- Mais Cannelle, pourquoi veux-tu que je te bisoute ?
- Pardi, parce que moi je t’aime fort Zébulon ! Je voudrais être ton amoureuse.
- Doucement, dit Zébulon, les autres entendent.
Alors Cannelle lance à la cantonade :
- Je voudrais que Zébulon soit mon amoureux, mon amoureux, oui, mon a-mou-
reux ! Voilà !
Dissimulé derrière un arbre, Zébulon ne sait plus où se mettre.
Les fleurs, les arbres, les poissons rouges sont attendris par une si belle déclaration
d’amour.
A présent, Zébulon n’ose plus se montrer.
L’oiseau Martin, qui passait par là, s’arrête, se perche sur un arbrisseau et lui dit :
- J’ai tout entendu ! Tu en as de la chance Zébulon d’être aimé ainsi ! Mais toi,
l’aimes-tu ?
Il déglutit avec difficulté et réplique :
- Bien sûr que je l’aime !
- Mais alors mon grand, c’est merveilleux, fabuleux, que dis-je c’est sensationnel,
c’est ex-tra-or-di-naire ! Bravo, bravo ! Et il se met à chanter :
« Il y a de la joie dans l’air,
Il y a du bonheur dans l’air,
Il y a de l’amour dans l’air ».
- Mais bougre d’idiot, qu’attends-tu pour déclarer ta flamme ?
- Comment lui dire ? murmure Zébulon.
- Oh là là ! comment est-ce possible ? Zébulon, sois spontané !
- Je t’assure, Martin, je ne sais pas comment faire !
Cannelle a tout entendu. Elle s’approche.