1
La construction de l’identité personnelle d’un point de vue psychologique
L’identité est un concept difficile à définir au vue de sa multiplicité de sens et d’interprétation (psychologie, philosophie,
sociologie…). Nous allons ici mettre en avant une approche psychologique de la construction de l’identité. Posons le postulat que
l’identité soit : « un processus qui lie relation à soi et relation à autrui et qui s’exerce tout au long de la vie ». L’identité serait donc
un processus en continuelle construction ce qui présuppose un commencement et des étapes de construction. A partir de quand ?
Lesquelles ? A quoi sont- elles liées ? En quoi les premières années de la vie sont-elles déterminantes pour la construction de
l’identité personnelle ?
Comment l’identité d’un individu se construit-elle de la conception à l’adolescence ?
« Le développement psychoaffectif rend compte de l’histoire des étayages pulsionnels successifs au cours de l’évolution
psychologique de l’enfance jusqu’à l’adolescence. Il s’agit de points de repères dans la vie relationnelle et affective du sujet, de
temps forts qui marquent l’enfance et sont à l’origine de la formation de la personnalité psychique de base. » [Cf. cour de
psychologie]
I] De la période fœtale à la séparation de la mère
1. La période fœtale
Avant la naissance, l’enfant existe déjà dans l’imaginaire et le discours de ses parents (filiation, nom, sexe, projet autour
de sa naissance…). Chez l’homme, la construction identitaire passe nécessairement par un rapport de soi à soi que l’on pourrait
qualifier de narcissique. « Le narcissisme originaire est donc en rapport avec cette identité primaire donnée par l’attitude de
l’entourage. Celle-ci découle dès la conception, de la façon dont les parents accueillent la grossesse, envisagent l’enfant,
réagissent à sa naissance […] On connaît bien l’exemple de ces parents qui désirent un garçon et ont une fille qui devra porter
avec elle le sentiment de déception qu’à provoqué sa naissance ; ou bien s’identifier par la suite au désir de ses parents et devenir
un garçon manqué ». [Edmond Marc Lipiansky]. Ainsi la manière dont un nourrisson est attendu définira ou du moins influencera
fortement sa construction identitaire. « Tout enfant qui naît doit être adopté un jour par ses propres parents » (Cf film « le bébé est
une personne »). La naissance n’est pas forcément et uniquement un moment merveilleux pour toutes les mères, il existe une
différence entre ce que l’on a rêvé sur notre relation mère-enfant et la réalité. Ceci peut entraîner une déception lorsque l’écart
entre le « rêve » et la réalité est trop grand. Nous pouvons donc nous poser la question des problèmes soulevés par le déni de
grossesse ou par l’enfant « non désiré » et les conséquences que cela pourrait avoir sur les fondements de sa personnalité, de
son identité.
2. La naissance
La psychologie infantile a démontré l’impact de l’accouchement sur la psyché de l’enfant. En effet, le lien premier entre la
mère et son enfant est intra-utero, dans la période fœtale : ce lien est d’ordre psychoaffectif. Le fœtus est indissociable de la
mère : il y a fusion, ils ne forment qu’une identité. « La mère est investie avant que d’être perçue, elle est crée par le bébé. » [S.
Lebovici]. C’est en quoi l’accouchement peut représenter la première rupture du lien entre la mère et son enfant. Cependant cette
fusion perdure de manière forte (cf. le bébé un personne) grâce en partie au sensoriel (toucher odorat, ouïe…), à l’alimentaire
(lien buccal, Holding et Handling - Winnicott), et l’affectif (caresse, contact…).
La construction de l’identité personnelle devient consciente pour l’enfant particulièrement grâce au stade du miroir que
nous allons développer.
Lacan préfère le terme de phase du miroir à celui de stade du miroir. Le repérage chronologique est imprécis pour cette
phase. Elle peut commencer à partir de l’âge de 6 mois quand le bébé est en pleine dépendance jusqu’à 18 mois. La présentation
du stade du miroir s’articule autour du problème de l’identification, l’enfant reconnaît son image dans le miroir et prend conscience
de son propre corps. Lacan nous décompose cette phase à travers trois étapes : dans un premier temps, l’enfant perçoit son reflet
dans le miroir. Il pense alors avoir à faire à un autre que lui-même, inversement l’image d’un autre peut être pris pour la sienne
(ceci est le temps de réalité). Ensuite, l’enfant comprend que son reflet n’est pas un être réel mais ne reconnaît pas encore sa
propre image. Il ne cherche donc plus à toucher le miroir (ceci est le temps de l’imaginaire). Enfin, l’enfant comprend que cette
image est son image. En parallèle, il comprend les autres images qu’il perçoit. Ainsi, le temps du symbolique apparaît (image
Mis en forme : Gauche : 1,27
cm, Droite : 1,27 cm, Haut :
1,27 cm, Bas : 1,27 cm,
Largeur : 21 cm, Hauteur :
29,7 cm, Distance de l'en-tête
par rapport au bord : 0,5 cm,
Distance du bas de page par
rapport au bord : 0,5 cm