transparence (6). Cette vision devient partiellement obsolète quand on prend la
mesure du succès que représente le dispositif d’accréditation des médecins. L’effort
de cohérence reste par contre à entreprendre d’un point de vue managérial pour
que les mesures de réduction des risques au terme des analyses rétrospectives
puissent devenir effectives. En effet, en 2009, en France, si un gestionnaire de
risques existe dans 90% des cas, moins de la moitié de son temps est consacré à
cette tâche, moins d’un tiers ayant bénéficié d’une formation spécifique. Bien plus,
seule la moitié des établissements répondants ont un programme de gestion de
risques, sans structure de pilotage dans plus de 60% des cas et sans stratégie
formalisée dans 75% des cas (7).
Les enjeux de gouvernance concernent donc avant tout les responsables de
l’organisation des soins c’est à dire le directeur général, ou le représentant légal de
l’établissement, le directeur des soins, le président de la commission ou conférence
médicale d’établissement, les responsables de pôles dans les établissements
publics. Plus que la mise en place et l’exercice direct de l’autorité souvent déléguée,
ils doivent veiller à en contrôler l’usage et l’efficacité. Ce contrôle nécessite à la fois
un suivi étroit et des critères de jugement explicites permettant d’évaluer
régulièrement la performance de cette gouvernance.
Mise en place et suivi reposent sur des compétences spécifiques indispensables à
atteindre le niveau d’excellence souhaité par le NHS : compétences en gestion des
risques et compétences en pertinence des soins et des prises de risques
diagnostiques et thérapeutiques pour chaque patient. Ces ressources sont rares et
correspondent à des métiers différents : manager (4), gestionnaire de risques garant
des méthodes d’analyse et de hiérarchisation d’actions globales de réduction des
risques (8, 9) et professionnels de santé capables d’évaluer l’équilibre personnalisé
entre les bénéfices et les risques liés aux choix de stratégies diagnostiques et
thérapeutiques.
Ces compétences sont nécessaires mais pas suffisantes, faute de stratégie explicite.
Celle-ci ne prend de sens que centrée sur la finalité de l’activité de l’établissement :
délivrer des soins de qualité pour la plus grande sécurité des patients et des
professionnels. C’est un argument qui plaide pour que le coordonateur de la gestion
des risques nommé par la CME et la direction de l’établissement assure rapidement
ses missions et donne une cohérence aux actions entreprises en contribuant à les
structurer au sein d’un programme pluriannuel au service d’une stratégie
d ’établissement. En effet, à ce jour, la plupart des stratégies de sécurité du patient
sont d’ordre national ou régional, sans aide à la déclinaison locale. Il est à espérer