Inhibition d’expression du BDNF dans le complexe vagal dorsal pendant l’hyperphagie induite par la ghreline chez le rat adulte. BARIOHAY Bruno, MAHAUT Stéphanie, LEBRUN Bruno, TARDIVEL Catherine, EPELBAUM Jacques*, BLUET-PAJOT Marie-Thérèse*, MOYSE Emmanuel. Lab. Physiologie Neurovégétative, UMR 6153 CNRS, Univ. Paul Cézanne, Marseille. * U549 INSERM, Centre Paul Broca, Paris. La prise alimentaire est inhibée par injection aigüe ou chronique de neurotrophine BDNF dans le complexe vagal dorsal (CVD), centre du réflexe de satiété dans le cerveau postérieur (Bariohay et al 2005). De plus, l’expression de BDNF endogène dans le CVD diminue pendant l’hyperphagie induite par le jeûne et augmente après injection des hormones CCK ou leptine. Ici, nous avons recherché si l’expression de BDNF est modulée par l’hormone orexigène majeure ghreline. Une injection unique de ghreline de rat (qui ne traverse pas la barrière hémato-encéphalique) ou de salin (témoins) a été pratiquée soit en intraveineuse par un cathéter préalablement installé dans la jugulaire (i.v. 10µg), soit dans le IVème ventricule cérébral par une cannule implantée stéréotaxiquement (i.c.v. 1µg) chez des rats Wistar mâles adultes. Après sacrifice à différents délais post-injection, le CVD et l’hypothalamus ont été immédiatement microdisséqués et congelés dans l’azote liquide ; les concentrations tissulaires de BDNF ont été dosées par ELISA (kit Promega) sur les extraits protéiques de chaque échantillon. La ghreline administrée i.c.v. a provoqué une baisse de concentration de BDNF 1h et 2h après injection dans le CVD, 2h après seulement dans l’hypothalamus. En outre, dans l’hypothalamus, une augmentation précoce et transitoire a été observée 30 min après injection. Par voie i.v., la ghreline a provoqué une diminution de concentration de BDNF 2h après injection seulement dans le CVD, sans effet dans l’hypothalamus. Les diminutions aigües de concentration tissulaire de BDNF observées sont en accord avec le rôle anorexigène de la signalisation qui a été démontrée dans le CVD par notre laboratoire, dans l’hypothalamus par d’autres. Mais en plus, l’action aigüe de la ghreline fournit un modèle dans lequel le tonus anorexigène du BDNF (Lebrun et al 2006) est modulé dans le CVD avant l’hypothalamus. Il reste à démontrer si l’augmentation transitoire de BDNF observée dans l’hypothalamus est liée aux effets de la ghreline sur d’autres signaux liés à la régulation de la prise alimentaire, dont des modulations par la ghreline ont été montrées antérieurement dans cette région. Quoiqu’il en soit, la présente étude confirme et étend le rôle-clé du message BDNF du CVD dans les adaptations de prise alimentaire qui sont déclenchées par des signaux métaboliques périphériques.