PROJET NO 911034 Comment soigner la maladie ovarienne post-partum chez les bonnes productrices
RESPONSABLE Marc-André Sirard
ÉTABLISSEMENT Université Laval
DATE DE DÉBUT 2012
APERÇU DU PROJET
Objectif : déterminer les voies métaboliques et signalétiques permettant le développement folliculaire normal
chez la vache en période post-partum et ainsi permettre la gestation par leur modulation.
Hypothèse : l’ovaire de la vache laitière est sensible aux conditions métaboliques post-partum,
particulièrement le pic de lactation et diminue la vitesse de croissance et de différentiation du follicule
dominant entrainant une ovulation tardive/déficiente ou d’un ovule anormal.
Les connaissances actuelles permettent de penser que le follicule dominant n’arrive pas à mûrir correctement
chez les hautes productrices et en pic de lactation. Cette insuffisance folliculaire entraine soit une ovulation
retardée ou même un kyste ce qui rend l’ovule incompétent ou absent pour la fécondation. Donc l’ovaire
perçoit ou subit les effets du pic de lactation. Le fait de connaître la mécanique de cette anomalie nous
permettra de développer un traitement adéquat. Parmi les traitements envisagés, on peut penser à la caféine
ou à d’autres inhibiteurs des phosphodiestérases qui agissent sur la voie des PKA, à la metformine utilisée
de plus en plus en fécondation in vitro humaine pour contrer la résistance à l’insuline ou même directement
l’insuline sur une courte période pour permettre à l’ovaire d’avoir plus de glucose. On peut aussi envisager
stimuler la GH et indirectement les niveaux de IGF-1 ovarien qui lui aussi est associé à la qualité de la
croissance folliculaire. Ce ne sont là que des exemples de produits disponibles commercialement et/ou
utilisés chez l’humain pour moduler la réponse ovarienne et qui pourraient s’avérer utiles pour une approche
thérapeutique à la ferme une fois le problème mieux identifié.
Projet : comparer le transcriptome folliculaire (tous les gènes exprimés dans le follicule) de vaches avec
différents niveaux de production lactée aux jours 60, 90 et 120 post-partum (6 animaux qui sont prélevés aux
3 temps et dont le follicule dominant est aspiré par voie transvaginale). Cette comparaison se fera
principalement avec une micro-puce à ADN développée (44 000 cibles) dans notre laboratoire grâce à un
précédent projet soutenu par Boviteq-EmbryoGENE. Les gènes dont le niveau d’expression sera affecté
seront intégrés dans la construction du modèle de réponse ovarienne au métabolisme afin de déterminer les
axes sur lesquels il serait possible d’agir à la ferme. Les tissus des vaches témoins ont été récupérés en
2011 dans le cadre d'une collaboration internationale et seront analysés pour leur transcriptome et les
variables phénotypiques mesurables (jours post-partum, œstrus, taille/volume du follicule, dominance
échographique, de même que différents paramètres sanguins au moment de la récolte du follicule. La
validation des problèmes ovariens de nos vaches laitière se fera par une aspiration à la ferme des follicules
dominants, persistants ou non et classés selon le profil métabolique et la production laitière (prise de sang).
Nous prévoyons de récolter 40 vaches post-partum et 20 taures (témoins) pour valider nos hypothèses. Les
analyses permettront de définir ou d’identifier comment l’ovaire perçoit le stress métabolique afin de remédier
à cette perception.