ANTIEPILEPTIQUES GENERALITES - 1% de la population (environ 400 000 personnes en F.) - Le but du traitement est de contrôler la survenue des crises sans altérer l’efficience intellectuelle en particulier les capacités d’apprentissage des enfants. - 1er produit : Bromure de potassium puis phénobarbital - Lignes directrices du traitement : ► Monothérapie ► Posologie adaptée, fonction du poids + intérêt des dosages sanguins ► Recherche de produits nouveaux RAPPELS PHYSIOLOGIQUES La crise épileptique correspond à la décharge hyper synchrone d’un groupe de neurones. Il faut différencier la crise épileptique - qui peut être circonstancielle- de la maladie épileptique correspondant à une affection neurologique chronique. On distingue (Classification selon symptômes): 1- Les épilepsies généralisées (+ fréquentes chez les enfants) Impliquent l’activation hyper synchrone des neurones de l’ensemble du cerveau sans qu’un point de départ puisse être identifié. IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 1 Ces crises sont alors classées en fonction des symptômes qu’elles produisent : absence, crises tonico-cloniques, cloniques, toniques, myocloniques, atoniques. 1.1 Crise généralisée convulsive tonico-clonique (crise de grand Mal). La forme la plus fréquente des E généralisées. 1.2 Les crises toniques 1.3 Les crises cloniques 1.4 Les crises myocloniques (sans troubles de la conscience) 1.5 Les crises atoniques, brèves ou prolongées 2- Les épilepsies partielles (60% des E) prédominent chez les personnes âgées Possèdent un début focal, marqué par des signes et des symptômes en rapport avec les fonctions du cortex cérébral intéressé par la décharge épileptique 2.1 Simples, sans altération de la conscience 2.2 Complexes, avec altération de la conscience 2.3 E partielles évoluant vers une crise généralisée Il existe une autre épileptiques (1989) classification : par syndromes La cause la plus commune d’E (tous âges confondus) est l’AVC (11%), suivent les déficits neurologiques présents dès la naissance (8%), les traumatismes (6%), les tumeurs (4%), les troubles dégénératifs (3.5%), et les infections (2.5%). La persistance des crises est dangereuse et leur répétition peut aggraver le processus épileptogène sous-jacent. IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 2 Elles risquent aussi d’entraîner un dysfonctionnement cognitif irréversible, compromettant la scolarité des enfants ou l’insertion socioprofessionnelle des adultes. De plus le risque d’accidents lié aux crises n’est pas négligeable. La durée moyenne d’une E a été calculée : entre 12 et 14 ans, ce qui implique l’évolution favorable d’un grand nombre d’E. L’incidence des crises est maximale aux âges extrêmes de la vie. 1 Personne /20 présentera au cours de sa vie une crise épileptique. MEDICAMENTS UTILISES (Voir Tableau) PHARMACODYNAMIE Un AE (Anticonvulsivant) est une substance qui possède la propriété de supprimer totalement ou de diminuer la fréquence et la sévérité des crises d’E. Ce sont donc des ttts symptomatiques. Ils visent à éviter l’embrasement des neurones adjacents au foyer épileptogène et/ou augmenter le seuil de dépolarisation cellulaire diminuant ainsi leur capacité à répondre à un influx donné. PHARMACOCINETIQUE Le métabolisme est hépatique pour la majorité des produits avec un effet inducteur enzymatique pour : phénobarbital (GARDENAL*), primidone (MYSOLINE*)Carbamazépine (TEGRETOL*), oxacarbazépine (TRILEPTAL*), phénytoïne (DIHYDAN*). Vigabatrin, gabapentine et prégabaline ne sont pas métabolisés. Tous passent la barrière hémato-placentaire. Grâce aux relations concentration sanguine/Effet thérapeutique et effets secondaires, démontrées pour de nombreux AE, l’adaptation de posologie initialement calculée en fonction du poids peut dans certains IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 3 cas être ajustée en fonction des dosages sanguins. Il faut donc prendre le plus grand soin lors des prélèvements destinés à ces dosages. INDICATIONS E généralisées idiopathiques Valproate (Dépakine*) 1ère Carbamazépine (Tégrétol*) (crises tonico-cloniques, intention Valproate si contraception absences) Phénytoïne (Di-Hydan*), Carbamazépine (sauf si nde 2 Valproate (Dépakine*), myoclonie ou absence) intention gabapentine (Neurontin*), Lamotrigine (LAMICTAL*) Oxcarbazépine (Trileptal*) E partielles Rq : Etat de Mal : En IV : Phénobarbital, diazépam, Clonazépam voire Fosphénytoïne. Stiripentol indiqué ds l’E myoclonique sévère du nourrisson EFFETS INDESIRABLES (Voir Tableau) CONTRE-INDICATIONS - Réactions d’hypersensibilité connues - Hypersensibilité connue aux sulfamides pour l’EPITOMAX* - ATCD Hépatites (DEPAKINE*) - Attention si grossesse, si prévue passer à Dépakine* en monothérapie - Attention aux interactions médicamenteuses IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 4 ADMINISTRATION 1 Préalables à l’instauration d’un ttt med - Supprimer les factrs favo les crises : manque de sommeil, alcool, sevrage brutal en barbi ou BZD, prise de med à effets convulsivants : Info le patient, prévention par les conseils d’hygiène et précautions à prendre face à ces risques. - Prendre en compte les facteurs médico-sociaux et professionnels (info sur les risques ds l’activité quotidienne et certaines activités spécifiq). Nécessité d’une bonne observance théra, d’une prise en charge psycho et info sur la maladie pour écarter les préjugés. - - - 3.2 Mise en route du ttt médicamenteux Confirmation du diag. (une crise d’E unique ou app ds un contexte déterminé (encéphalite, sevrage alcoolique ou med) n’est pas synonyme d’E et ne demande pas de ttt au lg cours. De même, la prescription d’un ttt med après un trauma crânien ou un AVC n’est pas systématique. Ttt symptomatique sans visée curative Monoth en première intention, instauration à doses progressives, par paliers de durée variable selon les med. Pas utile d’atteindre les posologies conseillées lorsque les crises disparaissent dès le début du ttt pour des posologies plus faibles (évitera effets ind et réduit risq d’hypersensi). Efficacité jugée après 15 à 20 j. Dosage des med inutile en cas d’efficacité clinique. Si échec de ttt malgré bonne observance, et prescription à doses suffisantes, on change de monothérapie avec chevauchement entre les 2 monothérapies. IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 5 En cas d’échec ou d’intolérance avec la monothérapie, il convient d’essayer une bithérapie (asso d’un AE classique et d’un nouvel AE). Enfin, en cas d’E réfractaire aux ttts usuels, les nouveaux AE st rajoutés en tenant compte des interactions. - 3.4 Surveillance du ttt Ttt repose sur la prise régulière durant plusieurs années. L’efficacité se juge en général après 15 à 20 jours. Surveillance d’une bonne tolérance. Dosage sanguin uniquement si persistance des crises. Interactions avec les contraceptifs oestroprogestatifs : notamment avec phénobarbital, phénytoïne et carbamazépine. 3.5 Arrêt du ttt - Chez l’adulte, disparition totale des crises durant 2 à 5 ans - Chez l’enfant certains syndromes ont un taux de rechute très important alors que d’autres comme l’E partielle bénigne idiopathique ou L’E absence disparaissent souvent spontanément avant l’ado. - Qd arrêt décidé, diminution progressive des doses sur 4 à 6 mois. 3.6 Cas particulier - Chez la femme en âge de procréer : prévenir de l’effet tératogène des med durant le 1er trim de la grossesse. Arrêt du ttt ou diminution qd cela est possible, simplification à une monothérapie. Prescription d’Acide folique 2 mois avant et 2 mois suivant la conception. - Med passent aussi dans le lait. - Convulsions fébriles de l’enfant : simples = pas de ttt immédiat, prolongées := Diazépam par voie rectale. Pas de prescription d’AE de façon prolongée. IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 6 Importance d’informer le malade : comme toute maladie chronique, il est nécessaire de s’assurer d’une bonne compréhension du traitement ainsi que de la collaboration du patient car 3 éléments caractéristiques à prendre en compte : - c’est une maladie socialement mal acceptée - il existe une fréquente méconnaissance du trouble par le patient - il existe une menace permanente de la survenue d’une crise Bibliographie utilisée pour ce cours: - DOROSZ 2006 - PHARMACOLOGIE , Michel Schorderet et coll, Frison Roche, 1992 - Fiches de transparence 1999. AFSSAPS - INFIRMED, Guide de Pharmacie, ADPHSO, 2001 - GUIDE PHARMACO, Talbert, Willoquet, Gervais, 6è Edition, 2006 IFSI / ANTIEPILEPTIQUES / Février 2008, Page 7