1 CONNAISSANCE DE L’ENFANT 13 à 15 3 grandes crises dans le développement de l’enfant I. LA CRISE DE 3 ANS L’âge du contre et des premières initiatives grâce auxquelles l’enfant, sortant de l’âge passif, veut “ faire seul “. Apparition du “ non “ systématique et du “ je “. II. LA CRISE DE LA PUBERTE Fin de l’enfance. Seconde poussée d’indépendance, l’enfant veut s’émanciper d’une situation de soumission aux adultes ( à l’éducateur ). III. LA CRISE DE L’ADOLESCENCE Crise de révolte de la fin de l’adolescence; l’adolescent s’insurge contre l’ordre établi, il veut “ vivre sa vie “. Quand il est à l’école de Rugby, l’enfant traverse une crise de pré-puberté. La puberté se divise en deux périodes nettes ( voir tableau ) : la pré-puberté et la puberté proprement dite. Le point de passage est physiologiquement précis : la mue de la voix chez le garçon. On appelle pré-puberté, l’année qui précède ce changement physiologique et puberté, le point de passage lui-même ainsi que l’année qui suit Ce stade se situe de 12 à 15 ans chez le garçon ( 11 à 15 chez les filles ). EXEMPLE 12 13 P 14 15 I----------I-------I---------- I-------I---------I--------I I______________ I____________ I pré-puberté puberté Ce tournant physiologique est également un tournant psychologique. Avant ce point P, l’enfant est un enfant. Après ce point P, il commence à pénétrer le monde des adultes. 2 Pour l’éducateur de l’école de Rugby, il faut donc classer de la même manière les joueurs en 2 catégories : 1. 2. Les débutants - poussins - (benjamins Les benjamins - Minimes ) DE 7 à 12 ANS Période de calme : affectif - morphologique physiologique. cette période correspond à l’âge de l’apprentissage social par le jeu. Dans la première phase de son évolution psychologique, l’enfant pratique le jeu libre en imaginant un compagnon invisible par exemple pour jouer au “ gendarme et au voleur “. Vers 7 ans l’enfant passe à la pratique du jeu social et réglementé. A partir de cet âge, il prend plaisir à une conduite régie par des règles. Encore faut-il que ces règles aient un sens ou lui, qu’il sente leur nécessité à travers la démarche pédagogique. La règle doit aider à mieux jouer et n’est pas un système mis en place arbitrairement par l’adulte pour freiner le plaisir de débauche physique de l’enfant. Pour C.H. CHOLLEY : “ Le groupe est l’un des groupes primaires dans lesquels les premières attitudes sociales de l’enfant se dévoileront “. Pour E.S. BOGARDUS : “ C’est une importante chambre d’enfant de la vie humaine “. L’éducateur des débutants - poussins - benjamins doit s’appuyer uniquement sur les jeux. C’est l’âge des acquisitions rapides et donc les stéréotypes ( méthode analytique ) resteront ancrés pour la vie. L’enfant de cet âge possède une intelligence concrète ( pas de tableau noir ), un besoin d’initiative et est capable d’une certaine autonomie. L’éducateur veille à ca qu’il fonctionne à son propre rythme à travers des jeux, des mises en situation nombreuses et variées. De même qu’à l’école, l’enfant fonctionne de manière indépendante. L’éducateur veille à donner des responsabilités à l’enfant ( arbitrage, maillots, ballons ).Les relations d’autorité uniquement n’ont plus cours. La relation pédagogique n’est plus celle-ci : EDUCATEUR ENFANT mais celle-ci : EDUCATEUR ENFANT 3 PERIODE DE CRISE 12 à 15 ANS Deux forces sont en présence et en conflit : d’une part le développement de la personnalité qui tend à briser les cadres du passé, d’autre part, ces cadres qui s’étant fixés, jouent comme des contre-forces et risquent de paralyser la situation. Ce conflit en lui-même est naturel et normal, tant comme l’est l’égocentrisme de 7 ans. L’éducateur veille à établir des rapports de compréhension et de coopération entre une pédagogie de démission ( laisser-faire de l’éducateur qui renforcera l’angoisse intérieure du minime ) et une pédagogie autoritaire ( dans laquelle le Minime ne peut se réaliser). De fait de transformation physiologique, morphologique, psychologique, le Minime est angoissé, anxieux mais au contraire de la crise d’adolescence, vit ce moment difficile en l’intériorisant. Le bon sens populaire appelle cet âge, « l’âge ingrat ». Le Minime qui revient en Octobre à l’école de Rugby qu’il a quitté au mois de Juin, n’est plus le même. Du “ petit gros “ qu’il était 5 mois avant, il est devenu “ grand maigre “ ( spécialisation ). Il regarde son corps sous la douche et le compare avec les autres ( il garde son slip ). Il n’avait pas besoin de mise en train pour la séance, maintenant, ses muscles commencent à durcir, à lui faire mal. Plusieurs de ses copains sont restés tout petits ( comment jouer contre eux ? ). Il écoute bien d’une oreille l’éducateur qui lui parle et a tellement d’autres problèmes à résoudre. Il tapisse sa chambre de posters de BENAZZI et fait venir chez lui son copain à qui il peut tout confier et c’est avec lui qu’il se sent bien. Cet âge est caractérisé par la “ bande “. La gamme de ces bandes est très large. Ce sont tantôt des groupes institutionnalisés comme l’équipe Minime du club, tantôt des formations nées de la fréquentation d’un même lieu ( quartier, HLM, banlieue ) tantôt des “ quasi-groupes “ liés au hasard d’un spectacle ou d’une “ boum “. Les jeunes affirment dans la formation de ces groupes, leur recherche d’une identité sociale. L’éducateur recherche le Minime isolé qui n’a pas de copains, car ce n’est pas une attitude caractéristique de cet âge et ce jeune connaît sûrement des problèmes. Tout l’effort des parents, enseignants, éducateurs, doit se porter sur cet âge, afin que le jeune adolescent traverse cette période de crise sans trop de problèmes. ------------