina – Brigitte Barilley
Paulina Andreïvna – Christine Brücher
Nina Mikhaïlovna Zaretchnaïa – Isabel Aimé Gonzalez Sola
Macha – Nina Renaux
Boris Alexeïevitch Trigorine – Christian Benedetti
Evgueni Sergueïevitch Dorn – Philippe Crubézy
Ilia Chamraïev – Laurent Huon
Konstantin Gavrilovitch Treplev – Christophe Carotenuto
Piotr Nikolaïevitch Sorine – Jean-Pierre Moulin
Semione Semionovitch Medvedenko – Stéphane Schoukroun
ONCLE VANIA
Anton Pavlovitch Tchekhov
d'après la traduction d'André Markowicz et Françoise Morvan
Mise en scène Christian Benedetti
Assistante à la mise en scène Elsa Granat
Lumière Dominique Fortin
Régie générale Cyril Chardonnet
Maria Vassielievna Voïsnitskaïa – Brigitte Barilley
Elena Andréevna – Elsa Granat
Sonia – Alix Riemer
Marina – Jenny Bellay en alternance avec Isabelle Sadoyan
Mikhaïl Lvovitch Astrov – Christian Benedetti
Alexandre Vladimirovitch Serebriakov – Philippe Crubézy
Ivan Petrovitch Voïsnitski (Oncle Vania) – Daniel Delabesse
Ilia Ilitch Teleguine – Laurent Huon
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TROIS SOEURS
Anton Pavlovitch Tchekhov
d'après la traduction d'André Markowicz et Françoise Morvan
Mise en scène Christian Benedetti
Assistante à la mise en scène Elsa Granat
Lumière Dominique Fortin
Costumes Lucie Ben Bâta et Chantal Rousseau
Régie générale Cyril Chardonnet
Les Prozorov
Olga Sergueïevna (Olia), l'aînée – Christine Brücher
Maria Sergueïevna (Macha) – Marie Sophie Ferdane
Irina Sergueïevna – Nina Renaux
Andreï Sergueïevitch, leur frère - Daniel Delabesse
Fiodor Illitch Kouliguine: époux de Macha – Philippe Crubézy
Natalia Ivanovna (Natacha) – Elsa Granat
Les Militaires, par grades
Alexandre Ignatievitch Verchinine, lieutenant-colonel – Christian Benedetti
Vassili Vassilievitch Saliony, major – Stéphane Schoukroun
Baron Nikolaï Lvovitch von Touzenbach, lieutenant – Christophe Carotenuto
Ivan Romanovitch Tcheboutykine, médecin militaire – Laurent Huon
Fedotik, sous-lieutenant – Antoine Amblard
Rode, sous-lieutenant – Alexis Barbosa
Féraponte, coursier du conseil du Zemstvo – Jean-Pierre Moulin
Anfissa, nourrice des Prozorov – Jenny Bellay en alternance avec Isabelle Sadoyan
Postiche - MTL
Enregistrement piano - Cécile Maisonhaute
Mixage - Laurent Cadoul
Collaboration scénographie - Jane Joyet
Stagiaire scénographie - Samuel Chochon
Construction mur - Erik Den Hartog et Antonio Rodrigez.
LA PRESSE
théâtre-Studio
LA MOUETTE Création en février 2011 au Théâtre-Studio Coproduction Théâtre du Beauvaisis (scène
nationale de l'Oise en préfiguration) / Pôle Culturel d'Alfortville. Avec le soutien à la création de l’ADAMI.
« Ils sont tous magnifiques. Il faut se précipiter voir La Mouette » ****
Fabienne Pascaud – Télérama
« Des comédiens qui donnent une vérité humaine inouïe, une force d’évidence […]. On est là avec
eux [...] un moment de grâce où passe le mystère de la vie »
Fabienne Darge - Le Monde
« Courez voir cette Mouette, elle brûle ses ailes à l'horizon d'un théâtre tout simple, sans décor,
Christian Benedetti la met en scène et l'interprète avec son équipe comme une partition.»
Claire Baudéan - France Info
« Benedetti parvient, comme en se jouant, à donner à l’œuvre son plein sens à des yeux
d’aujourd’hui. »
Jean-Pierre Léonardini - L'Humanité
« Une troupe excellente et très bien menée... Un travail tout à fait remarquable... C’est très beau.»
Armelle Héliot – Figaroscope
« Quelle magnifique troupe ! »
Marie-Céline Nivière – Pariscope
« Cette version originale restituée dans une langue abrupte est comme redécouverte par Christian
Benedetti.»
Monique Le Roux - La Quinzaine Littéraire
« Cette Mouette nous fait ressentir quelques-uns des aspects les plus troublants de l’humain. »
Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse
« L’énergie de sa mise en scène met sous tension le propos de la pièce avec une rare efficacité et un
vrai plaisir. »
Jean-Luc Bertet - Le Journal du dimanche
théâtre-Studio
ONCLE VANIA Création en mars 2012 au Théâtre-Studio Coproduction Théâtre du Beauvaisis
(scène nationale de l'Oise en préfiguration) / Pôle Culturel d'Alfortville. Avec le soutien à la création de l’ADAMI.
« Le Vania d’Alfortville frappe par sa brutalité ... La version de Benedetti est d’une parfaite
efficacité. Les acteurs débitent le texte à grande vitesse, à la manière des répétitions à l’italienne,
entièrement centrées sur la mémorisation et la diction. Tout pour l’action ... »
René Solis – Libération
« Christian Benedetti offre sans débordement psychologique aucun, exigeant juste des acteurs qu'ils
incarnent la situation sans jérémiades, une hallucinante immersion dans l’œuvre devenue
étonnamment violente et chaotique ... on ressort électrisé ... »
Fabienne Pascaud – Télérama
« Cet Oncle Vania est bouleversant. Daniel Delabesse, parfait dans le rôle-titre, la merveilleuse
Isabelle Sadoyan, dans celui de la nounou Marina, Brigitte Barilley, Maria, la mère, Florence Janas,
Elena, Judith Morisseau Sonia, Laurent Huon, Téléguine, Philippe Crubézy, Serebriakov et
Christian Benedetti lui-même, remarquable Astrov, tous éclairent Tchekhov et nous touchent. »
Armelle Héliot - Le Figaro
« On rit, on est ému, on est touché, le miracle a opéré... »
Jean Luc Porquet – Le Canard Enchainé
« Christian Benedetti joue la vivacité et la colère à fleur de peau, les velléités d'une rébellion ... Une
interprétation magistrale. »
Jean-Luc Bertet – Le Journal du Dimanche
« Daniel Delabesse incarne Oncle Vania avec une sensibilité remarquable. Bouillant de rage
contenue, Christian Benedetti, dans le rôle d’Astrov, nous évoque Vladimir Vissotsky, cet immense
artiste russe. Judith Morisseau (la fragile et courageuse Sonia), Florence Janas (la délicate et
délicieuse Eléna), Philippe Crubézy (l’égoïste et perturbateur professeur), Isabelle Sadoyan (la
tendre nounou), Brigitte Barilley (la grand-mère intello et froide), Laurent Huon (le gentil parasite)
sont impeccables. Bravo! »
Marie-Céline Nivière – Pariscope
théâtre-Studio
TROIS SOEURS Création en novembre 2013 au Théâtre-Studio. Coproduction Théâtre du
Beauvaisis (scène nationale de l'Oise en préfiguration) / Pôle Culturel d’Alfortville / Théâtre Jacques Prévert d’AulnaySous-Bois / La Comédie de St Etienne, Centre Dramatique National / Centre Dramatique Régional de Tours / avec
l’aide à la production d’Arcadi Ile-de-France
Un spectacle où la rudesse est l’autre nom de la tendresse, ce qui va bien à Tchekhov… [...] C’est
ce que l’on voit inscrit dans la choralité d’une troupe où tous sont à l’unisson d’un jeu vif, sans
langueur, mais qui laisse toute se place à une émotion profonde dénuée de sentimentalisme [...] Ces
trois sœurs éclatent d’une évidence…
Fabienne Darge - Le Monde
Poursuivant avec sa « méthode » Benedetti demande aux comédiens de dire le texte très vite. Très
très vite. [...] Tout se précipite tragiquement. Et l’on est ému aux larmes, bouleversé. Il y a là le
travail remarquable d’un chef de troupe avec les excellents interprètes qu’il a réunis.
Armelle Héliot - Le Figaro
On sort d’un tourbillon de vie et de mort en deux heures chrono. Et on a la gorge serrée. […] La
troupe aguerrie est en apesanteur. Parce qu’il n’y a pas de temps morts, seulement des respirations
Philippe Chevilley- Les Echos
Ici on parle vite, un silence est un abîme, une musique un bonheur triste. C’est rude, âpre,
terriblement vivant. C’est du Tchekhov droit dans les yeux.
Odile Quirot - Le Nouvel Observateur
Portée par la performance d’une troupe, donne à ce magnifique spectacle une force qui ne recourt à
rien d’autre qu’à un texte, des acteurs, un grand art du plateau.
Monique Le Roux - Les Nouvelles Littéraires
Christian Benedetti signe là une troisième mise en scène du dramaturge russe, vibrante de vie et
d’émotions. [… la mise en scène est centrée sur l'essentiel : le jeu des acteurs. […] Un grand
moment d'intelligence et de plaisir.
Sylviane Bernard-Gresh – Télérama
Une mise en scène dénuée du moindre effet […] pour faire entendre le texte au plus sobre au plus
intime. Les comédiens n’ont que l’incarnation du verbe pour défendre leur partition. Dire le texte
avec énergie et rapidité leur sert à concentrer l’intrigue, le sens de la pièce. Jouer les silences…
faire entendre la désolation, l’ombre de la mort qui hante la chorale sans fin recommencée
Fabienne Pascaud – Télérama
Par instants, un silence suspend la parole, qui interpelle, laisse planer d’insondables douleurs
diffuses. Peu à peu, on est aspiré par le cœur du texte, ses interstices, par tout ce qui se joue entre
les personnages et par chacun d’eux. De la pièce, tout est là […] l’impression résonne longtemps.
Annie Chénieux - Fauteuil d’orchestre
Une aventure de troupe qui en est aujourd’hui à sa troisième expérience, avec Les trois sœurs
montée sur un rythme endiablé qui fait apparaître toute la modernité des personnages. […] Avec
théâtre-Studio
une grande simplicité de moyens, Benedetti et sa belle troupe nous offrent un Tchekhov éclatant de
limpidité et tellement proche qu’il en devient bouleversant. L’émotion du finale avec le regard des
trois sœurs plongé dans le nôtre pour dire, comme d’une seule voix, leurs espoirs perdus, reste
encore vive.
Myrto Reiss - Au poulailler
Christian Benedetti referme le livre de théâtre de Tchekhov avec cette magnifique mise en scène
des Trois Sœurs.
Philippe Delhumeau - La théâtrothèque.com
Il faut aller voir ces trois sœurs pour ses interprètes, sa singularité, sa nudité, sa noblesse et pour
ressentir, face aux destins qu'il nous est donné d'entrapercevoir, l'amertume extrême. Plus que de
l'amertume, c'est de l'astringence que l'on ressent, celle qui assèche la gorge et donne soif, une soif
de vie inextinguible. Car au fond de cette amertume lucide et déchirée, surgit une beauté, une
beauté qui n'est pas esthétique ni artistique, mais une beauté humaine.
Bruno Fougniès - Reg’Arts
Judicieux parti pris qui nous projette au vif de l’existence de ces êtres désolés qui prétendent partir,
entreprendre et qui piétinent sur place. Par leur urgence à dire, que marque le phrasé rapide, ponctué
de silences, des comédiens, ils sont nos parents, nos frères, nos amis. Travail exigeant et hautement
artistique qui pourrait bien rejoindre la belle idée d’un « théâtre élitaire pour tous » si cher
justement à Antoine Vitez et mériterait d’être pleinement soutenu par les pouvoirs publics.
Dominique Darzacq / WEBTHEA Critiques
CALENDRIER 2015
théâtre-Studio
15 janvier 2015
La Mouette – SEL de Sèvres (92)
29 janvier – 14 février 2015
Trois Sœurs – Théâtre de l’Athénée, Paris
4-7 mars 2015
La Mouette / Oncle Vania / Trois Sœurs – Théâtre des Quatre Saisons, Gradignan (33)
14 mars 2015
Trois Sœurs – Espace Culturel des Portes de L’Essonne – Juvisy (91)
Le Théâtre-Studio / Cie Christian Benedetti est subventionné par la Direction Régionale des Affaires Culturelles d'Ile
de France – Ministère de la Culture et de la Communication, le Conseil Régional d'Ile de France, le Conseil Général du
Val de Marne et la ville d'Alfortville, avec le soutien de la Communauté d'Agglomération de la Plaine Centrale du Val
de Marne.
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