Congruences
pr´erequis : toute l’arithm´etique de Z, c’est un anneau euclidien donc principal donc factoriel :
notions de pgcd, ppcm, relation de Bezout.
Remarque : si on veut ˆetre stricte, il ne faut pas parler des corps finis sauf des Z/pZ; dans ce
cas il est difficile d’en faire trop sur ce th`eme puisque le jury ne comprendrait pas pourquoi
il devrait ce restreindre `a ces seuls corps. Pour ouvrir le sujet, vous pourrez mentionner que
la g´en´eralisation est l’´etude des id´eaux Id’un anneau Aet donc des quotients A/I : par
exemple lorsque Aest l’anneau des entiers d’une extension finie Kde Q. La g´en´eralisation
de l’unicit´e de la d´ecomposition en facteurs premiers, est le fait que tout id´eal de As’´ecrit
uniquement comme un produit d’id´eaux premiers de A. A ce propos, en g´en´eral, l’id´eal pA
n’est pas forc´ement premier.
Table des mati`eres
1. G´en´eralit´es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1
1.1. Le groupe Z/nZ.................................................. 1
1.2. L’anneau Z/nZ.................................................. 3
1.3. Loi de r´eciprocit´e quadratique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
2. Applications arithm´etiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.1. Crit`eres de divisibilit´e . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
2.2. Cryptographie .................................................... 6
3. Applications aux nombres premiers . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
3.1. D´eveloppement d´ecimal de 1/p .................................. 7
3.2. Th´eor`eme de Dirichlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
3.3. Tests de primalit´e ................................................ 11
3.4. M´ethodes de factorisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
4. Calculs modulaires ...................................................... 15
4.1. Polygones de Newton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
4.2. Factorisation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
4.3. Principe de Hasse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
5. D´eveloppements ........................................................ 26
6. Questions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27
7. Solutions ................................................................ 29
R´ef´erences .................................................................. 33
1. G´en´eralit´es
1.1. Le groupe Z/nZ. — Bien que l’on puisse admettre la notion de groupe quotient dans
les pr´erequis, on pourra proposer de l’oublier temporairement.
D´efinition 1.1. Pour nZ, on munit Zde la relation d’´equivalence suivante :
xnyn|xy
et on note Z/nZl’ensemble des classes d’´equivalence. On notera ¯xla classe associ´ee `a xZ,
i.e. ¯x={x+kn :kZ}, de sorte que Z/nZ={¯
0,¯
1,··· , n 1}. Deux ´el´ements x, y d’une
mˆeme classe seront dits congrus modulo net on le notera sous la forme xymod n.
1
2
Remarque : l’addition de Zmuni l’ensemble Z/nZd’une structure de groupe ; en effet soit
¯x, ¯ydeux classes d’´equivalence, on d´efinit alors ¯x+ ¯y=x0+y0o`u x0et y0sont des ´el´ements
quelconques de ¯xet ¯yrespectivement. Le fait, trivial mais primordial, est que le r´esultat
x0+y0ne d´epend pas du choix de x0et y0. On notera
ψ:Z³Z/nZ
la surjection dite canonique qui `a un entier xassocie sa classe d’´equivalence ¯x.
Remarque : tout groupe cyclique de cardinal nest isomorphe `a Z/nZ; en effet soit G=< g >
et consid´erons le morphisme f:ZGqui `a 1 associe g. Par d´efinition le noyau de fest nZ
de sorte que finduit un isomorphisme ¯
f:Z/nZ'G.
Proposition 1.2. — Tout sous-groupe de Z/nZest de cardinal do`u dest un diviseur de
n. R´eciproquement pour tout d|n, il existe un unique sous-groupe d’ordre dde Z/nZqui est
isomorphe `a Z/dZ.
Preuve : Le premier point est un cas particulier du th´eor`eme de Lagrange. R´eciproquement
soit Hun sous-groupe de G=Z/nZ; consid´erons et φ:ZZ/nZG/H, o`u G/H est
le groupe quotient de Gpar H. Le noyau de φest un sous-groupe de Zdonc de la forme dZ,
contenant Ker ψ=nZ, de sorte que ddivise n. Ainsi Hest cyclique, engendr´e par la classe
de d; son ordre est n/d.
Corollaire 1.3. — Le groupe engendr´e par un ´el´ement ¯
kZ/nZest le groupe engendr´e par
kn; il est de cardinal n
nk.
Preuve : Comme kest un multiple de kn, on a l’inclusion (k)(kn). R´eciproquement
on ´ecrit une relation de Bezout uk +vn =nkde sorte que modulo n,nkappartient au
groupe engendr´e par ket donc (kn)(k). On en d´eduit alors que l’ordre de kdans Z/nZ
qui est par d´efinition le cardinal du groupe engendr´e par k, est n
nk.
Remarque : un ´el´ement ¯
kZ/nZest un g´en´erateur si et seulement si kn= 1 ; on notera
ψ(n) le cardinal de l’ensemble des g´en´erateurs de Z/nZ, et donc aussi le cardinal des 1 kn
premiers avec n.
Corollaire 1.4. — L’ensemble des ´el´ements d’ordre d|n(resp. d’ordre divisant d) dans Z/nZ
est de cardinal ψ(d)(resp. d). Par ailleurs on a n=Pd|nψ(d).
Preuve : Remarquons tout d’abord que si dne divise pas n, il n’y a aucun ´el´ement d’ordre
ddans Z/nZ. Si ddivise n, tous les ´el´ements d’ordre dappartiennent au groupe engendr´e
par (n
d) qui est isomorphe, en tant que groupe cyclique d’ordre d, `a Z/dZ. Ainsi les ´el´ements
d’ordre dde Z/nZsont en bijection avec les ´el´ements d’ordre dde Z/dZqui sont en nombre
ψ(d).
Cherchons maintenant les ´el´ements d’ordre divisant ddans Z/nZqui sont donc d’ordre
divisant dnet qui appartiennent au groupe engendr´e par n
ndisomorphe `a Z/(nd)Z.
Ainsi, comme pr´ec´edemment, les ´el´ements d’ordre divisant dde Z/nZsont en bijection avec
les ´el´ements d’ordre divisant ndde Z/(nd)Z, qui sont en nombre nd.
La derni`ere ´egalit´e d´ecoule du d´enombrement des ´el´ements de Z/nZselon leur ordre.
Corollaire 1.5. — Tout sous-groupe fini du groupe multiplicatif d’un corps commutatif est
cyclique.
3
Preuve : Soit donc Gun sous-groupe fini du groupe multiplicatif d’un corps K(commutatif),
et soit nle cardinal de G. Si gG, son ordre est un diviseur de ncar le sous-groupe engendr´e
par gest de cardinal son ordre, et le cardinal d’un sous-groupe divise le cardinal du groupe (cf.
cours). Ainsi pour ddivisant n, on note Ad(resp. Hd) l’ensemble des ´el´ements de Gd’ordre d
(reps. divisant d) : en particulier on a Hd={gG/gd= 1}. Le corps K´etant commutatif,
on a |Hd| ≤ d, car le polynˆome Xd1 y a au plus dracines. En outre si Ad6=, alors |Hd|=d
car tout ´el´ement de Adengendre un sous-groupe d’ordre ddans lequel tout ´el´ement gest tel
que gd= 1. Or AdHdsoit |Ad| ≤ ϕ(d), l’in´egalit´e |Ad| ≥ ϕ(d) ´etant ´evidente. En esum´e
soit Adest vide soit son cardinal est ´egal `a ϕ(d). En reprenant le comptage de la question
pr´ec´edente, G=`d|nAd, on obtient
n=X
d|n
(d)ϕ(d)
o`u (d) est nul si Adest vide, et ´egal `a 1 sinon. En comparant cette ´egalit´e avec celle de
(v), on en d´eduit que (d) = 1 pour tout d|n, soit Adnon vide et en particulier An, d’o`u le
r´esultat.
Th´eor`eme 1.6. — (chinois) Soient net mdes entiers premiers entre eux ; l’application
ZZ/nZ×Z/mZqui `a un entier kassocie sa classe modulo net m, induit un isomorphisme
Z/nmZ'Z/n ×Z/mZ.
Preuve : Consid´erons tout d’abord un ´el´ement kdu noyau de sorte que net mdivise k
et comme nm= 1, d’apr`es le lemme de Gauss nm|k. Ainsi le noyau est contenu dans
nmZ, l’inclusion r´eciproque ´etant ´evidente de sorte que l’on a une injection de Z/nmZ
Z/n ×Z/mZqui est un isomorphisme par ´egalit´e des cardinaux.
Remarque : il peut ˆetre utile de savoir d´eterminer un anec´edent d’un couple (¯a, ¯
b)Z/nZ×
Z/mZ. Pour cela on part d’une relation de B´ezout un +vm = 1 et on pose k=unb +vma ;
on v´erifie ais´ement que comme un 1 mod met vm 1 mod n, on a kamod net
kbmod m. Dans le cas o`u nm=d, le noyau est nmZet l’image
{(a, b)Z/nZ×Z/mZ:d|ab}.
Bien que les groupes cycliques paraissent particuli`erement simples et isol´es, notons que leur
connaissance implique celle des groupes ab´eliens de type fini.
Th´eor`eme 1.7. — Soit Gun groupe ab´elien fini de cardinal n; il existe alors des entiers
1< a1|a2|···|artels que
G'
r
Y
i=1
Z/aiZ.
La suite aiest uniquement d´etermin´ee avec n=Qr
i=1 ai.
Remarque : dans le cas o`u Gest seulement suppos´e de type fini, il faut dans l’isomorphisme
pr´ec´edent rajouter une composante Zso`u sest appel´e le rang de G.
1.2. L’anneau Z/nZ. — L’ensemble Z/nZest aussi muni d’une structure d’anneau d´eduite
de celle de Z; on note (Z/nZ)×le groupe multiplicatif de Z/nZ, i.e. l’ensemble des ´el´ements
inversibles muni de la multiplication.
4
Proposition 1.8. — Un ´el´ement kZ/nZappartient `a (Z/nZ)×si et seulement s’il est un
g´en´erateur additif de Z/nZ. En particulier (Z/nZ)×est de cardinal ϕ(n).
Preuve : Par d´efinition kest inversible si et seulement s’il existe k0tel que kk01 mod n,
i.e. s’il existe λZtel que kk0+λn = 1 ce qui est ´equivalent `a kn= 1 et donc kest un
g´en´erateur de Z/nZ.
Remarque : comme Z/nZest monog`ene tout morphisme de source Z/nZest d´etermin´e par
l’image de ¯
1 de sorte qu’en particulier le groupe aut(Z/nZ) est isomorphe `a (Z/nZ)×.
Corollaire 1.9. — L’anneau Z/nZest un corps si et seulement si n=pest premier auquel
cas on le notera Fp.
Th´eor`eme 1.10. — (de Fermat) Pour tout nZet kn= 1, on a kϕ(n)1 mod n.
Preuve : Nous avons vu que le cardinal de (Z/nZ)×est ´egal `a ϕ(n) et comme l’ordre d’un
´el´ement divise le cardinal du groupe, l’ordre de kdivise ϕ(n) et donc kϕ(n)1 mod n.
Proposition 1.11. — Pour n=pα1
1···pαr
r, on a
ϕ(n) =
r
Y
i=1
pαi1
i(pi1).
Preuve : Le th´eor`eme chinois donne un isomorphisme
(Z/nZ)×'
r
Y
i=1
(Z/pαi
iZ)×;
le r´esultat d´ecoule alors du fait que le cardinal des 1 kpαdivisible par pest de cardinal
pα1et donc ϕ(pα) = pα1(p1).
En ce qui concerne les (Z/pαZ)×, on a le r´esultat suivant.
Proposition 1.12. — Pour ppremier impair et α1,(Z/paZ)×est cyclique et pour p= 2,
on a
(Z/2αZ)×'(Z/2Z)×(Z/2α2).
1.3. Loi de r´eciprocit´e quadratique. — On dit qu’un ´el´ement aFpest un carr´e s’il
existe bFptel que a=b2.
D´efinition 1.13. Pour p3 premier, le symbole de Legendre (n
p) est d´efini par :
(n
p) =
0 si pdivise n
+1 si nest un carr´e dans Fp
1 sinon
Remarque : l’application xF×
p7→ x2F×
pest un morphisme de groupe multiplicatif, dont
le noyau est {−1,1}et donc de cardinal 2 ; ainsi son image qui est l’ensemble F×2
pdes carr´es de
F×
pest de cardinal (p1)/2. Rappelons par ailleurs que d’apr`es le petit th´eor`eme de Fermat,
pour tout xF×
p, on a xp1= 1 et donc x(p1)/2=±1. Ainsi si xF×2
p,xest une solution
de l’´equation X(p1)/2= 1 laquelle dans Fpposs`ede au plus (p1)/2 solutions. Ainsi d’apr`es
ce qui pr´ec`ede, F×2
pest exactement ´egal `a l’ensemble des racines de l’´equation X(p1)/2= 1
5
dans Fpet que (n
p)n(p1)/2mod p. On remarque en particulier que le symbole de Legendre
est multiplicatif, i.e.
(nn0
p) = (n
p)(n0
p).
Le calcul explicite des symboles de Legendre se fait au moyen du
Lemme 1.14. — (de Gauss) Pour tout ppremier impair on a (2
p) = (1)(p21)/8.
ainsi que de la loi de r´eciprocit´e quadratique :
Th´eor`eme 1.15. — Pour tout p, q premiers impairs, on a
(p
q)(q
p) = (1)(p1)(q1)/4.
Il y a plus de 200 preuves diff´erentes de ce r´esultat ; historiquement la premi`ere est due
`a Gauss via l’utilisation des sommes de Gauss. Une preuve particuli`erement ´el´ementaire est
d’identifier le symbole de Legendre avec la signature de la permutation de Z/qZassoci´ee `a la
multiplication par p.
Preuve : L’id´ee est d’utiliser la relation
Res(P, Q) = (1)deg P. deg QRes(Q, P )
et de choisir des polynˆomes Pet Qde degr´e respectifs p1
2et q1
2, o`u pet qsont des premiers
impairs distincts, de sorte que
Res(P, Q) = (p
q) et Res(Q, P ) = (q
p).
Lemme 1.16. — Pour tout ppremier impair, il existe un polynˆome QpZ[X]tel que
Xp1+Xp2+··· +X+ 1 = X(p1)/2Qp(X+1
X).
Preuve : En posant Y=X1, le membre de gauche est ´egal `a X(p1)/2+··· +X+ 1 +
Y+···+Y(p1)/2, de sorte que d’apr`es le th´eor`eme sur les polynˆomes sym´etriques, il existe
RZ[X, Y ] tel que le terme pr´ec´edent est ´egal `a R(X+Y, XY ), d’o`u le r´esultat en notant
que XY = 1.
Lemme 1.17. — Pour p6=qdes nombres premiers impairs, le r´esultant de Qpet Qqest
´egal `a ±1.
Preuve : Raisonnons par l’absurde et consid´erons lpremier divisant Res(Qp, Qq) de sorte
que modulo l,¯
Qpet ¯
Qqont une racine commune βFlnpour 2nmin{p1, q 1}. Soit
alors x¯
Fltel que x2βx + 1 = 0 de sorte que
xp1+··· +x+ 1 = x(p1)/2¯
Qp(β) = 0.
En multipliant cette ´egalit´e par x1, on en d´eduit que xp= 1 dans ¯
Fl. De la mˆeme fa¸con on
a aussi xq= 1 et comme pq= 1, on en d´eduit x= 1 et donc pq0 mod lce qui n’est
pas car pq= 1.
Proposition 1.18. — Pour p6=qdes nombres premiers distincts, on a
Res(Qp, Qq) = (q
p).
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