HORMONOLIGIE - REPRODUCTION – Folliculogenèse et réserve ovarienne ; aspects pratiques et exemples de
dysfonctions
24/04/2014
MORELLO Lea L3
Hormonologie - Reproduction
Dr Perrin ([email protected])
Relecteur 11
12 pages
Folliculogenèse et réserve ovarienne ; aspects pratiques et exemples de dysfonctions
A. Rappels sur la folliculogenèse
La folliculogenèse se déroule dans l’ovaire. Elle a pour but d’amener à maturité un follicule dans lequel se
trouve un ovocyte qui va devenir mature et apte à être fécondé. Elle seroule au niveau du cortex ovarien
(dans la médullaire on retrouve plutôt la vascularisation).
I. Les différents stades
Attention : cette coupe schématique de
l'ovaire montre un seul follicule de
chaque stade.
Dans la réalité, il y a beaucoup plus de
follicules primordiaux que de follicules
matures.
1/12
Plan
A. Rappels sur la folliculogenèse
I. Les différents stades
II. Évolution des cellules germinales et des follicules ovariens au cours du temps
III. La croissance folliculaire
B. Notion de réserve ovarienne
C. Évaluation de la réserve ovarienne
I. Pourquoi ?
II. Comment ?
D. Exemples de dysfonctions ovariennes
I. Syndrome des ovaires polymicrokystiques
II. Insuffisance ovarienne prématurée
E. L'essentiel
HORMONOLIGIE - REPRODUCTION – Folliculogenèse et réserve ovarienne ; aspects pratiques et exemples de
dysfonctions
a. Les follicules primordiaux (1)
Ce sont les follicules les plus nombreux.
Ils mesurent 50 microns de diamètre (très petit : c’est moins gros que l’ovocyte du follicule mature).
Ils sont formés par :
Un ovocyte qui fait à peu près 30 microns de diamètre. Il a un grand noyau central, la sicule
germinative, qui est un noyau diploïde. Cet ovocyte est au diplotène de la prophase I de la méiose.
Dans tous les follicules, l’ovocyte est au stade diplotène de la prophase I ! (La prof a insisté là
dessus plusieurs fois dans le cours !)
Une seule assise de cellules folliculaires aplaties, située autour de l’ovocyte.
b. Le follicule primaire (2)
C’est le premier stade d’évolution à partir du follicule primordial.
Ce follicule mesure entre 60 et 80 microns.
On a toujours un ovocyte I, qui a grossi et mesure maintenant 40 à 50 microns.
Autour, la couche de cellules folliculaires est toujours présente, mais les cellules sont ici cubiques et
plus hautes.
A ce stade, on commence à voir la membrane de Slavjanski (membrane qui se trouve entre les cellules
folliculaires et le reste du stroma ovarien -même s’il n’y a pas encore les thèques à ce stade, la
membrane commence quand même à apparaître).
c. Le follicule secondaire (3 et 4)
Les follicules sont secondaires à partir du moment où il y a plus d’une couche de cellules folliculaires.
Ce follicule mesure entre 80 et 200 microns de diamètre.
L’ovocyte au milieu fait 60 à 70 microns. Il possède une zone pellucide apparente en microscopie
optique. La zone pellucide est une enveloppe glycoprotéique qui entoure l’ovocyte, à travers laquelle
passent des prolongements cytoplasmiques qui couplent métaboliquement les cellules folliculaires
(présentes à l’extérieur de l’ovocyte) à l’ovocyte.
Autour de l’ovocyte on retrouve plusieurs assises de cellules folliculaires qui constituent la granulosa.
Au fur et à mesure qu’elles se multiplient, des petites cavités commencent à apparaître.
En périphérie de la granulosa, on retrouve toujours la membrane de Slavjanski.
De l’autre coté de la membrane de Slavjanski apparaît la thèque interne qui produit les stéroïdes
ovariens.
d. Le follicule tertiaire (5)
Ce qui caractérise le follicule tertiaire c’est la cavité folliculaire, remplie de liquide folliculaire synthétisé par
les cellules de la granulosa. Dès qu’il y a une vraie cavité organisée, c’est un follicule tertiaire (ou follicule
cavitaire).
Il mesure entre 200 microns et 12 mm (il est donc visible à l’œil nu et en échographie).
Il subit une croissance rapide sous contrôle hormonal.
2/12
HORMONOLIGIE - REPRODUCTION – Folliculogenèse et réserve ovarienne ; aspects pratiques et exemples de
dysfonctions
A l’intérieur, on retrouve un ovocyte I qui mesure à peu près 100 microns. Cet ovocyte a toujours une
zone pellucide qui a maintenant une épaisseur bien visible (entre 15 et 20 microns).
Le follicule possède toujours une thèque interne et il a désormais une thèque externe fibreuse.
e. Le follicule antral
C’est le follicule mature ou follicule de De Graaf. C’est LE follicule qui va ovuler.
Il contient un ovocyte toujours au stade I, qui fait à peu près 180 microns.
La granulosa s’organise :
Les cellules autour de l’ovocyte deviennent les cellules de la corona radiata. Elles constituent,
avec l’ovocyte, le complexe cumulo-ovocytaire : ce sont ces cellules qui vont partir avec
l’ovocyte lors de l’ovulation.
Les cellules folliculaires qui servent à rattacher le complexe cumulo-ovocytaire aux cellules de la
granulosa constituent le cumulus oophorus.
Il y a une telle augmentation de volume de liquide folliculaire que le reste de la granulosa est
plaqué contre les parois du follicule.
Puis, on retrouve la thèque interne et la thèque externe.
Lors de l’ovulation, il y a une expulsion du complexe cumulo-ovocytaire.
Toutes les autres cellules restent dans l’ovaire et subissent une lutéinisation : elles donnent le corps jaune (8),
qui persiste dans l’ovaire pendant la 2ème partie du cycle et qui involuera au cycle suivant pour donner le
corpus albicans (9).
Puis un nouveau cycle recommence.
f. Résumé
- Follicule primordial et primaire : 1 seule couche de cellules folliculaires (plates puis cubiques).
- Follicule secondaire : plusieurs couches, apparition de la membrane de Slavjanski et de la zone pellucide.
- Follicule tertiaire : apparition d’une cavité organisée.
- Follicule de De Graaf : le seul follicule restant à la fin de la croissance folliculaire.
II. Évolution des cellules germinales et des follicules ovariens au cours du temps
a. Les cellules germinales
Avant la 5ème semaine, les ovogonies migrent et colonisent la gonade. Puis, à partir de la 5ème semaine, elles
commencent à se multiplier et deviennent, dans le fœtus femelle, des ovocytes I.
Cette multiplication se déroule entre la 5ème et la 20ème semaine.
Puis, elles vont s’entourer d’une couche de cellules folliculaires aplaties et donc former des follicules
primordiaux : ceci se passe à partir de la 14ème semaine.
3/12
HORMONOLIGIE - REPRODUCTION – Folliculogenèse et réserve ovarienne ; aspects pratiques et exemples de
dysfonctions
b. Les follicules présents dans l’ovaire
Les premiers follicules sont les follicules primordiaux, qui apparaissent à partir de la 14ème semaine et seront
présents dans l’ovaire jusqu’à la ménopause.
Ils constituent un stock qui ne reconstituera plus jamais : la multiplication des ovogonies et la formation des
follicules primordiaux se fait pendant la vie intra utérine, et ne se refera plus jamais après.
A la 20ème semaine, on retrouve entre 4 et 7 millions de follicules primordiaux à l’intérieur de l’ovaire.
Puis, pendant la vie intra-utérine (entre la 14ème semaine et la naissance), il y a un phénomène d’atrésie
folliculaire puisqu’à la naissance seulement 2,5 millions de follicules primordiaux sont présents dans l’ovaire.
Lors de la naissance, il y a de nouveau un phénomène d’atrésie massif : on passe de 2,5 millions à 500 000
follicules primordiaux.
Puis, on arrive à l’enfance. C’est le début de la croissance folliculaire : des follicules primaires commencent
à se former (les cellules folliculaires deviennent cubiques). On voit même des follicules secondaires à la fin de
l’enfance.
Durant ces années, il y a également une atrésie importante : on passe de 500 000 à 50 000 follicules dans les
ovaires.
On dispose donc de 50 000 follicules pour la vie génitale. Cependant, au cours de la vie génitale, pas plus de
500 follicules atteindront le stade d’ovulation.
Vient ensuite la puberté, c’est à dire la mise en route de l’axe gonadotrope et des ovulations.
La vie génitale se termine par l’arrêt de la fonction ovarienne, qui est dû à une déplétion du stock
folliculaire. Elle se manifeste par la ménopause qui survient en moyenne à 51 ans (avec des extrêmes entre 40
et 60 ans).
III. La croissance folliculaire
Il y a 4 phases. Parmi ces 4 phases, on retrouve deux phases continues et deux phases cycliques.
Les phases continues sont celles que l’on voit pendant l’enfance et qui ne dépendent pas de l’axe
gonadotrope :
La phase de recrutement : correspond au passage du stade primordial au stade primaire.
La phase de croissance basale : correspond au passage du stade primaire au stade secondaire, elle dure
65 jours dans l’espèce humaine.
Ce sont des phases qui commencent pendant l’enfance et qui dépendent de facteurs ovariens.
Les phases cycliques dépendent de l’axe gonadotrope et ne se passent donc qu’après la puberté :
La phase de sélection : correspond à la sélection du follicule qui devient dominant et qui va ovuler. Elle
est basée sur la sensibilité folliculaire à la FSH (hormone hypophysaire qui entraîne la prolifération des
cellules de la granulosa).
Une fois qu’il est sélectionné c’est la phase de dominance.
4/12
HORMONOLIGIE - REPRODUCTION – Folliculogenèse et réserve ovarienne ; aspects pratiques et exemples de
dysfonctions
Ce schéma représente l’évolution du taux d’hormones
hypophysaires (en haut) et d’hormones synthétisées par
le follicule (en bas) au cours du temps.
La partie cruciale du cycle est encadrée.
En début de cycle, plusieurs follicules sont sélectionnés.
Pour permettre leur développement, la FSH augmente.
Puis, juste avant l’ovulation, la FSH baisse un tout petit
peu : c’est le moment crucial, moment de la sélection
du follicule dominant.
C’est le follicule qui possède la meilleure sensibilité à la
FSH qui va rester. Les autres sont en pleine croissance,
du coup, si la FSH baisse, ils ne peuvent pas continuer
à évoluer.
Le follicule dominant, lui, va continuer à croître.
On assiste donc à une augmentation rapide des estrogènes
(synthétisés par les cellules de la granulosa), responsable
d’un switch du rétrocontrôle, qui devient alors positif,
et qui entraîne le pic de LH et de FSH.
B. Notion de réserve ovarienne
La réserve ovarienne c’est un stock définitif de cellules germinales formé pendant la vie pré natale et
pour toute la vie reproductive.
Les follicules de réserve (primordiaux et primaires) constituent ce stock. Si on fait une coupe du tissu ovarien,
ils représentent 95% des follicules. Ils sont insensibles aux gonadotrophines hypophysaires : quelque soit
l’activité de l’axe gonadotrope, ces follicules de réserve sont présents.
Mais, petit à petit, ce stock diminue.
C’est comme la salle du trésor de l’oncle Picsou : au 5ème mois de la vie intra utérine, il y a une abondance de
follicules primordiaux, c’est le trésor. A 20 ans, le stock est moins important puis diminue irrémédiablement.
On ne pourra jamais reconstituer ce stock.
La diminution se fait par deux mécanismes :
Le recrutement folliculaire : on perd les follicules recrutés pour la croissance folliculaire. Ce
phénomène est responsable de peu de perte (maximum 500 follicules).
L’atrésie folliculaire : on perd tous les follicules qui aident le follicule dominant à arriver à maturité.
C’est un « travail d’équipe » : pour un follicule sélectionné, qui va arriver à la dominance et ovuler, il y
a toute une cohorte de follicules qui vont disparaître, qui se sont développés pour aider à la croissance
du follicule dominant.
5/12
1 / 12 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !